[Geralt] Enfant à charge

Le patrouilleur laisse retomber ses épaules en soupirant lourdement visiblement déçu de ta réponse. Il s'en retourne alors s'asseoir contre la roue du chariot à provisions en lâchant sèchement un « Comme tu voudras » lourd de rancœur.

La nuit se passe lentement, dans le froid de l'hiver impérial malgré les couvertures et le feu de camp.

Dans un sursaut et le cœur battant à tout rompre, tu te réveilles... Malgré une nuit entière à dormir, il te semble que la fatigue au lieu de disparaitre s'est accumulée. Klaus est assis en face de toi, à la place exacte qu'occupait Tosot dans ton « rêve », le feu n'est plus qu'un tas de cendres froides et il fait déjà jour.

- On dirait que cette nuit a été rude, mon ami. On jurerait que vous n'avez pas fermé l’œil. Difficile de dormir à la belle étoile, hein ? Allons, ne tardez pas ; il faut partir...

La journée s'écoule dans une certaine torpeur et avec une lenteur affligeante sous le pâle soleil hivernal. Il fait froid, très froid même, et quand en milieu de journée le ciel se couvre, ce sont d'épais flocons blancs qui descendent en silence depuis les nuages. Toute la nature, peu à peu, semble s'endormir sous le manteau immaculé qui la recouvre rapidement. Malheureusement, Beeckerhaven, la prochaine ville, est encore loin et il apparaît de plus en plus évident qu'une nouvelle nuit à la belle étoile se profile à l'horizon à moins que la fumée qui s'élève un peu plus loin au sud ne signale un hameau ou une auberge-relais ?

Augenthaler convoque les forces vives de son convoi afin de connaitre l'avis de chacun.

- Mes amis, si cette fumée provient d'une habitation quelconque, ne pensez-vous pas qu'il serait raisonnable de nous y arrêter pour y passer une nuit au chaud ? Non pas que ma roulotte ne soit assez confortable mais il y a dans notre convoi des femmes et des enfants dont il nous faut prendre soin en priorité. Or, je ne connais pas la région et je ne saurais dire si ce n'est pas dangereux de nous hasarder à suivre cette piste. Quoi qu'il en soit, même si nous décidions de ne pas aller voir de peur de nous mettre en danger, il fera bientôt nuit et nous devrons camper tout près de l'endroit d'où provient cette fumée sans en connaitre l'origine. Je dois bien avouer que je ne sais sur quel pied danser...

Chacun prend le temps de la réflexion mais personne ne semble vraiment décider sur la marche à suivre. Les marchands hésitent à s'aventurer vers l'inconnu mais les patrouilleurs seraient d'avis d'aller jeter un œil afin d'écarter tout risque. Seule Tsaqra reste muette, les bras croisés sur la poitrine. Tu as assez d'expérience pour comprendre à son attitude que, le moment venu, elle prendra la seule décision qui vaudra pour elle et, si jamais le choix du groupe diffère, elle n'hésitera pas à continuer seule.

