[Raël Khem] La Nuit au Musée

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Réactions de Raël prises par MP.
Le pari de Raël était risqué, mais puisque chaque seconde pouvait compter, c’était peut-être le bon plan. En tous cas, il fut assez étrange de voir la lance touchée par le zombie. Le mort-vivant maladroit put la bouger, mais son énergie noire était peu à peu aspirée par l’objet. Il n’arriva pas à la pousser bien loin vers l’arrière de la salle, à l’opposé de là où se tenait Khem avant de tomber sur le sol, inerte. Il y eut alors une exclamation de dédain.
Test de CHA (utilisation d’une charge de la canope pour bénéficier de chance si besoin est) : 10. Réussite sur le fil. La charge canope est utilisée pour avoir un meilleur résultat.
-Ah, tu deviens raisonnable. Soit. Le maître sera content de te revoir. Dommage qu’elle ait dû payer le prix fort pour que tu comprennes. Tu peux la soigner, mais je prends la lance.

Il ne s’était pas écoulé plus de quinze secondes depuis l’assaut, mais c’étaient sans doute une éternité pour le scythien. Quant à Aducia, si toutefois elle vivait encore, ce devaient être les plus longues quinze secondes de sa vie.

Le revenant s’écarta, permettant à Raël d’accéder au corps de sa compagnonne. La pauvre gisait inerte, inconsciente, dans une mare de sang qui ne cessait de grandir à mesure que son fluide vital s’écoulait de son moignon à grands flots.

Mais c’est alors que le soldat des rois morts vit apparaître une silhouette devant lui. Le nécromancien venait de rentrer dans la pièce, il était là, à un mètre cinquante de lui, à un mètre du corps d’Egdwin, penché pour ramasser la lance.

D’expérience, le guerrier savait que ces mages étaient vulnérables au corps-à-corps. En se montrant en personne, le nécromancien, certes puissant, mais novice dans le crime, venait de commettre une terrible erreur. Trop confiant, il pensait peut-être la victoire déjà acquise, ou alors estimait-il que Raël foncerait d’abord sur son amie… Son amie qui plus que jamais avait besoin de lui…

Face à cette opportunité, l’elfe passa pourtant au second plan. Dans une charge d’une rare violence, le scythien fonça sur sa proie et dégaina pour frapper dans son mouvement favori. Le mage noir poussa un cri de surprise, s’agrippant à la lance qu’il venait de ramasser comme s’il s’agissait d’un bâton. Il esquiva la première attaque en se jetant en arrière sur le sol. Dos contre terre, le visage figé par la peur, il tenta de lever son arme pour repousser son agresseur et parer ses coups. Mais que pouvait un sorcier contre un combattant, l’arme à la main ? Il gagna bien quelques secondes de vie, assez pour glapir désespérément, dans une ultime tentative pour déstabiliser son adversaire.


-Trahison ! Soit maudit, tu aurais pu la sauver, tu as préféré me tuer ! Elle te faisait confAAAaarrghhhhh !

C’était fini. Tout était fini. Dans la pièce sombre, les bruits se turent, laissant place au silence et à la mort… Car en même temps que le sorcier, l’elfe avait cessé de respirer.

Son corps était encore chaud et du sang coulait toujours de son moignon. Appliquant vite un garrot, Raël se rendit compte qu’il était trop tard. Pour quelques secondes. Aducia ne pouvait plus manger les biscuits magiques qui l’auraient peut-être maintenue en vie quelques secondes plus tôt.


Mais alors que tout semblait perdu, des bruits de pas précipités se firent entendre et une voix de stentor, une voix que Raël n’avait plus entendue depuis des années, résonna dans la salle, tandis qu’une silhouette musclée apparaissait dans l’encadrement de la porte :

-Enfin je te retrouve, Khem !

Ces mots, nul autre que notre héros ne les comprit. Et pour cause : ils venaient d’être prononcés dans la langue que Raël avait pensé être sa langue maternelle il y avait encore peu. L’homme était grand et fort, musclé comme peu l’étaient. Il avait toujours dominé en taille le jeune Raël, et encore aujourd’hui, il était le plus haut.
Le capitaine Tarouk, le maître d’armes qui avait formé Raël Khem, celui qui l’avait entraîné étant adolescent, lui et les autres jeunes qui voulaient se destiner aux métiers des armes. L’homme avait toujours été rude, voire dur avec lui, ne cachant pas qu’il ne l’appréciait guère. Pourtant, il avait été un bon précepteur.

