[Gormil] [Karak Azul] La voie est close...

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Les Montagnes sont depuis l'aube des temps le domaine des Nains : c'est là, parmi les pics colossaux et les précipices vertigineux, qu'ils bâtirent jadis d'immenses forteresses souterraines.

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Gormil Thorakfind
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[Gormil] [Karak Azul] La voie est close...

Message par Gormil Thorakfind »

Il s’était retiré dans sa forge pour pouvoir enfin se consacrer seul à son art. Tout d’abord il traça à la craie sur le tableau le schéma de la couverture du livre. Il fallait qu’elle soit parfaite pour que les notes du relativement jeune apprenti maître des runes puissent lui survivre. Leur art était rare et il était absolument hors de question qu’il puisse laisser le résultat de ses futures recherches retourner au néant, alors même qu’il n’était pas certain de vivre aussi longtemps que le seigneur Tête-en-Fer. Il lui faudrait assembler neuf pièces d’acier ainsi que quelques charnières avant de poser la serrure. La partie la plus simple serait la tranche, apte à recevoir la rune de pierre qui conférera à l’ensemble un niveau de dureté encore plus inviolable que les plaques d’acier d’un demi-pouce le composant. C’est aussi sur cette même tranche que seront fixées les charnières qui articuleront le recto et le verso, pourvus de trois bande de métal, légèrement décalées pour permettre une fermeture parfaitement hermétique, gardant ainsi les précieux manuscrits des flammes et des eaux.

Les plans et les cotes étant désormais préparés, Gormil commença à faire chauffer sa forge. Il alluma tout d’abord quelques brindilles de bois à l’aide de pierres à feu qu’il plaça, une fois enflammées, dans de petits monticules de charbon. Une fois que les braises eurent naquis, il les dispersa au sein du foyer à l’aide d’un tison pour que tout le combustible s’enflamme. Alors il se saisit du puissant soufflet qu’il actionna lentement pour attiser le feu sans le souffler. Laissant un peu de temps s’écouler pour que les flammes redeviennent braises, le boiteux sortit quelques plaques d’acier, plus que nécessaire car l’art de la forge implique toujours de sacrifier un peu de masse lorsque le métal prend corps sous les coups attentionnés du forgeron. Plus dans un souci de forger une œuvre plutôt que par réelle utilité, il se saisit aussi d’une petite plaquette de cuivre, à peine une once du métal orangé. Une fois ses outils apprêtés, il éteignit toutes les torches de la forge, ne laissant que cette dernière comme source de lumière. Le forgeron allait pouvoir officier.

Gormil mit ses gants, rentra sa barbe dans son solide tablier de cuir et se saisit de ses pinces. Il s’en servit pour prendre la première plaque de d’acier qu’il plaça ensuite dans la forge. Lorsqu’il la ressortit, elle était d’un beau et tendre rouge cerise, qu’il plaça séant sur l’enclume. Il fit tinter son marteau sur cette dernière et, satisfait de la note claire et franche qui s’en échappait, il l’abattit sur l’acier rougeoyant avec un rythme rapide et régulier. En effet, il n’était nul de besoin de frapper le métal comme un grobi drogué au champignon en train de glorifier Gork, ou Mork, pour plier l’acier, au contraire des coups d’une relativement faible puissance permettaient un travail plus homogène et plus étalé sur la durée. À chaque fois que la lueur du métal faiblissait, il replaçait la plaque de plus en plus déformée dans les flammes qui ne faiblissaient jamais, grâce à l’air apporté par le soufflet que le forgerune actionnait sans faiblir à l’aide de son pied gauche. La tranche commençait à prendre la forme désirée et une fois celle-ci atteinte il maintint la pièce au chaud, sans pour autant la porter au rouge, le temps de forger les autres. Une fois que toutes furent achevées, malgré , Gormil les porta à blanc pour les souder entre elles et, se préparant mentalement à la vague de chaleur, il plongea l’ensemble dans un bain d’huile. La trempe généra bien sûr un souffle de chaleur des plus impressionnants qui roussit les sourcils de notre bon forgeron.

