[Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Cette province désolée au climat inhospitalier est en partie couverte par la forêt de Drakwald. Les soldats de la région vénèrent davantage Ulric que Sigmar. La capitale du Graf Tobringer n'est autre que Middenheim, la Cité du Loup Blanc.

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[MJ] Le Faussaire
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[Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par [MJ] Le Faussaire »

<< Vanité des vanités, dit le Faux-prêcheur, vanité des vanités ! Tout est vanité.
Que gagne l'homme à tout le travail qu'il accomplit sous le soleil ?
Une génération s'en va, une autre vient, mais la terre reste à jamais gâtée.
Le soleil se lève, et le soleil se couche, et se hâte à l'endroit où il se lève.
Les vents soufflent vers le Sud et tournent au Nord ;
Des vents qui tournent et tournent, et en circuit les vents reviennent.
Toutes les effluves se jettent dans la mer, mais celle-ci n'est pas pleine ;
à l'endroit où les ruisseaux coulent, là ils coulent à nouveau.
Toutes les choses sont pleines de lassitude ; des choses qu'un homme ne peut pas prononcer ;
Des yeux qui ne se contentent pas de voir, des oreilles pas faites pour entendre.

Ce qui a été, sera, et ce qui a été fait, sera fait, car il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
>>

Mensonge. Aucun souvenir des choses passées, et aucun souvenir des choses à venir ne sera parmi ceux qui viendront après... Si l'on échoue.

Recueils et Questions, chapitre I [interdit au public]




31 Kaldezeit 2529, Altdorf, Reikland
Image
Les cloches sonnent, sept fois. Doucement, le lit qui tremble, la peau qui tend, le ventre qui grince. L'encens coule, le tissu gratte, le cuir rumine. Une autre page se tourne, vierge et réprimée. Aujourd'hui, c'est Festag, Jour de fête, jour de prière. De là-haut, Il attend.
Les cloches sonnent. huit fois. Déjà le bruit des pas, les cris des chantres, l'odeur du sel. En bas, les pèlerins se pressent, les heaumes se dressent, les têtes se baissent. En haut, le Divin Empereur veille, du parvis au plafond, des statues aux fresques. De là-haut, Il regarde, couronné d'or.
Les cloches sonnent, neuf fois. Les diacres s'avancent, les chants s'élèvent, les fers s'élancent, en Son Nom. Aujourd'hui c'est Festag, jour des Dieux...

***
Dans le cloitre réservé au culte, l'ordre est de mise. Aucune jambe qui traîne, aucun vitrail trouble, aucune idée folle. Les armures sont lustrées, les armes rangées. Dehors comme dedans, les moutons sont bien gardés. Il le faut, depuis les déconvenues d'antan.

- " QUEL EST VOTRE EMPEREUR ?" , beugle le glabre. Et le tonnerre répond.
- " ET QUELLE EST SON IMAGE ?", reprend le sourd. Et la foudre claque.
- " ET QUEL EST SON NOM DANS LES CIEUX ?", s'étonne le prêtre. Et la gorge résonne.
- "ALORS, A QUI DEVONS-NOUS ALLÉGEANCE ?!", demande le grand-maître. Et le sang parle, plus que les mots.

Seuls les ordres et les représentants de Sa Sainteté ont le droit à ces lieux reclus, où peu de gens surviennent, et moins encore s'échappent. Tout est en pierre de taille, en dorures, en gravures plaquées de bronze et d'ocre, de nacre et de marbre, constellé de noms. Cœur Flamboyant, Marteau d'Argent, Flamme Céleste, Lames de Bronze,... Nombreux sont ceux qui ont donnés leur nom à Son Service. Plus encore sont ceux qui ont versés leur sang en Son Nom. Quelque part, sur une immense paroi, des noms couvert d'or et de gloire sont inscrit dans la roche : Manfred von Hinderstern, Johann Helstrum, Viktor von Helmgart,... Des inconnus aux actions reconnues. Sur cette paroi, une seule ligne vide, un seul écart. A cet endroit l'on devine un "LuII..." et rien de plus.

Quelque part, sur un maigre carrelage, un corps couvert de tares s'inscrit dans le sang, et rien de plus.

- "Gondeghissel. Levez-vous, vous êtes attendue. Lavez-vous, avez-vous entendu ?"

Une grande bassine, tiède et trouble, trône sous un coussin de bois. Une robe, rouge et ocre, siège sur des épaules musclées. Un regard, dur et froid, siège sous un front troublé. L'eau tiède frémit au contact de l'air, le bois se perle à chaque remou. L'hiver est proche, très proche. Les campagnes sont finies, les récoltes terminées, la neige va bientôt tomber. La Grande Heure arrive, l'heure des sots, l'heure du froid... L'heure du Loup.

- "Hâtez-vous, et amenez vos affaires. Vous quittez les lieux séant."
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Tétradie Gondeghissel
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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par Tétradie Gondeghissel »

Par la fenêtre d'une large cellule les rayons du soleil filtraient comme autant de petits faisceaux frappant les yeux des novices du dortoir. Personne n'aimait se lever tôt, même pas les petites religieuses, Sigmar pourtant requérait leur service durant Festag, comme tous les autres jours par ailleurs. Tétradie émergea d'un long sommeil réparateur et s'étira tel un chat, la bouche encore pâteuse de la déshydratation nocturne et le dos endolori par le lit inconfortable du dortoir aux apprenties. Un petit mal de tête la tourmentait et elle s'en massa le front, ce qui ne manqua pas de faire réagir Béate, laquelle dormait dans le lit d'à côté.

-"Toujours ces douleurs du matin? Je te dis que tu dois cauchemarder."

Tétradie tourna la tête vers sa coreligionnaire et lui lança avec un sourire affecté:

-"Ne t'inquiète pas va, ça ira mieux après le repas."

Ce qui ne l'empêcha pas de penser intérieurement que "Si tu pouvais moins ronfler la nuit ça m'arrangerait aussi, grosse vache." Elle se pinça ensuite la lèvre pour avoir pensé de telles choses! Béate n'y pouvait rien, comment le lui reprocher? Au loin une surveillante houspillait déjà les futures nonnes qui ne vêtaient pas assez vite l'habit religieux.

-"Tiens, d'après toi qui va se coltiner la prière du matin?"

Une dénommée Agnès qui finissait d'enfiler sa robe, la persifla depuis la rangée de lits d'en face.

-"Lesquelles. On est Festag, c'est triple service! T'es pas réveillée, je me trompe?"

Les deux jeunes femmes s'échangèrent des regards lourds de sous-entendu, laissant Tétradie lever les yeux au ciel. Novice avancée, d'un âge de quelques années supérieures aux deux ronchonnes, elle avait passé ce cap de l'adolescence et s'estimait désormais au-dessus des vacheries puériles. De plus sa formation d'exorciste s'ajoutant au reste des devoirs apostoliques ou contemplatifs, elle jouissait d'une petite aura. En d'autres termes, peu d'idiotes osaient la viser à coup de piques acérées. Remarquez que cela n'empêchait pas les pionnes de dortoir de lui mettre sa raclée au passage. Justement, Sœur Karolina arrivait avec force et fracas.

-"Par Ghal Maraz, allez vous finir par bouger oui? Les prêtres attendent!"

Sans tarder, les trois bavardes enfilent leurs souliers et se hâtent vers la salle commune pour préparer le repas des hommes. Il est relativement tard par rapport aux heures d'été, mais l'hiver arrive et le soleil se lève tard, comme les dieux l'ont voulu. Tâche tout de même aux novices de préparer le petit déjeuner des religieux confirmés, le tout dans le silence uniquement rompu par la lecture assidue d'un chapitre des Testaments ou des Admonitions, quoique certaines fois Les Confessions est un ouvrage autorisé. Un tas de petites nonnes se presse alors autour du tableau des offices, bientôt rejoint par une floppée de novices masculins avec le même objectif. Sur ce grand tableau de bois, haut de quatre mètres et situé dans le cloître concomitant aux dortoirs, l'abbé et l'abbesse placent chaque matin avant tout le monde les tâches dévolues à chacun tout au long de la journée. Agnès, plus grande que ses consœurs et destinée à la tâche guerrière, aide à faire le tri.

-"Tétradie, aujourd'hui tu tranches les jambons, Béate tu lis, oh non j'me tape la découpe du pain, j'en ai marre. Franziska j'crois que tu lis, Helmina t'es..."

"Les jambons? Bon, ça aurait pu être le pétrissage du pain!" songea la concernée en fonçant vers les cuisines. Tout devait être prêt avant neuf heures du matin, heure à laquelle les moines finiraient les matinales et mangeraient un morceau avant d'ouvrir aux pèlerins. Tétradie eut un frisson en pensant aux claques qui allaient voler si, comme la semaine dernière, elle ne finissait pas la tâche dans les temps. En passant sous le porche de la cuisine, les odeurs d'oignons et de poireaux lui prirent les yeux. Les hommes étaient déjà au travail et l'air s'emplissait de particules irritantes ainsi que de la fumée des trois cheminées qu'il faudrait décidément ramoner.
Derechef elle attrapa un large couteau à viande et un jambon salé dans un tonneau. La pièce était d'importance et d'une qualité remarquable, ramenée tout juste du Mootland où des fermiers haflings avaient nourri le cochon dans de belles prairies vertes. "De belles prairies vertes... A quoi ça ressemble?"

