[Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

La province du Nordland est peu peuplée et ses régiments passent l'essentiel de leur temps à patrouiller le long des côtes pour les protéger des pillards du nord. Le Comte Electeur Theodric Gausser siège à Salzenmund.

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[Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

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Acte I. L'herbe est peut-être plus verte ailleurs

Musique d'ambiance


(Darren Curtis - Journey's Reflection)

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Morwen observait les arbres tout proches, leur beauté vigoureuse explicite alors que la Saison des Floraisons battait son plein. Elle les observait, les uns après les autres, ne reconnaissant pas cet environnement pourtant familier pour un natif d'Athel Loren. Mais ce n'était pas sa forêt à elle. Elle, qui avait atterri un peu par hasard en Laurelorn et qui ne connaissait rien de cette sylve enclavée en plein Empire des Hommes. Sylve qu'elle allait de toute façon quitter sous peu pour continuer à errer dans cet Empire. Un monde, une société et une culture bien différents de ses propres fondements l'attendaient là, à l'orée de Laurelorn. Elle resserra sa prise sur la lance qu'elle convoyait à l'épaule. Athras et les siens étaient partis depuis quelques minutes, la laissant seule face à son destin.
Un destin des plus nébuleux, avec pour seul point de repère un nom, Salzenmund, la capitale de la région impériale englobant Laurelorn: pour venir en aide aux humains en ces temps difficiles de reconstruction, le mieux était d'aller à Salzenmund, à l'est, lui avait-on dit. Elle avait donc été escortée jusqu'à l'orée est de Laurelorn, non loin de la cité. Les autres Asrai l'avaient quitté quelques temps avant d'atteindre la limite forestière, ne désirant pas approcher plus près des terres humaines. Elle continua donc seuls sur la petite dizaine de kilomètres restants, quittant progressivement le couvert des arbres pour les étendues dénudées des collines, nombreuses dans la région. Elle commença à voir la ville à mi-chemin et, surtout, l'imposante structure, massive, qui siégeait au sommet de ce qui devait être une grande colline ; sûrement le château du seigneur local. Au vu de la bâtisse et de l'orientation, ledit seigneur devait avoir une vue imprenable sur ses terres, tout en gardant un œil sur les marches séparant son domaine du royaume des Elfes de Laurelorn...
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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Morwen marchait à vive allure, ses longues jambes fines avalant les empans en couchant à peine l'herbe vivace qui peuplait les étendues séparant les bois de la communauté humaine. Les lacets de ses sandales étroitement serrées étaient tachés de vert, contraste de marron et d'émeraude sur la peau pâle de l'elfe ; sa haute silhouette tatouée, cinglée d'oripeaux de cuir, se découpait comme une liane tachetée de bleu et de roux sous les rayons étouffants de midi.
Elle se sentait étrangère à cette terre comme pouvait l'être un galet de rivière déposé sur le rebord d'une cheminée encrassé de suie. Elle s'était pourtant battue dans la région plus souvent qu'à son tour, lorsque la Tempête du Chaos avait frappé, sans toutefois se découvrir le moindre sentiment de solidarité avec le peuple impérial. Non, bien au contraire. N'était-ce pas de la faute de la race humaine si la menace avait pu à ce point grandir dans le lointain Nord ? N'étaient-ils pas insultants, à se croire les habitants légitimes d'un monde qui avait seulement toléré leur survie ? La pointe acérée de sa lance cessa un instant d'osciller dans l'air comme sa prise sur la hampe se resserrait à en faire blanchir ses phalanges déjà blêmes.

« Les choses auraient pu être si différentes... » siffla l'Asrai pour elle-même, entre ses dents.

Au fond, les reproches qu'elle jetait parfois pèle-mêle aux hommes portaient une part de mauvaise foi. Ce qui se passait au-delà des frontières des sylves ne la concernait en rien : les siens s'en étaient convaincus il y avait longtemps de ça. Les humains pouvaient bien se vautrer dans la fange, se faire la guerre les uns aux autres ou ré-écrire l'Histoire, rien de ce qu'ils laissaient derrière eux n'avait d'importance. Ils s'éclipsaient si vite qu'il suffisait de faire le dos rond en attendant que la pluie passe, voilà ce qu'on lui avait enseigné à leur sujet.
Et pourtant ils l'agaçaient inévitablement.

Son regard perçant se porta vers la colline qui se détachait dans le ciel du levant, agrémenté de ses traînées nuageuses dont la clarté était caractéristique du printemps en cette contrée. Elle chercha en vain la moindre élégance dans la pierre grossièrement ciselée du bastion, le plus discret charme dans les toits de tuiles ou d'ardoises : rien, rien de ce qui naissait de la main des hommes, fût-ce aussi essentiel que leur demeure, n'avait le bon goût de ne pas déplaire à l’œil. Ce n'était pas le premier fort de ce genre qu'elle voyait, généralement implanté sur une hauteur qu'on avait sciemment déboisée - du gâchis, de son avis, et elle savait son opinion bien plus clémente que celle des esprits d'Athel Loren.

