[Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Isolde avait très envie de dormir. C’était une sensation fort agréable. La tête reposée sous sa main, la coude sur le bureau, elle pouvait tranquillement rêvasser. À quoi songeait-elle, ses pensées virevoltant en l’air ? Où s’évadait-elle, les yeux rivés au plafond ?
Une règle métallique frappa le bureau juste devant elle, l’obligeant à soudainement se redresser, toute alerte. Devant elle se tenait un homme revêche, sec, au triste vêtement de bure noire coutumier pour un roturier soumis aux lois somptuaires de Bretonnie. Un grand cinquantenaire à l’aspect famélique, joues creuses rasées de près, cheveux grisonnants, et lèvres pincées qui gardaient la cicatrice d’une grimace de bec-de-lièvre.

« Alors, jeune fille ?
Peux-tu me dire de combien d’hommes disposait le gouverneur-général de Helmgart, Magnus von Abresicht ? »


Isolde était proprement incapable de répondre. Son manque de révisions apparent fit naître un très léger sourire narquois sur le coin du visage de l’instituteur ; Maître Waldon Piers était le genre de professeur à apprécier que ses élèves ne travaillent pas, car ils ne manquaient jamais de lui donner la justification suffisante pour les punir comme il lui plaira.

« Neuf mille, Isolde, neuf mille ! Tu ne plairas jamais à un homme, ni par ta silhouette, ni par ton allure, alors il serait intelligent de ta part de chercher à travailler un peu ton esprit ; Si les sottes peuvent avoir de bons mariages en Bretonnie, c’est surtout car ce sont des sottes agréables à l’œil. »


Il contourna le bureau. Il s’approcha d’une magnifique bibliothèque fournie en codex et folios, mais ce qu’il tirait était bien plus coûteux et estimé que tous les ouvrages pourtant richement enluminés et savants de la collection de sa famille : C’était une carte, qu’il dépliait sur la table. Une carte des Montagnes Grises. La cartographie était une de ces sciences extrêmement respectées, tant elle était compliquée à exercer. Il fallait que les topographes voyagent des jours, des semaines, des mois durant pour tenter d’affiner les relevés et dresser des plans aux échelles les plus précises possibles. C’était un de ces métiers où même un roturier pouvait gagner le plus pieux respect des nobles du pays.

« Six cent cinquante chevaliers issus de divers ordres parrainés par sa famille, un millier de chevau-légers recrutés parmi le Pistolkorps de Helmgart ou composés à partir de lances libres regroupées. À ceux-là, il faut ajouter un léger corps de trois mille fantassins, formés à partir des troupes d’État et des milices des villes locales, avec renfort d’Ubersreik, et surtout, plus de quatre mille mercenaires aux origines très diverses : Magnus peut compter sur un régiment avec bannières et tambours levé à Marienburg, une condotta au service de la ville de Miragliano, et de nombreux routiers recrutés depuis les Principautés Frontalières.
Mais l’épine dorsale de l’armée du général Magnus, c’est son parc d’artillerie : Quarante pièces, qui lui sont allouées par disposition secrète du Conseil d’Altdorf. Principalement des bombardes préparées pour le siège, mais également des canons-orgues et quelques fusées expérimentales… Des armes terrifiantes, faites pour faire s’écrouler les forts bastions Bretonniens sur leur chemin. »


Il noyait Isolde dans les chiffres. Sous le bureau, il sorti une petite caissette en bois, un coffret d’ébène duquel il tirait des petites figurines en plomb. Des petits chevaux, des soldats, un grand général plus grand qu’eux : Il les massait tous autour de Helmgart.

« Pourquoi est-ce que Magnus von Abresicht décide d’attaquer, Isolde ?
Ce n’est pas parce qu’il a reçu des informations de la part d’un traître Bretonnien, Artrenic de Fandramanc, qui vont lui permettre de prendre sans coup férir les castels du Défilé de la Hache. Ce n’est pas non plus car il déterre de vieilles revendications territoriales, des frontières vieilles du temps de l’Empereur Sigismond, afin de s’assurer le contrôle de cavernes qu’il soupçonne d’être pleines de mines d’argent ou d’or. Ce n’est même pas parce qu’il est issu d’une branche cadette de la maison des von Holswig Schliestein, et qu’il souhaite prouver au Conseil d’État qu’il est un candidat sérieux à une éventuelle succession à l’Empereur Karl Franz.
C’est en fait pour une raison beaucoup plus pure et sombre que celle-ci. C’est parce qu’il est un Impérial. »


Il marque une pause, pour que Isolde ait le temps de philosopher là-dessus.

« C’est parce qu’il vient d’un pays qui haït le nôtre. C’est parce que, depuis les origines, les enfants de Sigmar regardent avec hargne et avidité tout ce qui se trouve de l’autre côté des Montagnes Grises. Ils haïssent notre langue, notre esprit, notre culture. Qu’importe que les Bretonnis viennent des mêmes forêts putrides qu’eux : Ils ne voient nos terres fertiles que comme un pays à soumettre de force, et n’ont jamais supporté la rivalité que nous représentions à leur confédération. »

Avec force, il posa la figurine d’un chevalier juste devant la cité de Montfort.

« Folcard de Montfort mobilise tout ce qu’il peut : En plus de son hôtel de chevaliers, il semonce tous ses vassaux, proclame l’appel à l’arrière-ban, et fait lever de force quantité d’hommes d’armes et d’archers parmi ses sujets. Six mille hommes se rassemblent avec peine derrière sa bannière, tandis que des messagers envoient des demandes d’aide à tous les duchés voisins.
Mais Folcard sait que l’ennemi avance vite, qu’il souhaite s’établir solidement dans les bastions qui tombent devant lui. Il sait que s’il ne veut pas voir son duché amputé de ses plus riches gisements, et le Déflié de la Hache briller sous la Comète à deux queues, il doit se battre, au front, lui barrer la route de sa principauté. »


Lentement, à l’aide de sa baguette métallique, il fait glisser les pions face-à-face.

« Folcard de Montfort est un brave seigneur, mais aussi un commandant prudent. Les chevaliers Montfortiens sont fort particuliers : Pour eux, l’art de la guerre ne se résume pas à monter à cheval. Ils savent en descendre pour lutter, à cause des forêts et des grandes montagnes qui composent leur pays.
Cela fait naître des liens parmi eux. Folcard est aimé de sa populace. Les paysans ne le craignent pas. Ils ne l’admirent pas plus : Ils voient Folcard et ses seigneurs qui s’avancent comme des frères d’armes. Paysans et chevaliers se battent côtes-à-côtes, épaules contre épaules, mélangés dans la masse. »


Dos à une rivière, juchés sur une colline, les soldats de plombs impériaux s’avancent, couverts par leurs terrifiants canons en porcelaine.

« La bataille commence à dix heures. À vingt-deux heures, elle n’est toujours pas terminée. Elle est marquée par quantité d’épisodes terrifiants, qui ont donné de graves et terribles raisons à Shallya de pleurer : Les fantassins se jetèrent les uns sur les autres, les carreaux d’arbalètes répondaient aux grêles de flèches dardées, et les canons d’artillerie, campés sur un fortin, fauchaient comme les blés les bataillons qui se formaient devant eux. Les chevaux hurlaient, comme les soldats dont le sang coulait la terre jusqu’à l’étouffer. La seule chose qui força le combat à cesser, ce fut la tombée de la nuit : Il n’y eut plus aucune cohérence dans aucune des deux armées, le combat s’était transformé en une succession d’escarmouches incompréhensibles et sans apport militaire au sein de petites passes, de sentiers escarpés, ou même à l’entrée de cavernes dans lesquelles se réfugiaient des blessés. Quantité de soldats des deux côtés profitèrent du couvert de l’obscurité pour déserter, tandis que les chefs tentaient tant bien que mal de se regrouper.
Le bilan était tout simplement catastrophique. Magnus von Albresicht avait été tué au cours du combat, mais son neveu décida de prendre la tête des troupes. Folcard de Montfort, lui était égorgé et avait perdu deux doigts de sa main droite au front : Il ne dût son salut qu’au sacrifice héroïque de l’avoué de Neufbastion et du chevalier Gérard le Fou ; Mais prit en charge par un chirurgien-barbier, il oscillait entre la vie et la mort, et demeurait incapable de donner le moindre ordre. »


Isolde était en train d’être déplacée, elle pouvait le sentir. Elle remuait dans tous les sens. Elle ouvrait ses yeux ; Il était tard, mais pas nuit non plus. Elle était avachie sur quelque chose. Elle remuait. Elle avait mal au ventre.
Elle était couchée sur le dos d’un cheval blanc. Elle marchait le long d’un sentier. Elle refermait les yeux.