Le lourd jambon dans une main, le hachoir dans l'autre, elle se posa sur la table de travail attitrée à sa tâche. A son côté droit le novice Begignus éminçait de l'ail tandis qu'à sa gauche Agnès ne tarda pas à s'asseoir avec du pain et une scie. Debout derrière un oratoire, Helmina ouvrait les lourds Testaments et retirait le marque-page pour commencer sa lecture sous la surveillance constante des deux surveillantes Frieda et Karolina ainsi que des frères confirmés Ulricht et Ernest.
Une demi-heure se déroula dans ce silence percé de litanies pieuses. Le noviciat travaillait dur et les bras commençaient à fatiguer. les surveillant relâchèrent quelque peu leur vigilance détournèrent les yeux pour se perdre dans leurs propres réflexions. D'un côté Agnès s'acharnait sur un pain trop vieux et sec, de l'autre Begignus pleurait à chaudes larmes car on venait de déposer un tas d'oignons tranchés près de lui. "Ni vu, ni connu." Tétradie attrapa un morceau de jambon et l'enfourna en une bouchée, sans que personne ne le voit. Le goût était une merveille, la viande fondait en bouche sans même qu'on ait besoin de la mâcher. Une saveur digne de Sigmar lui-même, qui consommait sûrement bien des jambons en son temps, pour garder sa puissance!

Bientôt Helmina échangea de place avec le jeune Franz, âgé de seulement treize ans et qui avait besoin d'un tabouret pour lire, puis d'Alexander, qui se destinait totalement à la prière et dont la voix chaude donnait des pensées peu sigmarites à nombre de jeunes filles des couvents intérieurs d'Altdorf. Une fin parfaite pour achever une heure de dure labeur! A présent les novices pouvaient boire un peu, de cette bière légère qui ne rendait pas saoul, puis aller livrer les aliments tranchés et préparés aux cuisines supérieures, qui se chargeraient ensuite de servir à qui de droit. Pour toute collation les novices avaient le droit de prendre quelques fruits, un bol de soupe préparé en même temps que le reste ainsi qu'une belle miche de pains. Il faudrait prendre des forces car viendrait ensuite les prières du jour, processions mineures et aident aux pèlerins et nécessiteux, avec sans doute des nonnes de Shallya. Pourtant, une fois le repas avalé toujours dans le silence, Tétradie brisa la colonne blanche qui se formait au-dehors pour partir à la hâte vers l'aile Est du temple. "Allez ma vieille, faut se dépêcher! Je peux pas croire que j'ai mis si longtemps à boire la sou..."


Un violent choc l'amena derechef en arrière. La surveillante Karolina venait de l'attraper par le capuchon pour la maintenir sur place.

-"Gondeghissel! On oublie ses devoirs envers Sigmar? Où allez-vous comme ça?"

-"C'est que nous sommes Festag, supérieure, et je dois..."

Un éclair de réalisation traversa l'esprit de la religieuse qui la relâcha sans faire d'histoire.

-"Oui, j'avais oublié... Ne tardez pas, Sigmar vous garde."

"Comment tu peux oublier que je suis dans l'ordre, grognasse?! C'est au minimum deux fois par semaine!" songea la concernée en courant presque à travers les couloirs. Elle parcourut bientôt un dédale de marbre, de pierre, d'or et d'acier avant d'arriver à une aile gardée par des hommes en haillons, portant pourtant fièrement le marteau à deux queues comme arme. Les yeux cernés, le crâne rasé, ils se poussèrent pour laisser passer la demoiselle, sans mot dire, un sourire de salutations aux lèvres.
Le lieu dans lequel Tétradie pénétra était froid, dur mais indéniablement saint. Avec ces noms gravés d'or et entourés de gloire suite à mille exploits pieux ou militaires, souvent les deux. Au fond de la salle, elle reconnue la haute et grande silhouette qui la toisait alors qu'elle entrait, baignée dans la lumière naissante colorée du grand vitrail représentant Sigmar couronné dans toute son incandescente splendeur. La silhouette en aube lorgna vers un sablier presque écoulé.


-"Tu es pile à l'heure, Tétradie. Sigmar ne mérite-t-il pas que tu arrives en avance?"

Un peu rouge de honte, Tétradie murmura:

-"Oui, mais je..."

-"Je ne veux aucune excuse. La diligence est la première des vertus et notre sérieux est la meilleure arme contre l'Ennemi."

-"Pardonnez ma frivolité, mon père..."

-"Je pardonne, Tétradie, mais Sigmar le fera-t-il? Mais assez bavassé, en l'état tu offenses Sa patience, commençons."

Il était plus que temps. La jeune femme retira le haut de sa robe, la faisant tomber de ses épaules et ne gardant que le bas sous la ceinture à l'aine, révélant son torse et son ventre nus. A l'intérieur du vêtement, accroché à la ceinture dans le bas du dos, elle tira un chat à neuf queues aux nœuds déjà noués. Pour ne pas faciliter le travail du Seigneur des Mouches, il avait été changé à la dernière séance et restait donc à inaugurer. Erich von Nuln se poussa sur le côté, près de la bassine d'eau amenée pour l'occasion par un serviteur. Il ne restait plus rien que Tétradie et la figure de Sigmar. Tétradie observa son corps si jeune et pourtant déjà parcouru de trous, de cicatrices anciennes ou récentes. Un dernier coup d'œil à son mentor. Aucune concupiscence dans son regard, aucun attrait pour son corps de damoiselle, juste la sévérité sigmarite, la foi inébranlable envers l'empereur devenu dieu et la volonté de guider son élève qui avait reçut la bénédiction du Dieu-Souverain. La fille leva alors la tête vers la figure éternelle gravée dans le marbre et le verre et dit distinctement:

-"J'ai pensé à mal de Sœur Béate."

-"Faute mineure."

D'un violent mouvement de l'épaule, Tétradie lança les lanières de cuir alourdi vers l'arrière. Les boules tressées fouettèrent sa chair avec un claquement sonique, faisant voler des gouttelettes de sang qui churent au sol. Un cri strident s'échappa des lèvres de la flagellante qui posa une main au sol. -"Sigmar, Sigmar, Sigmar..." Un deuxième coup claqua, plus haut, atteignant la base de la nuque. La douleur manqua de la jeter au sol. Le fouet était neuf et cela se sentait, il n'y avait aucun faux mouvement, aucun adoucissement dû à l'aiguisage. Les trous étaient nets et propres.

-"J'ai volé une tranche de jambon destiné aux supérieurs religieux en cuisine."

-"Faute majeure."

Ces erreurs là étaient plus difficiles. Tétradie se contorsionna en arrière, plongeant ses yeux vers le plafond doré alors que sa tignasse touchait presque le sol. "Expier mes fautes, prendre la douleur..." Les lames de cuir plongèrent sur son ventre, moissonnant la chair fragile, lacérant le nombril et les viandes tendres des hanches. Un jet de sang sur le côté souilla le carrelage blanc. Tétradie serra les dents. -"Sigmar, Sigmar, Sigmar..."

-"J'ai pensé à mal de Sœur Karolina."

-"Faute mineure."

Ce fût un soupir de semi-soulagement qui traversa les dents de la blessée. "Tenir, tenir. Sigmar pardonne tout, Sigmar pardonne les hommes." C'était reparti pour le dos donc, mais de l'autre main cette fois. Droitière, Tétradie ne s'infligea pas deux mais trois claques de la main gauche afin d'expier la faiblesse de son bras. Des sillons perpendiculaires se tracèrent dans sa peau et ses plaies les plus récentes menacèrent de se rouvrir. Son regard embué de larmes douloureuses se troublait et elle cherchait désespérément la silhouette du Plus Grand des Guerriers dans le nuage flou et aqueux voilait ses yeux.

-"Je ne suis pas arrivé en avance devant vous."

-"Faute majeure."

-"La vertu me rentrera dans les chairs, avec mon sang." Cette fois le bras gauche visait la poitrine, zone particulièrement sensible et punition adaptée. Car on était plus là dans le cadre d'une simple rémission des péchés des Hommes, mais bien d'apprentissage par la douleur. Les coussins de chair se percèrent bientôt de trous et Tétradie en hurla après avoir tenté en vain de s'en empêcher. -"Si Sigmar le veut, il m'entendra", pensa-t-elle en tombant vers le sol, ses genoux et ses mains la soutenant à peine.

- "Gondeghissel. Levez-vous, vous êtes attendue. Lavez-vous, avez-vous entendu ?"

Toujours les yeux embués elle se tourna vers la source du bruit, intriguée.

- "Hâtez-vous, et amenez vos affaires. Vous quittez les lieux séant."

Enfin..? Etait-ce enfin le jour qu'elle attendait? Avec difficulté elle se releva, sans soutient de son professeur qui lui apporta toutefois la bassine sur un coussin. La flagellante prit l'eau trouble dans ses mains et s'en trempa le visage, chassant les larmes et le sang giclé. Le monde lui parut alors plus clair, plus beau, plus compréhensible. -"Je souffre pour le monde et le monde souffre moins". L'eau pénétra alors ses blessures ouvertes et elle frémit de douleur. Le lavage faisait partie intégrante de l'exercice de flagellation, aussi prit-elle soin de ressentir la douleur de chaque plaie nettoyée, chaque goutte d'eau versée. Il faudrait demander à une sœur de lui recoudre les plus vilaines ouvertures, mais pour le moment quelques bandages suffiraient à ne pas salir la robe.

-"J'arrive."

Ces mots sortirent simplement, comme si elle avait été interrompue en train de réparer un meuble ou de repasser un linge. Pourtant sous les lourds pansements de lins, sa chair palpitait de chagrin. Le temps de passer au dortoir récupérer ses affaires personnelles et de nettoyer le chat de pénitence... Elle serait prête. Etait-ce donc enfin ce jour tant attendu, celui du départ?
Je suis le métal, Sigmar est le marteau.
--------------------------------------- Tétradie Gondeghissel, Voie de l'Exorciste
Profil: For 8 | End 10 | Hab 8 | Cha 8 | Int 8 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | FOI 9 | NA 1 | PV 60/60 | SAN 42
Lien vers la fiche: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_tetradie_gondeghissel

Equipement:
Arme:

Marteau à deux mains / 24 + 1d10 dégâts / 10 parade / Assommante, Lente, Percutante.