À mesure que Morwen approchait de la ville, les derniers bosquets épars cédaient la place aux prairies fendues d'une route qui sinuait autour de la butte ainsi qu'un serpent essayant d'étouffer une proie trop grosse pour lui. De ce qu'elle savait de la culture des hommes il y avait fort à parier que la relative tranquillité du décor ne soit due qu'à ce que les habitants soient actuellement occupés à se restaurer, avant de retourner à leur labeur. C'était leur façon de survivre, rythmée par le travail et assez éloignée de l'esprit éminemment familial dans lequel elle avait baigné toute son enfance durant, au sein de sa parentèle.
Pour la énième fois depuis qu'elle savait quel devoir lui avait été assigné, la guerrière réprima un frisson de déplaisir et força encore l'allure.

Elle croisa quelques humains à mesure qu'elle suivait le chemin (plutôt fréquenté, à en juger par la façon dont les passages successifs avaient inégalisé la terre), et se garda bien de leur adresser la parole ou même les regarder. Ce n'était pas comme si elle avait besoin de les fixer pour les surveiller, attentive qu'elle était aux gestes hostiles qu'un passant ou un autre aurait pu esquisser à son égard : les commentaires qu'elle surprit de son ouïe fine ne lui apprirent pas grand-chose, car elle ne connaissait que de rares mots de Reikspiel retenus au détour des combats qu'elle avait livrés par le passé, et peu de ceux-là n'avaient pas de rapport avec les choses de la guerre.

Ses pas la menèrent finalement jusqu'au premier poste de garde, qui défendait le dernier tronçon de route avant d'amener à l'enceinte de la ville proprement dite. Elle n'y vit personne de prime abord - ce qui l'amena à rire intérieurement de la négligence typiquement humaine qui les amenait à dépourvoir de guetteurs avancés les abords d'une cité de cette envergure -, à peu près quelques secondes avant d'entendre le cliquetis d'une cuirasse de l'autre côté de la barbacane. Ravalant un grondement de dépit, l'Asrai rejeta les épaules en arrière en se tenant au milieu du passage et en s'efforçant de se composer un masque impénétrable. L'exercice n'avait rien d'évident, car Morwen n'avait jamais trop fait secret de ses sentiments aussi bien en société qu'à la bataille, mais quelque chose lui disait qu'il n'était pas dans son intérêt d'avoir l'air aussi irritée qu'elle l'était...
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 29 mai 2018, 08:40, modifié 1 fois.
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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Le garde dévisagea quelques instants Morwen, l'air surpris et méfiant quant à la présence d'un Elfe Sylvain hors de la forêt. Il devait sûrement se demander ce qui amenait un de ces êtres sur les terres des Hommes et, qui plus est, si près de Salzenmund. Subrepticement, Morwen put voir que le garde avait posé la main sur la garde de son épée, enserrant la poignée tout en gardant une attitude neutre. Mais certains signes corporels trahissaient la tension qui se terrait dans son corps. Morwen ne le vit que trop bien.

ImageGarde de la Porte Ouest de Salzenmund: Halte, Elfe ! Les étrangers doivent se présenter à la garde de Salzenmund, décliner leur identité et les raisons qui les amènent dans la capitale de notre Nordland bien-aimé ! Les lois en vigueur le requièrent. Qui êtes-vous et que venez-vous faire dans notre cité, loin de vos forêts préservées ?

Alors qu'il parlait, Morwen put également voir que d'autres humains sortaient du poste de garde. Deux d'entre eux barraient le chemin menant vers Salzenmund, tandis qu'un troisième était à peine visible dans une des meurtrières de la bâtisse séparant l'extérieur et l'intérieur de la ville...
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Morwen ne répondit pas tout de suite aux injonctions de la soldatesque ; les dépassant d'une demie-tête, elle leva son regard noir vers les constructions dont l'accès lui était encore défendu. Quelle vie devait grouiller ici, songea-t-elle subrepticement. Ce dont elle ne s'était pas rendue compte plus tôt, elle en percevait désormais les prémisses : une sorte de brouhaha étouffé lui taquinait les oreilles, mélange difficile à discriminer de voix fortes, de roulis et de heurts. Tantôt elle croyait surprendre un aboiement, tantôt un cri, et l'agitation sous-jacente à tout ce bruit lui parut soudain intimidante et contre-nature.
L'Asrai réalisa alors qu'elle regardait par-dessus l'épaule du garde depuis un moment, et se souvint que sa main enserrait fermement la poignée de son épée.

« Mon nom est Morwen Nidariel. » Mise au fait de certains us humains, elle présentait le nom de sa parentèle à la manière qu'avaient les hommes de se désigner par un même patronyme lorsqu'ils étaient liés par le sang. Ses intonations elfiques glissaient sur les mots comme le vent dans les feuilles, faisant bruisser les consonnes et siffler les voyelles.

