Paradoxalement et bien qu'il se garda de le lui dire, la réponse de Bobliano ne fut non seulement pas satisfaisante aux aux oreilles du renégat, mais en plus maintenant ce dernier se posait désormais de nouvelles questions quant à ce qu'ils allaient réellement faire cette journée. Quel gibier il y avait à chasser dans un endroit semblant déserté par toute la faune de la forêt? De plus, l'attitude un peu perturbée de son partenaire ne fit rien pour rassurer Johannes quant au bien-fondé de cette petite expédition. Les deux chasseur amateurs finirent par se rapprocher afin de continuer le chemin ensemble. Ce ne fut bien sûr qu'une question de secondes avant que son compagnon reprit la parole pour se perdre dans les racontars dont il avait si souvent l'habitude de parler, visiblement qu'il fut seul ou non. Inutile de dire que le rôdeur quant à lui, préféra se concentrer sur l'observation de son environnement, à la recherche du moindre détail pouvant trahir un ennemi caché ou dévoilant la véritable nature de cette partie de la forêt d'Arden. Mais il n'y avait pas besoin de chercher la petite bête pour voir que le paysage évoluait de plus en plus....et ce n'était pas nécéssairement une bonne nouvelle....
N'importe qui -à part peut-être Bobliano, apparement trop occupé à raconter sa vie- pouvait remarquer que l'on passait d'une futaie faite de grands arbres espacés de plusieurs mètres entre eux à....une sorte d'endroit encore plus étrange, ressemblant vaguement à un ancien bois. Les arbres semblaient désormais à l'agonie, en train de pourrir, des tumeurs, d'étranges tâches blanches et des champignons parcouraient désormais les troncs des chênes, des hêtres et des bouleaux ici présents. Enfin, ça c'était pour ceux qui tenaient encore debout. Car plus le duo de chasseurs poursuivait sa route, plus le nombre d'arbres affaissés à terre et de souches pourrisant à même le sol augmentait. Sur le chemin, par pure curiosité et pour tromper son ennui grandissant d'être aux côtés du véritable moulin à paroles qu'était Bobliano, Johannes donna un coup de pied dans un des tronc d'arbres morts jonchant le sol. Le fait qu'il éclate et s'éffrite en mille morceaux était tout à fait prévisible, mais qu'aucune termite ou tout autre insecte vivant dans le bois n'en sorte était....franchement bizarre. Laissant à nouveau son partenaire prendre brièvement de l'avance, le malandrin s'attarda quelque peu devant cette souche. Si ce n'était pas des insectes qui avaient fait mourir l'arbre, alors quoi d'autre? Qu'est-ce qui aurait bien pu faire pourrir un arbre comme ça? Et d'ailleurs, pourquoi la zone toute entière semblait morte et décrépite à ce point? Pourquoi les plantes et le sol, pourtant si verdoyants au début du trajet, s'étaient progressivement rabougris? Jusqu'à évoluer en une sorte de mauvaise herbe et de lichen jaunâtre? Comment se faisait-il que l'endroit semble aussi....maudit?
"JOHANNES! S'tu r'commences à faire l'couillon, j'tenvoie au Moussillon!"
Cette phrase traversa soudainement l'esprit du hors-la-loi, et le fit se raidir instantannément. Les mots qu'il venait de se remémorer étaient ceux de sa mère quant elle était particulièrement exaspérée par les bêtises et autres gamineries de Johannes du temps de son enfance.
Si en Bretonnie, la paysannerie était un ramassis d'illéttrés incultes en comparaison des nobles, cela ne voulait certainement pas dire que les roturiers n'étaient pas au courant de ce qui se passait autour d'eux. Combien de fois notre bandit n'avait pas entendu de sombres histoires et légendes se déroulant dans ce duché corrompu? Comme celle d'un vaillant chevalier errant, brave et honorable, qui avait fait serment de fidélité à un seigneur moussillonais de passage, pour ensuite le rejoindre dans son fief....et ne plus jamais en revenir....corrompu par le Mal ou dévoré par les morts-vivants, selon les différentes versions de l'histoire. Des demoiselles en détresse avaient également connu le même sort, en se faisant "secourir" par un de ces nobliaux. Sans parler bien sûr, du destin tragique de nombreux chevaliers de Quête, que les troubadours racontent encore de nos jours.
Il y avait aussi d'autres récits tout à fait réels concernant ce duché, comme l'affaire du Faux Graal, qui a impactée tout le pays. La nouvelle de la corruption du duc de la province, alors Roy de la nation, avait fait grand bruit. Depuis ces évènement, pour les seigneurs comme pour les manants, Moussillon était associé à la mort, le malheur et la damnation.