Armure:

Haubert: 11 armures, torse et bras / -2 ATT, PAR et HAB

Autres:

Bible de Sigmar
Fouet de pénitence
Médaillon à l'effigie de la Comète
Rations
Petite tente
Couverture
Miracles:
Mineurs:

Imposition des mains:
Portée : Soi-même ou Contact
Durée: Instantanée
Effet: L'exorciste rend 1D10 PV à la cible du sort. Il peut se soigner lui-même. Attention, cette prière ne peut soigner une personne qu'une fois jusqu'au prochain lever du soleil.

Pavois divin:
Portée : Soi-même
Durée : 2 tours
Effet : Se concentrant pour vider son esprit de toutes pensées autres que celles de piété, l'exorciste crée autour de lui un bouclier saint le protégeant des attaques des serviteurs des Dieux Sombres. L'exorciste augmente ses points d'armure de 2D6+1 points contre une attaque portée par un démon, une attaque portée avec une mutation, un sort offensif chaotique ou une créature chaotique.

Regard pesant:
Portée : Soi-même
Durée : 1D6+1 minutes
Effet : Le regard de l'exorciste devient noir et lourd à supporter, intimidant ses adversaires. Il obtient +2 à ses jets d’intimidation.


Moyens:

"Silence, démon!":
Portée : Contact
Durée : 1 minute
Effet : Il n'est pas rare que les démons ayant pris possession d'un être humain tentent par des paroles insidieuses et corrompues de déstabiliser ceux qui veulent les exorciser. L'exorciseur peut alors, en apposant ses mains sur les tempes du possédé, ordonner au démon de se taire. L'exorciseur impose le silence à tout démon circonscrit en un possédé. Le démon ne pourra plus prononcer le moindre mot à moins de réussir un test sous INT avec un malus égal au degré de réussite de la prière.

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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par [MJ] Le Faussaire »

Les lourdes arches guettent les servants, tandis que les passants s'écartent. La robe rouge tourne les regards, baisse les têtes, ouvre un passage pour la frêle apprentie. Nul ne guette, nul n'objecte, nul ne s'arrête.

- " D’où venez-vous, soeur ?" lance-t-il sans se tourner.

Juste avant un cloître, il pivote. Devant une basse porte en fer, il se retourne. Aucune conclusion ne suit la réponse, sinon un muscle maxillaire qui se serre. Par trois fois il cogne, avec main, anneau, heurtoir. Par trois fois il sonne, avec force, marteau, ... Fermoir ? Quelque chose glisse, racle sur le sol.

- "Entrez."

Derrière la porte, l'alcôve se révèle plus profond qu'à première vue : Il y a une table, un râtelier, une longue-vue. Un tableau accroché sur le mur présente un crépuscule, orange, en éruption. Au plafond, accroché à une voûte basse, un simple chandelier illumine la pièce, vissé sur une attache usée, où la pierre craquelée accuse un poids inexistant. Sur une chaise rêche et noire, un soudard toussote... Le visage terne, de grands yeux noirs, clairsemé de paille au-delà du front. Il est couvert d'habits bleu et noir, de bottes de course, d'un étrange écusson. Deux mains gantées contre son torse serrent une chainette étincelante, qui brille sur ce tas de chair au bord de l'exténuation.

- "Écoutez, je ...

- Ne parlez pas. Gondeghissel, quelles sont vos questions ?"

Après un temps d'écoute, l'officier en rouge ferme la porte, croise ses mains pointées vers le plafond. Le dos contre le mur, il attend, écoute, répond du chef. L'homme en noir relâche sa prise : Un ou plusieurs médaillons pendent sur sa paume, marqués par les saisons. Il y a un crâne lauré, une croix de fer, un oeil écarquillé. Aucun de ces symboles ne correspond à l'uniforme de l'homme-qui-sied. En baissant les bras, il révèle un loup sur son poitrail, un chien criblé de rouge, de sang. La tête ainsi tâchée semble bien moins rugissante qu'à l'accoutumée, presque geignarde, meurtrie, apeurée.

- "Les von Netver... la nouvelle... Endwurt... la Rép...

- Ne gâchez pas votre temps, brave homme. Gondeghissel, allons, pressons. Cet homme est de vos contrées, non ?"

Une autre quinte prend l'inconnu aux tripes, au cœur qu'il agrippe. Les dents claquent, serrent, grognent. Le glabre en soutane la regarde, et murmure calmement :

- "Vous avez appris ici. Prouvez-le, ou votre hiver sera plus rude que la saison."

Après cela, il se renferme, s'isole au fond, inspectant le mur, laissant la place à la ... Question ?
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par Tétradie Gondeghissel »

Attention, post avec torture et violence.
Un peu trop serrés sous les aisselles, les bandeaux de lin gorgés de sang donnaient à Tétradie une démarche un peu étrange, légèrement gauche, comme si elle avait eu une légère ivresse. Tressaillant dans tous les sens histoire de tirer les pansements et de s'accorder un peu de mou, la jeune religieuse s'attira quelques regards de donateurs, croyants et autre faune local qui durent penser que la pauvre fille manquait de quelque chose au niveau de sa tête. Fort heureusement le problème était réglé quand le cloître principal fût atteint, même si dans l'exercice elle avait réveillé les plaies du torse et ses seins lui faisaient un mal de chien. "Est-ce que ça fait du sens que je me frappe la poitrine, d'ailleurs? Sigmar n'en avait pas lui, enfin pas une développée. Faudra que je pose la question à von Nuln..." songea-t-elle en se tenant le menton. Baissant les yeux quelques secondes elle constata qu'une petite tâche rouge s'était formée près du nombril, sans doute dans un saignement trop important qui n'avait pas pu être absorbé. "Mais nooooooon, Agnès va encore râler que ça ne part pas au lavage...".

Comme dans tout temple-monastère digne de ce nom, les heures matinales servaient à différentes tâches, tantôt apostoliques, tantôt contemplatives. Ses camarades de chambres devaient actuellement être en train de finir de servir au réfectoire des prêtres et par les portes entrouvertes sur les contours du jardin central on observait les plus jeunes des apprenties qui se plaçaient à leurs pupitres et saisissaient leurs plaques d'argile pour la leçon du jour. Du coin de l'œil Tétradie aperçut la petite Élisa, une toute jeune gamine d'à peine neuf ans auprès de qui elle possédait pour ainsi dire le rôle de grande sœur. Vainement la plus âgée lança sa main en signe de coucou, sans que la jeune ne la voit, occupée qu'elle était à comprendre la différence entre les lettres "a" et "o" en haut-reikspiel.


- " D’où venez-vous, soeur ?"

La question la fit sursauter! "Bien rare qu'on me demande ça, tiens. On me demande plutôt où je file." se dit-elle en observant à moitié surprise que la petite fouel des passants se fendait sur le passage de l'homme en rouge.

"-"Du Middenland, mon père. En fait j'ai passé mon enfance à Middenheim puis dans un couvent de Carroburg avant d'arriver ici."

Pas de réponse? Les mots restèrent en suspend quelques instants avant d'être emportés par le vent. Il emmène la nonne dans une aile du temple qu'elle n'a pas l'habitude de fréquenter, une de ces alcôves où traînent seulement les gradés quand ils ont d'importantes choses à discuter ou de temps en temps un couple d'apprentis qui se retrouvent pour gâcher la parole de Sigmar en ces lieux saints. La punition étant toujours d'une sévérité exemplaire. Porte de bois, frappe, ouverture, pièce étrange. "Mais, qu'est-ce qui se..."

"-"Oh."

L'homme sur la chaise n'a plus l'air au top de sa forme, c'est le moins qu'on puisse dire. Il a des traces de luttes, il serre un chapelet de médaillons et est recroquevillé sur lui-même.

- "Ne parlez pas. Gondeghissel, quelles sont vos questions ?"

Un regard interrogatif rencontre les mots. Quelles questions? Pour lui ou pour cet homme? Elle comprend d'un coup. "Ah c'est... C'est déjà l'heure? Ohlala... Je dois trouver quelque chose..."

Une sueur froide passa sur son front et coula dans une cicatrice de vérole jusqu'aux lèvres.


"-Euh... A vous mon père: combien de temps et jusqu'où?"

Quelques secondes, l'homme en noir se détendit et il relâcha ses reliques pieuses. Une médaille de loup en tomba alors que son torse révéla une tête de loup rugissante, symbole du Middenland. Les pupilles de Tétradie s'amincirent telles celles d'un chat voyant une proie. "Un ulricain, tiens donc." rugit-elle dans son esprit. Bien que membre des Unificateurs, elle réservait au dieu de l'hiver une amertume particulière, rapport à son passé familial troublé. L'exercice ne serait peut-être pas si difficile que ça, en fin de compte. Observant autour d'elle, elle constata que son mystérieux accompagnateur se désintéressait de la scène pour contempler les fissures du mur. Cependant il restait des questions, ce qui fit s'interroger l'apprentie: "Il souhaite savoir quelque chose ou juste voir si j'ai bien appris comment arracher des aveux? Bah! C'est sans importance, jouons juste la sécurité. Allez ma grande, au travail, pour Sigmar!"

