[Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

La province du Nordland est peu peuplée et ses régiments passent l'essentiel de leur temps à patrouiller le long des côtes pour les protéger des pillards du nord. Le Comte Electeur Theodric Gausser siège à Salzenmund.

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Otwin Albrecht observa la scène avec une certaine réserve, sa gestuelle corporelle trahissant une certaine prudence vis-à-vis de cette elfe inconnue qui se comportait de manière hautement étrange dans son propre bureau. La scène, surréaliste, du dessin et de cette apparente lutte intérieure décontenança le Grand Sénéchal du Nordland, qui, inquiet, croisa les bras en observant cette Elfe proposer son aide. Comment faire confiance à cette étrangère au comportement tout aussi étrange que son physique ?
ImageOtwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland: Et bien, et bien... Cette rencontre n'en devient que plus déroutante seconde après seconde... Pardonnez-moi. Votre aide serait bien évidemment la bienvenue pour éradiquer les restes d'immondes bêtes qui continuent de hanter et martyriser nos bons et braves citoyens de l'Empire. Néanmoins, comprenez que je possède des ... réticences vis-à-vis d'un tel partenariat, disons, des plus insolites dirons-nous.

Tout en parlant, il se leva et partit se poster devant la grande fenêtre ornée de vitraux qui donnait vers l'extérieur, vers l'ouest, vers Laurelorn. Il resta là une bonne quinzaine de secondes à réfléchir, sa respiration troublant le silence.
ImageOtwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland: Mais vous avez raison quant au fait que nos troupes sont impuissantes face à certaines menaces. Nous, Humains, n'avons pas la connaissance et l'adresse que vous, Elfes, possédez dans certains environnements peu propices à notre action. Soit. Avant de vous octroyer les permissions et les droits qui siéraient à une volontaire... telle que vous, je vais devoir juger votre bonne foi et votre valeur, sans impliquer directement ma personne et mon rang. Et, vous comprendrez, encore moins la renommée et le prestige de la maison Gausser.

Bien. Un peu plus à l'est d'ici, une route serpente à travers les forêts du Nordland : la route d'Erengrad, qui relie Middenheim au sud et Erengrad au nord. Vous le savez peut-être mais cette dernière a été durement touchée par la Tempête du Chaos : presque tous ses bâtiments ont été rasés et des milliers de ses citoyens ont été massacrés par les armées du Seigneur de la Fin des Temps. Fort heureusement, la terre a échappé à la corruption qui s’est abattue sur la région et, à leur retour, les réfugiés ont pu entamer la reconstruction. Qui dit reconstruction dit besoins en matériaux, qui transitent notamment par la route d'Erengrad et nos forêts.

Néanmoins, ces dernières semaines, nous avons ouï dire que des attaques de bêtes du Chaos, des Hommes-Bêtes comme ceux que vous.. tentiez de dessiner un peu plus tôt. Ce sont des embuscades dans leur plus simple expression, malheureusement nous n'arrivons pas à intervenir suffisamment vite ni à trouver leurs caches dans la forêt.
Il se retourna pour la regarder droit dans les yeux.
ImageOtwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland: Trouvez-les. Éliminez-les. Amenez-nous à eux si vous avez besoin d'aide, suivant leur nombre. Faites ceci pour le Nordland et nous construirons un véritablement partenariat, un nouveau rempart contre les restes tumoraux de la Tempête sur nos terres. Nos terres communes. Pas seulement celles de l'Empire, ni celles du peuple de la forêt. Nos terres.
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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

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Leurs terres.

Morwen avait le cœur sauvage, ce qui voulait surtout dire qu'il était aussi imprévisible que la direction du vent. Une part profondément tapie de son être savait que l'harmonie de la forêt où elle avait décidé de refaire sa vie - et qui n'était jamais, comme toutes les autres sylves, qu'un des reflets lointains de la vieille Loren - passait par la paix avec les hommes. Ceux-là étaient suffisamment prompts aux actes stupides pour qu'une cohabitation entre eux et les Asrai soit fragile au mieux, sanglante au pire. L'avenir qu'évoquait à mi-mots le sénéchal était de fait étonnamment... sage.
Mais la sagesse n'avait jamais vraiment été la voie qu'elle s'était choisie.

L'elfe vint se mettre à côté de son hôte, portant ses yeux sombres là où lui-même les avait précédemment fait vagabonder. Au travers de la fenêtre peinturlurée de verre coloré et incrusté de plomb elle redécouvrit Laurelorn, sous une perspective inédite. Comme le bois pouvait paraître calme vu d'ici, et mystérieux aussi ! Elle pencha la tête comme si l'inclinaison, à la manière d'un prisme qu'on infléchissait devant l’œil, pouvait faire surgir une autre vision à son regard.
Un tambour battait la chamade dans sa poitrine. Elle aurait tant voulu que les choses soient différentes ! Morwen avait l'intime conviction, sacrée, qu'en des temps naguère Athel Loren s'étendait sur le monde comme les continents dans la mer, et que la forêt avait consenti un incommensurable sacrifice pour le bien de tous. Elle n'en concevait aucune peine : rien qu'une colère tenace, à grésiller jamais bien loin sous la cendre, et du haut de cette tour elle s'imaginait les guerriers de son peuple qui se précipitaient dans la campagne du Nordland pour semer la terreur et la souffrance chez la race inférieure des humains, afin de leur rappeler qu'ils vivaient dans leur ombre. Elle s'y voyait elle-même, courant au milieu des chaumières et sur les chemins de terre, riant en faisant tournoyer sa lance tachée de sang sous le soleil ardent.