« La nuit fut terrible. Une pluie verglacée s’abattit sur Montfort. Les blessés gémissaient et râlaient. Les éclopés tentaient de gratter le sol pour fuir les zones de combat. Les soldats étaient perdus, et tentaient, dans le noir, de retrouver leurs campements : Des Bretonniens furent surpris de tomber par pur hasard sur des soldats Impériaux, et des scènes fort étranges et incompréhensibles de militaires qui décident de pacifiquement s’ignorer ne furent pas qu’anecdotiques. La faim les gagnait tous. On buvait l’eau de pluie qui coulait le long des risbermes, même quand les petites tranchées étaient remplies de cadavres qui corrompaient la boisson. Les chroniqueurs nous apprennent que, inspirée par la boucherie de la journée, Morrslieb scintillait dans le ciel…
Au petit matin, une odeur de puanteur et de poudre à canon recouvrait la ville de Montfort. Et les Impériaux étaient encore solidement ancrés à leur talus fortifié, derrière leur parc d’artillerie. Les Bretonniens, en sous-nombre, avaient subi le plus gros des pertes. Mais ils étaient les enfants du pays. Chevaliers comme paysans, nobles comme roturiers, braves comme lâches, tous savaient ce que signifierait une défaite en ce jour : Cela serait accepter l’annexion de leur pays, ça serait accepter l’étranger, l’ennemi, celui qui est différent. Ça serait perdre une partie d’eux-même.
Alors, sans leur duc, les seigneurs de Montfort organisèrent aussi bien qu’ils purent une armée d’éclopés fatigués, malades, et puants, et ils se replacèrent en ordre de bataille pour tenter à nouveau d’aller déloger les impériaux. »


Tout le long de son récit, il fit déplacer les pions à terre. Difficile d’imaginer l’horreur du champ de bataille lorsqu’on ne pouvait voir que des petites figurines en plomb.

« Ils retournèrent à l’attaque. Malgré la soif, la faim, la peur et les blessures. Ils y retournèrent, parce qu’ils étaient Bretonniens, et qu’en face, ils étaient Impériaux. Parce que nos deux pays sont étrangers, hostiles l’un à l’autre. On ne se mélange pas. On se regarde en chien de faïence depuis les montagnes. Et les enfants de Sigmar n’ont pas leur place dans le pays de la Dame.
Bien sûr que oui, ils ne pouvaient pas gagner, ces Montfortiens. Bien sûr que oui, les Impériaux étaient trop solidement ancrés à leur position fortifiée, derrière leur artillerie, leurs arquebuses et leurs arbalètes. Bien sûr que oui ils feraient d’eux un massacre complet et absolu. Mais en cette matinée, tous ces enfants du pays, vicomtes, bannerets, bouchers, meuniers, forgerons, artisans de tous métiers, paysans de la terre, mineurs des cavernes, ils décidèrent de se lever, de s’unir, et de le crier, haut et fort : Nous sommes Bretonniens. Nous ne voulons pas de vous. Et si nous devons marcher main dans la main vers Morr, alors, ce sera en tant que Bretonniens, et Bretonniens seulement.
Et la Dame entendit leurs cris. Car, pour les récompenser de leur sacrifice, elle permit aux autres enfants Bretonniens d’un autre pays de les rejoindre... »



Il faisait nuit noire. Elle se sentait tomber du cheval. Elle glissait. Elle tombait lourdement. Elle s’effondrait sur le côté.


Et depuis Parravon, le duché d’Isolde, il déposa une grande armée de pions en plomb.

« Le Duc Cassyon de Parravon, chevalier du Graal à vingt-deux ans seulement, chevauchant sur son Pégase descendant de Glorfinial lui-même !
Sire Chlodéric de Grunère, toujours plus téméraire que les autres, accourant à toute vitesse en tête de fer-de-lance, plus fougueux encore qu’un chevalier errant !
Frerdegar de Vingtiennes, poing sur la hanche, hache à l’autre main, paré à briser tout ce qui se tiendrait sur son chemin !
Roland de Bérétis, ton propre père, menant avec hargne et exemple les jeunes enfants du pays, si désireux de mériter leurs éperons d’or !
Et à terre, Yonec de Marsonie, Baron du Roi, ayant prêté vœu sur la vertu de la sollicitude, qui n’a jamais hésité à se battre pied-à-terre, pour inspirer par l’exemple les plus humbles enfants de la Nation : Les humbles archers et hommes d’armes du duché ! »

Il dirigeait tous ces renforts inespérés dans le dos de la garnison impériale.

« Les Montfortiens exultèrent de joie en apercevant les pégases ailés qui volaient dans le ciel aux côtés de Cassyon ! Ils chargèrent avec force, ignorant la menace des bouches-à-feu prêtes à faire rugir l’enfer des serpentines ; Et ils eurent bien raisons. Terrifiés par cette soudaine arrivée de troupes fraîches, les sapeurs et les ingénieurs impériaux hurlèrent de peur et quittèrent en désordre leurs positions, malgré la harangue et la menace de leurs chefs. Les mercenaires de Miragliano, pourtant réputés pour leur audace et leur discipline, jetèrent leurs bannières à terre pour courir. La soldatesque Marienbourgeoise, si froide par ordinaire, elle mit ses tambours à terre pour courir plus vite. Les enfants de l’Empire, inspirés par l’exemple de Sigmar Heldenhammer, ayant juré serment la veille d’occire tous les Bretonniens, de les égorger sans avoir merci pour nul d’entre eux, ils se mirent à bondir à vitesse olympique, ou à s’écrouler en pleurs pour obtenir la pitié de leurs adversaires lorsqu’ils parvinrent à mettre la main sur eux !
Les Bretonniens les pourchassèrent, jusqu’au Défilé de la Hache, des jours durant. Le félon Artrenic lui-même fut mit à terre et exécuté dans une escarmouche au cours des jours qui suivirent. Et l’on donna des messes, on hurla la victoire, et on assista à des liesses dans toutes les paroisses de Bretonnie, qui permirent à des chevaliers et des paysans de s’enlacer ensemble, devenus frères par le sang versé. »


Il cessa son discours grandiloquent. Il prit une petite pause. Puis, il se tourna vers Isolde, et sa voix se fit soudain plus calme, et plus mesurée.
Plus dure, aussi.

Plus terrifiante.

Plus éthérée.

Les yeux de Waldon Piers prirent une teinte dorée. La même teinte que les fantômes qu’Isolde avait croisés dans cette caverne.

« Ton père est un homme héroïque. Ton mari est un homme héroïque. Ils ont mérité l’amour de la Dame. L’amour du pays.
Et toi, qu’as-tu fais pour le mériter ? »


La bibliothèque sembla s’écrouler derrière-lui. Sous les yeux d’Isolde, la carte se mit à brûler, en un point bien précis : La seigneurie de sire Chlodéric. La seigneurie où elle se trouvait. Brossac, un minuscule petit village sur la carte, un bout de terrain oubliable et ignoré, se mit à pulser d’une énergie toute particulière, et une flamme en sortit. Les flammes gagnèrent la carte, et l’amenèrent jusque vers Ubersreik.

« Tu as abandonné père et mari ? Ton devoir est simple. Un devoir de femme. C’est le devoir d’une fille. C’est le devoir d’une épouse. Le devoir d’une mère. »

Il s’approcha tout près d’Isolde. Il tendit sa main, et commença à l’étrangler. Elle sentit un souffle froid : Le même souffle glacé qu’elle avait senti dans la mine, lorsque le spectre avait passé ses mains à travers sa peau.

« Tu n’es pas une chevaleresse. Tu échoues à tout ce que tu entreprend. Tu souffres face à des gobelins. Tu tombes en marchant sur un sentier.
Tu abandonnes les enfants que tu as juré de protéger. Comme tu as abandonné tes enfants que tu étais trop conne pour sauver. »


Elle entendit des pleurs d’enfants, et des quintes de toux juvéniles. Elle reconnaissait là les hurlements de Tristan.
Et Waldon Piers se mit à sourire, alors que son visage se décomposait, pour lui aussi prendre une teinte brûlée, comme la carte.

« Tu vas crever, Isolde ! Personne ne sait où tu es ! Tu vas crever, et personne n’en aura rien à foutre ! Pas ton con de berger aux tatouages impériaux, cet étranger puant la bière Naine ! Il fallait bien que tu trouves une larve ivrogne dans son genre pour vouloir te désirer !
Ton mari ne va pas pleurer ; Il en sera ravi. Il a probablement retrouvé une blonde pour te remplacer – une blonde qui sait fermer sa gueule. Ton père ? Il a mieux à faire. Il entraîne Odric. Lui saura être un meilleur chevalier. Lui il ne s’enfuit pas devant des fantômes. »


Son sourire devint de plus en plus terrifiant. Il déchirait la chair autour de ses lèvres. Sa peau caillait. Ses cheveux tombaient en flammèches. Son crâne s’affichait. Mais il souriait malgré tout, de plus en plus, sa deuxième main étranglant Isolde plus fort encore.

« Les enfants sont à moi ! Les enfants sont à moi ! Je les tortures ! Tu peux les entendre hurler, Isolde ?! Si les braves Nains n’ont pas pu les sauver, ce ne sera pas à toi qu’il reviendra de le faire ! T’as pas pu protéger tes gosses, qu’est-ce qui te fait croire que tu protégeras ceux-là ?
La guerre arrive. Et ça tu peux rien faire pour l’arrêter. Bretonniens et Impériaux se haïssent. Bretonniens et Impériaux se haïront toujours. Archaon ne les a rapprochés que temporairement. Même lorsque leurs enfants disparaîtront, ils ne voudront jamais faire le premier pas l’un vers l’autre. »


Il mit son visage juste devant Isolde. Elle pouvait sentir des flammes qui, étrangement, étaient glacées.

