[Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Vivenef
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[Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

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    Les trois silhouettes se découpaient sur le mur de la cellule, exigüe, ténébreuse, et suintante d’une humidité rance. A genoux, recroquevillées sur elles-mêmes dans une attente craintive et apeurée, elles baignaient dans quelques flaques d’eau croupie empuanties d’humeurs humaines. Dans ce caveau oublié de tous, inconnu du bon peuple de Sigmar, elles grelotaient de froid, transies de crampes et d’une moiteur fiévreuse. Cette même moiteur transpirée que Jade ressentait dans l’air frais de la geôle, accompagnée de l’odeur tenace de la peur et des déjections.

    Aveugles, les trois silhouettes aux mains ligotées dans le dos n’apercevaient pas leur bourreau ; les lourdes cagoules abîmant leur visage dans l’obscurité la plus totale n’avaient pu qu’entendre les pas de la jeune femme, retentissant lentement sur les murs de pierre glacials d’où sourdaient d’une mousse conglutineuse quelques gouttelettes verdâtres. Un petit clapotis s’était fait entendre lorsque l’une des bottes de Jade s’était posée dans une nappe d’eau stagnante, et les trois captifs avaient sursauté de concorde en tournant leurs faces occultées dans la direction du bruit.

    Jade pouvait percevoir les halètements rauques, à moitié étouffés par le lourd tissu noir des cagoules. Une simple torche écorchait en de longs traits éclairés la pénombre suffocante, et les flammes vacillantes et endêvées révélaient des rythmes de respirations frénétiques, de minces filets de sang, et l’apparence générale des protagonistes, en sus de dégager une oppressante fumée que venait engloutir la noirceur d’un haut plafond invisible.

    La silhouette de gauche arborait des vêtements de belle et de riche facture, bien que, désormais, l’opulence du pourpoint et du pantalon se voyait être occultée par les taches de sang et de boue qui maculaient les brocards pourpres et les fin lisérés d’argent. Quelques bijoux nitescents et ornements éclatants venaient réverbérer la pâleur jaunâtre de la torche. La silhouette se balançait piètrement vers l’avant et vers l’arrière. Peut-être était-elle coupable, peut-être que non.

    Au milieu, quelques menues formes découvertes par des oripeaux grisâtres et déchirés, ainsi qu’une jupe rapiécée témoignait de la présence d’une femme, et non pas d’un homme. Accrochés à ses poignets, de petits bracelets facturés d’un métal pauvre, légèrement rouillé, ondoyaient doucement à chacun de ses sanglots entrecoupés d’un hoquet étouffé. A sa gorge, un petit pendentif au motif étrange, qui n’était pas sans toutefois rappeler une carpe jaillissant hors de l’eau. La silhouette continuait de larmoyer. Peut-être était-elle coupable, peut-être que non.

    Enfin, le cuir solide de l’armure de la silhouette de droite laisser deviner la masse imposante d’un soldat. Carré, trapu, il avait le dos droit, quand bien même son visage cagoulé semblait enclin à se pencher vers l’avant. Mais la lutte continuait, et il ne semblait pas prêt à abdiquer. Son pantalon était ceinturé d’une sangle à laquelle un fourreau avait été accroché. L’étui ne comprenait désormais plus aucune arme, celle-ci lui ayant été ôtée. Contrairement aux autres, ce que Jade pouvait estimer être un militaire ou mercenaire semblait désireux de maintenir une respiration qui se voulait profonde et contrôlée. La silhouette se tenait calmement, et ses épaules s’élevaient lentement avant de s’affaisser doucement, de façon régulière. Peut-être était-elle coupable, peut-être que non.

    L’initiée se remembra les paroles de son supérieur, le répurgateur Dagmar Mueller. Quelques mots, confiés juste avant qu’elle entrât dans la pièce.

    «Tu y trouveras trois personnes. Parmi elles, un, deux, ou trois cultistes. Entre dans la geôle, désigne-le, ou désigne-les-moi, et, qu’ils soient innocents ou coupables, ils brûleront, purifiés par le feu de Sigmar. »

    Regard aussi implacable qu’austère, dénué de toute émotion, il attendait le jugement de Jade, en silence, le regard fixé sur la scène.


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    Fais ce que tu veux. Tu disposes de tout ton inventaire, si tu en ressens l’utilité ou le besoin.

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Jade Dahlia
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  • Alors que Jade avançait dans le couloir, la lueur des torches éclairaient furtivement les judas garnis de barreaux qui perçaient chaque porte. Elle entendit des cris gutturaux et désarticulés. Certains parlaient le Reikspiel, d’autres des langues qu’elle ne connaissait pas, et certains semblaient à peine humains. Des mains sales aux ongles misérables émergeaient d’entre les barreaux, implorant avec force gestes la répurgatrice ; Jade les évitait avec une adresse relevant d’une longue habitude.

    Jade Dahlia se retrouva rapidement devant la cellule que lui avait indiquée Dagmar Mueller. Elle regarda le couloir qui se perdait dans les ténèbres devant et derrière elle. Quelques cellules plus loin, quelqu’un poussa un cri incompréhensible, puis il y eût un bruit horrible. Sans plus attendre, Jade entra dans la cellule et observa les trois prisonniers : un noble, une femme et un soldat.

    Pour certaines personnes, la faiblesse pouvait être quelque chose d'attendrissant. Une sorte d'étincelle d'innocence, une sorte de fragment de candeur qui était d'autant plus précieux qu'il était fragile. Pour Jade, cela l’irritait.
    Bien sûr, elle n'avait rien contre le plaisir. Elle n'avait rien contre le fait de saisir les opportunités qui se présentaient, lorsqu'enfin, rien que pour une seule fichue fois dans toute l'année, vous pouviez baisser les bras et vous laisser porter par quelqu'un d'autre. Mais jamais lorsqu'un tel répit se faisait au détriment des autres ! Jamais lorsqu'il fallait, pour son propre confort, sacrifier ses plus élémentaires devoirs !

    C’est pourquoi au cours des longues minutes où elle détailla les prisonniers, son cœur s’était mis à bouillonner d’une rage froide. De cette colère livide, qui bannit toute possibilité de pitié - ne laissant rien qu'une marée enflée de rancœur et de mépris. Pour Jade, pactiser avec le Chaos était un acte d’une extrême faiblesse. Cela revenait à sacrifier ses idéologies les plus fortes pour son propre confort.
    Si Jade haïssait autant les personnes faibles, c'est parce qu'elles lui renvoyaient l'image de sa propre tentation. De son propre désir prégnant d'abandonner et de ne plus lutter face à la dureté de la vie. Et cette réflexion-là aurait pu suffire, indépendamment de leur caractère parasitaire de nuisible, à expliquer son dédain infini pour les servants du Chaos - tous plus faibles de cœur les uns que les autres.

    C’est avec un masque impassible, qu’elle avait appris à forger depuis quelques temps déjà, qu’elle observait les trois individus encapuchonnés. Elle ne put empêcher une grimace profondément amère de transparaître sur son visage alors qu’elle pensait aux trahisons qu’avait dû faire ces individus pour rejoindre les forces du Chaos.
    Pour Jade, la trahison était le pire des poignards. Sa vie toute entière reposait sur des idéaux, des principes, des choses qui sont certes irréelles...! mais ce sont ces choses, lorsque l'on tend vers elle, lorsqu'on s'applique à les rendre chaque jour un peu plus concrètes, qui font de ce monde un monde meilleur.

