[Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


« Ils sont morts, Isolde. S’ils ne le sont pas, ils le souhaiteront très vite. Les répurgateurs n’ont pas l’habitude de bien traiter les prisonniers.
Notre priorité est de retrouver Lazarus Mourn avant qu’il ne parvienne à découvrir l’emplacement du Nexus. S’il a capturé un enfant, il tentera de le sacrifier afin de continuer ses rituels, et chercher dans l’Immatériel des signes qui lient magiquement l’ancien artefact elfe. Avec la présence de Sigismond dans ces bois, cela n’augure rien de bon…
Puisque tu me dis que les camarades avec toi ne peuvent pas nous aider, alors il n’y a pas le choix. Nous l’arrêterons toutes les deux. »


Et sans plus de commentaire, elle continua son chemin, gaillardement, à travers les bois, malgré la blessure qui l’affligeait. À chacun de ces pas, elle semblait aller de mieux en mieux, là où Isolde souffrait toujours de son combat face au répurgateur. Elle marchait au milieu des arbres centenaires, dans une forêt où il devait être bien aisé de se perdre – et pourtant, à aucun moment elle ne demanda de l’aide à la chevaleresse pour s’orienter. C’est comme si elle savait instinctivement quelle direction prendre ; à moins que ce ne soit par l’action d’un sortilège ?

Toujours est-il que la nuit commençait à tomber, et il devenait nécessaire de se trouver un abris qui soit suffisamment en sécurité pour échapper à d’éventuels poursuivants. Chose que la Damoiselle semblait deviner :

« Nous ne ferons pas de feux. Trop dangereux. Ne laissons pas de traces derrière nous. »

Elle s’approcha d’un tronc d’arbre quelconque, et s’assit en tailleur devant. Elle éleva ses mains, récita un étrange cantique éthéré, et alors, du sort, sortirent des flammes bleues translucides. Elles ne produisaient aucune chaleur, mais permettaient d’y voir beaucoup plus clair dans le noir qui commençait petit à petit à tomber.

« As-tu de quoi manger froid ? »

Isolde avait bien du pain dur et des biscuits à grignoter, de quoi tenir encore trois jours – au moins, ils ne mourraient pas de faim.

« Comment as-tu perdu tes enfants ? Ils sont morts ? »

C’était lunaire. La damoiselle n’avait absolument pas changé d’intonation pour demander si Isolde avait à manger, puis évoquer la perte de sa famille. Elle se contentait de parler avec une voix calme, quelconque, un peu sèche. Difficile de savoir pour quelle raison elle posait soudainement cette question, de nul part, d’ailleurs.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

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"Je comprends."

Dis-je doucement, une fois de plus je dois abandonner des personnes derrière moi, des inconnus certes mais ... Suis-je vraiment faite pour cette vie ?
Combien de fois devrai-je le faire avant que mon tour ne vienne ? Combien de visages hanteront mes nuits.

"Va jouer au chevalier."


N'avait-elle pas raison, si ce n'était que l'utopie d'une gamine. Pourtant la Dame ne m'a t-elle pas sauvé dans cette mine, ne m'a t-elle pas guidé vers sa servante ? Dieu que de questions qui reviennent de plus en plus souvent, je pourrai donner le reste de ma bourse pour m'acheter de quoi me saouler pour oublier un temps.

Je redresse mon regard devenue légèrement vague.

"Je n'ai pas dit qu'ils nous aideraient mais que votre présence poseraient de nombreuses questions surtout pour le représentant de la loi qui nous emploie et accompagne. D'autant qu'au vu du climat entre nos deux pays .... Enfin bref pas de solutions qui m'apparaissent évidentes."


La décision est prise, nous continuons seules, nous vaincrons ou périrons ainsi à moins que .... Notre progression se déroule sans encombre il faut dire que celle que j'accompagne semble être dans son élément. Savoir ? Pouvoir ? Mélange des deux ? Là où la Demoiselle évolue non sans grâce, je me sens gauche et pataude, mon corps réclame une pause, mon ventre de la nourriture et ma tête la paix de l'esprit. D'ailleurs mon souhait se profile, la nuit tombe et il est l'heure pour nous de se poser.

Je hoche la tête de façon affirmative à ses mots.
"Hummm en effet... j'ai quelques provisions et vous ?"
Prête à partager au besoin.

Lasse je m'installe aussi confortablement que possible, certaine d'être percluse de courbature le lendemain au vu de la nuit qui nous attend. Quelques minutes s'écoulent je retire mon gambison afin d'examiner de plus prêt ma blessure. Mes doigts palpent la plaie infligée, elle ne saigne plus mais reste douloureuse sans même évoquer le reste. Mon corps commence à ressembler à une bien vilaine chose.