Un dernier tour d'horizon de la salle lui révéla un râtelier d'armes et d'outils, de quoi travailler avec une certaine efficacité. Un peu de pratique lui était venue durant sa formation et la flagellation avait pour intérêt d'indiquer quelles parties du corps humains étaient les plus sensibles à la douleur tout en représentant un risque de mort très faire. N'en restait pas moins que le gaillard était sa première fois avec elle aux commandes! Le stress était un peu trop élevé mais une bonne prière la calmerait, un de ces miracles comme l'empereur devenu dieu suprême le lui avait accordé.

"-Und Sigmar erblickte sie,
Und sie waren sehr ängstlich.
Denn er war die Verkörperung
Vor dem Zorn der Menschen."


Que le miracle fonctionna ou pas, ça n'empêcha pas Tétradie de commencer l'office.

"-Je veux tout savoir. Votre nom, qui vous emploie, ce que vous cachez, ce qui pourrait aider le Culte de Sigmar, tout."

En soi elle avait imité le discours d'un maître-inquisiteur, un certain Swartz, qui lui faisait cours il y a un deux ou trois ans. Elle même n'était que moyennement sereine à l'idée d'être la guide qui tiendrait la lame, car c'était une lame qu'elle avait choisie. Une petite dague, du genre stylet, fine et sans fêlure. Maintenant restait à savoir où viser. "Le pied ou l'épaule, le pied ou l'épaule... Allez, mettons l'épaule." Avec finesse, Tétradie pointa la lame au niveau de la clavicule, près de l'os et piqua doucement, tournant la pointe pour esquiver l'os. Un petit moment de mégarde suffit pour qu'un demi-centimètre s'enfonce, créant un "Aïe" de surprise chez le condamné.

"-Oh je vous ai fait mal? Déso..."

Elle s'arrêta. "Oui tu lui as fait mal espèce de gourde, c'est l'objectif recherché." se dit-elle en se frappant mentalement le front.

"-Reprenons."

Pointe de la dague, bon endroit trouvé. Allez ma vieille, allez. C'est Sigmar qui le veut. Tu t'es fait pire tout à l'heure. A la une, à la deux, à la trois! L'acier s'enfonça net sans rencontrer de résistance jusqu'à deux doigts. C'était fou quand même quand on y pensait! L'ignorant croirait une zone si proche de la tête comme dangereuse à toucher, imprévisible et mortelle. En fait non, c'était même un endroit du corps relativement tranquille tant qu'on ne s'enfonçait pas vers la gorge mais dans le prolongement du bras. Afin de laisser la clavicule gauche se reposer, la nonne retenta l'expérience sur la droite. Le gaillard eut des cris de douleur, même si Tétradie trouvait qu'il exagérait un peu. Elle avait vécu pire pas plus tard que tout à l'heure, elle, et elle le hurlait pas sur les toits!

Puis venait la zone suivante, la plante des pieds: un endroit merveilleux, souvent insensibilisé par les longues marches dans l'Empire mais si on passait le zone de corne, on arrivait à des chairs très sensibles. Un jour à une foire la jeune nonne avait même croisé un flagellant qui marchait sur des clous dressés. C'était terriblement efficace! "Mais voilà, des clous!". Pas de chance pour elle il n'y en avait pas. Heureusement, il y avait un marteau et une sorte de couteau, style scalpel à bois. Ca ferait l'affaire.
Il s'agissait d'abord de fait lever le genou, ce qui fût fait avec un bon coup de maillet dessus - pas trop fort pour ne pas casser, quand même. Une fois la jambe au pied levé on mettait la lame bien en phase. Un petit coup pour guider, un petit coup pour assurer et vlan, dans le pied! Le cri qui se répercuta lui cassa les oreilles, preuve qu'elle avait touché un nerf. A vrai dire, elle en était à se mordre la lèvre car elle hésitait entre la pitié et avoir mal pour le gars d'en face. Avec une pointe de compassion elle demanda:


"-Direz-vous tout ou dois-je continuer?"

La perspective ne l'enchantait guère, en réalité. Pourtant il le fallait car un supérieur lui avait ordonné et l'obéissance était un principe fondateur du dogme sigmarite. "Courage ma grande, tout ça c'est pour t'endurcir! T'en as besoin vu que tu doutes, tu vois! Pour Sigmar!" Elle attendit quelques secondes la réponse. En cas d'absence de celle-ci ou d'insatisfaction à toutes les questions posées, elle partirait sur l'autre pied. Il lui faudrait aussi bander un peu les épaules après: ça ne saignait pas trop mais on ne savait jamais.
J'utilise le miracle Regard pesant en début d'interrogatoire.
Je suis le métal, Sigmar est le marteau.
--------------------------------------- Tétradie Gondeghissel, Voie de l'Exorciste
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Equipement:
Arme:

Marteau à deux mains / 24 + 1d10 dégâts / 10 parade / Assommante, Lente, Percutante.

Armure:

Haubert: 11 armures, torse et bras / -2 ATT, PAR et HAB

Autres:

Bible de Sigmar
Fouet de pénitence
Médaillon à l'effigie de la Comète
Rations
Petite tente
Couverture
Miracles:
Mineurs:

Imposition des mains:
Portée : Soi-même ou Contact
Durée: Instantanée
Effet: L'exorciste rend 1D10 PV à la cible du sort. Il peut se soigner lui-même. Attention, cette prière ne peut soigner une personne qu'une fois jusqu'au prochain lever du soleil.

Pavois divin:
Portée : Soi-même
Durée : 2 tours
Effet : Se concentrant pour vider son esprit de toutes pensées autres que celles de piété, l'exorciste crée autour de lui un bouclier saint le protégeant des attaques des serviteurs des Dieux Sombres. L'exorciste augmente ses points d'armure de 2D6+1 points contre une attaque portée par un démon, une attaque portée avec une mutation, un sort offensif chaotique ou une créature chaotique.

Regard pesant:
Portée : Soi-même
Durée : 1D6+1 minutes
Effet : Le regard de l'exorciste devient noir et lourd à supporter, intimidant ses adversaires. Il obtient +2 à ses jets d’intimidation.


Moyens:

"Silence, démon!":
Portée : Contact
Durée : 1 minute
Effet : Il n'est pas rare que les démons ayant pris possession d'un être humain tentent par des paroles insidieuses et corrompues de déstabiliser ceux qui veulent les exorciser. L'exorciseur peut alors, en apposant ses mains sur les tempes du possédé, ordonner au démon de se taire. L'exorciseur impose le silence à tout démon circonscrit en un possédé. Le démon ne pourra plus prononcer le moindre mot à moins de réussir un test sous INT avec un malus égal au degré de réussite de la prière.

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par [MJ] Le Faussaire »

Par principe, et étant donné les flagellations, on va dire que tu es à 45/60 PV.

Test de FOI, à +1 : 14, rien ne se passe.
Test de CHA : 5, réussi de 3.

- " Qu'est-ce que vous f... Attend-ez..."

- Je veux tout savoir. Votre nom, qui vous emploie, ce que vous cachez, ce qui pourrait aider le Culte de Sigmar, tout.

- D'accord, si vous voulez... Mon nom est Erdr-eeeeeegh ! Aïe ! Hhhaaaa-ggh-aaaaah !"

Le murmure devint un cri en un instant. A peine avait-elle percé la chair, ce petit obstacle mou qui entourait l'épaule. L'individu pourtant bien fatigué se ruait sur son fauteuil, crispant ses mains et ses pieds par des à-coups bruyants. Une fois la lame retirée, il s'étala sur le dossier, trempé de sueur et apeuré.

- "Oh je vous ai fait mal? Déso..."

- "Attendez, attendez, je vais parler ! Laissez-moi un instant, s'il vous plaît !"

Dans son monologue interne, Tétradie ne fit guère attention à la demande, et encore moins à la tête de chien battu qui l'observait.

- "Reprenons."

- "Non, attend-!"

Il y eut un sursaut lorsque la pointe fit mouche. Visiblement, Tétradie avait trouvé un angle fort intéressant, ou bien la pointe du stylet avait-elle réussi à atteindre quelque coussinet particulièrement nerveux. Néanmoins, cette superbe trouvaille avait un défaut fort fâcheux : L'interrogé avait tant de mal à contrôler sa machoire et sa voix qu'il s'était résolu à souffler avec force, tout en lâchant quelque "gerh" sourd lorsqu'il tressaillait. Visiblement, ce point de contact ne permettait pas la moindre discussion. A moins que cet individu soit un adepte de la comédie, comme ces facétieux personnages en bas de la rue ?

Quoi qu'il en fût pour cet homme, il eût droit à un autre instant de repos, avant que le maillet ne lui dresse les jambes et que l'on lui entaille les pieds. Il avait bien tenté de se débattre, mais même s'il avait réussi à se défaire de Tétradie, qu'aurait-il pu faire ? Il était au coeur du temple, dans un endroit isolé, cerné de toute part, et sa chair était indubitablement meurtrie. C'est pourquoi il se contenta de gémir et de grogner comme un fauve lorsque le burin creusa la botte, et lorsque ce même objet trouva une accroche au milieu du pied.
Test d'INT : 3, réussi.

En soi, cet individu, si l'on exceptait son symbole tacheté de sang, avait un attirail tout à fait pratique pour le voyage. Les bottes étaient hautes, serrées, et il y avait moult marques sur les tissus qui témoignaient d'intempéries répétées et de frottements aux cuisses et aux poignets. Les pieds eux-même étaient marqués, sans doute trop longtemps serrés dans ces étranges bottes, et trop souvent écrasés.

- "Direz-vous tout ou dois-je continuer?

- Oui, d'accord! Laissez-moi vivre, s'il vous plaît !"

Il y eut un laps de temps calme, où le braillard essaya en vain de se replacer sur sa chaise.