    La répurgatrice attrapa le noble par l’épaule et le força à se relever pour le mener dans une cellule avoisinante, afin de le questionner en toute quiétude. Jade ne lui ôta pas sa lourde cagoule.

    - Nous sommes des gens raisonnables. Donnez-nous ce que nous voulons et nous ferons en sorte que tout se passe facilement pour vous.
    Le sergent Dagmar Mueller tient à vous informer que si vous nous donnez les noms et la localisation de vos amis cultistes, la miséricorde de Sigmar vous sera accordée ! Alors où se cachent vos amis ?


    °°°

    Une fois son interrogatoire terminé, Jade ramena le noble dans la cellule principale, et prit cette fois la jeune femme à l’écart. Elle installa la femme dans la cellule vide et lui enleva sa cagoule. Jade tendit une main et écarta du front de la captive une mèche de cheveux maculée de sang et de boue. Tandis qu’elle la rassurait, la répurgatrice observa de plus près le pendentif qu’elle portait autour du cou, essayant de se rappeler de la signification de la carpe sautant hors de l’eau.

    - N’ayez crainte, jeune fille. Nous ne vous voulons aucun mal. Certains de nos informateurs nous ont signalés que vous pourriez fricoter avec le Chaos. J’aimerais avoir votre avis sur ces accusations…

    °°°

    Même scénario que pour le noble, Jade ramena la femme et attrapa le soldat pour l’amener dans la cellule vide.

    - Bienvenue chez les Répurgateurs, monstre ! J’ai le regret de vous annoncer que nous vous garderons ici pour plusieurs mois. La mission sacrée de notre ordre est de purifier le corrompu. Grâce à nos saints instruments, nous extirpons le démon qui hante l’âme des hommes, afin qu’ils puissent vivre une vie meilleure ou trouver la paix dans la mort. Mais vu la pourriture que vous êtes, nos attentions ne vous sauveront pas, et croyez que j’en suis terriblement désolée. Vous mourrez donc comme vous avez vécu, une abomination, et souffrirez un tourment éternel dans l’oubli.
    Pour la femme :
    J’inspecte l’amulette avec la carpe et j’utilise ma compétence mémoire pour essayer de me rappeler d’un quelconque lien avec le chaos.
    Ensuite j’essaye de la mettre à l’aise pour qu’elle se confesse. Même si c’est plus baratin qui serait utile dans cette situation, peut-être que séduction peut aider ?
    :mrgreen:

    Pour le soldat :
    J’essaye de la brutaliser avec ma compétence autorité.

    Et pour le noble :
    Les nobles sont tous des traîtres donc il devrait saisir l’opportunité que je lui offre :P
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 25 juil. 2015, 15:03, modifié 1 fois.
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Jade Dalhia, Voie du Répurgateur - Initiée
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[MJ] Vivenef
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par [MJ] Vivenef »

  • Les nobles sont tous des traîtres ? :mrgreen:
    Et non, pas de séduction sur la jeune femme. x)

    Lorsque Jade se précipita sur le noble pour l’emmener ailleurs en lui harpant le bras, il eut un mouvement de recul ; être rendu aveugle par un lourd morceau de tissu vous rendait d’autant plus sensible et en alerte que la cagoule vous oppressait de ses ténèbres humides. Seul le silence avait régné, jusque-là, si ce n’étaient quelques bruits annexes et les martèlements feutrés de bottes renforcées. Lorsque ces derniers se rapprochèrent des trois silhouettes, lorsque l’on s’empara de l’une d’entre elle, toutes réagirent dans un sursaut de hoquet, tentant de s’extirper coupablement de l’étreinte qui allait les coincer. Mais seul le noble, pour le moment, en fut victime.

    «Eh ! Mais qu’est-ce que… Qui êtes-vous ?! »
    Il n’obtint pas de réponse, pas encore. Jade le prit au corps, durement, avec rigueur et rigidité, et l’homme fut contraint de suivre le mouvement, jusqu’à pénétrer dans une nouvelle cellule. L’ombre du répurgateur Dagmar Mueller hantait leur pas, insidieusement, en silence.

    Après le laïus de Jade lui intimant de révéler tout ce qu’il savait, l’homme eut comme un petit mouvement de recul, comprenant possiblement où il était tombé.

    «Le… Le sergent qui ? Mes amis cultistes ? Mais… J’ai… Je n’ai rien à voir avec tout ça ! »
    Il commença à paniquer, comme s’il tentait de se libérer de ses liens qui lui striaient les poignets, dans son dos.

    «Et vous, qui êtes-vous, madame ? Vous vous trompez lourdement. Retirez-moi cette cagoule ! »
    Sa panique se mua bientôt en une nouvelle ressource, une nouvelle sensation ; la colère. Et celle-ci lui permet de faire étalage de sa noblesse, de retrouver un tant soit peu d’ego et de dignité, qu’il mit à profit. Du moins, tant qu’il le put, alors que ce qui semblait être son visage, sous la cagoule, regardait plutôt le mur que Jade elle-même, et que sa voix résonnait sous des échos étouffés.

    «Je suis innocent, je n’ai absolument rien à avoir avec le Chaos, ou que sais-je encore ! Libérez-moi, maintenant ! Les choses peuvent encore s’arranger pour vous, pour avoir osé porter la main sur Anton von Delbrecht ! »

    Jade, confinée ces derniers mois dans quelque temple de Sigmar, n’avait eu l’occasion d’entendre pareil nom, qui ne lui disait rien.


    ***

    Avec la femme, ce fut différent. L’initiée prit davantage de gant à son encontre, y allant avec une certaine douceur qui pouvait trancher de son caractère d’ordinaire strict et formel, peut-être. Dans une autre cellule, lorsque Jade lui retira sa cagoule, un visage juvénile apparut. De grands yeux verts chargés de larmes et d’ingénuité, des traits épurés, jolis, des pommettes rondes, rosées par la fraîcheur de la pièce et son humidité portante qui accoururent sur son visage. Effrayée, paniquée, elle balaya rapidement la geôle, regardant à gauche, à droite, en haut et en bas, semblant à chaque fois plus s’enfoncer dans le sol, se ratatiner sur elle-même, comme elle en apercevait davantage. Ses prunelles smaragdines se posèrent sur Jade, puis sur un autre point, derrière elle, derrière son épaule ; en direction, très probablement, du répurgateur qui la dévisageait à son tour, impassible. Un gémissement craintif sortit de sa gorge, et une nouvelle larme ruissela le long de sa joue.

    Jade tenta de la rassurer, et de chercher dans ses souvenirs quelque indice concernant l’amulette que portait la jeune femme à son cou.

    Consolation.
    Test de Charisme.
    Charisme de Jade : 9.
    Résultat : 20.
    :mrgreen:

    Concernant l’amulette :
    Test d’intelligence.
    Intelligence de Jade : 8 + 1 (mémoire) = 9.
    Résultat : caché (j’agirai probablement à chaque fois ainsi lorsqu’il s’agit de test de connaissances/réflexions ou ce genre de choses. Si tu fais un échec critique, Jade se plante complètement de connaissances et les intervertit, prenant pour vrai ce qui est faux, ou l’inverse. Mais si tu vois que tu as obtenu « 20 », eh bien, l’effet est totalement gâché.
    Mais, je te le dis là, tu commences bien avec les dés, toi.

