[Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Neferata

[Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par [MJ] Neferata »

Cela aurait pu mal finir… très mal. Rejoindre la foret d'Arden avec une bande de mercenaire pour du travail « facile » avait sur le papier, tout de simplement faire du grand banditisme et de finir sous les sabots des chevaliers d'Artois. Les « feux follets » qu'ils s'appelaient, une bande de nombreux soldats venu de divers horizon. Certain des aventuriers sans foi ni loi, d'autre des déserteurs et d'autre bandit cherchant quelque chose de plus intéressant. Pour Johannes, cela paraissait juste comme le meilleur moyen de se faire de l'argent facile et partir d'un moment à un autre. Mais ce qui était en apparence comme une simple bande de mercenaire hétéroclite était en vérité un groupe solide, bien organisé ou les plaisantins ne restait jamais trop longtemps. Sois car, mort au combat… ou sois fichu dehors car, pas assez sérieux. Nombre de bandit aurait foutue le camp sans demander leur reste mais… la paye était très bonne… sans parler du butin.



Du moins, c'était les dires qu'avait entendu l'archer, cela faisait peu de temps qu'il avait rejoint le groupe, à peine une centaine d'hommes et de femmes. Les contrats et combats n'étaient pas si fréquents que cela. La plupart du temps c'était de l'entrainement, de l'exercice et de la chasse. Des patrouilles à droite à gauche pour chasser les bêtes. Le tout en attendant l'arrivée d'un employeur… qui était très souvent le Duc d'Artois… enfin… plutôt des représentants. Pour Johannes à son petit niveau, cela ne changeait pas grand-chose, il n'avait pas encore fait ses preuves dans le groupe.



Image-Johannes, bouge-toi ramène ta fraise !


Cela avait le mérite d'être… polie connaissant l'interlocuteur. Johannes avaient eu l'avantage d'être un archer, un tireur ce qui le rendait utile comme chasseur et donc avait bénéficié de plus de confort que les autres « recrus ». Cela se traduisant simplement par le fait de beneficié d'une tente pour ne pas dormir à la belle Etoile sur un simple drap. Mais qui dit privilège, dit aussi devoir. Les tireurs sont aussi et surtout les chasseurs, devant aller chasser pour nourrir cette grande troupe.



Les chasseurs étaient toujours par deux, allant dans des directions différentes pour couvrir le plus de terrain sans se piétiner, devant chercher au minimum une proie par duo… mais pour recevoir des primes, il fallait ramener bien plus. Et ça, le partenaire de Johannes en était un vrai maniaque.



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Une dégaine bourrue, une barbe et une coupe de cheveux faisant penser à un norse, une tenue impériale. Cet homme n'avait rien de tout cela. A la base bandit de grand chemin Tileen, de son nom complet : Bobliano Etrigo Varsomolio Etrice de Migri de Carosso. Cependant, tout le monde l'appelle simplement Bob.



D'un caractère la plupart du temps désagréable avec tout le monde, il s'agit surtout la de sa façon de « sociabiliser » car il est du genre à ne pas parler si la personne lui plait pas… ça ou cogner. Du fait qu'il n'a jamais cogné ou ignoré Johannes auparavant, cela veut surement dire qu'il l'apprécie un peu.



Sortant de la tente, Johannes put voir, malgré le peu d'espace entre l'épais feuillage de la foret qui laissait paraitre le ciel, qu'il faisait encore nuit, surement peu de temps avant l'aube. Le campement avait été placé profondément dans la foret, accessible par des sentiers caché connu uniquement de quelques personnes. Apparemment une ancienne route elfe d'après le « patron » Une route qui permettait de rejoindre vite les convois de marchand pour faire un peu de banditisme quand cela n'avait pas d'incidence avec les employeurs… voir clairement autorisé. C'était une espace de crevasse, le campement était profondément dans celle-ci, allant des fois dans des grottes, rendant sa découverte déjà difficile…. Presque impossible. Tout le monde devait déjà être en train de dormir… du moins… ils avaient l'habitude des cris de Bob. Ce dernier, certes un tireur, préférait l'arbalète. Apparemment, il trouvait la mécanique bien plus satisfaisante qu'une « connerie de bâton et de ficelle ».



Image-Cette petite merde de Sergio est persuadé que sa pétoire de merde Estalienne peut faire plus de gibier que moi, hors de question que je perde la face contre un suceur de chèvre Estalien !


Malgré son total absent d'accent Tilleen, mieux valait ne jamais se tromper sur son origine. Car Bobliano est un vrai Tileen, un pur, un tatoué et comme tout Tileen qui se respecte… les estalien, sont la pire espèce pouvant exister sur ce monde. Johannes avait entendu dire que le dernier partenaire de chasse de Bob était ce fameux Sergio. Il revenait tout le temps couvert de bleu… pour le plus grand amusement de tout le monde.


Image-Allez viens, j'ai trouvé un bon coin de chasse.

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par Johannes La Flèche »

En tant qu'ancien paysan et chasseur à ses heures perdues, le hors-la-loi n'avait jamais aimé se retrouver en ville. Au bout de quelques jours supplémentaires passés à Barak Varr, il en avait eu plus qu'assez de ces nabots s'exprimant dans une langue qu'il ne comprenait que trés difficilement, sans parler de tous ces impériaux et des tas d'étrangers: kislévites, tiléens, estaliens....
A vrai dire, ce n'est pas qu'il ne les comprenait pas quand ces derniers s'exprimaient; à force de passer du temps dans les rues et allées de la citadelle naine, à écouter et essayer de comprendre ce que les autres disaient, il avait fini par connaître un peu mieux ces langages étranges. Toujours est-il que le rôdeur ne s'était pas senti chez lui, ni à l'aise dans ce bastion encastré à même les falaises, ce qui le motiva pour partir d'ici définitivement. Direction....la Bretonnie..... Pourquoi? Alors qu'il y avait tant de choses à faire dans les environs? Pourquoi retourner dans un pays où il était réellement catalogué comme un hors-la-loi, se compliquant ainsi un peu plus la tâche? Lui-même ne le savait pas trop...
Oui, Johannes pouvait se révéler imprévisible, voire capricieux et incohérent avec lui-même des fois.


