[Franz-Ferdinand] Le barbier d’Übersreik

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Franz-Ferdinand] Le barbier d’Übersreik

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Rédigé par Morwen, Assistante MJ




Il régnait à la Tourte fumante une atmosphère qui, selon bien des halfelins, témoignait du bon goût et de la sophistication bienveillante propre à leur peuple : les chaudes et riches odeurs de cuisine y côtoyaient l'insistant nuage nébuleux et bleuté des pipes, plus doux et âcre à la fois. Un nez fin, ou simplement habitué, y apprécierait le sucre entêtant et planant des croûtes épaisses du pain qui se craquelaient pour offrir à l'hôte leur mie encore brûlante ; ou le tracé, que certains des clients les plus réguliers pourraient suivre un doigt en l'air, du fumet des épaisses volailles qu'on amenait dans leur jus baignant de légumes cuits à même d'immenses gamelles en bois poli. L'une des serveuses, une dénommée Elisabeth, petite nièce de la cuisinière en chef de l'endroit - un véritable dragon, dont le talent à faire saliver le quartier n'avait d'égal que son caractère mauvais - babillait sans tarir sur l'origine traditionnelle des plats qu'elle amenait de son allure pressée, un tablier éclaboussé de sauce voletant derrière elle.
Les gens du Moot n'étaient pas les seuls à venir se restaurer ici. On y rencontrait aussi bien des humains, et à l'occasion d'autres voyageurs plus exotiques encore, tels que les elfes et les nains : on était au Reikland après tout !

C'est d'ailleurs en rossant dernièrement l'un des citoyens de l'Empire que Franz-Ferdinand Brandyschnaps, respectivement petit frère et petit-fils de Karl-Heinz et Hiéronimus Brandyschnaps (quoique le vieux papy Gnôle ne s'était jamais habitué à cette infâme adaptation de leur séculaire patronyme), s'était distingué dans l'établissement. Un humain, un peu trop aviné avant de venir, né un peu trop vite également rappelait à l'envie la jeune Elisabeth lorsque l'anecdote revenait sur le tapis, et qui s'était accroché avec le barbier sous les encouragements enthousiastes de la clientèle de petite taille. Il était bien possible que l'intéressé ait bénéficié de coups de mains impromptus ; une chope volante, un croc-en-jambe au bon moment... Il n'aurait su le dire dans la confusion de la bagarre. Toujours est-il que Franz-Ferdinand avait fini par envoyer le malotru embrasser de près un barreau de chaise, au grand plaisir des spectateurs comme des travailleurs. Il s'était ainsi gagné une ristourne à durée indéterminée, devenant par là même la coqueluche du moment.

Aussi ne passait-il pas inaperçu dans la salle principale. On venait encore, quoique l'incident remontât à plusieurs jours, lui serrer la main avant de commander. Ou lui dédier un coude en l'air, gobelet généreusement rempli. Peut-être même qu'une des nouvelles serveuses, bien dodue et mignonne, s'était mise à lui faire de l’œil sous les regards réprobateurs de ses collègues. C'est qu'il avait déjà de l'allure, cet halfelin-là : tiré à quatre épingles, la moustache imposante, et puis ne l'appelait-on pas Herr Doktor pour quelque chose ?
Herr Doktor, justement, c'est lui qu'on cherchait. Et c'est lui qu'on désignait à grands index bourrés de fierté, comme si ceux qui donnaient l'information pouvaient prétendre lui chiper un petit bout de popularité. Celui qui le demandait n'était autre qu'un énième gars du Mootland, trapu et hâblé et vêtu des fripes tachées qu'on voyait le plus souvent sur le dos des dockers. Sa barbe plutôt mal fournie ne parvenait pas à lui enlever toute la jeunesse qu'il affichait encore sur la figure, et le sourire qu'il balança à Franz-Ferdinand en venant à sa rencontre était assez amical pour qu'on passe outre les quelques dents qui lui manquaient.

« Herr Doktor, comme enfin j'vous trouve ! » Il parlait avec l'accent propre de la région, et un brin trop fort. « Je me présente, Brad du clan Walsh, vous avez sûrement entendu parler de nous. »

Tout effort de mémoire était vain : au bout de quelques instants à peine Franz-Ferdinand savait qu'il n'avait jamais entendu ce nom auparavant.

« Alors voilà toute l'histoire » commença l'homme en tirant bruyamment une chaise pour s'asseoir en face de son interlocuteur. Bien des clients alentours, curieux à en mourir de ce qu'on voulait à leur coqueluche, prêtaient l'oreille avec une discrétion des plus discutables. L'un d'eux se fit même rappeler à l'ordre par la petite Elisabeth, indignée de tant de mauvaises manières : « Il semblerait que vous... »
« Ah ruffian, corniaud, tête de vache ! » vociféra-t-on plus loin, interrompant le dénommé Brad.

Un énième halefelin. Il présentait mieux, c'était certain : habillé des chausses lisses et bariolées des impériaux, son gros ventre engoncé dans une chemise de flanelle resserrée d'un veston au jaune criard, il pointait un béret enlevé pour l'occasion en direction du docker. Le ton était colérique, et déjà tout le monde semblait anticiper avec plaisir une nouvelle bagarre. C'était décidément un bon mois à la Tourte fumante !

« C'est à moi de parler au Doktor, t'attendras ton tour ! » A l'intéressé, la mine transformée soudain avec bonhomie et le luxe d'un sourire distingué : « Maître Brandyschnaps, je suis Archibald du clan Lohwaven. Il s'avère que nous avons une offre des plus honnêtes à vous proposer, étant donné la nature de vos... compétences. »
« Mais c'est qu'il m'ôterait le pain d'la bouche lui ! »

Une rumeur effarée parcourut les tables, où plus personne ne faisait désormais semblant de s'intéresser à autre chose qu'à toute cette activité autour de Franz-Ferdinand. Cette formule, pour les halfelins, était d'une atroce dureté. Le susdit Archibald ne s'y était d'ailleurs pas trompé, et son teint venait de virer à un rouge de tomate mûre pour l'apéritif. Les deux émissaires paraissaient à deux doigts de se sauter à la gorge.