    Jade avait voulu se montrer compatissante et sensible, mais ses paroles n’eurent aucunement l’effet escompté. Encore terrorisée d’avoir passé de longs moments oppressée, dans le noir, sans pouvoir convenablement respirer, la captive refusa le contact de l’initiée de Sigmar, bougeant la tête dans tous les sens. Lorsqu’elle entendit parler d’informateurs, d’accusations, et de Chaos, elle prit des allures de démente, entrant dans une crise qui frôlait l’hystérie.

    «Fricc-ccoter avec le Cha-cha-chaos ? Je-je-j’ai ri-ri-rien fait, moi, ma-madame !! C’est p-pa-pas moi, j’vous-vous le jure ! »
    Terrorisée, c’était le mot ; elle roulait de grands yeux verts, lesquels semblaient presque sur le point de sortir de ses orbites. Son visage s’était émacié, subitement, et ses traits avaient perdu toute couleur. Ses dents claquaient de froid, de peur, et d’effroi, frénétiquement.

    «J-J-J’chuis qu’une pau-pauvre fille de j-j-joie, moi, ma-madame, je ne fr-frico… J-j’veux pas brû-bruler vive, j’veux p-pas avoir m-m-mal ! Tu-Tuez-m-moi vite, ra-rapi-pidement ! »

    Sa mâchoire continuait de s’entrechoquer brutalement, comme son visage se trouvait pris de petite convulsion. Il y eut un petit claquement différent, et une expression de douleur infime traversa subitement l’écran d’effroi que trahissait l’expression de son visage. Du sang se mit à couler à la commissure droite de ses lèvres.
    Elle continuait de claquer des dents, et, autant que le nom du noble, le pendentif ne disait rien à Jade.


    ***

    Ce fut au tour du soldat, qu’elle amena dans une pièce annexe. Il frissonna au contact, mais se laissa faire. Jade lui aboya dessus.

    Test de charisme.
    Charisme de Jade : 9 + 1 (autorité) = 10.
    Résultat : 9 ; réussi.

    Le soldat accusa le coup ; Jade le sentit quand bien même portait-il toujours sa cagoule. Il demeura un instant immobile, silencieux, avant de prendre la parole.

    «D’accord, d’accord… Je m’en remets à votre autorité, je ferai ce que vous me dites de faire. Je… »

    Il sembla hésiter, cherchant ses mots. Puis, ce fut avec un ton très franc, et maîtrisé, qu’il reprit la parole.

    «Je suis Emerich Lutz, soldat de la milice d’Altdorf. Je combats le crime organisé et les possibles horreurs que l’on rencontre dans les égouts de la ville, ou dans les quartiers les plus défavorisés. J’assure une certaine protection. Je ne suis pas tout blanc, comme tout homme ou femme, ou presque. Il m’arrive de mentir, ou de m’arranger, lorsque cela peut m’arranger, mais… Mais toujours en respectant les préceptes de Sigmar ; je n’ai jamais rien fait qui les occulte. Madame la répurgatrice, je… Je voudrais savoir de quoi l’on m’accuse, ou ce qui vous fait dire que je suis un agent du Chaos. Je… Voudrais comprendre.
    »
    Tu peux continuer pour chaque personne, bien entendu.
    Et très bon post, précédemment.

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Jade Dahlia
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par Jade Dahlia »

  • C’est bien connu que les nobles sont tous corrompus ! Bon, pas cette fois on dirait :mrgreen:

    Pour le bien de deux, Jade était prête à en sacrifier un ; pour le bien de trois milles elle savait qu'il fallait ordonner l'exécution de deux milles. Mais encore fallait-il voir de qui l'on autorisait la mort, voilà ce qu'on lui avait appris durant son apprentissage. Protéger les plus hautes autorités au détriment des plus basses était la tâche des initiés de Sigmar.

    Mais lorsque les plus hautes autorités vous trahissaient... lorsqu'un noble était souillé par le Chaos... alors, tout volait en éclats.
    Vos fichus idéaux. Vos fichus espoirs. Votre fichue envie de vous battre.

    Pour combattre le mal, certains confrères de Jade s'étaient aventurés jusqu'en enfer ; et c'est ce qui avait causé leur disgrâce, taxés d'être devenus les monstres qu'ils avaient juré de combattre. User du feu contre le feu, c'était devenir soi-même l'incendie.
    Même les héros pouvaient se muer en diables : voilà quelle était la force de corruption du Chaos.

    - Vous, les nobles, vous ignorez probablement ce que c’est que le Chaos. Bien sûr, vos terres ont subi son influence et sa hargne. Mais d'où vient-il ? Qu'est-il ? Moi, je peux vous le dire. Il vient de par-delà la frontière du Kislev. Il vient des Désolations du Nord, où tout ce qui vit est torturé et difforme.
    Et c'est à cette image que les servants de ces dieux impies veulent rebâtir le monde. Une image entropique, faite de perversion, de douleur, d'inhumanité, s'imaginant qu'ils y auront droit à une place de choix. L'illusion des faibles qui ne supportent pas leur propre condition.


    Jade renifla dédaigneusement.

    - Ceux-là n'ont pas compris qu'il faut s'élever soi-même, à la force de ses poignets : qu'un autre vous élève n'a aucune valeur, la chose n'étant pas de votre fait.
    Et c'est ce genre de maître que vous voulez servir ? C'est à ce genre de finalité que vous voulez contribuer, lui proposant votre allégeance et votre vie ? Je ne vais pas vous parler d'honneur ou de droiture, car ce sont des choix que vous n'êtes pas tenue de faire.
    Mais s'il y a bien une chose qui devrait vous pousser à vous révolter contre ceci, c'est votre humanité. Le Chaos n'a rien d'humain : il se conforme aux plus basses et aux plus noires pulsions de l'âme, qu'il fait résonner et démultiplie jusqu'au divin. Mais ce divin-là n'a rien d'agréable pour qui n'est pas démon.


    Jade ne savait pas qui était cet Anton von Delbrecht, mais peut-être que ces paroles le toucheraient plus que d'autres, et le forceraient à se confesser.

    °°°

    La deuxième captive était une jeune femme de taille moyenne, aux longs cheveux bruns, et qui avait des yeux assez grands pour y une bonne partie de la candeur du monde. Les ecchymoses qui la recouvraient ne parvenaient même pas à estomper sa juvénilité.

    - Tant que je serais là, tu n’auras pas à avoir peur ; la captive était entrée dans une sorte de transe et Jade ne savait si elle allait saisir l’intégralité de ses mots.

    Il suffisait juste qu'elle en saisisse la tonalité pour comprendre ce qui se cachait sous ces paroles. Un regain de vitalité coula en Jade alors qu’elle songeait à ce qui avait pu la plonger dans une pareille détresse. Elle en sortirait un jour, l’initiée y veillerai.

    S'agenouillant précautionneusement, Jade tendit une main un rien tremblante vers la fille de joie. Jade vint toucher son épaule. L'inaction, la détresse, allaient la tuer plus sûrement que toutes les lâchetés du monde. Elle devait s'en sortir, se remuer.
    La répurgatrice essaya de la serrer contre elle, cherchant à faire remuer quelque chose en elle par cette étreinte. N'importe quoi : de l'étonnement, du malaise, de l'affection... n'importe quoi, pourvu qu'elle le ressente et le comprenne. N'importe quoi, pourvu que cela apporte un peu de lumière venant de l'extérieur, au cœur de ses intérieures ténèbres.