Après avoir emprunté quasiment le même chemin qu'il avait parcouru à l'aller, le renégat ne tarda pas à rentrer au bercail, via les Principautés Frontalières puis la Tilée, traversant directement les Voûtes par les routes et les cols de montagnes situés au nord de Miragliano. Toutefois, le bandit ne comptait pas pour autant se poser là, à l'extrême sud du pays, aux confins des duchés de Quenelles et de Gasconnie. Il continua son chemin vers le nord, encore et toujours, ne voulant pas spécialement retourner dans son village natal en Bordeleaux. Cependant avec le retour au pays, d'autres sentiments refirent surface dans l'esprit de Johannes, la méfiance et la vigilance dont il était déjà coutumier ne firent que s'amplifier. Car désormais, aux yeux des nobles et plus généralement, des autorités, il n'était qu'un criminel méprisable, fuyant la place qui lui avait été fixé à sa naissance. N'importe quel chevalier ou bailli qu'il croiserait pouvait lui demander à quel seigneur il "appartenait" en tant que serf, en tant que roturier, avec les conséquences fâcheuses que cela pouvait entraîner...
Ainsi, Johannes continua son "voyage" tout en évitant les bourgs et les axes de circulation, passant quasiment toutes ses nuits à la belle étoile, ne s'arrêtant que dans des petits villages et encore, seulement si la situation l'exigeait. Petit à petit, lentement mais sûrement, le parcours un peu hasardeux et sinueux du rôdeur fini par le faire atterrir à l'orée de la forêt d'Arden.
Par une nuit de pleine lune, le bandit se livra à un moment d'introspection. Quelque part depuis ces derniers mois, il en avait un peu assez d'être tout le temps en cavale, d'avoir toujours à fuir dés qu'il voyait une personne avec un blason ou armée et armurée comme un chevalier. Il finit par en déduire également que même si vivre et agir en loup solitaire avait de nombreux avantages, il n'en restait pas moins quelques inconvénients. En restant dans son coin, le hors-la-loi ne pourrait s'en prendre qu'à de tout petit convois non protégés....ou alors à des paysans. Mais dans tous les cas l'argent ne serait pas au rendez-vous. Une fois n'est pas coutume, Johannes se mit en tête de trouver un groupe de bandits qui pourrait lui offrir de nombreuses occasions....

Evoluant toujours vers la limite de la forêt d'Arden, il se risqua à retourner à la civilisation, se faisant passer pour un colporteur vendant les produits de sa chasse, afin de ne pas attirer l'attention de la noblesse et de ses agents. Au détour de quelques discutions entendues dans les rues et les tavernes, il fini par apprendre qu'un groupe de brigands nommés "Les Feux Follets" était à l'oeuvre dans le coin. Toujours selon ces conversations de comptoir, cette bande n'était apparemment qu'un ensemble d'anciens soldats et d'hommes d'armes en fuite, de parias et d'autres rebuts de la société. Bref, visiblement une belle bande de bras cassés pas trop regardants sur le recrutement et qui semblaient accumuler le butin et les pillages, un groupe parfait pour l'électron libre qu'était Johannes. Et en plus le nom du groupe était plutôt stylé. Un argument de plus tout à fait valable pour les rejoindre, aux yeux de notre renégat.
Ainsi, le lendemain, il commença à s'enfoncer tout simplement dans cette immense étendue de chênes qu'était la forêt d'Arden, un peu au petit bonheur la chance, afin de rencontrer ces Feux Follets. La situation qu'il attendait ne tarda pas à se produire, soudainement, alors qu'il errait dans les bois, deux silouhettes surgirent des buissons et des arbustes. Parmi elles, une certaine personne que le rôdeur connaîtrait plus tard sous le nom de Bobliano:

"Hop Hop Hop! Maintenant le maigrelet tu bouges plus ! Ou on te plante sur place! Initia-t'il tout en braquant son arbalète sur Johannes. Ce dernier se raidit sur place, mais garda son sang-froid, il savait qu'il avait touché au but.

-Ah....Z'êtes les Feux Follets?

-Mais...comment tu sais ça?

-Bah j'suis venu dans l'coin pour vous r'joindre.

- Eh oh, pas si vite! Des marioles dans ton genre qui voulaient nous rejoindre, on en a vu des tas tu sais. Y en a beaucoup qui l'on regreté ce choix...

-Non mais sans déconner les mecs, j'peux vraiment vous être utile. Matez ça, j'ai un arc, un couteau, d'la corde...j'du matos quoi, sérieux... Bien que l'argumentaire du rôdeur était des plus basiques, il eut de l'effet sur les deux bandits qui se tenaient en face de lui. Ils jaugèrent brièvement le renégat du regard, puis se jetèrent un coup d'oeil entre eux.

-Hhmm....Bon....Tu peux venir avec nous, mais faudrat faire tes preuves....heu. C'est quoi ton nom?

-Johannes, mais v'pouvez aussi m'ap'ler La Flèche."

Et c'est ainsi que le hors-la-loi rejoignit la bande des Feux Follets, bien que ce ne soit en tant que simple recrue. Il n'allait également par tarder à constater que ce qu'on avait raconté sur cette bande dans les tavernes différait totalement avec ce qui se passait sur le terrain.


Et en particulier le fait que pour certains, la journée chez les Feux Follets commençait....très tôt....


Il faut dire aussi que le malandrin avait un sommeil plutôt léger, en soit cela ne l'avait pas empêché de dormir jusque là. Mais lorsque les cris de Bobliano commencèrent à résonner dans la crevasse qui servait de campement, le hors-la-loi ne put les entendre que trop bien. Dans un premier temps, il essaya d'ignorer délibérement ces cris en remontant sa couverture au-dessus de ses oreilles et de sa tête....mais rien à faire, Bobliano ne l'avait pas du tout oublié depuis son recrutement. Alors il fini par se lever en grommelant un peu et s'équipa, avant de sortir de sa tente. Mais qu'est-ce qu'il y avait de si urgent en ce....Mais à quel moment de la nuit était-on d'ailleurs? En sortant, il ne put s'empêcher de regarder le ciel, ce dernier était encore étoilé mais cela semblait changer, était-on proche de l'aube? Et les autres? Visiblement ça ne les dérangaient pas que ce tocard crie à tue-tête à travers tout le campement. Johannes laissa parler son "camarade" sur les motifs impérieux de cette chasse. Le renégat cherchait avant tout à se réveiller pleinement, sa main droite parcourant la toile de sa tente pour trouver un appui sur la structure en bois qui la soutennait, tandis que sa main gauche servait à gratter ses yeux. Retourner dormir? L'accompagner? Lui dire d'aller se faire foutre? Décidément, il avait des choix bien difficiles à faire en cette heure bien matinale.

