[William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

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La Lustrie est un vaste continent situé dans l'hémisphère sud du globe. La jungle en occupe le Nord et des prairies vallonnées, le sud. La Lustrie abrite deux ethnies humaines et les Hommes-Lézards avec les Slanns, ces descendants des Anciens qui jouèrent un rôle si déterminant dans la création du monde.

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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

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Balançant sa tête de gauche à droite il articula péniblement :
-Quelques jours ? J'sais plus bien Hecker... J'sais juste qu'avant y avait Reth avec moi...Puis elles l'ont emmené. Et cesses de cailler des miches, personne ne passe par ici.

"Je suis désolé Roger... Si vous êtes ici c'est de ma faute. J'ai croisé Monsieur Flint... Il... Il m'a dit que vous vous étiez pas laissé faire contre les Amazones. Que vous vouliez vous enfuir pour tenter de me retrouver dans le village... Putain... Et vous vous retrouvez là... Par ma faute."

-La seule faute ici c'est d'avoir écouté cet ivrogne de Tiléen. C'est comme cela qu'on se retrouve dans une jungle pourrie avec des putains d'insectes gros comme le bras et... Il cracha avant de tousser. Reprenant, Tout le reste, grognasses à plumes en tête... Il va en falloir du cran pour s'en sortir cette fois. Et j'ai fait deux fois Rijker niveau taule j'ai autant de bouteille que l'autre affreux en descendait.

Il grogna un peu avant de poser un regard fatigué et trouble sur le jeune homme.

-Il doit y avoir une pierre ou deux qui traîne. Détache ces infortunés avant que les fourmis ou les vautours ne picorent notre viande cuite à point veux-tu...

Les poignets à vif des malheureux rappelaient de trop proches souvenirs à celui qui quelques jours avant, marinait dans une case, entre fièvre et moiteur équatoriale. Les Norses étaient cadavériques, hâves, puant. Ceux qui alimentaient les histoires pour enfants, les monstres qui avaient attaqué l'Empire et le Kislev quelques années avant, ici ils n'étaient que des carcasses amaigries et des prisonniers comme les autres. Pourtant l'un d'eux murmura un mot dans la langue commune : Merci.
Tout en se redressant contre le poteau. Roger soupira. -Par les poches pleines de Ranald. Merci...Bordel j'ai les épaules retournées depuis trop de temps...T'en fait pas plus pour nous gamin...On va se débrouiller. Il ajouta peu après. Surtout, avise toi bien de rentrer en vie. On a assez de légendes à raconter pour dix siècles.

En repartant à la recherche de Nasha et de sa dague, le jeune mousse ne pouvait que se sentir nerveux, scruté, épié. La Jungle jouait avec ses nerfs. Encore.
Le soleil traçait son chemin céleste, d'Est en Ouest, mais lui ne trouvait pas la fille des Dieux et ses cheveux blancs. Ni près des enclos, ni dans les grandes places défrichées. Il passa des heures à arpenter les ruines réoccupées, se perdant entre les Ekents des guerrières ou les quartiers des esclaves. Il y avait des hommes de tous bords, des Amazones grandes, brunes, blondes, athlétiques ou musculeuses, des gamines à peine formées qui observaient ce jeune qhari avec curiosité. Il n'était pas de ces gaillards échevelés qui ramassaient les légumes et s'échinaient aux basses œuvres.
Mais Nasha restait introuvable. Au bout d'un moment, il ne restait qu'un seul endroit où chercher. L'imposant édifice pyramidale et ses annexe. Le Temple lui-même.
Rien qu'à le fixer trop longtemps il sentait comme un poids sur ses épaules. Cet endroit recelait de choses qui dépassaient sa compréhension du monde, de choses qu'il n'avait pas envie de connaître, mais il était irrémédiablement attiré par ce qu'il ne connaissait pas. Il voulait savoir, elles le voulaient, lui.
Ses pas le conduisirent jusqu'au perron. La roche des marches était encroutée de lichens, de mousses, et de sang séché. L'entrée était béante, un gouffre sans lumière qui n'attendait que de l'aspirer. Pourquoi personne ne surveillait l'entrée ? Le moindre lieu d'importance de sa désormais si lointaine Remas était gardé par des soudards aussi lourdauds qu'intimidants. Pourquoi il n'y avait personne ? Il se sentait pourtant observé. Comme toujours, la Jungle...
La Jungle rivait toujours ses milliers d'yeux sur lui.

-Ne la lâchez pas des yeux, elle avance quand on ne la regarde pas...La Jungle, la jungle ! Tous tous...

Puerto Reina...C'était il y a deux semaines ? Un mois ? Un siècle ?
Et il s'engouffra dans le temple lugubre.

Il lui fallait s'habituer à l'obscurité. Il n'y avait que de vagues lueurs dans l'ombre. Les murs étaient étrangement froids. Une roche poisseuse sous le doigt. Marcher à tâtons, ne pas se fouler le pied sur un obstacle. Quelque chose sifflait. Sotek ? Un simple serpent ? Le jeu de son esprit ? L'infortuné survivant de l'expédition de Tulio n'avait peut être pas vrillé sans raison. Et pourquoi les murs devenaient chauds ? Pourquoi on sifflait. N'y avait-il personne dans ce foutu temple ?
Mais même sa voix était étouffée, un silence de plomb. Un silence de mort. Pourtant quelque chose vivait là. Des gens venaient dans ce temple, des gens en sortaient-ils ? Avait-il vu quelqu'un sortir ? Sortirait-il de la jungle ? Sortirait-il de ce temple ? Y était-il seulement rentré ?
Tour à tour il passait devant des salles qui n'existaient qu'un battement de cil. Dans l'une il voyait des serpents grouillants, dans l'autre il ne voyait rien mais entendait assez de bruits pour savoir qu'une chose humaine avait élu domicile ici. Là une femme se baignait. Là il n'y avait qu'une lueur dorée, celle de l'or. Mais c'était toujours pour mieux disparaitre. Dans quelle maison impossible s'était-il rué ? Pourquoi avait-il l'impression d'y avoir passé une minute et une heure ?
Un bruit. De la lumière. Des torches. Une salle, mais pas en galerie, le chemin débouchait dans une antique pièce ronde. Et elle s'approcha alors.
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Jet de courage : 15, oh le beau, oh le beau, oh le beau plantage
Ses jambes défaillirent. Quelque chose en cette...Prêtresse ? Anachorète ? Garce ensanglantée ? Quelque chose le terrifiait. C'était cette même peur instinctive qui ne le lâchait pas depuis qu'il avait posé son regard sur la jungle. Ses breloques tintaient à chaque pas. Elle était scarifiée, sanglante. Était-ce le sien ? Celui de Nasha ? Celui de n'importe quel malheureux trainé ici ou assez fou pour s'y rendre sur ses propres gambettes ?
Lui était venu. Et elle avançait vers lui, impassible. Elle était de ces choses. C'était elle qui le terrifiait. Elle qui l'observait. Depuis qu'il avait vu disparaître le soleil derrière la canopée. Elle. Toujours. Pourquoi ? Pourquoi la Jungle approchait quand on ne le regardait pas. Pourquoi-approchait-elle alors qu'il ne détachait pas ses yeux de son corps et de ses haillons.

Elle approcha sa main de lui. La referma, l'ouvrit à nouveau. Et sur sa main à plat était apparu une poudre. La prêtresse souffla. À l'instant où il inspira, il pouvait jurer que ses iris s'étaient fendues. Et il se sentait affreusement lourd. Pataud...Fatigué...
Jet de constitution : 12
Tu subis les effets d'une poudre inconnue. Ça va pas tarder à se faire sentir :twisted:
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William Hecker
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par William Hecker »

Dans cette jungle, la notion du temps était quelque chose qu'on venait vite à oublier. Roger, gaillard ronchon et aussi fière qu'un ours mal léché, en avait fait ici les frais, incapable de dire depuis combien de temps exactement il s'était retrouvé cruellement fixé sur l'un de ces maudits poteaux. Cela se comptait il en jours ? En semaines ? D'un point de vue physique, on aurait pu penser à la deuxième option, tant le quartier maître d'un gabarit pourtant impressionnant de base, était ici méconnaissable suite à la mal nutrition dont il était la victime depuis sa capture par les Amazones.
Profitant du fait que nul sentinelle n'avait été chargé de surveiller les condamnés, le jeune mousse à l'aide de quelques roches tranchantes, cisailla alors les liens de Roger et des hommes du Nord captifs, s'en brûlant les mains tant les cordes à cause de l'humidité ambiante, étaient devenu rugueuses et difficiles à découper.
Enfin libre, Roger lui confirma qu'il y avait peu encore, ce bougre de Reth avait été amené ici en même temps que lui, mais que du jour au lendemain, les sœurs guerrières l'avaient emmené vers une destination inconnu, et que depuis lors, jamais il n'en était revenu. Devait on craindre le pire pour le guerrier à la barbe rousse ? Sans aucun doute...
Enfin libre, Roger expliqua alors son envie du moment : Fuir cet endroit et cette maudite jungle par tous les moyens possible. Ayant désormais bien des histoires qu'ils pourraient tous raconter aux soulards des différentes tavernes du vieux monde, l'idée même qui les avait pourtant amené en Lustrie, à savoir l'or des conquistadors n'était désormais pour le quartier maître, plus qu'un lointain mirage, sorte de rêve de fou qui les amèneraient à tous crever ici si ils venaient à s'entêter à vouloir la retrouver. Mais était ce là le même sentiment que partageait un homme comme Flint ? Qui un peu plus tôt lors de ces retrouvailles avec Will, s'était montré terriblement insistant concernant la carte que Fibonacci transportait toujours avec lui et normalement destiné à guider l'équipage vers le trésor tant convoité... L'avenir saurait dévoiler les envies et les attentes de chacun une fois qu'ils seraient tous réunis.

