[Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par [MJ] Le Djinn »

Une réponse des plus provocantes.

Un vent glacial souffla entre les interlocuteurs, un véritable glaçon volatile. Le casque couvrant entièrement son visage, la réaction du barbare ne put être observée, mais elle dût être à la hauteur de l'affront. Un mugissement digne d'un buffle résonnait sous le heaume d'un des deux gardes du corps et sur un simple mot il aurait probablement foncé droit devant lui, au mépris de tout danger. Pourtant cet assaut ne vint pas et après quelques secondes qui semblèrent durer une éternité, le chaotique conclut sur un ton calme dans lequel brûlait pourtant la colère:


-"Ton refus est compris, Friedrich Hadler. Par tes paroles tu as condamné tes serviteurs à une mort longue et pénible. Ta tête ornera bientôt le trône du Seigneur du Carnage. Je t'arracherai moi-même la chair de tes os.

Du sang pour le dieu du sang. Des crânes pour le trône de Khorne."


Et, impériaux, ce qui était un comble, le trio repartit vers la forêt, à un pas vif et en évitant autant que possible les pièges déjà visibles devant eux. Un soldat, désabusé, cracha.

-"On aurait pas dû les laisser partir, y'vont prévenir les aut' d'nos pièges."

Sur ces paroles, Friedrich put descendre pour rejoindre le campement. Il n'y avait plus grand-chose à faire. Restait encore à revoir les défenses de la journée et à vérifier que les réserves étaient fin prêtes, ensuite il pourrait se reposer.

La nuit s'avéra plus que moyenne. Les tambours des bois passaient de régulier à constant et plusieurs endormis sortirent de leur tente pour constater qu'une espèce de pilier de flammes rouges émergeait du coeur de la forêt. Un signe divin, de la magie maudite! On alla se terrer dans sa tente et même Chester le chat ne paraissait pas rassuré, fonçant se cacher sous un tabouret, tremblant.

Le déferlement arcanique ne devait cesser qu'au petit matin, mais les percussions, elles, continuèrent tout du long...
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Friedrich Hadler
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par Friedrich Hadler »

La réponse du messager central fit rire notre héros. Il ne comptait pas se laisser couper la tête par un barbare mal dégrossi, un homme qui avait tourné le dos à la civilisation pour adorer la sauvagerie et le carnage. Un monstre qui prenait plaisir à évoquer le massacre d’innocents sans défenses. Malheureusement pour lui, entre les innocents et sa bande de brutes sanguinaires se dresseraient des fiers hommes de l’Ostland. Des militaires qui ne leur céderaient pas un pouce de terrain sans le souiller du sang de leurs ennemis. Cette nuit là, les assassins fuiraient ou mourraient devant les soldats, et non l’inverse.

Concernant la remarque du ronchon, il était en effet probable que les trois messagers indiquent à leurs maîtres la présence de pièges sur le terrain. Cela été regrettable, mais pas si grave. Si les pièges avaient été vus, les visiteurs n’étaient pas restés pour les localiser, ce que les impériaux n’auraient de toute façon pas permis. On pouvait aussi imager que des espions épiaient déjà depuis les frondaisons et remarquaient l’affairement des troupes.

Au final, qu’ils le veuillent ou non, les chaotiques n’auraient pas le choix. S’ils voulaient attaquer la ville, ils devraient passer par la plaine, il n’y avait pas d’autre itinéraire possible. Etre prévenus de la présence de pièges, sans toutefois en connaître le nombre ni la localisation exacts ne les avancerait que peu. Au pire, cela atténuerait un peu l’effet de surprise, mais s’ils prenaient le temps d’attendre pour les repérer, ils seraient décimés par les tirs. Cette perspective était peu probable, et on imaginait mal des monstres assoiffés de sang ou des berserks attendre patiemment que des éclaireurs délimitent un itinéraire sous des pluies de tirs, afin de le suivre. Ils n’auraient donc pas d’autre choix que de foncer en acceptant quelques pertes.

Et puis, Friedrich Hadler avait des principes, et on ne négociait pas avec des principes. Les messagers, ça ne se tuait pas.

La nuit suivante fut mouvementée, mais cela ne surprit guère le capitaine. Plus l’on s’approchait de la Nuit des Bêtes, plus les forces ennemies augmentaient. Ils venaient sans doute d’accomplir une sorte de rituel autour du Phare de Sang. Bogoslav Tammas préparait ses guerriers à l’assaut, et parmi eux, le chef qui serait l’adversaire de Friedrich Hadler à Col-de-Ferlangen : Varruk le faucheur.

Les constructions continuèrent bon train au 26ème jour. Dix autres fosses à pieux furent construites et camouflées sur la plaine, ainsi que vingt-cinq mètres de tranchées garnies de pieux supplémentaires. Le recrutement continuait à plein régime : un nouveau pisteur, deux soldats épéistes, deux piquiers et deux arquebusiers iraient commencer leur formation accélérée pour devenir des soldats réguliers. Beaucoup ne se formeraient réellement qu’à l’épreuve du feu, mais les fondamentaux pouvaient cependant leur être rapidement inculqués. L’idée était de maximiser leurs chances de survie. Pour ce faire, on les équipait, leur faisait travailler leur discipline, leur mental et leur physique, puis on leur donnait quelques notions de combat avec leurs armes respectives. Le reste, ils l’apprendraient malheureusement sur le tas. Le temps et les longues formations théoriques étaient hélas un luxe que l’Ostland ne pouvait plus se payer depuis longtemps.

Avec un sourire, Friedrich se souvint de sa propre formation à Salkalten. Là aussi, le terrain était vite arrivé, trop vite pour certains d’ailleurs, comme le pauvre Kerist trop indiscipliné… C’était véritablement là, sur le terrain, que le capitaine s’était forgé, à force d’expérience, de travail et d’observation, à recevoir et à donner des coups. Fort heureusement, les fils de l’Ostland étaient des guerriers braves et forts par nature, à l’image de leur emblème, le taureau. Et pour cause ! Quand on avait grandi dans une telle région, on avait naturellement des dispositions à se battre et à survivre.