    - Tu es plus forte que ça.

    Jade chuchotait au creux de son oreille, au travers de ses boucles brunes.

    - Tu veux t’en sortir, n'est-ce pas ? Tu peux échapper à ces choses, tu peux échapper à tout ça. Tout ce que tu as à faire, c'est accepter de te confier, accepter de faire un pas vers moi. Il n'y a que toi qui t'en empêche.

    Alors qu’elle la serrait dans ses bras, Jade palpa discrètement le corps de la jeune femme, cherchant à trouver une quelconque excroissance sur son corps, signe de la présence du Chaos.

    °°°

    Le soldat semblait abdiquer face à la violence des propos de Jade. En quelques secondes, il lui dévoila son nom et sa profession. Emerich Luts était un soldat de la milice d’Altdorf. Cela serait utile à l’initiée de Sigmar pour la suite de l’interrogatoire. Elle se rapprocha du soldat et commença une fouille au corps, avec le même objectif que pour la catin mais avec beaucoup moins de délicatesse.

    - C’est un soldat de la milice d’Altdorf qui vous a dénoncé. Un de vos plus proches compagnons. Il nous a révélé que vous commerciez avec les engeances Chaotiques qui vivent dans les égouts.

    Jade Dahlia se recula dans la cellule et continua sa diatribe virulente pour enfoncer le clou.

    - Sachez, cependant, que Sigmar reviendra un jour pour détruire les Puissances de la Ruine une bonne fois pour toutes et extirper de l’oubli ceux qui le hantent. Ce jour, votre étincelle torturée sera tirée de cette douce torpeur dans laquelle vous aurez erré. Réjouissez-vous donc, car votre salut arrive !

    Jade laissa quelques secondes de flottement avant de se retourner vers Dagmar Mueller :

    - Dagmar, allez me chercher les pinces et le tison ardent, cette pourriture doit parler !

    Cela était bel et bien de l’intox, car d’un geste de la main, Jade fit comprendre à Dagmar qu’elle n’en avait pas besoin… pour le moment…
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 25 juil. 2015, 15:04, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp / 12 xp
Jade Dalhia, Voie du Répurgateur - Initiée
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[MJ] Vivenef
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par [MJ] Vivenef »

  • Test de perception pour l’un des trois personnages qui suivent (ce serait trop facile si je te mettais le test dans la bonne partie, eh. :mrgreen:
    J’ai fait la somme de l’INT et de l’INI, en rajoutant la compétence « Sixième Sens », même si elle n’est pas forcément faite pour ça, le nom pourrait se prêter à ce que tu ressentes quelque chose, que tu puisses avoir, tu ne sais comment, un doute sur l’un des protagonistes, ou que tu remarques quelque chose de leur part.
    Mais tu as obtenu 14 ; échoué.


    Le noble ne put faire autrement que d’écouter le discours de Jade sur le Chaos et tout ce qui l’entourait. Qu’il l’eût voulu ou non, il n’avait de toute façon pas le choix, ès qualité d’otage, enfermé dans une sombre cellule. Il ne voyait pas, ne pouvant faire autrement que d’écouter. Mais s’il avait, lors de ses premiers pas dans cette même geôle, connu la peur de l’inconnu et de l’aveuglément, une petite colère s’était emparée de son corps. Là, quand bien même le monde autour de lui s’était-il soustrait à sa vision en le plongeant dans les ténèbres, les paroles de Jade le ramenait peu à peu sur un terrain bien connu qui le remettait d’aplomb ; la rhétorique. L’odeur tenace de la peur et du chagrin se dissipait lentement mais sûrement, et émanait du sang-bleu, à présent, un début de confiance.

    « Croyez-vous que vous êtes la seule à vous être un jour penchée sur l’Histoire ? Je sais tout aussi bien que vous ce que représente le Chaos, et d’où il provient. La Chute de Praag, la marche forcée de Magnus pour tenter de venir en aide au kislevites. Croyez-vous véritablement que j’ignore tout cela, pensez-vous que, en tant que mondain, j’ignore d’où viennent les bonnes relations qu’ont fondées l’Empire et le Kislev ? Pour le reste… »

    Il eut comme une envie de cracher au sol, mais il sembla que la cagoule et la proximité du tissu avec sa bouche lui fît passer cette soudaine lubie dédaigneuse.

    «Il y a également autre chose qui me pousse à me révolter contre le Chaos, en sus de son immanité ; les dégâts que ses monstruosités auront causés au commerce et aux terres, comme vous venez de le faire remarquer. A mon commerce, et à mes terres, et, là où j’aurais dû faire florès, quelques-unes de mes possessions se sont vues être annihilées par cette foutue engeance. Alors, dîtes-moi, madame, ce qui me pousserait à m’y vouer ? »

    ***
    Test d’apaisement sur la catin.
    Charisme de Jade : 9 -2 (Echec Critique de la dernière fois) = 7.
    Résultat : 5 ; réussi.
    L’initiée, d’ordinaire sévère et dure, s’était soudainement transformée à la vision de cette jeune femme éplorée qui voyait son monde basculer dans ses peurs et les terreurs les plus intimes. La crise qu’elle avait subie l’avait quelque peu ravagée, tranchant son élocution aussi bien que ne l’avait fait ses dents sans cesse claquantes à l’encontre de sa propre langue. Un mince filet de sang continuait de ruisseler à la commissure de ses lèvres, tandis que sa bouche empruntait les teintes d’un rouge bien plus vif que de celui que l’on avait coutume d’y voir.

    Maternelle, Jade s’était lancée dans une étreinte apaisante et réconfortante, entourant la jeune femme de ses bras. Elle lui murmurait à l’oreille qu’elle n’avait rien à craindre, qu’un petit pas vers la rédemption apaiserait tous ses maux. La Vérité aussi bien que l’Absolution demeuraient à portée de ses mains. Un mot, un seul, et l’hétaïre s’en trouverait libérée. Cela eut l’effet escompté ; la captive se calma, sa respiration, au même titre que son élocution et que ses larmes, se stabilisa. Mais ce petite geste, cette étreinte rassurance, avait également eu une autre signification, une autre visée. Chercher, à travers les vêtements et les tissus, l’emprunte du Chaos qui se serait apposée sur le corps de la jeune femme. Une mutation, une excroissance ; quelque signe que ce fût qui aurait trahi son appartenance impie. A la limite de la périphérie de son regard, Jade put discerner un mouvement. Dagmar l’observait toujours, et un petit signe de la tête de sa part indiqua à l’initiée qu’elle commençait à s’aiguiller sur la bonne voie, dans sa façon d’examiner un possible suspect, qui qu’il fût.
    Test de fouille.
    Habilité de Jade : 8.
    Résultat : caché.
    Avec cette même douceur qui avait accompagné Jade tout au long de son étreinte, l’initiée de Sigmar parcourut discrètement le corps de la jeune femme, ou les parties à sa portée, à tout le moins. Mais, en dépit de ses disquisitions, elle ne trouva rien de suspect au travers des oripeaux de la jeune femme.