Un autre moment s'écoula, pendant lequel l'elfe resta là à dévisager son interlocuteur. Elle pouvait apparaître étrange, immobile et donnant néanmoins l'impression d'être sur le point de se mouvoir tant son corps délié paraissait être à l'aise quelle que soit sa posture : et pourtant tout au fond d'elle, Morwen savait qu'elle n'était jamais qu'une blessée de guerre. La force qui était la sienne avant la Tempête du Chaos ne lui était revenue que fragmentée grâce aux bons soins d'Athras, et si elle voulait la recouvrer à sa pleine mesure, elle n'avait d'autre choix que de reprendre la voie des armes. Non pas que cette idée lui déplaise, mais plutôt qu'elle aurait préféré mettre ses talents au service d'autres maîtres que les humains.

« Je viens pour me battre. » Plusieurs secondes furent nécessaires pour que l'Asrai remarque l'ambiguïté de ses paroles et ne s'explique (ou peut-être avait-elle pris le temps de s'amuser de la confusion qu'elles suscitaient) : « J'étais déjà là lorsque les choses du Nord sont descendues pour parcourir vos contrées, des années plus tôt, et je les ai affrontées. Et vous ? »

La question avait fusé avec une parfaite innocence. Certains auraient dit : avec trop d'innocence. Mais déjà Morwen reprenait, comme s'il ne s'était rien passé.

« Aujourd'hui ces forces démoniaques ont été dispersées mais leur empreinte hante encore ces terres, et si nous n'y prenons garde, causeront bien des torts qui auraient autrement pu être évités. » Elle ne précisa pas qui était derrière le nous employé, et qu'elle y englobe les Nordlanders n'avait rien de certain. « Je peux aider vos congénères à prévenir les dangers qui persistent après la tempête. C'est la raison de ma venue. »

La raison de sa venue, ajouta Morwen dans le secret de son cœur, n'avait rien à voir avec une quelconque compassion à l'égard des hommes, les victimes répétées des périls qui guettaient les inconscients de ce monde. Tout ce qu'elle voulait, c'était se racheter une place auprès des elfes de Laurelorn, une place parmi les siens mais loin d'Athel Loren. Une place auprès du descendant de son frère d'armes le plus cher... car elle sentait instinctivement que c'était auprès d'Athras que, s'il était possible, elle pourrait oublier la haine brûlante qui lui rongeait l'âme en vertu du mal qu'on lui avait fait.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 07 juin 2018, 18:30, modifié 1 fois.
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Le garde et ses comparses se tendirent lorsqu'elle affirma des intentions qui auraient pu leur sembler belliqueuses sans les précisions qui s'ensuivirent. Aux dires de l'elfe, les humains semblèrent hésiter malgré tout quelques instants avant que celui qui semblait être celui avec le pouvoir décisionnel ne tranche, relâchant son attitude en saluant Morwen.

ImageGarde de la Porte Ouest de Salzenmund: Vos paroles sont louables. Si tel est votre but, vous êtes la bienvenue à Salzenmund et je ne doute pas que vous trouverez ici de quoi satisfaire votre croisade contre les abominations que la Tempête a laissés derrière elle. Nous allons néanmoins devoir vous demander de nous laisser votre lance. Les étrangers ne peuvent entrer armés. N'ayez crainte que votre arme vous sera rendue telle qu'elle nous aura été donnée.
Après quelques minutes de pourparlers agités où Morwen renâcla à accepter la demande des gardes jusqu'à ce qu'on lui indiqua que sans cela, elle pouvait repartir d'où elle venait, l'Asrai consentit finalement à laisser sa lance de chasse au corps de garde, non sans maugréer. Une fois un morceau de parchemin de mauvaise qualité donné comme preuve du dépôt, elle put enfin pénétrer dans Salzenmund, le garde la hélant une dernière fois avant de la laisser partir.
ImageGarde de la Porte Ouest de Salzenmund: Allez au château tout en haut la colline qui domine la cité. Demandez à voir l'intendant et expliquez leur vos projets. Toute aide est la bienvenue pour nettoyer le Nordland.
Salzenmund était une grande ville. De nombreux voyageurs et marchands semblaient y transiter et Morwen fut étonnée de voir des articles de manufacture elfe vendus par certains commerçants. Leur culture artisanale était vendue jusque dans les villes des Hommes ? Elle ne savait quoi en penser. La ville semblait par ailleurs faire la part belle à la métallurgie. De nombreux artisans du métal étaient en effet visibles.

Une construction remarquable attira son attention après quelques minutes de marche dans les rues de la ville, sous le vent frais du printemps et les regards interrogateurs et méfiants de ceux qu'elle croisait. Le bâtiment, entièrement en bois, faisait trois étages de haut et était construit selon une structure hexagonale. Elle ne savait pas de quoi il s'agissait, mais l'endroit inspirait le respect, même pour elle.

Enfin, comment manquer cette structure qu'elle avait pu voir des heures plus tôt, à plusieurs kilomètres de distances ? Le château, où elle se rendait sur les conseils du garde, était impressionnant, surplombant la ville basse tel un parent veillant sur son enfant...
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Message par Morwen Nidariel »

Morwen ressentit une impression étrange lorsqu'elle dépassa les gardes, ses sandales épousant les pavés de la route avec une prudence qui lui était peu commune. C'était comme une sensation d'engourdissement, celle que peut avoir un homme sujet au vertige lorsqu'il marche sur un sentier à flanc de falaise : elle se mua en un franc fourmillement tout du long de son échine lorsque sa silhouette de branche de saule s'aventura sous les crocs terreux de la herse délimitant la véritable entrée de Salzenmund.