Abandonnant Roger, le jeune Will prit alors la décision de retrouver Nasha, dans le but d'obtenir des renseignements sur l'endroit où lui et les siens étaient captifs, tout en voulant comprendre la signification de ce lieu pour son peuple. Pourquoi la fille de la matriarche avait elle eu pour mission d'amené les prisonniers qu'elle détenait jusqu'ici ? Qui dirigeait ce lieu ? Et qu'elle était le lien avec la divinité qu'elles vénéraient tant, à savoir le Dieu Serpent, nommé Sotek... A la simple pensée de ce dieu sauvage, le jeune Will ne pu que lever les yeux en direction de l'immense temple, surplombant l'ensemble des ruines et la flore constituant la jungle, pour être de nouveau prit d'un profond et terrifiant mal être à l'encontre de cet endroit d'où aucun son ne semblait émerger.
Il marcha longtemps, traversant les enclos et les habitations des guerrières, les adultes lui offrant des regards emplit de cruauté et de haine, tandis que les enfants l'observaient avec une curiosité débordante. Il croisa aussi la route des âmes brisées, servant d'esclaves aux guerrières de la jungle, malheureux captifs depuis des semaines voir des mois, observant sans jamais lever la tête, le sol devant eux et exécutant des tâches ingrates pour faciliter la vie de leur géôlières... Dans leur yeux, nul envie de vivre ou même de se rebeller, quelque chose ayant été brisé en eux... Un sort plus atroce que la mort elle même...
Et après de longues heures, il désespéra, ignorant tout de ce qui avait pu advenir de son amante aux cheveux blanc. Puis il se résigna... Car ne restait plus qu'un endroit où il n'avait encore cherché : Le temple... Ce sinistre et terrifiant temple dont son instinct de marin lui disait de se méfier, alors que dans le même temps il savait nécessaire d'en apprendre d'avantage sur cet endroit si il voulait trouver une solution pour faire s'échapper les survivants de l'équipage de la Sirène Ivre, désormais prisonnier avec lui ici.
Il grimpa les marches de pierre du temple, celle ci donnant l'impression d'être sans fin, alors que nul garde ne protégeait ce lieu, qui sommes toute à la vue des gravures en forme de serpent et en ornant la pierre, était un lieu de culte en hommage au terrifiant Sotek. En haut, il fut confronté à une immense ouverture, plongeant dans l'obscurité du temple, alors que nul son ne vint lui indiquer ce qui pouvait bien se tramer dans l'édifice d'un autre temps.
Ses jambes lui sonnaient de reculer, de fuir d'ici au plus vite et pourtant, malgré la peur... Quelque chose lui intimait d'entrer, un sifflement calme et envoutant, à l'image d'un serpent s'enroulant autour de son corps et glissant sa langue à l'intérieur de son oreille.

Et alors il s'avança, plongeant dans la noirceur du temple, jusqu'à ce que la lumière du jour ne disparaisse et laisse place à celle des torches destinées à le guider vers une destination inconnu.
Il marcha... marcha, marcha et marcha encore... Depuis combien de temps ? Des secondes ? Des minutes ? Des heures ? Impossible de le dire... Il croisa nombre de galeries, nombre de pièces, certaines contenant de l'or, d'autres des serpents, d'autres des bruits étranges et inhumains, une autre encore où il vit une femme nue se baigner dans une rivière de sang... Devait il être terrifié ? Fasciné ? Choqué ? Par ce qu'il était en train de voir ? Aucunement... Il se contenta d'avancer droit devant lui, comme envouté alors qu'il avait l'impression d'entendre quelqu'un le nommer directement depuis le cœur du temple.
A la manière d'un zombie privé de son libre arbitre, il continua alors à s'avancer toujours plus profondément dans le temple, au point qu'il aurait été en cet instant, incapable de retrouver son chemin si il prenait la décision de rebrousser chemin. Il n'avait pourtant fait que marcher tout droit mais pourtant... L'immensité du temple donnait l'impression que les murs composant l'endroit se déplaçaient de leur propre volonté, le transformant en labyrinthe ou nul ne pouvait échapper.
Puis il arriva dans une immense salle circulaire, se plaçant en son centre alors qu'il se sentit si petit devant l'immensité de ce lieu antique. Et alors il retrouva ses esprits, comme réalisant qu'il était venu ici non pas de son propre gré, mais comme poussé par quelques forces obscurs dont les plans à son encontre lui échappait complétement.
Il était seul ici, cherchant du regard un moyen de sortir, mais l'accès par lequel il était persuadé être arrivé, n'était plus là, tout du moins n'était il plus en mesure de le discerner dans la noirceur de ce lieu... Puis quelque chose se mouva non loin de lui, une silhouette se dessinant soudainement, comme une enfant venant de naître des ténèbres ambiants du temple.
Will se tétanisa, la peur venant à s'emparer de lui, alors qu'il était en mesure d'entendre le moindre de ses battements de cœur, comme cela aurait pu être le cas, si on lui avait arraché celui ci de la poitrine pour le lui poser contre l'oreille. Une femme s'avança d'un pas de félin dans sa direction, recouverte de gravure composé de sang, elle arborait une tenue que le jeune marin n'avait encore jamais vu chez aucune autre Amazone jusque là.
La jeune femme était divinement belle, plus que Nasha encore, mais derrière ce doux visage se cachait quelque chose de terrifiant, le regard qu'elle posa sur Will étant semblable à celui d'un serpent auquel il était impossible d'échapper. Le pirate voulu reculer, mais ses jambes ne désiraient plus lui répondre, il était comme absorbé par l'Amazone qui, à la manière d'une araignée, s'approchait en direction de la mouche qu'elle avait su capturer dans sa toile.
Incapable de lui échapper, la jeune femme se figea alors devant lui :


"Mon nom être... William Hecker... Moi... Chercher des réponses... Pas nuire à ... Sotek..."

Dit il dans la langue des sœurs guerrières, n'obtenant que pour seule réponse une étrange réaction : Tendant la paume de sa main ouverte en direction du marin, l'Amazone l'a referma subitement pour la rouvrir derrière, laissant une poudre à la couleur étrange apparaitre, qu'elle se décida à lancer au visage du jeune homme en soufflant dessus.
Surpris, William recula alors d'un pas, toussant alors qu'il sentit le produit à l'arôme étrange se glisser dans ses narines, sa gorge et son corps, pour finalement dire avec une totale incompréhension :


"Qu'est ce vous avez..."
Mais n'eut il le temps de tenter de finir sa phrase, qu'il s'écrasa à genoux devant l'Amazone, se sentant soudainement terriblement faible, alors qu'il avait l'horrible sensation de voir la salle circulaire où il était, tournoyer sans cesse autour de lui.
Perdant pied, la réalité se brisant sous son corps, il tenta dans un ultime effort, de se saisir du pied de l'Amazone comme point d'ancrage, persuadé qu'elle était toujours à ses cotés, alors que la seule prise dont il put s'emparer au final, fut la roche humide et froide du sol du temple. Et alors, coincé dans un délire hallucinatoire, comprenant qu'il venait d'être drogué, il vit que ses mains étaient désormais recouverte de sang... Était ce le sien ?
Il paniqua alors, entendant tout autour de lui des sifflements de serpent, le dessus et le dessous du temple se mélangeant, l'Amazone à la tenue étrange, se dédoublant, si bien qu'elles étaient maintenant plusieurs autour de lui, toutes jubilant d'un rire aussi séduisant que terrifiant.


"Ne... Pas faire ça... Nasha... Nasha !... Je... peux aider... La jungle... Sotek... Sotek ! Sotek ! Sotek ! SOTEK !!!!"

Piégé dans un délire cauchemardesque, il releva alors la tête pour voir un serpent géant se dessiner devant lui, l'horrible reptile ouvrant la bouche pour se jeter sur lui, le dévorant alors que le jeune marin hurla de peur et de souffrance, pour finalement voir le monde devant ses yeux sombrer dans une obscurité totale...
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 22:18, modifié 1 fois.
Raison : xp : 6 / total xp : 87
William Hecker, Voie du Forban
Profil: For 9 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_william_hecker
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par [MJ] Le Roi maudit »

Les rideaux de velours qu'étaient devenus ses paupières s'entrouvrirent. Il y avait foule pour le bal. D'élégantes duchesses aux robes élaborées valsaient avec des princes aux atours flamboyants, on dissimulait son regard sous des loups serties de pierreries ou sous des masques corbins aussi ridicules que couteux.
Des musiciens jouaient, invisibles, car ici il n'y en avait que pour les danseurs. Oublié, sa fatigue, effacé, les bleus, les entailles, la crasse. Il était aussi beau que les patriciens de Rémas qui s'évertuaient avec brio devant lui. Et Sophia Della Rovere vint à lui.
-Alors William ? Je t'attends.
Et ils dansèrent. Sa robe de bal était taillée dans des étoffes rouges qui sublimaient son corps. Des fils d'or ornaient son masque d'un blanc étincelant. Pas à pas sur le parquet vernis et éclatant du Grand Palais de la République. Et les musiciens jouaient, jouaient. Et ils dansèrent. Ils dansèrent. Et les cavaliers levèrent leurs masques. Puis les cavalières firent de même pour un baiser tendre mais protocolaire. Seulement ce n'était pas la jeune femme qu'il aimait tant devant lui. Ce visage aux pommettes cassées, ces yeux sombres, c'était Nasha qui prenait ses lèvres, et ce baiser avait le gout métallique du sang.