Message par **Geralt** » 07 févr. 2016, 01:31

Après avoir quitté Rudolf, il s'était dirigé vers le feu de camps mit en place, celui ci avait déjà été déserté, tout le monde cherchant à prendre du repos. Se posant sur une souche de bois, il s'était mit à fixer le feu, à le voir ainsi, on aurait pu croire qu'il attendait une révélation des flammes. Ses yeux se firent de plus en plus lourds, le sommeil le gagna peu à peu, et sans le remarquer, il s'endormit ...
Il était toujours devant ce feu de camps, autour de lui, les ténèbres de la nuit, il ne voyait plus rien, plus de convoi, ni personne d'autre, Edrik avait disparu lui aussi, les battements de son coeur se mirent à s'accentuer de façon brutal, et là devant lui, il vit Tosot encore et toujours, l'observant avec insistance, sourire aux lèvres, il semblait s'adonner à une discussion avec le loup blanc, mais Geralt n'arrivait pas à l'entendre, comme si aucun son ne sortait de la bouche du chevalier. Il ne comprenait pas... Pourquoi ne pouvait il l'entendre. L'initié voulait lui dire, mais lui non plus ne pouvait parler, comme si les mots ne pouvaient venir...
Continuant à l'observer, au fil des minutes l'attitudes de Tosot changea, son regard se transformant en terreur... Ce regard... Le même qu'il avait eut avant de mourir... A cause de lui... A cause de Geralt... Il l'avait laissé mourir. Les mains pleines de sang, l'homme tenta de venir vers lui, Geralt savait se qu'il disait, il lui demandait de l'aider c'était certain, a cause de lui il était déjà mort une fois, mais cette fois il pouvait le sauver, il en était certain ! Des mains constitués d'ombres se formèrent autour de Tosot, le chasseur de monstre voulait courir vers lui, mais malgré tout ses efforts, il ne parvenait jamais à atteindre son ancien camarade. Il était de nouveau impuissant.. Et d'un coup, un seul coup... Tosot disparu, dévoré par l'obscurité.
Geralt stoppa sa course, et une main l'agrippa, le faisant sursauter au passage, il tourna sa tête, et vit Agabius à ses cotés. D'un mouvement réflexe, il voulut prendre sa lame accroché dans son dos, mais son corps refusa à lui obéir. L'homme en noir le regarda, tristement, sans menace, comme si le monstre qu'il était, se retrouvait à éprouver de la compassion pour l'homme qu'il voyait... Etait il donc si pathétique à voir ?! Mais pour une raison obscur, la présence de Agabius le rassura, comme si après tout, tout comme Tosot, il fallait qu'il se laisse aller, Agabius était comme la rédemption qu'il désirait temps... Etait ce donc cela qui avait conquis Tosot chez lui ?
Tout comme Tosot avant, le vampire tenta de lui parler, mais Geralt ne pouvait l'entendre. Cela dura de longues minutes, une éternité pour lui, et soudain dans son crâne, une phrase résonna : Aucun espoir en vue... Aucun espoir en vue... Aucun espoir en vue...

Il se réveilla en sursaut, comme perdu, observant à droite et à gauche, cherchant à se repérer dans l'espace et le temps, il lui fallut une bonne minute pour comprendre que tout ceci n'avait été qu'un rêve... Il était toujours prêt du feu, ayant passé la nuit à coté. Le feu était mort, et malgré le sommeil, le loup blanc se sentait plus épuisé que jamais. Il cherchait à comprendre son rêve, mais ne pu l’interpréter. Une voix le tira de ces pensées, celle de Klaus qui lui intima qu'il était temps de partir.

Suite à cette nuit des plus terrible, il resta de marbre, n'adressant la parole à personne, Edrik lui même ne tenta de lui adresser mot, sûrement dû à la mine affreuse qu'affichait Geralt. Le loup blanc toujours perdu, gardait quand même un oeil sur lui, il lui arrivait parfois de jeter des regards à Tsaqra, n'oubliant pas qu'il fallait qu'il en sache plus à son sujet. La journée lui paru horriblement longue, chaque minutes ressemblant à des heures. Pour ne rien améliorer, il trouvait qu'il faisait toujours plus froid, il lui fallait sans cesse bouger les doigts sans quoi il ne les sentait plus du tout au bout d'une heure et plus.
Beeckerhaven était la prochaine ville la plus proche, mais déjà le soleil se mit à décliner. Klaus se retrouvant face à un dilemme, voulut connaitre l'avis de chacun sur la marche à suivre, deux choix s'offraient au groupe : soit passer la nuit de nouveau à la belle étoile, soit avancer, notamment en direction d'une fumée s'élevant dans le ciel, signe d'habitation... Ou d'autre chose...
Tout d'abord personne ne pipa mot, Geralt observa les mines de chacun, les patrouilleurs se refusant à intervenir, ne pensant à priori que quoiqu'il fut choisit, ils seraient payés de toute façon. Geralt posa son regard sur Tsaqra, la mine qu'elle afficha montra qu'elle souhaitait avancer coûte que coûte. Que pouvait elle bien fuir qui puisse tant lui faire peur... Geralt aurait aimé le savoir. Face au silence, le loup blanc se décida à intervenir.

"Je vais y aller... Le rôle des patrouilleurs de ce convoi est de vous protéger. Moi, aucun engagement ne me retient. Je vais aller voir en direction de cette fumée, à mon retour je vous dirai si oui ou non la zone est sûre. Je connais les dangers de ces contrées, et je suis un pisteur aguerri. En attendant, patienter, et abreuver vos chevaux, et laisser un peu de répit aux femmes et aux enfants. Car si jamais un danger se trouve là bas... Il nous faudra continuer à avancer, même de nuit... Klaus, je vous confis le gamin le temps que je reviennes."