L'humanité est une chose terrifiante, réalisa l'elfe en marquant un arrêt.

Sa vision précise se heurta à la face cachée de la cité que les remparts dissimulaient pudiquement aux êtres de la nature. Elle vit des rangées de bâtisses qui lui apparurent trapues et branlantes, aussi nombreuses que les arbres de la forêt : ses yeux acérés glissèrent sur les tuiles apposées sans grâce, sur les crépis défraîchis et les cadres sales des fenêtres. Les alignements se voulaient tous droits mais se révélaient hasardeux, l'architecture humaine du commun des mortels lui apparaissant dans toute sa hideuse et fausse régularité. Elle vit dans les rues la masse grouillante et bariolée des gens de l'Empire, leurs cheveux hirsutes et ternes, leurs traits grossiers, le balancement gauche de centaines de mâles et de femelles qui vaquaient à leurs occupations en un troupeau aux remous grotesques. Ce n'étaient pas les premiers de leur race qu'elle voyait, bien sûr : mais leur nombre ne faisait que renforcer leur laideur.
Il n'y avait dans ce spectacle aucune des courbes douces qui flattaient les sens des elfes, aucune grâce aérienne ni couleur naturelle dans ce qui naissait de la main de l'homme !

Et le vacarme. Un mélange désormais clair et douloureux, que Morwen aurait juré qu'il lui faisait vibrer les oreilles : les voix rocailleuses des Nordlanders se chevauchaient sans qu'ils aient aucune conscience du chaos de leurs discours entremêlés. Les roues cerclées de fer des attelages crissaient rapidement sur la pierre des avenues en la faisant grincer des dents, et tant de choses se heurtaient à d'autres que même son esprit vif ne parvenait pas à toutes les saisir.

Comment pouvaient-ils vivre ainsi, étouffés par leurs murs et leurs toits, à respirer un air qu'elle percevait vicié d'effluves inconnues et désagréables ? Et dire qu'ils s'étaient répandus ainsi à la surface du monde... Un instant, elle envisagea de tourner les talons. Cette espèce était au-delà de toute compréhension, et comment pourrait-on bien l'éradiquer ? Rien ne serait assez puissant pour l'effacer définitivement. Autant que les dangers de la terre, quelle que soit leur essence, gomment un peu de son influence ! Tant mieux s'ils mourraient par centaines, par milliers !
La guerrière resta là à se débattre un long moment avec sa répugnance, se retirant du passage et se moquant bien des regards qu'on lui jetait. Un charretier la dépassa et ne cessa de la fixer jusqu'à ce que ses chevaux manquent piétiner une jeune fille, après quoi il resserra ses rênes tout en se frottant régulièrement les yeux comme si du sable s'y était incrusté. Une mère détourna ses enfants de l'elfe tatouée en murmurant précipitamment des prières, mais la marmaille se déroba à son emprise pourtant ferme pour l'admirer tout en suivant leur génitrice.

Ils ne sont pas mauvais, s'employait à répéter l'Asrai dans son for intérieur. Ils peuvent encore choisir leur voie.

Cette voie, ce n'était pas aux siens de leur montrer. Les Asurs se fourvoyaient à ce propos, mais grand bien leur fassent leur orgueil et leur besoin de diriger les hommes ! Tout ce à quoi elle aspirait, c'était à une ère de paix pour son peuple. Sa mission l'attendait.
Inspirant précautionneusement pour revigorer ses poumons sans grimacer des odeurs prégnantes, Morwen raffermit sa résolution et suivit l'allée principale qui menait vers la face menaçante du château de Salzenmund. Elle se glissait entre les corps chemin faisant, adaptant la direction de ses pas avant même que les passants ne songent à s'écarter de la trajectoire de l'elfe. Elle avançait à grandes enjambées félines, compensant en rapidité la perte d'assurance que lui occasionnait l'absence de sa lance.

L'elfe arriva soudain en vue d'un bâtiment qui accrocha son attention : sa forme était d'une géométrie bien plus prononcée que les autres, et sa structure plus haute et imposante. Un frisson la secoua tandis qu'elle s'attardait, comme si elle était tenue en joue au travers d'invisibles meurtrières, et la guerrière se hâta de poursuivre. L'endroit lui laissait un goût de cendres dans la bouche et une caresse froide sur la nuque.
Il lui fallut encore un certain temps pour se sentir dans l'influence de la place-forte, tant la ville s'avérait encore plus étendue qu'elle ne l'avait d'abord estimé. C'est ainsi qu'elle eu l'occasion de constater la présence d'artisanat elfique sur certains étals, qu'elle fut forcée d'admettre authentique. Que les objets en question appartiennent aux enfants d'Ulthuan plutôt que de Laurelorn n'était absolument pas certain, car nombre de possessions nées des mains des elfes avaient perduré à travers les siècles en conservant leur prime jeunesse, et ils davantage perdu la pratique de leur confection que les lames, couverts et décorations de naguère.