    «J’ai rien à voir avec le Chaos, m’dame, vous l’jure, j’ai, j’ai vraiment rien à voir avec ça, j’veux pas ! J’veux échapper à tout ça, oui m’dame, à… A cet endroit, au Chaos, même si j’ai rien à avoir avec ça… J’sais pas pourquoi j’suis là… »


    ***

    Jade accusa directement Emerich en lui affirmant qu’il avait été dénoncé par l’un de ses camarades du Guet. Il sembla accuser le coup, se murant une demi-seconde dans le silence, avant de reprendre.

    «Un autre soldat m’a dénoncé… ? Mais… C’est insen… C’est Dimitri, hein ? C’est Dimitri Layetov qui vous a dit ça ? Je suis sûr que c’est lui. La pourriture… Juste parce que je lui ai raflé trois mois de mise aux dés, parce qu’il était trop bourré pour jouer convenablement ! Je… En quoi ai-je besoin d’un salut pour ça ?! »
    Test de fouille.
    Habilité de Jade : 8.
    Résultat : caché.
    Sur lui également, Jade ne trouva aucune mutation ou signe annonciateur à travers ses vêtements de quelque excroissance.
    Alors, Jade demanda à ce que Dagmar allât lui chercher un tison ardent. L’homme haussa un sourcil interrogateur, bien que son expression demeurât neutre ; l’initiée, la petite apprentie, qui osait donner des ordres à un répurgateur, son maître et tuteur, autrement plus accompli qu’elle-même ? Mais, en cet instant précis, il n’en prit point ombrage, véritablement ; c’était elle qui menait l’enquête et l’interrogatoire, elle qui commandait, et il savait mettre son ego de côté pour l’intérêt de tous. Sur le point de tourner les talons pour lui apporter ce dont elle avait besoin, il s’arrêta toutefois lorsqu’elle lui fit un petit geste discret.
    Cela eut tout de même un certain effet sur Emerich.

    «Quoi ? Vous plaisantez ?! NON, PAS CA ! D’accord, D’ACCORD !! J’ai aussi couché avec sa femme, mais…. Mais… Par pitié, ça ne fait pas de moi un cultiste du Chaos !! »
[/align]

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Jade Dahlia
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par Jade Dahlia »

  • Jade avait levé des yeux sombres et muets sur le noble lorsqu'il avait pris la parole. Un sourire mi-figue mi-raisin étira les lèvres de Jade sur un sourire désenchanté. Pour l’initiée de Sigmar, la haine du Chaos avait été enseignée et presque prêchée, bien que elle aurait honte d'admettre qu'elle n'était encore que théorique. Jamais elle n'avait eu à croiser le fer avec l'ennemi honni.

    - Vous avez plongé si loin dans la dépravation que vous avez oubliée. Oui, vous avez tout oublié…

    La jeune femme commença à tourner autour d’Anton von Delbrecht, telle un vautour tournant autour de sa proie. De sa main gauche, elle avait sorti son grimoire saint de Sigmar. Afin de voir si la présence de ce livre béni aurait une influence sur le possible cultiste.

    - Ce n'est qu'en cessant de se battre que l'on perd vraiment, qu'on entre de plein pied dans la défaite. Et le Chaos vous a magistralement défait... Votre fierté est morte à ses pieds.

    D’un bond, Jade sauta près du noble et le plaqua au sol, face contre terre, sa dague furieusement dardée vers sa gorge. Mue tant par un farouche ressentiment que par la conscience qu'il s'agissait là d’une de ses dernières chances, la Repurgatrice arracha la cagoule du noble de sa main gauche et plaça sa lame sur sa joue, juste en-dessous de son œil droit.

    - Très bien, je vois que la manière douce ne vous convient pas ! Espérons que la brutale vous siéra plus !

    Jade avait tenté de donner à sa voix les accents de la sincérité en le regardant droit dans son seul œil tourné vers elle, espérant qu'ils ne cherchent pas à se débattre.

    "Le poids de la victoire est plus important que celui de la défaite."
    Toute la sagesse de ces mots se résumait à un seul mot : responsabilité. Celle qui échoyait Jade à présent n'était autre que celle de son prisonnier. Que méritait-il en cet instant ? La mort ou la vie ? Se tromper rendrait l’initiée coupable de bien des maux - on ne vole pas une existence impunément, de même qu'on ne prive pas les mains de la mort d'une âme méritée. Ce mérite venait du mal que ladite âme allait encore perpétuer... Ses doigts se raffermirent sur le manche de sa dague, et les battements de son cœur égrenaient précisément les secondes qui passaient. L'homme n'osait pas bouger ; en fait, il semblait statufié. D’un geste sec avec sa dague, Jade ouvrit la tunique du noble en deux, de haut en bas. Elle lui arracha et chercha une quelconque mutation…

    - Peut-être que le fouet vous fera parler plus aisément, mon cher Anton.

    °°°

    La fille de joie avait l'air si misérable, ainsi prostrée. Elle n'était toujours pas sortie de son choc, et Jade redoutait les affres qui la retenaient. La laisseraient-elles partir un jour, d'entre leurs griffes martyrisantes ? L’initiée savait qu’elle n'avait pas de temps à perdre, et pourtant, elle devait lui en accorder un peu.
    Ignorant le regard interrogateur de Dagmar Mueller, Jade essuya à l’aide de sa main le sang qui s’était mis à couler à la commissure droite de ses lèvres.

    Aux yeux de n'importe qui, la catin aurait pu paraître échevelée, crasseuse, misérable. Mais pour Jade, elle était magnifique. Magnifique d’une obstination qui n’était pas visible sur son visage. Oui, elle était superbe dans sa résistance face à l'accablement et à la faiblesse qui la tenaillait. Au cœur des ténèbres, il n'y a rien de plus lumineux que l'intérieure clarté de qui vous accompagne. Et tout ce qui est lumière et éclat dans la nuit est comme le pain et la viande pour l'affamé, comme la source cristalline pour l'assoiffé : un remède à tous vos maux.

    Jade saisit la jeune femme par le coude pour l’aider à se relever et la conduisit dans la cellule principale, où les deux autres attendaient. Non coupable. Au suivant.

    °°°

    D’un coup de dague, Jade Dahlia coupa la corde qui bloquait les mains d’Emerich Lutz.

    - Doucement, doucement. Le tison doit chauffer, on a encore du temps devant nous !

    Après avoir libéré le mercenaire de ses entraves, l’initiée enleva son capuchon. La jeune femme fit un pari risqué, candide, lancé à son propre visage. Jade n'avait jamais été très joueuse et haïssait même les jeux de hasard, qui avaient une certaine tendance à la plonger dans les ennuis. Ici, elle comptait faire un pari désespéré qui pouvait très bien la conduire à une sombre colère de la part de Dagmar Mueller.

    - Déshabillez-vous ! Entièrement ! Si vous n’êtes pour coupable, cela ne devrait pas vous déranger.