Le couvre-livre était théoriquement terminé, fonctionnel mais austère. Cela ne pouvait naturellement pas satisfaire un artisan tel que Gormil. C’est pourquoi il empoigna de nouveau son marteau et un burin dans une main avant de dessiner à la craie les différents motifs souhaités sur l’objet. Il avait choisi des lignes et des spiralés en carré, une série de motifs sobres et peu chargés. Avec ses outils, il commença à creuser les motifs par petits coups réguliers, avant d’y enfoncer un fil de cuivre d’abord en partant du centre vers les extrémités avant de ne le limer que très légèrement, afin d’égaliser la hauteur du fil par rapport à l’acier. Enfin, il polit l’ensemble avec amour pour obtenir un rendu lisse et brillant. Après près de treize heures d’intenses travail, le couvre-livre était terminé. Le vrai travail allait pouvoir commencer.

Il fallut à Gormil une journée complète pour graver la rune et il était déterminé à enchaîner les six jours nécessaire à l’activation de la rune. Son arrogance lui coûta puisqu’au cinquième jour, la fatigue l’emporta et son marteau ripât sur la tranche, heureusement sans abîmer l’objet, ou pire la rune, mais cela suffit à briser le rythme du chant et le rituel. Gormil frappa du poing son enclume et s’accorda une rasade de bière brune. Il ne pouvait pas se permettre de perdre de temps, sous peine de détruire définitivement la rune, alors il reprit de la pierre de sa forge, persuadé que la proximité de la pierre avec le runeur permettrait d’en renforcer les effets, et recommença le processus. Pendant six longs, très longs jours, il frappait et chantait, il abattait et scandait, ne faisant qu’un avec le métal, accomplissant un rituel plusieurs fois séculaire.

L’heure de vérité était venue. Il leva son marteau une dernière fois et l’abattit avec toute la force dont il était capable, faisant voler les restes oxydés du métal perdu durant le processus de forgeage, mais l’objet n’avait rien, pas même une égratignure. En temps normal, la couverture aurait due être brisée, broyée par la violence du coup, or elle n’avait rien. La rune était active. Gormil loua la sagesse de Grungni et posa une pièce d’argent, le métal du dieu, sur son autel personnel, puis il s’effondra au sol en ronflant bruyamment...
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Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Gormil Thorakfind
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Message par Gormil Thorakfind »

La forge trembla pendant plusieurs heures, non pas que le maître des runes soit encore à l’ouvrage, simplement que le nain avait un coffre pour le moins, impressionnant. Mais il fallait se rendre à l’évidence, le plus si jeune apprenti avait bien besoin de se reposer un peu, douze jours sans sommeil, cela faisait beaucoup, même pour un nain aussi endurant que lui. De fait, il se réveilla le lendemain, toujours adossé à sa belle forge, le bras passé autour de sa solide enclume, aussi plate qu’une elfe, mais tellement plus fiable. Grognant et grommelant, Gormil se leva et lissa sa barbe drue qui s’était légèrement emmêlée durant sa longue sieste avant de s’étirer longuement, craquant encore plus que le Mont du Tonnerre. Il se dirigea d’un pas pesant vers son échoppe pour y constater la venue ou plutôt le passage d’un messager, le dawi ayant laissé une plaquette de bronze sur sa table. Une commande donc, une hache qui plus est et pas de la pacotille d’umgi, du vrai matériel de nain, sans doute un jeune noble avide de faire ses preuves, mais encore trop jeune pour que ses parents lui accordent le privilège d’une rune. Bah, il commencerait dans l’après midi, ou plutôt le lendemain matin étant donnée l’heure.

Pour l’heure, il se faisait soif. Heureusement pour l’apprenti maître des runes, les forteresses naines ne dormaient jamais, les équipes de jours croisant celles de nuit, si tant est que cette distinction ait le moindre sens, à plusieurs centaines de mètres sous la surface du monde. Il lui fut donc aisé de trouver une taverne libre. « Le tonnelet boisé », une enseigne chaleureuse, des chants rauques s’élevant d’un intérieur qui de dehors semblait fort chaleureux. Il entra séance tenante dans ce lieu sacré pour son peuple, côtoyant mineurs et forgerons de basse extraction, ainsi que quelques brise-fers qui n’étaient pas de service. À la frontière des mines, on ne voyait que peu de marchands ou de marteliers, ces derniers vivants bien plus dans la gloire que ceux habitant au plus profond de l’Ankor, et pourtant. Et pourtant Gormil, qui était issu de ces classes les plus défavorisé savait que c’était ceux-là qui maintenaient les forteresses à flots, eux et les clans de bergers et de fermiers. Après tout, l’adage ne dit-il point que plus que le roi, c’est le cultivateur que craint le maître brasseur. Comment faire couler la bière sans céréales? Et comment faire couler l’acier sans le moindre minerai? Tout à ses réflexions Thorakfind commanda un tonnelet d’une belle et douce bière ambrée, toute en rondeur et en légèreté, afin d’étudier au mieux ce qui lui avait été commandé. Oui, il voyait facilement la forme de la hache en elle même, le souci venait plutôt du nombre de décorations demandé. Finissant son doux breuvage, il s’en alla voir les fondeurs.