Ainsi, fort de tous ces a priori, le rôdeur ne put s'empêcher de tourner la tête tout autour de lui, pour vérifier qu'il n'y ait pas de revenants ou d'obscures créatures qui s'approchaient de lui. Aussitôt, il se remit en marche et pressa le pas pour rejoindre Bobliano. Quelques instants plus tard, continuant à marcher, il sentit petit à petit que ses pieds s'enfonçaient dans un sol semblant de plus en plus meuble, le renégat regarda alors par terre et vit que ses bottes étaient maculées de boue. Bien sûr, cela ne dérangeait pas plus Bobliano que cela, ce dernier continuant comme si de rien n'était d'emprunter le sentier boueux au beau milieu d'une zone plutôt....sombre, pour un début de matinée. Le malandrin releva la tête et put constater que malgré le fait qu'il faisait bel et bien jour, il ne pouvait définitevement pas voir le soleil se lever. Le ciel étant recouverts de nuages, tous plus sombres les uns que les autres, la luminosité ayant à peine augmenté depuis l'aube.
Au moins, au milieu de toutes les interrogations et suspicions du rôdeur, deux choses étaient claires. Lui et Bobliano étaient bel et bien dans le duché de Moussillon et quelque chose clochait sérieusement....
Cependant, le renégat était désormais occupé à refouler ses craintes et à empêcher la peur de gagner son esprit. Sa vigilance se relâcha donc quelque peu, désormais, il se contentait de suivre simplement Bobliano, sans trop prêter attention à ce qui l'entourait.
Par conséquent, ce fut donc ce dernier qui trouva un endroit pour se mettre à l'affut d'un gibier plus qu'hypothétique et informa le malandrin de la suite des évènements.
Johannes fut sortit de ses pensées et regarda l'arbre sur lequel il était censé grimper. C'est alors qu'une idée germa dans son esprit, éclipsant ses doutes et ses peurs quant à l'endroit dans lequel il se trouvait. Il fini par rediriger son regard vers son partenaire:
"Dac, t'peux compter là d'ssus."
Et c'est ainsi le bandit remit son arc en bandouillère et commença à s'agripper aux branches basses de l'arbre avec ses mains, semblant alors vouloir entamer son escalade. C'est donc en toute logique que Bobliano, le voyant faire de la sorte, lui tourna le dos et commença à s'éloigner de lui, prenant la direction de son propre endroit de chasse. Le rôdeur jeta alors un coup d'oeil par-dessus son épaule pour bien s'assurer que son partenaire ne le regardait pas. Une fois que ce fait fut confirmé et tandis que Bobliano se situait maintenant à pluisieurs mètres de lui, Johannes enleva ses mains des branches et se faufila discrètement derrière l'arbre, de manière à ne pas être vu par son compagnon.
L'occasion était parfaite, c'était le moment où jamais.
Une fois derrière l'arbre, le hors-la-loi posa d'abord son arc long contre le tronc de l'arbre. Puis il commença à prendre un flèche dans son carquois avec sa main gauche, tandis que sa main droite alla fouiller dans les poches de sa veste en cuir. Au bout de deux secondes, elle sortit la fiole de Mucus d'Araignée d'un de ses replis sur le vêtement. Tenant soigneusement la flèche au niveau du fût avec son pouce et son index, il trempa alors la pointe directement dans la fiole contenant le poison. Une fois cela fait il rangea rapidement le flacon et reprit son arc, y encochant sa flèche par l'empennage et commençant désormais à viser Bobliano dans le dos. Tout ce qu'il venait de faire lui avait prit plus ou moins quinze secondes, par conséquent, sa cible se trouvait sûrement à plus d'une douzaine de mètres de lui, mais elle serait toujours à portée de tir.
Johannes se concentra, tirant la corde de son arc, ramenant l'empennage jusqu'au niveau de sa joue gauche et ajusta brièvement sa flèche afin qu'il puisse viser précisemment le dos de Bobliano.
Peut-être que cette partie de chasse n'allait pas être si ennuyeuse en fin de compte....
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Bon, bah du coup j'utilise une dose de poison et effectue une Visée sur Bobliano, ciblant précisemment son dos. Bien sûr, après un round, je décoche et alors là, tout dépend du résultat de mon tir:
Si il rate ou que le poison ne fait pas d'effet, considère que le "combat" commence.
Mais si le mucus d'araignée réussi à le paralyser, étant donc incapable de se défendre. Je sors de ma "cachette" et commence à marcher vers lui.