Plusieurs oiseaux partirent également en direction des commanderies de la région, ainsi que des seigneurs locaux, mais également du camp de mercenaires proche. L’idée était de recruter des troupes provisoires, qu’elles soient une élite qui choisissait ses batailles comme les chevaliers ou les joueurs d’épée, ou des soldats de fortune se vendant au plus offrant, comme les mercenaires. Ces derniers étaient entraînés, mais acheter une loyauté avec de l’or n’était pas la meilleure des motivations, en général. Ce n’était pas leurs compétences que Friedrich remettait en question, mais plutôt leur capacité à tenir bon lorsque la situation serait critique. Néanmoins, il avait trop besoin d’hommes pour se permettre de s’en passer. Les tireurs, notamment, manqueraient cruellement, et les mercenaires pourraient efficacement combler ce manque de tireurs entraînés et équipés. Il y aurait aussi quelques hommes d’infanterie supplémentaires pour tenir la ligne, car les forces chaotiques seraient sans doute très nombreuses dans ce domaine.

Une fois ceci fait, le capitaine alla retrouver Poigno dans sa tente d’infirmerie. Malheureusement, il n’avait pas pu lui dire ce qu’il souhaitait la veille, interrompu par l’intervention de l’infirmière. Pourtant, il avait toujours quelque chose d’important qui lui pesait sur le cœur et qu’il désirait partager avec son ami. [/i

– Salut vieux frère ! Alors, comment vas-tu ? Tu as pu te reposer ? Tu penses que tu seras d’attaque pour le banquet, demain soir ? ]

Le 27ème jour, les constructions et le recrutement à flux tendu continua. Quatre futurs arquebusiers et deux nouveaux épéistes supplémentaires commencèrent leurs formations. Côté bâtiments, il y aurait encore vingt-cinq unités supplémentaires de fossés garnis de pieux creusés, et dix nouveaux pièges creusés et camouflés. En plus de tout cela, une grande quantité de nourriture serait prise sur les réserves largement excédentaires, et préparée pour le banquet. Tant que les hommes étaient en vie et en mesure de fêter, mieux valait célébrer les petites victoires et s’offrir un dernier moment de joie tous ensemble, plutôt que de risquer que de voir toutes ces ressources gaspillées. Ce soir là, chacun pourrait manger à sa faim et même plus encore, y compris les civils quelles que soient leurs qualités. Ce serait l’une des dernières nuits avant la bataille fatidique. Même en cas de victoire, beaucoup ne passeraient pas la semaine, autant leur offrir des derniers instants sur cette terre qui en vaillent la peine.



Je sollicite donc un RP avec Poigno dans l’infirmerie, mais je donne déjà ce que je ferai au jour 27 aussi, d’une pierre 2 coups, d’autant qu’à part parler à Poigno, je ne ferai rien de particulier d’autre au J26.

Gestion des J26 et J27.

Au jour 26 :
Préalable : échange de 365 ravitaillements contre 70 bois et 150 PO.

Recrutement de 1 pisteur, 2 soldats épée/bouclier, 2 soldats piquiers et 2 arquebusiers (tous disponibles dans 3 jours), le tout pour 145 PO.

Construction de 25 fossés avec pieux (50 bois) et 10 pièges de type « fosse à pieux » (20 bois).

Recrutement spécial par oiseau et non formation (selon des limitations prévues par le MJ) :
=> 30 joueurs d’épée pour 1500 PO, soit 150 ravitaillements.
=> 20 chevaliers pour 1200 PO, soit 120 ravitaillements.
=> 60 arquebusiers mercenaires pour 3000 PO, soit 300 ravitaillements.
=> 20 mercenaires à l’arc long pour 800 PO, soit 80 ravitaillements.
=> 40 mercenaires piquiers pour 1200 PO, soit 120 ravitaillements.
=> 30 mercenaires épéistes pour 900 PO, soit 90 ravitaillements.

Soit une dépense totale d’achats de mercenaires et troupes d’élite de : 860 ravitaillements.
Les mercenaires arriveront dans 1 jour. Les troupes d’élite dans 3 jours.


Au jour 27 :
Préalable : échange de 366 ravitaillements contre 70 bois et 160 PO.

Recrutement de 4 arquebusiers et 2 soldats épée et bouclier, opérationnels dans 3 jours, pour 160 PO.

Construction de 25 fossés avec pieux (50 bois) et 10 pièges de type « fosse à pieux » (20 bois).

+Banquet : dépense de 1000 ravitaillements (plus si nécessaire, de toute façon, j’en ai plus de 10 000 (dix mille) à ce moment, donc même si je dépense disons 3,4 ou 5 fois plus que prévu sur le banquet j’aurais encore largement plus qu’il ne m’en faut jusqu’à la fin sans compter les récoltes excédentaires chaque jour de plus de 1000.
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Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par [MJ] Le Djinn »

L'infirmerie était en état d'alerte, comme tout le reste de Col-de-Ferlangen d'ailleurs. Les femmes surtout rassemblaient tout ce qu'elles pouvaient trouver de bandages en lin et d'attelles pour fracture. On cueillait toutes les herbes possibles pour préparer des drogues ou des médicaments qui seraient d'une importance cruciale dans l'après-combat. Enfin on priait beaucoup Shallya d'apporter la guérison à ceux qui le pouvaient et de guider vers Morr ceux qui ne pourraient pas être sauvés.
Poigno s'était quelque peu remis depuis la veille. Ce n'était pas encore la grande forme mais ses os le faisaient moins souffrir et ses plaies semi-ouvertes étaient en cours de liaison, assurant un retour rapide à ses capacités optimales. Il embaumait pourtant une sale odeur provenant des onguents et autres cataplasmes appliqués là où on voyait la chair blessée. Difficile de dire si ces soins auraient un effet positif ou même un effet tout court, mais en l'état il n'y avait pas mieux à faire.

C'est avec une certaine joie que le sergent aperçut son camarade de bataille franchir la toile cirée qui séparait sa couchette du reste des tentes médicales. Plusieurs soldats et des civils divers y attendaient encore dans des états plus ou moins acceptables. Une vieille femme rouspétait qu'il y aurait bien besoin d'une prêtresse avec tous les blessés qui allaient bientôt arriver, mais on ne pouvait pas appeler à distance des volontaires du clergé et c'était bien dommage.
Poigno avait tenté de se relever et d'offrir à son supérieur un salut militaire, mais un craquement avait bien vite mis fin à l'expérience. Il lui faudrait encore quelques temps avant de pouvoir faire des mouvements vifs.


-"Bordel, mon dos m'fait souffrir l'martyr… J'espère être d'attaque pour le grand soir, j'vais me sentir mal de t'laisser t'débrouiller tout seul."

Avec quelques efforts il parvint à se redresser sur les fesses, dos droit et yeux sur Friedrich. Le grand estalien s'étira longuement, laissant ses articulations se décoincer.