"Bon écoutes Bobi.... Le malandrin marqua une pause pour bâiller. Il en profita également pour humecter ses lèvres avec sa langue et remua sa bouche afin de faire disparaître la sensation pâteuse qui s'y était installée. ....Aller, va pour ton coin d'chasse, j'te suis."

Alors qu'ils quittaient le campement pour gagner les bois, Johannes commença quand même à encocher une flèche à la corde de son arc, sans pour autant le bander. Qui sait sur quoi ou sur qui il aurait à tirer dessus...
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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"Être prévisible est une faiblesse"

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[MJ] Neferata

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Message par [MJ] Neferata »

La foret d'Arden avec sa colossale superficie était la deuxième plus grand foret du royaume de Bretonnie... la première d'après certain ne considérant pas la foret de Loren comme appartenant à la Bretonnie. Un labyrinthe de chêne s'étendant jusqu'aux montagnes grises d'un côté... et le terrible Moussillon de l'autre. C'était surtout ses proximités et son étendu qui en fait un lieu si dangereux... et aussi excitant pour d'autre. Les bandits n'étaient pas les seuls à s'y cacher, ils étaient même un petit part du aux nombreuses autres populations peu loquace présente. Hommes bêtes, peaux vertes, voir même morts vivants et autre abomination du côté de la frontière avec le duché maudit. Et pourtant, c'était un lieu prisé par les nombreux chevaliers errant du royaume, des chevaliers cherchant à prouver leur valeur en combattant le mal et en sauvant la damoiselle en détresse...


Image-Ah... quel con...


Bob et Johannes observèrent le corps d'un chevalier, apparemment mort depuis très longtemps vue l'état de l'armure... et des os à l'intérieur de celle-ci. D'après l'énorme troue dans la cuirasse, il semblait clair qu'il avait du être perforé par quelque chose... de gros. Une corne ? Ou un sortilège ? Qu'importe, le pauvre malheureux était mort et personne ne se souviendraient de son nom. C'était bien là, la triste réalité de la chevalerie du royaume. Les oublies sont nombreux... bien plus nombreux que les vivants.



Le brigand se détourna du cadavre pour reprendre sa route, parlant de chose et d'autre, passant du coq à l'âne. Le Tileen était certes désagréable, il aimait parler, c'est juste qu'il se fichait bien de ce que pouvait penser les autres. Le moindre prétexte ou détail était bon pour raconter une anecdote de ses anciennes aventures au sud. A croire qu'il en était un peu nostalgique.



Image-T'as déjà mis les pieds dans les principautés ? Ah bordel... qu'elle endroit, il s'en passe des choses la bas, et on manque jamais d'employeurs.


Tout en poursuivant leurs routes, il y eu un bref moment où les arbres s'espacèrent plus pour laisser passer plus de lumière, un changement bienvenu qui permettait de voir un peu plus clair.


Image-Au faite, j'ai entendu dire que tu étais allé dans des forteresses naines ?

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Etant enfin correctement réveillé par la lumière du soleil qui se levait, l'archer remarqua néanmoins que quelque chose n'allait... pas. Difficile de savoir depuis combien de temps le duo avait marché dans la foret... le Tileen semblait savoir où il allait. Néanmoins... il n'y avait plus de bruit dans la foret. Une telle foret abritait aussi une faune assez importante, une faune bien vivante aussi bien de jour comme de nuit.



Alors du coup ? Pourquoi n'y avait-il plus aucun bruit... à part les jacasseries du Tileen ?

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Johannes La Flèche
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Message par Johannes La Flèche »

Il faut dire que la perspective de mener une chasse à l'aube avait en partie incité Johannes à accompagner Bobliano, le renégat n'avait jamais en effet tenté de débusquer le gibier dans un pareil moment. Mais il y a un début à tout, comme on dit. Ainsi, le duo partit s'enfoncer dans les bois, au beau milieu des hululements des chouettes et des hiboux, entourés du chant des merles, des rouge-gorge et de quelques geais bien matinaux; le vent se rajoutant à tout cela en faisant bruisser le feuillage des arbres environnants, trouvant lui aussi son chemin à travers la forêt. Après quelques minutes de marche tout en suivant son partenaire, les yeux du rôdeur s'étaient petit à petit habitués à la pénombre; et il semblerait que cela ait été aussi le cas pour Bobliano, ce dernier ne tardant pas à repérer la dépouille squelettique d'un chevalier pourrissant en ces lieux depuis bien longtemps. Les bandits avaient sûrement dépouillé tout ce qui pouvait l'être sur son cadavre et d'autres bêtes ou quelques monstres des bois avaient profité pour se rassasier également de sa chair: un rappel macabre s'il en était de ce que pouvait abriter la forêt d'Arden...
Bien que le renégat resta silencieux à la remarque de son compagnon sur le sort de ce nobliau, il ne put qu'approuver intérieurement les dires de Bobliano. Ce "triste" sort étant réservé à nombre de ces défenseurs auto-proclamés de la veuve, de l'orphelin et du monde libre, et ce malgré tout le courage et la combativité dont ils peuvent faire preuve. La vue des restes de ce chevalier renforça quelque peu dans l'esprit du malandrin l'idée que la différence entre un héro et un cadavre se résumait bien souvent à une question de chance ou de stupidité. L'honneur restant une bien maigre et abstraite compensation pour le défunt ou sa famille.