Au fil des jours, Geralt avait appris à faire confiance à ce sympathique marchand, et de plus, le loup blanc serait vite revenu de son escapade. Edrik serait en sécurité. Il était décidé à partir maintenant, n'attendant aucune objection de personne.

Augenthaler est ravi de ton initiative et c'est avec une grande solennité, quelque peu surjouée, qu'il termine cette réunion.

- Nous comptons sur vous, mon ami. Nous attendrons de vos nouvelles avec fébrilité. Soyez prudent et ne vous en faites pas pour l'enfant : je le tiendrai à l'abri de ma roulotte jusqu'à votre retour.Puis, se tournant vers les autres marchands :Allons vous autres ; que chacun aille s'abriter de la neige et ne tente rien de stupide avant d'en savoir plus.

Rapidement, tout le monde s'exécute sauf Tsaqra qui reste sans bouger à te regarder t'éloigner.

**********

Après quelques minutes de progression en direction de la fumée, tu parviens en vue de son origine : une poignée de chaumières de bois au bord de la route. A première vue, rien d'inquiétant. Il semblerait que le marchand ait paniqué un peu vite mais prudence est mère de sûreté, n'est-ce pas ?

Effectivement, mieux valait s'assurer de l'absence de danger et voilà qui était chose faite maintenant que tu avais pu t'approcher un peu plus des habitations pour constater qu'elles étaient habitées par deux familles, sans doute des bûcherons entourées de leurs animaux, volailles et cochons notamment.

Revenant sur tes pas vers la caravane, tu constates que la neige tombe de plus belle ; de gros flocons lourds et collants qui alourdissent chacun de tes pas. Le silence ambiant est finalement déchiré par une série de cris de douleur provenant de l'endroit où est resté stationné le reste de tes compagnons de voyage. Tu hâtes le pas redoutant le pire.

Tsaqra se tient droite au-dessus des cadavres de Rudolf et Karl. Son couteau est rouge de leur sang, de même que ses avant-bras et une bonne partie de la neige autour d'eux. Adossé à sa roulotte Klaus se tient le côté et halète à grand bruit, Edrik se cache à moitié derrière lui.

Un drame s'est produit pendant ta pourtant courte absence.

Message par **Geralt** » 07 févr. 2016, 20:39

Comme prévu, aucune objection ne se fit entendre, et le loup blanc prit donc la route, sa marche fut ralenti par les fortes coulées de neige au sol. Le froid lui dévorant la peau, il avait l'habitude des climats rudes de par ces années de voyage, mais aux vu des températures, il était certain que l'hiver serait rude. Il espérait vraiment que le monde paysan ne serait pas trop durement touché par la maladie et les famines, ce genre de temps n'étant guère clément avec les récoltes. Il était certain que l'avenir serait difficile pour tous.

Il arriva au point convenu au bout d'un bon quart d'heure, comme prévu, la fumée était d'origine humaine, provenant de chaumière, en observant de plus prêt, il vit que deux familles vivaient ici, sûrement des gens vivant du métier de bûcheron. La zone forestière était propice à ce genre d'activité. Il ne s'attarda pas trop longtemps, ne souhaitant pas se faire voir au risque de passer pour un bandit armé et donc avec de mauvaises attentions.

Revenant sur ces pas, la neige se remit à tomber... Seigneur, cela allait rapidement devenir gênant, les chariots se déplaçant difficilement par ce genre de temps. Peut être serait il bloqué durant plusieurs jours ici... Et Geralt n'avait guère le temps de s'attarder ici. Peut être même lui faudrait il quitter le convoi plus tôt que prévu et reprendre sa route seul. Qui sait...
Ces pensées furent soudainement stoppées par des cris des plus abominables, provenant du lieu ou le convoi avait fait halte, le coeur se mettant à battre la chamade, il se mit à courir en direction des cris, craignant le pire... Edrik avait été laissé seul, et si il lui était arrivé quelque chose... Buchwald lui en voudrait à tout jamais. Il se débattis du mieux qu'il put avec la neige, sa course grandement ralentie par celle ci, et chaque enjambée demandant un effort toujours plus grand.