    Jade priait pour que l'homme ne fût pas un de ces bagarreurs aguerris qu’elle avait déjà croisés au cours de ses pérégrinations dans l’armée. Une fois, l'un de ses camarades avait été agressé par un coupe-jarret. D'un geste vif, son ami s'était contenté de saisir le bras de son assaillant sans même chercher à s'emparer de son arme, avant de lui flanquer une correction magistrale – Jade ignorait toujours si le bandit à la manque s'en était sorti. Quoi qu'il en soit, elle espérait vivement que sa victime ne soit pas faite de ce bois-là, où elle risquait une grave déconvenue.
    Un pari vraiment risqué..
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 26 juil. 2015, 14:28, modifié 1 fois.
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Jade Dalhia, Voie du Répurgateur - Initiée
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[MJ] Vivenef
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par [MJ] Vivenef »

  • Anton ne savait pas où il se trouvait, bien qu’estimant être sous terre, dans quelque cave humide. Il ne voyait pas, ne pouvant qu’écouter, impuissant, les mains liées dans le dos, la zélote qui monologuait sur le Chaos. Il ne put que percevoir les bruits de bottes renforcées qui tapotaient, une à une, à chaque pas, autour de lui, en un long cercle menaçant. Si un coup devait venir, il ne le sentirait pas venir, ne pourrait rien pour l’obvier. La discussion prenait une tout autre tournure, elle aussi plus menaçante. Il perdait pied sur son terrain de refuge, sur cette rhétorique qui l’avait amené au bord de la colère et lui avait fait oublier la peur. A présent, il replongeait, et sa tête se brusquait vivement à gauche comme à droite, cherchant à visualiser d’où provenait les sons de bottes, précisément, afin d’imaginer où pouvait bien se trouver la geôlière. Pour ce qu’elle put en voir, le prisonnier aveugle n’eut pas de soudaine réaction face au livre saint qu’elle exhiba.

    Lorsqu’elle bondit sur l’homme et le plaqua au sol, celui-ci perdit toute sa dignité, son ego, sa suffisance ; il ne poussa plus que de petits couinements de cochon, et de violents râles s’exhalèrent de sa bouche dont les lèvres embrassaient presque le sol fangeux. La lumière se fit enfin lorsque l’initiée retira sa cagoule, et son œil tourné vers le haut, vers le plafond, fit ce qu’il put pour balayer la pièce, tentant d’enregistrer naturellement le plus d’information possible, avant de fixer Jade, craintivement. Et plus encore la dague qui vint se poser sur sa joue, et dont la pointe effilée dardait en direction de son orbite, prête à faire sauter sa prunelle. Sa respiration se fit plus frénétique encore, soufflant comme un bœuf, le corps tendu, crispé, désormais indifférent à ces relents croupis d’eau en contact avec ses lèvres et l’une de ses joues. Il avait bien le visage d’un noble, quelque peu hautain et vaniteux, la peau lisse, écarlate, dans cette situation d’anxiété extrême qu’il vivait. Yeux verts, lui aussi, cheveux mi-long, petite barbichette distinguée, sûrement huilée en temps normal.

    L’endosse de la vie ou de la mort du mondain incombait à Jade, pesant peut-être sur sa conscience. Le noble, en effet, semblait statufié, immobile, sans rien bouger, de peur de voir de plus près encore le bout pointu de l’arme. Cette arme même qui, alors que Jade venait de redresser le corps de l’homme, ou peut-être de l’étendre plus encore à même le sol, trancha les brocards et liserés minutieux dans un soupir, en deux pans ouverts qui dévoilèrent un ventre légèrement rebondi. Ignorant les vestiges d’une dignité perdue, oubliée, Jade ouvrit en grand les pans de cette tunique soudainement transformée en chemise malgré elle, recherchant quelque trace de mutation sur ce que la vêture découvrait.

    Test de fouille.
    Habilité de Jade : 8.
    Résultat : caché.

    Elle n’en trouva pas.

    «Le… Le fouet ?! » Semblable à ses couinements de porc, sa voix, à la prononciation de ce mot, s’était soudainement envolée vers les aigus saturés. Il roulait des yeux effarés, n’ayant jamais pensé, dans sa vie, qu’il gouterait à l’étreinte cinglante des lanières acérées. Il anticipait déjà la douleur et les scarifications. « Pourquoi le fouet ? Qu’ai-je fait ? Non, vous ne pouvez pas faire ça ! » Sa cervelle sembla travailler comme jamais elle ne l’avait fait, puis, il se prosterna sur le sol, plus qu’il ne l’était encore, ventre à terre, et se mit à réciter quelques cantons sigmarites, louant la clémence du Dieu.


    ***

    La prostituée se laissa porter, hagarde. Elle paraissait avoir pressentit que le vent tournait en sa faveur, que, peut-être, les répurgateurs n’étaient pas aussi terribles que cela ; qu’ils étaient capables de merci, de miséricorde, de magnanimité. Ses grands yeux verts se tournèrent vers le visage de Jade, et ses mains s’accrochèrent à son bras comme l’initiée la raccompagnait dans la grande cellule, où attendaient les deux autres.

    «J’ai rien à voir avec le Chaos, j’ai pas choisi ma vie, mais j’ai choisi de pas m’vouer à ça, m’dame, dites, dites-moi que vous allez m’faire sortir d’ici… »

    Les deux prisonniers n’avaient pas bougé. Le soldat attendait toujours son heure, continuant de tenter de contrôler sa respiration, calmement, dans quelques exercices martiaux. Le noble, lui, avait les yeux vitreux, et, au moins, la tunique déchirée de haut en bas.



    ***

    La corde ne tomba pas pour autant, les extrémités étant bien enroulées autour des poignets jusqu’à cisailler lentement les chairs et la peau, mais les deux mains se séparèrent l’une de l’autre. Il y eut comme un soupir de soulagement.

    «Vous me croyez ? Vous allez me lib… »

    A peine entendit-il la suite, laquelle faisait référence au tison en train de chauffer, qu’il s’écria de nouveau.

    «NON, PAS ÇA !! Je vous ai déjà tout dit, confessé mes pêchés ! Ne me marquez pas… ! »

    Pour lui aussi, la lumière des maigres torches fut comme éblouissante, après avoir passé que trop de temps dans le noir, oppressé. A l’instar des autres personnages, il tenta de trouver des repères en regardant tout autour de lui, de se stabiliser dans cette pièce qu’il ne connaissait aucunement, et qu’il n’avait sûrement plus envie de revoir un jour. C’était un jeune homme, les cheveux courts, brun, bien fait de sa personne, qui aurait pu avoir le regard pétillant et vif si la peur suscitée par cette situation n’avait pas étouffé toute la malice de ses yeux bleus. Puis il se reporta sur Jade, et sur Dagmar. Il n’avait pas l’air menaçant, et fit un pas en sa direction.

    «Dagmar… ? C’est bien ça ? Dites-lui, ramenez-la à la raison, je vous en prie ! »

    Jade lui avait donné des ordres, peut-être le soldat le considérait-il comme un larbin chargé d’effectuer les tâches les plus ingrates. Le répurgateur ne broncha pas, n’esquiva pas le moindre mouvement, et son expression demeura neutre au possible. Les possibles paroles qu’attendait Emerich Lutz ne provinrent pas de celui qu’il appelait à témoin, mais bien de sa tortionnaire, laquelle lui demandait de se déshabiller intégralement.