Mais Johannes n'eut pas le loisir de développer cette pensée. Bobliano lui faisait déjà signe d'avancer afin qu'ils puissent se rendre sur son "terrain" de chasse favori, reprenant ainsi la marche à travers les bois. C'est alors que le partenaire du hors-la-loi commença à parler à tord et à travers, un peu dans le vide à vrai dire. Car notre rôdeur n'écoutait que d'une oreille distraite ses histoires où il racontait comment était née son inimitié avec Sergio l'estalien; comment il avait dû fuir sa cité natale en Tilée avec ses parents car ils avaient supporté une tentative de coup d'état républicain dans la cité de Pavona, puis à errer sur les routes pour rejoindre ensuite les colonnes de mercantis: ces groupes de servants, de cuisiniers, de voleurs, de pillards à la petite semaine et de prostituées qui suivent les armées en mouvement. C'est comme ça qu'il a atterri dans les Principautés Frontalières.
A ce moment là il posa une question au hors-la-loi sur sa présence dans cette partie du Vieux Monde, question toute réthorique semblait-il. Le malandrin n'eut qu'à peine le temps de tourner son regard vers lui, qu'il repartait dans son monologue interminable. Lui racontant qu'il avait fugué dans cette région, car il en avait eu marre de son père alcoolique et de sa mère qui le battait fréquement. Du coup, après quelques jours de cavale, il a rejoint le bourg le plus proche et s'est fait enrôlé de force dans une compagnie de mercenaires qui passait par là et dont le chef était d'origine estalienne, ce qui a joué plus tard lors de sa rencontre avec Sergio....


Enfin, bref, toute une histoire.


Et Johannes dans tout cela?


Eh bien ce dernier commençait un peu à regretter d'être partit avec Bobliano justement, se demandant quand son compagnon voudrait bien se taire. Car ce n'est pas en parlant bruyamment que le gibier allait venir devant notre duo de chasseurs. Au bout de quelques secondes, le rôdeur préfera se concentrer sur son environnement plutôt que sur ce que racontait son partenaire. Remarquant par là même que le jour était sur le point d'arriver et qu'il quittait des taillis plutôt denses pour arriver dans une futaie aux arbres plus grands et plus espacés, donnant ainsi plus de visibilité et de luminosité à la vue de Johannes. Mais pour une fois depuis quelques minutes, Bobliano dit alors quelque chose qui attira toute son attention: il lui posa une question sur les lieux où il avait pû séjourner.

"Ah? Y en a qui disent ça sur moi?" moi moioi

Immédiatement après avoir prononcé ces mots, le hors-la-loi fronça les sourcils, pour deux raisons. Premièrement, comment son compagnon pouvait ne serait-ce que soupçonner que Johannes avait été dans un bastion nain? Il faut dire que le rôdeur était aussi économe en paroles qu'un ostlandais avec sa nourriture en temps de guerre ou de famine, il ne voyait pas comment un élément de son passé, dont il n'avait jamais bien sûr parlé à personne, pouvait être "deviné" par Bobliano.
Mais aussi deuxièmement, ce qui lui semblait encore plus étrange, c'est que ses mots avaient un peu résonné entre les arbres, à la manière d'un écho.
Dans tous les cas la situation n'était pas normale. Mais visiblement cela ne semblait pas déranger son partenaire, qui continuait de parler à tout va. Désormais, seules ses paroles et les bruits de pas pouvaient être entendus et résonnaient dans les environs. Johannes continua à marcher, mais son esprit fut assailli par plusieurs idées. Il était évident à ses yeux qu'une sorte d'atmosphère que l'on pourrait qualifier de surnaturelle emplissait désormais les lieux. Pourquoi n'entendait-on plus le chant des oiseaux? Ou même le bruit du vent? Pourquoi quasiment toute forme de vie avait déserté les lieux? D'un côté, la curiosité et la tendance aventureuse du malandrin étaient titillées par ce fait. Avait-il atterri dans un endroit spécial de la forêt d'Arden? Pouvait-on l'explorer et y trouver quelque chose d'intéressant?
Mais le "bon sens" et une certaine prudence lui faisaient également remarquer que si quasiment aucun être vivant ne traînait dans le coin, cela devait être pour une trés bonne....ou trés sombre raison. L'endroit dans lequel notre duo de chasseurs évoluait pouvait-il être maudit? Pouvait-il servir de repaire à quelques monstres dégénerés ou à de ténébreux sorciers? Et Bobliano dans tout cela? Avait-il seulement conscience de ce qui était en train de se produire?

Dans un premier temps, le hors-la-loi continua à marcher normalement. Après tout, peut-être que son compagnon connaîsait mieux les lieux que lui. Mais après quelques instants, Johannes se rendit compte que Bobliano était plus préoccupé par ses histoires à dormir debout, plutôt que de regarder là où il allait poser ses pieds. Alors le renégat commença à ralentir son rythme de marche, son partenaire le devançant ainsi progressivement de quelques mètres, sans s'en rendre réellement compte. Quant il se fut assuré qu'il avait son environnement étrange et Bobliano bien en vue, puis que sa flèche était toujours encochée depuis le début de cette "randonnée". Il commença à prendre la parole, afin de sortir son partenaire de son monologue incessant:

"Hmmm, t'es sûr qu'on est sur l'bon ch'min pour ton coin d'chasse?" chasse chasseasse
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Neferata

Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par [MJ] Neferata »

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L’homme du Sud se retourna, un peu troublé par la question de son camarade archer. Il le regarda un moment ne semblant pas trop comprendre ce qu’il voulait dire par là. Il regarda autour de lui un instant pour confirmer qu’il était bien dans le bon endroit puis hocha la tête avant de revenir vers Johannes.


Image-Bah… ouai… on est bientôt arrivé.

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Il se semblait pas vraiment remarquer le léger silence qui flottait dans la foret. Mais ce silence avait été progressif ou soudain ? Toujours est-il qu'en reprenant la marche, l'archer pu voir que le problème n'était pas juste auditif mais clairement visuel.



Ici les arbres semblaient être malades ils dépérissaient lentement quand certain n'était pas juste mort. L'herbe était jaune, puis simplement absence pour ne laisse paraitre que de la boue. Le ciel était plus visible, mais couvert de large nuage grisâtre qui ne laissait pas passer la lumière du soleil. C'était lugubre.



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Johannes eu comme un flash de terreur, ils savaient maintenant à peu prêt ou ils étaient et ce n'était pas une bonne nouvelle. Bobliano lui n'en savait rien, il n'était pas d'ici. Mais cette partie de la foret appartenait au fameux duché maudit... le Moussillon. Tout paraissait soudainement un peu plus clair, mais tout autant moins engageant pour le chasseur surtout que les pires légendes de son enfance venait dans sa tête, se bousculant à ses oreilles.


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L'estalien continua son avancé jusqu'à arriver à un arbre un peu plus solide que les autres, il le pointa du doigt a Johannes.