A ses côtés, deux des voleurs qui étaient entrés au troisième étage, un homme et une femme. Pour ceux-là, la priorité semblait être avant tout de s’occuper de la blessée. Ils foncèrent s’occuper du corps sans se préoccuper des deux scythiens qui discutaient. La femme semblait savoir quoi faire, et disposait d’un impressionnant matériel : fioles de potions, herbes, bandages, matériel de docteur… Elle fit une grimace en voyant l’état de l’elfe, mais ne renonça pas. Raël crut l’entendre grommeler pour elle-même : « Ah ces guerriers… Ce n’est pas parce qu’elle ne respire plus qu’elle est morte, bougre d’âne ! » Son compagnon et elle s’activèrent autour du corps. Mais l’attention de Raël était captée par son ancien professeur, qui continua, le saisissant aux épaules et le secouant pour s’assurer qu’il écoutait bien :


-Je ne t’aime pas, Khem, mais ça fait un bout de temps que je te cherche. Je sais que ta mission est sacrée et que tu l’accomplis pour les dieux, mais le temps est venu de prouver où va prioritairement ta loyauté. Le Prince Tutankhanut se prépare à la guerre. Il a besoin de tous ses guerriers, tous. Le Roi Lambrasas IX aurait décidé, avec quelques autres monarques alliés, de préparer un assaut sur Numas, qu’il estime sienne. A l’heure qu’il est, il doit avoir presque fini de réunir ses forces. Nous aurons juste le temps de revenir.

Mais j’ai entendu dire des choses ici, Khem. Ainsi ce que l’on a dit toujours sur toi est vrai. Un fils d’étrangers. Pas même un bâtard. Tu n’as pas ta place parmi nous, tu ne l’as jamais eue, d’ailleurs. Tu t’accoquines avec ce genre de vermine aux oreilles pointues, ce détestable peuple.

Ma mission était de ramener un puissant guerrier du Prince Tutankhanut à Numas pour servir à la guerre. Mais existe-t-il encore, a-t-il jamais existé, ce guerrier ? Tout ce que je vois devant moi, c’est un impérial.

Le choix est tien. Tu peux me suivre et continuer à te mentir et à mentir à tous, mais respecter ton allégeance. Tu peux rester ici, là où est ta vraie place et rechercher tes vraies origines, tes vraies racines, embrasser ta vraie nature et vivre la vie qui aurait du être la tienne. Tu peux renoncer à toute allégeance et affronter cet ennemi qui t’en veut tant, ce « maître » comme disait ce fou ! Ou tu peux rejeter ton Roi et te consacrer aux dieux, et poursuivre à jamais leur mission éternelle.

Quoi que tu fasses, je ne te jugerai pas, car pour moi, tu n’es pas, tu n’as jamais été, l’un des nôtres !


Tandis que le capitaine Tarouk finissait son long discours, plein de rancœur et qui avait dû occuper ses pensées durant de nombreuses nuits, le duo de voleurs impériaux terminait de s’occuper d’Aducia Egdwin.

L’elfette respirait toujours, mais très difficilement. Sa petite poitrine se soulevait à peine, de plus en plus péniblement. Son visage s’était figé dans une expression de souffrance, et était régulièrement parcouru de petits tressaillements de douleurs. Ses cheveux s’étalaient dans une mare de sang qui les souillait en les imbibant, tandis que de la sueur perlait sur son front. Elle n’était plus consciente depuis l’attaque. Le pire était sans doute le mince filet de sang qui s’écoulait par son moignon. Elle était très faible, mais vivante.

Je considère que les biscuits ont été utilisés (écrasés puis donnés en bouillie à manger à Aducia pour la stabiliser après l’avoir réanimée).
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Le cœur de Raël se serra quand le zombie, plutôt que de saisir bêtement la lance, décida plutôt de cogner dedans pour l'envoyer plus loin. C'était un coup de chance, ou une pensée intelligente, qui perturbait bien des plans. Le point positif était que sa prédiction s'était avérée juste: les morts étaient incapables de toucher l'arme et tombaient inanimés à son contact. Hnytanx appliquait ainsi son crédo de protectrice des vivants en refusant de se laisser porter par les morts. Le moment venu la chose pourrait être utile… Si moment venu il y avait et que tout ne se terminait pas dans ce musée, bien entendu. Quelle ironie ce serait en repensant: mourir au milieu des artefacts qu'il était sensé récupérer. Un destin de voleur quelque part. Et ce sorcier réagit exactement comme prévu: sûr de sa victoire et sa supériorité (et sans doute sous-estimant fortement son adversaire) il lui laissait le champ libre pour sauver Aducia;
Un peu soulagé mais toujours anxieux de la suite des événements, le Scythien s'approcha alors de sa douce elfe et se pencha sur elle. Dépité, il posa les yeux sur le moignon sanguinolent et retira un foulard de son turban.