Il était au sommet d'un roc, d'un cap, que disait-il, d'une péninsule. Balayée par les vents, l'herbe sèche que l'hiver avait achevé sous une couche de neige et d'embruns céderait bientôt la place à une nouvelle génération. Et pour les marins c'était la même chose. Les spectaculaires galions fraîchement sortis d'un chantier naval se déployaient sur les flots écumants, fleurons d'une flotte qui amènerait la suprématie de l'Homme sur les océans.
"Amiral. Quels sont vos ordres ?"
Son Major, son fidèle second qui l'avait accompagné sur les mers d'Arabie jusqu'aux Griffes était venu derrière lui.
-Nous irons jusqu'à Cathay mon bon ami. Et puisse le sort et les vents nous être favorable.

La boue, la boue et la pluie. Il rampait, blessé, sur ce champs de bataille. Autour de lui ce n'était que corps, mourants et charognards. De malheureux soldats désorientés, à moitié abruti par la violence des combats marchaient comme des poules sans têtes, leur barda en main. Mais lui n'avait pas la chance d'avoir été blessé que dans l'âme, la vie fuyait son corps à grand flot d'hémoglobine. Terminant d'achever un des assaillants kurgans, un homme approcha. Des cheveux blonds sales, plus jeune, plus mince. Fibonacci tendit une main secourable. "Allez mon gars accroche toi. L'élu est reparti vers sa toundra. On a gagné la guerre...On a gagné Middenheim.

En empoignant la main crasseuse et couverte de poudre à mousquet, il se retrouva dans un bois sombre, Mannslieb était haute dans le ciel. La petite fille qu'il guidait pleurait, ses larmes se perdaient sur ses joues couvertes de taches de son. Un loup hurla dans le lointain. Un loup blanc.

On le tirait. On l'entrainait vers ces sous bois sombres. La jungle le ramenait à elle, pour le dévorer une fois encore. Et à jamais sceller son destin à celui des milliers d'hommes qui s'étaient aventurés dans ce nouveau monde.

Des ombres silencieuses dans la canopée. Il était une des dernières filles d'un peuple mourant. Les mères immortelles avaient cessés de les guider après que les grandes portes célestes ne se soient effondrés dans la grande flaque. Elles étaient devenus amères, stériles, et si les antiques dieux n'avaient pas répondu à leur appel désespéré, elles avaient entendu un sifflement dans les ténèbres. Sauf qu'un spectacle inimaginable se profilait devant leurs yeux de prédatrices. Des navires avaient accosté sur le sable. Et ce n'était ni les vénérables sauriens ni les créatures filiformes et sanglantes du nord qui en descendaient. Comme elles, ils avaient des cheveux, mais les leurs descendaient jusque sur leurs mâchoires, comme elles, ils arboraient des peintures sur leur peau à nue. Comme elles, lorsqu'une flèche venait se ficher au creux de leur poitrail, ils expiraient. Une nouvelle ère allait commencer. Celle des envahisseurs. Mais elles seraient là pour s'y opposer. Défendant leurs temples comme depuis mille siècles.

Des flammes consumaient les voiles des navires qui s'abimaient dans cette mer d'huile. Des survivants désespérés s'accrochaient aux planches et aux débris, pour mieux se faire faucher par les arbalètes à répétition. Toutes les flottes du monde n'avaient pas suffit, toutes les flottes du monde gisaient comme d'antiques léviathans à l'agonie dans les eaux de la baie. Et des arches noires grandes comme les palais myrmidéens allaient fondre sur le monde des Hommes.

On l'avait ligoté à une table de pierre trempée. Des regards luisants sur des faces sombres comme la nuit se posèrent sur lui. Une dague dans un cristal noir et brillant comme du verre se posa sur sa poitrine. Elles incantaient quelque chose. Et la lame frappa. Il voulait hurler mais on lui avait cousu les lèvres. Il était le témoin horrifié de son sacrifice, des mains plongèrent dans l'entaille béante de son torse, mais ce n'était pas son cœur ou quelque viscère qui sortit de là, mais un serpent.

Il était allongé dans le sable humide, faisant face au ciel bleu et aux goélands qui tournoyaient. Une vieille trogne fripée et barbue tannée par le soleil posa son regard sur lui, à l'envers. T'es là bien trop tôt gamin, retourne sur l'océan et un jour tu viendras me voir. Au moment opportun. Il ne pu répondre qu'un coup de rame l'expédia derechef dans les limbes.
Ses yeux se rouvrirent à nouveau. Il était dans le temple. Mais ses bras ne bougèrent pas sur l'instant, il était groggy. Quelqu'un le poussa dans le dos, son souffle puait l'alcool. "Allez Avance Jonas ! Cabron de Boucanier." Il suivit la cadence. Devant lui deux hommes marchaient, le plus proche tenait une torche. Ses traits, bien que plus jeunes. Quelque chose remonta dans son esprit.Mais était-ce le sien ? Etait-il William Hecker ou bien quelqu'un, ou quelque chose d'autre. L'Homme devant parla, sans se retourner. "Velázquez, parlez mieux à vos camarades. Nous n'avons pas traversé tant d'épreuves pour s'entretuer aussi près du but."
Les boyaux de pierre autour d'eux n'inspiraient guère confiance. L'Homme à la torche marmonna : "Les lézards, les moustiques, les Norses... Don Salvadore, êtes vous sûr que l'on touche au bout de notre voyage ?

Ils se retrouvèrent devant une fresque gravée dans la pierre, un cul de sac. D'immenses motifs représentant des scènes de vie de créatures sauriennes qui rendaient hommage à d'immenses êtres aux formes indéfinies. Et Don Hernanjo Salvadore se retourna.

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Certes, ses traits avaient été creusés par la maladie et les carences contractées durant leur longue marche. Mais il avait quelque chose de noble, cet Hidalgo aux ambitions plus grandes que les plumes de son chapeau. "Oui Quezarro, nous y sommes. Derrière cette muraille. Ne le sentez vous pas ? L'Or du nouveau monde."
Et il prit un coutelas. L'écorchure qu'il se fit dans le creux entre le pouce et l'index fut appliquée par les autres membres de l'infortunée expédition. Chacun apposa le sang sur l'un des êtres antiques sculptés dans la roche. Et les murs s'écartèrent, poussés par un mécanisme inexplicable par la rationalité des Hommes. Et l'éclat de l'or à la lumière des torches manqua de les aveugler. Une montagne d'or. De quoi racheter l'Estalie et Sartosa. Tout le monde se mit à genoux. Les Dieux avaient répondu à leurs prières. Ils seraient riches. Tous ces efforts avaient payé.
Velazquez et Quezarro se ruèrent pour remplir leurs poches, les lingots d'or déformaient le tissu mais la fièvre s'était emparé d'eux. Il s'entendit dire "Nous ne pourrons pas tout emporter à quatre, Don.
-Il est vrai Jonas. Messieurs... Messieurs ! Il tapa du pied, faisant tinter l'or. Les quatre hommes se firent alors face. Louée soit Myrmidia, Manaan et tous les autres. Nous y sommes parvenus. Après tout ce temps, tous ces efforts... Ce trésor fait de nous des Hommes riches. Mais pour pouvoir en profiter pleinement, il faudra revenir. Je sais, après toutes ces horreurs... Mais si le destin nous a choisi une fois, nous y arriverons à nouveau. Emportons le maximum. Et avec cet or nous pourrons revenir avec plus d'hommes, de navires, de matériel, et nous nous emparerons de l'Or du Nouveau Monde. Juan Velázquez de Bilbali. Il désigna le gaillard à l'haleine empuanti, Fernando Quezarro d'Obregon, cet homme aux traits si familiers, mais qui faisait si jeune à la lueur des torches et de l'or comme si tant d'années avaient passé, et Jonas Achab de...Quelque soit l'endroit d'où vous venez. Je sépare sous le regard des Dieux païens et des vrais Dieux, et sous le regard des Hommes, la carte que j'ai dressé le long de notre périple. Chacun d'entre nous portera ainsi une partie de la clé du trésor. Et une fois réunie. Nous serons des rois, mes frères. Mes amis. Nous avons devant nous l'Orgueil des Conquistadors.






Il était recroquevillé, son ventre retourné comme si il avait englouti une louchée de chaux, louche avec. Par tous les dieux, ce n'était qu'un cauchemar... Un horrible et terrifiant cauchemar. Autour de lui tout était flou. Ses yeux étaient plein de larmes et de sécrétions collées sur ses cils. Un gout de bile lui restait au fond de la gorge. Mais peu à peu il discerna des murs. Il était à l'intérieur... Pas du temple. Du moins la salle avait de maigres ouvertures laissant passer le soleil. Et ils étaient là. Flint, Roger, quelques autres gaillards de l'équipage. Tous à l'observer, Flint lui avait posé sa chemise pour le couvrir. Depuis combien de temps convulsait-il ? Et comment était-il encore vivant. Où était la prêtresse ?
-Tu nous as fait une belle peur gamin. T'étais plus pâle que les cheveux de ta dulcinée. Et t'as redécoré la cours du temple à force de gerber.
-Par les Dieux Will, pourquoi t'aventurer là-dedans ? Remercie Nasha de t'avoir sauvé. Et Don Quezarro.
Dans l'embrasure carrée qu'il pouvait discerner derrière les hommes à son chevet, entra alors un homme familier. Il avait vieilli, et il ne portait plus la belle armure ouvragée qu'il portait lorsque sa troupe avait rencontré Roger et le jeune mousse au temple sous la pluie. Qu'il portait encore lorsqu'il fut ligoté et amené avec eux dans la jungle. Puis les Amazones les avaient attaqué.