Ils l'avaient fait à une époque, tuant en nombre hommes et nains pour le plaisir de la chasse ! Mais c'était en une saison que beaucoup avaient oublié, même parmi les siens... et qu'elle craignait de ne jamais voir reparaître. Trop peu partageaient ses humeurs belliqueuses aujourd'hui, et on aurait même pu dire qu'elle avait plus en commun avec les dryades de Loren qu'avec ses pairs.
Son amertume devait se lire dans son expression lorsqu'elle se tourna vers Otwin, juste à côte d'elle. Grande même parmi les Asrai, Morwen le dépassait de plus d'une tête ; alors qu'ils étaient aussi proches, elle devait baisser les yeux pour le dévisager.

« Non, j'ignorais tout de cette... Erengrad. Vos villes m'importent peu. »

C'était en réponse à son interrogation et elle n'avait pas raté l'occasion d'exprimer le fond de sa pensée. Il y avait, en fait, bien des choses qu'elle ne savait pas, d'autant plus qu'elle s'était en quelque sorte littéralement retirée du monde pendant bien longtemps. Si elle avait écumé la région pendant plusieurs années, ç'avait été sans cesse pourchassée et obligée de louvoyer pour ne pas se retrouver prise au piège par les forces de la corruption, aussi n'avait-elle jamais porté son intérêt sur ce qui avait pu se passer encore plus au Nord : il n'y avait là, avait-elle alors supposé, que désolation et âmes damnées. Qu'une cité y ai finalement survécu, d'une certaine façon, ou soit en passe de s'y dresser de nouveau n'était qu'une preuve de plus s'il en fallait de la fascinante capacité de résilience des êtres humains. Aussi irresponsables et faibles qu'ils soient individuellement, leur espèce faisait montre d'une pugnacité à toute épreuve lorsqu'il s'agissait de se répandre à la surface de la terre. Quel genre de cataclysme pourrait bien en venir à bout ?
C'était peut-être la destinée de ces créatures éphémères que de survivre jusqu'à la fin des temps, ricana l'elfe en son for intérieur dans un accès d'auto-dérision.

« Mais en revanche, je connais la route dont vous parlez, à défaut de savoir où elle mène. »

Évidemment, il y avait fort à parier qu'Albrecht la suppose native de Laurelorn, et donc qu'elle avait une certaine connaissance de la région en particulier et du Nordland en général. Rien ne saurait être plus faux.
Elle se détourna de l'homme, revenant vers son bureau et ses papiers. Morwen réprima une grimace en repensant à son essai au fuseau de tantôt, ses mains effleurant les feuilles comme si elle pouvait les déchiffrer du bout de ses longs doigts. Sa voix prit une tonalité rêveuse alors qu'elle évoquait ses propres luttes passées :

« Je l'ai suivie plus de fois que je ne saurais en compter. Depuis son bas-côté et ses ravins pleins de fourrés, prenant avantage du sous-bois de ce que les vôtres appellent la Forêt des Ombres ; ces quatre dernières années, j'ai provoqué et attiré à son orée les guerriers de l'ost qui a fondu sur le Nordland. Du moins ceux qui en avaient assez de tuer vos femmes terrifiées dans la campagne et voyaient en moi une adversaire plus stimulante. »

C'était apparemment dit sans moquerie mais de la part de celle qui avait jadis piqué l'intérêt des danseurs de guerre, tant par sa grâce au combat que par le manque de pitié de sa langue, on pouvait considérer que tout était possible. L'acte de bravoure qu'elle évoquait, voire d'abnégation, pouvait tout aussi bien être une raillerie à l'intention expresse d'un sénéchal qui arborait une armure d'apparat dans ses appartements.

« De tous ceux qui m'ont trouvée, je me rappelle n'en avoir laissé aucun en vie. Elle ne mentionna pas que son dernier affrontement avait failli lui coûter la vie, et que l'issue n'avait laissé de l'Asrai que l'ombre de ce qu'elle avait été. C'était une blessure qu'elle portait encore ouverte dans son cœur plein de fierté. Mais peut-être certains y sont restés après la défaite de leurs armées. Peut-être même que les sabots-fourchus qui s'y regroupent pensent devoir continuer la bataille au long cours, qu'elle n'est pas tout à fait terminée dans leurs têtes malades. »

Elle scruta les traits d'Otwin en lançant cette dernière remarque d'un ton cinglant, guettant ses réactions. Par jeu, elle aurait donné cher rien que pour déstabiliser cette figure d'autorité de Salzenmund, et la perspective d'avoir affaire à des monstres qui se croyaient encore en guerre contre sa patrie pouvait semer le trouble chez bien des hommes.