- "Erdred ... Bohrndorf, c'est mon nom. Je-haaaa... suis mess-haaaa...ger, messager... Je viens ..."

Un autre instant s'écoula, le temps que l'étranger reprenne ses esprits, autant qu'il le pouvait.

- " ... Je viens du Middenland, où je suis engagé. Je devais me rendre à Altdorf pour un courrier de guilde, lorsque mon cheval s'est blessé. J'ai voulu prendre le change dans une auberge-relais, à la Réponse du Roc, quand un de vos sujets... C'est ce qu'il m'a dit, qu'il était sujet d'ici, et ordonné... m'a donné ceci, comme quoi cela me protégerait."

Quelques secondes passèrent en silence, silence provoqué par les mouvements du prêtre qui s'était retourné sans rien dire.

- " Il... voulait vous prévenir, que c'était son rôle, et qu'il fallait protéger... Endwurt, le village, et les von Netver d'à-coté. Je lui ai demandé de m'expliquer... dans quoi ils étaient impliqués, mais très vite il s'est mis à me menacer. Il voulait que me faire taire, jusqu'à mon arrivée. Il a payé grassement, assez pour plus m'embêter jusqu'ici... Il s'est mis à paniquer, comme quoi il était suivi, observé."
Test d'INT : résultat secret.
Il tourna la tête sur le coté, respirant mollement, comme s'il s'était vidé. Von Netver, von Netver... Il y avait quelque chose dans ce nom qui sonnait familier aux oreilles de la flagellée. La particule indiquait évidemment quelque famille noble, mais il y avait autre chose, de plus localisé, comme si le nom avait été important dans sa vie passée. Ce "quelque chose" inconnu lui avait soudainement rappelé ses parents, sans la moindre justification ou explication, évidemment.

- " Je... J'ai fait ce qu'on m'a dit, hein, j'ai... j'ai fait ce qu'on m'a dit. Il avait l'air en débâcle, 'me suis dit que ça pourrait le rassurer. C't'un gars du temple qu'a essayé de me l'arracher, qui pensait que je les avais volé-hhhh ! On m'a tiré mon ch'val, mon sac et mon papier, ... J'voulais juste l'aider, c'gars-là..."

Il ne finit jamais sa phrase, contemplant ses plaies et ses bras à-demi paralysés.

- " J'pensais que c'était un militaire, un gars fêlé qui voulait rendre son bazar avant de se débarasser... Je sais plus maintenant, je veux plus savoir... Tout ce que je sais, c'est que c'est pas ses médailles qui m'ont protégé, ni me rendre mon métier !"

Il essaya encore de cacher ses blessures, en vain. Durant ces tirades, l'homme s'était décomposé progressivement, glissant dans le siège, trempant le bois de sueur et de déception. Et soudainement, Tétradie sentit une poigne dure mais relâchée, qui la prit par l'épaule. Le prêtre en rouge et ocre n'avait toujours rien dit, mais visiblement, ce qu'il avait vu lui avait suffi à se décider. Il ouvrit le battant de fer, et indiqua d'un regard la direction à suivre.


***


Une fois dehors, la porte fut directement refermée. Le silencieux voyage reprit, Tétradie à quelques pas derrière lui. Cette fois, l'on s'arrête devant une salle grande ouverte, bien éclairée. A l'intérieur, il n'y a que des tables, des chaises ornées, et un épais buffet.

- "Von Nuln.

- Hm ? Ah, entrez. Tétradie, vous tombez bien ma sœur. Vous avez mangé ?"

L'homme en rouge souffla du nez, avant de s'asseoir sans s'excuser.

- C'est bien ce que je pensais. Il se passe quelque chose aux alentours d'Endwurt, Gondeghissel peut en témoigner. Elle a été un peu... forcenée.

- Ah, vraiment ? Quel genre de choses, ma soeur ? Leur bois d’œuvre s'est-il volatilisé ?"

Lorsque l'on posa les médailles sur la table, entre le vin et le pain gonflé, l'humeur blagueuse disparut. Les regards se posèrent sur Tétradie, que l'on interrogea sans rien prononcer. Une fois que ce fût fait, von Nuln se leva, le front plissé.

- "Ma sœur, mangez. Vous partez dès que possible, et surtout dans la journée. Altdorf ne vous fera aucun mal, vous n'avez pas à vous en inquiéter. La route est longue en cette saison, et vous devrez vous hâter."

Il chassa les guetteurs, les initiés de corvée, et toutes les âmes curieuses qui pourraient s'immiscer dans la conversation. Puis il s'assit à coté de Tétradie, reprenant d'une voix calme :

- " Vous devez à tout prix retrouver le détenteur de ces médailles, ou ce qui lui est arrivé. Si besoin est, rendez vous à Endwurt et faites ce que vous avez à faire. Oui, faites ce que vous savez faire, mais permettez-moi d'insister : Tâchez de dissimuler votre fonction dès que vous aurez quitté la ville, ou même ces lieux. Plus vous attendrez avant de révéler votre vrai métier, plus vous pourrez vous informer. Quant au reste..."

Il passa un bras par dessus l'épaule de l'intéressée.

- " Tâchez de ne pas trop faire d'histoires, d'accord ? Je sais que vous n'êtes pas rentré au pays depuis des années, mais tout de même. Vous n'êtes plus une petite enfant paniquée."
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par Tétradie Gondeghissel »

-"Franchement, pourquoi vous ne m'avez pas tout dit plus tôt? Ca vous plait de me faire perdre du temps?!"

La lourde main de l'inquisiteur en rouge rappela Tétradie à la raison. S'énerver contre ce pauvre homme ne l'avancerait pas, d'autant plus qu'il semblait innocent dans ses actions et, somme toute, une simple victime collatérale de la fervente croisade menée par l'Église Sigmarite. Alors qu'elle se dirigeait vers la sortie, la jeune nonne sentit qu'il lui fallait se montrer bien vaillante envers ce pauvre bougre malmené.

-"Remettez-vous bien, bonne journée! Sigmar vous accompagne!"

Le sourire honnête et sincère de Gondeghissel serait le dernier souvenir que le maltraité aurait d'elle. En chemin pour rejoindre von Nuln, Tétradie resta pensive. "von Netver, von Netver... Ca me dit un truc... Mais d'où?" La réponse ne venait pas, décidément. Un rapport avec ses parents, une mémoire lointaine. Un de leurs clients peut-être? Une connaissance de la famille? "Inutile de me creuser la tête. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas..."

Ce qu'elle voulait, elle, c'était manger quelque chose de bon après tout cet effort! Ses plaies de flagellation la lançaient encore et elle avait dû ouvrir une blessure trop fraîche en poignardant le messager. Heureusement le petit banquet que présidait son mentor servirait bien ses intérêts en la matière. Discrètement, pendant que l'homme en rouge et von Nuln s'opposaient des paroles moqueuses et des silences gênants, la damoiselle se versa doucement du vin avant de sursauter en voyant les grands yeux que posaient sur eux les prêtres. "Ohlalala, j'ai gaffé, j'ai gaffé, j'ai gaffé..."


-"Hum. Le prisonnier disait s'appelait Endred Bohrndorf, mon père. Enfin il s'appellait juste Bohrndorf, pas Bohrndorfmonpère, mais mon père c'est... Euh..."

Nouveau regard insistant.

-"... Il a dit venir du Middenland et devoir se rendre à Altdorf pour un courrier de guilde. Il a dû s'arrêter en chemin à l'auberge-relais: La Réponse du Roc. Un prêtre ou un moine du temple lui aurait donné les amulettes ici présentes afin de le "protéger". Le prêtre lui aurait dit que son rôle était de protéger le village d'Endwurt et les von Netver non-loin. Apparemment toujours l'homme se serait montré très agressif quand Endred a essayé d'en savoir plus. Notre messager est ensuite venu au temple ramener les médaillons mais les gardes l'ont mis aux arrêts jusqu'à ce qu'il nous révèle tout. Voici toute l'histoire."

Un autre silence lui répondit et elle chercha désespérément la confortation dans les yeux de ses maîtres, qui finirent par la lui accorder et continuer leur discussion. Ces médaillons semblaient avoir une importance capitale et elle croyait deviner pourquoi. Restait à en être sûr. Avec précaution elle posa les doigts sur les symboles des amulettes. Peu sûre d'elle et franchement inquiète, elle demanda.

-"Le crâne lauré, je le reconnais. La croix de fer impériale également. Mais cet oeil... S'agirait-il de celui du Seigneur des Secrets?"

Question loin d'être inutile si elle devait partir au Nord chercher des informations. "Si je sais qui je combats, j'aurai déjà un avantage, un petit, mais mieux que rien."
Restait l'épineuse question du déguisement. Von Nuln avant raison, s'aventurer dans le Middenland en arguant d'être une agente sigmarite ferait au mieux fuir les suspects, au pire les convaincrait de se débarrasser d'elle. Et on ne pouvait attendre de Sigmar qu'il fasse tout le travail! "Bon voyons, ce doit être un métier que je puisse faire, qui soit recherché et qui n'éveille pas l'attention... Oh, j'ai trouvé!."

Rengorgée, la nonne leva le doigt vers le ciel, coude droit plié en angle droit.


-"Je vais me faire passer pour une clerc en écritures itinérante!"

Son grand sourire ponctua sa proposition. Un métier couru, surtout dans cette province qu'était le Middenland, passe-partout car chacun en avait besoin dans sa boutique, son auberge, ou autre et il permettait d'écouter aux portes sans attirer l'attention. Restait à trouver un moyen de dissimuler une arme sur elle, éventuellement son armure, puis enfin de trouver un groupe de voyageurs ou de marchands pour les rejoindre et ne pas effectuer le trajet seule.