Se détournant de leur vente qu'elle percevait comme un signe de déchéance, Morwen força à nouveau l'allure.
Le château qui ne tarda pas à se dresser devant elle était réellement perché au sommet de la colline autour de laquelle Salzenmund étendait son enceinte, et elle se rendit compte que seul un étroit chemin, flanqué d'un côté d'un dénivelé trop important pour être escaladé (du moins pour un humain, ou a minima un assaillant cuirassé) et de l'autre d'une belle dégringolade, permettait l'accès au bastion. C'était une formidable défense naturelle contre un assaut en règle, et elle ne douta pas que nombre de paires d'yeux devaient en ce moment l'observer depuis les murs.

Elle se recomposa une expression imperméable, bien décidée à ne rien laisser paraître de son malaise vis-à-vis de la ville qu'accentuait la perte de son arme, et poursuivit jusqu'au seuil même de la forteresse.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 12 juin 2018, 20:44, modifié 2 fois.
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Image Passée la première enceinte, sous les yeux suspicieux des gardes présents, Morwen découvrit le fossé creusé à même la pierre et le sol du mont. L'énorme construction, toute de roc, avait été comme posée sur cet immense excroissance rocheuse qui se dressait sur la plaine du Nordland. Emplacement stratégique et défensif avec une vue imprenable sur la ville et ses environs, la forteresse de Salzenmund méritait clairement le nom de place-forte. Empruntant le ponton de pierre jusqu'à la seconde enceinte, elle pu constater que le fossé artificiel avait été profondément creusé. Une chute serait mortelle... On se serait presque cru en montagne, même si elle ne pouvait qu'imaginer un tel environnement que via les connaissances qu'elle avait sur la géographie.

Elle fut néanmoins stoppée à l'entrée de cette seconde enceinte par une paire de gardes. À vrai dire, il était fort probable qu'on ne la laisse pas entrer comme une fleur. Bien qu'elle ne fusse pas armée, une elfe sortant de nul part et voulant entrer dans la forteresse de la cité-capitale du Nordland n'allait pas être exaucée sans quelques menues explications...
ImageGarde Baronnial: Bienvenue. Que venez-vous faire au château du Comte Électeur Theoderic Gausser, Grand Baron du Nordland, Prince de Salzenmund, Seigneur de Laurelorn, Duc de Marienburg, Terreur des Norses ?
Les deux gardes avaient barrés l'entrée de leurs hallebardes croisées, de façon purement automatique et protocolaire car Morwen ne manifestait aucune animosité ou émotion qui puisse trahir une quelconque envie de passer en force. Néanmoins, le ton était donné...
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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Elle aurait dû s'y attendre, après tout. L'elfe se retint à grande peine de lever les yeux au ciel devant la méfiance du garde, oubliant un temps la légendaire défiance des Asrai envers les étrangers voire au sein de leur propre peuple. Que les deux soldats en faction lui barrent le passage était en quelque sorte la goutte d'eau qui menaçait de faire déborder le vase très prochainement : une petite voix au fond de Morwen lui soufflait qu'elle aurait beau s'énerver, elle n'était pas en position d'y changer quoi que ce soit, mais c'était bien de toutes ses réflexions intérieures celle qu'elle écoutait le moins. Elle était de ces sylvaines pures et franches qui se plaisent à embrasser pleinement leurs sentiments, et mépriser silencieusement ces humains au lieu de leur cracher au visage lui coûtait le peu de patience qu'elle avait jamais eu.

Et il lui fallait encore endurer leurs paroles oiseuses.

La guerrière garda le silence un instant, comme il devait devenir habituel dans sa façon de traiter avec les enfants de Sigmar. Elle gratta la surface moussue d'un pavé avec sa sandale, ses orteils tachés d'herbe crispés comme des serres. Elle imaginait sa colère, ce sang brûlant qui cognait dans sa poitrine, couler le long de son ventre, de sa jambe et se transmettre à la terre. Bois la hargne qui me dévore, en appela-t-elle silencieusement à l'esprit qui voudrait bien l'entendre. Avant que je ne commette l'irréparable.

Elle n'était pas dupe. Son interlocuteur avait eu l'audace déplacée d'affubler son maître du titre de seigneur de Laurelorn, un rang qui était déjà occupé par un être bien plus sage et honorable que ce qu'aucun comte électeur de cet Empire ignorant ne pourrait jamais que rêver de devenir. Elle n'était pas une Druchii qui se laissait aveugler par son ressentiment, ni une Asur pour s'imaginer que les paroles de cet homme engageaient un autre que lui : elle devait laisser son propos inepte glisser sur elle comme le vent sur l'onde des lacs.
Mais elle n'oublierait pas son visage ! Ses iris acérés, insondables, s'attardèrent avec acuité sur le faciès du spadassin afin de le graver en détail dans sa mémoire. De toute sa misérable vie, pour l'insulte qu'il venait de proférer, il était préférable qu'il ne s'aventure jamais seul sur les chemins imprévisibles de la nature. Elle l'y attendrait, car Morwen avait le luxe de haïr pour longtemps... Elle eu une pensée fugace pour Anath Raema, la vengeresse, et son cœur subit encore une fois le frémissement douloureux de balancer entre Lœc et la déesse sauvage. Cela lui arrivait de plus en plus souvent en cette ère troublée.