Je nettoie la plaie avec un peu d'eau, tente un bandage de fortune plus pour dire de .... puis me cale de nouveau, étant mes jambes, élude sa question un temps, de longues minutes très certainement. Un quignon de pain avalé, un bout de viande sèche, le nez levé vers les étoiles que je ne peux voir je finis par lâcher sans regarder mon interlocutrice.

"Mon premier né, Tristan est décédé d'une mauvaise toux, nous n'avons rien pu faire..."

Je ne sais pourquoi je rajoute ce dernier commentaire, comme pour me convaincre que j'ai tout tenté.
"Isabelle ma seconde a ..... "
Ma gorge se serre, ne pas savoir est tellement douloureux.
"Elle m'a été enlevée ... je veux dire .... enfin vous voyez."

Cette fois je la regarde, cherche une réponse que je n'aurai pas mais ....

"Putain.... depuis le temps que j'ai ça sur le coeur et je.... vous ai là devant moi. J'ai tellement attendu un moment similaire et maintenant je ... je ...
Pourquoi inflige t-on ça aux parents et enfants de Bretonnie, pourquoi faut-il qu'ils nous soient enlevés !?!"


Ma voix monte, je la contrôle avec peine, les vannes s'ouvrent.

"J'aime mon pays, j'aime la Dame, je ..... je n'ai plus rien.... on m'a tout pris.... je n'ai même pas le droit de servir ... je dois me cacher, je dois mentir, je dois même trahir mes engagements ...."

Je me calme toute seule, je vis dans une utopie alors je m'attends à une sacrée leçon.

"Désolée ... je voulais pas m'emporter juste que c'est dur parfois."

D'un revers de main je chasse le reniflement qui vient à mes narines.

"Et vous ?"

La question est très vague, ne veut pas dire grand chose en l'état, elle me confiera ce qu'elle souhaitera mais j'aimerais l'entendre juste comme ça, profiter de notre échange.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


La Damoiselle regardait Isolde droit dans les yeux. Silencieuse. Droite. Froide. Impassible. Elle restait là, assise en tailleur, les mains sur les genoux, ses cheveux noirs qui tombaient de chaque côté de son visage. Et elle ne faisait rien. Elle se taisait, bouche bée, ne laissant qu’un long silence gênant après les questions d’Isolde sur le sort des enfants kidnappés en Bretonnie.
Alors, elle entrouvrit ses lèvres cicatrisées, et répondit simplement, du même ton sec, sans aucun octave de plus ou de moins au fond de sa gorge :

« Oui, Isolde.
J’ai de quoi manger froid. »


Puis, à nouveau, le silence complet. Elle continuait de regarder droit dans les yeux d’Isolde, avec ses yeux d’un bleu perçant. Droit, tout droit, comme si elle pouvait voir à travers le corps de la chevaleresse, et peut-être, y déceler quelque chose. Difficile à dire. La situation était en tout cas particulièrement gênante.

« La poupée de ta fille, l’as-tu gardée ? »

Les poupées à fée étaient un des usages étranges de ce pays. Une superstition idiote pour certains, mais même en étant dubitatif envers leur utilité, nobles comme paysans s’y prêtaient souvent – Offrir ou confectionner à son enfant un petit jouet, un simple morceau de chiffon ou un bout de bois taillé pour les plus pauvres, un vrai petit bonhomme en peluche pour ceux avec plus de moyens, censé tromper les Fées qui emporteraient l’objet à la place de l’enfant. Pour Isolde, en tout cas, cela n’avait absolument pas fonctionné. Et de sa fille, elle n’avait plus que la poupée.

« J’aimerais la voir.
Si tu me le permets. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Les poings serrés je ronge mon frein, je la regarde, elle qui représente à la fois la cause de mon plus grand chagrin et de mes plus utopiques espoirs. Son calme apaise ma colère, à ma question point de réponse s'en suit un long silence que seuls les bruits de la forêt viennent troubler. Je me rassois, m'adosse à une racine dans un confort tout relatif puis dégaine mon épée m'apprêtant à entretenir l'arme et inspecter le fourreau dont le cuir pourrait finir par s’abîmer avec toute cette humidité malgré la qualité de l'objet. Mes doigts effleurent les trous que j'ai pratiqué sur la ceinture, accroché à mon passé je n'ai pu m'en défaire alors que l'on peut aisément lire l’entrelacs du M et du Y.

Plongée dans des souvenirs doux-amers c'est à peine si je perçois la question de la Demoiselle, mon nez se redresse ainsi qu'un sourcil interrogateur. Point de colère ou de remontrance juste une question qui me désarçonne.

"Pardon, ma poupée ?"