    «C’est… Vous voulez m’humilier, maintenant ? D’accord, d’accord, je… je vais le faire. Si je le fais, j’échappe au tison ? »

    Avec une certaine soumission, comme pétris d’un certain opprobre, il se détourna, pour retirer ses vêtements. Un à un, ils tombèrent, pour révéler la musculature d’un corps soumit à l’effort, tributaire d’une condition de militaire. Là où il pouvait possiblement en jouer d’ordinaire, il ne le fit aucunement face à Jade. Au contraire, les traits toujours emplis de cette honte, ses bras se tendaient tous droits en direction de son bas-ventre, et ses mains couvraient sa virilité, comme l’eût fait un godelureau précieux au sein d’un bordel, dénudé malgré lui.

    Là encore, aucune mutation visible.

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Jade Dahlia
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par Jade Dahlia »

  • - Vous êtes accusé d’être un suppôt du Chaos, Herr Anton.

    Jade ne mentionna pas son nom. Mais ce n’était pas un oubli. L’initiée faisait partie de ces personnes si sûres et si tranchantes dans leurs propos, dans leur attitude, qu’elle pouvait très clairement faire sentir à un individu de son entourage qu'il n'existait même pas pour elle. C'était ce qu’elle exprimait sans équivoque possible au sujet de cette sangsue qui s'imaginait certainement avoir quelque importance aux yeux de la répurgatrice, là où elle n'était que l'égale de la cellule dans laquelle il était vautré.
    Cet aveuglement...

    Mais Jade devait se concentrer sur quelque chose d'autre : quel était le meilleur moyen d'atteindre cet homme ? Comment préparer la voie jusqu'à son abattage ? Comment placer les jalons qui amèneraient son cou à la potence ?

    La jeune femme fut sortie de sa réflexion par le noble qui venait de se mettre à réciter des cantons sigmarites. En silence, Jade l'observait avec la rigidité d'une statue de pierre. Anton von Elbrecht était-il finalement innocent ? Sur les trois prisonniers, Jade, au premier regard, aurait pu parier que le noble était un cultiste du Chaos. Avait-elle put se tromper ?

    Jade faisait effectivement partie de ces individus survoltés ou passionnés... à moins que ce ne fut simplement une part d'obscurité... ne pouvant pas s'empêcher de rechercher le conflit, la friction, d'une manière parfois violente. Presque... mauvaise.
    Comme tout Impérial, elle avait été élevée dans la haine virulente du Chaos ; cette rancœur latente, débridée, n'avait cessé de grandir avec les années et l'expérience, plongeant ses racines très loin dans les fibres de son être.

    Avec une légère pointe de déception, l’initiée réajusta le lourd capuchon sur la tête du noble et l’aida à se relever avant de le mener vers la cellule principale. Là-bas, l’attendaient encore deux possibles cultistes…

    °°°

    Egale à elle-même, Jade se contentait de fixer d'un air détaché le soldat se déshabiller devant elle. Une mimique dédaigneuse transparut même au travers de ses traits comme elle esquissait un rictus mauvais, alors qu’Emerich abaissait ses chausses. Aucune mutation.

    Jade avait toujours essayé de maîtriser cette faculté qu'était celle de se composer un masque impénétrable. Une figure stoïque sur laquelle glissaient ennuis et soucis ainsi que le vent sur un lac glacé. Pourtant, il y a des bourrasques si violentes qu'elles brisent la pellicule gelée et l'emportent en grands morceaux fracassés. Ce dernier échec était cette rafale-là. Jade venait d’abattre toutes ses cartes et elle n’avait pour le moment trouvée aucun cultiste potentiel…

    - Rhabillez-vous, rapidement !

    Il y a des couperets qui peuvent se cacher dans les mots. Si ceux-là avaient pu glisser des lettres pour tomber sur le milicien, Jade aurait hérité d'un tas de lanières hachées en guise de prisonnier. Malgré cet ultime échec, l’initiée de Sigmar faisait de son mieux pour conserver la dignité que confère une attitude froide et tranchante.

    - A genoux, grinça Jade entre ses dents avant de placer la capuche sur la tête d’Emerich.

    Sans plus lui adresser la parole, Jade se plongea dans un mutisme distant alors qu’elle le raccompagnait à la cellule principale.

    «Tu y trouveras trois personnes. Parmi elles, un, deux, ou trois cultistes. Entre dans la geôle, désigne-le, ou désigne-les-moi, et, qu’ils soient innocents ou coupables, ils brûleront, purifiés par le feu de Sigmar. »

    Jade se remémora des paroles de son supérieur. Et d’un seul coup, la vérité lui sauta au visage. L’initiée accéléra le pas pour retrouver la grande cellule. Elle n’allait pas abandonner aussi facilement face aux cultistes. Engeance indigne, parasitaire, irrévérencieuse au possible... Leur vie était une insulte qu'on lui jetait à la face, et leur mort, la juste réparation pour tous leurs torts.
    Avec une expression vindicative, Jade jeta assez brusquement le soldat dans la cellule et attrapa la fille de joie par le bras. Avec une adresse relevant de l’habitude, elle jeta le capuchon sur la tête de la jeune femme et la ramena dans la petite cellule. L’initiée avait mis le capuchon sur la tête de la pauvre fille pour ne plus apercevoir ses prunelles smaragdines alors qu’elle lui déchirait ses vêtements.
    Là c’est la bonne ! :P
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 26 juil. 2015, 14:28, modifié 1 fois.
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Jade Dalhia, Voie du Répurgateur - Initiée
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[MJ] Vivenef
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par [MJ] Vivenef »

  • Ses grands yeux verts se tournèrent vers le visage de Jade, et ses mains s’accrochèrent à son bras comme l’initiée la raccompagnait dans la grande cellule, où attendaient les deux autres.
    Pour la partie avec les mains, impossible, il me semble. Je viens de relire les parties avec elle, et il ne me semble pas qu’elle eût eu les mains détachées. Elles sont donc toujours liées dans le dos (à moins que j’eusse mal lu). My bad, même si, au fond, ce n’est qu’un infime détail.


    Anton von Delbrecht était accusé d’être un suppôt du Chaos, et Jade venait de lui répéter. C’était la raison pour laquelle sa peau menaçait d’être fouettée au sang, par un simple décret, une décision arbitraire de la part de l’initiée. Il existait des lois qui, pourtant, limitaient quelque peu le pouvoir des répurgateurs. Mais, dans ce bas-monde, dans cet agencement de cellules humide, froide, et ténébreuse, là où les lamentations du vent s’’engouffrant dans les longs boyaux déserts se disputaient à celles des suppliciés, aucune loi ne prévalait véritablement. Anton, pourtant, n’en avait cure, ou semblait à tout le moins résigné dans sa souffrance et son épreuve. Il s’en remettait à Sigmar, ignorant désormais les paroles de la femme qui le tourmentait, ignorant sa perplexité. Même lorsqu’elle décida qu’il était possiblement innocent, et qu’elle le prit par le bras pour le relever, l’homme continua ses prières, tout absorbé qu’il était dans sa méditation interne. Sa voix trembla toutefois lors du trajet, que trop persuadé que Jade allait le soumettre à la torture. Mais, lorsqu’il fut redéposé dans la salle, en compagnie des deux autres, il y eut comme un souffle de soulagement qui passa et dans ses traits, et dans sa voix.