-"Ma pauvre, qu'est-ce qu'il t'a fait..."

Et du coin de l'oeil il vit le serpent sortir se son trou. L'infecte sorcier, le répugnant nécromancien, triomphant, qui voyait déjà sa victoire toute acquise. L'esprit du guerrier se figea alors et un dialogue mental commença, en un instant. Il se vit lui-même, à la place d'Aducia. Son propre corps étalé au sol, le sang en moins. Ses yeux se tournèrent vers lui et le clone parla.

-"Je dois la sauver."

-"Et si je ne peux pas?"

-"Tu la sauveras."

-"Pas tant qu'il est là."

-"Si tu te détournes, elle meurt."

-"S'il me capture, elle meurt également."

-"Est-ce que les dieux nous pardonneront si nous échouons?"

-"Je n'échouerai pas."

Le kopesh fila vers le dos du sorcier, qui fût projeté à terre dans un râle sonore. Il se retourna, sa silhouette frêle et raide glissant sur le sol avec panique. Il était ridicule, un bel exemple de sa profession. Des cheveux noirs longs et épais qui lui coulaient sur les épaules, un nez trop dur et des traits coupés à la serpe par un jardinier fou, une bouche pincée et des yeux révulsés par la douleur et la peur. Ses serviteurs ne réagissaient même pas, lents qu'ils étaient, alors que leur maître voyait avancer vers lui un champion. Dans un effort pathétique il leva la lance pour faire barrière, mais Raël l'écarta d'un revers de la main. Les bras fragiles du mage ne résistèrent pas et la relique se coucha au sol, comme si de sa propre volonté elle refusait même de participer à la défense d'un ennemi. La lame de bronze trouva son ventre qu'elle fendit sans peine. Une gerbe de sang s'échappa de la bouche du nécromancien alors que le froid métal perçait ses poumons, puis son épaule droite.

-"Trahison! Soit maudit, tu aurais pu la sauver, tu as préféré me tuer! Elle te faisait confAAAaarrghhhhh!"

Le flot de paroles s'acheva alors que l'arme des rois anciens ouvrait son crâne par le milieu. C'était terminé, ce sorcier de pacotille ne ferait plus jamais de mal à personne, ni à Raël, ni à Aducia, ni à quiconque. En un volte-face, le guerrier se retrouva au chevet de son amie, inanimée. Elle ne respirait plus, c'était trop tard. Son audace et sa victoire lui avait coûtée celle qui avait sa compagne depuis quelques semaines à présent. Ses épaules s'abattirent et il laisse couler une larme. Lui revint alors un ver arabéen, appris il y a bien des années lorsqu'un conteur s'était établi à Numas:

-"Pareille à l’astre des nuits, qui t’en vas-tu visiter ?
et ce verset de beauté, pour qui fut-il révélé?
Un parasol d’ambre gris royal ombrage ta tête:
couverte de dais noir, sur qui donc vas-tu régner?
Dirai-je que tu es miel? Le miel est moins doux que toi,
ou que tu ravis les cœurs? Mais lequel vas-tu combler?
Tu t’en vas et peu s’en faut que moi je ne rende l’âme:
ô douleur de Nézâmi, de qui es-tu le dictame?"


D'une main lente il caressa le beau visage désormais endormi pour l'éternité. Irait-elle rejoindre Djaf et Usirian dans leur demeure éternelle ou bien ses propres dieux la récupérait-elle en leur sein pour lui offrir une existence meilleure? Il le saurait le jour où lui aussi s'éteindrait et irait rejoindre Ptra dans l'Après-Vie. Tout ce qu'il pouvait faire, à présent, était de la recommender aux Célestes et espérer que quand son tour viendrait, elle l'autoriserait à la revoir.