Dans ce quartier, le bruit et la chaleur était constant, variant sans cesse, mais ne cessant jamais. Même si les plus aisés n’y passaient que rarement, il y était courant d’y croiser quelques forgerunes car ils étaient nombreux à Karak Azul et avec leurs ateliers et la taverne, les fonderies du roi Kazador étaient l’un de leurs lieux favoris. À Damas Barbe-Drue, solide fondeur, issu d’un clan de fondeurs sur près de quarante-deux générations, il acheta trois lingots d’acier de deux livres pour quatre couronnes d’or, gravées du symbole de Grungni et du roi, et demie puis un lingot de même masse mais de bronze pour six pièces d’argents et trois sous de cuivres. Les pièces changèrent de main et l’accord fut scellé par une solide poigne et une choppe de bière. De retour chez lui, Gormil se mit à l’ouvrage, frappant le métal contre le métal, tordant dans les flammes les lingots d’aciers pour leur donner petit à petit la forme voulue, une hache parfaitement équilibrée, du travail de maître. Bien des apprentis guerriers, même chez les brise-fers ne commençaient pas avec de telles haches, ils ne pouvaient en général se les offrir qu’une fois qu’ils avaient revêtu l’armure. Mais il restait encore à Gormil la décoration. Et ce ne fut pas une sinécure, loin de là, l’incrustation du bronze sans affaiblir le manche ou la lame, sans parler de la déséquilibrer, était un défi de tout les instant. Un défi qu’il faillit échouer par deux fois. Heureusement, après deux jours de dur labeur, il pût poser le marteau et aller porter la hache nouvellement forgée et trempée à son commanditaire, sous la forme du messager qui lui régla ses gages et porta la lame à son acquéreur.

Il restait à Gormil encore un peu de bronze, environ une demie-livre, demie-livre qu’il comptait bien utiliser avant son départ pour le Dédale. En un tournemain, enfin pour un maître artisan de sa trempe, il se forgea un anneau de bronze ornementé et gravé au burin, avant de commencer à inscrire une rune de lumière en son centre. En sept jours, elle fut gravée, investie de puissance magique et activée par l’apprenti de Gotrek. Derrière cette apparente aisance se tenait surtout le souvenir nostalgique de sa première rune, une rune de lumière, activée par mégarde il y a bien longtemps.
Modifié en dernier par [MJ] L'Insondable le 30 déc. 2019, 14:47, modifié 1 fois.
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Deux jours plus tard, Gormil était prêt à s’enfoncer dans le Dédale de Karak Azul pour trouver la salle dissimulée. Il se rendit une dernière fois dans les immenses bibliothèques du Pic de Fer, parcourant de son épais doigt calleux les lignes de runes du vieux livre enluminé. Il ferma avec douceur l’antique codex, caressant la solide couverture de cuir bardée d’acier avant de le replacer dans l’étagère de la petite salle annexe où il l’avait trouvé. La reconquête de ce secteur-ci de l’Ungdrin Ankor n’était pas encore à l’ordre du jour, le Roi Kazador, conseillé par le Seigneur Thorek, privilégiait pour le moment un soutien continu et sans faille au Roi de Belegar, en pleine reprise de Vala-Azrilungol, pied après pied, restaurant sa légitimité sur la seconde plus grande forteresse du Karaz Ankor. Cela n’empêchait pas des brise-fers d’y patrouiller, pour assurer la protection de la cité, ni un certain apprenti Maître des Runes en quête des secrets des temps jadis…

Il rentra chez lui, dans sa forge, et pria les dieux ancestraux avant de s’équiper. Il revêtit tout d’abord sa cotte de maille, lourd assemblage d’anneau d’acier rivetés entre eux, puis accrocha à sa ceinture son livre, protégé dans son cocon d’acier indestructible, et l’étui à parchemin. Il relu le contenu de ce dernier une fois encore, alors que son contenu était déjà inscrit dans son esprit : “ La voie est close. Elle fut faite par ceux qui sont morts et les morts la gardent. La voie est close…”. Les runes du klinkarhun étaient inscrites à l’encre noire sur le vélin, une énigme qu’il avait mis des années à déchiffrer, une indication sur un lieu. Il ignorait tout de ce qu’il pouvait bien contenir, mais une chose était sûre, si le Grombrindal, le nain blanc lui même, lui avait remis ce parchemin avant de disparaître Grungni savait comment, c’est que le jeu en valait la chandelle. Il se saisit enfin de son lourd marteau de forgeron et s’enfonça dans les profondeurs de l’Ungdrin Ankor, là où le soleil de brillait jamais.