« Ta famille ne veut pas de toi ! Ton pays ne veut pas de toi ! Personne ne veut de toi !
Fais au monde une faveur, sale garce : Meurs ! MEURS ! LAISSE-TOI MOURIR ISOLDE ! MEURS MEURS MEURS MEURS MEURS MEURS MEURS MEURS MEURS »


Et les flammes emportèrent Isolde. Et elle trouvait la paix dans une mort, où Morr ne l’attendait pas : Le seigneur-faucheur, lui qui aimait tant amener le repos et la paix, n’était nul part. Seules ces flammes glacées souhaitaient s’emparer de la chevaleresse.

Isolde est en manque. Elle souffre d’un malus de -2 en INT et CHAR jusqu’à sa prochaine prise de drogue.

Isolde a le bras gauche fracturé. Elle ne peut pas utiliser quoi que ce soit avec son bras gauche jusqu’à ce qu’elle trouve un médecin.

Isolde a surmonté l’état de choc. Elle n’est plus obligée de faire des jets d’END pour rester éveillée.

Isolde n’a plus que 5PV.
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Elle était dans une forêt. On l’avait déplacée. Où ? Comment ? Difficile à dire. Elle n’était, en ce moment, que souffrance. Elle avait perdu énormément de sang. Ses blessures étaient toujours ouvertes. Elle était toujours aussi sourde. Son bras gauche, à présent qu’elle ne profitait plus de l’adrénaline, lui faisait un mal de chien immense : Elle pouvait sentir les os broyés lorsqu’elle tendait de le déplacer.
Elle aurait bien aimé dormir, si seulement un hurlement de loup ne l’avait pas réveillée.

Elle était perdue. Perdue au milieu d’une forêt inconnue, en pleine nuit. D’arbres qu’elle ne replaçait pas dans ses souvenirs.

Elle se sentait alourdie. Son sac était toujours là, avec toutes ses affaires.

Un hennissement de cheval. Des flammes à l’horizon. Un groupe était en train d’approcher. Des hommes qui riaient. Ils étaient loin, pour l’instant. Mais ils venaient vers elle.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Une éclaircie dans la galerie… la douleur… un dernier effort… la douleur… le souffle de l’explosion… la douleur… la terre détrempée sous mes doigts… la douleur… la pluie qui tombe sur mon visage, le ciel plombé au-dessus de moi, le ciel !! Un hurlement proche de l’animal s’échappe de ma gorge, je cris mon défi à la face du monde, je souris, je ris, je pleure, vivante.

« JE SUIS VIVANTE !!»


Je me roule en boule en position fœtale, rien ne sera jamais plus comme avant, une nouvelle naissance, une nouvelle Isolde. L’accouchement est douloureux, je suis si fatiguée, mes paupières s’alourdissent, qu’on me laisse prendre un peu de repos, oui vous qui me regardez, un instant.

Mon regard s’attarde sur la mésange qui niche dans le mûrier platane de la cours dont les frondaisons atteignent la fenêtre de la pièce. La portée a éclos, quatre petits, prêt à quitter le nid très bientôt, prêt à prendre leur envol, leur liberté, sans le moindre barreau pour les retenir. Maman mésange revient pour la becquée provocant moult remue-ménage chez les oisillons qui à grands renforts de piaillements tentent tour à tour d’attirer son attention. Comme dans chaque famille on peut observer le laisser pour compte, il aura sa chance, lui aussi il volera son tour viendra. Je souris et …. Sursaute.

« C… Combien …de … heu … hommes ? »


Mes yeux cherchent la réponse qui ne se trouve ni sur la pointe de mes bottines, ni dans la feuille qui virevolte à l’extérieur, ni dans aucun bibelot de la cheminée. Alors timidement ils reviennent sur mon interlocuteur, je tente bien une sourire, une petite moue mais en pure perte de temps. L’homme est mince, voir maigre, des traits en lame de couteau qui souligne un côté rapace que je lui trouve, un épervier en chasse, l’œil au aguet auquel rien n’échappe. Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit engagé? Mon EDUCATION !! Paraît-il. Sa sinistre silhouette de noire vêtue hante les couloirs de la demeure tout autant que mes nuits. Sous sa houlette ma chambre est devenue une cellule digne d’une moniale, mes journées sont rythmées aux mesures de la badine qui ne le quitte jamais dont il m’assène les coups en présence d’un Père au regard froid, du dégoûté Odric qui pourrait me donner en pâture aux cochons ou d’un moqueuse et contentée Éléonore. Je tente bien de l’esquiver le plus souvent qu’il m’est possible de le faire, je ne l’aime pas, pas du tout, quelque chose dans son regard, son sourire, quelque chose qui me donne une boule au ventre sans pour autant posséder le début d’une explication.

Face à mon ignorance cette lueur s’allume dans son regard, ses lèvres si souvent pincées s’étirent quelque peu, parfois le bout de sa langue pointe très légèrement comme pour savourer le moment, je frissonne, c’est … malsain. Je rentre la tête, cette fois point de coups de badine mais j’encaisse pourtant les coups, des mots qui peuvent se montrer tout aussi efficace que la meilleurs des lames, il me les assène de dextre et de senestre un véritable maître d’arme. Le déluge prend fin, au moins suis-je maintenant attentive d’autant que nous sortons carte et figurines, la leçon purement théorique prend une tournure plus concrète.

De ma plus belle plume je couche ma leçon sur la feuille de parchemin, prenant moult précautions de ne laisser ni faute ni tâche. Les explications sont données, tellement de noms à retenir, lieux et personnages se succèdent sur fond de conflit, un conflit aux frontières de notre beau pays, un conflit nous opposant à nos voisins immédiats, les rustres et barbares Impériaux. La passion l’habite, il faut bien avouer que sous ses mots les détails prennent rapidement vie, je suis avec ces hommes dans les tranchées, j’entends le tonnerre des canons, le râle des blessés, observe la charge des héros qui mène nos armées vers la victoire sous la bénédiction de la Dame. Mon cœur s’enflamme, je veux en être, je veux être de ceux dont on chante le nom. Je m’empare de la règle et esquisse une botte terrassant mon adversaire, la figurine de porcelaine au bord de la table roule et dans un étrange ralentie se fracasse au sol, terrifiant silence, échange de coup d’œil avant qu’un revers de main me cueille pour m’envoyer rejoindre les débris.

Mes doigts se serrent, des petits poings minuscules qui se rouvrent bien vite, plus de l'ordre du réflexe qu'une envie et pourtant. Cependant le mouvement n'est pas passé inaperçu, il sourit, satisfait, le moment lui plaît, pas pour avoir corriger la jeune adolescente que je suis bien qu'il ne le boude pas, non son plaisir est autre, il est ailleurs, hors de ma portée, de ma compréhension. Il attend, il aimerait que je me rebelle mais je suis trop faible à moins qu'on ne veuille me le faire croire, alors comme souvent je m'excuse, habitude que j'ai retenu comme le reste de ses leçons, elles restent ancrer parfaitement apprises, je le hais, je le hais, je le hais... JE LE HAIS !!

Le regard baissé je rejoins ma chaise, mains sur les genoux, parfaite petite plante verte. Il paraît presque déçu, la séance se poursuit, je tente de me concentrer, mes doigts serrés autour de la figurine d'un soldat maintenant estropié que je garderai précieusement par la suite dans une petite boîte au trésor dissimulée dans l'écurie de la maison, si ils savaient. Son emphase, son verbe, me permet de retenir l'essentiel, l'évocation de notre famille ravive même quelque peu mon intérêt ainsi que de ce Sir Chlodéric nom si souvent prononcé en nos murs, je me pose des questions, elles sont nombreuses comme toujours, aucune ne se formule à voix haute, j'écoute et imagine oui j'imagine mon refuge dont personne ne pourra me priver.

Léger coup d’œil, cette lueur, elle danse maintenant, que ....
Sa voix me transperce, tranchante, froide si froide.
Les murs ondulent, je m'agite, je sue sur ma couche.

De nouveau il me frappe, encore, encore, encore, je suis à terre, je gémis sous l'offensive inattendue. Chaque mot est un coup de poignard plus douloureux que le précédent. La jeune adolescente a grandi, il est temps qu'elle assume, qu'elle cesse d'être une victime. Alors mon poing se serre cette fois prêt à frapper, prêt à en découdre, un rictus naît sur mes lèvres à mon tour de sourire.

"Continue, continue tel le forgeron sur sa lame. Martèle moi à chaque coups tu me rends plus forte, je dois te remercier. Merci d'avoir créer l'instrument de ta perte, tu aurais dû me laisser crever mais tu n'as même pas réussi à en finir dans cette mine. Tu es faible, si faible, que tu dois te tapir dans les ténèbres pour t'en prendre à des enfants. FERME TA GUEULE !! FERME TA PUTAIN DE GUEULE !!"

Mes paupières sont lourdes, si lourdes, un hurlement ?
Elles s'ouvrent, les souvenirs réels et oniriques se mélangent, la douleur .... ho bordel celle-là je n'ai aucun mal à la remettre ce qui suffit à me sortir de cette torpeur dans laquelle je me serai bien blottie encore un peu.
Une forêt ? Des arbres où que mon regard se pose, l'endroit m'est étranger, je me redresse, constate la présence rassurante de mes quelques biens qui ne reste qu'un maigre réconfort mais JE SUIS VIVANTE !!

Je le répète, me le répète, vivante.
Les enfants ? Le Dogue ? Les nains ? Où ? Que ? Quoi ? Tant de questions.
Je dois les prévenir, le temps est compté, ma mission, mon serment.