-"J'te jure que j'vais finir avec des escarres au cul à ce rythme. M'enfin, j'serai toujours d'attaque pour un banquet, tu me connais! Et puis après quinze jours à manger des graines, ça me fera du bien. M'enfin, tu voulais me dire quelque chose hier je crois, avant que la vieille te mette dehors?"

A l'extérieur, justement, un certain affairement commençait pour les préparatifs du-dit banquet. Une dernière consolation avant un combat qui laisserait bien des hommes au sol...
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Friedrich Hadler
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par Friedrich Hadler »

-"Bordel, mon dos m'fait souffrir l'martyr… J'espère être d'attaque pour le grand soir, j'vais me sentir mal de t'laisser t'débrouiller tout seul."

D’un geste de la main, un sourire aux lèvres, le capitaine écarta la remarque :

-Bah, je te connais, tu ne laisserais pas une bataille passer sans y participer.

Mais, malgré le ton léger, Friedrich avait autre chose à dire… Une chose qui lui pesait sur le cœur. Son ami l’avait remarqué et ne manqua pas de le questionner à ce sujet. Hadler détourna la tête et ferma les poings, tandis que ses dents se seraient et que son visage rougissait légèrement. Il avait honte. Honte de lui-même. Incapable de regarder Poigno dans les yeux, il parla d’une voix où l’on sentait que chaque mot lui faisait mal, mais qu’il venait du cœur :

–Tu sais Poigno, quand j’ai appris que tu avais été capturé, pendant la visite du Comte-Electeur... J’ai compris que si je partais à ta recherche, je faillirais à ma tâche. J’aurais mis le village en danger, qui plus est si j’étais parti avec des hommes, ce qui aurait été nécessaire.

Certes, j’avais déjà envoyé les aventuriers, mais je n’avais alors plus de nouvelles. Et s’ils avaient échoué… Je n’aurai envoyé personne avant la fin de la mission, j’avais trop besoin des hommes pour le village. Je m’étais juré de venir en personne après la Nuit des Bêtes, mais je sais maintenant que ça aurait été trop tard.

Je m’en veux terriblement. J’aurais dû faire plus : tu es mon meilleur ami. J’ai l’impression de t’avoir abandonné, trahi. Entre mon devoir pour l’Ostland, ces gens de Col-de-Ferlangen que je ne connais pas, et toi, je les ai choisi eux.

Pourtant je sais bien que si j’avais fait l’inverse, je m’en serais voulu tout autant, voire plus. Il n’y avait peut-être pas de bonne solution… Mais il n’en reste pas moins que j’ai pris une décision qui me fait mal au cœur : ne pas voler au secours d’un ami dans le besoin.

Je suis désolé.


Il avait été difficile à Friedrich d’avouer cela à son ami, car il n’en était pas fier. Pourtant, sa confession faite, il releva les yeux vers Poigno, attendant sa réaction.
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par [MJ] Le Djinn »

Un vague silence s'échangea entre Poigno, estomaqué, et Friedrich, honteux. La révélation finale du capitaine n'était pas attendue plus que cela par son ami, qui jusque là avait de toute façon démontré une dévotion sans faille à la cause impériale et qui avait mieux son épée au service de l'Ostland. La barbe épaisse après ces jours de captivité se retrouva trifouillée par deux doigts indécis alors que le regard brun de l'étranger se perdait dans le vague. Il réfléchissait sans rien dire, contemplant quelque paysage lointain à travers la toile de tente. Un long moment se passa avant que Poigno ne reprenne la parole, d'une voix blanche. Il semblait absent, non pas triste, en colère ou indifférent, simplement ailleurs.

-"Je t'ai jamais dit pourquoi j'étais venu au Ostland, Friedrich. Ni pourquoi j'm'étais engagé dans l'armée. J'suis estalien à la base, pas trop loin d'la frontière. Pour ça que j'ai appris à causer le spiel."

Il lâcha un bref soupir amusé et haussa les épaules.

-"J'ai fait des trucs, Fried'. T'imagines pas. Quand j'suis parti j'avais tellement de dettes que j'aurais ruiné l'bon roi Louen. Et j'étais condamné à mort à tellement d'endroits que j'pouvais plus aller pisser sans qu'on m'mette la corde au cou. C'est là que je m'suis barré. J'suis parti dans le Nord, dans l'Empire, loin."

Lentement, Poigno se passa une main sur le front qu'il avait humide. Il baissa aussi les yeux, fixant ses jambes assises en croisées. Dans un souffle il se mordit la lèvre. Aborder la suite ne serait pas des plus évidents pour lui.

-"Au départ j'étais à Altdorf où j'ai fait les petits métiers et la petite frappe, j'ai essayé de m'refaire une vie. C'est là que j'ai rencontré Krir. C'était mon premier pote dans le coin, l'premier d'puis longtemps. Mais j'm'suis fait rattraper par un ancien usurier, une sale race. Krir m'a sauvé la peau, mais il s'est sali les mains pour ça. On a bien compris qu'dans c'te grande ville on était pas en sécurité, que j'étais pas en sécurité. Pour éviter les emmerdes on est r'montés dans l'pays."

Il s'écrasa une larme égarée sur sa joue droite. Il hésita à reprendre puis claqua la langue.

-"L'coin était dévasté, y'avait pas de travail pour nous, juste la mort. Alors on s'est engagés dans l'armée. C'était risqué, ouais, mais pas autant qu'rester à crever dans la nature. C'était son idée, à lui, une connerie, un passe-temps. La suite tu la connais. On t'a rencontré et Krir… Est mort contre des tarés."

Son nez émis un ronflement de sonneur. Il soupira profondément et secoua la tête, soudainement fatigué.

-"Alors t'en fais pas pour m'avoir laissé Fried', après tout c'que j'ai fait j'aurais pas mérité mieux. Et j'ai fait bien pire. Alors comment j'pourrais t'en vouloir, hein?."
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Friedrich Hadler
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par Friedrich Hadler »

Jamais Friedrich ne se serait attendu à pareille réponse. La confession de Poigno Ertezi était indéniablement touchante. Une marque de grande confiance envers un ami. Il était difficile de trouver comment y répondre. Cela ramenait Friedrich très loin en arrière, au moment où ils s’étaient engagés, dans la capitale provisoire… La rencontre avec Krir et Poigno… La première patrouille, qui avait mal tourné, lorsqu’ils avaient rencontré des flagellants fous… Et ce qui avait suivi. Cela paraissait si lointain, et pourtant, ce n’était pas si vieux.