Cela faisait plusieurs heures que Gormil marchait dans la pénombre, éclairé seulement par son anneau, qu’il prenait bien soin d’atténuer pour ne pas s’éblouir, et guidé par sa mémoire et ses yeux accoutumés à l’obscurité ambiante. Après tant de siècles passés à fouiller les profondeurs de la terre, les filles et les fils de Valaya s’étaient adaptés à ce royaume sans lumière, et le peu qui s’échappait de sa paume fermée, lui suffisait amplement pour voir et se diriger dans ce secteur perdu du royaume des nains. Si il se fiait à l’antique carte qui était dans le livre, il ne lui restait plus qu’une douzaine de minutes de marche pour atteindre son objectif qui serait, si les informations étaient exactes, dissimulé aux yeux des profanes.

Il y eut un bruit dans le noir, et un ricanement caractéristique, reconnaissable entre mille pour n’importe quel nain. Agissant plus par un réflexe inscrit dans le sang des dawis depuis des siècles que par volonté consciente, il tenta de faire face. Instinctivement, il ferma les yeux et ouvrit grand sa paume, libérant toute la puissance de son anneau et de sa rune de lumière. Gormil voulu profiter de son avantage pour occire le grobi insolent, mais sa mauvaise jambe le trahit, et il fut obligé de poser genou à terre. Le gobelin vêtu de noir, lui, n’hésita pas et lui transperça la jambe déjà affaiblie malgré sa bonne vieille cotte de maille. Gormil tenta de le repousser, mais avec sa cuisse qui saignait, il n’arrivait pas à toucher le gobelin qui esquivait en riant, trop rapide pour le longue barbe, lui rappelant bien qu’il n’était pas un guerrier de formation. Ce satané peau verte réussit même à le frapper une seconde fois un peu au dessus du bassin. Ce fut sa dernière erreur. Saisissant sa lance, il attira le gobelin à lui et lui décocha un formidable coup de marteau qui le renvoya deux mètres plus loin, proprement assommé. Affermissant sa prise sur son marteau, Gormil s’assura qu’il ne se réveille plus jamais. Avec la partie la moins sale de la tunique sombre du gobelin, il fit un bandage pour maintenir en place une compresse de fortune. Pour son torse, il se contenta de serrer sa ceinture dix centimètres plus haut pour comprimer la plaie.

Il savait qu’il aurait été plus prudent de faire demi-tour après avoir été blessé, mais renoncer à peine quelques minutes avant d’atteindre son objectif aurait été un véritable crève-cœur, alors il continua. Et son espérance ne fut pas déçu lorsqu’il arriva devant un mur parfaitement lisse, en tout point identique à ceux qui l’entouraient. Pour n’importe qui d’autre, ce lieu était un cul de sac, mais pas pour un forgerune. Il pouvait sentir les runes invisibles qui étaient ici. Gormil effleura une portion du mur qui semblait anodine, mais où une toute petite marque se trouvait inscrite inscrite, et un texte apparut:

Je crache la fumée et le feu.
De ma bouche grande ouverte s'élève le tintement de mes chants.
Seul l'habile et le talentueux peuvent, suant dans mes entrailles,
Créer l'utile et le martial.

Pour pouvoir entrer,
mon nom il faudra prononcer.