Image-Tiens, t'as qu'à te mettre dans celui-là, je vais en prendre un autre un peu plus loin et je reviens te voir à midi.

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par Johannes La Flèche »

Paradoxalement et bien qu'il se garda de le lui dire, la réponse de Bobliano ne fut non seulement pas satisfaisante aux aux oreilles du renégat, mais en plus maintenant ce dernier se posait désormais de nouvelles questions quant à ce qu'ils allaient réellement faire cette journée. Quel gibier il y avait à chasser dans un endroit semblant déserté par toute la faune de la forêt? De plus, l'attitude un peu perturbée de son partenaire ne fit rien pour rassurer Johannes quant au bien-fondé de cette petite expédition. Les deux chasseur amateurs finirent par se rapprocher afin de continuer le chemin ensemble. Ce ne fut bien sûr qu'une question de secondes avant que son compagnon reprit la parole pour se perdre dans les racontars dont il avait si souvent l'habitude de parler, visiblement qu'il fut seul ou non. Inutile de dire que le rôdeur quant à lui, préféra se concentrer sur l'observation de son environnement, à la recherche du moindre détail pouvant trahir un ennemi caché ou dévoilant la véritable nature de cette partie de la forêt d'Arden. Mais il n'y avait pas besoin de chercher la petite bête pour voir que le paysage évoluait de plus en plus....et ce n'était pas nécéssairement une bonne nouvelle....

N'importe qui -à part peut-être Bobliano, apparement trop occupé à raconter sa vie- pouvait remarquer que l'on passait d'une futaie faite de grands arbres espacés de plusieurs mètres entre eux à....une sorte d'endroit encore plus étrange, ressemblant vaguement à un ancien bois. Les arbres semblaient désormais à l'agonie, en train de pourrir, des tumeurs, d'étranges tâches blanches et des champignons parcouraient désormais les troncs des chênes, des hêtres et des bouleaux ici présents. Enfin, ça c'était pour ceux qui tenaient encore debout. Car plus le duo de chasseurs poursuivait sa route, plus le nombre d'arbres affaissés à terre et de souches pourrisant à même le sol augmentait. Sur le chemin, par pure curiosité et pour tromper son ennui grandissant d'être aux côtés du véritable moulin à paroles qu'était Bobliano, Johannes donna un coup de pied dans un des tronc d'arbres morts jonchant le sol. Le fait qu'il éclate et s'éffrite en mille morceaux était tout à fait prévisible, mais qu'aucune termite ou tout autre insecte vivant dans le bois n'en sorte était....franchement bizarre. Laissant à nouveau son partenaire prendre brièvement de l'avance, le malandrin s'attarda quelque peu devant cette souche. Si ce n'était pas des insectes qui avaient fait mourir l'arbre, alors quoi d'autre? Qu'est-ce qui aurait bien pu faire pourrir un arbre comme ça? Et d'ailleurs, pourquoi la zone toute entière semblait morte et décrépite à ce point? Pourquoi les plantes et le sol, pourtant si verdoyants au début du trajet, s'étaient progressivement rabougris? Jusqu'à évoluer en une sorte de mauvaise herbe et de lichen jaunâtre? Comment se faisait-il que l'endroit semble aussi....maudit?


"JOHANNES! S'tu r'commences à faire l'couillon, j'tenvoie au Moussillon!"


Cette phrase traversa soudainement l'esprit du hors-la-loi, et le fit se raidir instantannément. Les mots qu'il venait de se remémorer étaient ceux de sa mère quant elle était particulièrement exaspérée par les bêtises et autres gamineries de Johannes du temps de son enfance.
Si en Bretonnie, la paysannerie était un ramassis d'illéttrés incultes en comparaison des nobles, cela ne voulait certainement pas dire que les roturiers n'étaient pas au courant de ce qui se passait autour d'eux. Combien de fois notre bandit n'avait pas entendu de sombres histoires et légendes se déroulant dans ce duché corrompu? Comme celle d'un vaillant chevalier errant, brave et honorable, qui avait fait serment de fidélité à un seigneur moussillonais de passage, pour ensuite le rejoindre dans son fief....et ne plus jamais en revenir....corrompu par le Mal ou dévoré par les morts-vivants, selon les différentes versions de l'histoire. Des demoiselles en détresse avaient également connu le même sort, en se faisant "secourir" par un de ces nobliaux. Sans parler bien sûr, du destin tragique de nombreux chevaliers de Quête, que les troubadours racontent encore de nos jours.
Il y avait aussi d'autres récits tout à fait réels concernant ce duché, comme l'affaire du Faux Graal, qui a impactée tout le pays. La nouvelle de la corruption du duc de la province, alors Roy de la nation, avait fait grand bruit. Depuis ces évènement, pour les seigneurs comme pour les manants, Moussillon était associé à la mort, le malheur et la damnation.

Ainsi, fort de tous ces a priori, le rôdeur ne put s'empêcher de tourner la tête tout autour de lui, pour vérifier qu'il n'y ait pas de revenants ou d'obscures créatures qui s'approchaient de lui. Aussitôt, il se remit en marche et pressa le pas pour rejoindre Bobliano. Quelques instants plus tard, continuant à marcher, il sentit petit à petit que ses pieds s'enfonçaient dans un sol semblant de plus en plus meuble, le renégat regarda alors par terre et vit que ses bottes étaient maculées de boue. Bien sûr, cela ne dérangeait pas plus Bobliano que cela, ce dernier continuant comme si de rien n'était d'emprunter le sentier boueux au beau milieu d'une zone plutôt....sombre, pour un début de matinée. Le malandrin releva la tête et put constater que malgré le fait qu'il faisait bel et bien jour, il ne pouvait définitevement pas voir le soleil se lever. Le ciel étant recouverts de nuages, tous plus sombres les uns que les autres, la luminosité ayant à peine augmenté depuis l'aube.
Au moins, au milieu de toutes les interrogations et suspicions du rôdeur, deux choses étaient claires. Lui et Bobliano étaient bel et bien dans le duché de Moussillon et quelque chose clochait sérieusement....