- " Tâchez de ne pas trop faire d'histoires, d'accord ? Je sais que vous n'êtes pas rentré au pays depuis des années, mais tout de même. Vous n'êtes plus une petite enfant paniquée."

Un frisson parcourut l'échine de Tétradie. Quand son maître la prenait par l'épaule, c'est qu'il insistait bien sur ses paroles. Elle s'empressa de le rassurer:

-"Oui, mon père. Je sers Sigmar aujourd'hui et je me montrerai digne de lui."

Ne lui restait plus qu'à aller chercher une pélerine neutre pour voyager sans être reconnue, du matériel d'écriture, un barda pour y mettre ses affaires et elle serait sur le départ... "Mais... Comment je vais pouvoir faire mes dévotions, moi?"
Je suis le métal, Sigmar est le marteau.
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Durée : 2 tours
Effet : Se concentrant pour vider son esprit de toutes pensées autres que celles de piété, l'exorciste crée autour de lui un bouclier saint le protégeant des attaques des serviteurs des Dieux Sombres. L'exorciste augmente ses points d'armure de 2D6+1 points contre une attaque portée par un démon, une attaque portée avec une mutation, un sort offensif chaotique ou une créature chaotique.

Regard pesant:
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Effet : Il n'est pas rare que les démons ayant pris possession d'un être humain tentent par des paroles insidieuses et corrompues de déstabiliser ceux qui veulent les exorciser. L'exorciseur peut alors, en apposant ses mains sur les tempes du possédé, ordonner au démon de se taire. L'exorciseur impose le silence à tout démon circonscrit en un possédé. Le démon ne pourra plus prononcer le moindre mot à moins de réussir un test sous INT avec un malus égal au degré de réussite de la prière.

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par [MJ] Le Faussaire »

Une fois qu'elle eut acquiescé, von Nuln lâcha sa prise, joignant ses mains et ses manches de bure en souriant.

- " Voilà qui est parfait, ma sœur. Cela vous changera les idées, et vous pourrez soigner vos lettres. Quand à cet œil, il n'a rien d'ésotérique, rassurez-vous. Emportez ces médailles avec vous, je vous prie... Enfin, quand vous serez rassasiée ! Que leur donne-t-on au second réfectoire pour qu'elle porte une telle mine ? Allons, mangez !"

Le regard de von Nuln s'était tourné vers son homologue en rouge, qui ne répondit rien. Ce dernier lorgnait depuis sa position les murs, les éraflures au sol, les dorures des décorations, ... Mais il ne disait rien. Tout ce silence bien religieux donnait sans doute l'impression à Tétradie d'être observée, mais qu'importe. Une fois rassasiée, elle fut conviée à se préparer directement, elle et sa nouvelle fonction.

- " Je peux tout à fait vous fournir encre, sable et parchemin pour subvenir à vos travaux, ma sœur, mais soyez bien certaine de votre << nouvelle >> fonction. Les rouleaux présents en réserve n'ont pas le même aspect que la moindre feuille sortie de l'Encrier, ou de n'importe quelle presse à papier. Sur ce, je vous laisse à vos premières pérégrinations. Ne revenez pas sans raison, d'accord ?"

Et sur cette dernière question, on la libéra de ses fonctions. Désormais, Tétradie était libre de mouvement et d'action, tant qu'elle accomplissait ce qu'on lui avait demandé, dans la plus grande discrétion.

***


Test de VOL : résultat secret.
La Tempelplatz paraissait très calme en cette saison, malgré la cohue et la criée continue. L'avènement de la saison froide avait cet étrange effet sur les fervents et les pèlerins de tout horizon : soit ils s'égosillaient plus vite, et se retrouvaient condamnés au silence par leur propre bêtise, soit ils se taisaient d'eux-mêmes. Ainsi, tous ces petits colporteurs et voyageurs s'agglutinaient et naviguaient entre les différents pupitres et entrées de la Cathédrale, écoutant les prêches, les sermons, les annonces de la région.

Malgré son envie, la jeune sigmarite avait été congédiée par la petite porte, depuis l'une des entrées auxiliaires, où seuls les hommes de foi et les chevaliers avaient le droit de se présenter. Désormais plongée dans la cohue, plus personne ne semblait s'intéresser à elle. Voilà qu'un sergent se met à gueuler des ordres, que des hommes-d'armes affluent au trot juste derrière, forçant le passage à travers la marée humaine... Un gredin aurait-il tenté de créer sa propre entrée ?! Soudain, les gens s'énervent, affluent, s'échauffent entre eux, et puis plus rien. Oui, plus rien, sinon les bruits des chevaux qui trottent. Ce cirque sans fin se répète sans arrêt cette année, comme une musique mal réglée, ou un clavecin désaccordé. Dans tout le pourtour du lieu-saint, on sent la fièvre qui y réside, le doute dans les regards.

C'est peut-être la mi-journée, mais le ciel n'a pas envie de se dégager. Aujourd'hui, il fait gris, gris partout, gris souris. Les premières neiges ont déjà fondu, mais elles se sont transformées : voilà une mélasse infecte qui colle et qui ruisselle jusqu'en bas de la Tempelstrasse - quiconque dévale la pente couvre obligatoirement ses braies de taches maussades et de pâte brun-jaune -, au grand déplaisir des dandys et des sycophantes. Du haut de la place, la ville semble bien basse pour sa réputation, avec ses pentes gluantes, ses fumerolles lentes, et ce brouhaha incessant. Comme beaucoup d'endroits dans l'Empire, Altdorf a le teint pâle ces jours-ci, et même les tours du Palast ou celles d'en face semblent trop frêles pour ne pas tousser.

En passant près d'une bâtisse albâtre, Tétradie entend des gens glousser, rire et chanter. Sans doute est-ce un petit-théatre, un club privé, un de ces endroits où l'on ne pense qu'à s'amuser. Au coin d'une fenêtre teintée, la chaleur s'échappe, soufflant au visage des passants des embruns lourds et parfumés. Aucune chance de trouver du papier ou de l'encre dans un tel endroit. Tiens, voilà le Tempelstadt Gymnasium, le lieu de repos de tous les diacres et prêtres étrangers - enfin, ceux qui ne sont pas Reiklandais, ou pas encore assermentés. Quelques têtes blondes s'en échappent en courant, chargées de livres et de cernes creusées. Juste derrière, une matrone au crâne rasé les chasse, armée d'un fer bien rouge, prête à cogner - qu'ont ils bien pu faire pour mériter une telle timorée ?

En bas de la pente, juste avant le Reiksbrücke, l'agitation semble s'accentuer. Voilà les bords du Reik, les bords du quartier religieux, la dernière frontière entre les lieux de culte et l'Humanité. Tout de suite, on sent la sueur, la soif, le blé. L'air est plus salé, plus amer, plus... prisé ? Les gens se bousculent, se collent, se gênent sans s'arrêter. Soudain, un claquement retentit, puis un autre, et un autre, très proche, très acéré.

- " Hors de ma vue, tas d'fumier ! Hors de ma vue, allez ! Dégagez le chemin, sang d'Sigmar, ou vous allez goûter ! Dégaaaaage !"
Test d'HAB : 5, réussi.

Le fouet retentit à quelques mètres de Tétradie, tandis qu'on la propulse sur le côté. Heureusement, elle n'est pas encore fatiguée, et n'a aucun mal à rester debout. Une fois à l'arrêt, la source de tout ce vacarme se révèle enfin : une calèche bleue et or s'avance à petite allure, tandis que les cochers claquent et éructent envers chaque passant mal placé. Étrangement, le bois couleur bleu-nuit semble se refléter dans la parure des harnais, les chevaux ne semblent qu'à peine essoufflés, et tout aussi peu paniqués. L'un d'eux lance un regard vide et noir envers la flagellée, et...

Rien ne se passe, encore. Un pressentiment qui retombe comme un soufflé, encore.
De toute façon, c'est juste un cheval, qu'est-ce qu'il pourrait bien faire, à part la piétiner ?
Si besoin est, voilà le genre de couleurs que j'imagine pour Altdorf en ce moment. Sachant que la neige et la crasse se sont bien mélangées.

Image
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par Tétradie Gondeghissel »

Altdorf! L'impératrice des villes, la ville des empereurs.

Aux yeux de la jeune Tétradie qui s'y promenait à présent seule et sans indication, ce gigantesque labyrinthe de briques et de bois qu'autrefois elle parcourait innocemment lui paraissait à présent comme les veines d'une créatures étrangère, mystique. Et pleine de dangers, d'ailleurs, à en voir cette calèche bleu et or qui avait bien manqué de l'écraser un peu plus tôt. Son attention ne s'était pas portée plus que de raison sur cet idiot de cocher ou sur la voiture en elle-même. Elle doutait après tout de la propension des nobles possesseurs du véhicule à pouvoir lui fournir du parchemin. La voilà à présent qui promenait ses pieds chaussés dans la neige froide et la gadoue gelée du Bankbezirk District. Les prêtres mettaient souvent en garde contre ces rues où ne vivaient que banquiers et marchands dont les seuls désirs étaient de faire du profit et de faire trembler l'ordre établi. "Ah, les inconscients! Père Haustort disait toujours qu'il était plus aisé pour un marchand de vendre femme et enfants que de s'attirer un regard positif de Sigmar.", songea Tétradie alors qu'elle rejoignait le quartier.
Le froid était terrible mais la chaleur dégagée par la foule évitait de mourir congelé sur place. En revanche les milliers de pas qui battaient le pavé à chaque seconde avait transformé la neige boueuse en une boue infecte dans laquelle il était bien difficile de marcher! Les pieds de la demoiselle s'enfonçait à chaque avancée dans une mare gluante dans lequel ils restaient bloqués, la forçant à jouer du genou et de la cuisse pour s'en sortir. C'était sans parler des passants qui n'avaient aucun respect pour quiconque et qui se bousculaient dans la cohue la plus totale, valant même à Tétradie de prendre parfois un coude dans la tête ou une hanche dans le ventre.