    ***


    Emerich s’était détourné pour se déshabiller, n’affichant que ses fesses et son dos à Jade, dans un souci de pudeur. Lorsqu’il s’était retourné, dénudé, il l’avait fait en postant ses mains devant son bas-ventre, dans ce même sentiment de honte et d’humiliation. De derrière, Jade n’avait rien pu observer de suspect. De devant, pour autant qu’elle en voyait, non plus. Lorsqu’elle ordonna au milicien de se rhabiller, avec ce ton glacial qui découlait de l’âpreté de la défaite, l’homme ne se le fit pas dire deux fois. Il hocha maladroitement de la tête, que trop rassuré de la fin de cette exhibition, et se détourna une nouvelle fois, tournant le dos à Jade pour se revêtir. Il s’exécuta tout autant lorsqu’elle lui demanda de se mettre à genoux, et, bien que l’idée lui répugnât fortement, il accepta le port de la cagoule, grimaçant nonobstant. Les traits durs, Jade le raccompagna dans la cellule principale, en compagnie des autres.

    Jade paraissait en conclure que les deux hommes s’avéraient innocents. Ne demeurait, si fait, que la catin, et ce fut sur elle que l’initiée jeta son dévolu. La catin regarda avec horreur une Jade plus que décidée foncer droit sur sa personne. Elle poussa un petit cri lorsque sa geôlière la harpa de nouveau par le bras, avant de la pousser dans une cellule annexe. Ses yeux émeraude se remplirent une nouvelle fois de larmes suppliantes, avant d’être absorbés par les ténèbres du capuchon.

    «Que… Que faîtes-vous ?! J’… J’vous ai tout dit ! S’il vous plaît ! »

    Mais Jade n’avait que déjà trop entendu ses romancines. Ignorant totalement la catin, elle déchira ses vêtements. Les mains attachées dans le dos par quelques liens qui lui mordaient la peau et les chairs, l’hétaïre ne put se soumettre, tout en tentant de gesticuler maladroitement pour se soustraire, en vain, à l’apprentie répurgatrice. Ce fut la première fois que cette dernière se livra à une auscultation intégrale sur l’un des trois captifs, auscultation complète, sur toutes les parties du corps, qui ne révéla aucun signe chaotique ou mutation de cette même engeance.

    Et tout derrière elle, ne manquant aucune de ses actions, Dagmar Mueller la surveillait, attentivement. Il ne disait rien, n’émettait aucune expression, et son regard conservait la même neutralité. Toutefois, sans même le regarder en face, dans les yeux, Jade pouvait sentir le poids de ses prunelles gris acier, chaque fois plus oppressant à chacune de ses déconvenues.

    Eh bien, pas encore, semblerait-il. :mrgreen:

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Jade Dahlia
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Re: [Jade Dahlia] A l'épreuve du feu.

Message par Jade Dahlia »

  • Les choses s'étaient accélérées. La tension avait prit un envol douloureux dans la cellule, alimentée d'abord par l'atmosphère sinistre des lieux, puis survoltée par les légers gémissements aigus de la fille de joie...
    Jade observait dorénavant la jeune femme dévêtue, les bras croisés, nonchalamment adossée au mur de la cellule, dont les années n’avaient pas réussi à détériorer.

    Maintenant que la tunique de la prisonnière reposait sur le sol crasseux de la cellule, les personnes – Jade et Dagmar – qui se trouvaient dans la pièce pouvaient examiner le corps dénudé de la jeune femme. Le regard de l’initiée ne cessait de la détailler, de la scruter. Quoi qu’il en soit, la fille de joie n’avait rien d’anormal, hormis quelques ecchymoses cachés ça et là qui témoignaient d’un travail pas toujours facile.

    Jade se porta à sa hauteur en s’armant d’un sourire modéré. "Que puis-je faire pour elle ?" était la seule question que la jeune femme avait à se poser. Cependant la réponse était très loin d'être satisfaisante. Cette fille qui sortait à peine de l'enfance risquait de ne pas avoir la clairvoyance de saisir la chance que l’initiée espérait lui offrir en ultime présent pour ce désagrément.
    Incapable de lui dicter une conduite dont Jade savait qu'elle ne la tiendrait pas, elle décida alors d'étouffer les paroles qui se pressaient à ses lèvres pour se concentrer sur d’autres propos.

    - Nous n’avons rien à vous reprocher. Nous allons vous rendre votre liberté le plus rapidement possible, vous avez ma parole jeune fille.

    Les yeux de Jade s'égarèrent pour se river dans ceux de la catin tandis que cette dernière détalait dans un coin pour dissimuler sa nudité. Au fond de ses prunelles d'un vert profond, Jade discerna des scènes futures, de véritables tableaux où cette fille serait enfin libérée de son passé, affranchie de son travail ; où sans honte elle pourrait se révéler comme une femme forte. Le répurgatrice courba une dernière fois la nuque pour lui adresser un regard encourageant avant de lui tourner le dos et de la laisser dans la cellule.
    Une fois devant Dagmer Mueller :

    - Celle-ci est innocente, vous pouvez la relâcher !

    Jade se hâta de regagner la cellule principale, là où le ou les menteurs devaient l’attendre. L’initiée resta une seconde là, figée dans l’embrassure de la cellule. Ses prunelles étudiaient les deux individus d’un regard acéré, pas loin de la méfiance. Une fois prête pour cette dernière confrontation, elle tapa dans ses mains et entra dans la cellule.

    - Messieurs…

    Jade avait craché ce mot comme une gorgée amère d’hydromel frelaté. Dans le même temps, elle commença à tourner autour de ses deux proies, qui ne pouvaient toujours pas la voir.

    - Je suis Jade Dahlia, j’appartiens au Saint Ordre des Templiers de Sigmar, et je déteste que l’on se joue de moi !

    C'était à peine si le mépris n'était pas venu claquer dans sa voix, comme la lanière d'un fouet. D’un mouvement sec, Jade arracha les lambeaux de la tunique du noble, laissant apparaître l’intégralité de son ventre légèrement rebondi. Mais cette fois, elle ne s’arrêta pas en si bon chemin et réserva le même sort aux chausses d’Anton. La jeune femme asséna une gifle derrière la tête du noble, lorsque celui commença à gémir et à se plaindre. Elle s’accroupit juste en face de lui, le regardant droit dans les yeux alors qu’elle lui enlevait le capuchon.

    - Pantins d'un dieu infâme, marionnettes gonflées d'imbécillité, on va voir si vous faites encore les malins, gronda Jade en le défiant des yeux.

    Elle se releva et dégaina son épée sainte de sa main droite.

    - Tout homme et toute femme ne sachant pas disposer avec davantage de lucidité du libre-arbitre qui lui est alloué ne devrait pas avoir le droit de vivre.

    La tenue d’Emerich connut le même sort, si bien que les deux hommes se retrouvèrent très rapidement entièrement nus devant l’initiée. D’un geste précis, elle coupa les liens des deux prisonniers.

    - Bien, vu que vous êtes de mauvaise foi avec moi, voilà ma proposition. Je sais que l’un d’entre vous est un agent du Chaos. Trouvez des signes de cette corruption chez l'autre ou vous terminerez tous les deux au bûcher. Parlez-vous, fouillez-vous, battez-vous, faites-le à votre manière tant que le résultat est là.

    Jade recula, épée au clair prête à frapper, et observa la scène en essayant de voir si un des deux protagonistes tentaient de dissimuler une partie de son corps.
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 27 juil. 2015, 15:10, modifié 1 fois.
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Jade Dalhia, Voie du Répurgateur - Initiée
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