Cependant, le renégat était désormais occupé à refouler ses craintes et à empêcher la peur de gagner son esprit. Sa vigilance se relâcha donc quelque peu, désormais, il se contentait de suivre simplement Bobliano, sans trop prêter attention à ce qui l'entourait.
Par conséquent, ce fut donc ce dernier qui trouva un endroit pour se mettre à l'affut d'un gibier plus qu'hypothétique et informa le malandrin de la suite des évènements.
Johannes fut sortit de ses pensées et regarda l'arbre sur lequel il était censé grimper. C'est alors qu'une idée germa dans son esprit, éclipsant ses doutes et ses peurs quant à l'endroit dans lequel il se trouvait. Il fini par rediriger son regard vers son partenaire:

"Dac, t'peux compter là d'ssus."

Et c'est ainsi le bandit remit son arc en bandouillère et commença à s'agripper aux branches basses de l'arbre avec ses mains, semblant alors vouloir entamer son escalade. C'est donc en toute logique que Bobliano, le voyant faire de la sorte, lui tourna le dos et commença à s'éloigner de lui, prenant la direction de son propre endroit de chasse. Le rôdeur jeta alors un coup d'oeil par-dessus son épaule pour bien s'assurer que son partenaire ne le regardait pas. Une fois que ce fait fut confirmé et tandis que Bobliano se situait maintenant à pluisieurs mètres de lui, Johannes enleva ses mains des branches et se faufila discrètement derrière l'arbre, de manière à ne pas être vu par son compagnon.


L'occasion était parfaite, c'était le moment où jamais.


Une fois derrière l'arbre, le hors-la-loi posa d'abord son arc long contre le tronc de l'arbre. Puis il commença à prendre un flèche dans son carquois avec sa main gauche, tandis que sa main droite alla fouiller dans les poches de sa veste en cuir. Au bout de deux secondes, elle sortit la fiole de Mucus d'Araignée d'un de ses replis sur le vêtement. Tenant soigneusement la flèche au niveau du fût avec son pouce et son index, il trempa alors la pointe directement dans la fiole contenant le poison. Une fois cela fait il rangea rapidement le flacon et reprit son arc, y encochant sa flèche par l'empennage et commençant désormais à viser Bobliano dans le dos. Tout ce qu'il venait de faire lui avait prit plus ou moins quinze secondes, par conséquent, sa cible se trouvait sûrement à plus d'une douzaine de mètres de lui, mais elle serait toujours à portée de tir.
Johannes se concentra, tirant la corde de son arc, ramenant l'empennage jusqu'au niveau de sa joue gauche et ajusta brièvement sa flèche afin qu'il puisse viser précisemment le dos de Bobliano.

Peut-être que cette partie de chasse n'allait pas être si ennuyeuse en fin de compte....
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Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Neferata

Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par [MJ] Neferata »

Difficile de savoir qui était vraiment le fautif dans cette histoire. Bibliano pour avoir trop cru envers cette nouvelle recrue après avoir trop vécu en communauté auprès de la bande... ou Johannes, pour avoir décidé de poignardé dans le dos un groupe qu'il avait rejoint. Toujours est-il que l'un avait décidé de prendre une occasion sur l'autre. Pouvait-on lui en vouloir ? Eh bien difficilement dans ce monde sordide des bandits et mercenaires.



Une fois le poison correctement mis, l'archer put se mettre en place pour avoir sa cible en ligne de mire. Cependant, son calcule sur la facilité d'atteindre Le mercenaire n'était pas aussi simple qu'il l'avait cru, bien au contraire. Certes les arbres étaient un peu plus espacés... mais au final... il était toujours dans une forêt. Et une douzaine de mètres étaient suffisant pour mettre entre lui et sa cible bien quatre arbres. Il attendit... un peu... une ouverture... qui au final se profila. Une minuscule ouverture entre deux troncs se croisant. C'était le moment ou jamais... n'est-ce pas ?



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Le tir parti, il ne fallut qu'un millième de seconde pour réaliser que l'erreur avait été faite, mais trop tard. La flèche frôla l'épaule du mercenaire qui se retourna alors que le projectile se planta dans un arbre.


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A peine retourné, les deux regards se croisèrent, il y eu un rictus de dégoût sur son visage... puis un sourire narquois... moqueur avant que ce dernier ne se cache derrière un arbre, profitant de la distance et de la végétation morte.


Image-Tu veux jouer gamin... on va jouer...

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par Johannes La Flèche »

En dépit des apparences, Johannes n'était pas atteint de quelque obscur trouble mental le forçant à poignarder ses compagnons dans le dos systématiquement, dés que l'occasion se présentait. Certes, il s'ennuyait. Mais si il avait trahi son seul allié "sûr" alors qu'ils étaient pourtant dans le territoire maudit du Moussillon, eh bien c'est qu'il y avait quelques raisons à cela, aux yeux du renégat.
En effet, de base, le malandrin n'a jamais vraiment confiance en personne. Mais au fil de sa petite "balade" dans la forêt avec Bobliano, sa méfiance habituelle s'était petit à petit muée en défiance larvée vis-à-vis de son "partenaire" tiléen. Durant tout le temps qu'ils avaient marché à travers les bois, le hors-la-loi n'avait pas arrêté de se questionner sur les réelles intentions et motivations de son ancien compagnon.
Pourquoi l'avait-il par exemple fait réveiller aux aurores? Il n'y avait personne à cette heure-là pour témoigner de leur départ quand on y pense....
La découverte du cadavre d'un chevalier joua également dans la logique de suspicion du rôdeur. Le duo de chasseurs était censé partir traquer du gibier dans une zone quelquonque de la forêt. Pas s'aventurer dans un endroit à l'atmosphère surnaturelle, dénuée de toute faune et dont un cadavre en "signalait" l'entrée. De plus, le comportement "insouciant" voire troublé à certains moments de Bobliano, n'avait rien fait pour arranger la nature méfiante de Johannes.
Et pour couronner le tout, encore une fois ils étaient supposés être partis pour chasser des animaux bien vivants. Et où est-ce que ce tocard de Bobliano l'avait mené? Dans un endroit corrompu où règnent la mort et la désolation, dans le duché du Moussillon! Une zone idéale pour traquer des sangliers et des daims en bonne santé, certainement! Et voilà qu'il y a à peine un instant de cela, son compagnon lui avait demandé de gentiment rester planté ici, dans un arbre. En attendant qu'il revienne bien sûr....Qui sait ce qu'il allait réellement faire durant tout ce temps-là....Dans le doute, il faut s'attendre au pire....
Avec la combinaision de tous ces éléments pour le moins douteux, le renégat avait fini par en arriver à la conclusion suivante: au mieux, Bobliano ne lui avait pas tout dit sur les buts de cette "expédition". Au pire, il l'avait littéralement fait marcher dans une obscure combine. Bref, dans tous les cas, le hors-la-loi avait eut la désagréable sensation de s'être fait rouler dans la farine. Le souvenir de s'être fait lâcher par Kragrim et Ragnar à Barak Varr avait été aussi ravivé. Il n'en fallait pas plus pour passer à l'acte....