Nouveau silence, aucune signe d'affirmation ou de négation, ni lueur dans le regard, ni geste, ni même un mot. Assise en tailleur au milieu de cette forêt, drapée dans cette aura presque palpable qui émane de sa personne on pourrait penser au chef d'oeuvre d'un maître tailleur si ce n'est les quelques mèches brunes qui s'agitent pour amener un peu de vie au tableau.

Sans dire un mot j'extirpe un linge de mon sac, le déroule avec grande précaution pour en dévoiler le contenu. Une poupée de bois, très certainement du hêtre au vu de la teinte de brun clair et de la finesse du grain. Après le décès de Tristan, Yorrick m'avait permis cette petite folie espérant ainsi m'offrir la consolation et l'espoir d'une nouvelle page avec Isabelle. Commandée chez l'un des ébénistes les plus réputés l 'objet est vraiment une merveille de réalisation. Si la vêture en est simple comme je l'avais souhaité à l'époque, le réalisme en est lui déroutant. Le regard particulièrement ainsi que le mécanisme ingénieux des articulations, l'un de mes rares excès de vanité de mon ancienne condition. Combien de fois ai-je voulu la brûler sans jamais pouvoir franchir le pas, encore aujourd'hui, à cet instant même l'avoir sous les yeux est une torture que je m'inflige.

Mon bras se tend pour présenter l'objet et malgré cette douleur mentionnée je ne peux m'empêcher d'énoncer une évidence.

"Pas la peine de le dire mais .... je tiens particulièrement à cette poupée."

Des rumeurs circulent sur ce que des pratiquants des arts magiques seraient à même de réaliser avec ce genre d'objets alors même si j'ai devant moi le symbole de tout ce que j'ai jamais voulu servir je reste un mère pleine de ressentiments.

"Puis-je savoir pourquoi ?"

Mon regard rivé sur la poupée maintenant entre ses mains.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Neferata

Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Neferata »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


La Damoiselle se saisit de la poupée. Et pour la première fois depuis qu’elle avait vu Isolde, ses traits se mirent à se dérider : Elle sourit. Un très léger sourire, quasiment imperceptible, en coin. Elle caressa la poupée, passa ses doigts sur les yeux du jouet.

« Isabelle, c’est cela ? »

Elle observa la poupée, et chanta alors quelques choses, à voix basse. Un simple murmure éthérée, qui eut l’effet de faire danser les flammes bleutées devant elles. Au bout d’un instant, elle se tut, et les flammes disparurent aussi vite qu’elles avaient été invoquées.
La Damoiselle tendit donc le jouet à Isolde, et, sans offrir la moindre explication sur ce qu’elle venait de faire, s’allongea par terre, sur le flanc.

« Allonge-toi contre moi, ou bien nous ne passerons pas la nuit. »

Elle ne mangea pas une miette. Sa robe en lambeaux, seul le manteau d’Isolde pouvait la protéger du froid. Avec le coucher du soleil, bien vite, l’obscurité prit place dans la forêt de la Reikwald, et il devenait à présent extrêmement difficile de percevoir quoi que ce soit à travers les buissons ou les futaies.
END Isolde : 8
Jet : 18, échec. Aucun PV gagné durant la nuit.

Consommation d’une ration alimentaire – Reste 2
Après avoir sommairement mangé quelque chose pour se tapisser le ventre, Isolde s’allongea donc aux côtés de la Damoiselle. Le sommeil eut énormément de mal à venir : Chaque petit bruit, chaque craquement de broutille, chaque présence d’un animal, réelle ou imaginée, représentait une crainte d’être attaqué par quelque chose de dangereux. Il y avait, de plus, les blessures qu’elle avait subit durant le combat face aux répurgateur – Si les entailles eurent la chance de ne pas s’infecter, l’état de la chevaleresse était loin de s’améliorer. Il sentait toujours une chaleur et une affliction lancinante là où le fer lui avait déchiré la peau.

Au petit matin, alors que le soleil n’était même pas entièrement levé, la Damoiselle se réveilla. Elle attendit qu’Isolde fut parfaitement éveillée pour se relever, toute flegmatique, et, quand bien même elle était toujours extrêmement sale, Isolde put remarquer que les blessures de la Damoiselle avaient été guéries, par enchantement – ses cicatrices estompées, son horrible œil au beurre noir volatilisé, et ses lèvres reconstituées.

« Nous devons trouver Mourn. Je vais me mettre au travail, si tu es toujours prête à me suivre. »

Elle ferma les boutons du manteau et se mit en route, sans qu’Isolde sache vraiment où elle se dirigeait donc, aussi sûre d’elle.
Il faisait frais, et une fine ondée de matinée coulait sur elles.