-"Enfin je te retrouve, Khem!"

Non.

Ce n'était pas possible.

Ce n'était pas vrai.

PAS LUI! PAS ICI!

Et bien si, c'était Tarouk et deux aides, qui se précipitèrent d'ailleurs Aducia, chargés d'onguents et de potions alors que l'ancien instructeur de Raël venait lui trouver lui. Toujours aussi haut, avec ses grands airs et ses bras épais comme des troncs. A son âge on ne changeait plus de toute façon et ses cheveux grisonnant attestaient qu'il avait survécu suffisamment longtemps pour avoir gagné le droit de se comporter comme bon lui semblait. Mais qu'est-ce qu'il faisait là? Et depuis de temps le cherchait-il? En tout cas ça expliquait ce que faisaient les individus louches au musée: ce n'étaient pas les artefacts qu'ils cherchaient à voler, non, c'était lui-même qu'ils recherchaient! Par contre son ton agressif et sa propension à secouer ses élèves n'avaient pas manqué au héros. En fait, il ne lui avait pas manqué tout court, avec sa méchanceté gratuite, son mauvais humeur et son arrogance de maître.


-Je ne t’aime pas, Khem, mais ça fait un bout de temps que je te cherche. Je sais que ta mission est sacrée et que tu l’accomplis pour les dieux, mais le temps est venu de prouver où va prioritairement ta loyauté. Le Prince Tutankhanut se prépare à la guerre. Il a besoin de tous ses guerriers, tous. Le Roi Lambrasas IX aurait décidé, avec quelques autres monarques alliés, de préparer un assaut sur Numas, qu’il estime sienne. A l’heure qu’il est, il doit avoir presque fini de réunir ses forces. Nous aurons juste le temps de revenir.

Mais j’ai entendu dire des choses ici, Khem. Ainsi ce que l’on a dit toujours sur toi est vrai. Un fils d’étrangers. Pas même un bâtard. Tu n’as pas ta place parmi nous, tu ne l’as jamais eue, d’ailleurs. Tu t’accoquines avec ce genre de vermine aux oreilles pointues, ce détestable peuple.

Ma mission était de ramener un puissant guerrier du Prince Tutankhanut à Numas pour servir à la guerre. Mais existe-t-il encore, a-t-il jamais existé, ce guerrier ? Tout ce que je vois devant moi, c’est un impérial.

Le choix est tien. Tu peux me suivre et continuer à te mentir et à mentir à tous, mais respecter ton allégeance. Tu peux rester ici, là où est ta vraie place et rechercher tes vraies origines, tes vraies racines, embrasser ta vraie nature et vivre la vie qui aurait du être la tienne. Tu peux renoncer à toute allégeance et affronter cet ennemi qui t’en veut tant, ce « maître » comme disait ce fou ! Ou tu peux rejeter ton Roi et te consacrer aux dieux, et poursuivre à jamais leur mission éternelle.

Quoi que tu fasses, je ne te jugerai pas, car pour moi, tu n’es pas, tu n’as jamais été, l’un des nôtres !


-"Et j'ai fait plus pour les dieux que tu n'en as jamais fait, Tarouk! J'ai été récupérer notre héritage, venger nos frères, pendant que tu restais dans le désert à compter les cadavres que ces pillards d'impériaux ont infligés à notre peuple. Oui, NOTRE peuple. Je suis aussi Scythien que toi, et peut-être même plus!"

D'un coup d'avant-bras Raël dégagea les mains de son ancien professeur de ses épaules, le toisant ensuite avec défi; il avait parcouru le monde, il avait vaincu des experts, des sorciers et des monstres... Et il avait fait quelque chose de grave. Son choix, en vérité, n'existait pas. Il n'était pas un être libre de toute contrainte, libre d'aller où bon lui semble au gré de ses aspirations. Djaf le lui avait dit dans ce songe fou à l'Anguille: le destin avait été changé, un tel acte devait se payer. Non… En fait le nécromancien avait raison sans le savoir: il était devenu Raël, le champion-esclave.