« Mais peu importe, au bout du compte. J'irai à l'Est et je les débusquerai. »

Rien que cette perspective réveillait ses instincts prédateurs dans ce qu'ils avaient de plus primaux. Elle sentait son sang se réchauffer à l'idée du jour prochain où elle pourrait se lancer aux trousses de sa proie et la percer de sa lance. Son esprit rusé envisageait déjà d'user des humains comme d'appâts pour attirer les créatures, qu'elle pourrait alors suivre à loisir. Morwen les connaissait bien et sous leurs dehors nomades, elle n'ignorait pas qu'ils avaient cette tendance à se regrouper en hardes qui s'attachaient pour un moment aux lieux qu'ils avilissaient d'autels distordus, tristes parodies des pierres gardiennes d'Athel Loren.
Quand elle saurait où ils se tapissaient il n'y aurait plus qu'à organiser la curée, et le sang odorerait alors toute la forêt !

Elle pivota vivement vers son hôte, comme ragaillardie par une vigueur nouvelle.

« Quelques dernières indications, Otwin Albrecht ? » Un sourire pointa sur ses lèvres, le premier qui fût sincère depuis qu'elle avait quitté Laurelorn, quoique ce n'était jamais qu'une pâle imitation en comparaison de ses risettes pleines de vie d'antan. Qu'on lui promette un massacre était suffisant pour que la guerrière oublie un peu de sa rancœur envers la race humaine.
Elle aurait trouvé cela triste, avant, mais elle n'avait plus le luxe de se chagriner pour si peu.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 20 juil. 2018, 09:13, modifié 1 fois.
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* : Bottes du voyageur + Peinture de vivacité
** : Tatouage de Loec

Score d'esquive de base :
16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
Bravade
Danse des ombres

Arme :
Lance à deux mains : Rapide (-2 Parade/Esquive), Longue (-2 Attaque), 25 + 1D8 dégâts, 10 Parade




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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Otwin Albrecht était visiblement impressionné par les paroles de Morwen. Celle-ci soufflait le chaud et le froid dans ses propos et elle pouvait aisément voir les fluctuations de ressenti de l'humain sur son visage. Si elle pouvait conclure quelque chose vis-à-vis du Sénéchal suite à leurs quelques échanges initiaux, c'était qu'il était un piètre dissimulateur d'émotions.
ImageOtwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland: Et bien sachez que le Nordland vous remercie pour vos efforts passés contre les hordes d'horreurs que le Chaos a pu y déverser. Vous ne devriez donc pas être dépayser par la tâche qui vous attend.
Tout en parlant, il sortit une carte qu'il déposa sur la table. Alors qu'il expliquait à l'elfe, il montrait du doigt les points importants.
► Afficher le texte

ImageOtwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland: Rendez-vous à Beeckerhoven, à l'est d'ici. Demandez à voir le coordinateur des trappeurs Wiehler. Il pourra vous aiguiller quant à la région et vous transmettra les informations à sa disposition. De là, investissez la forêt, trouvez la source du mal qui nous harasse et nous approfondirons notre partenariat.
Lorsqu'il eut terminé, le serviteur qui l'avait amenée jusqu'ici se remanifesta. Elle allait sûrement être ré-escortée vers la sortie...
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Morwen regarda la carte avec un léger voile sur les yeux, laissant à penser que son esprit était ailleurs pendant que le sénéchal lui donnait ses ultimes indications. Et il était effectivement ailleurs, loin d’ici dans l’espace et dans le temps : elle ne pouvait s’empêcher de songer que la conception humaine de l’organisation du monde était incroyablement étriquée. Fallait-il toujours qu’ils posent tout sur du papier, qu’ils s’échinent à faire des représentations de la réalité, qu’ils travestissaient avec de l’encre et de la mine de crayon ? Elle se demanda un instant, avec une pointe d’amusement vaniteux, comment ils s’y prendraient pour inscrire Athel Loren sur leurs précieuses cartes. La guerrière venait d’un tout autre monde, un monde où la distance et la temporalité avaient bien des sens différents. Comment pourraient-ils comprendre, avec leur besoin maniaque de tout organiser selon des règles et des échelles, que certaines clairières de la forêt originelle ne connaissaient encore que la toute première incarnation d’Orion, là où d’autres en avaient connu plus de milles ? Comment pourraient-ils accepter que l’on pouvait passer d’un royaume sylvestre à l’autre et s’accoutumer simplement à leurs différentes réalités comme les yeux s’accoutument du jour à la pénombre ? Comment pourraient-ils admettre que l’on pouvait en quelques heures passer d’une orée à l’autre, mais qu’on pouvait aussi errer des centaines d’années le long d’un seul sentier...

Elle aventura sa main sur les tracés néanmoins habiles de la carte, la pulpe de ses doigts effleurant à peine le vélin comme si elle craignait d’être atteinte par quelque mal mystérieux qu’il recélerait dans son grain de qualité. Ses yeux sombres revinrent ensuite à Otwin qu’elle fixa ainsi un moment, seuls les reflets cuivrés de ses cils donnant un peu de couleur à son regard. Puis Morwen sortit de la pièce sans un mot supplémentaire, le serviteur d’abord interdit lui emboîtant le pas avec un temps de retard.