« Comme tu as pu le voir hier, Mourn utilise des illusions pour tromper ses poursuivants. C’est pourquoi aucun homme de loi ne parviendra à le retrouver à temps, même avec de grandes battues et de fins limiers pour renifler sa trace. J’essaye dans ma tête de comprendre quel lien unit Mourn avec le Culte de Sigmar, et comment il a pu contacter des répurgateurs pour me poursuivre… Si seulement j’arrivais à décrypter la correspondance que tu m’as offerte, je comprendrais.
Pour l’heure, ce n’est pas urgent. Mais qui sait comment les événements vont se modifier ? »


Elle claqua des doigts, et psalmodia quelque chose. Elle leva la main, et changea soudainement de sentier pour se diriger ailleurs.

« Il est étrange que le destin décide de te mettre sur mes traces. Comme par hasard… Tu étais perdue au milieu des illusions de Mourn, et soudainement, par un enchantement magistral, tu te retrouves juste devant moi, alors que je suis en danger. La bonne personne, au bon endroit, au bon moment, alors que tu étais avec tes camarades…
Qu’est-ce que tu penses de cela, Isolde ? Est-ce que c’est la volonté de la Dame ? Ou bien quelque chose de plus sinistre ? »

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Le temps suspend son cours, mes battements de cœur ralentissent, ma respiration se réduit en un mince filet, alors que les doigts de la Demoiselle passent sur le bois de la poupée avec délicatesse. Les traits de la Servante se modifient, certes de façon légère mais perceptible.

"Oui Isabelle .... que ...."

Je n'ose demander, je n'ose briser le moment, je n'ose même bouger quand je remarque les flammèches bleues dansées sous l'effet des étranges mots prononcés avant qu'elles ne disparaissent comme si elles avaient terminé leur mystérieuse office. Qu'a-t-elle pu bien faire ou penser ? Des souvenirs du passé ? N'est-elle pas le fille d'un père et d'une mère qui l'ont pleuré ? Deviennent-elles toutes des Demoiselles ou certaines échouent-elles pour .... Autant de questions qui me brûlent la bouche, ma main se pose sur le jouet qu'elle me tend, le geste se suspend une dizaine de seconde, suffisamment long pour qu'elle comprenne ce que j'attends puis je le prends guère surprise par l'absence d'explication, juste un peu déçue.

La poupée est rangée avec soin, le repas frugal avalé, je m'affaire à quelques menues tâches afin de m'occuper l'esprit ce qui m'évite de fondre sur elle tel un oiseau de proie avec mes que , qui, quoi, comment et pourquoi, je ne peux qu'espérer. La nuit tombée, couchée sur le flanc elle m'appelle, mon manège ne passe pas inaperçu alors je viens me blottir contre elle n'osant pour un temps la toucher. Mes paupières se ferment, Isabelle hante mon esprit, peu à peu mon corps se colle au sien, mon nez finit dans ses cheveux, son odeur m'apaise, et dans une semi-conscience mon bras l'entoure, suis-je à cet instant l'enfant ou la mère ?

****
Les membres raides j'attends, j'attends que le spectacle commence, le rideau pourpre et poussiéreux s'ouvre, la lumière m'aveugle, je discerne avec peine les visages qui ne sont que silhouettes. Pourtant il me semble les reconnaître, les bras croisés, le visage fermé. Un pas, cheville, genoux, hanche, le mécanisme est grippé, m'arrache des élancements de douleur., le bois vermoulu gémis sous l'effort. Les doigts du marionnettiste s'agitent, les fils se tendent, je m'avance et commence à danser de façon bien grotesque. Les spectateurs s'agacent, commencent à huer leur mécontentement ou rirent de cette farce. Au bout des fils l'homme sourit, la cadence s'accélère, une première vis se détache, mon bras tombe et cause l'hilarité de la foule. Peu à peu mes membres jonchent la scène, je ne suis que douleur retenue maintenant que par l'attache de ma tête qui se balance doucement de gauche à droite. Le rideau se ferme, l'homme attrape sa faux et dans un mouvement ample sectionne le dernier fil ce qui entraîne ma chute, je roule sur le plancher au milieu de mon corps disloqué, mes lèvres de bois tentent de s'ouvrir pour hurler .....

****
Mes paupières papillonnent, nullement comme une princesse d'un comte de fée fraîche comme une rose mais plus celle d'une femme qui a la tête dans le seau après une nuit fort agitée et dont les yeux sont encore collés. La lumière filtre légèrement de la cime des arbres, je réalise ma position et retire vivement mon bras qui entoure encore la Demoiselle relativement confuse de cette proximité avec elle. Si mon réveil est difficile, la douleur encore bien présente, la nuit semble lui avoir été bénéfique et je ne peux m'empêcher d'observer à la dérobée les effets de la magie sur ses blessures.