Inscrit en khazalide, une énigme, Gormil pouvait sentir en lui l’envie de la résoudre, là, à l’instant, mais cette fois-ci, sa raison triompha, d’un geste, il fit disparaître le texte et s’en fut, remontant vers les chaudes salles de Karak Azul. Oui, il reviendrait, mais mieux équipé et accompagné. Quoiqu’il y ait derrière cette porte, c’était trop précieux pour pouvoir être ouvert sans escorte et blessé. En repartant vers le Pic de Fer, il jura qu’il serait le premier à franchir cette porte secrète, dissimulée depuis des siècles, voire des millénaires. Image Cela faisait maintenant plusieurs que Gormil était remonté à la surface, et qu’un chirurgien avait raccommodé ses plaies sans trop le sermonner, après tout la barbe du praticien faisait vingt bons centimètres de moins que la sienne, alors quelque fût la raison de ces blessures, elle était sans doute très bonne. Il se consacra de nouveau à son art le temps d’être complètement guéri, rongeant son frein, mais n'oubliant pas de déposer une couronne sur son autel de Grungni et une autre sur celui de Grimnir pour lui avoir permis de rentrer en vie. Il acheta à ce bon vieux Damas Barbe-Drue cinq lourds lingots d’acier, pesant vingt-cinq livres chacun, et lui emprunta même deux de ses apprentis pour l’aider à les porter jusque dans sa forge. Décidément, il faudrait vite qu’il trouve un autre système pour les transporter, après tout, il ne pouvait décemment pas obliger sans cesse son vieil ami pour le transport des matériaux qu’il lui achetait. Il remercia chaleureusement les deux courte-barbes avant de commencer à forger. Tout d’abord une cotte de maille qui lui avait été demandée le matin même. Rien de bien complexe, mais la confection d’un haubert demandait toujours du temps. Il commença par fondre l’acier pour en filer une partie et en forger des anneaux. Alors il assembla patiemment les-dits anneaux les uns après les autres, les rivetant méthodiquement tous ensemble. Un travail enfantin pour un artisan tel que lui.

Il profita de la livraison de l’objet pour faire un détour dans les niveaux les plus élevés de la cité. Là-haut, il sortit à l’air libre et profita de l’air pur, bien qu’éprouvant un léger vertige devant tant d’espace vide, puis il se dirigea auprès d’un des membres du clan Corne-de-Cuivre, pour leur acheter un bélier et tout l’équipement nécessaire pour s’en occuper, afin de disposer d’une monture et d’une bête de somme efficace. La négociation ne fut pas de tout repos, et Thalak, le nain à la peau tanné qui lui vendit le bélier, imposa même comme condition qu’il vienne s’entraîner deux heures tout les jours à monter et maîtriser son nouvel animal jusqu’à ce qu’il le juge assez compétent pour ne plus en avoir besoin. Gormil accepta, ne comprenant pas une telle insistance de la part du berger. Puis il tomba trois fois de la selle avant d’atteindre la porte de Karak Azul, heureusement loin de tout regard, et fut forcé de reconnaître en grommelant la justesse des remarques du dawi, avant de mener son bélier qu’il lui faudrait baptiser par les rênes, en marchant devant lui.

Dans le secret de son atelier, Gormil se forgea une nouvelle cuirasse, plus épaisse et plus solide que sa fidèle cotte de maille, ainsi qu’un camail. Il les décora tout deux richement de gravures, puis une fois son ouvrage terminé, il apposa deux runes sur son armure, une de pierre et une de robustesse. Bien que paradoxalement la plus dure, Gormil réussi à l’inscrire sans le moindre soucis, malgré le temps considérable que cela lui pris. Néanmoins, il rata l’activation de la rune de pierre lorsqu’un des, très, nombreux bleus récoltés alors qu’il s’entraînait avec Branazul, son bélier, se rappela à son bon souvenir et lui fit faire un faux mouvement. Jurant en khazalide, il retenta l’opération et trois jours plus tard, il avait réussi.

Presque deux mois après son retour, il était de nouveau prêt. Avec Branazul, son armure, son livre et son marteau, il se prépara à retourner devant la porte scellée. Il avait même engagé pour cela deux solides guerriers nains, tout deux portant une cotte de maille, une hache et un bouclier pour l’escorter, au cas où il ferait une mauvaise rencontre...
Modifié en dernier par [MJ] L'Insondable le 30 déc. 2019, 14:47, modifié 1 fois.
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Alrik et Sven, puisque c’était le nom des deux jeunes dawis, se placèrent de part et d’autre du vieil apprenti, l’encadrant tout en profitant de la lumière prodiguée par son anneau runique, étant donné qu’ils avaient choisi de conserver leurs torches pour plus tard, si le besoin s’en faisait sentir. Ils avançaient aussi silencieusement que faire ce peut, Branazul fermant la marche, mené via les rênes par son maître encore légèrement endolori de sa séance de monte du matin. Pendant que ses deux gardes dawis guettaient les ombres en quête d’un éventuel danger, Gormil était tout entier concentré sur l’objet du voyage, et il pensait avoir trouvé la solution à l’énigme qui en barrait l’accès, une énigme de Maître des Runes ou au moins de quelqu’un qui pouvait en demander les services, un noble au moins, sans doute un Thane ou une puissante famille.