L’idée de laisser derrière elle la ville humaine poussait l'elfe à avancer à vive allure ; ses longues jambes faisaient glisser sa silhouette à travers les corridors, les entrailles du château lui paraissant à nouveau bien ternes et assourdies en comparaison des halls souterrains de son peuple, sortes de grandes clairières sises entre les racines des arbres, tout en arches ciselées et en colonnades de verre, et où résonnaient souvent les rires et les chants des Asrai. Un bref soupir lui échappa comme, une fois n'étant pas coutume, elle plaignait les hommes d'avoir été condamnés dès la naissance à la médiocrité qui les caractérisait.
Le laquais sur ses talons fut obligé de presque trotter pour la dépasser et, la mine guindée, il la reconduisit jusqu'aux portes de la citadelle en prenant bien soin de garder une longueur d'avance.

Tout en marchant, la guerrière n'avait cessé de laisser la majeure partie de son attention se concentrer sur la tâche qui l'attendait. Elle le faisait presque inconsciemment, d'une façon très elfique, laissant son instinct inscrire dans un recoin de son esprit les éléments dont elle aurait besoin pour mener à bien sa mission. Sa destination aurait été plus lointaine qu'elle se serait enquise, à contrecœur bien sûr, de provisions pour son périple : ayant scruté la carte du sénéchal elle en avait déduit qu'elle arriverait à Beeckerhoven à la tombée du soir, et avait favorisé le confort de voyager léger à la prudence de s'en aller avec une gibecière bien remplie.
Elle pouvait presque entendre Athras lui dire que ce choix lui ressemblait bien, qu'elle était de ces personnes qui optaient immanquablement pour la voie leur apportant le plus de liberté ! Mais était-ce bien la voix du jeune guérisseur... ou celle de son aïeul Eril, dont le temps ne saurait jamais atténuer l'écho ? Ils se ressemblaient tant.

Montrant brièvement les dents pour chasser le souvenir plein de douleur qui menaçait de la submerger, Morwen rejeta les épaules en arrière et laissa derrière elle ses regrets ainsi que la silhouette inquiétante du château de Salzenmund.
Curieusement, son mépris viscéral du genre humain avait été légèrement atténué par sa nouvelle préoccupation : les hommes-bêtes qu'elle avait fait vœu de mettre à mort. Tout en suivant l'exact chemin inverse de son aller elle promenait un regard nouveau sur les rues de la capitale du Nordland. La ville était toujours aussi laide, et sans doute qu'elle la supportait d'autant mieux qu'elle était en train de la quitter, mais elle en venait à habiller d'un vernis de tolérance son dégoût initial.

Elle avait toujours eu l'humeur changeante : c'était là une caractéristique bien sylvaine, l'essence même de ce qui les rendait imprévisibles... il n'existait pas d'alliance ou de serment - autre que celui avec la vieille Loren - mais une loi très simple, qui encourageait à agir en fonction de ses besoins et de ses sentiments immédiats. Et dire que les hommes et les nains, et même tous les autres elfes, se forçaient à se comporter d'une façon ou d'une autre en vertu de préceptes aussi stériles que l'honneur ou la loyauté, toujours à se conformer au jugement des autres... alors qu'il suffisait seulement de vivre selon son cœur.

Tandis qu'elle remontait les avenues de la cité elle regardait tous ces hommes et toutes ces femmes qui étaient à leur labeur, et sur leurs traits tirés pourtant expressifs elle ne lisait pas grand-chose qui lui était familier. Elle ne retrouvait pas dans cette espèce la moindre trace des grands élans qui la faisaient frémir quotidiennement, qu'il s'agisse de sa soif de violence ou de son amour des belles choses du monde, et se demanda si les dieux les détestaient à ce point pour les avoir rendus presque sourds et aveugles de leur naissance à leur mort, si vite arrivée.

Il y avait moins d'animosité que de pitié dans la façon dont elle croisa les yeux des gardes en poste à la grande porte par laquelle elle était entrée plus tôt, reprenant son arme en éprouvant un sentiment comparable à un naufragé crevant la surface de l'eau après de trop longues minutes de noyade. À leur camarade dans la ville, qui l'avait outragée en désignant le comte électeur du Nordland comme seigneur de Laurelorn, elle dédia le vœu intérieur plein de miséricorde qu'il ne mit jamais le pied aux abords des bois ; si elle l'y trouvait, elle l'y tuerait sans plus d'hésitation et jetterait son corps en pâture à qui en voudrait.

C'est sur cette dernière pensée que Morwen mit derrière elle la ville et ses humains, espérant vainement ne pas avoir à y retourner... Elle savait bien néanmoins que ce jour arriverait trop tôt.
Il y avait une trentaine de kilomètres d'ici à Beeckerhoven, et un marcheur moins aguerri qu'elle n'aurait pas escompté y parvenir avant la nuit : mais elle avançait vite le long de la route, évoluant tantôt sur la piste de terre tantôt à partir du bas-côté où les herbes vivaces rafraîchissaient ses pieds et ses chevilles. Elle croisa quelques voyageurs et chacun se garda bien d'aborder l'autre, d'autant qu'elle les dépassait souvent en chantant à mi-voix un air mélodieux et triste dépourvu de paroles, quasiment une complainte, ce qui décourageait même le moindre salut.