Elle sortit de son mutisme avec un rictus pour égailler ses lèvres sombres. C'était ce genre d'expression que les elfes de son époque ne lui connaissaient pas et qui ne lui était devenue familière qu'au sortir de sa perdition en Athel Loren : elle dévoilait sa dentition aiguë de façon beaucoup moins cordiale qu'on ne s'y attendrait d'un sourire.

« Mon nom est Morwen Nidariel. Je viens proposer mes services à la Terreur des Norses. »

Sa bouche tenait une langue, ses yeux noirs en tenaient une autre. Douceur d'un côté, dureté de l'autre. Quant à son esprit vif, il se détachait de la scène pour soupirer sur la médiocrité de la condition humaine. C'est d'un ridicule, songea-t-elle avec dégoût. Si les humains savaient que pour nous, les idées de chaos et d'harmonie tirent leur racine du même mot... Et il en va de même pour les notions de peur, de gloire et de force, alors qu'entendent-ils vraiment par Terreur des Norses ? Jamais ils ne se rendront compte de leur barbarie : leur langage est le reflet primitif de leur civilisation.

« Ou du moins à son sénéchal, tel qu'on me l'a recommandé à l'entrée de la ville. Il semblerait que si cette cité a tenu face à la Tempête du nord », et Morwen ne put s'empêcher de se demander si c'était vraiment une bonne chose, « la région elle, demeure meurtrie par des influences maléfiques qu'il nous tarde à tous d'être dissipées. »

Elle avait soigneusement choisi ses mots, non pas tant dans le dessein de se mettre ces hommes dans la poche que par souci d'exactitude. Le devenir de la contrée qu'ils avaient choisi de baptiser Nordland lui importait d'une certaine façon : celui du peuple impérial qui y vivait, beaucoup moins. Et par dessus toutes ces relatives priorités culminait le simple désir de se faire accepter des elfes de Laurelorn en général... et d'Athras en particulier.
Le reste n'était que secondaire, mais il fallait souvent se pencher sur les choses futiles pour se consacrer à celles qui comptaient vraiment.

« Je suis une guerrière Asrai. Je peux vous aider à lutter au-dehors de vos murs » conclut-elle avec un regard appuyé vers le donjon du château, l'air d'ignorer tout à coup ses interlocuteurs.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 28 juin 2018, 21:16, modifié 1 fois.
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Morwen Nidariel, Voie du Danseur de Guerre
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** : Tatouage de Loec

Score d'esquive de base :
16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
Bravade
Danse des ombres

Arme :
Lance à deux mains : Rapide (-2 Parade/Esquive), Longue (-2 Attaque), 25 + 1D8 dégâts, 10 Parade




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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Les deux gardes parurent décontenancés par le comportement de l'elfe, soufflant le chaud et le froid par ses paroles et ses actes. Ils se jetèrent un regard l'un l'autre puis, d'un accord tacite, décroisèrent leurs armes, ouvrant la voie derrière eux. Un serviteur sortit de l'ombre d'une alcôve intérieure, avançant d'un pas traînant.
ImageGarde Baronnial: Vous pouvez passer. Ce serviteur vous mènera au Sénéchal Otwin Albrecht, le Comte Électeur Theoderic Gausser ne pouvant être dérangé pour ce type d'affaires courantes. Toute aide est la bienvenue pour protéger nos terres et le Nordland. D'autant plus vu les temps qui courent.

Suivez le serviteur et ne vous éloignez pas. Le château est interdit aux visiteurs non accompagnés.

Au moins, les règles étaient posées et la façon de procéder claire. Le serviteur s'inclina en tendant la main vers le couloir principal, qui partait du poste de garde dans la direction du cœur du château, le bastion.
La bâtisse était silencieuse, seulement troublée par le bruit de leurs pas sur le revêtement du sol. Ils ne croisèrent personne. Ils n'entendirent d'autres sons que les leurs. Morwen eut l'impression d'être dans quelque immense crypte de pierre sans âme qui vive. Après plusieurs minutes qui, même pour elle, parurent interminables, le servant l'amena finalement dans une grande salle richement décorée de tapisseries et de décorations diverses et variées. Ici aussi néanmoins, le silence régnait...
...Ou presque. En effet, l'ouïe supérieure de Morwen perçut le léger grattement d'une plume sur ce qui devait être un vélin ou, vu la richesse des lieux, un parchemin. Le serviteur la mena entre les divers objets présents dans la pièce : une table couverte de documents et autres livres, une armure complète décorative, une rangée d'épées d'apparats et ce qui ressemblait au croquis d'une série de têtes de bêtes abominables aux traits vaguement humanoïde. Ces têtes d'Homme-Bête étaient accrochées au mur et semblait être là pour une obscure raison. Morwen observa longuement ces dessins alors qu'un homme s'approchait, mené par le serviteur. Ce dernier fut promptement congédié, l'inconnu prenant apparemment la suite. Il s'inclina devant elle avant de se présenter.
ImageOtwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland. On me dit que vous cherchez à proposer vos services au Comte ? Sachez que votre geste est apprécié. Vous pouvez traiter avec moi en toute quiétude et en toute franchise, je m'exprime au nom du Comte pour les affaires courantes.