-"Attendez que je devienne inquisitrice! Je ferai place nette, moi!"

La jeune femme continuait de ronchonner dans son coin jusqu'à tomber sur une ruelle apparemment vide. Un cri de soulagement lui échappa alors qu'elle s'engouffrait dans la brèche, désireuse de vérifier ses achats. Dans un soliloque elle commença l'inventaire:

-"La tente, j'ai. La couverture j'ai. Est-ce que Sigmar n'aimerait pas que je souffre en dormant sans couverture... Nan, après j'arriverai plus à me lever. A manger, j'ai. Mon fouet il est là. Mon marteau il est là. Mon compendium il est là. L'encre j'en ai chippé au temple, les plumes pareil. Me reste plus qu'à acheter du parchemin et je suis partie."

Une grande inspiration pour se donner du courage et hop, c'était parti! Trouver une imprimerie faisant de la vente de parchemin sur le côté ne fût pas des plus difficiles. Son choix se porta sur un petit établissement nommé La Plume de Véréna, non pas que Tétradie respectait une déesse de troisième zone mais la plupart du temps on ne se mettait pas sous un patronage divin sans un minimum de sérieux. La boutique était aussi propre qu'elle pouvait l'être quand des pieds boueux la parcourait toute la sainte journée et les parchemins partaient comme des petits pains pour les comptes d'hiver. Se procurer un paquet ne fût pas difficile même si lâcher une couronne pour ça paraissait scandaleux aux yeux de la sigmarite. Il fallait pourtant ce qu'il fallait...
Sans tarder elle s'échappa du dédale et atterrit en contrebas du district sur une petite place, vide à cette heure. Le lieu lui était connu, à vrai dire. Doucement, à pas de loup, elle avança dans la neige blanche, à peine souillée par des pieds humains depuis le matin. C'est ici, deux ans plus tôt, qu'elle avait fait la charité pour la première fois avec les apprenties de Shallya. La tâche n'était normalement pas dévolue aux sigmarites, mais le temple avait insisté pour que l'exercice ait lieu, afin d'apprendre l'humilité aux sœurs et favoriser de bonnes relations avec le puissant clergé de la déesse des pauvres.

Elle y avait rencontré Frieda et Anna, deux colombes de son âge, occupées à laver les plaies de lépreux. Tétradie, elle, était chargée de transporter à chacun les seaux d'eaux et les bandages. Par deux fois elle avait glissé sur un pavé verglacé et elles l'avaient aidé à se relever. La sympathie dans leur trio ne tarda pas à grandir et bien vite la future exorciste se surprit à attendre les tâches ingrates du Wellentag pour les rejoindre et passer un moment avec elles. Les semaines étaient passées, puis les mois. Les tâches se diversifiaient, les temples changeaient d'avis, les filles s'éloignaient. Un peu plus tard, ne voyant pas Frieda, Tétradie apprit de la bouche d'Anna que l'absente avait contracté une forme très grave de grippe et n'en avait pas réchappé. "J'avais tant pleuré qu'on m'avait mis en isolement pendant une semaine", se souvint l'inquisitrice. Anna était partie à Talabheim peu de temps après, pour aider à s'occuper des réfugiés Hochlander. Elles avaient été son rayon de soleil dans les suites de la Tempête et Tétradie ne les remercierait jamais assez pour ça.

A présent il était temps de partir.

S'il y avait un endroit où trouver des convois, c'était sur les écuries de la Porte Nord. Il y aurait bien là un groupe de commerçants, de pélerins ou quelque chose du genre pour l'accompagner en Middenland. Un frisson la fit remettre sa lourde pélerine brune sur ses épaules.


-"Il pourrait faire plus chaud tout de même..."
Je suis le métal, Sigmar est le marteau.
--------------------------------------- Tétradie Gondeghissel, Voie de l'Exorciste
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Equipement:
Arme:

Marteau à deux mains / 24 + 1d10 dégâts / 10 parade / Assommante, Lente, Percutante.

Armure:

Haubert: 11 armures, torse et bras / -2 ATT, PAR et HAB

Autres:

Bible de Sigmar
Fouet de pénitence
Médaillon à l'effigie de la Comète
Rations
Petite tente
Couverture
Miracles:
Mineurs:

Imposition des mains:
Portée : Soi-même ou Contact
Durée: Instantanée
Effet: L'exorciste rend 1D10 PV à la cible du sort. Il peut se soigner lui-même. Attention, cette prière ne peut soigner une personne qu'une fois jusqu'au prochain lever du soleil.

Pavois divin:
Portée : Soi-même
Durée : 2 tours
Effet : Se concentrant pour vider son esprit de toutes pensées autres que celles de piété, l'exorciste crée autour de lui un bouclier saint le protégeant des attaques des serviteurs des Dieux Sombres. L'exorciste augmente ses points d'armure de 2D6+1 points contre une attaque portée par un démon, une attaque portée avec une mutation, un sort offensif chaotique ou une créature chaotique.

Regard pesant:
Portée : Soi-même
Durée : 1D6+1 minutes
Effet : Le regard de l'exorciste devient noir et lourd à supporter, intimidant ses adversaires. Il obtient +2 à ses jets d’intimidation.


Moyens:

"Silence, démon!":
Portée : Contact
Durée : 1 minute
Effet : Il n'est pas rare que les démons ayant pris possession d'un être humain tentent par des paroles insidieuses et corrompues de déstabiliser ceux qui veulent les exorciser. L'exorciseur peut alors, en apposant ses mains sur les tempes du possédé, ordonner au démon de se taire. L'exorciseur impose le silence à tout démon circonscrit en un possédé. Le démon ne pourra plus prononcer le moindre mot à moins de réussir un test sous INT avec un malus égal au degré de réussite de la prière.

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par [MJ] Le Faussaire »

Une fois extirpée des rues étroites et glissantes de l'Encrier, ce quartier aux aspects novateur pourtant débordant de mauvaises idées, la jeune religieuse se mit en quête d'une escorte - enfin, d'un moyen de transport. En cette saison froide, rares étaient ceux qui souhaitaient se déplacer seuls, et c'est pourquoi il y avait une foule quasi-constante aux abords des portes de la ville, mais aussi aux abords des relais de diligence.

En effet, la Cité-État d'Altdorf, avec ses nombreuses guildes et son commerce inarrêtable, recelait en permanence une multitude de gens depuis ses offices de commerce, ses maisons marchandes, ou encore ses "associations" de guildes. En arrivant sur la Königplatz, Tétradie put ainsi apercevoir d'autres diligences en mouvement, certaines se vidant de ses passagers, tandis que d'autres s'amoncelaient pour les remplacer. En plus de ceux-là, il y avait, comme toujours, tout un tas de saltimbanques, de colporteurs, de gens plus ou moins urbains qui tentent d'agrémenter leur journée en attirant l'attention des nouveaux arrivants. Malheureusement pour ces gredins, Tétradie n'était ni nouvelle, ni crédule : il faudrait être bien sot ou bien fatigué pour écouter attentivement un de ces malandrins à la langue tortueuse.
Test secret : 6, réussi.

Dans tous les cas chaque calèche privée et chaque diligence, une fois vidée et avant de se remplir de nouveaux passagers, se dirigeait obligatoirement vers la longue Allée Cartach, où se trouvent l'Association des Cochers. Ces deux noms, bien qu'un peu vieillots pour une ville si moderne, n'étaient que les derniers restes de la compagnie/guilde qui avait construit l'endroit. Aujourd'hui, il s'agissait avant tout de l'office où l'on trouvait toutes les compagnies de diligences du Reikland, voir même d'ailleurs. Les écuries et entrepôts, endroits très sévèrement gardés, étaient évidemment loin de toute cette populace hâtive et braillarde, mais... Quiconque désirait une place digne de ce nom, et pour un prix relativement équivalent aux autres passagers devait passer par ce diabolique bâtiment. Néanmoins, si l'on se fiait à la rumeur, il était soi-disant possible d'obtenir une place bien plus abordable (financièrement) auprès de la porte Nord, même si cela n'avait rien de très légal ou ordinaire, puisqu'il faudrait négocier à même les porcs, les charrettes de fumier et les voleurs de pain.

Choix du joueur : La porte Nord.
Moult jets cachés plus tard...

Après une demi-heure de navigation urbaine, la jeune initiée pouvait enfin respirer un peu, et pour cause : qu'est-ce qu'il y avait de monde dans ce quartier ! Des serviteurs, des crieurs, des frotte-pavés, des gamins des rues, et tout un tas de gens-du-commun qui ne savaient rien faire d'autres que vous marcher sur les pieds. Mais de grâce, tout cela, c'était du passé. Désormais, autour d'elle étaient des étals, des auges à foin, des piquets de cordes, ... Sous couvert de grandes toiles blanches et délavées, on négociait des pommes sauvages, des saucisses piquées, du pain-gris, et même deux-trois colifichets - si si, juste là, devant cette haute enceinte de terre cuite que personne n'osait toucher.

- " Tenez, ma bonne dame, regardez. Des perche-reik, bien grasses, bien rosées ! Quat'sous la bête, déjà vidées !
- L'écoutez pas, c't'un trocard qui veut vous filer. J'ai des oeufs frais, et des poulets, tout bien plumés...
- Qu'est-ce qu'ils ont mes poissons ? T'as à y redire ?
- Moi, non, mais ton dernier client ne s'est jamais repointé !
- Comment ça ? T'entends quoi par-!
- J'entends qu'il est pas frais ton poisson !
- Ah ouais ?! Viens m'le dire en face, fumier !"