L’adopté de Thorak ne tenait plus en place, il avait passé des années dans les immenses bibliothèques du Pic de Fer simplement pour retrouver quelques bribes d’indices qui pourraient le mener vers un début de réponse à cette maudite phrase « La voie est close. Elle fut faite par ceux qui sont morts et les morts la gardent. ». En fait, plus le groupe s’enfonçait dans les profondeurs de l’Ankor, plus l’apprenti Maître des Runes était certain que sa quête ne pouvait s’achever aussi facilement, Grombrindal ne pouvant avoir accordé une tâche si simple qu’elle pourrait être résolue en quelques années. Ces considérations n’empêchaient toute fois nullement le forgerune de grommeler, par réflexe plus que par principe, sur les rondaches de ses deux gardes, puisque de son temps un dawi avait soit un solide bouclier en acier, soit une tout aussi solide arme à deux mains. Non mais franchement, quelle idée de mettre du bois dans un bouclier, ils étaient des nains par la barbe de Durin, pas des elgis, ou pire des umgis…


-« D’mon temps soit t’avais un bouclier qui v’nait tes ancêtres, soit tu t’arrangeais pour en avoir un vrai, en plus j’parie que c’est même pas du wutroth, c’pas correct ces conneries. Si y font bien leur boulot faudra voir pour y remédier, un bon dawi doit être bien entouré et aucun dawi digne de c’nom confierait sa vie à du bois... »

Même si il préférerait donner son or plutôt que de l’admettre, le vieil apprenti runeur était beaucoup plus rassuré maintenant qu’il avait ses deux gardiens avec lui, même si il les trouvait sous-équipé. Ceci étant dit, tous ceux n’étant pas au moins équipés de pied en cape par du bon acier nain et par quelques runes étaient sous-équipés à ses yeux. Il se demandait si les jeunes guerriers recevaient souvent ce genre de mission depuis la vague de renouveau initiée par le Haut-Roi Thorgrim pour solder les rancunes mais aussi par Kragg le Sévère et plus localement par le Seigneur des Runes Thorek Tête en Fer pour rendre à la maîtrise des runes ses secrets de jadis. Et de fait, Gormil voyait de plus en plus les autres apprentis partirent explorer les terres perdues de l’Ankor pour retrouver ces précieuses informations.

Tout à ses grommellements, le forgerune accéléra inconsciemment le pas, pour rejoindre au plus vite son objectif, sans même prendre la peine de regarder devant lui, lorsque soudain l’un des deux guerriers le tira violemment vers l’arrière, manquant de faire tomber son vénérable aîné. Aîné qui s’apprêtait à lui apprendre le respect pour avoir ainsi lever la main aussi brusquement sur un longue-barbe, lorsqu’il entendit deux paires de mâchoires claquer à l’endroit où il se tenait précédemment. Bon, le courte-barbe avait eu un bon réflexe et il ne le sermonnerait pas trop sur la déférence nécessaire envers les anciens. Alrik se plaça devant lui et dévia sans effort la lance du gobelin qui frappait de derrière son squig, un squig malingre avec deux têtes d’ailleurs.

C’était certes étrange, mais les dawis avaient autre chose à faire que de s’interroger sur la physionomie squiguesque, qui de toute façon n’intéressait personne. Alrik et Sven se positionnaient déjà pour couvrir leur employeur tout en lui permettant de frapper, lorsqu’un Branazul paniqué par la présence d’un prédateur chargea sans prévenir, percutant un grobi qui ne s’y attendait pas plus que les nains. Néanmoins Sven se remit vite du choc et décapita promptement le blessé à l’aide de sa lourde hache. Alrik se jeta sur son squig de compagnie et l’éventra avant même que Gormil ait pût se saisir de son marteau de forgeron. Il y eut un instant de flottement lorsque le corps du squig retomba sans vie. Puis d’autre piaillements se firent entendre dans le tunnel.