Quoi qu’il en soit, tout cela était du passé. Le Poigno que Friedrich connaissait n’était pas celui qu’il avait été. Aujourd’hui, il était sans doute l’un des meilleurs soldats de l’armée ostlandaise, et un véritable frère d’armes. Il était même bien plus que cela pour notre héros : un véritable ami.

Et puis, en remettant les choses en perspective, il paraissait de toute façon bien futile, maintenant, de se lamenter sur ce qui aurait pu être, mais n’avait pas été. S’ils ne remportaient pas la bataille à venir, dans quelques jours, tout le reste n’aurait plus aucune importance, ils seraient tous morts. Néanmoins soulagé que son ami ne lui en tienne pas rigueur, Friedrich lui répondit :


–L’Ostland est une province blessée. Tellement blessée qu’il n’est pas encore sûr qu’elle se relève. La vie y est dure, risquée, mais Krir n’était pas un idiot : ici, on a tant besoin d’hommes que n’importe qui peut se refaire. C’est juste triste et moche ce qui lui est arrivé.

Quant à toi, comme capitaine, je suis content de savoir que je t’aurais à mes côtés durant la bataille. Si je devais ne choisir qu’un seul homme, je n’en voudrais pas d’autre.

Et comme homme, je suis fier d’avoir un ami comme toi. Tu vaux plus à mes yeux que ce tu imagines.


Avec un sourire, Hadler gratifia Ertezi d’une tape dans le dos, puis il le salua :

–Bah, n’y pensons plus. La priorité, c’est le banquet, puis la bataille dans quelques jours. Essayons d’y survivre, ce sera déjà ça. A plus tard, vieux frère !

Puis il prit congé et laissa Poigno se reposer. Il y avait fort à faire dans le camp…
Je te laisse voir si tu veux jouer le banquet in-RP ou passer directement au J28. En tous les cas la bataille approche et j’ai hâte.
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• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

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• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par [MJ] Le Djinn »

Au vingt-septième jour la préparation face à la bataille était totale. A l'avant les hommes continuaient de creuser des pièges et des tranchées pour accueillir dignement les fous ennemis qui s'élanceraient à l'assaut. A l'arrière les femmes montaient les tentes de secours, préparaient les paillasses et montaient sur tréteaux des tables où s'organiserait le banquet du soir. Car oui telle était l'idée du capitaine Hadler: faire la fête! La population affichait d'ailleurs un air mi-figue mi-raisin à cette annonce, comme si elle cherchait à se convaincre elle-même de la réalité de l'événement. Un repas aussi grand en temps de guerre, quelle idée!

Il fallait pourtant admettre qu'en matière de réserves alimentaires l'officier avait fait des merveilles. Certes on ne mangeait que du pain, des céréales et des racines avec un peu de vinaigre coupé à l'eau pour faire le vin, mais tout de même! Les ventres étaient remplis et c'était l'important… Pourtant, alors qu'il observait un groupe d'ouvriers occupés à creuser la terre, le jeune Kev vint le trouver, penaud.


-"Capitaine... ELLE veut vous voir..."

D'un doigt tremblant il pointa la cabane de la sorcière à laquelle Friedrich se rendit peu après. Il toqua.

-"Entrez, petit soldat!"

L'intérieur semblait s'être téléporté de son ancienne bâtisse près des bois. En un temps record tout s'était retrouvé sale et couvert de poussière. Son four était devenu un fourneau ardent vomissant des flammes. Alors qu'il se perdait dans la contemplation des langues ardentes, la forme bossue et hideuse de la femme se jeta devant lui, un paquet à la main.

-"J'ai été plus rapide que prévu! Hahaha! A mon âge on ne perd pas de temps, je crois!"

Elle déballa la lame du linge et, sur le coup, notre héros ne vit pas de différence. Une observation plus attentive du médaillon en forme de lame entourée de ronces, le symbole d'Erika Loft, lui permit de voir qu'il avait changé.

-"J'ai forgé la rune dessus, elle passera inaperçue aux yeux des profanes. Mais évitez de la montrer aux nains tout de même."

Elle se frottait les mains en souriant de ses gencives édentées. Le spectacle était répugnant mais la joie pouvait l'emporter sur le dégoût du capitaine. Enfin il l'avait, son arme magique.

Somme toute le travail était beau et réussi. Le banquet pouvait alors commencer dans la bonne humeur la plus absolue. Poigno ferait un effort pour venir et la compagnie d'aventuriers de même. Seul Arianna ferait la tête mais elle promit de finir ses pansements et de passer prendre un peu de soupe et de vin. Le soir serait à la fête, la suite...

Désolé, pas max d'inspi… Je te laisse RP le banquet, c'est ton moment après tout! Ensuite… Ce sera les derniers préparatifs et la Bataille.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Friedrich Hadler
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par Friedrich Hadler »

Friedrich s’était attendu à ce que le moment de rechercher son épée arrive. Pourtant, il n’était nullement pressé de la retrouver. C’était un peu comme si on lui disait qu’il allait retrouver une de ses connaissances, mais mutilée. D’autant plus que la récupération de l’arme impliquait de se retrouver de nouveau en tête à tête avec la sorcière. Des instants des plus déplaisants. La magie… La magie ! Il l’avait vu faire tant de choses impossibles, contre nature. Maintenir l’esprit d’un humain dans un corps de fer durant des siècles, incinérer vivants des dizaines de skavens en quelques secondes, massacrer et terrifier des cruels hommes-bêtes,...

Ces pouvoirs dépassaient de loin la compréhension et l’entendement de notre héros. Même utilisés par la jolie magicienne rousse des Collèges, ils lui insufflaient une répugnance innée, et pire encore, une peur viscérale. Tout ce qu’il avait vu, il aurait aimé l’oublier, se dire que ce n’était que de mauvais rêves, qu’un conte pour enfant, que cela n’existait pas.

Hélas, en tant que commandant, il n’avait pas le choix, et devait prendre en compte les réalités, aussi dures fussent-elles. Jusqu’à présent, la magie lui avait été d’un grand secours. Elle avait permis de réaliser des exploits impossibles l’épée à la main. Pour un guerrier honorable comme l’était Hadler, c’était presque tricher que de recourir à ces pouvoirs. Comment un combattant, fut-il le meilleur, pouvait-il résister à cela ? Quels étaient les chances d’un épéiste face à une vague de flammes invoquée à distance ? Seule la chance pouvait sauver ceux qui faisaient face à une telle puissance, et la chance se fichait bien de l’honneur et du mérite.