Des voix, des rires, des hennissements...
Dois-je me cacher ? Pour faire quoi ? Errer dans une forêt, à moitié sourde, un bras cassé, proche d'un malaise fatale, à la merci d'une meute de loup ?
J'hésite un court instant et décide de tenter le sort, planter au milieu du .... mouais une sente tout au plus.

"FITZ !! FITZ MERDE !!"


La pensée de mon fidèle compagnon accompagne les derniers instant avant cette rencontre.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 8 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_isolde_de_beretis
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Isolde aurait pu tenter de se cacher. Se planquer dans un arbre. Survivre, seule. Échapper aux loups. Désaltérer sa gorge sèche avec l’eau de sa gourde. Calmer la faim qui grondait avec une de ses rations. Allumer un feu pour échapper aux terreurs de la nuit et du froid. En règle général, les gens qui parcourent les forêts, la nuit encore plus, sont rarement l’espèce la plus fréquentable. Surtout lorsqu’on est une jeune femme. Une jeune femme estropiée encore plus.
Mais elle n’en fit rien. Elle restait assise. Elle remettait son sort aux mains du destin. Ou des Dieux.

Étais-ce la chose à faire, Isolde ?

Les lumières d’un feu se rapprochaient. Petit à petit, alors qu’elle grossissait, elle pouvait clairement distinguer une torche portée à bout de bras. Et trois voix distinctes qui éclataient dans le silence de la nuit, parlant en Reikspiel.

La première était un ton rauque et graveleux, d’un homme rigolard. La deuxième était plus acerbe, et laconique. La troisième nasillarde, et à moitié chuchotée. Le premier semblait ne pas arrêter de bouffer de rire, alors que le deuxième le calmait par un ton sec. Le troisième se contentait de soupirer quelques réflexions. Mais en l’absence de la moindre connaissance dans leur langue, elle ne pouvait que tenter d’imaginer ce qu’ils pouvaient bien se raconter, à l’aide de l’intonation de leurs cordes vocales.

Et puis, les trois voix débarquèrent sur le chemin. En découvrant Isolde, ils s’arrêtèrent, net. Trois hommes. Trois grands gaillards.
De gauche à droite:

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Trois grands gaillards à têtes de truands. Et armés comme tels : Les deux à gauche portaient un épais plastron de plates, un mantel tailladé sur le côté pour celui qui se tenait au milieu, le troisième à droite, le borgne, était lui protégé par un gambison de cuir plus modeste. Tous les trois portaient du fer : Tous avaient un fauchon à la ceinture, un ou deux couteaux longs disposés dans des petits fourreaux à portée de main, le premier reposait également contre son épaule une grosse masse d’armes à piquants, le second une magnifique épée à la poignée dorée et serti de bijoux, ainsi qu’un lot de deux pistolets de chaque côté de son torse. Quant au troisième, il possédait une arbalète qu’il tenait dans une main, la torche du groupe dans l’autre, et un carquois rempli de carreaux dans son dos.
Une petite troupe de fantassins, donc. Pas le genre d’équipement que l’on croise parmi de simples villageois qui cherchent à se protéger des animaux sauvages ou des hommes-bêtes. Ceux-là semblaient être vraiment équipés pour la guerre…
(INI+INT)/2 : 9
Jet : 10, échec.
Elle ne nota aucun détail sur eux. Aucune marque particulière qui aurait pu l’aider à identifier l’allégeance ou l’origine de ces trois gars. Sa blessure et la pesanteur de la nuit devaient évidemment rajouter à ce problème…

En tout cas, les trois militaires s’étaient arrêtés. Ils observèrent Isolde avec des yeux écarquillés. L’homme au milieu tourna sa tête vers son camarade, puis s’approcha et se mit à poser une question à la chevaleresse : Comme elle était en Reikspiel, elle ne comprit absolument rien.
Le premier sembla s’impatienter. Il répéta la même question que celui au milieu, mais avec sa voix plus fine et dure. Le troisième, lui, se contentait de froncer les sourcils, en approchant un peu la torche pour illuminer le visage de la jeune femme. Il dût voir quelque chose d’horrible, parce qu’il entrouvrit la bouche et éloigna la torche.

Alors, l’homme du milieu mit ses mains en avant, paumes bien ouvertes, comme pour montrer à Isolde qu’il n’avait rien sur lui pour lui faire du mal. Il prit une petite voix, et s’approcha doucement, en se courbant légèrement. Il posait d’autres questions, avec une voix rassurante. Mais impossible pour elle de savoir quoi que ce soit à ce qu’il disait…
Est-ce qu’il allait l’aider ? Ou bien étais-ce la manière dont on appâtait un animal peureux avant de se saisir de lui ?

Qu’est-ce que Isolde allait faire, alors que le militaire s’approchait de plus en plus d’elle ; Si elle souhaitait s’enfuir en ayant une chance de s’en sortir, c’était maintenant, ou jamais.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Combien de temps s’écoule ?

Une éternité, je me suis posée ou plutôt échouée sur une pierre. Les sons transportés dans la nuit ont faussé ma perception à moins qu’une seconde ne me paraisse bien longue. D’ailleurs en évoquant toujours ce temps à quand remonte l’épisode de la mine, du pic ardent ? Les environs immédiats ne ressemble en rien à ceux croiser avec le Dogue alors nombre de questions trottent dans ma caboche qui fonctionne tant bien que mal.

Un regard sur mes vêtements dont le tissu est majoritairement imbibé de sang, ils me collent à la peau dans un ensemble de carmin poisseux qui pue la mort. Alors où suis-je et comment se fait-il que je sois encore vivante ? Qui m’a transporté ? Pourquoi m’avoir laissé ici ? Je frisonne autant de douleur que de froid sûrement causé par mon extrême faiblesse, je peine à percevoir l’extrémité de mes doigts, les ongles repousseront et pour le reste ?

Un battement de paupière, les lumières dansent entre les troncs des arbres majestueux, s’ils ne se dépêchent pas ils ne trouveront que mon cadavre, cela serait dommage je suis une chic fille non ? Les voix me parviennent plus distinctes, du moins à l’aune d’une ouïe dont les bourdonnements ne cessent, trois si je ne m’abuse et du Reikspiel ! Des Impériaux ?! Mon corps est secoué d’une quinte de toux, conséquence d’une envie de rire subite, manifestation de crise de folie passagère ? Serai-je entrain de basculer afin de rejoindre le doux monde de Mère ? La petite fiole de mandragore dans ma poche pèse un poids soudain, je pourrai utiliser la dernière dose, la douleur disparaîtrait et je serai un peu plus alerte pour la suite mais … une dose, juste une toute petite dose, fait chier.

Trois, j’avais raison, je les vois maintenant alors que je suis toujours plongée dans la pénombre qu’ils ne tarderont pas à lever. Trois hommes, des bandits ? Des mercenaires ? Des soldats ? Des déserteurs ? Quoiqu’il en soit des hommes d’armes à n’en pas douter au vu de l’équipement et toujours en déduction de ce dernier ils ne sont pas à plaindre question argent à moins que cela ne soit les bénéfices de quelques rapines. Aucun signal d’alerte ne s’allume dans mon cerveau, j’ai épuisé le quota de peur, de méfiance ou de bon sens, je suis au-delà, dangereux très certainement mais presque reposant, un calme olympien. Alors j’attends, le halo de lumière dissipe peu à peu la nuit, encore un peu… encore … voilà ! Tadam !!

Doucement Messieurs, pas besoin de s’exciter je ne comprends rien aux gargarismes qui sortent de votre bouche, une langue pleine de « r » ou de « k « , sérieusement qui a pondu un truc pareil ? Je reste assise, les contemple comme si je pouvais être la gardienne de ces lieux, triste état la gardienne, sur eux le bleu de mes yeux. Ils échangent, je bouge légèrement plus par inconfort qu’autre chose, j’imagine que cette rencontre inopinée et ma réaction ou le manque de celle-ci entraîne nombre de questions, je vous rassure j’en ai tout autant. L’un perd patience, il s’approche, ma main se lève gêner par la lumière de la flamme, je note sa réaction alors qu’il m’éclaire, c’est à peu de choses prêt celle que j’ai eu à la vue de cette chose dans la mine. De pas désagréable je suis passée à monstre, n’est-ce pas une avancée ? Tout dépend de l’objectif mais je m’égare. Sa bouche s’ouvre, se referme … va y … va y … je ne t’en voudrai pas.

Celui du milieu semble vouloir prendre les choses en main, le chef de ce petit groupe ? D’ailleurs il est celui dont se dégage le plus de prestance, sans évoquer ses possessions. Paumes ouvertes en avant, geste compréhensible, il s’avance doucement, un piège ? Peut-être. Mais si j’ai choisi de me foutre au milieu du chemin ce n’est pas pour fuir devant trois gaillards qui pourront sans la moindre peine décidé de mon sort quel que soit ma réaction alors autant accorder un peu de confiance à cette rencontre. Doucement je hoche ma tête, l’autorisant à approcher, mes lèvres craquelées par le sang séché s’entrouvrent, ma main me désigne.

« Isolde …. »
« Salut les gars ! »
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Alors Isolde ne courra pas. Elle ne remit pas sa vie aux mains des esprits des bois, du sévère Taal et du sanguin Ulric. Elle préféra faire confiance à quelque chose de moins constant que les loups hurlants, les ténèbres de la nuit et les dangers de cet univers si hostile qu’étaient les forêts : elle préféra faire confiance aux hommes. À trois truands en armes. À trois gueules de soudards venus d’une méchante soldatesque.