Ce faisant, il proposa à Morwen de s'asseoir sur l'un des sièges mis à disposition dans la pièce
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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

La traversée du château lui avait fait l'effet de pénétrer dans un autre monde : un royaume de pierre silencieuse qui renvoyait les échos discrets de leurs pas, un royaume de fraîcheur aussi. Un royaume où le soleil vigoureux de ce début d'après-midi de printemps se déversait à grande eau lumineuse par les fenêtres en ogive scellées de verre et de plomb ou par les meurtrières pratiquées çà et là dans la roche taillée, étalant des flaques de clarté au milieu des corridors sombres. On était bien loin, ici, de l'agitation fatigante de la cité, bien loin aussi de ses odeurs viciées et de sa foule absurde. Elle y retrouvait seulement les lignes architecturales si droites et si ternes que semblaient affectionner les humains. Leur monde, songea-t-elle, manque définitivement de couleurs.

Ce qui changea assez brutalement lorsque son guide, muré dans un mutisme qu'elle avait réciproquement adopté, la mena jusqu'à une pièce de vastes dimensions : les appartements du sénéchal, devina Morwen. L'endroit paraissait douillet, avec ses chaises en surnombre, son épais fauteuil capitonné, ses tables envahies de papiers et ses tapisseries flamboyantes. Elle y déambula avec prudence alors que l'homme partait chercher le maître des lieux, s'acclimatant à l'atmosphère studieuse tandis que les anneaux de bois poli enserrant certaines de ses tresses tintinnabulaient doucement. L'elfe passa rapidement devant l'armure, glissa aux épées un œil plus acéré que leur fil n'était ; c'était des attributs de decorum. Un sénéchal, pensa-t-elle, pouvait-il ne pas être noble ? Et comment l'aristocratie impériale pouvait-elle ne pas être guerrière ? C'était une chose impensable pour son esprit clanique, où les dames et les seigneurs de la forêt étaient aimés pour leur sagesse autant qu'ils étaient craints pour leur bras. De même qu'on pouvait reprocher à un Asrai d'être sans cesse tourné vers la guerre, on pouvait le blâmer d'être incapable d'y prendre part : alors que penser de ces humains qui n'arboraient que des armes de cérémonie ? Comment comprendre pourquoi ils étaient généralement parmi les plus respectés de leurs pairs, eux qui ne pouvaient protéger les leurs une lame à la main ? Fallait-il qu'ils aient tant de sagesse en contrepartie...

À cette idée saugrenue, Morwen éclata d'un rire clair.

Poursuivant son exploration des lieux, elle s'arrêta devant une série d'esquisses affichées sur l'un des murs. Elle s'en rapprocha, identifiant les portraits des hommes-bêtes avec une expression mauvaise. Aussitôt elle fut assaillie d'interrogations au ton accusateur : pour quelle raison un homme garderait-il ce genre de chose dans son propre sanctuaire ? De ce qu'elle savait de leur race, peu d'entre eux osaient sereinement regarder le mal dans les yeux, et celui-ci le ferait tous les jours en passant devant ce mur : le sénéchal de Salzenmund était-il si différent des siens ?
Elle n'y croyait pas. Les impériaux étaient faibles, surtout dans leur cœur. On n'y trouvait ni courage, ni perspicacité, ni patience, mais seulement de l'avidité et de la peur.

« Otwin Albrecht, Grand Sénéchal du Nordland. On me dit que vous cherchez à proposer vos services au Comte ? Sachez que votre geste est apprécié. Vous pouvez traiter avec moi en toute quiétude et en toute franchise, je m'exprime au nom du Comte pour les affaires courantes. »

L'Asrai se retourna vivement dans la direction de celui qui avait pris la parole, juste après avoir congédié son serviteur sans plus de cérémonie. Sa tenue recherchée, les insignes clinquantes de sa charge qu'elle supposait plus qu'elle ne les reconnaissait, et jusqu'à la coupe étudiée de son bouc lui donnaient des allures de représentant officiel.
La guerrière se donna le temps de l'étudier, un énième silence plein de mystère tombant entre l'elfe et son interlocuteur. Elle cherchait, en le fouaillant tout entier de ses iris aiguisés, à le mettre mal à l'aise et à surprendre un quelconque indice qui pourrait l'éclairer sur le personnage qui se tenait en face d'elle : Morwen n'en trouva pas un de plus que ceux qu'elle avait déjà sous le nez. L'agencement de cette pièce correspondait-il seulement à ses goûts ou bien était-ce une mise en scène destinée au regard des gens qu'il y recevait ?

Elle claqua de la langue en signe d'agacement et se garda bien de lui retourner sa courbette. Au lieu de ça elle se rapprocha de la chaise désignée sans pour autant s'y asseoir, faisant courir ses longues mains aux doigts minces sur les courbes épurées du dossier en bois verni.