S'en suivit un début d'empoignade tout ce qu'il y a de plus viril - ou puéril, selon les avis.
Un peu plus loin, juste avant de retrouver la grande allée qui reliait les Quais à la porte, un autre colporteur essaya d'attirer l'attention de la puînée :

- " Excusez-moi jeune fille, vu que vous parte, un talisman de Sigmar pour vous protéger ? J'en ai d'autres, des chasse-le-mal, des porte-souliers, et même des garde-piété. Il y en a qui pourrait vous intéresser ? "

***
Une heure de plus s'était écoulée. Une heure à chercher un fiacre, une carriole, une diligence pas encore bondée. Une heure à souffler de la brume, à racler ses souliers sur la pierre taillée. Deux fois déjà, elle avait été recalée, ou bien les cochers avaient failli l'écraser.

- "Herr Georgius, remontez !

- Non, non et non. J'ai payé pour un scribe, et par Sigmar, je l'aurais.

- Mais Herr, vous voyez bien qu'il n'y a personne. Remontez, ou vous allez nous retarder !

- Aux fers avec votre retard, j'ai déjà payé.

- Enfin, mon ami, reprenez-vous. A l'évidence, votre ami vous a laissé tomber. Comprenez-le, il n'avait peut-être pas envie de s'envoler vers le Nord... Savez-vous au moins à quoi il ressemblait ?

- Occupez vous de vos affaires, Herr Ans. Et oui, je le sais : C'est un petit triquet, avec une tête de fouine - le genre à plonger son nez dans les chiffres et à ne pas s'y désintéresser.

- Herr Goergius, dernière fois !

- Grrmbl..."

Tout ce manège s'orchestrait à quelques mètres de Tétradie, comme une mauvaise pièce de théâtre. Les trois individus qui débattaient - à vue de nez, un bourgeois, un bel homme, et un des cochers - ne semblaient pas s'intéresser une seconde au monde qui les entourait, tous obnubilés par la crise de nerfs du premier.
Test d'INT - ??? : 10.

Soudainement, voilà que le bourgeois commence à faire les cents pas, à guetter toutes les têtes, comme un chien aux abois.

- "Vous, là, avec votre ouvrage. Dites-moi, mon brave, y a-t-il quelque chose que vous attendez ? Vous savez écrire ?"

L'individu si prestement questionné haussa les épaules, évita la question, et s'extirpa dans la foulée. Il pivota du chef un paquet de fois, avant de s'approcher de Tétradie.

- "Et vous ma petite, cela vous dirait, un travail honnête et payé à la journée ?"
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Tétradie Gondeghissel
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Re: [Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

Message par Tétradie Gondeghissel »

Jamais Tétradie n'aurait pu affirmer connaître Altdorf sur le bout des doigts. Evidemment, résidente de longue date il était peu des "grands quartiers" qui lui étaient étrangers et même des faubourgs moins connus avaient déjà vu passer sa frimousse. De temps à autre elle avait accompagné les Soeurs de Shallya dans des bouges plutôt mal famés pour y verser la soupe et le pain dans l'écuelle des miséreux, sans jamais réellement se mêler au peuple cependant. La ville lui apparaissait alors étonnamment différente et ce d'autant plus que tout était semblable à d'habitude. Une marée d'anonymes errants à la recherche de leur prochaine petit plaisir ou de leur travail du jour. Elle, perdue au milieu de cette mer humaine, se dépatouilla corps et bien pour s'extirper des bourrelets d'un bourgeois si énorme qu'elle cru avoir croisé un ogre. "Comment on peut se laisse aller à ce point là? Tous les hommes devraient aspirer à être taillés comme Sigmar" pensa-t-elle, bougonne et vexée.
Mais voilà que la première épreuve arrivée. Un gaillard étrange, au faciès couvert de suie blanche, et habillé d'une étonnante tenue de lin rayée de beige et de noir. D'un bond il se planta devant la nonne, dans une rue peu utilisée dans laquelle elle pensait avoir un semblant de paix. Il ne dit rien, se contenta de la regarder de manière malicieuse. Soudainement sévère, il mit ses mains sur ses hanches et commença à la gronder en la pointant du doigt, mais sans prononcer le moindre son. D'abord intriguée, Tétradie se retrouva rapidement inquiète pour la santé mentale de cet individu et hésita à héler la garde pour le faire enfermer à l'asile.


-"Euh, messire, vous êtes sur mon chemin..."

L'inconnu fit mine de rire dans un silence glacial. La jeune sigmarite, qui se fâchait de plus en plus, fronça gravement les sourcils et tapa du pied sur place.

-"Par Sigmar et tous ses saints, je suis pressée et j'ai autre chose à faire que me coltiner tous les infidèles d'Altdorf!"

Aucune réaction "normale" du saltimbanque qui bondit sur place en riant aux éclats, toujours sans qu'un son dépasse de ses lèvres. Cette fois-ci, pourtant, Tétradie n'y tint plus, attrapa son marteau et le fit s'abattre sur le pied du malheureux avec un "BONK" sonore. Le pauvre être lâcha un hurlement de colère et de douleur puis chuta au sol en se tenant le peton aplati. "Hé bien, il pouvait parler finalement" se moqua la nonne en le dépassant.

Vint ensuite le moment tant attendu, celui des coches. Trouver un moyen de transport n'était pas une chose aisée à Altdorf, même pour un scribe en écriture. Peu habituée aux convenances hors du clergé, la jeune femme tenta sa chance près d'une charrette à l'allure à peu près correcte et dont les essieux ne branlaient pas trop. Le dialogue qui eut lieu fût le suivant, alors qu'elle hélait un bourgeois en pantalon bouffon qui paraissait être le propriétaire.


-"Bonjour messire, je me nomme Tétradie, Tétradie Gondeghissel et je viens pour vo..."

-"Je refuse."

-"Je n'ai même pas encore parlé!"

-"Vous venez voyager?"

-"Mais oui!"

-"Alors non."

-"Mais... Je suis clerc, je peux écrire et..."

-"Et vous êtes une femme?"

-"Oh? Euh. Oui?"

-"Alors non. Transporter une femme avec des hommes est indécent. Dégagez, fleur des pavés!"

"Mais quel fils de... !". Éberluée, Tétradie repartie d'où elle était venue, soudainement plus consciente de la stupidité des hommes. C'était sans compter ceux qui tentèrent de lui claquer une fesse ou de lui passer une main sur la hanche: tous des pauvres types à l'air penaud surtout quand une claque volait dans leur direction. La chance finie par lui sourire quand ce fût elle qu'on demanda!

- "Et vous ma petite, cela vous dirait, un travail honnête et payé à la journée ?"

Enfin quelqu'un! C'était un miracle! Un miracle! Sigmar ne l'avait pas laissée seule, évidemment, il la soutenait encore et sa main généreuse lui montrait la voie!

-"Bonjour! Oui, oui! Je voudrais partir au Middenland! Je peux écrire, lire, compter, sceller et j'ai tout le matériel avec moi, regardez!"

Pour le convaincre elle sortit de son gros sac quelques flacons d'encre et des plumes. Bien entendu elle prit garde à ne pas montrer son marteau tout de suite. Difficile de convaincre qui que ce soit que cette arme de guerre lui servait à marquer à la cire des sceaux...
Je suis le métal, Sigmar est le marteau.
--------------------------------------- Tétradie Gondeghissel, Voie de l'Exorciste
Profil: For 8 | End 10 | Hab 8 | Cha 8 | Int 8 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | FOI 9 | NA 1 | PV 60/60 | SAN 42
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Equipement:
Arme:

Marteau à deux mains / 24 + 1d10 dégâts / 10 parade / Assommante, Lente, Percutante.

Armure:

Haubert: 11 armures, torse et bras / -2 ATT, PAR et HAB

Autres:

Bible de Sigmar
Fouet de pénitence
Médaillon à l'effigie de la Comète
Rations
Petite tente
Couverture
Miracles:
Mineurs:

Imposition des mains:
Portée : Soi-même ou Contact
Durée: Instantanée
Effet: L'exorciste rend 1D10 PV à la cible du sort. Il peut se soigner lui-même. Attention, cette prière ne peut soigner une personne qu'une fois jusqu'au prochain lever du soleil.

Pavois divin:
Portée : Soi-même
Durée : 2 tours
Effet : Se concentrant pour vider son esprit de toutes pensées autres que celles de piété, l'exorciste crée autour de lui un bouclier saint le protégeant des attaques des serviteurs des Dieux Sombres. L'exorciste augmente ses points d'armure de 2D6+1 points contre une attaque portée par un démon, une attaque portée avec une mutation, un sort offensif chaotique ou une créature chaotique.

Regard pesant:
Portée : Soi-même
Durée : 1D6+1 minutes
Effet : Le regard de l'exorciste devient noir et lourd à supporter, intimidant ses adversaires. Il obtient +2 à ses jets d’intimidation.


Moyens:

"Silence, démon!":
Portée : Contact
Durée : 1 minute
Effet : Il n'est pas rare que les démons ayant pris possession d'un être humain tentent par des paroles insidieuses et corrompues de déstabiliser ceux qui veulent les exorciser. L'exorciseur peut alors, en apposant ses mains sur les tempes du possédé, ordonner au démon de se taire. L'exorciseur impose le silence à tout démon circonscrit en un possédé. Le démon ne pourra plus prononcer le moindre mot à moins de réussir un test sous INT avec un malus égal au degré de réussite de la prière.

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