Et donc le militaire du milieu s’approchait. Il se voûta légèrement au-dessus d’Isolde, avec un petit sourire rassurant en coin. Il ouvrit sa main gantée de plates. Il l’approcha lentement à côté de son plastron, tout près de l’étui du pistolet ; Il ne s’arrêta pas dessus, et continua un peu plus loin, pour la poser sur le fourreau de sa dague édentée. Il ne l’attrapa pas non plus. Il continua le trajet de ses doigts contre son écusson doré à épingle, et le fit sauter.
Il détacha le long mantel tailladé de son dos, le fit virevolter en l’air, et l’utilisant pour recouvrir le dos de la chevaleresse.

« Alles ist gut. Hab keine Angst.
Wir werden uns um Sie kümmern. »

Et les soudards l’aidèrent lentement à se relever. Ils la réchauffèrent avec le feu de la torche. Ils la soutenaient, la rassurèrent, et l’emportèrent à travers la forêt de pins et de chênes. Ils la firent quitter le monde de terreur du noir et du vide, et l’escortèrent jusqu’à quelques chevaux qui attendaient à la lisière des bois.

Ensuite, sa mémoire vagabondait un peu. Pas jusqu’à l’inconscience, car elle reçut régulièrement des petites claques de la part du premier, le plus barbu de tous, pour l’empêcher de sombrer et de dormir. Il ne souhaitait peut-être pas que Morr confonde son Royaume des Rêves avec son Royaume des Morts, puisqu’il était bien Seigneur de ces deux havres, et qu’il arrivait bien que des hommes ayant perdu beaucoup de sangs passent de l’un à l’autre en s’assoupissant.

Mais enfin, Isolde s’en était sortie.

Elle allait être en sécurité.




Les cavaliers étaient passés à l’allure d’amble. Elle arriva en toute urgence dans un campement fortifié. Un tas de toiles de tentes et de petites cabanes ouvertes en bois disposées un peu partout, le long d’un terrain vague. Sur des petites buttes disposées tout autour, quelques éclaireurs à arbalètes, bien solitaires, montaient la garde. Elle aurait pu mieux comprendre ce qui se passait, toutes les discussions que tous les hommes armés se lançaient entre eux au fur et à mesure qu’elle était ballottée dans tous les sens, et que tel mec ou tel brigand racontait telle ou telle chose. Toujours est-il qu’on l’amena sous une toile de tente, et qu’on s’occupa d’elle.

Et c’est ainsi qu’elle put survivre une nuit de plus.

Elle n’avait aucune idée d’où elle était, de qui étaient ces hommes, mais ils s’occupèrent d’elle.
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Elle passait le plus clair de son temps avec deux personnes : Un homme au visage anguleux, chevelure poivre-et-sel, légèrement barbu, et front bien dégarni ; ainsi qu’une femme, à la face plus ronde, aux grands yeux noirs et à la chevelure un peu grasse, qui portait une longue robe à capuche. C’est eux qui la soignèrent, pansèrent ses plaies, la lavèrent, et lui firent boire quantité de potions et de mélanges herbacés. Ils n’avaient cesse, tout du long, de s’engueuler mutuellement en Reikspiel. S’ils semblaient être tous les deux compétents pour s’occuper d’elle, il fallait avouer que l’homme paraissait plus doux, là où la femme avait des gestes plus exercés. Probablement qu’ils avaient une certaine expertise dans le fait de recoudre des blessés graves. Ils parvinrent à lui faire une jolie écharpe pour maintenir son bras en place, après lui avoir arraché des hurlements de terreur lorsqu’elle tenta de déplacer son bras.

Et eux, découvrirent bien vite le problème en entendent leur patiente baragouiner. C’était la femme, qui cessait soudainement de manipuler son mortier pour lui demander avec un très fort accent des Montagnes Grises :

« Vous êtes Bretonnienne ?
Ne vous inquiétez pas. Nous ne vous voulons pas de mal. On va s’occuper de vous. »


Et c’est exactement ce qu’ils firent.

Elle passa plusieurs jours en convalescence. Avachie sur un lit, recouverte par des grosses couvertures. Un ballet se succédait devant elle : Des gros gaillards pour la plupart, tous avec des têtes de mercenaires, qui passaient de temps à autres pour héler le vieux ou la jeune femme, qui devaient alors s’absenter de longs moments et ignorer leur patiente. Le soir, la jeune femme revenait et tentait de communiquer un peu avec Isolde, et de lui poser des questions très basiques ; Il était clair qu’elle manquait de vocabulaire pour parfaitement tenir une conversation avec elle, mais c’était mieux que rien.

Au bout du 6e jour à se rétablir, on put enfin la relever et lui permettre de se dégourdir les jambes. Et donc, à découvrir où elle était tombée…


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C’était un véritable campement de soldatesque. Une troupe d’une trentaine d’hommes, presque tous bardés de fer, qui étaient accompagnés de quelques femmes, et, chose plus impressionnante, de deux enfants, un garçon et une fille. Ils vivaient avec un confort spartiate, mais qui montrait très clairement qu’ils vivaient sur le pays : Isolde découvrait, tout autour d’elle, des poules, un gros porc bien gras, et deux moutons en guise de bétail. Elle voyait des paillasses, des lits sous les tentes, des petits feux de bûches où on pouvait se réchauffer, jouer aux cartes et picoler. L’un des hommes tentait d’apprendre à lire, aidé d’un compagnon moins armé et plus âgé que lui : Son mantel rouge et les insignes sur son torse apprirent tout de suite à Isolde que l’instituteur était un prêtre-guerrier de Sigmar.
« Héraldique »
INT : 8
Jet : 3, réussite.
Tout autour du camp, flottaient des bannières. L’Empire n’avait certes pas toute la complexité héraldique de son voisin Bretonnien, mais on pouvait retrouver des codes et du vocabulaire qui pouvait se démarquer, notamment auprès d’une noblesse en manque de marqueurs spécifiques. C’est ainsi qu’elle put deviner, à en juger par le soleil qui ornait les drapeaux autour du campement, que la troupe devait être originaire de l’Averland.
En revanche, pourquoi il y avait des fleurs-de-lys et un beau lion rouge sur l’argent sous le liseré noir ? Ça, impossible de le dire pour certain.
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Blasons autour du campement ; Sur certains des drapeaux, le lion rouge est manquant, sur d’autres, les fleurs-de-lys aussi, comme s’ils avaient été ajoutés au fur et à mesure.
La jeune femme qui avait aidé Isolde lui servit de béquille jusqu’à un coin un petit peu à l’écart du campement. Pas très loin, assez pour qu’on puisse distinguer sur les buttes quelques sentinelles qui montaient la garde, avec arquebuse ou arbalète. Devant un feu, deux gros rondins de bois avaient été posés d’un côté ou de l’autre, et trois hommes se levèrent en voyant Isolde s’approcher. Ils congédièrent la jeune femme avec le sourire, et indiquèrent à Isolde de venir s’asseoir.
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Elle reconnaissait l’un d’eux. C’était le militaire qui lui avait offert sa grosse cape pour lui tenir chaud. Les deux autres, en revanche, étaient de parfaits inconnus. Il y avait là un vieux moustachu en armures, fringuant comme tout, et à l’exact inverse, un grassouillet au double-menton énorme, qui la regardait un peu de côté avec un bonnet de bourgeois.
Ce fut le moustachu qui tapa dans ses mains et qui se mit à parler, dans un bretonnien quasi-parfait, son accent sud-impérial presque imperceptible :

« Ah ! Heureux de te voir en vie ! Tu as mangé ? On peut t’amener à manger. Est-ce que le toubib a dit que tu pouvais manger ? Roh, tu vas manger. Mais assied-toi pour l’instant, assied-toi. Tu dois avoir plein de questions, j’en ai aussi pas mal. Mais ne te sens pas pressée. Je vais me présenter. »

Il parlait avec un débit de paroles assez impressionnant. Et il posa sa main sur son poitrail pour se présenter, avant de désigner de la main ses camarades.

« Je me présente : Freiherr Kaster von Lyncker, capitaine de la compagnie des… Hm… Comment on pourrait traduire ? Des « Crocs Ferrés de l’Averland ». Mais ça sonne mieux en Reikspiel. Die Averlands Eisenkiefer.
Ceci est le Trésorier de la compagnie, Herr Christoph Weber. Et le monsieur là-bas, qui t’as sauvé la vie, c’est l’Enseigne de la compagnie, Herr Valentin Mohr. »


Ils s’assirent tous avec un petit haussement de tête. Kaster frappa ses mains contre ses genoux.