C’est donc le cœur lourd d’appréhension que le capitaine remercia Kev le messager d’une voix blanche, puis se rendit à la nouvelle cabane de la sorcière. Il toqua timidement à la porte, tandis que déjà, ses dents se serraient et ses poils se hérissaient par anticipation. L’intérieur de la maison n’avait que peu changé, il était toujours aussi terrifiant, on aurait presque dit que cela était à dessein.

Concentré pour garder son sang froid, le militaire salua la vieille femme et écouta ce qu’elle avait à lui dire. Avec anxiété, il examina le travail effectué sur Devoir. Il fut agréablement surpris de constater la discrétion de la rune. A première vue, il semblait impossible de dire que l’arme était magique. Malheureusement, cela était au prix d’une dégradation du symbole d’Erika Loft, ce qui lui fit l’effet d’un pincement au cœur, tant le cadeau de la jeune fille avait de l’importance à ses yeux. Il répondit :


–Madame, je vous sais gré de vos efforts : vous avez fait là un admirable travail. Je suis sûr que des gens seraient prêts à tuer pour obtenir une telle arme. Je ne vous mentirai pas, ce n’était pas mon cas. Pour tout vous dire, en temps normal, j’aurais refusé votre offre, si généreuse soit-elle. Devoir est spéciale pour moi, la modifier de manière illégale, en touchant au blason de surcroît, m’a coûté beaucoup…

Toutefois, la seule récompense qui comptera à mes yeux sera les vies que cette lame sauvera. Et pour cela, je ne saurais jamais assez vous remercier. Oui, maintenant, à moi de faire en sorte que cela en ait valu la peine.


Le capitaine s’inclina devant la vieille femme et prit congé. Il aurait l’occasion de tester l’efficacité de la nouvelle mouture de son arme bien assez tôt. En attendant, il avait un banquet à finir d’organiser.

Certains pensaient que l’idée n’était pas forcément la bienvenue, mais ceux-ci n’avaient sans doute jamais connu le feu. Pour un militaire, et surtout un militaire ostlandais, chaque combat, chaque garde, chaque marche pouvait être la dernière. Même les endroits les plus sûrs de la province n’étaient la garantie de rien, Krir en était le triste exemple vivant, tué dans les murs mêmes de Salkalten dans une patrouille anodine. Friedrich Hadler savait bien tout cela. Il avait trop combattu, vu trop d’hommes mourir pour l’ignorer.

Aujourd’hui, il vivait les derniers instants avant sa première bataille en tant que commandant d’une force. Qui mourrait ? Qui passerait la semaine ? Il n’en savait rien. Survivrait-il lui-même ? Rien n’était moins certain. Mais cette expérience lui avait appris une chose : quitte à passer des derniers instants, autant que ceux-ci soient heureux. Se morfondre sur la difficulté de la tâche à venir, tenter de conserver un sérieux rigoureux, cela était inutile. Autant offrir à ces morts en sursis de derniers souvenirs heureux, pour qu’ils puissent se dire au moment fatidique « nous avons vécu » et que l’on se souvienne d’eux sous leur meilleur jour.

Oui, en vérité, c’était LE meilleur moment pour fêter. Ne disait-on pas qu’il était plus intense de vivre quelque chose comme si c’était la dernière fois, comme s’il ne restait qu’une journée à vivre ?

La fin d’après-midi arriva, et avec elle le banquet commença. Le capitaine Hadler n’avait pas fait les choses à moitié, et lui-même comptait en profiter à fond. Pas plus que les autres, il ne savait s’il passerait la semaine.

De grands feux avaient été installés un peu partout, autour desquels s’affairaient musiciens, danseurs et jongleurs. Les vieux et les conteurs avaient assemblé autour d’eux des auditoires et racontaient les anecdotes d’antan ou les histoires drôles, épiques, romantiques ou tristes.

Les soldats qui n’étaient pas de garde organisèrent eux quelques exhibitions de combat à l’épée (d’entraînement bien sûr) ou en formation. Friedrich prit personnellement part à ces démonstrations, tentant de montrer la mesure de son talent.

Mais ce n’était pas tout : outre les démonstrations de combat, il y avait les traditionnels jeux de fêtes de village : lutte, jeux de force comme les bras de fer et le tir à la corde, jeux d’adresse variés, comme le tir à l’arc, l’arquebuse ou l’arbalète, la fronde, le chamboule-tout, les quilles, le jeu du fer à cheval,… L’avantage de la plupart de ces jeux était qu’ils permettaient aussi de s’entraîner de manière ludique, et de montrer à ceux qui n’en avaient pas l’occasion ce que faisaient les militaires, notamment les femmes et enfants.

Il y avait aussi des jeux plus calmes, comme les grandes planches de bois avec des circuits à réaliser ou des trous, ou le jeu des palets, ou encore des jeux de société, de cartes ou de dés. Tout le monde pouvait participer, sans distinction de sexe, d’âge ou de richesse : tout était gratuit.

Les gens s’étaient mis sur leur trente-et-un, ils avaient sorti leurs beaux atours. Les grandes tables qui avaient été montées regorgeaient de victuailles certes simples, mais toujours plaisantes : du pain, des fruits et légumes et de l’alcool ou des jus de fruits à volonté !

L’on riait, l’on chantait, l’on dansait. Parfois même on se battait un peu, mais en ce cas, la milice intervenait vite pour séparer les fêtards un peu trop arrosés et les faire décuver à l’écart.

La fête dura des heures, et le capitaine ne se départit pas de son sourire. C’était rare, peut-être la première depuis qu’il était arrivé à Col-de-Ferlangen, mais il était vraiment détendu. Se contenant de vivre l’instant présent, de le savourer sans penser au lendemain, il se prit à aimer cette bourgade. Oui, ce n’était plus une simple mission à accomplir, des innocents sans noms et sans histoire à sauver. C’était le fougueux Tomas et sa belle Elsa, les deux tourtereaux qui dansaient et se bécotaient au coin du feu, ayant enfin osé s’avouer leurs sentiments alors que ça faisait des semaines qu’ils se tournaient autour. C’était le vieux Falder et ses histoires de jeunesse, comme ce cochon qu’il avait placé dans la chambre de sa cousine lors de son mariage. C’était Ygrit et sa chance insolente aux dés, et Franz la déveine qui se faisait plumer mais toujours avec le sourire. C’était Jolène la trouvère, d’origine bretonnienne, ses doigts de fée volant sur son luth et sa voix d’or enchantant la nuit. C’était Helmut le grincheux, qui buvait comme un trou en se plaignant à qui voulait l’entendre que « les fêtes ce n’était pas pour lui », et avait pourtant un sourire aux lèvres lorsqu’il oubliait de faire le mécontent.