-Nos retrouvailles ne se sont pas passés dans les meilleures conditions je le crains. Alors j'ai sous les yeux les infortunés ayant suivi Achab dans notre quête de l'Orgueil des Conquistadors...
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Message par William Hecker »

Tourmenté par de terrifiants cauchemars, le jeune mousse sous l'effet de la puissante drogue insufflé par la prêtresse Amazone se retrouva alors plongé dans de terribles visions, où se mélangèrent le passé, le présent et le futur, véritable toile de souvenirs s'unissant alors que la fine barrière séparant la réalité de la fiction vint à se briser, ne rendant que plus étrange encore les tourments qui, pendant des heures durant vinrent lui dévorer l'esprit.
Il se retrouva transporté dans une immense demeure, où seigneurs et nobles des royaumes de l'Empire et des terres du sud, vinrent à se réunir à travers d'immenses fêtes où la nourriture et le vin coulaient à flot. Lui même vêtu de parures que jamais il n'aurait de base pu s'offrir, il se retrouva alors au milieu d'un bal avec comme partenaire, son bras enroulé de sa taille, l'amour de sa vie Sophia Della Rovere... Elle était ici belle et rayonnante, ses pupilles brillant comme l'or des plus grand trésor qui furent jadis découvert par les plus grands explorateurs des océans. Un rouge à lèvre couleur carmin décorant ces fines lèvres alors qu'elle le gratifia d'un sourire, pour ensuite laisser glisser délicatement sa main le long de sa joue, pour finalement apposer ses lèvres aux siennes. Will profita de cet instant, se délectant du goût sucrée des lèvres de Sophia qui, peu à peu se transforma en une sorte d'amertume, le jeune mousse n'embrassant dès lors plus son amie d'enfance de Remas, mais l'Amazone Nasha, dont les lèvres avaient été coloré de sang...

Le monde tournoya autour de lui, et alors il se retrouva au milieu d'un champs de bataille, la mort et le sang emplissant ses narines alors que lui même se vidait de ses tripes à même le sol, haletant comme un bœuf tandis qu'il sentait la peur l'envahir... La peur de mourir...
On vint à lui, et une main s'empara de la sienne, tandis que, à travers les cris d'agonie des mourants, le fracas de l'acier et les détonations des canons, son ami Fibonacci se tenait désormais à ses cotés, tentant de le maintenir en vie, alors qu'il jura que la victoire était entre leur main, victoire d'une guerre dont Will en cet instant ignorait toutes les causes et tous les enjeux...
Il traversa le sol et chuta alors, traversant les nuages pour finalement perforer de tout son poids l'imposante flore de la jungle, disparaissant dans l'enfer vert, comme si elle était un monstre insatiable et dont il n'était qu'une âme de plus dont elle venait de s'emparer... pour toujours...
Sous les traits d'une Amazone, il observa alors l'horizon à l'abri des vues, ses sœurs autour de lui alors que d'immenses navires vinrent accoster sur les côtes de la Lustrie... Jamais elles n'avaient vu pareils hommes, différents des immenses lézards qu'elles chassaient, où des sinistres hommes du Nord en quête de combat et de sang... Mais comme tous les autres... ces étrangers, vêtus et armés de façon bizarre, transportaient avec leurs navires emmenés par le vent, la cupidité et l'orgueil de ceux recherchant l'or et la gloire... Dans les cales de leurs bateaux, ils n'emmenaient que le sang et la mort... Et il était du devoir des Amazones, peuple déjà en perdition et en voie d'extinction, de défendre leurs foyers, leurs sites sacrés et la jungle les protégeant et les nourrissant, comme elles l'avaient toujours fait depuis maintenant un millénaire.
La jungle s'évapora comme l'eau face au soleil, et alors se dessina devant lui, une mer déchainée, où gisait des milliers de cadavres et carcasses de navires encore en flamme, alors que d'immenses arches noirs, balayant tout sur leur passage, le ciel lui même se laissant transpercer par la foudre sous leur passage, signe d'une apocalypse immédiate tandis qu'au loin se dessinait les côtes des royaumes libres...

Et puis il se retrouva allongé sur une plage, la marée montante lui chatouillant les pieds, tandis que les mouettes gloussaient au dessus de sa tête, étrange et agréable sensation que de sentir le sable chaud lui caresser la peau, alors que, rêvassant, il se laissa bercer par le bruit des vagues se brisant le long de la plage.
Une ombre se plaça alors au dessus de lui, une vieille trogne fripée et barbu l'observa en silence, avant de lui annoncer que l'heure du jeune mousse n'était pas encore venu, et qu'il lui faudrait encore prendre la mer avant de finir par le rejoindre ici...

"Jack ?!" Dit il tout bonnement en pensant faire face au légendaire pirate ayant dompté les sept mers... Mais pour seul réponse : un coup de rame en plein visage qui à nouveau le transporta à travers d'autres visions sans aucun sens.

C'est alors qu'il se retrouva plongé dans un temple aux allures familières, dont l'architecture n'était pas sans rappeler celle caractéristique du peuple Amazone. A travers les yeux d'un corps qui n'était nullement le sien, il fut témoin de la découverte du trésor tant convoité des conquistadors, comme témoin d'évènements tirés d'un autre temps, mais dont les protagonistes ne lui étaient nullement inconnu : Don Salvadore, Velázquez, Quezarro et... Achab... certes plus jeune mais déjà gratifié d'une haleine d'ivrogne... Le même Achab servant au jeune Will de capitaine sur la Sirène Ivre...
Incrédule et cherchant une explication à cette scène sans aucun doute imaginé par son esprit, il fut alors témoin de l'effroyable histoire que partageait l'iconique quatuor...
Le trésor des Conquistadors découvert... Une promesse faîte de revenir en ce lieu un jour, alors que devant leur yeux emplit de cupidité et d'orgueil, se dessinait tant de richesse, qu'ils auraient pu ensemble acheter l'Estalie tout entière ! Mais à quatre, comment emmener plus de richesse que leur poche ne pouvait supporter ? Ils furent alors confronté à monter un plan commun, se partageant en quatre la carte qui avait su les mener en vie jusqu'ici... Une carte dont l'un des morceau n'était nullement inconnu au jeune Hecker, car lui même en possédait une copie, offerte de la main de son ami Fibonacci... Mais alors... tout ceci... était ce là un fragment du passé de la jeunesse de Achab qu'il était ainsi en train de revivre, par quelques procédés magiques dont il ignorait tout ?
Impossible... Simple folie... Achab... quelqu'un aurait été forcément au courant au sein de la Sirène Ivre... Quelqu'un aurait...
Et alors que les pièces du puzzle s'assemblèrent entre elles, une main se posa sur son épaule, l'extirpant de l'obscurité et de ses cauchemars, alors qu'il émergea à nouveau dans le monde réel.

Le monde se redessina tout autour de lui, les murs d'une pièce lui apparaissant de plus en plus clairement, tandis qu'il sentit la lumière du soleil le toucher à travers les quelques ouvertures servant de fenêtres à l'endroit où il était allongé et recroquevillé au sol.
Encore sous les derniers effets de la drogue et avec un goût de vomi coincé dans le fond de la gorge, il toussa, remuant comme un ver de terre, alors qu'il cherchait à réveiller ses muscles, trop longtemps endolori par une trop longue inactivité.
Les voix de Roger et de Flint vinrent à le faire réagir, chacun des frères de la côte semblant inquiet de l'état de santé du jeune mousse, alors qu'ils se questionnèrent sur la folie que cela fut d'entrer seul dans le temple des Amazones, son sauvetage n'étant que le fruit de la grande affection que lui portait Nacha... Ainsi que l'intervention d'un homme, dont le nom transperça les tympans du jeune mousse : Don Quezarro.
Dans un ultime effort, le jeune pirate leva alors la tête en direction de l'homme qui, quelques temps auparavant, avait été fait prisonnier, par le groupe de Roger lors de l'embuscade tendu peu de temps avant leur première rencontre avec les Amazones. Plus vieux et affaiblit par la captivité dont il était lui aussi victime, quelques traits du visage trahissaient néanmoins que l'homme en face de lui, était bien le même qu'il avait vu dans son délire hallucinatoire causé par la prêtresse de Sotek.
Prit d'une rage aussi soudaine qu'extrêmement violente, il tenta alors de se jeter sur le soldat en vain, les forces de son corps trop faibles encore alors que son organisme n'avait pas totalement récupéré.


"Espèce d'enfoiré !!!! Ordure ! Pourriture !"
Il hurla à l'encontre du soldat, Roger se devant d'immobiliser le mousse, tant celui ci aurait été capable de ramper jusqu'à sa cible pour le mordre si on l'avait laisser faire.
Face à tant de rage, l'incompréhension fut total chez Flint et le quartier-maître, mais le jeune Hecker, ne quittant plus Quezarro des yeux, continua à l'insulter tout en expliquant ce qu'il avait vu :

"Je vous ai vu ! Je ne sais pas comment mais... vous étiez là... Plus jeune... Aussi réel que je vous vois aujourd'hui ! Vous, Velázquez, Quezarro et... Achab... Notre capitaine Achab !"

Ses pupilles encore dilatées par la drogue, il tourna alors son visage vers Roger puis Flint, l'attitude qu'il offrit en cet instant, étant là même que celle d'un fou cherchant à démontrer qu'il était clairement saint esprit.