« Nous sommes une confrérie de soldats, momentanément sans employeurs. On voyage, on se nourrit, on tente de vivoter en attendant le moment où la fortune reviendra de notre côté. Il y a beaucoup de gens qui nous veulent du mal, qui ne supportent pas notre présence, alors, pour survivre, nous avons entre nous un fort code d’honneur.
Je tolère beaucoup de choses. J’ignore quel est ton passé. Tu peux être la pire des criminelles ou une personne totalement innocente, dans tous les cas, rien ne changera le fait que tu es ici protégée sous ma bannière, par mes hommes. En échange, je n’exige qu’une chose de toi : Ton honnêteté la plus totale. Tu comprends, il y a des femmes qui vivent ici, des enfants, je ne peux pas les mettre en danger pour quelque raison que ce soit…
Ce que je veux dire c’est que, on t’a sauvé, mais j’ai besoin que tu me rassures. Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Pourquoi étais-tu perdue seule et blessée dans la Reikwald ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

La foi ... La foi voilà ce qui me permit de garder un froid détachement alors que la main de l'homme effleure, sous mon regard, son équipement jusqu'à atteindre l'attache de son lourd manteau qu'il me dépose sur les épaules. J'ai déjà évoqué l'amour, sentiment dont on ne peut être certain d'éprouver jusqu'à rencontrer la personne qui vous donne l'absolue certitude que ce que vous ressentez à ce moment très précis ne peut être plus puissant, plus claire dans votre tête comme dans votre cœur. La foi est similaire à cette expérience, enfin je le pense sans aucun doute. A cet instant je me projette, je philosophe un peu car au final je ne peux faire grand chose d'autre, j'éprouve cette clarté d'esprit. A de nombreuses reprises j'ai prié par le passé, j'ai prié la Dame avec ferveur et sincérité, pourtant je n'avais jamais encore ressenti avec une telle conviction sa divine présence. Je ne sais ce que l'avenir me réserve, je ne connais ses desseins, je reconnais mon humble place en ce monde, cependant il est tout bonnement impossible d'avoir survécu à ces épreuves grâce à sa miséricorde pour que tout se finisse par la main de trois soudards au milieu d'une forêt. Pion, cavalier, tour ou autres, sur l'échiquier du monde mon sacrifice n'est pas encore venu.

J'accepte avec ce que je souhaite être un sourire de gratitude et un hochement de tête, l'aide des hommes. Mon corps est vide de toute force, ils finissent plus par me porter que je ne marche. La chaleur chasse le froid, la lumières les ténèbres, leurs présences ma solitude, qu'il est doux de revenir dans le monde des hommes. Face à ce réconfort ma volonté faibli, je suis tentée de me laisser aller, prendre un peu de repos, un tout petit peu mais l'un d'eux m'en empêche, régulièrement il me claque alors que mes paupières se ferment pour un sommeil sans rêve ni réveil. Je sursaute un peu, marmonne très certainement quelques mots, jusqu'à l'arrivée aux chevaux laissés en arrière.

Difficile de me rappeler de la suite, juchée sur une selle non sans quelques grimaces de douleur, les sombres troncs de la forêt défilent sous mes yeux au rythme de la marche rapide des montures. La suite ? Un campement et de ce que je perçois lors de ce premier regard ce n'est pas quelques tentes abîmées abritant des pouilleux aux regards lubriques et aux dents gâtées, quoique, non je note l'organisation et la discipline toute militaire de l'endroit. L'analyse n'exclue pas d'éventuels problèmes par la suite mais au moins ne je semble pas m'être livrée à la première raclure de bas étage. N'ai-je pas eu raison d'être certaine de mes choix ? Nombre de visages sont croisés, désolé aucun ou presque ne sera retenu pour le moment, je me laisse guider ou plutôt transporter jusqu'à une tente pour me retrouver sous la coupe de deux personnes. Au moins vais-je peut être évité d'exposer ma nudité au seul regard 'un homme cette fois puisqu'une femme aux traits quelque peu arrondie tient la dragée haute à son confrère. Honnêtement, ce n'est finalement guère ma préoccupation à cet instant.

Hochement de tête affirmatif à l'adresse de cette dernière.
"Oui je suis Bretonnienne, Merci."
Cinq mots, cinq mots qui me demandent de rassembler mes dernières forces pour qu'ils soient intelligibles.

Faite ce que vous voulez, personnellement je tire le rideau, les lumières sont soufflées, je peux enfin fermer les yeux.
Bonne nuit.

Première chose à évoquer, je me réveille, alors bien entendu par aussi fraîche qu'une fleure aux pétales luisant des perles de la rosée matinale mais au moins je suis vivante, consciente et reposée. Puis la convalescence m'attends, je n'aimerai pas en prendre trop l'habitude, d'une on a mal, de deux cela paraît foutrement long. Cependant j'ai un peu plus matière à tuer le temps cette fois mais ce foutu Dogue me manque terriblement, comment est-ce possible alors que je devais lui arracher le moindre mot.

"Où es-tu ? Va tu bien ?" Et autres formulations de mes inquiétudes à son encontre.

Sous la houlette des deux "guérisseurs" je me satisfais du rôle de la presque parfaite patiente durant les quelques jours qui s'écoulent. Je tente bien de communiquer dans les rares moments qu'ils m'accordent, des banalités, en attendant qu'un officier ne me rencontre, mais qui ont le mérite de rompre la monotonie de mes journées. Leurs noms ? Où suis-je ? Qui sont-ils ? Qui servent-ils ? Rapidement je fais le tri des sujets que je peux évoquer et de ceux à garder pour plus tard, je le comprends et m'en contente donc.

Et je prie, je prie longuement, et pour la première fois je prie la Dame bien entendu mais également Shallya, la douce et miséricordieuse Shallya dont l'amour est sans limite, celle qui souffre et pardonne. Je demande pardon, pardon pour les enfants que je n'ai pu sauver, pardon pour cet échec qui ronge mon âme, pardon pour ma fuite. Elle me semblait la seule solution à ce moment là mais était-ce bien la seule ? Aurai-je pu faire autrement ? Aurai-je pu agir autrement ? J'analyse chaque décision prise, chaque action menée, et je doute car oui il m'apparaît qu'au final j'ai pu me montrer irréfléchie. Quel amère constat. Pour la première fois peut être de ma vie je me réfugie pas dans le désarroi mais dans l'espoir, l'espoir de faire mieux, l'espoir de chasser les ténèbres pour apporter la lumière. Je ne suis plus une victime, je veux être le bourreau.

Waldon si tu m'entends ... va chier !

Je ne demande pas que pardon, le repos de ces enfants sont inclus dans mes prières, la survie du Dogue, que Francine et sa famille trouve du réconfort, que le sacrifice des nains ne soient pas vain, Chlodéric, Fitz .... Tristan mon tout petit... Isabelle.... ma douce Isabelle.

Le soleil apparaît à l'Est puis disparaît à l'Ouest, la journée succède à la nuit, un certain nombre de fois enfin cinq pour être précise car le sixième on me donne enfin l'autorisation de sortir, je tempère ma joie bien que dans la tête sonne tambours et trompettes. Ma première impression s'avère avoir été la bonne, je suis bien dans un campement militaire pas forcément très important mais organisé et équipé, la vie soldatesque d'une trentaine d'âme à vue de nez, évaluation basse très certainement.

"Averland ?" Dis-je autant à la jeune femme sur laquelle je m'appuie que pour moi même. Mon regard se détourne des bannières qui claquent au vent pour se porter vers l'Ouest vers mes origines, de l'autre côté des montagnes grises. Elle ne prend pas la peine de me répondre et je n'en demande pas plus observant l'activité du campement.

Ce petit tour n'est pas seulement destiné à me dégourdir les jambes bien que j'apprécie grandement de pouvoir le faire, nous en venons aux explications. J'imagine que j'ai été jugée apte à être interrogé au vu de la destination que nous prenons, quelques peu à l'écart du camp où devise trois hommes autour d'un feu de camp. Je remercie la jeune femme de m'avoir accompagner avant de prendre place sur l'un des rondins à l'invitation celui qui paraît diriger ce camp.

Nous avons un homme aux traits rondouillards qui me donne l'impression d'être plus un riche marchand qu'un militaire, méfiance ne pas sous-estimer Herr Weber pour son rôle de trésorier. L'enseigne Herr Mohr , porte drapeau donc un honneur que son grade, il me faudra le remercier pour sa décision prise lors de notre rencontre. Et le Capitaine de cette petite troupe, bien ... bien.

"Ho que si je suis pressée Capitaine, très pressée même bien que je pense prendre le temps d'être un peu plus sage maintenant. Les plus grandes leçons sont apprises dans la douleur."

L'homme me met à l'aise dans un Bretonnien parfait, il est convivial, courtois mais reste un militaire et dirigeant. Présentations faites il va droit au but, et j'imagine que le trio va statuer sur mon devenir à la suite de notre conversation. Alors je l'écoute, hoche parfois la tête ou turne le regard sur l'un des deux autres avant de revenir sur lui. Ses questions sont parfaitement justifiées et je n'ai guère de raisons de lui cacher quoique ce soit enfin je le crois, quelques secondes s'écoulent le temps d'organiser mes réflexions avant que je ne réponde.

"Je m’appelle Isolde *première hésitation* Isolde de Bérétis pour être exacte de Parravon. Je vous remercie Messieurs, Capitaine, de m'avoir porté secours et soigner, sans vous mes mésaventures auraient trouvé une issue fatale. Mes origines de naissance ou mon identité n'ont que peu d'importance au jour d'aujourd'hui. Comme vous le savez sans doute chez nous les femmes ne peuvent servir dans les armes... les femmes bien nées, alors je suis parti pour mes idéaux. Pour ... pour servir la Dame, devenir chevalier.