Il arriva enfin sur place, le souffle coupée, et là un spectacle des plus surprenant apparu à ces yeux. Les deux patrouilleurs morts au sol, baillant dans leur propre sang, leur corps encore sous l'influence de spasmes. Tsaqra se trouvait au dessus d'eux, couteau en main, les avant bras recouvert de sang. A n'en pas douter, et à première vu, elle semblait responsable de la mort des deux hommes.
Adossé à son chariot, Klaus était lui aussi blessé, en état de choc regardant dans le vide, le souffle haletant par sa blessure aux côtes. Edrik se tenait derrière lui, des yeux remplient de peur. Que venait il d'arriver ? Tsaqra était plus dangereuse que ce que Geralt avait pu penser ?! Etait t'elle aussi responsable de la blessure du chef du convoi ? Des questions sans réponses, seulement des suppositions ...
D'un geste vif, Geralt dégaina son arme à feu et la pointa vers la Norsca, doigt sur la détente, il était prêt à faire feu.

"Explique toi... Que s'est il passé ici ?!"

Le regard qu'il porta était des plus sévère, et Tsaqra pouvait sûrement voir en lui, qu'il n'hésiterai pas une seule seconde à l'abattre si elle tentait quelque chose. D'un geste de tête, Geralt demanda à Edrik de venir le rejoindre... La jeune femme avait réussi à tuer des patrouilleurs à elle seul. Elle n'était donc pas à prendre à la légère. Attendant des explications, il espérait que Edrik pourrait confirmer les dires de la femme, juste au cas ou.

Tsaqra n'a pas à te répondre quand Klaus intervient et parle pour elle.

- Elle nous a sauvés. Ces deux ordures ont essayé d'entrer de force dans ma roulotte et se sont jetés sur nous. Sans doute voulaient-ils voler ma caissette et disparaître...

Le marchand ne peut en dire plus et tombe à genoux dans la neige immédiatement secouru par les autres qui s'affèrent autour de lui pour l'aider. La jeune femme se contente d'essuyer sa lame sur les vêtements de ses victimes puis elle la range soigneusement à sa ceinture. Ensuite, elle fait disparaître les traces de sang qui maculent ses bras en les nettoyant dans la neige. Enfin, profitant du fait que tous accompagnent Augenthaler dans sa roulotte et que personne ne puisse entendre ce qu'elle veut te dire, elle déclare :

- Non. Pas caissette. Le garçon ; ils voulaient le garçon.

Edrik te rejoint ensuite et sans rien dire te prend par la main. La neige s'est arrêtée de tomber mais un épais manteau recouvre toute la région. Néanmoins, parvenir jusqu'aux habitations ne sera pas trop compliqué. Il faut simplement que quelqu'un prenne la tête du convoi à la place de Klaus trop handicapé par sa blessure pour tenir les rênes de son attelage et mener la caravane...

Message par **Geralt** » 07 févr. 2016, 23:46

L'explication qu'il attendit fut donné par Klaus, ainsi donc Tsaqra avait tué les deux hommes qui avaient tenté de voler leur employeur... Etrange... Pourquoi prendre un telle risque alors qu'ils savaient tous les deux qu'ils seraient payés en temps et en heure. Le chasseur de monstre se contenta donc de cette information pour ranger son pistolet. Décidément il pensa à Buchwald en la rangeant, se disant qu'elle lui était vraiment utile et qu'il avait eut raison de la lui donner.
Klaus tomba à genou sous le coup de sa blessure, sans soin adéquat, il viendrait vite à se vider de son sang et à mourir tout bonnement. Alors que les autres marchands l'embarquèrent dans son chariot, la Norsca arriva vers lui et lui chuchota que Rudolf et son acolyte n'avait en réalité désiré qu'une seul chose : Edrik. En apprenant cela, Geralt posa un regard mauvais sur les deux cadavres. Quel dommage que l'un des deux ne soit pas encore en vie... Il aurait pu obtenir des réponses, car quelque chose clochait pour lui... D'où venait l’intérêt soudain pour le gamin... Simple coïncidence ? Non il ne croyait pas au hasard. Peut être que quelqu'un avait retrouvé leur trace... Agabius aurait il payé des gens pour retrouver l'enfant ? Geralt pensa au pire... Il tenta de fouiller les deux cadavres des patrouilleurs dans l'espoir d'y trouver un indice quelconque, mais il n'y croyait guère. Enfin il s'adressa à Tsaqra.

"Merci pour le petit. Rien ne t'y obligeait, mais tu l'as fait, je ne l'oublierai pas."