"Ils sont... Ils sont déjà venu ! Ils ont trouvé l'or des Conquistadors ! Je les ai vu ! Je les ai vu Monsieur Flint ! Comme je vous vois ! Mais... Ils n'étaient que quatre... Il y avait tellement d'or... trop d'or... Alors ils se font fait une promesse... De revenir un jour, et pour sceller leur pacte, ils ont séparé en quatre la carte censé les ramener jusqu'au trésor mais... Ils se sont trahi ! Poussés par leur avidité, ils ont fait cavalier seul en pensant pouvoir obtenir le trésor tout entier !"
Il tenta de se débattre, mais ne pouvait échapper à la puissante poigne de Roger.
"Bande de salopards ! Combien de soldats avez vous sacrifiez ? Combien de veuves et d'orphelin avez vous laissez dans cette fameuse colonie de Puerto Reina ? Malgré votre première tentative... Vous êtes à nouveau venu comme des conquérants ! Sans même apprendre de vos échecs !"

Il s'agrippa alors au col de Roger et le fixa droit dans les yeux en tentant de lui faire comprendre ce qu'il avait vu.

"Les Amazones ne nous haïssent pas simplement parce que nous sommes des hommes et donc du bétail pour eux... Elles nous haïssent parce que il y a des années en arrière, Achab et ses amis ont violé ce site qui est sacré pour ce peuple de guerrières... Sans compter les morts qu'ils ont du causé dans leur rang de ce temps là..."

Et alors comme prit d'une idée que lui seul semblait entrevoir, il parla pour lui même :

"Tout cette histoire de gloire et d'aventure n'est en réalité qu'une course contre la montre entre quatre anciens amis... Achab nous sacrifiera tous ci cela lui permet de mettre la main sur le trésor... L'or n'a aucune importance pour les Amazones et donc..."Il sembla entrevoir une solution à tout ceci, mais se garda de partager la pensée qui le traversa en cet instant. "Nasha ! Je dois voir Nasha ! Si on veut avoir une chance de survie, je dois la voir !"
Mais là encore, Roger refusa de le lâcher, dans les yeux de l'auditoire du jeune marin, il était impossible de dire si oui ou non, ils parvenaient à croire leur camarade, qui quelques heures auparavant, avait ingéré une drogue dont la puissance était impossible à définir.
Will tenta de se débattre, mais une nouvelle pensée calma ses ardeurs, alors qu'il fit un nouveau un lien avec les évènements vu, et ce qu'il avait vécu depuis son arrivée en Lustrie. Et alors il tourna son regard en direction de Flint, et se prépara à poser une question à laquelle il craignait l'horrible réponse.
Au moment de sa capture ici dans les ruines du temple, au moment des retrouvailles avec le bras droit de Achab, plus que de simplement être heureux de retrouver le matelot, celui ci s'était montré terriblement curieux et insistant concernant le bout de carte au trésor autrefois en possession de Fibonacci et aujourd'hui entre les mains de Will... Ce qui pouvait peut être dire...


"Monsieur Flint... Vous... Vous étiez courant ? Est ce que vous saviez pour le capitaine Achab et ... la carte de Fibonacci ?"

Attendant une réponse, ne sachant toujours pas où il était en cet instant, n'y ce qui était arrivé à Nasha, pourtant responsable de son sauvetage auprès de la prêtresse... Sans compter Don Quezzarro qui jusque là s'était laissé accuser par le jeune homme sans détacher un mot...
Quel serait les révélations à venir ?
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 22:38, modifié 1 fois.
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par [MJ] Le Roi maudit »

La rage soudaine du jeune homme prit aux dépourvus les marins mais malgré les privations, ils retinrent sans problème William dans son bond désespéré. Ceux qui n'étaient plus que l'ombre de vivants l'écoutèrent, ils écoutèrent ses vociférations, ses cris, ses paniques, celle de quelqu'un bien trop naïf pour l'aventure sordide dans laquelle il s'était fourré. D'aucuns semblaient affectés par ces révélations. Les autres avaient la mine trop grise pour y déceler quelques pensées.

Don Quezarro s'avança vers lui, grave. Il explique alors, imperturbable :

-Penses tu vraiment que nous ayons chacun pu lever une flotte, une armée, une expédition, sans que nos hommes savent ce qui les attendaient ? C'est le Nouveau Monde petit. Pas une cours de théâtre ou je ne sais quel roman pour petites bourgeoises en manque d'activité.
C'était Hernanjo qui nous unifiait. Il nous a mené au travers de cette jungle. Sur deux vingtaines d'Hommes nous n'étions que quatre à être ressorti de la Jungle. Mais sa mort... Prématurée, il n'y avait alors pas de doute. Aucun d'entre nous ne pourrait arriver à mener les deux autres. Juan Velazquez, ce vieil ivrogne a cru bon de pouvoir trouver l'or avec son quart. Et regardez ce qu'il reste de son expédition. Des crânes sur des piques, des hommes à moitié mort qui regardent le ciel depuis une cage, et un chef introuvable dès lors. Si il n'est pas déjà en train de pourrir au soleil. Et peu après avoir appris qu'il était parti avec ses galions, j'ai pu retrouver où s'était égaré le morceau de Don Hernanjo. Un soulard vétéran de la Guerre du Nord, un Tiléen nommé Fibonacci. Il ne devenait même plus capable de retrouver ses bottes. Qu'auriez vous fait ? Avec son morceau, et celui de Velazquez, nous aurions pu enfin faire main basse sur ce butin. Et par une ironie du sort comme seul Ranald peut se les permettre, l'élément perturbateur s'est retrouvé dans les mains d'Achab. Scellant cette course engagé il y a deux décennies. Trois expéditions se précipitant sur une même cible. C'est ce que j'ai expliqué à tes "frères de la côte" pendant que tu convulsais sur le sol.

Les principaux intéressés opinèrent du chef.

"Monsieur Flint... Vous... Vous étiez courant ? Est ce que vous saviez pour le capitaine Achab et ... la carte de Fibonacci ?"

À la question fatidique, Flint baissa ses yeux ternes. Il secoua la tête doucement avant de dévoiler :

-Je savais qu'il y avait une motivation au delà du simple trésor. Que le Capitaine avait accepté la proposition de Fibonacci bien trop vite pour un simple torchon sur lequel il avait croqué des dessins et des indications. Je savais que le voyage serait dangereux et que...

-Moi je savais pour cette histoire. trancha Roger tout en levant le menton de William vers lui. -Je connais Achab depuis qu'on a ton âge petit. Peut être même avant. Je les ai vu rentrer à quatre depuis la jungle, à moitié fou, les poches pleines de plus d'or que je n'ai jamais vu durant ma pauvre vie de Bordelais jusqu'alors. Sur notre Brigantin que j'avais gardé, ils répétaient sans cesse qu'ils savaient comment recouvrer le reste. Et les années ont passé. On a traversé dix ou vingt fois les océans, on a harangué des navires de toutes les nations, fait face à des choses qui ne peuvent se raconter sur le plancher des vaches, mais cette lubie ne l'a pas quitté. On ne prend pas ses rêves à un pirate William Hecker. Tu le sais bien. Et l'un de ces rêves, qu'Achab était prêt à poursuivre, c'était de retrouver l'Orgueil des Conquistadors.
Il relacha Will avant de s'adosser à nouveau au mur. Le second de la Sirène Ivre compléta :

-Si tous les membres de l'équipage suivent le Capitaine Achab, c'est parce que toutes ces années il nous a mené plus loin et plus longtemps que n'importe quel capitaine. William tu parles sous le coup de l'émotion, la Jungle... Agit sur nous tous. Il faut se serrer les coudes maintenant. Pour survivre.

Les croire ? Répondre ? Les envoyer paître ? Tenter sa chance en dehors de cette pièce et rejoindre Nasha ? Il était déjà prisonnier des Amazones, ce ne serait pas eux qui le retiendraient.
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William Hecker
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par William Hecker »

L'inexpérience et la colère avait eu raison du jeune mousse, autrefois rêveur et plein d'ambition, sa captivité et cette aventure dans la jungle l'avait transformé et épuisé... Où était passé le jeune garçon aimant écouter dans quelques tavernes sordides de Rémas les folles histoires des quelques soulards se prétendant être, à tort ou non, de fières aventuriers ayant arpentés toutes les mers en quête de richesse et de gloire...
Lui qui avait toujours rêvé d'être un pirate, découvrait l'envers du décor de cette vie qu'il avait pourtant tant idolâtré. Au delà des périls et de l'appel de la mer, se cachait la triste réalité pour celui qui empruntait le chemin d'un bandit des mers : Une vie de mensonge, de sang et de duperie.
Car ici dans les jungles de Lustrie, où était donc passé l'or qu'on lui avait promis ? Où était ces fameuses soirées à festoyer entre membres d'équipage en se délectant de bière au goût de pisse d'âne tout en entonnant des chants rendant hommage au Grand Jack. Depuis qu'il avait accosté sur les rivages de la Lustrie, il n'avait trouvé que le désespoir et la douleur, celle que son corps meurtri lui faisait ressentir sans cesse, tout comme celle plus grande encore que lui offrait de son cœur, alors qu'il avait vu mourir bon nombre de fières camarades de la Sirène Ivre ainsi que... Fibonacci... Qu'il repose en paix et que son âme navigue pour l'éternité aux cotés du Grand Jack.