Son trajet ne comporta pas plus d'incidents et c'est à la tombée du soir, lors de cet instant entre chien et loup où le soleil éclabousse d'or fondu la stricte ligne crénelée d'arbres de l'horizon, que l'elfe parvint en vue du village forestier. La fatigue ne la guettait pas – il en fallait plus pour l'éprouver – mais malgré son aversion des communautés impériales l'idée de s'arrêter un moment et de manger, même la nourriture de ces créatures généralement sales, lui paraissait tentante. En fait, la composition typique qu'elle se faisait du menu du commun des mortels était assez éloignée de la réalité car ce qu'elle imaginait être une piètre tablée aurait demandé à chaque famille du Nordland de mettre à son service une paire de braconniers et de vignerons... mais ce ne serait jamais qu'une désillusion de plus : elle n'était plus à ça près avec cette espèce !
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 27 juil. 2018, 21:18, modifié 2 fois.
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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Acte II. À l'ombre des arbres sommeille le Mal.
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Quelques moutons paissaient en bordure du village. Beeckerhoven, petite bourgade de lisière de forêt, semblait se préparer au soir et à la nuit prochaine : des humains rentraient vers le couvert du village, même si elle remarqua bien vite que la sécurité de l'endroit était toute relative. Aucun mur ni pieu, juste une légère déclinaison dans le terrain qui permettait à Beeckerhoven d'être surélevée de quelques mètres par rapport à la lisière et les bois. Il ne devait pas y avoir plus d'une vingtaine de bâtisses, simples, construites les unes proches des autres. Entre elles se démarquait une construction en pierre qui devait être un lieu de culte : de là où elle se trouvait, elle pouvait observer un symbole de marteau sur la tour principale, d'où provenait le bruit de cloches. Les humains semblaient utiliser ce signal comme d'un rappel qu'il était temps de quitter les alentours du village et y rentrer.
Elle sortit du couvert de la forêt, suivant d'une dizaine de mètres le cheminement d'un homme en arme qui semblait être un garde local, vu son allure. Il ne l'entendait visiblement pas, sa gracilité elfique étant à plein potentiel dans un environnement comme celui-ci. Néanmoins, le jeune homme qui, au loin, rassemblait les animaux avant la nuit la vit, lui. Il cria au garde quelque mot en Reikspiel qui échappa à Morwen mais ce n'était pas important car elle comprit tout à fait le but de cet appel. Le garde se retourna vivement, visiblement paniqué d'avoir été pris au dépourvu. Il sortit instinctivement son épée.

Halte !
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Elle n'obtempéra pas. Du moins, pas tout de suite : son esprit volage était ailleurs.

La bourgade paraissait si insignifiante, sorte de tache de bois grossièrement travaillé, de grès ou de chaume collée à la lisière de la forêt. Elle s'imaginait sans mal l'existence de ses habitants, une médiocre poignée de décennies passées à vaquer de leurs taudis à leurs champs aux épis sans vigueur, à péricliter à peine avaient-ils vécu la moitié du temps qu'on leur avait alloué... Comment, se demanda-t-elle encore, avec colère et révolte, comment une race si petite et si dépourvue d'intérêt avait-elle pu s'étendre ainsi sur le monde ? Comment ce hameau si futile, où les gens y avaient des vies guère plus intéressantes que celles d'un troupeau de cochons de lait, pouvait-il bien encore exister après le passage de la Tempête ? Ces questions sur la résilience de l'espèce humaine, elle ne leur trouvait aucune réponse sinon un grand vide dans son âme assaillie de frustration.

Elle fit quelques pas encore, ignorant le garde avec sa lame au clair, se moquant bien de sa frayeur et des réactions inconsidérées qu'elle pouvait entraîner. Ses yeux sombres étaient portés vers la structure qu'elle jugeât sinistre de l'église, et elle éprouva un malaise qui lui rappela l'étrange bâtiment hexagonal que Morwen avait pu apercevoir à Salzenmund. Les dieux humains étaient-ils si différents des dieux elfiques ? Probablement. Elle afficha un bref sourire, plein de sarcasme : qu'étaient-ils tous pour leurs divinités respectives ? Et s'ils étaient considérés, humains, elfes, nains et toutes les autres races mortelles de la terre, comme de répugnants insectes sous le regard des créatures supérieures de leurs panthéons ? Un instant, elle s'imagina comme celle qui, d'un geste de dégoût et par réflexe, écrase le ver qui rampe sur le sol de sa demeure. Et si les prières et la magie ne faisaient qu'attirer sur ceux qui les invoquaient le regard impitoyable des dieux, qui n'avaient pour eux aucun amour et aucune bienveillance, à l'image de la vermine qui se traîne sur les dalles blanches d'un beau hall de palais ? Avec une telle comparaison, l'adoration de la moindre idole revenait à courir au suicide.