La dessus il sentit la main de Edrik serrer la sienne, Geralt lui afficha un sourire pour lui faire oubliez ces craintes. L'homme aux cheveux blanc se décida à reprendre la tête du convoi, montant dans la roulotte de Klaus, il prit les rênes et d'un mouvement sec, refis partir les chevaux, à une allure lente il était vrai à cause de tout cette neige, mais les habitations qu'il avait reconnu plus tôt n'étaient pas très loin. Il avait fait monter Edrik à ses cotés.

"Je suis peux être paranoïaque, mais j'ai l'impression que notre voyage ensemble n'est pas passé inaperçu petit... Mais n'ai crainte... Mes blessures sont presque totalement soignées, et il est temps pour moi de reprendre la main sur le cours des choses. Je tuerai quiconque qui tenterai de te faire du mal Edrik, tu peux en être sûre."

Il avait dit cela avec une sacré force de conviction, son regard montrant une détermination sans faille. Il était toujours hanté par le fantôme de Tosot, et son esprit lui jouait des tours, mais il devait passer outre pour le moment, et amener au plus vite le garçon en lieu sûre. Le loup blanc était belle et bien de retour et prêt à tout.
Ils arrivèrent enfin au niveau des habitations, et arrêtant le convoi, Geralt quitta la roulotte pour se diriger vers l'une des maisons. Frappant de toutes ses forces à la portes il cria.

"Aidez nous ! Nous avons un blessé avec nous !"

Après quelques instants, la porte se déverrouille et un colosse, obturant presque en totalité la lumière sensée provenir de l'intérieur tant il tient de place dans l'encadrement, apparaît une hache de bûcheron entre les mains.
Instinctivement, tes compagnons ont un mouvement de recul face à cette impressionnante vision. Finalement plus amical que de prime abord, l'homme, qui dit s'appeler Lothar et vivre ici avec ses deux frères et leurs familles respectives, vous conduit dans l'abri à bois où vous pourrez passer la nuit à l'abri de la neige et du vent glacé qui s'est levé lorsque le soleil a disparu.
Ce n'est pas une auberge mais Lothar n'a rien de mieux à vous offrir ; leurs chaumières ne sont pas grandes et ils y sont déjà nombreux. Le seul problème c'est que faire un feu dans l'abri à bois est inconcevable... mais ce n'est pas le plus préoccupant pour l'heure. En effet, l'état de Klaus ne va pas en s'améliorant, loin de là et personne ne semble en mesure de lui administrer les soins dont il aurait grandement besoin. Il y a certes de nombreuses compétences dans cette caravane de marchands mais pas la moindre dans le domaine de la médecine, malheureusement.
Klaus est installé et allongé le plus confortablement possible ; la fièvre semble s'être emparée de lui tant son front et ses joues sont brûlantes. Pourtant, il tremble également de froid.
Les yeux clos, on pourrait croire qu'il dort mais c'est plus sûrement la perte de ses forces qui l'a plongé dans cet état comateux des plus inquiétants.
Pour l'instant, Eilime et Hennah tentent de maîtriser ses poussées de fièvre pendant que Iolinda garde les enfants auprès d'elle pour les faire souper. Jonas, Brend et Claudemir discutent de la conduite à tenir et pensent déjà que tu serais la personne idéale pour les mener jusqu'à Middenheim si jamais il devait arriver malheur à Klaus. Berrt fait d'incessant aller-retour à l'extérieur, visiblement inquiet et Tsaqra reste assise dans un coin à l'écart. De temps à autres, elle te regarde furtivement.

Message par **Geralt** » 09 févr. 2016, 21:26

Frappant telle un forcené, quelqu'un lui ouvra enfin la porte, une véritable armoire à glace que Geralt aurait pu s'en retrouver intimidé, mais il ne broncha pas, restant fixe sur ces appuis, comme si en cet instant, rien ni personne n'aurait pu le faire reculer. Hache en main, le gaillard au premier abord paru tendu, mais le sourire qu'il afficha fit oublier les craintes de chacun. L'homme se présenta sous le nom de Lothar, il vivait ici avec toute sa belle famille, nombreuse au passage.

D'un tempérament généreux, il logea le groupe dans l'abri à bois, ne pouvant obtenir mieux, Geralt gratifia tout de même d'un remerciement le bûcheron, un abri étant un abri. Les températures continuaient de chuter avec danger, si bien que si on restait immobile, on ne sentait plus le bout de ces doigts au bout de quelques minutes seulement. Il était impossible de faire un feu ici, de par le risque d'incendie, et surtout parce que le bois était rongé par l'humidité de la pièce.