"Oui, oui bien entendu que je suis prête à te ... vous suivre. Vous ... allez bien mieux."

Dis-je assez bêtement, soulignant l'évidence mais en même temps le côté miraculeux de la chose avant de donner un coup de pied à mon envie de traîner encore un peu pour commencer à mettre en branle. Le temps de rassembler mes affaires elle me fait part de ses réflexions que j'écoute tout en réfléchissant à ces mots.

"Je ne sais pas si cela à un lien mais quand la troupe m'a recueilli j'ai voulu faire traduire un texte que le Dawi dans la mine m'avait confié afin de le remettre à son clan. Il devait résumer les événements je suppose, enfin bref cela pour dire que je me suis adressé à un Sigmarite du groupe qui a fort mal pris la chose quand j'ai expliqué que même si je sollicitais son aide je désirai m'occuper de la chose. Il s'est emparé de l'écrit et devait contacter les autorités compétentes, les répurgateurs ont été évoqués dans la discussion. Si cela explique pas le lien, peut être ai-je précipité certaines choses ...."

Tout comme la veille je lui emboîte le pas, nul hésitation de son côté elle évolue dans cet environnement comme un pilier de bar dans une auberge. De mon côté une fois les muscles réveillés et malgré la douleur lancinante de la blessure je maintiens la distance quelque peu inquiète de combattre notre ennemi ainsi diminuée.

La question posée me laisse perplexe et il me faut bien quelques minutes pour répondre.

"Et bien sans que cela paraisse de la vanité car je ne souhaite pas m’attribuer un rôle dans les desseins de la Dame, je pense tout de même que ces étranges hasards sont du ressort de sa volonté. Je .... crois sincèrement qu'elle m'a sauvé dans cette mine, ma situation était désespérée et je ne vois pas comment je pourrai envisager ma survie autrement. Ensuite quelqu'un m'a transporté en un lien où je trouverai non seulement de l'aide mais aussi la trace des kidnappeurs. Puis ... vous.

Et puis il .... Je fais ces rêves."


Je stoppe ma progression un bref instant, l'impression que ce que je vais dire est non seulement farfelue mais très orgueilleux.

"Ce n'est peut être que mes peurs mais je rêve d'une personne que j'ai connu depuis les événements de la mine, mon précepteur pour être exacte. Si je fais des rêves très présent depuis longtemps je n'avais pas pensé à lui depuis très longtemps mais dans les derniers il s'adressait à moi. Il ... heu... semblait contrarié, il souhaitait ma mort, j'ai l'impression que .... que je perturbais quelque chose.

Cela me paraît si vaniteux de penser ça.

J'imagine que vous me direz rien sur ce que vous avez fait avec la poupée hier soir ?"


Un putain de frisson vient violemment remonter le long de mon échine, ma main se pose sur la garde mon arme. Suis-je paranoïaque ?
Je regarde la forme progresser devant moi, comment être certaine de qui elle est ? Pourquoi cette question ?

"Et pourquoi cette question ? Désolée je me montre curieuse ..."
"Suspicieuse"

Et sur mes gardes prête à bondir, une goutte de sueur perlant dans mon dos.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Neferata

Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Neferata »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


L’aveu d’Isolde sur la lettre qu’elle avait remise à Frère Gerson eut au moins le mérite de perturber momentanément une Damoiselle d’ordinaire totalement hermétique à la moindre réaction. Elle s’arrêta, les sourcils froncés, et agita la tête.

« Un Sigmarite ? Un fidèle de Sigmar, ou un prêtre ?
Les Templiers de Sigmar sont censés être des hommes zélés, et croyants… Et parfois pas très futés. Peut-être est-ce que la lettre du Nain les a placés sur ma trace. Peut-être sont-ils manipulés par Sigismond. Il n’y a rien de plus dangereux qu’un homme qui croit sincèrement que son Dieu est de son côté. »


Elle reprit sa route, et écouta de nouveau Isolde, lorsqu’elle confia un second secret. Là aussi, à coup sûr, cela eut un impact sur la Damoiselle. Elle s’arrêta, et plaça une main devant sa bouche, pensive.

« Les rêves ont souvent un atour divin. Morr est le Dieu des rêves, c’est lui qui est censé nous bercer, la nuit…
...Mais il peut arriver que les rêves ne soient pas de son augure. Parfois, un autre Dieu s’en mêle. Parfois, c’est une volonté humaine. L’oniromancie est une forme de magie. Pas la plus pratiquée,ni la plus connue, pour tout dire.
Que Lazarus Mourn la pratique, en revanche, m’étonnerait. C’est un excellent Nécromancien, oui, mais il se permet d’utiliser des illusions. Et en plus de cela, il hanterait tes rêves ? J’ai du mal à y croire. À moins qu’il ne soit encore plus talentueux que j’imagine... »


Elle avait déjà reprit sa route, toute gaillarde, lorsque Isolde posa une question sur la poupée. Et qu’elle ne pose une main sur son épée.
Là, la jeune femme s’arrêta. Elle observa Isolde, de la tête aux pieds, en la foudroyant du regard.