Il y avait aussi ceux dont la présence avaient illuminé la soirée de notre héros. Des gens qui comptaient beaucoup à ses yeux. Son meilleur ami, Poigno Ertezi, était au premier rang de ceux-là bien sûr : ils avaient bu, ri, festoyé ensemble presque toute la soirée. Les aventuriers, eux aussi, avaient plus que profité de l’occasion : l’elfe avait tiré quelques flèches, l’ogre s’était gavé, le nain avait bu, le ranger s’était vanté, le barbare avait beaucoup hésité puis s’était approché de quelques filles, écarlate. Hé, ils étaient des héros, autant en profiter ! Et plus d’une fois, la boisson aidant, Friedrich avait jeté un regard en coin à la magicienne rousse. Ah, si seulement elle n’avait pas été mage ! Finalement, encouragé par un Poigno rieur qui se moquait gentiment de lui et le poussa dans le dos pour l’obliger à y aller, le capitaine osa lui demander une danse en bégayant un peu, le pourpre lui montant aux joues. Que c’était curieux : il n’avait pas peur d’aller se battre, mais pour demander à une jolie fille qui lui plaisait de danser, il était presque pétrifié. Il était piètre danseur, mais avec l’alcool et beaucoup de bonne volonté, il espérait qu’il ne lui marcherait pas trop sur les pieds et qu’elle s’amuserait aussi.

La fin de la soirée vit une Arianna Strauss gratifier de sa présence le banquet, pour le plus grand bonheur de notre héros. Friedrich, qui connaissait sa valeur l’arme à la main, lui proposa une petite démonstration avec des armes d’entraînement. A part peut-être Poigno, qui était encore en convalescence, il n’y avait pas son égal dans tout le village ! Ce serait un spectacle mémorable que cet affrontement, heureusement pour du beurre…

C’est le cœur léger, le ventre bien rempli et l’esprit heureux que le capitaine alla se coucher. Il dormit bien cette nuit là. Même Chester, qui avait bien mangé, ne le dérangea pas trop. La boule de poils se contenta de dormir sur lui.

Personne ne se couchera en ayant faim ou soif aujourd’hui : les victuailles et la boisson, quoique simples, sont en abondance pour satisfaire tous les ventres.

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Pas de froid qui tienne ! Les grands feux réchauffent les corps, tandis que les belles gens, la musique et les chants font de même avec les cœurs.

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Tout le monde s’amuse. Enfants comme adultes ont moult jeux pour s’occuper.

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Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par [MJ] Le Djinn »

Au vingt-neuvième jour, peu après la fin de ce banquet incroyable qui avait redonné l'espoir aux habitants de Col-de-Ferlangen, on se préparait au combat. Dans la forêt les tambours étaient plus nombreux et plus brutaux que jamais, bien que personne n'aurait cru cela possible. Aux heures importantes, comme le zénith, le lever ou le coucher du soleil on aurait même pu jurer que le sol tremblait et que l'air se déchirait tant les battements étaient puissants. De lourdes invocations évoquées dans un langage guttural fendaient la forêt pour atteindre les remparts, démoralisant les défenseurs qui n'avaient rien d'autre à faire qu'écouter cette musique infernale.

Les sons dissonants pénétraient jusque dans la tente de commandement du capitaine Hadler, perturbant le pauvre Chester qui n'en pouvaient plus de trouver un coin sur lequel dormir. Sur une table un plan complet de Col-de-Ferlangen et de ses défenses était étendu. En face, la forêt, verte, sombre et immense. L'attaque aurait lieu le lendemain soir, la chose était garantie, il ne restait donc plus beaucoup de temps pour prendre les décisions ultimes. Et c'était Poigno qui venait ici aujourd'hui pour en discuter d'ailleurs. Il ne faudrait pas attendre le lendemain pour choisir où placer les troupes, non! Il faudrait le faire le jour-même. Evidemment, en tant que sergent, l'ami Ertezi, encore en convalescence, ne pourrait que mener des troupes et pas décider du plan de bataille globale. Il entra encore parcouru de bandages mais le tabard repassé et recousu, avec une allure presque fière.


-"Salutations, mon capitaine. Sergent Ertezi présent pour le rapport."

C'était bien protocolaire, surtout qu'entre eux ils se nommaient par leurs prénoms, mais l'estalien y tenait, ne serait-ce que pour les soldats en faction devant la tente en cette belle mâtinée.

-"Les miliciens semblent prêts à se battre mais beaucoup ont peur pour leurs familles qui les ont accompagnés. Nos hommes, les militaires d'Ostland, eux sont particulièrement motivés et rêvent d'en découdre. Quelques uns murmures néanmoins de peur au souvenir des "monstres-loups" qui ont déchiré leurs compagnons. Je suggère que s'ils se montrent à nouveau nous nous chargions d'eux en priorité, leur présence pourrait avoir un effet dévastateur sur le moral des troupes.

Les artilleurs sont en train de se mettre en place et préparent leurs machines. Les pièges sont quasiment prêts et cachés. On croirait qu'il n'y a rien ou presque! Nous attendons le plan de bataille."


Stricte, discipliné et prononcé pratiquement sans accent, tout cela était bien différent du Poigno habituel! Il avait sans doute répété et répété encore son discours pour se préparer en ce moment solennel. On entendait presque plus son accent chantant du Sud...
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Friedrich Hadler
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Re: [Friedrich] Le Phare dans la Forêt

Message par Friedrich Hadler »

Après la soirée festive de la veille, il était temps de se remettre au travail. La nuit des bêtes approchait dangereusement. Le lendemain au soir, déjà, l’attaque aurait lieu. Dans la tente du capitaine Hadler, l’heure était à la finalisation des derniers détails et à aux ultimes préparatifs. Les choses n’évolueraient plus dans les grandes largeurs, désormais, les forces en présence étaient presque fixées. Le seul ennui était qu’ils ignoraient tout du nombre de l’adversaire. Sa nature, elle, était moins mystérieuse. Confiant dans ses défenses et dans ses hommes, Friedrich Hadler se pencha sur les listes de chiffres qu’il avait griffonnées à côté de la table sur laquelle était disposée une grande carte représentant ses défenses, sur laquelle il avait disposé des petits symboles de bois représentant diverses unités. Le nouvel officier n’avait pas appris cela dans une école militaire. Il avait dû improviser avec les moyens du bord, tenté de faire « comme les autres », pour ce qu’il en avait vu. Il espérait qu’il serait à la hauteur. Au moins, il ne s’était pas senti dépassé par la tâche, c’était déjà ça, et se sentait même plutôt à l’aise. Etait-il doué pour la tactique pour autant ? C’était trop tôt pour le dire, mais la réponse viendrait bien assez vite. Pour l’instant, il fallait déjà accueillir son ami et discuter ce qui devait l’être.