L'état de Klaus se dégrada rapidement au fil des heures, si bien que Geralt savait que si on ne faisait rien, il serait peut être mort avant la levée du jour... Tous les marchands ici présent étaient doués de bien des talents, mais la médecine n'en faisait pas partie. Le loup blanc resta silencieux, voyant dans chaque visage des personnes ici présente, l'incertitude et la peur.
Un débat fut ouvert avec certain, et tous virent en Geralt la solution à la suite de leur voyage, ne souhaitant en aucun cas la mort de Klaus, ils étaient tout de même prêt à cette éventualité, et devaient penser à la suite. Le problème c'était que Geralt lui ne savait que faire, la neige n'allait pas disparaître en une journée, et avec un convoi, la traversé serait rude... De plus rien ne pouvait ôter le pressentiment qu'il avait depuis la mort des patrouilleurs... Ces hommes avaient t'il un lien avec Agabius ? Et si oui, lui et Edrik étaient t'ils suivit ? Il ne fallait pas négliger ce détail, le chasseur de monstre ne souhaitant mettre la vie de personne en danger.
Il observa Tsaqra qui restait bien silencieuse, elle semblait attendre les choix de Geralt et allait sûrement s'y adapter en circonstance.

Klaus toujours endormi, se tenait paisiblement, on aurait pu le croire déjà mort, tant il était pâle. Le loup blanc se leva, et donna quelque chose à Eilime et Hennah : C'était la potion et l'onguent qu'il avait obtenu chez l'apothicaire en début de voyage.

"Donnez lui une dose de ça et appliquer l'onguent sur sa blessure... Je ne vous dis pas que sa va marcher, mais peut être que cela pourrait le sauver."

Il ne lui en restait plus beaucoup, mais ses propres blessures avaient bien cicatrisée, donc il pouvait s'en passer dans l'immédiat... Il se décida enfin à parler à l'assembler pour parler de la marche à suivre.

"Ecoutez... Je sais que les derniers événements n'ont pas été simples. Mais nous devons agir quoiqu'il en soit, l'hiver est bien là, et la température chute, nous ne pouvons rester ici. Demain nous reprendrons la route, tout du moins pour ceux qui le souhaitent, je ne peux obliger personne. Je sais que voyager par ce temps n'est pas sûre, mais rester ici signifie mourir par le froid, ou par la maladie pour les enfants... Quoique vous choisissiez, sachez que moi et Edrik partiront à l'aube dans tout les cas. Je vous conduirai jusqu'à Middenheim pour ceux qui me suivreront. Quand à Klaus... Je lui ai donné quelque chose qui pourra peut être le sauver, ou tout du moins améliorer son cas, pour pouvoir le déplacer. Sinon... J'ai bien peur qu'il ne tienne pas la nuit..."

Il laissa un blanc souhaitant laissez cogiter tout le monde. Mais alors qu'il s'attendait à entendre un long et glaçant silence, une voie émana à coté de lui, tout en claquant ces mains en signe d'applaudissement... Tosot...

"Bravo Geralt ! Bravo ! Un discours poignant ! Un vrai meneur de troupe, je ne connaissais guère ce coté de ta personnalité... A moins que tu ne sois le plus grand des menteurs ! Tu dis des choses, mais moi je suis dans ta petite tête et je vois tout... Tu as une envie terrible de les abandonner, les laisser à leur sort, ils te ralentissent, regardent les sérieusement... Ils sont pathétiques, donne leur la mort, ils n'en seront que plus heureux. Mais fait gaffe à la Norsca loup blanc, elle pourrait te mordre la queux ! Ahahahahahahaha."

Son rire résonna dans sa tête, il pensa qu'elle allait exploser en cet instant. Qu'il se taise... Geralt voulait juste qu'il se taise... La ferme Tosot ! La ferme ! Avait il envie de crier, mais aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Il n'était pas le meurtrier qu'il disait qu'il était. Il n'avait abandonné personne ! La mort de Tosot n'était pas sa faute !

Sans perdre un instant, il quitta précipitamment la cabane de bois et s'en éloigna rapidement. Le froid lui fit un bien fou ! et le rire de Tosot se dissipa au fur et à mesure de ses pas...