« J’ai utilisé ta poupée pour voir si ta fille était toujours en vie, et comment elle allait.
Elle est en pleine forme. Mais il y avait une force, un esprit, qui s’obstinait à m’éloigner d’elle, et à m’empêcher de la voir. À ma grande surprise, il s’agissait d’un homme, que je sentais très lié à ton Isabelle…
Il n’avait pas de prénom. C’est assez étrange. J’ignore qui il était, mais il semblait tenir énormément à ta fille. »


Et sans fournir la moindre explication supplémentaire, elle reprit sa route, sans même faire attention à la posture défensive qu’avait adoptée Isolde.

« Lazarus Mourn est quelqu’un de puissant. Ses pouvoirs égalent les miens. Les dépassent, peut-être. La différence, c’est que c’est un bâtard athée, sans aucun Dieu pour le protéger, alors que pour mon cas, le divin m’accompagne.
C’est plus ses sbires qui me dérangent… Il est capable d’invoquer des masses de cadavres, des squelettes et des zombies, pour marcher avec lui. Seras-tu assez forte pour t’occuper d’eux, le temps que je l’engage ? Si nous parvenons à le retrouver... »

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Mes doigts relâchent quelque peu leur emprise sur la garde de ma lame sans pour autant s'en éloigner, mon regard croise le sien, le soutient avant que je ne hoche doucement la tête.

"Désolée."
La tension naissante reflue peu à peu, les muscles des épaules se dénouent.

"Le doute est un poison pernicieux qui s'insinue en nous. Je vous ai parlé avec coeur et sincérité mais je ne connais ni le visage de mes ennemis ni leurs capacités alors votre dernière question m'a alerté. Vous même avez été trahie par ceux en qui vous aviez placé une partie de votre confiance. Bref je ne cherche pas d'excuse, juste à donner l'explication de mon geste."

Explication fournie je me remets en route notant l'intérêt de la jeune femme pour certaines de mes informations.

"Merci pour ma fille, c'est un immense soulagement de la savoir en vie et en bonne santé, bien plus que je ne le saurai l'exprimer avec des mots, tout comme la gratitude qui est la mienne."


Quelques trémolos dans la voix, l’œil humide, j'avance avec une vigueur retrouvée bien que les douleurs physiques soient encore présentes, ces nouvelles viennent de chasser un fardeau que je transportais depuis tant d'années. Bien entendu je souhaiterai en savoir plus surtout que ces quelques mots posent nombre de questions mais mon Isabelle est vivante ce qui me permet d'entretenir l'espoir de la revoir un jour !! Autant dire que si je ne me trouvais pas avec une servante de la Dame je serai entrain de bondir de joie au milieu de la sombre futaie.

"Je me suis engagée à vous servir le temps que vous le jugerez nécessaire. Je ne peux vous affirmer que je pourrai tenir en respect les acolytes de Mourn d'autant que je suis diminuée mais ce que je peux vous promettre c'est de mourir en essayant, cela soyez en certaine. Dommage que nous en sachions pas plus afin de profiter d'un avantage quelconque ou même d'un simple effet de surprise.

Maintenant que je repense à certains détails, le message parlait visiblement de six personnes deux femmes et quatre hommes qui s'exprimaient avec l'accent d'Altdorf et ils devaient se rendre sur les rives de la Teufel pour achever leur cérémonial. Ce n'est pas grand chose de plus mais toujours une information à prendre en compte."


Plongée dans des réflexions qui mêlent autant un avenir proche qu'un futur lointain c'est après de longues minutes de silence que je finis par répondre à l'une de ces interrogations à laquelle j'avais omis.

"On me l'a présenté comme Frère Gerson, il a participé à la bataille de Montfort où il a perdu son ami, tué par les nôtres et en garde une certaine rancune. Mais je le pense plus guider par son "devoir" que par une intention de nuire.

Si le seigneur Sigismond est lié à cette histoire, elle pourrait prendre de complexes ramifications et n'ose penser à ce qu'il va tenter au conseil d'état d'Aldtdorf en amenant son prisonnier et ses "révélations"."


Vivement qu'un peu de lumière soit apportée à toute cette histoire que je puisse agir avec discernement pour le bien commun et ceux qui me sont chères. En attendant c'est un pas après l'autre que je progresse le visage résolu.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



Elle écouta les ajouts d'Isolde, puis se contenta de hausser les épaules.