Maitrisé par Roger, le regard froid et plein de dégoût envers Don Quezarro, l'ami du capitaine Achab ne manqua pas de cracher à la figure du mousse dont la naïveté prêtait à sourire, que hommes et femmes embrassant la carrière de pirate mettaient avant tout leur vie en jeu après chaque nouveau voyage en direction de terres plus hostiles les unes que les autres.
Ici, ils étaient tous dans la cour des grands, pouvant mourir d'un simple battement de cil alors que des dangers comme la maladie, la famine ou encore le coup d'une lame en plein cœur pour ne citer que ceux ci, pesaient sur leurs épaules, prix à payer pour vivre une vie sans pareil... Une vie d'homme libre.
Détaillant son histoire, ajoutant quelques détails que Will n'avait pu discerner dans la vision qui lui avait été offerte du passé de Achab, Don Quezarro expliqua que les survivants de la première expédition deux décennies auparavant, avaient tout misé dans cette ultime traversée, en quête d'un trésor qu'ils avaient pu voir de leur propre yeux, et que les années n'avaient su les libérer de l’appétit que pareils richesses avaient su faire naître en eux. Était ce cela que l'on pouvait surnommer vulgairement ? L'orgueil des pirates ? Les rêves de quelques fous emmenant des malheureux et des paumés leur servant d'équipage, en quête d'une fortune que jamais ils n'avaient eux pu voir.
Au final, Will n'était il pas aussi l'un de ces idiots ? Buvant les paroles de quelques briscards, leur ayant promis mont et merveilles sans même se douter des nombreux sacrifices que l'acquisition de pareil gloire devaient nécessiter. Au final, le jeune Hecker l'avait peut être toujours su, cette part obscurs que sa nouvelle vie saurait lui faire découvrir, il n'avait tout simplement jamais voulu y croire, trop longtemps bercé par des histoires, joliment écrites pour exciter la vie monotone de quelques bourgeoises en quête du grand frisson.

Ainsi le destin avait parlé, réunissant dans cette île Quezarro, Velazquez et Achab, comme ils l'avaient été vingt ans auparavant, sous le commandement de Hernanjo, seul homme à avoir su les unifier...
Face aux interrogations du jeune marin, Flint expliqua ne pas connaître tous les détails de l'histoire qui avait mené la Sirène Ivre jusqu'à ces rivages, mais bon bras droit qu'il était, et connaissant bien Achab, jamais son capitaine n'aurait accepté de suivre un ivrogne rencontré à Sartosa avec un bout de carte, si derrière celui ci n'avait pas une motivation capable de l'amener avec son équipage jusqu'au bout du monde.
Quand à Roger... Vieux marin ayant côtoyé Achab depuis toujours, il expliqua avoir été au courant depuis le début de toute cette affaire, défendant son capitaine et ami dans ces choix alors qu'il rappela à raison à Will, que nul ni personne ne pouvait ôter les rêves d'un homme ayant baroudé sur toutes les mers ces dernières années. Le Capitaine Achab avait sûrement dû voir dans cette chasse au trésor, l'ultime aventure que n'importe quel pirate aurait aimé vivre, qu'importe qu'elle soit ou non la dernière.
Ainsi, Flint et Achab, fidèles camarades qu'ils étaient, croyaient ici encore en leur capitaine qui depuis qu'ils le connaissaient, avait su les mener à travers vent et marée, et ce pour finalement les ramener toujours à bon port. Or donc, si la situation présente était des plus précaire, nul doute qu'à nouveau, ils sauraient sans sortir... ensemble.

Silencieux, ne cherchant plus à se débattre alors que Roger relâcha son étreinte, le jeune mousse rampa à terre pour finalement se relever, tandis qu'il garda une expression dure et le visage fermé, malgré ce qu'il venait d'entendre. Pouvait on lui reprocher pareil comportement alors qu'il était arrivé seulement quelques mois auparavant dans l'équipage, et qu'il ne connaissait de fait, rien à Achab omis ce qu'il avait vu dans son délire hallucinatoire ? Sous le coup de l'émotion et de la fatigue, voici ce qu'il offrit comme réponse à ses compagnons d'infortunes :


"Survivre monsieur Flint ? Survivre ?! Y a t'il seulement une chance pour nous de nous en sortir ? Regardez nous ! Épuisés et affamés, entourés de guerrières sanguinaires au milieu d'une jungle hostile. Qu'attendez vous ? La venue d'Achab ? Avant de mourir Fibonacci m'a compté la situation de notre capitaine et des survivants qui étaient avec lui, et celle ci n'était pas mieux que la notre. Enfermés et encerclés dans un fort en ruine alors que les chasseuses de la jungle les attendaient, comme le fait un chat pour des rats...
Même en rejoignant la côte et le navire, reste il seulement assez de survivant pour diriger notre bateau ? Et nos ressources alors ? Nos blessés ? Nos malades et ..."


Il se coupa, serrant ses poings alors qu'il se laissa envahir par le désespoir, n'ayant plus la patience et la force de trouver une porte de sortie à sa captivité, après toutes les épreuves traversées. Ce fut alors vers Don Quezarro qu'il cracha son ultime venin :

"Voyez l'ironie du destin que vous aimez nommer alors qu'il vous a réuni avec vos anciens camarades ici dans cette jungle. Vous étiez alors quatre, incapable de ramener le trésor que vous aviez su découvrir... Et aujourd'hui..." Il posa son regard sur chaque protagoniste présent. "C'est à nouveau quatre que nous sommes... Belle réussite pour votre retour dans ces ruines. Je pourrais presque en rire."

Il tourna le dos à ses compagnons, le pas peu sûre car encore drogui à cause des produits ingérés par la prêtresse Amazone et dit juste avant de disparaître :

"Quand vous aurez un plan, je tâcherai d'aider, en attendant pour votre maudit trésor... Je passe mon tour."

Et il disparu, à nouveau en quête de Nasha.
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 22:40, modifié 1 fois.
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par [MJ] Le Roi maudit »

-Dans un monde sans or, nous aurions pu être des héros.
Ainsi était-il parti. Quittant les vicissitudes des boucaniers, des aventuriers et des conquistadors pour embrasser la pax amazonia, le jeune Will sortit de la pièce. Il réalisa alors que le couloir était une sorte de dépendance du temple, mais point de prêtresses envoutantes, de songes intrigants ou de scènes surréalistes, juste de vieilles pierres et la lumière salutaire de la sortie. Oh soleil tant oublié. Le bleu du ciel, le vert de la canopée, le brun des troncs. On en apprécierait presque les hurlements des animaux de la jungle au delà des murs du temple.
Toujours affaibli, l'esprit en ébullition, le mousse devenait alors comme ces pauvres hères cuites par le soleil et la torpeur. Pourquoi ? Pourquoi ? Est ce que toute cette horreur en avait valu le coup ?
Il avait découvert la camaraderie en mer, la rudesse aussi, comment manier le sabre auprès d'une femme, comment manier son sabre auprès d'une autre. Il avait découvert les légendes de marins révérés comme des Dieux, mais aussi que la plupart des malheureux s'engageant en mer ne mourrait pas une hache d'abordage en main et un pistolet dans l'autre, mais plutôt dans le dénuement et la moiteur des tropiques.
Comme les deux faces d'une pièce de huit, la vie de pirate comportait autant de misère et d'horreur que de joie et de gloire. Il était seulement tombé sur le mauvais côté.

Dans la cour bien trop grande, bien trop familière déjà, il avança, claudiquant petit pirate. Et une fois encore, ce fut elle qui le repéra le premier.
Masque de bronze excepté, elle arborait désormais la même tenue que les gardiennes silencieuses des lieux. Le métal et le cuir couvrait ses tissus tandis que ses petits trophées posaient encore leurs orbites vides sur le jeune Hecker.

"Ouil ?" Elle l'approcha avec douceur, regardant le jeune homme yeux dans les yeux. Une gifle vola. Elle l'invectiva pour avoir risqué sa peau dans le temple. Pas besoin de maitriser la langue des Anciens pour savoir qu'elle avait été morte d'inquiétude. Et puis les questions vinrent du pirate. Maladroitement mais il voulait savoir. Pourquoi le temple ? Pourquoi les Amazones tenaient tant à ce lieu ? Pourquoi la jeune guerrière avait-elle dû venir ? Comment l'avait-elle sauvé ?

À ces interrogations, elle s'adonna à répondre au plus simple. Elle venait ici accomplir la finalisation d'un rite. Le passage. C'était le mot choisi. Le passage. De l'enfance à l'âge adulte ? Du statut de guerrière à quelque chose de plus haut ? Un passage. Et le temple revêtait pour tous le plus sacré des caractères. Elle le compara à ce qui faisait tant saliver les milliers d'hommes qui s'étaient aventurés dans cette jungle, le seul dieu que leur attribuaient les amazones : L'Or. Le temple était leur Or. Leur Orgueil.

Pour ce qui était de sa survie. Elle répondit simplement. Un gage. Un gage de confiance. Et en parlant de confiance, elle s'assit à ses côtés. Au soleil, sous les chants de quelques oiseaux tropicaux au plumage chatoyant. S'oublier un instant. Se laisser flâner. Car les épreuves recommenceraient vite. Très vite. Trop vite. Nasha finit par lever deux doigts à Will : Deux jours. Le passage serait dans deux jours.
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par William Hecker »

Toujours sous le coup de l'émotion, il quitta donc ses compagnons pour se jeter à corps perdu à travers un long couloir de pierre, sorte de dépendance au temple, où l'atmosphère qui y siégeait était bien moins pesante et oppressante que celle qu'il avait connu lorsqu'il avait foulé pour la première fois, les pierres froides du temple de Sotek. Toujours nauséeux et épuisé suite à sa rencontre avec la grande prêtresse, ici dans ces murs qui avait su veiller sur lui durant sa convalescence, nul vision étrange où femme guerrière nu baignant dans une rivière de sang. Pour seul compagnon, le bruit du vent s’engouffrant entre les rainures des pierres de l'édifice, pour seul lumière, les torches jonchant son itinéraire jusqu'à finalement l'amener à l'extérieur, l'air pur de la jungle s'engouffrant dans ses narines, tandis qu'il se sentait revivre après les terribles épreuves qu'il avait traversé dans les profondeurs du temple des Amazones.