« Pssst, m'sieur Doktor ! M'sieur Doktor ! »

Et ce n'était pas fini. C'était Elisabeth, la serveuse toujours serviable, qui sourcils froncés et voix basse désignait à Brandyschnaps l'alcôve de côté permettant aux clients turbulents de s'esquiver, le plus souvent lorsque le guet venait s'enquérir de la présence de tel ou tel habitué. La vie de barbier n'était pas toujours aussi reposante qu'on pourrait le croire !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Franz-Ferdinand Brandyschnaps
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Re: [Franz-Ferdinand] Le barbier d’Übersreik

Message par Franz-Ferdinand Brandyschnaps »

A toi, la Fortune! De Fortune tu n'en manqueras pas ....

Voilà ce que l'on ne cesse de me dire depuis la derrière bagarre à la Tourte Fumante!

Des Pistoles bien dépensées à vrai dire! Ce débardeur avait une mine bien patibulaire. Cela faisait plusieurs semaines que Ferd pensait à le petite et replète Elisabeth. Mais comment faire pour attirer son attention?


Après une journée travail bien remplie, l'estudiant en médecine et néanmoins barbier, avait fomenté un plan parfait. Il s'était rendu sur les docks, loin de la Tourte, il avait repéré un humain oisif avec une salle tête. De brèves paroles, des pistoles discrètement échangées et le soir même, Kurt le docker se retrouvait dans l'estaminet halfling en train d'entreprendre la gironde Elisabeth.

Ferd s'était bien apprêté, jolis veston, manches à crevées en vogue à la capitale, moustache exubérantes et rouflaquettes fournies, il était entré en scène tel un Chevalier des légendes de la toute proche Bretonnie pour défendre l'honneur de la Belle. Le patibulaire mais non moins sympathique docker s'était gentiment fait rosser, donnant même le change, mais entre les pistoles échangées et les aides discrètes des membres de la communauté toujours prompts à assister un congénère, le chirurgien avait conclu la scène en mettant dehors le malotru d'opérette. Herr Doktor s'était alors retiré dignement non sans avoir fini sa tourte, vidé sa chope et envoyé une œillade langoureuse à la jolie serveuse qui avait immédiatement rougi.

Il lança son célèbre:

- Ce n'est rien bel enfant, J'aime me battre! tout en dévoilant son plus beau sourire

.... et voilà comment on les fait tomber , pensa Ferd, fier de sa manœuvre!

La rumeur populaire s'était répandue comme de la soupe se déversant dans un banquet et dès le lendemain, le barbier était devenu la coqueluche de tout le quartier ; les bonnes gens se pressaient devant son échoppe pour requérir ses services

- Hey Ferd! Je suis ici!
- Hey Ferd Je suis là!
- Herr Doktor, c'est moi vous me reconnaissez?


- Un à la fois, un à la fois! par pitié! répondit le Barbier

- Je ne suis pas le factotum de la Cité, pardis!



Le soir même, il revint récolter les lauriers de sa gloire. Accueilli comme un Prince Arabien à la Tourte, on lui payait des coups, et les serveuses tombaient en pâmoison.

Mais comme la Semaine de la Tourte, toutes les bonnes choses ont une fin, pour Franz-Ferdinand elle se nommait Brad du Clan... pff Ferd avait oublié. C'était un de ses bouseux du Mootland, qui se faisait un malin plaisir à forcer son accent, pour bien que les gens comprennent que lui, il v’nait du Moot, que c'tait un "pur". Un pur rural oui!

et il veut que j'écoute son histoire en plus ? Non mais vraiment, peur de rien le bouseux!


- Herr Doktor Brandyschnaps t'écoutes brave halfling

Ce qu'il ne faut pas faire...

Son salut arriva en la personne d'Archibald Lowhaven, dit Archi les yeux bleus , parce qu'ils étaient tout sauf bleus, mais enfin nous connaissons les Halflings!

Ce que l'on peut dire c'est que le remède est ici plus terrible que le mal lui-même. Archi Lowhaven, ce seul nom fait pleurer les marmots et fuir les rats!

Et il demandait à le voir lui, Herr Doktor! Avec déférence en plus!

Qu'avait donc dans la tête ce couillon de Bred ou Brod, pour chercher des noises à Archi les yeux bleus ?

Il n'en est pas moins que l'ambiance commença à s'échauffer, surement dû à l’excitation de l'empoignade dont Ferd avait été le protagoniste. Les coups n'allaient pas tarder à pleuvoir. Heureusement la jolie et replète Elisabeth lui offrit la porte de sortie tant espérée. Franz-Ferdinand parti dans l’alcôve non sans avoir fait un signe à Lowhaven qui voulait dire: "on se voit de suite après".

- Ah ! Merci bel enfant! Tu seras bien mignonne de m'apporter deux verres de vin rouge et de ne laisser entrer qu'Herr Archibald; à moins que tu ne veuilles t'entretenir d'un sujet avec moi?

Le travail d'une semaine afin de séduire la petite nièce de la patronne allait peut-être porter ses fruits ?

Le vacarme dans la salle commune s'était enfin tu, qui allait donc entrer en scène?
Franz-Ferdinand Brandyschnaps, Voie de l'étude de la Médecine
Profil: For 7 | End 7 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 9 | Att 9 | Par 8 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 45/45
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_franz-fe ... ndyschnaps

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