-"Je n'ai pas de choix, Tarouk. J'ai une vision il y a quelques mois, Djaf m'est apparu et m'a sauvé du jugement de Phatkh. Mais je suis maintenant condamné à servir les dieux et eux seuls. Je rentrerai à Numas quand j'en aurai assez fait pour réparer lle déséquilibre que l'intervention de Djaf a causé. Je vais traquer le "maître", le vampire Romain d'Albon, qui possède un certain nombre d'artefacts. Ensuite je parcourai les terres jusqu'à pouvoir revenir. Scythien ou pas, c'est le destin auquel je suis lié. Récupère néanmoins les reliques du musée, Tarouk, certaines peuvent être utiles. Et salue Aziz de ma part, dis-lui que je pense à lui et que je rentrerai bientôt.

Quand il grandira il deviendra un guerrier. Sans doute même meilleur que moi."


Il tourna alors son regard vers Aducia, qui vivait sur un fil. Quel destin pour elle dans cet avenir? Seuls les dieux le savaient.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
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Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Les adieux de Tarouk avaient été courts… Et pour cause : le capitaine ne se souciait pas du tout des mêmes choses que son compatriote. Il se fichait éperdument d’Aducia, qu’il aurait même laissé mourir si cela n’avait tenu qu’à lui. Le nécromant tué n’avait lui non plus aucun intérêt à ses yeux, et il se contenta de l’ignorer. Quant aux reliques, les récupérer était certes un bonus, mais rien de plus. Son objectif principal, rejoindre Raël et lui ordonner de rentrer, était réalisé. Son message porté, et devant le refus de ce dernier, il considérait sa mission comme accomplie, et n’avait visiblement qu’une seule hâte, rentrer dans son pays pour y faire la guerre.

Tandis que notre héros s’activait autour du corps d’Aducia que les deux voleurs avaient miraculeusement réussi à réanimer, son ancien maître d’armes emballait rapidement dans des boîtes les reliques les plus précieuses. Les deux cambrioleurs restants, eux, s’était évaporés, leurs soins effectués, ils étaient partis sans demander leur reste pour prendre leur part du butin. Ne pouvant les payer, Tarouk leur avait dit qu’ils pourraient voler ce qu’ils voulaient, et l’étage arabéen regorgeait de richesses. L’elfette était stabilisée, un bandage de tissu serré fermement autour de son moignon, mais elle n’était pas en bon état. C’était à peine si sa petite poitrine se soulevait encore. Toujours inconsciente, elle ne pourrait sortir que sur l’épaule du scythien. Il faudrait ensuite l’emmener chez un médecin ou au temple de Shallya pour qu’elle y reçoive des soins appropriés.

Mais ce n’était pas tout. Ne perdant pas de vue son objectif, et après s’être assuré que sa compagnonne survivrait, Raël Khem prit le temps de se pencher sur le cadavre du nécromant afin de le fouiller. Le corps n’était pas beau à voir, mutilé par les coups rageurs du combattant. Le mage noir portait sur lui un grand nombre de babioles à l’utilité inconnue des non initiés, ainsi que des poudres, des fioles, et autres parchemins. Pourtant, il ne fut guère difficile de trouver quelque chose de réellement intéressant. Le long manteau noir déchiré en de multiples endroits avait une profonde poche intérieure. Celle-ci contenait un unique papier, replié comme une enveloppe et scellé à la cire pour que nul ne puisse lire son contenu. Cette dernière était tachée de sang, mais, si le papier était de qualité suffisante, peut-être son contenu était-il encore lisible.

Tarouk venait de finir ses paquets. Il lança un regard vers la lance magique qui se trouvait aux pieds de Raël, agenouillé près du nécromancien mort. Un regard de ce dernier suffit à lui faire comprendre qu’il n’abandonnerait pas l’objet. L’aube approchait, et les sortilèges d’illusion levés, il valait mieux ne pas s’attarder sur place. Tarouk parut hésiter un instant, sa main s’approchant de la poignée de son kopesh, tandis que Raël l’imitait, mu par l’instinct du guerrier… Mais le capitaine se ravisa. Le jeu n’en valait pas la chandelle. Alors, réunissant les boîtes dans un grand sac qu’il jeta sur son épaule musculeuse, il s’éloigna sans un mot. Ce ne fut qu’au moment de sortir de la vision de Khem qu’il se retourna une ultime fois, pour lui lancer :



-Je porterai ton message à Aziz. Mais sache que je rapporterai aussi au prince Tutankhanut ton refus. Les ordres sont les ordres, et on ne refuse jamais un ordre de son prince. Que tu sois devenu fou ou que ton histoire soit vraie n’importe pas. Tu es maintenant un déserteur, Raël Khem de l’Empire. Et il n’y a qu’une seule sentence pour les déserteurs, au pays. Si tu y reviens un jour, tu subiras ton châtiment.