Non, il ne se ferait pas avoir une seconde fois. Plutôt trahir Bobliano avant qu'il puisse lui faire quoi que ce soit.


Mais force était de constater que ce coup de dés, ce plan de trahison quelque peu bancal, avait bel et bien échoué. La flèche, pourtant bien encochée et orientée avait passé juste au-dessus de l'épaule de Bobliano; ce dernier pouvant certainement entendre le projectile siffler à son oreille, avant qu'il ne finisse par se planter dans l'écorce d'un arbre pourrissant, sa pointe dégoulinante de poison, la subtance commençant même à tomber au sol par quelques gouttelettes. Le renégat ne put s'empêcher de cracher par terre:

"Raaah la poisse!" siffla t'il entre ses dents.

C'est alors que peut-être pour la dernière fois, Johannes aperçu le visage de sa cible manquée. Pendant une seconde, quant il vit le dégoût affiché par Bobliano, le malandrin douta des supicions teintées de paranoia qu'il avait nourri à son égard. Mais ce doute prit fin aussitôt qu'il vu son adversaire arborer un sourire presque carnassier. C'était désormais certaint pour le hors-la-loi, la tentative ratée de mettre son ennemi hors d'état de nuire n'était qu'un contretemps dans les machinations de sa cible et cette dernière allait juste devoir faire tomber son masque plus tôt que prévu. Le bandit ne put que lui rendre un regard noir. L'ascendant "psychologique" et l'effet de surprise sur lesquels il comptait avaient totalement disparu. Un point de non-retour avait été franchi, désormais, le renégat aurait à se salir un peu plus les mains pour se débarrasser du tiléen.

Aussitôt que son adversaire disparut derrière une arbre entouré d'herbes et de buissons décrépits, Johannes sortit de sa cachette afin de courir le plus vite possible vers l'arbre le plus proche qui se tenait à sa droite. Une fois arrivé sur place, le malandrin réencocha une flèche et s'apprêtait à l'enduire de poison. Quand il entendit soudainement un bruit, faisant écho au milieu de l'atmosphère vide et surnaturelle de cette zone. C'était...comme des bruits de pas, lents et peu discrets, qui semblaient se diriger vers l'endroit où commençait un concours de tir mortel entre Bobliano et Johannes. Est-ce que quelqu'un ou quelque chose s'ajoutait à la situation déjà explosive entre les deux protagonistes? Intéressant....trés intéressant....
Ainsi, le rôdeur ouvrit grand ses oreilles et se fit le plus silencieux possible pendant quelques secondes, afin d'entendre plus distinctement les bruits de pas, pour voir s'ils s'éloignaient ou se rapprochaient de sa position. Puis il sortit brièvement la tête de l'arbre derrière lequel il s'était caché, regardant les alentours pendant deux secondes, se recachant à nouveau derrière le tronc pour finalement répéter le même mouvement de l'autre côté.

Son premier plan de trahison à l'arrache n'avait pas fonctionné? Eh bien ce n'est pas grave. Un second plan peut-être tout aussi foireux venait de s'improviser dans l'esprit du renégat. Reste à voir si celui-là fonctionne.
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Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Neferata

Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par [MJ] Neferata »

Ce n'était pas vraiment le temps de paniquer, Johanne avait raté sa seule chance de terminer ce combat avant qu'il ne se termine. Son « camarade » avait pu le voir et maintenant il était clair qu'il n'allait pas le laisser s'en tirer comme ça sans planter un ou deux carreaux dans ce petit jeune qui avait tenter de l'assassiner dans le dos. Le premier avait raté son tir, le second allait faire en sorte de toucher pleine face.


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Le jeune bandit c'était jeté en avant pour se mettre à couvert derrière un arbre et préparer une nouvelle flèche. C'était le plan... et un plan bien meilleur que rester là droit comme un piqué à attendre de finir en hérisson. Mais au même moment, l'archer eu à peine le temps d'entendre quelque chose fendre l'air et arriver vers lui à pleine vitesse. Un projectile ? Un carreau qui vint le frapper en plein dans le crane. La douleur se fit alors très vive, Johannes sentit un air froid aller dans son cuir chevelu, mais surtout, il sentit quelque chose lui couler sur le front puis sur le visage. Est-ce que le carreau avait percé ? Et à quel point ? Difficile de le savoir, mais ce n'était pas vraiment le moment d'inspecter la blessure, la seule chose que pouvais être sur Johannes, c'est que si le carreau c'était planté dans son crâne, il serait mort.


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Cependant, cela n'arrêta pas la course, L'archer continua de courir pour enfin atteindre cet arbre, encore quelque mètres pour enfin être à l'abri et empêcher Bibliano de continuer de le cribler de carreau. Mais avant d'être arrivé, un nouveau projectile atteignit Johannes, en plein front cette fois ci. La douleur était tout aussi grande que le précèdent choque et un nouveau filet de sang coula sur son nez. Cependant, il pouvait potentiellement ce dire très chanceux... il était toujours en vie.


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Une fois la flèche encochée, Johannes pu voir ou était Bibliano, à six mètres, pour l'instant a découvert... mais cela n'allait surement pas durer.