L'elfe s'arrêta finalement, à une distance encore raisonnable du soldat. Elle pouvait voir le fil de son épée, si mal aiguisé à côté des grandes lames brillantes de son peuple, osciller dans sa poigne aux arêtes blanchies. Qui prierait-elle à l'heur de sa mort ? Lœc le dieu farceur, le premier d'entre tous à avoir reçu ses faveurs ? Elle avait retrouvé en lui un véritable écho de sa personnalité, et bien que Morwen eût beaucoup changé depuis qu'elle avait accepté d'embrasser la voie de ses servants, il restait toujours une facette de son esprit qui correspondait intimement au danseur divin. C'était cette part d'elle-même qui était ouverte à l'humour cruel et à la moquerie, cette part rusée qui ne s'interdisait pas de rire du malheur de ses ennemis - déclarés ou non. Ou peut-être son cœur irait-il à Anath Raema ? Elle était la sœur jalouse de Khaine et du meurtre, l'amante éconduite de Kurnous et de sa sauvagerie. En son sein furieux elle cumulait tant de l'un et de l'autre, adepte de la traque et de la mise à mort, chasseuse et bourreau à la fois... Depuis qu'elle était revenue des sentiers perdus de la vieille Loren, Morwen se sentait une certaine promiscuité avec les enseignements implacables de la déesse. Elle marchait ainsi en équilibre, entre le Cadai et le Cytharai, les deux faces complémentaires du panthéon elfique...

Ses iris presque noirs revinrent à l'homme en face d'elle. Le silence était devenu pesant, dérangé seulement par un fort souffle de vent qui lui apportait un tourbillon de feuilles mortes et l'odeur âcre du soir.

« Je viens voir... Wiehler. » Dans ses mots chantait l'accent flûté des Asrai, mais si les hommes pouvaient trouver le ton mélodieux il n'en demeurait pas moins distant, sinon froid. « C'est le sénéchal du château de Salzenmund qui m'a donné ce nom. Je dois voir Wiehler » répéta-t-elle, fixant son vis-à-vis dans le blanc des yeux.
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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Décidément, les réactions des humains à son égard étaient vraisemblablement vouées à commencer systématiquement par une position de défense et l'arme au clair. Néanmoins, le fait que Morwen s'adressa directement à lui sans présenter, de son côté, une quelconque animosité sembla rassurer le garde qui rengaina son épée. Le fait d'avoir été pris par surprise n'avait pas dû arranger sa réaction, le garde semblait désormais tout penaud mais gardait une once d'intimidation dans son visage. Il devait avoir à peine une quinzaine d'années, peut être vingt tout au plus. Ce devait être la première fois qu'il rencontrait un représentant de la Noble Race...
Excusez-moi. Le coordinateur des trappeurs Wiehler vit à l'écart de Beeckerhoven. On peut voir son logis d'ici, voyez. Je peux vous y conduire.
Il montra du doigt dans une direction et Morwen put effectivement constater qu'une maison, en bois et imposante, se dressait à l'écart du village, à cheval sur la petite rivière locale et, surtout à l'extérieur des maigres défenses de Beeckerhoven. Un choix osé vu les dernières années et leur lot d'horreurs... Image Le garde s'était déjà mis en marche vers l'endroit en question, visiblement dans le but d'escorter Morwen jusqu'au coordinateur des trappeurs Wiehler. Et, peut-être, de malgré tout garder un oeil sur elle, pour le moment tout du moins...
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Maintenant que la tension était retombée et qu'elle se tenait auprès de l'homme, Morwen pouvait constater à quel point il semblait... juvénile. Elle avait d'ordinaire du mal à estimer la vieillesse des êtres humains, à se représenter combien ils étaient proches de leur mort - non pas, en définitive, que vingt ou quarante ans de plus à vivre faisaient une grande différence. Celui-là pourtant ne faisait presque pas figure d'adulte : elle s'en convainquit à mesure qu'ils marchaient, étudiant du coin de l’œil les vestiges de l'enfance qui adoucissaient la courbe de sa mâchoire et la finesse relative de ses doigts qu'elle trouvait si épais chez les aînés. Était-ce courant de prendre les armes si jeune, ou bien n'était-ce que la conséquence de la Tempête qui avait ravagé l'Empire ?

Elle lui posa la question sans fausse compassion dans la voix. Il pouvait bien mourir demain, elle s'en moquait pas mal.

C'est que m'dame, dans le Nordland on est un homme à quinze ans. Il leur en faut bien seize, dix-sept dans les provinces plus au Sud. Et je vous parle même pas du Reikland ! lui répondit-il promptement, gonflant au passage sa poitrine encore mince.

Il avait l'air si fier lorsqu'il lui affirmait la chose, rappelant en même temps à l'elfe qu'il existait autant de disparités entre les régions impériales qu'il y en avait dans les différentes clairières d'Athel Loren. Ces rivalités constantes, plus ou moins mises sous silence, elle ne les avait pas retrouvées - ou si peu - dans les bois de Laurelorn. Peut-être parce que ceux-ci abritaient les descendants d'un seul et unique clan, les Wythel, et que les liens qui les unissaient avaient résisté aux assauts du temps...

Et qu'est-ce que tu rapportes au village comme ça Karl ? Sigmar me pardonne, c'est bien une elfe...
Oui m'sieur Rechtmeier, c'est comme vous dites.