Ces mots résonnèrent longtemps. Ils étaient lourds de sens, et prononcés d’une voix forte, comme une sentence irrévocable. Nul doute que le capitaine ne l’épargnerait pas dans son rapport au prince. Mais ces considérations étaient peut-être encore lointaines pour notre héros. Pour l’instant, il se trouvait avec une elfe à demi-morte sur les bras, une mystérieuse lettre et une lance magique. Ne sachant pas lire, il n’aurait pas eu d’intérêt à rester en place plus longtemps. Et à chaque minute qui passait, le risque de se faire prendre augmentait. Il fallait quitter cet endroit, au plus vite, c’était la seule chose à faire.


Bravo, tu as terminé la transition et choisi un scénario final parmi ceux proposés par MP. Je te laisse poster un ultime message pour clore le sujet (tu pourras m’y dire comment tu sors et ce que tu fais pour Aducia Egdwin, ce qui peut être intéressant pour la suite, et ensuite j’ouvrirai un nouveau sujet et j’éditerai ta fiche pour l’un des derniers points XP).
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

En voyant Tarouk s'éloigner dans les couloirs du musée, laissant ses pas résonner sur le marbre au sol, Raël s'interrogea: venait-il de prendre la bonne décision? Son ancien mentor (ou plutôt bourreau) n'avait pas tort: il était un déserteur, un lâche qui avait abandonné son roi et son devoir pour partir à la recherche d'un vampire. D'un autre côté, la volonté des dieux était aussi qu'il récupère d'avantage d'artefacts leur appartenant et comment ne pouvaient-ils pas se satisfaire de la mort d'un vampire, les serviteurs de Celui-Dont-Le-Nom-Est-Interdit?

Au final était-il un traître pour avoir privilégié une mission sacrée sur une autre?

Il soupira et sa main vint se glisser dans ses cheveux épais. Pour le moment la question était toute autre: que faire d'Aducia? Elle vivrait, certes, mais il fallait la transporter ailleurs. Une seule destination en l'état: la taverne. Il serait temps le lendemain de chercher un médecin ou équivalent. Peut-être même connaissait-elle quelqu'un en ville qui saurait l'aider? Pas moyen de s'en assurer avant son réveil de toute manière. Avec attention et tout de même une belle dose de tristesse, le Scythien souleva le corps comateux de sa compagne avant de lancer un œil vers le sol où reposait une main tranchée. Avec dégoût, le guerrier déposa la victime, emballa la main dans un linge et la passa dans son sac avant de recommencer. En l'absence de tout sortilège sortir bâtiment au rez-de-chaussée ne fût pas bien difficile, maintenant restait à passer la rue jusqu'à l'auberge sans sonner l'alerte à tout le quartier. Par chance, encore, la nuit n'était pas exactement le moment où se faire remarquer était le plus évident. De même, difficile de dire que l'auberge était animée à cette heure tardive et ce malgré le coup d''épaule que colla le champion dans la porte pour la forcer à s'ouvrir.

Restait à monter les escaliers qui grincèrent terriblement sous le poids de deux personnes. Poser Aducia sur son lit fût en revanche parfaitement aisé, comme chacun pouvait s'y attendre. Avant de sortir, Raël lança un dernier regard sur la blessée: mine de rien elle n'avait pas hésité à donner de sa personne et jusqu'à sa vie pour l'accompagner. Certes elle était aussi en situation de vie ou de mort mais tout de même. Jusque là le Scythien l'avait toujours couvé d'un œil un peu protecteur et quelque peu hautain bien que très curieux. Quelle étonnante créature que cet être aux longues oreilles, après tout! Pris d'une curieuse affection, il passa un doigt sur sa joue, comme il l'avait fait quand il l'avait cru morte. Finalement, tandis que sa main tenait la poignée, il se décida à rester avec elle. Sans un mot, il s'assit dans un coin de la pièce et laissa ses yeux s'accoutumer au noir complet avant de plonger peu à peu dans le sommeil.

Si quelque chose devait se passer, il faudrait qu'il soit là, avec elle. Il le sentait.
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Fin du scénario : 90 xps attribuées pour l'ensemble. Profil mis à jour.

Suite ici :
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