« Le destin est facétieux. Nous verrons fort bien ce qu'il décide de nous réserver. »

INI+INT/2 Isolde : 9
Jet : 14, échec
Elles reprirent la route, guidées silencieusement par Mahaut. Isolde suivait docilement, à devoir supporter le peu de conversation de la Damoiselle. Plus elle avançait, et plus elle semblait guérie. Si elle portait toujours des haillons troués, à présent, elle avait retrouvé une superbe alcyonienne, qui contrastait avec le portrait terrible de la journée d'hier. Elle n'était pas causante, et avait accepté bien simplement la compagnie d'Isolde - probablement par manque d'autres choix.

Tout le long du trajet, Isolde redécouvrait ces arbres étranges, trop courbés et trop feuillus pour être naturels. Mais quelques paroles murmurées par Mahaut suffisaient à les dissiper, à estomper leurs troncs, pour ne laisser que de vulgaires vieux chênes comme les autres.

« Mourn risque de sentir que nous approchons, mais ce n'est pas comme si nous avions un autre choix. Si ta Compagnie refusera de nous aider, tout comme les hommes de loi que Sigismond a probablement achetés... Nous sommes seules. »

Au bout de longs instants de marche, soudain, quelque chose semblait se dessiner devant eux. Une petite clairière au milieu de la forêt.
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Un petit temple de Sigmar, probablement abandonné pour une raison ou une autre il y a des années. Le clocher était effondré, les murs lézardés et couverts de mousse, et il ne semblait plus y avoir aucune trace de paroissiens depuis bien, bien longtemps.
Au fur et à mesure que les deux jeunes femmes approchaient, Isolde pouvait sentir, au fond de ses tripes, que quelque chose ne tournait pas rond. Les portes de l’église visiblement abandonnée étaient grandes ouvertes. Et alors que la Damoiselle marchait droit devant, d’un pas bien décidé, une ombre sorti de la nef, se montra sur le perron, puis s’assit nonchalamment sur les marches. Mahaut s’en fichait : Elle continuait de marcher droit, tout droit, sans sourciller, sans dire un mot, sans marquer un temps d’arrêt. Elle s’arrêta juste devant les escaliers qui menaient à la chapelle.

« Nous arrivons trop tard. »
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« Un sacré euphémisme. »

L’homme qui se tenait devant les deux jeunes femmes n’avait l’air absolument pas étonné de les voir débouler de la forêt, comme cela, par hasard. Il avait le crâne rasé, un certain âge, était vêtu de pauvres vêtements, notamment une grosse pèlerine à capuche. Isolde pouvait noter qu’il avait à ses pieds de vulgaires sabots, qui étaient dégoulinants de sang.
Une longue traînée d’hémoglobine remontait jusque dans la chapelle. Et disparaissait dans les ombres du temple abandonné de Sigmar. Sur les reliefs de ce qui avait été une pieuse église, la chevaleresse pouvait noter que des petites figurines de Sigmar avaient été grimées, vandalisées, afin de faire disparaître son visage et son marteau.
Et voilà qu’il leur parlait, d’un ton quelconque, sans surprise, ni peur, ni colère, d’une voix maniérée, un peu nasillarde. Mais pas impolie.

« Où est Mourn ? »

L’homme sur les marches haussa les épaules.

« Cela ne sert à rien de me torturer pour le savoir. Je l’ignore. Il a obtenu ce qu’il voulait. Il sait où se trouve le Nexus.
– Je ne te crois pas.
– Ne me croyez pas, alors. Amusez-vous à m’écorcher vif, à me faire hurler ; Cela ne servira à rien. Je ne peux rien vous apprendre. »

Il leva ensuite les yeux vers Isolde. Il resta silencieux, les sourcils froncés, à la détailler des pieds à la tête.

« Je vous reconnais… C’est vous qui nous avez poursuivi dans la mine, n’est-ce pas ?
J’avais dit à Lazarus de ne pas faire les choses à moitié et de vous achever. Les Dieux ont la mauvaise idée de plaisanter avec nous et de nous tourner en ridicule… Mais que voulez-vous ? Mourn est un athée. C’est difficile d’attendre des choses raisonnables de la part de quelqu’un qui rejette les Dieux. »