Cette précision afin d'expliquer la suite ou du moins jusqu'à un certain point. Afin de servir je me suis mise en quête, quête qui m'a conduit à enquêter dans les montagnes grises sur des disparitions d'enfants, cela peut paraître au final bien anodin mais chacun sa voie, son ... appel. Je vous passe les détails sur lesquels je reviendrai si vous le désirez mais je suis arrivée à localiser la source de ces enlèvements, une source qui à son origine dans une vieille mine des montagnes. Un ...
"

Court silence, mon regard plonge dans les flammes qui dansent devant moi, un léger frisson mes parcourt à ces souvenirs.

"Un mal ancien se tapis là bas, un mal que je ne peux expliquer, je .... je n'ai pas les connaissances pour et je n'ai pas eu l'expérience nécessaire pour le combattre. Un spectre.... non des spectres ou fantômes, quelque soit le nom que l'on donne à ces choses éthérées et monstrueuses que j'ai croisé dans les profondeurs. Alors j'ai dû fuir, fuir pour survivre, fuir pour donner l'alerte, fuir ce mal. J'ai gagné la sortie de la mine et ... et la suite je ne peux vous éclairer. Depuis six jours je cherche la réponse mais je ne sais comment je me suis retrouvée dans cette forêt, qui m'a transporté et pourquoi ici ? Je n'ai aucune réponse à ces questions."

Je détourne le regard un instant, oui les questions demeurent sans réponse, juste ... juste ces yeux. Qui ? Quoi ? Pourquoi ?
Les miennes attendront encore un peu, je leur laisse le temps d'évaluer la sincérité de mes dires et m'interroger plus avant à leur convenance.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


CHAR Isolde : 8
Malus : -2 (Manque)
Jet : 6, réussite.
Tous écoutèrent bien silencieusement. Le trésorier avait l’air de comprendre ce qu’elle racontait, tandis que l’enseigne fronçait les sourcils et répétait les mots qu’elle prononçait du bout de ses lèvres : il semblait le plus largué au niveau de sa langue.

Von Lyncker, en tout cas, agita la tête, et reprit la parole après elle :

« Hé bien… Sacrée histoire, en tout cas. Tu sais où tu es, au moins ? Non ?
Tu te trouves entre les communes de Stimmigen et Dunkelberg, juste à l’entrée de la grande forêt de la Reikwald. Du mauvais côté des Montagnes Grises, donc. »


Il eut un début de sourire.

« Tu m’aurais vu il y a vingt ans, Isolde, je t’aurais pris pour une folle à lier, et je t’aurais accompagné jusqu’à un hospice de Shallya pour que tu sois internée ! Mais j’ai vu bien assez de choses atroces et inexplicables pour te donner le bénéfice du doute.
En tout cas, tu me sembles être une brave personne. »


Il se mit à parler en Reikspiel à l’enseigne. Valentin Mohr lui répondit quelque chose, puis haussa les épaules. Ils échangèrent quelques instants, puis le brave soldat tout en armure se leva et s’éloigna un peu, en trépignant du pied. Le capitaine reprit alors sa conversation.

« Nous soldats avons tous nos raisons pour être ici. Certains en ont de bonnes, certains de mauvaises. Mais nous ne jugeons pas, nous vivons ensemble, solidaires.
Tu ne me sembles pas être en quelconque état d’aller quelque part, en tout cas. Ton bras est détruit. Et sœur Lina a noté que tu avais les yeux injectés de sang et des tremblements. Une maladie ? En tout cas, elle souhaite te garder auprès de nous, et je pense que cela est possible… Si tu le souhaites. »


Il marqua une petite pause, avant de continuer.

« Nous sommes… Eh bien, nous ne sommes pas de braves hommes, Isolde. Combattants, courageux, héroïques, oui. Nous sommes un mélange de chevaliers, de miliciens démobilisés, et de simples orphelins voulant partir à l’aventure. Nous sommes venus ici parce que nous pensions trouver un peu d’or en étant employés contre les tribus gobelines des forêts, mais nous n’avons pas trouvé d’employeurs. Alors, pour l’instant, on reste ici, chacun contribuant à ramener un peu d’argent du mieux qu’il puisse : On rançonne, on brigande, on triche aux cartes, et on cherche quelques personnes qui ont besoin d’affreux armés pour tel ou telle basse œuvre…
Nous ne sommes pas des gens aimables, Isolde. Mais nous sommes très loyaux entre nous. C’est la règle la plus primordiale à laquelle tu dois te tenir, si tu restes ici : Ne trahis jamais personne, ne tentes jamais rien contre la Compagnie, et tu verras que tout le monde ici saura être courtois et affable envers toi. »


Mohr revint avec un bol rempli d’une bonne soupe, pleine de morceaux de viande, et avec bien meilleur goût que tout ce que Isolde avait pu manger jusqu’ici.

« Tu pourrais aider les autres femmes. Faire la cuisine, le ménage, entretenir le camp… ça serait ta part, pour rembourser les soins que nous te procurons.
Qu’en dis-tu ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Avec une certaine précaution je change de position tout en écoutant mon interlocuteur qui me livre quelques précisions, un léger soulagement se dessine un instant sur mon visage au moins il paraît croire en mon histoire.

"J'ai pu noter les bannières, l'Averland en partie. Cependant il me manque le lion passant de gueule et les fleurs d'azur... D'autant que certaines arborent les couleurs et d'autres non."


Sourcils interrogateurs, une façon de poser la question de manière détourner mais également de montrer mon intérêt et mon éducation. Les cours de maître Piers se montreront-ils utiles ?

"Une brave personne ?"

Je goûte le mot, c'est un peu comme "il est bien gentil" ou "c'est une brave bête", on peut le prendre au premier degrés comme une qualité mais également sous un jour plus ... condescendant, quoiqu'il en soit je fais taire mes tournures de vocabulaire et accepte la chose.

"Merci pour votre sincérité, je comprends votre situation et serai respectée vos règles le temps de ma présence parmi vous aussi longtemps qu'elle se prolongera. Mais comme je vous l'ai dit même si je suis blessée et loin de chez moi il va me falloir penser à rapidement regagner mes terres afin de prévenir les miens du danger. Des .... des personnes se sont sacrifiées pour m'offrir peut être un délai et je ne peux me permettre de perdre trop de temps."


Un léger soupire franchie alors mes lèvres devant la complexité de la situation avant que mes yeux ne s'agrandissent, suivi d'un léger rire conséquence du sel de la remarque suivante.

"Non."

Redevenant soudainement bien plus sérieuse.

"Ceci est hors de question. Je vous dois énormément Capitaine et malgré tout le respect que vous porte d'ors et déjà ainsi qu'à vous tous et toutes, je ne passerai ni le balai, ni ne repriserai vos braies. Je ne sais encore comment je vais honorer ma dette mais ce n'est pas en tâches ménagères, j'ai une éducation, un certain talent martiale et je ne vais pas le gâcher à préparer la tambouille, bien que cela reste nécessaire à la vie d'un camp et sans dénigrer les personnes attribuées à cela."

Un instant passe, droite comme un "I", drapée dans ma dignité, sans morgue excessive mais avec la certitude de mon bon droit et quelque peu vexée par la proposition. Je ne suis pas une cantinière !! Chacun sa place et les moutons seront bien gardés, oui oui j'ose penser cela en toute mauvaise foi. Cependant je tente d'arrondir les angles d'une voix plus douce.

"Je suis certaine que nous allons trouver de quoi satisfaire nos attentes, consciente des frais qu'engendre la guérison de blessures je ne souhaite pas me montrer ni insultante ni ingrate."

Mes mains se posent sur le bol de soupe afin de faire cesser le léger tremblements de ces dernières chose dont il est courant, un levier qu'il va pouvoir utiliser à loisir et qui ne joue guère en ma faveur après cette discussion.

"Mon corps réclame de la mandragore, les conséquence de soins suite à une blessure récente."


Pourquoi lui cacher ? Il le sait déjà, on l'a informé des symptômes et il ne tardera à en reconnaître m'origine alors autant me montrer honnête. La cuillère de bois plonge dans la soupe épaisse avant de se porter à ma bouche.

"Et maintenant ?"
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


CHAR Isolde : 8
Malus : -2 (Manque)
Jet pour convaincre le capitaine : 2, réussite.
Jet pour convaincre le trésorier : 6, réussite.
Le capitaine ricana en pointant du doigt l’un des drapeaux qui flottait gentiment à l’entrée du campement.

« Les galons se méritent, l’héraldique aussi ! Ça va faire vingt-neuf ans que les Crocs Ferrés existent, on en a vu des vertes et des pas mûres, je te dis.
Au départ, quand on se battait, j’ai connu une époque où y avait juste le drapeau de l’Averland, la province, et le nom du village dont mon père était le seigneur.
Le plain d’argent, on l’a obtenu pour avoir défendu héroïquement la ville Tiléenne de Verezzo durant la guerre qui a suivit la Conspiration des Mille Couteaux… Sacrée histoire ! Mais ça prendrait des heures de te la raconter… Du coup, le drapeau de l’Averland est passé au chef brochant.
Les trois-fleurs-de-lys, on les as obtenues assez récemment en comparaison ; Faut dire, on a surtout bourlingué du côté des Frontalières, là où y avait de la maille à se faire. Mais c’est sauvage les Frontalières, faut avoir l’estomac pour. Faudrait que tu vois tous les trajets qu’on a fait, en vingt-neuf foutues années… Bref, les fleurs-de-lys : ça date de la campagne du général-gouverneur von Abresicht. On a capturé trois grands nobles Bretonniens durant notre avancée le long du Défilé de la Hache. Dommage, on en a finalement pas tiré grand-chose ; On aurait pu en avoir une bonne rançon, mais après l’atroce défaite de la bataille de Montfort, on a dû les laisser se casser et fuir le plus vite possible pour garder nos vies…
Le lion passant, c’est durant le Déluge. On a sauvé la vie d’un seigneur du Wissenland qui nous a autorisé à foutre son blason sur notre héraldique. C’est notre conflit le plus récent, celui que tout le monde ici ou presque a connu ; Mohr était qu’un gamin à l’époque de Verezzo par exemple, alors forcément…
Faut que tu comprennes, on garde le drapeau de l’Averland pour nos origines, mais la vérité, on vient de partout et nul part à la fois. Mohr est un gamin des Frontalières. Luca est né à Remas, Tilée. On a un Bretonnien avec qui tu pourrais faire connaissance : Il est né en Gisoreux, c’est André Lalande. Sinon on a du Nordlander, de l’Ostlander, on a eu deux frères Estaliens mais… »

Il afficha une petite mine triste, et fit une pause.