Au dehors, tu tombes nez à nez avec Berrt qui sursaute, surpris par ton arrivée. Il balbutie quelques mots et, à ce moment, Tsaqra te rejoint. Berrt en profite pour retourner à l'intérieur.

- Demain, je pars avec toi et garçon Edrik. C'est sûr. Les autres... Je pense tout le monde d'accord aussi. Tu es le chef le mieux pour tous. Klaus trop faible mais ça ira maintenant. Viens se reposer dedans, non ?

Suite à quoi, elle tourne les talons et disparait à l'intérieur.

Désormais complètement seul, tu peux souffler et reprendre le contrôle de tes esprits jusqu'à ce qu'une étrange impression d'être observé ne vienne tirailler tes entrailles.
Ta raison te joue-t-elle encore un mauvais tour ? Tosot est-il toujours à te hanter ? Ou y a-t-il effectivement de quoi s'alarmer ?

Message par **Geralt** » 10 févr. 2016, 22:28

En sortant il tomba sur Berrt, celui ci semblait agité, et l'apparition soudaine de Geralt l'avait prit au dépourvu, il tenta de balbutier quelques mots, mais le loup blanc ne put les entendre ou bien il ne voulut pas les entendre, tant il semblait perdu avec lui même. Le rire de Tosot l'avait affecté, et les nuits qu'il passait à mal dormir ne l'arrangeait pas non plus. Etait il en train de vriller vers la folie de plus en plus, avait il déjà atteint un point de non retour ? Etait il... Fou ?! Tosot avant de mourir lui avait prédit tout cela, il lui avait dit que L'Ordre le conduirait à sa perte, mais il n'aurait jamais pensé que cela arriverait aussi vite... Il n'arrivait plus à comprendre qui il était.

Une voix sortie de l'obscurité derrière lui, c'était celle de Tsaqra, son accent du Norsca et sa façon de parler étant très significative. Elle indiqua vouloir partir avec lui, considérant Geralt comme le nouveau chef de cette bande... Un chef... Non il n'était pas un chef. Il n'avait rien d'un chef, c'était un solitaire, il travaillait pour L'Ordre, tous ceux qui s'approchaient de prêt ou de loin de lui étaient destinés à mourir. Tosot lui avait dit... Lui avait dit qu'il voulait laisser tomber le groupe... Peut être était ce la meilleur solution, peut être que... Oui, il devait peut être donner la mort à chacun d'eux. Même à Edrik... Sa mère était sûrement déjà morte ou pire... Il vivrai seul, dans le désespoir, quel avenir aurait le gamin ?! Aucun... Les ténèbres seraient sa seul destinée...

Geralt commença à poser la main sur son pistolet, Tsaqra venait de partir voyant que Geralt ne lui répondrai pas, elle ne se doutait pas du mal qui commençait à ronger le loup blanc. Son corps ne répondait plus comme possédé par un mal sans nom, comme si, il n'était plus mettre de ses choix ni de ses actions. A le voir ainsi, on aurait dit une coquille vide, un pantin dont un fou tirait les ficelles. La main qu'il avait posé sur son arme à feu se mit à trembler, il voulait la sortir et accomplir son oeuvre, mais il lui restait une petite voix, celle du chasseur de vampire qu'il était, celle de l'homme juste et de l'homme de moral qui l'empêchait de dégainer son arme. Un combat se jouait en lui.
Sa respiration avait été accentué, et soudain, ses muscles se détendirent, et il relâcha son arme... Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi de telle pensées avaient pu envahir son esprit, il était Geralt ! Le loup blanc ! Cet homme qui était l'épée qui éclairait l'obscurité ! Il n'était pas et ne serait jamais l'homme qu'était devenu Tosot !

Il souffla un bon coup. Et se jura de ne plus écouter les voies dans sa tête, il décida d'ignorer Tosot lors de ses apparitions.

"Aucun espoir en vue..."Cette phrase était sortie de sa bouche machinalement. Etait ce le signe d'un mauvais présage ?..."

Ayant repris le contrôle total de son corps, un sentiment malsain vint l'envahir, il avait la nette impression d'être observé dans l'ombre, pourtant il ne voyait rien... Tendu par les dernières minutes, il dégaina sa lame dont le bruit de métal vint traverser le silence glacial de la nuit. Il se décida à faire le tour de l'abri de bois et des environs, juste au cas où...

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