L'homme qui avait signalé sa présence au garde un instant plus tôt avait fini par venir à leur rencontre, bien que restant dans la proximité immédiate des habitations. Elle détesta aussitôt cet humain ; pas pour la silhouette tordue qu'il avait hérité de son labeur quotidien, mais pour l'éclat calculateur qu'elle trouvait à ses yeux jaunis par l'alcool. Le sourire torve et vacillant qu'il leur envoya n'avait pas grand-chose d'accueillant. Il continua en pointant un index frémissant sur le garde.

Quand le prêtre va savoir ce que tu nous amènes, tu vas être dans de sales draps !
Allons m'sieur Rechtmeier, les elfes sont pas nos ennemis. Le dénommé Karl observa l'intéressée comme s'il voulait s'en persuader, son regard s'attardant sur la pointe effilée de la lance qu'elle portait. Tout au plus qu'ils ensorcellent quelques arbres.

Ensorceler des arbres. S'il savait de quoi il parlait, il ne trouverait pas le repos avant plusieurs lunes.

Morwen les dévisagea sans guère d'expression, avant de se tourner vers la forêt. Les deux hommes se figèrent comme s'ils craignaient qu'elle ne se mette à appeler le bois à son secours, ce qui n'était pas si éloigné que ça des pensées de l'elfe : elle se plongeait dans ses souvenirs, si clairs par certains côtés et si confus par d'autres, de l'époque indescriptible où elle errait dans les profondeurs de Loren, piégée par le sortilège d'une magicienne qui s'était crue son adversaire. La sylve avait cherché à la tuer autant qu'elle l'avait aidée, et elle se rappelait encore le langage des arbres et les chants qu'Altariel lui avait enseignés au temps où elles étaient davantage sœurs d'armes que rivales. Toutes ces choses qui permettaient de comprendre les êtres faits d'écorce et de magie, qu'on n'aurait su consigner dans des ouvrages car aucun alphabet n'aurait pu les retranscrire, mais qu'elle gardait dans un coin de sa mémoire... Les hêtres, les chênes, les bouleaux et les frênes, toutes ces créatures vivantes de bois au lieu de chair, sauraient faire des alliés de valeur pour la tâche qui l'attendait. Les humains qui craignaient et détestaient tant ce qu'ils appelait de la sorcellerie, ne sauraient jamais combien ils étaient redevables à la forêt.

« Allons voir Wiehler » fit-elle sèchement en revenant au temps présent, sous les yeux surpris des deux impériaux.

Ce fut le plus jeune qui se reprit le plus rapidement, et opina du chef en menant la marche. Ils laissèrent là son congénère et Morwen ne lui accorda pas davantage d'attention ; elle détaillait les chaumines, qu'elle jugea encore plus grossières que les demeures biscornues de Salzenmund. La seule touche agréable qu'elle trouva à la communauté survint lorsqu'ils arrivèrent au petit promontoire surplombant la rivière qui courait là, son doux chuchotis se mariant parfaitement avec le calme du soir tombant. Sous le regard éberlué de son guide l'Asrai dédaigna le pont improvisé afin de ne pas se priver du plaisir glacé de fouler l'eau, lequel lui rappela par la même occasion qu'elle avait la gorge sèche - et le ventre plutôt vide. Elle rejoignit Karl en grimpant lestement l'échelle permettant de rejoindre le plancher ceignant la bâtisse du chef des trappeurs.

Bon alors, je suis pas sûr s'il est là parce qu'il sort beaucoup... commença le garde.

S'en désintéressant au plus haut point, la guerrière lui passa devant pour frapper au battant.

« Wiehler ! Je viens de la part du sénéchal de Salzenmund. Il est temps de s'occuper de ce qui rôde dans la forêt des ombres, ouvrez ! » cria-t-elle.
Mais on va le savoir très vite...
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 30 sept. 2018, 10:21, modifié 2 fois.
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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Elle l'entendit avant de le voir. Un bruissement, léger, venant de la forêt non loin. D'abord tenu, il ne s'exprimait que par le crissement de pas sur les feuilles qui, Nachgeheim oblige, commençaient doucement à tapisser le sol en vue de l'automne qui approchait. Par moment, des brindilles de bois mort accentuaient le bruit de cette démarche vigoureuse qui approchait. Morwen se retourna, le jeune humain l'imita.

Ah, vous avez de la chance. L'voilà qui rentre de sa chasse.

Un énième humain approchait, sortant de l'orée de la forêt d'un pas rapide, plusieurs renards morts reposant derrière lui sur un traîneau improvisé qui portait également le matériel de trappe. Les trappeurs étaient des chasseurs spécialisés dans la capture d'animaux au moyen de pièges appelés trappes, permettant de vendre des fourrures non abîmées par des coups de feu ou des pointes de flèche. Au vu de la récolte de cet humain, il devait être plus que compétent dans son activité...
Approchant de la demeure, le Trappeur Wiehler s'arrêta calmement devant eux, ne manifestant aucune émotion particulière à la vue de de cette elfe à deux pas du jeune garde local. Il harnacha son traîneau devant sa demeure, détachant les animaux morts pour les mettre à l'abri d'éventuels charognards. Enfin, il se débarrassa de son attirail de chasse et bu plusieurs fois à même l'eau de la petite rivière. Ce ne fut qu'après tout ceci qu'il daigna enfin prêter attention au drôle de duo.
ImageBoerich Wiehler: Bonjour. Je suis Boerich Wiehler, coordinateur des trappeurs de la Grande Baronnie du Nordland par décret du Grand Sénéchal Otwin Albrecht. Que puis-je pour vous, Asrai ?
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Morwen décida aussitôt qu'elle n'aimait pas le trappeur.