« Rah, voilà, tu fais parler le vieux, et maintenant il radote !
...Mais ‘fin bref. Comme tu vois c’est hétéroclite ici. Et on est même pas tous soldats. Sœur Lina est une ancienne prêtresse de Shallya. Weber est un excellent négociateur et diplomate, figure-toi qu’il est diplômé de la fac de droit d’Altdorf ! T’as croisé un chirurgien-barbier aussi, docteur Spangzegel, il avait un cabinet près de Hergig. Puis on a deux musiciennes, une bouchère, un bonimenteur qui nous aide beaucoup à finir nos fins de mois, et tout un tas de gens d’origines, de métiers, et de religions différentes ; Tiens, figure-toi qu’on a même un prêtre de Sigmar qui marche avec nous ! On l’a trouvé du temps où on s’battait avec Todbringer dans la Drakwald ; Ah, ils aiment pas trop les Sigmarites, les Middenlanders, mais c’gars là, j’te jure, c’est un brave type, il... »


Et il était à nouveau repartir dans son radotage de vioc, que Weber calma en se dégageant bruyamment la gorge.

En revanche, lorsque Isolde se mit à rejeter soudainement la proposition d’aider les femmes à s’occuper des tâches plus « ménagères » du campement, lui et Weber se mirent à écarquiller les yeux. Mohr revenait alors, et retrouvait sa place sur le tronc à côté de ses deux collègues. Weber se mit à railler en Reikspiel. Ils discutèrent entre eux, vivement, un long moment, Isolde totalement exclue de leur conversation.
Et ce fut le trésorier qui reprit, avec un Bretonnien bien moins élaboré, plus haché, et beaucoup plus accentué.

« Ton honnêteté est bien. C’est bien. Nous on a mandragore s’il faut mais mandragore très cher, et nous on est soldats, nous on a grand grand, heu, besoin mandragore.
Nous on vit communauté, nous on a argent. Mais pour que l’argent tourne, tout le monde doit participer. Personne reste assis rien faire. Tout le monde doit aller et venir pour faire des choses. Tu comprends ? Si t’aides pas les femmes, eh, tu dois trouver argent ailleurs, d’accord ? »


Le capitaine sourit, en agitant la tête.

« Cela arrive à tous les soldats, de la dépendance. Tu peux t’en sortir, et on peux t’aider ; Beaucoup ici ont vécu ça. Tant que tu marches avec nous, tu seras en sécurité, je le jure par Sigmar, je le jure par Shallya, et par les autres Dieux que tu souhaites – Enfin, me demande pas la Dame, elle est un peu trop étrangère pour moi malheureusement !
On va remonter vers Stromdorf très prochainement pour trouver de l’emploi ailleurs. Tu peux rester avec nous. Te sevrer, et profiter de notre sécurité et de notre nourriture. Vivre avec nous. Mais comme dit Weber, il faut que tout le monde participe.
Je respecte ton choix de ne pas participer aux tâches ménagères, bien que tu as raison de préciser qu’il n’y a rien d’ingrat là-dedans : Je ne vois pas en quoi faire à manger ou s’occuper du campement est avilissant. Fort bien, Isolde. Encore une fois, moi et Weber sommes tous deux appréciatifs de ton honnêteté.

Lorsque nous entrons dans une région, nous nous divisons généralement en petits groupes. Chacun essaye de chercher du fric lui-même comme il peut, et reverse la part qui revient de droit au camp, pour qu’on puisse acheter des vivres, des médicaments, de quoi égayer le quotidien. Je te l’avoue, la manière de trouver l’argent n’est pas toujours très honorable, ou très légale : Si certains se plaisent à aller rendre service, garder des moutons, escorter des caravanes, servir de chasseurs de primes… D’autres vont jouer au bonimenteur, tricher aux cartes. Certains vont brigander, forcer des caravanes à payer des droits de passager. Parfois, dans les moments les plus désespérés, on va jusqu’à rançonner des gens, ou voler en entrant par effraction…
Mes limites, c’est le meurtre, l’agression, et le viol. On est pas des gars sympas. Si des patrouilleurs veulent nous poursuivre, mes gars hésiteront pas à tirer sur les hommes de loi pour se défendre et ne pas être arrêtés, mais on n’est pas des affreux qui sèment la mort dans leur sillage.

Alors dis-moi tout, Isolde. Si tu souhaites vivre avec nous, que sais-tu faire pour la vie du camp ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Mon ventre se rempli peu à peu de la soupe épaisse et généreuse que je déguste l'oreille attentive aux dires de mes interlocuteurs. Ma curiosité et mon questionnement sous-jacent concernant l'ornement de leur bannière se trouve rapidement satisfait, le vieux mercenaire semble même prendre un certain plaisir à me répondre. Le moment n'est pas celui d'une veillé nostalgique et pourtant j'ai le loisir d'en apprendre un peu plus sur les faits d'armes de ces "Crocs Ferrés". Divers sentiments se dessinent sur ses traits au fil de son récit, ceux d'une vie bien remplie avec son lot de joies et de drames, le poids des responsabilités, l'inquiétude d'un après incertain.

Je souris légèrement à la fin de son récit, la soupe me réchauffe le corps, ses mots cicatrisent mon coeur. Le Dogue m'a fait réaliser à quel point je me sentais seule que l'homme n'est pas fait pour vivre ainsi, son souvenir se rappelle à moi, sa maudite morve, je rigole. Et là c'est une véritable famille ! Des hommes, des femmes, des enfants, qui peuvent compter les uns sur les autres, qui se réunissent le soir pour manger et deviser ensemble dans un moment de partage. Pourtant j'ai décidé de quitter la mienne, toujours ce maudit doute qui parfois vient jouer les enquiquineurs, retourne dans ta boîte et n'en sors plus !

Je relève le regard en direction du trésorier qui entre-temps a pris la parole, un échange quelque peu houleux ,enfin du moins discutent-ils vivement entre eux suite à ma remarque concernant mes peut être futurs tâches à moins que mon addiction soit un problème plus important que je le pensais.

"Herr Weber comme je l'ai dit, je suis consciente de ce que je vous dois que cela soit d'ordre financier mais également au-delà d'une question matérielle."

Mon regard se détourne un instant afin de chercher les réponses dans les étoiles puis c'est pour les trois hommes que je reprends.

"Je... je me suis mal exprimée. Ce n'est pas que je ne souhaite pas participer aux tâches ménagères et autres corvées qu'impliquent cette vie. Je ne veux pas être vu comme pouvant n'offrir que ça, m'enfermer dans ce rôle sous prétexte que je ne sois qu'une femme.

Désolée je crois que nous abordons une ... une question personnelle ... une question culturelle... Rien d'avilissant bien entendu ... juste .... bref ..."


Je chasse de la main comme je le ferai d'une mouche agaçante cette maudite parenthèse, non sans un coup d'oeil à mon bras.

"Je sais ..."
"Rien faire qu'ils leur soient bien utiles dans ton état."

"Difficile de me ventre en l'état ..."
Sourire amer.
"J'ai reçu une certaine éducation qui pourrait s'avérer précieuse à certains moments, je sais jouer d’instruments et raconter des histoires."
Encore plus amère, quel tableau.
"Je sais manier une lame, je ne rechigne pas à la tâche."
Agacée maintenant.
"Je trouverai, je vous assure que je vais trouver et je ferai ce qu'il faut, n'en doutez pas. J'apprends vite, on peut me former, je pourrai aider Soeur Lina ou ... ou quelqu'un d'autres."
"Il est où le balais ?"
"Et pour être franche jusqu'à la fin de notre conversation je ne ferai rien d'illicite, je .... je peux pas.

Je détourne les yeux consciente que je n'ai pas grand chose à offrir à ce groupe et tout à prendre. Être soignée, sevrée, formée sans vouloir me salir les mains en magouilles et compagnie pour à la fin me casser une fois remise. Me garder est une prise de risque, un pari sur l'avenir.

Pourtant je ne souhaite pas tricher.
"Je n'ai guère que ma parole pour le moment Capitaine, c'est la seule chose que je suis en mesure de vous offrir à cet instant. La parole d'une femme qui n'a plus que ça. Alors accordez y le prix que vous souhaiter, je comprendrai quelque soit votre décision."
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 8 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_isolde_de_beretis
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