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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la flèche] Une frontière peu frequentable

Message par Johannes La Flèche »

Il y a toujours eu dans le Vieux Monde et au-delà, des soldats prêts à risquer leurs vies pour leur communauté, des chasseurs de primes n'ayant pas froid aux yeux, des mercenaires en mal d'un emploi et des aventuriers en manque de sensations fortes. La prise de risques faisait partie intégrante de leurs vies. Certains l'assumait, se portant au devant du danger, d'autres non. Certains en mouraient ou finissaient gravement handicapés pour le restant de leurs jours, d'autres non. Mais assurément, trés peu parmis ces individus avaient vécu la situation actuelle de Johannes. Etait-ce les dieux qui ont voulus punir la prétention du bandit à pouvoir trahir tout en restant indemne? Ou bien est-ce juste un coup du sort particulièrement punitif que venait de vivre le renégat?
Parce qu'il avait tout de même essayé de mettre toutes les chances de son côté pour réussir ce coup de poignard "préventif" contre Bobliano. Il avait pourtant pris le temps, afin de rendre son tir aussi précis et efficace que possible. Le rôdeur était censé être le chasseur, le "prédateur" et non la proie. Mais voilà, tout avait dégénéré en quelques secondes. Lui qui voulait son trait décisif, ce dernier a tout simplement raté sa cible, et de quelques centimètres en plus. La faute à pas de chance. Mais le sort voulu rajouter un peu plus de malchance sur le dos du hors-la-loi, ou favoriser son adversaire, cela dépend du point de vue. Alors qu'il courait pour se mettre à couvert derrière un autre arbre, Johannes, étant alors une cible mouvante et rapide, de ce fait plutôt difficile à atteindre, arriva tout de même à se prendre DEUX carreaux en pleine tête....pas juste un tiré au petit bonheur la chance....non....DEUX PROJECTILES A LA SUITE! ....Dans sa tête....Pour ce qui est de la prise de risque qui tourne mal, on pouvait difficilement faire pire.

Alors qu'il était en train de courir, le rôdeur avait entendu comme un bruit de sifflement se rapprocher de lui, à peine eut-il le temps de prendre conscience du danger que le trait de son adversaire tiléen heurta sa tête de plein fouet. Instantanément déstabilisé, il sentit le carreau transpercer la chair et le cuir cheuvelu au-dessus de son crâne, ses tempes commençant à battre de plus en plus fort dans sa tête. Malgré tout, par sa volonté ou par la décharge d'adrénaline qui lui permettait d'encaisser en partie la souffrance, le hors-la-loi continua sa course, commençant même à pencher sa tête en avant afin que cette dernière atteigne le couvert offert par le tronc de l'arbre en premier....
Et c'est ainsi qu'il se prit un deuxième tir en pleine tête, au niveau du front. Cette fois-ci il ne put s'empêcher de grimacer de douleur, sentant le projectile lui déchirer la peau à ce niveau là, lui ouvrant sûrement une grande entaille.
Cependant, enfin, enfin il avait pû parvenir à se mettre à couvert derrière l'arbre qu'il convoitait tant....mais à quel prix....
Il haletait de manière précipitée. Maintenant il avait l'impression que son coeur battait entre ses tempes. Tous les membres de son corps étaient crispés sous l'effet de la douleur. Le sang coulait abondamment de ses blessures, tant et si bien qu'il dut s'essuyer le front en passant péniblement son avant-bras dessus, afin qu'au moins le fluide dégoulinant ne lui trouble pas la vue. Ne pouvant rien faire de plus pour empêcher le reste du sang de se répandre sur ses oreilles, ses cheuveux et ses épaules, tâchant sa capuche et son gilet en cuir. Il eut bien essayé de se faire le plus silencieux possible, de regarder tout autour de lui. Mais quand on se trouve dans un tel état, les préoccupations immédiates sont de survivre à la situation dans laquelle on vient de s'empêtrer, pas d'essayer de localiser une tierce personne qui se trouvait encore probablement loin de l'affrontement à mort entre le renégat bretonnien et son adversaire tiléen.

Attendez, on vient de dire combat à mort? Pas forcément en fait....

Car dans un ultime effort de concentration, Johannes envisageait brièvement dans sa tête, désormais bien ammochée, les options possibles. Il fallait faire quelque chose et vite, mais quoi?

Essayer d'immobiliser son adversaire avec son lasso? Le charger au corps-à-corps? Lui balancer des dagues de jet? Fuir....

Non, quand même...pas comme ça...pas maintenant. Johannes n'avait pas fait tout cela pour rien, il n'allait pas fuir juste parce que le combat tournait en sa défaveur....

Ce fut l'apparition soudaine de Bobliano à une demi-douzaine de mètres de lui et à découvert qui poussa Johannes à agir. Il avait bien l'intention de faire comprendre à son ennemi qu'il ne fallait pas le sous-estimer. Non. Le rôdeur n'avait certainement pas dit son dernier mot dans cet affrontement.
Ayant déjà encoché une flèche, le hors-la-loi libéra sa main gauche tout en tenant l'arc avec sa main droite, au niveau de la poignée et des lanières de cuir au centre servant de repose-flèche, retenant aussi par la même son trait au niveau du fût. Alors il reprit la fiole de Mucus d'Araignée, trempant de nouveau la pointe de sa flèche dans le poison, même si ses mains tremblotaient quelque peu à cause de la douleur toujours présente. Il rangea aussi rapidement que possible la fiole dans sa veste, commença à bander son arc, et tout en restant collé au tronc de l'arbre, visa Bobliano. Il ne devait pas commettre la même erreur qu'il a faite quelques secondes plus tôt: il ne devait pas s'exposer trop longtemps. Une fois qu'il eut son adversaire en ligne de mire, il ne s'attarda pas à viser un membre de son corps en particulier. La flèche fut tirée et partit en sa direction....



Du résultat de ce tir allaient dépendre les actions suivantes du renégat.

Si, en dépit de tout bon sens, son trait ne parvient pas à toucher une cible se trouvant à six mètres de lui et à découvert.... Alors Johannes commencerait bel et bien à s'enfuir dans la direction opposée de son ennemi, courant comme un dératé, zigzaguant autant que possible entre les arbres, dans un effort pour éviter un troisième carreau potentiellement mortel. Le tout afin de mettre le plus de distance entre lui et Bobliano. Peut-être qu'il en serait réduit à l'état de proie, mais au moins, il y avait des chances de survivre et de ne pas terminer sur le tableau de chasse de son ennemi.

Mais si jamais le projectile empoisonné arrivait à atteindre son adversaire et à le paralyser. Alors le bretonnien pourrait enfin relever la tête, arrêter de se cacher, pour se diriger vers le tiléen figé au sol. A l'image d'un chasseur ayant finalement réussi à terrasser sa cible. Car depuis le début de ce combat et malgré les apparences, le rôdeur n'avait pas l'intention de tuer son ancien compagnon....pas tout de suite....

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Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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