« Otwin Albrecht... » Le mot résonna avec l'accent flûté des Asrai, mais bien malin qui aurait pu discerner dans son ton la part de courtoisie de la part de moquerie. « Mon nom est Morwen. Je viens pour aider, là où je pourrai. »

Son attention se détacha du sénéchal pour revenir sur les croquis au mur, puis au fatras qui reposait sur la table à quelques pas de là. Sans attendre d'invitation, encore moins de permission, elle se saisit d'une feuille qui semblait vierge et du fusain qui traînait à côté. Après un coup d’œil indéchiffrable à son hôte, Morwen tint le vélin à hauteur de ses yeux et s'appliqua à reproduire l'un des portraits.
Elle en avait déjà vu tant... tant de créatures étranges, pas toutes si maléfiques qu'on l'aurait cru. Il y avait bien longtemps de ça, alors qu'elle n'était encore qu'un oisillon s'apprêtant à prendre son envol, elle avait combattu les sabots-fourchus pour le seul bénéfice de son entraînement. Ils avaient été ses premiers véritables adversaires, le feu à la féroce chaleur duquel elle s'était baptisée...

Sous ses gestes habiles, un faciès prenait lentement forme.

Après cela, elle avait erré en Athel Loren, piégée, prisonnière, trahie. Elle avait parcouru des chemins plus sombres que le cœur des arbres séculaires, s'était enfuie dans des profondeurs que les Asrai n'arpentaient d'ordinaire jamais. Elle s'était terrée dans des bosquets oubliés, sans cesse pourchassée par les horreurs sans nom qui rôdent sur les chemins perdus de la forêt : pour survivre, parfois, elle en était devenue une aussi.

Le faciès, d'abord bestial, prit rapidement forme. Presque humaine, plutôt elfique ; quelque chose dans la forme en amande des yeux, dans la finesse relative du nez et du menton. Un observateur averti aurait pu faire le rapprochement entre les traits de Morwen et ceux de la créature qu'elle couchait sur le papier.
Les hommes-bêtes, encore, elle leur avait fait face durant la Tempête. Les quelques-uns qui avaient marché avec les serviteurs des dieux sombres. Tandis que les colonnes fanatiques descendaient à travers le Nordland elle les avait fait saigner partout où elle l'avait pu, sans relâche, avec un désir de tuer égal à son désir de mourir. Parce qu'elle avait tout perdu en retrouvant la lumière des sentiers connus. Tout.

Ses mouvements se firent plus violents, plus brutaux. Le portrait se para d'un style hargneux qui se devinait dans la façon dont les cheveux retombaient, hirsutes, en paquets chargés de poudre de fusain.

Et même, elle était tombée pendant la guerre. Ou juste au terme de celle-ci. Elle se rappelait de la bouche noire et distordue du sorcier, se convulsant d'agonie tandis que la pointe effilée de sa lance lui traversait la gorge. Même ainsi, il avait éructé une dernière malédiction et lui avait craché son sang infect : elle, la grande et sauvage guerrière Asrai, redoutée des hommes du Nord... avait chu terrassée devant la magie du moribond. Il s'en était fallu d'un cheveu qu'elle survive, grâce aux elfes de Laurelorn.
Mais aujourd'hui encore elle n'était qu'une rescapée qui peinait à se rétablir.

Une crispation de douleur s'empara de tout son bras tandis qu'une pointe blanche lui perforait la poitrine. Fermant les yeux, Morwen reconnut l'un des symptômes du mal dont elle ne s'était pas encore remise, et qui parfois l'assaillait (souvent au pire moment) : vestige de la sorcellerie qui l'avait marquée et dont elle avait réchappé quasiment par miracle, ainsi qu'en vertu des bons soins d'Athras.
Elle patienta quelques secondes que la sensation s'en aille, comme elle le faisait toujours. Rouvrant les yeux, elle constata avec dépit que son oeuvre s'était froissée dans sa main encore raide et que son dernier coup de crayon l'avait barrée sur toute la hauteur. Frustrée, elle acheva de déchirer le papier.

Le regard soudain plein de colère qu'elle jeta à Albrecht, reportant sa pleine attention sur lui, laissait croire qu'elle le tenait pour responsable de ses cicatrices et de la lenteur de sa guérison. Ou peut-être déguisait-elle, sous l'hostilité, l'amertume d'avoir été surprise en plein aveu de faiblesse.

« La dernière incursion des servants du Nord a laissé son empreinte sur bien des choses. » Sa voix résonnait soudain de dérision et de chagrin, avant qu'elle ne se raffermisse. « Et il faut y remédier. Cette contrée mérite d'être sauvée de ce qui la hante encore, mais je sais la peine qu'ont les hommes à se battre loin de leurs villes et de leurs plaines. Peut-être que je peux vous aider à le faire. En nous entre-aidant, » et comme cette pensée lui glaçait les entrailles ! « nous pourrons petit à petit faire refluer les dernières influences de la Tempête. »
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 02 juil. 2018, 10:49, modifié 1 fois.
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Image @par Pierre Huot
Morwen Nidariel, Voie du Danseur de Guerre
Profil: For 8 | End 7 | Hab 14 (16*) | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 (11**) | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 40/55 (35/50*)

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16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
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