-« Cinq à dix gobelins cousin Alrik, pas de squig ou d’urk. On arrivera pas à les éviter. »

-« Aye cousin Sven, que ta Az frappe juste. KAZUK! »

Huit gobelins débouchèrent deux douzaines de secondes plus tard, chacun équipé d’une dague et d’une lance. Six d’entre eux furent promptement stoppés par les deux cousins, mais un duo parvint à passer et à darder de leurs lances sur le vieux nain, identifié à raison comme le plus faible des trois. Gormil grogna lorsque les pointes qu’il avait détourné de zones sensibles le frappèrent au torse, occasionnant sans doute quelques hématomes à travers la lourde armure. L’instant d’après une lance écorcha le bras d’Alrik, tandis qu’une autre blessait Branazul à la patte antérieure droite. Ce dernier réagit vivement en ruant sur son agresseur, l’envoyant droit sur la hache de Sven, qui profita de l’occasion pour le trancher en deux au niveau de sa taille malingre. Gormil, quant à lui, défonça la cage thoracique d’un autre grobi, l’envoyant voler en plein dans le cadavre du squig et de son maître. Les cris suraigus du blessé à propos de la mort « d’Eul Boss » achevèrent de découragé les petits êtres verts, qui fuirent sans demander leur reste.

Reprenant leur souffle puis la marche, les dawis et le bouquetin du runeur finirent par atteindre une demie-heure plus tard la fameuse impasse que les deux guerriers s’empressèrent de sécuriser pendant que le membre du clan Thungni faisait apparaître l’énigme runique sur le mur. Il la relut encore une fois et murmura :


-« Angaz »

L’énigme s’effaça et des lignes lumineuses d’une couleur argentée commencèrent à dessiner une porte enluminée sur le mur, contant les exploits de Brak AzAzril, noble Thane du Pic de Fer. Lentement les linteaux s’ouvrirent et révélèrent la pièce si longtemps cachée.
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Re: [Gormil] [Karak Azul] La voie est close...

Message par Gormil Thorakfind »

« Ci-gît Brak AzAzril, du clan de Thungni, cousin du Seigneur des Runes Kurgaz qui fonda le Fort du Cor, neveu de Maître Borgrim de la guilde des forgerons, gardien de la porte du couchant, longue-barbe du conseil des anciens, ami du Roi, Fléau des gobelins, Celui par qui vient le fer et l’acier... »

Au bout du second paragraphe de titres, Gormil cessa de lire, non pas par irrespect, mais parce qu’il avait trouvé l’information qu’il cherchait. Il était bel et bien dans la bonne crypte, restait donc à savoir si elle saurait se montrer aussi prodigue qu’elle paraissait prometteuse. Pendant que ses deux gardes fixaient la porte close l’air méfiant, n’osant que de rares regards vers le tombeau du seigneur de guerre nain qui les précédait tant par l’âge que par la renommée, Gormil parcourait de ses doigts courts et boudinés les stèles et les murs gravés. (*) À son grand dam, tout à fait audible si l’on en jugeait de part les imprécations et les jurons en khazalid, il ne trouva rien. Ou plutôt il trouva beaucoup, de la vie du Thane AzAzril, de ses exploits, de sa renommée, de son destin et du seigneur orc dont la lame l’avait fauché, de ses descendants et de sa nièce l’ayant vengé d’un coup de marteau bien placé. Il trouva même le nom de cette puissante hache à deux mains, posée entre les mains du gisant, le Fendoir de Trolls, trois runes, Rancune, Rapidité et Embrasement, si ce que décrivait la stèle était exact, Gormil ne pouvait que sentir le pouvoir en émanant mais il était incapable de lire ces runes qu’il ne connaissait pas. Mais rien de ce que cherchait l’apprenti Maître des Runes ne se trouvait ici et outre celles de la porte et de l’arme, il ne sentait la présence d’aucune autre rune en ces lieux.

Les murs et le plafond ne l’aidèrent guère plus. Richement décorés, incrustés de métaux nobles et de gemmes scintillantes, ils contaient en images les principaux événements inscrits dans la roche, sans doute pour ceux qui ignoraient l’art noble de la langue naine. Il obtint enfin le nom du commanditaire de ce tombeau, qu’il espérait fort ne pas devenir son tombeau, Aurik, fils du Thane et, par la sombre barbe de Gazul l’orphelin, forgerune de son état. Il devait donc forcément y avoir une trace, un indice laissé par ce Maître des Runes. Le forgeron repassa au crible chaque rune, chaque passage, chaque morceau de la fresque, et ce fut de cette dernière que vint la réponse. Un détail anodin, portant sur la paroi qui décrivait la cérémonie d’hommage au mort et où chacun était représenté selon sa fonction, le livre et le marteau des forgerunes pour Aurik. Si ce dernier était tout à fait normal, portant la rune de Thungni, le livre ouvert lui, était bien différent. L’apprenti avait pris les inscriptions le couvrant pour de simples décorations puisqu’elles ne formaient aucun mot et qu’elle n’étaient même en Klinkarhun. Son intuition fut confirmée dans un mélange de crainte et de soulagement lorsqu’il reconnut un mot, un seul. Soulagement car il n’était pas venu en vain, crainte puisqu’il ne connaissait en tout et pour tout que trois mots dans cet ancien dialecte. Le forgerune Aurik avait écrit son message dans la langue de l’Ankor Bryn, la langue des runes que Thungni avait tirée du Royaume Scintillant. La langue qu’utilisent les Maîtres des Runes pour leur ouvrage. Pierre, Lumière et Robustesse, ou endurance selon la traduction, les trois seuls mots qu’il connaissait tout simplement parce qu’il s’agissait des trois seules runes qu’il savait inscrire. Et Aurik en avait fait tout un texte. Ça allait lui prendre des mois, voire des années pour traduire tout ça, d’autant plus qu’il était hors de question de demander de l’aide à son maître ou à un autre forgerune, le risque était trop grand qu’ils comprennent.