Ca avait, bien sûr, tout à voir avec le fait qu'il soit humain : la première impression qu'il dégagea, celle d'un personnage travailleur et appliqué, assez indifférent à la présence des autres, était une qualité qu'elle aurait appréciée si son aversion des hommes ne l'envahissait pas déjà depuis tant d'années. Que la qualité et le nombre de ses prises paraissait le désigner comme doué dans ce qu'il faisait n'arrangeait en rien les choses, bien au contraire ; elle refusait aux impériaux, comme à tous les autres peuples de cette race, le droit d'être talentueux dans l'art du pistage ou de la chasse. Si Wiehler était né avec les oreilles longues Morwen aurait sûrement souhaité s'en faire un bon camarade.

« Pour moi, peu de choses » lui renvoya-t-elle promptement, le regard désagréable s'attardant à dessein sur ses outils de travail qu'il avait entreposés un peu plus loin. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre le message silencieux qu'elle lui tenait : comme si un humain savait chasser. « Le sénéchal de Salzenmund aimerait voir la route qui prend à l'Est débarrassée des hommes-bêtes qui l'écument, et ils viennent de cette forêt. Ils s'y tapissent comme le chancre dans l'écorce. »

Elle désigna l'orée par laquelle Boerich était apparu. Alors même qu'elle reportait incidemment son attention sur les bois, l'Asrai sentit sa perception du temps présent se faire en partie happer par les arbres et leurs mystères - car ils étaient mystérieux bien souvent, même pour leurs gardiens. Depuis qu'elle s'était perdue le long de sentiers hors du monde tel qu'on le connaissait, Morwen avait fini par développer un lien avec Loren qu'elle ne s'expliquait pas elle-même. Cette attirance profonde la poussait à rechercher le couvert des plus minces lisières, même s'il pouvait s'y dissimuler des monstruosités aux sabots fourchus, et elle lutta en cet instant pour refouler l'envie de laisser là soldat et trappeur pour gagner derechef la forêt des ombres. Demain, se disait l'elfe : demain, elle pourrait plonger sous les frondaisons et retrouver un peu de la nature qui manquait tant à son cœur sauvage.
Elle s'aperçut alors qu'un certain moment s'était écoulé, trop long pour ne pas être gênant dans une conversation.

« Je sais que les humains raffolent des cartes. » Elle cacha son malaise derrière un sourire moqueur. « Si vous n'en avez pas, vous pourriez peut-être en improviser une, et y indiquer les zones que vous estimez être sûres et celles qui pourraient abriter ces créatures. »

Ses yeux se plissèrent comme l'Asrai se renfermait, rassemblant ses souvenirs parfois confus - même pour les siens, des libres-penseurs tournés vers leurs ressentis immédiats et ce qu'il fallait faire pour satisfaire leurs envies spontanées, Morwen avait régulièrement fait figure d'esprit désorganisé. Et impulsif. Elle avait appris davantage par elle-même qu'en écoutant ceux qui avaient vécu, mais de la bouche de certains des aînés des clans guerriers elle avait tout de même retenu certaines choses. Des choses utiles à la survie de son peuple.

« Pensez à ceci : les hommes-bêtes... sont des chasseurs, tout comme vous. » Elle fit une grimace, répugnant autant à admettre la chose pour l'un que pour l'autre. « Ils s'installent à proximité du terrain qu'ils ont choisi - vous la forêt, eux la route qui la longe - et lorsqu'ils ne maraudent pas, ils se retranchent là où il sera difficile de les trouver. Les endroits sombres. Les bosquets denses. Par leur présence, et par les dieux savent ce qu'ils font de leurs journées, ils peuvent en venir à corrompre même la terre : on sait lorsqu'on a vu de tels signes. Ce ne peut être rien d'autre. Les avez-vous vus ? »

Comme pour appuyer son propos elle lui lança un regard perçant, à l'affût du moindre trouble ou du moindre doute qu'elle parviendrait à saisir sur le visage de Boerich. Elle n'avait aucune confiance en aucun de ceux qui l'entouraient, et depuis même le château de Salzenmund, suspectait tout un chacun de pouvoir lui cacher des choses - par malveillance, ou simplement par bêtise, car la race humaine était presque aussi déraisonnable que celle des nains. Qui aurait pu faire le compte de tous les malheurs qu'avait eu à subir ce monde par leur faute ?
Ils n'étaient pas dignes de confiance, pas même lorsque les circonstances les transformaient en alliés.

« Je dois vous avertir : mon rôle consiste à débusquer ces monstres, à les traquer le cas échéant ou à faire appel à vous pour les tuer si la partie est trop forte. » Elle engloba le jeune soldat dans la formule, en lui jetant un coup d’œil éloquent. « J'espère que Beeckerhoven est prêt pour ça. »
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