Libre de cette prison, une autre tout autant dangereuse, s'affichait à nouveau devant ses yeux : La jungle... Ainsi aucune raison d'être heureux d'avoir pu quitter en vie le temple alors que sa condition était elle resté inchangé : Un jeune marin, naïf et aux rêves brisés, piégé dans un territoire hostile et sous la bonne garde des terrifiantes sœurs guerrières.
Ayant perdu foi en ses propres compagnons, obligés de baisser les yeux devant ses sinistres geôlières, il se retrouva donc, à la manière des autres prisonniers stockés comme du bétail dans ces ruines, à vadrouiller sans but, le visage fermé et le regard perdu dans le vide. Ainsi le sinistre poison avait commencé à faire son effet : Celui du désespoir...
Lui qui avait tout quitté pour vivre une vie d'aventure et de richesse, menait désormais celle d'un chien abandonné des Dieux. Il avait tout quitté, laissé celle qu'il aimait derrière lui, à savoir Sophia tout en lui promettant qu'un jour il saurait lui revenir, à la tête d'un navire légendaire avec sous ses ordres des pirates que le monde saurait craindre et... Des rêves... Il avait simplement promis des rêves... La jeune femme le lui avait toujours dit, riant des histoires provenant de l'imagination débordante dont il savait faire preuve. Mais ici... Tout ce qui se trouvait autour de lui, était le monde réel ! La mort pointant sous chaque pierre, attendant au détour de chaque chemin... Nul or ou gloire, simplement la boue et le désespoir !

C'est alors qu'elle arriva... Déesse de la jungle à la chevelure blanche, arborant le même attirail que ces sœurs chargées de surveiller et protéger le temple. Les crânes macabres composant sa tenue dévisageant le jeune marin, n'aurait il pas été étonné d'en voir un bouger la mâchoire pour lui parler.
La jeune femme s'approcha docilement de lui, le regard d'ordinaire froid de la fille de la jungle ne pouvant pleinement masqué l'inquiétude qu'elle avait à l'égard de son jeune amant, dont la mine à l'instant T était des plus affreuse. Ainsi cette inquiétude laissa alors place à la colère, elle même caractérisé par une gifle qui ne manqua pas de projeter au sol de peu le jeune mousse. Pour autant, nul résistance ou complainte de sa part, sans aucun doute pensait il l'avoir bien mérité en cherchant à trouver Nasha dans un temple vu comme étant sacré pour les Amazones. Un lieu peu sûre pour un homme à la condition d'esclave.

Ainsi, les deux êtres s'étaient retrouvés, partageant un moment de complicité alors que le soleil dépassait petit à petit la cime des arbres composant la jungle, offrant un magnifique levée de soleil aux deux amoureux que les Dieux s'étaient amusés à rassembler dans cette sinistre épopée engagé par le jeune marin au moment où il avait foulé le pont de la Sirène Ivre.
Sans réel conviction, trop épuisé par les récents évènements et comme ayant commencé à perdre toute envie de résister aux épreuves que la vie cherchaient à lui infliger. Il questionna la guerrière sur le temple et la signification qu'il avait pour les Amazones : Site sacré, il servait avant tout à rendre hommage au Dieu qu'elles vénéraient tous : Sotek. Drôle de comparaison, Nasha fit même le rapprochement entre ce temple et l'Or que les hommes venant de la mer cherchaient ardemment à acquérir. Pour les femmes guerrières, l'Or n'était autre que la seul divinité que les hommes aimaient à vénérer... Il y avait une certaine ironie dans pareil propos mais... Will pouvait il les blâmer de croire ceci ? L'histoire du capitaine Achab avait suffit à le convaincre, que l'or était la priorité des pirates, aussi courageux et valeureux qu'ils pouvaient l'être.
C'est alors qu'elle expliqua pourquoi les Amazones se rassemblaient ici : D'ici peu, un rite aurait lieu, dont la signification échappait pleinement au jeune Will, mais dont l'importance semblait essentiel tant le regard de Nasha brillait à son énonciation. Vocabulaire trop peu fourni et barrière de la langue oblige, Will ne put en apprendre plus que ce qu'il parvint à comprendre des propos de la sauvage à la chevelure blanche.

Pour autant, malgré les nombreux devoirs qu'elle semblait avoir envers son peuple, la jeune femme toujours très attaché au jeune homme, n'avait pas abandonné l'idée de le faire survivre à la rudesse de sa captivité. Si il aurait pu se réjouir de pareil dévouement de la part de la seule personne en qui il avait encore confiance, voici ce qu'il dit dans sa langue :


"Ils vous traitent de sauvage... Mais vous êtes sans doute plus humain que ceux dont l'esprit à été perverti par l'Or. Malgré ce que tu es... Tu as toujours été bonne avec moi. Cherchant à m'aider alors que rien ne t'y obligeait. La seule rencontre ayant eu de l'importance dans cette foutu jungle."
Il leva sa main, et l'apposa contre la joue de la guerrière, la laissant lentement glisser, dans une caresse attentionné.
"Tu as déjà pris bien trop de risque pour moi... Tu m'as déjà offert ma chance, et j'ai refusé de la saisir alors..."

Attaché à la jeune femme, et se refusant à la voir prendre gratuitement des risques pour lui, il s'exprima dès lors dans sa langue.

"Nasha, pas prendre risque... pour Will... Will aimer Nasha... mais Will ennemi des Amazones. Will comme tout... hommes de la mer... Orgueilleux et... attiré par l'Or..."
Triste définition qu'il avait de lui même mais plus proche qu'on pouvait le penser de la vérité alors qu'il avait foulé la mer en quête de richesse et de gloire sous les ordres d'un équipage au final partageant des valeurs communes avec les conquistadors : Les Amazones n'étant vu ici que comme des obstacles pour les fous qu'ils étaient en quête de trésors et de gloire éternel ! Qu'importe le sang qu'il faudrait faire couler, tant que derrière une mer de richesse saurait les attendre.

"Deux jours... Mais Nasha promettre... Si Will en danger... Nasha pas prendre risque... Promesse ?"

Dans les mots du jeune homme on pouvait sentir la crainte qu'il ressentait à l'idée de voir périr Nasha pour lui suite à une action inconsidéré. Car si dans son village, Nasha en temps que fille de la matriarche, y était la plus haute autorité... Ici dans ce temple, de sombres puissances comme la grande prêtresse était à l’œuvre... et Will après sa rencontre avec cette femme, savait qu'il fallait la redouter plus que n'importe qui ici...
Deux jours à patienter... Et ainsi Will saurait être le témoin du fameux rite auquel les Amazones sauraient se livrer.
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 22:43, modifié 1 fois.
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par [MJ] Le Roi maudit »

La jeune femme n'était pas triste, pas en colère, pas enragée, pas même sauvage ni farouche. Nasha était déçue. Tous ceux qui atteignaient la jungle depuis la Flak étaient donc assoiffés par le Dieu Or ? Semblait-il que oui.
Elle fit cependant la promesse à Will de ne pas se mettre en danger pour lui. Peut être avec un ton bien trop décidé pour ne pas le blesser un petit peu. Il ne restait plus que l'attente. Deux jours et tout serait fini. Enfin. Peut-être ? Après tout il était seul désormais. Ni amazones ni boucaniers. Orphelin.

Il ne restait plus qu'à oublier sa peine avec le fardeau de la servitude. Gratter le sol, accroupi, déterrer les tubercules rêches de la terre noire et gluante. Du lever du soleil à sa chute au delà des cimes. La chaleur écrasante, l'humidité. Mais au moins personne ne venait le déranger. Seul avec ses soucis, dormant à même le sol des huttes avec toutes ces âmes infortunées. Impériaux, Estaliens, Norses, ici on était tous égaux. Une fois l'ambition et l'espoir évaporés, on devenait paisible. Passible. Une bête de somme et de labour. On ne parlait pas trop. Après tout pourquoi ? Remonter les souvenirs de l'ancienne vie était trop douloureux. Et rien ne changeait ici. On espérait juste ne pas disparaitre dans le temple, nouvelle victime des Dieux de la Jungle.

Au second matin, le jeune mousse pu voir Flint et l'un des marins rescapés de l'équipage discutant au pied d'une statue aux traits effacées par le temps et la mousse. Avaient-ils un plan ? Une poignée d'hommes face à tout l'or du monde. Face aux Amazones. Qui n'avaient rien demandé sinon qu'on les laisse à l'abri des changements du monde dans leur recoin de jungle. L'Histoire était en marche disaient les philosophes de Tilée. L'age de l'exploration. L'âge d'or des explorateurs, des aventuriers et des colons. Et l'âge d'or des pirates. Ce nouveau monde... Il lui avait laissé le même gout amer en bouche que les racines pilées qu'ils mangeaient dans la paume de leurs mains sales. Pourtant Sartosa et ses galions l'avaient impressionné. L'océan et sa rudesse l'avaient forgé. Mais la jungle l'avait détruit. Détruit sa confiance envers les Hommes Libres comme ceux qui s'agenouillaient devant une couronne.
Les Amazones au moins étaient sincère dans leur brutalité. Ultime sursaut de résistance à la conquête de leur monde. Leur monde de jungle et de temples de pierres.
Où que le menait ses réflexions, il restait au même endroit. Dans ce temple. À fixer le ciel et la cime sinistre de l'édifice. Ses visions. Après tout il y avait vu mille vies possibles, mille morts inéluctables. C'était à lui, à William Hecker de décider lesquelles se réaliseraient.
Deux jours s'étaient égrenés. Et comme les chiens bien dressés, ils se rassemblèrent au son des tambours au crépuscule. Il flottait dans l'air une ambiance électrique. Sur les abords, les guerrières s'étaient alignées, entourant la masse informe et crétine des esclaves. Les percussions et les chœurs s'élevèrent vers les cieux. Des braséros dégageaient le lourd parfum du bois de senteur et des herbes étranges récoltées par de savantes apothicaires. Sur les marches de pierre, les sentinelles au masque de pierre posaient leurs orbites noires sur la foule en contrebas. Et d'un geste de lance, elles firent comprendre qu'il était temps de s'agenouiller.
Et personne n'était assez fou pour contredire les ordres tacites des gardiennes du temple.
Une silhouette avança depuis les tréfonds du lieu tant redouté. Osseuse démone aux rites occultes, prêtresse des dieux ophidiens. La mère immortelle.