Il se leva et étendit ses épaules, comme un chat. Puis, il fit tomber sa pèlerine de ses épaules, révélant l’atrocité de son corps nu.
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« Peu importe. Il m’a demandé de faire en sorte que vous ne le poursuiviez pas…
– Et tu l’aurais laissé filé ? C’est bien que tu le retrouveras quelque part.
– Non. Ma place n’est pas à ses côtés. Ma place est à Altdorf, auprès de Sa Seigneurie Sigismond. Il a d’autres projets que le Nexus. Il a trouvé un moyen pour provoquer la guerre entre l’Empire et la Bretonnie, ce qui nous offrira à tous une diversion fort commode lorsque l’Enfant des Ombres se relèvera.
Bref, trêves de bavardages… Puis-je vous tuer, à présent ? »


La Damoiselle serra des dents, et fit deux pas en arrière, une main relevée, tandis que l’étrange mutant ouvrait les bras, attendant un geste de la part des deux jeunes femmes.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Le destin, un mot qui revient de façon répétée ces derniers temps dans mes réflexions. Si j'ai longtemps cru à notre libre arbitre sur cette terre je me demande dorénavant si les Dieux ont par avance écrit les pages de notre existence. Quelle sinistre conclusion si je penchais de façon certaine pour cette seconde version, pourtant il m'est impossible de niée leur implication dans nos vies alors où s'arrête-t-elle dans ce cas et où commence notre liberté d'être tout simplement ? Suis-je coupable de ces interrogations ? Encore une fois cette phrase anodine me renvoie à la recherche de ma place, de mon désir d'appartenance, de ma quête d'identité. Je regarde la silhouette silencieuse qui avance devant moi et sourie, un simple sourire que j'adresse autant à la Demoiselle qu'à moi même, un sourire d'apaisement et de contentement.

Aujourd'hui je vais servir autant la Dame que MES propres idéaux, en j'en suis heureuse de façon inexplicable.
"Oui nous verrons ce qu'il nous réserve."
Depuis notre rencontre ma voie n'a jamais été aussi ferme, aussi chaleureuse, je presse le pas à la rencontre de mon destin.

Bouche close le reste du chemin je progresse sous la houlette de l'énigmatique servante, vigilante je ne peux que rester les sens en alerte et me laisser guider jusqu'à ce que nous débouchions en un lieu oublié de tous. Une simple chapelle marquée par les décennies et les outrages, visiblement dédiée à Sigmard, trône au centre d'une clairière, le temps semble s'être suspendu, un sentiment d’oppression enserre ma poitrine, nous sommes arrivées à la fin du chapitre, j'espère que le livre se poursuit.

J'interroge la Demoiselle du regard qui avance sans la moindre hésitation avec son chevalier sur les talons qui accélère légèrement afin de passer devant, arme au claire prête à intercepter le moindre danger. Danger qui prend la forme d'un homme, ce dernier sort du bâtiment et nous dévisage d'un calme olympien. Quelle surprenante rencontre, résignation ou certitude de sa part ?

Un court échange à lieu, mon pied se porte sur la première marche de la volée qui nous sépare.

"Qui es-tu ou comment te nomme t-on ? Qui sers-tu à travers Sigismond et que lui avez-vous promis pour qu'il s'acoquine avec les sombres puissances ?"
La mention du noble Impérial ne me surprend guère bien que la soudaine confirmation de mes doutes me fasse légèrement tressaillir, si seulement nous avions un témoin à la réputation faite de ces aveux.

Mes doigts se raffermissent sur la garde ma lame dont le poids pèse sur le bras encore blessé alors que mon bouclier se lève lentement, mon second pied se pose sur la marche suivante, encore quelques secondes et ....

"Où se trouve tes acolytes, qui sont-ils ? Vous étiez six dans cette mine, vous vous êtes livrés à une hérétique sorcellerie en profanant le corps de ces enfants et je vais vous traquer les uns après les autres... "

L'homme se redresse soudainement révélant le monstre qu'il est sous mes yeux marquant une seconde d'horreur, la tension s'accumule dans mon corps, l'adrénaline coule à flot dans mes veines, mes muscles se bandent aussi sûrement que la corde d'un arc, je n'ose lancer un seul regard à la Demoiselle de crainte de perdre de vu le moindre mouvement de notre adversaire qui me paraît fort agile.

Aucun moyen ne me vient pour prendre un avantage quelconque, dommage.
"Je suis Isolde de Bérétis, chevalier errant du royaume de Bretonnie et servante de la Dame ..."
Voilà mon identité, voilà ma place, il me faut la gagner auprès de mes paires, les mots prononcés à la face de ce monstre m'envahissent d'une toute nouvelle confiance.

"Par la Daaaaaaaaaaaame !!"

Les mots sont littéralement hurlés avant d'être emportés par une soudaine bourrasque, en trois bonds j'avale la distance qui nous sépare, mon épée décrit un arc de cercle visant clairement sa jambe d'appuie, membre sur lequel je vais m'acharner afin de l'immobiliser à défaut d'une faille autre.

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Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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