-Repos sergent.

Appréciant la visite de son second en préalable à la transmission des ordres à tous les autres responsables d’unités, Hadler explicita la situation, en se basant sur les listes dont il disposait :

-Merci pour ce rapport. En préalable à l’élaboration de nos défenses, j’ai dressé ici un état des lieux complet de nos effectifs. Mieux vaut savoir exactement sur qui on peut compter avant de tirer des plans sur la comète.

Si l’on prend en compte les recrues qui terminent actuellement leur formation, les effectifs opérationnels dont nous disposerons demain au soir seront les suivants :

Au niveau des troupes régulières d’abord :
-73 épéistes avec bouclier, dont 7 sont malheureusement handicapés.
-38 piquiers, tous frais et dispos.
-26 arquebusiers, dotés d’un matériel flambant neuf.
-11 pisteurs, équipés d’arcs.

Au niveau des troupes d’élite et de l’artillerie :
-38 joueurs d’épée : les 8 laissés par le Comte Electeur, et les 30 que nous avons fait quérir en renfort.
-23 chevaliers pistoliers, qui seront toute la cavalerie dont nous disposerons.
-1 canon à répétition « Feu d’Enfer ».
-1 batterie de roquettes « Tonnerre de Feu ».

Au niveau des mercenaires et des miliciens :
-27 miliciens de la ville, dont 2 handicapés.
-30 épéistes mercenaires.
-40 piquiers mercenaires.
-60 arquebusiers mercenaires.
-40 mercenaires à arc long.

Ce à quoi il faut ajouter 200 ouvriers civils, en mesure de se battre uniquement si nécessaire, car non entraînés et non équipés comme des soldats.

Comme vous, j’ai toute confiance en nos soldats réguliers et en les troupes d’élite : ils rempliront leur mission. Les miliciens se battront courageusement pour leur ville et leurs familles, mais leur entraînement et leur équipement laissent à désirer, comme nous avons déjà pu le constater. Pour les mercenaires, le problème est inverse : ils ont l’équipement et le savoir-faire, mais c’est leur moral qui pourrait flancher si ça devient trop chaud. Au final, presque la moitié de nos effectifs sont des mercenaires.


Le capitaine fit une pause pour rechercher dans ses documents une autre page, pour la suite de son exposé.

-Le terrain sera pour nous. Nous sommes en défense, c’est donc à l’ennemi de venir à nous, et nous nous y sommes préparés, d’autant qu’on sait de là où il viendra, la forêt, et là où il voudra aller : dans un premier temps nous massacrer, et ensuite sur la ville.

Le réseau défensif complet sera finalisé avant la bataille. Il se compose de 518 mètres de fossés garnis de pieux formant un double rideau défensif sur la plaine entre la forêt et Col-de-Ferlangen. Le deuxième rideau se resserre pour permettre une défense malgré des pertes sur le 1er, le cas échéant, et il a été étendu spécialement pour protéger au mieux les flancs.

8 tours renforcées, elles mêmes ceintes sur 3 côtés de fossés garnis de pieux, constitueront les points forts du dispositif et de parfaites plates-formes de tir protégées pour nos tireurs légers. De là-haut, ils pourront facilement et en relative sécurité faire pleuvoir la mort dans les rangs adverses sans risque d’atteindre les nôtres.

Deux plates formes d’artillerie spécialement conçues, lourdement défendues, et située quelques mètres à peine derrière le deuxième rideau, permettront à nos machines de faire pleuvoir la mort en continu, avec une vue idéale sur le champ de bataille et une protection maximale. Même en cas d’accident, cela n’impacterait que la plate-forme elle-même.

Enfin, le champ de bataille en amont des lignes sera truffé de fosses à pieux camouflées et placées aléatoirement, y compris sur les flancs pour les protéger de toute tentative de débordement par un groupe. Il y en aura 87 en tout. Nos hommes, ou au moins les chevaliers et les chefs d’unités, seront avertis de leurs emplacements exacts.

Un piège spécial, à l’explosif, sera disposé un peu en avant sous l’endroit où devrait avoir lieu le gros du combat, un point central stratégique qui devra être tenu à tout prix. Si cela s’avérait impossible et qu’il nous fallait nous replier au 2ème rideau, le dernier à partir ferait sauter le passage. L’explosion en elle-même ne changera probablement pas l’issue de la bataille, mais la déflagration et le choc devraient tuer les premières lignes adverses et nous laisser juste le temps nécessaire pour nous replier.


En disant cela, le capitaine sortit plusieurs schémas qu’il pointa du doigt pour illustrer son propos. Ils montraient avec exactitude les différentes défenses fixes construites.
Plan des défenses fixes avec distances

Légende :
Les traits noirs sont les fossés avec pieux.
Les carrés noirs sont les tours renforcées.
Les pentagones sont les plates-formes d’artillerie.
Des pièges s’étendent en avant des premières lignes et sur la droite et la gauche du schéma, ils ne sont pas représentés, et sont à bonne distance de la 1ère tranchée, pour permettre à la cavalerie un passage à revers si besoin.
Les traits bleus sont des fossés avec pieux, mais où un petit « pont » de bois amovible est placé au départ pour permettre aux alliés de passer (type patrouille, etc…), bien sûr enlevé lors du combat lorsque l’ennemi arrive. Ils sont laissés sur la 2ème tranchée pour permettre aux troupes d’éventuellement se replier, puis seront retirés une fois la retraite effectuée.

Image

Rappel du schéma d’une plate-forme d’artillerie :
Image


-Concernant nos adversaires, nous connaissons la plupart des troupes dont ils disposent, mais nous en ignorons hélas le nombre. On peut cependant s’attendre à ce qu’ils soient nombreux, voire en supériorité numérique. L’essentiel de leurs forces devrait être constitué d’hommes-bêtes de type ungor, gor et bestigor. Nous avons pu voir que des chaotiques humains ont rejoint leurs rangs, peut-être y aura-t-il même quelques guerriers du chaos vestiges de la Tempête, mais j’en doute, ou alors seulement une petite élite, car ça voudrait dire que ces lâches auraient fui et se seraient terré des années durant. Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’ils auront des monstres : ces loups semi-humains qui se régénéraient, mais aussi des chiens du chaos et même des harpies, à ce qu’on en soupçonne. Il y aura peut-être aussi plus gros : la présence de géants ou de minotaures est possible.