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D'autres suivirent. On avait peint leurs corps nues avec les ocres et les pigments de la jungle. Blanchies comme si elles étaient couvertes de chaux, des motifs ésotériques appliqués avec du rocou des chevilles aux épaules. Et du khôl noir sur le front, le nez et les yeux. Celles qui passeraient le baptême. Elles étaient trois. Les Filles des Dieux. Nasha était là-haut. Puis la prêtresse se mit à psalmodier.
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William Hecker
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Re: [William Hecker] L'Or et l'Orgueil des Conquistadors

Message par William Hecker »

Deux jours s'écoulèrent suite à sa dernière discussion avec Nasha, des journées rythmées par le travail alors qu'il s'était adonné à exécuter bien docilement les différentes tâches que venait à lui confier les Amazones. Désormais pleinement dans la soumission depuis son altercation avec Flint et Roger, le jeune homme vadrouillait à travers les ruines antiques du temple comme une âme égarée, ployant le genou pour ratisser de ses mains ensanglanter la terre, pour mieux se relever ensuite tout en emportant dans son mouvement les roches qu'on lui demandait de déplacer d'un point à un autre, son dos et ses muscles le faisant souffrir toujours plus encore après chaque nouvel aller retour ordonné par les sœurs guerrières.
Du reste des esclaves, il ne chercha à en connaître aucun, après tout pourquoi perdre son temps à se faire d'autres connaissances dans cette jungle où, si la fièvre et la fatigue ne finissaient pas par vous tuer, la fureur des Amazones saurait s'en charger. Au mieux durant les cours moments où les femmes guerrières détournaient les yeux de sa personne, il lui arrivait de parcourir les ruines du temple à la recherche de dessins et autres textes anciens, jonchant ici et là les ruines servant de capital aux fureurs de la jungle.
Parfois certains morceaux de textes étaient compréhensibles, car ayant été rédigés dans la langue des Amazones, au mieux arrivait il à assembler quelques mots pour savoir le thème du sujet que la gravure cherchait à aborder, d'autres fois, s'était dans une langue plus ancienne et inconnu que les gravures étaient inscrite, mélange de plusieurs dialectes si anciens que peut être, plus personne ne serait en mesure de les déchiffrer un jour.
Ainsi s'était il trouver une passion dans le malheur de sa captivité : Continuer d'apprendre à en savoir plus sur ce peuple qu'était les Amazones, ironique pour un prisonnier devant se plier aux rudes exigences de ces geôlières, dont il devrait logiquement maudire l'existence et pourtant... d'une certaine manière, il admirait ce peuple de femme qui vivant au bout du monde et au milieu de nul part, avait été en mesure de structurer un certain schéma de société, où la loi du plus fort semblait dominer.
Était il terrifié par leurs rites et leur adoration d'un Dieu dont les mains étaient recouvertes de sang ? Oui... mais pour autant, qui était il pour juger la cruauté de ces femmes qui en réalité ne faisaient que défendre la jungle qui les avait vu naître, contre milles envahisseurs venu pour l'Or qu'elles gardaient farouchement. Au final, leur mode de vie était il plus barbare que celui du monde de Will ? Ou l'individualisme primait, chacun voulant s'enrichir et posséder toujours plus, quitte à venir s'emparer des biens de son voisin ? A terme, l'Empire et le Vieux monde en général avait été fondé sur le sang de nombre d'innocents, tant de mort, que même les Amazones ne pourraient égaler le record de ces hommes dit "plus civilisés".
Et enfin, la chose la plus admirable qu'elles possédaient, n'était autre que la loyauté totale dont elles savaient faire preuve, agissant non pas pour leur propre objectif, mais pour un bien commun, un grand tout qu'elles seules pouvaient entrevoir, malgré la complexité du monde qui les entourait...
Dans cette jungle... Les Amazones s'étaient isolés de tout... si bien qu'elles avaient créer leur monde à elle... et Will les envia pour ça.

La nuit, lorsque le marin parvenait à trouver le sommeil au milieu de la moiteur de la nuit et des moustiques, il se mettait à rêver, se replongeant dans la vision qu'il avait vécu dans le temple, se retrouvant à nouveau en compagnie de Velazquez, Quezarro et Salvadore, Achab manquant à l'appel car Will ayant prit sa place, jeune capitaine en quête de richesse et de gloire et confronté lui aussi aux choix de ces hommes ayant plongé au milieu de la jungle des années en arrière, les yeux emplit de rêve et d'orgueil alors qu'ils étaient parvenu à poser les yeux sur le fabuleux trésor qui durant des décennies avait causé bien des convoitises parmi les pirates foulant les océans du globe.
Toujours ce rêve, toujours le même choix, lui aussi écoutant la volonté de Salvadore alors qu'il acceptait aussi à chaque fois le morceau de carte qui les liaient à tout jamais. Pourquoi repenser à tout cela ? L'esprit du jeune mousse cherchait il à se résoudre à croire, que le choix de Achab avait été le bon ? Que parfois pour accomplir le rêve d'une vie, il fallait être prêt à sacrifier ceux qui comptaient sur nous ? En d'autres termes que la fin justifiait les moyens ?...
Si Will parvenait à s'en tirer, si il devenait le pirate de légende qu'il s'était vu à mainte reprise imaginer devenir, serait il lui aussi confronté à sacrifier les siens pour une cause ayant animé l’entièreté de sa vie ? Le temps et l'expérience saurait peut être lui offrir sa réponse... Tout du moins si il parvenait à s'échapper du monstre qu'était la jungle de Lustrie.




******





Ce fut donc au début du troisième jour que, comme Nasha le lui avait annoncé, que les choses bougèrent au sein du temple, une tension parcourant l'air, alors que les Amazones étaient plus désagréables que d'ordinaire. Du manche de leur lance, elles sévissaient avec violence à l'encontre du moindre esclave ne se déplaçant pas assez rapidement alors qu'elles cherchèrent à rassembler en un point leur précieux bétail.
Face au temple et à l'immensité de l'escalier servant à en rejoindre la cime, les hommes furent donc confinés et entourés par les guerrières qui formèrent un cercle pour les contenir. Des tambours raisonnèrent, leur son terrifiant se projetant à l'infini sur les roches du temple, la jungle elle même semblant tremblé devant l'appel à se rassembler des sœurs guerrières.
Au milieu de la masse humaine, Will ne pouvait que contempler avec admiration et crainte le cérémonial qui lentement se mettait en place, lui rappelant étrangement la sombre nuit qui avait vu Nasha triompher de sa sœur pour prendre la place de matriarche qui lui était dû dans son village. Tout cela avant de savourer l'un des fruits de sa victoire, à savoir le jeune Hecker, souvenir des prémisses du début de sa relation avec la sauvage à la chevelure blanche.

En tout circonstance, les Amazones restaient effrayantes, et Will ne pouvait que leur accorder le goût prononcé qu'elles avaient du spectacle quand il s'agissait d'honorer leur Dieu à travers les différents rites et étapes jonchant leur vie d'Amazone.
Ainsi après de longues minutes de tumulte, le silence redevint roi, les Amazones vociférant dans leur langue aux esclaves l'ordre de ployer le genou, nul n'osant les défier ici alors qu'arriva celle que tous semblait vénérer dans l'enfer vert : la Grand prêtresse...
Levant discrètement le regard, Will cru de loin reconnaître la femme qui avait su le droguer au cœur des ténèbres du temple, mais était ce bien elle ? Quoiqu'il en soit, il émanait de la femme qui venait de sortir de la bouche du temple, un certain mysticisme terrifiant faisant même jusqu'à s'iriser les poils du pirate de la Sirène Ivre.
Derrière cette déesse humaine, se dessinèrent trois silhouettes entièrement nues et pourtant habillés d'étranges peintures et autres symboles bizarres que Will n'avait encore jamais aperçu. Nasha était l'une d'elle, sa chevelure à la couleur si caractéristique ne pouvant la dissimuler au regard du jeune homme.

Que signifiait tout ceci ? Pourquoi Nasha semblait penser que tout saurait s'arranger pour lui aujourd'hui alors qu'il était entouré de dizaine de guerrières prête à tuer le moindre fou osant bafouer le respect qui devait être normalement dû à la simple présence de la grande prêtresse ? Qu'était le but de la cérémonie à laquelle il allait devoir assister ?
Quoiqu'il en soit une chose était certaine... Tout ceci n'augurait rien de bon...
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 22:44, modifié 1 fois.
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William Hecker, Voie du Forban
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