Et oui, je suis d’accord, il faudra prioriser les monstres dans nos tirs, afin de s’en débarrasser au plus vite et d’éviter qu’elle ne puisse faire un carnage au contact. Les hordes d’hommes-bêtes humanoïdes sont aussi dangereuses, mais elles sont moins impressionnantes, et il faut préserver le moral de nos hommes.


Concernant le plan de bataille, celui-ci était simple, bien qu’un peu plus poussé que l’ébauche qu’il avait présentée au Comte Electeur Valmir von Raukov.

-Mon plan est simple : tenir en utilisant nos positions défensives, empêcher l’ennemi de passer. L’infanterie tiendra le long de la tranchée. Il ne sera pas aisé, même pour des centigors, de franchir un fossé de plus d’un mètre de large, garni de pieux acérés. Avec un groupe déterminés à ne pas lâcher un pouce de terrain derrière, ce sera même impossible. Des piquiers seront idéals pour repousser les tentatives les plus hardies, tandis que des combattants de mêlée se chargeront de cueillir ceux qui auraient réussi à passer. Ils auront l’avantage de défendre une position avantageuse et facile.

L’ouverture centrale cristallisera sans doute les combats les plus violents. Un corridor de 10 mètres de large entre deux tours entourées de tranchées à pieux, seul passage facile. Il faudra tenir cet endroit. Un mur de piques pourra sans doute dans un premier temps canaliser la violence d’une charge brutale et frontale. Puis, ce sera aux joueurs d’épée et aux épéistes de tenir ce lieu stratégique. C’est là que je concentrerai les soldats de métier, même si je mettrai des hommes capables sur chaque flanc également.

Globalement, pour les corps-à-corps, les épéistes se chargeront d’affronter la piétaille adverse et leurs troupes de taille pas trop imposante. Les joueurs d’épée apporteront un plus contre l’élite et une force de frappe supérieure. Les piquiers, par groupe, se chargeront de repousser et de tenir à distance les éventuelles grandes bêtes qui n’auraient pas été tuées par les tirs. Les soldats de métier seront principalement au centre, plus un groupe sur chaque flanc pour épauler les mercenaires « au cas où ». Les mercenaires seront surtout sur la défense des tranchées, donc les flancs, qui devrait être plus simple.

L’artillerie sera en feu continu, sur les cibles les plus faciles, prioritairement les monstres. Les plates-formes seront protégées par les soldats handicapés qui peuvent moins facilement se déplacer, ainsi que par quelques troupes supplémentaires.

Depuis les tours, nos redoutables arquebusiers feront pleuvoir une pluie de métal en tir direct. La puissance de leurs armes à feu devrait permettre de neutraliser la plupart des menaces. Leur position sera idéale, leurs tirs seront faciles et ils seront relativement bien protégés des tirs adverses, ainsi que d’une éventuelle attaque aérienne ou terrestre. Ils seront nombreux sur chaque tour, et privilégieront les cibles monstrueuses ou, exceptionnellement, les dangers immédiats, par exemple, tirer sur une nuée de harpie pour les décimer si elles font mine de les charger.

Les archers, eux, seront disposés derrière les combattants de mêlée de première ligne. Leur capacité de tir indirect, par-dessus les premières lignes, et leur mobilité, permettra de maintenir une pression constante sur la masse derrière les premières lignes ennemies, de viser éventuellement les grandes cibles qui dépasseraient des premiers rangs pour les cribler de tirs directs, et de clouer sur place par un déluge de flèches toute incursion dans l’entre-deux-tranchées. En temps normal, ils devront couvrir leurs alliés contre toute éventuelle menace, et faire un tir continu sur les archers adverses. Ils pourront en désespoir de cause constituer une réserve de tireurs si par malheur les arquebusiers subissent trop de pertes.

En cas d’échec des premières lignes, je donnerai un signal sonore et visuel par des cornes et des drapeaux. On se repliera alors sur la 2ème ligne que l’on tiendra coûte que coûte. Les archers, les plus proches de la 2ème ligne et les plus mobiles, se replieront en ouvrant le feu pour couvrir les autres. Les arquebusiers déjà en place dans les 2èmes tours feront de même, à ceci-près qu’ils n’auront pas à se déplacer. Les chevaliers pourront éventuellement charger pour couvrir cette retraite par un mouvement en tenaille dans l’entre-tranchées, puis se replier. Si l’on est obligés de se replier, l’explosion du piège explosif devrait surprendre l’ennemi, faucher ses premières lignes et nous laisser le temps de rejoindre la 2ème tranchée.

Les plates-formes d’artillerie, situées au-delà des 2èmes lignes, seront toujours opérationnelles. Il faudra maintenir leur tir le plus longtemps possible.

Des réserves, constituées des miliciens valides (les handicapés étant à la défense fixe des plates-formes), seront situées derrière la 2ème ligne, un peu en arrière des plates-formes d’artillerie, prêtes à être mobilisées si besoin. Les chevaliers attendront également en arrière, sir les flancs, prêts à saisir toute opportunité ou à répondre à un besoin.

En désespoir de cause, si nous étions massacrés ou débordés, il faudra que les ouvriers soient prêts à se défendre et à défendre le reste des civils. La ville sera de toute façon barricadée, à part par un seul point d’entrée, nul ne devra y accéder. Il n’est pas question que le combat s’y déroule, ça tournerait au massacre parmi les civils.


Le capitaine sentait déjà poindre l’excitation de la bataille. En général, il n’aimait pas cette sensation, qu’il avait cependant rarement pu anticiper. Cette fois-ci, ce serait différent. Il menait presque une croisade contre un mal absolu. Sa cause était juste, et il n’avait pas d’autre choix que de gagner. Chaque adversaire massacré serait une menace de moins pour l’humanité. Il avait hâte d’en découdre.
Recrutements et actions aux jours 28, 29 et 30 :

Continuation du recrutement à flux tendu, soit 6 piquiers et 6 épéistes.

150 hommes placés aux tranchées et aux épieux, de manière à creuser et à garnir de piques 75m de fossés par jour.

10 personnes pendant à la construction du piège explosif camouflé un peu en avant entre les 2 tours centrales de la 1ère ligne de défense.

Tout le reste, y compris les civils, employés à barricader et à fortifier totalement la ville. Il ne faut pas qu’on puisse y accéder.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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