Le nain plaqua une page vierge de son livre sur son équivalent de pierre puis la frotta à l’aide de son fusain pour obtenir un décalque précis des inscriptions. Refermant l’ouvrage, il ordonna à ses gardes de se préparer au retour. Il faudra aussi s’occuper de BranAzul, le pauvre bouquetin avait certes arrêté de saigner, mais le peuple sous la Montagne n’aimait pas se fier au hasard. L’apprenti maître des runes laissa passer ses deux gardes devant lui et tous commencèrent à rentrer vers le Pic de Fer, il allait falloir mettre du cœur à l’ouvrage.
Image Gormil venait de rentrer dans sa forge, encore endolori par les coups des gobelins (décidément, ce n’était plus de son âge les cabrioles), fourbu, frustré mais heureux que sa quête n’ait pas encore débouché sur un échec comme cela était arrivé à tant d’autre de ses prédécesseurs. Toutefois il était bien parti pour plusieurs mois de travail intensifs pour ne serait-ce qu’apprendre à décoder la langue secrète des runeurs, refusant l’idée même de confier ses trouvailles à l’un de ses pairs tant que ses recherches n’avaient pas abouties ou qu’il n’avait rejoint Gazul. Il recopia les runes codées dans son carnet à partir du négatif, deux précautions valant mieux qu’une.

La soirée laissait lentement place à la nuit lorsque Gormil parvint à mener son pauvre bouquetin jusqu’aux pâturages de la forteresse pour le confier aux bons soins des éleveurs. Aye, le gobelin avait blessé Branazul, alors c’est que ce dernier n’avait pas assez d’armure, et par la barbe de Thungni, les nains savaient y faire pour la forge d’armure ! Avec ça il allait falloir s’atteler à faire des boucliers d’acier pour les deux cousins qui avaient bien assuré leur garde, puisqu’il lui était parfaitement inconcevable de leur laisser des rondaches, surtout en bois. Dans un premier temps, il fallait les remercier pour leur bons services en plus de la paye déjà donnée et pour ça une seule solution.

Le tonnelet boisé n’avait pas changé depuis sa dernière visite, et c’était pour le mieux du point de vue du vieil apprenti.

-« Tavernier ! Met donc un tonneau d’une seizaine de brune pour les p’tits gars et moi. La meilleure que t’ais, ils n’ont pas fait honte à leurs ancêtres. »

-« Aye, tout de suite Langktrommi »

Le compliment ne semblait pas spécialement faramineux, mais venant d’un longue-barbe, en plus associé à un large tonneau de bière, c’était sans doute ce que les deux guerriers pouvaient espérer de mieux. Et la brune bien amère sut charmer avec brio les palais nains et les trois entonnèrent joyeusement les plus célèbres chansons à boire, notamment celle qui impliquait un troll farci avec des pommes. C’est encore avec un peu de mousse dans les moustaches que le runeur les laissa dans la taverne, avec un tonneau encore rempli à la moitié, en direction de ce bon vieux Damas pour lui acheter beaucoup d’acier, pour plus de trois douzaines de pièce en or bien massif. Ensuite direction chez le jeune Balar, un des tanneurs les plus compétents de la citadelle malgré son jeune âge, à peine soixante-dix ans, il prenait cher pour sa marchandise mais Gormil ne discuta même pas, connaissant la qualité du travail du Altrommi.

De retour à l’atelier il craqua ses articulations et étira sa nuque avant d’être interrompu par un messager toquant bruyamment à sa porte. Grognant contre l’inopportun, il ouvrit sa porte à la volée pour se retrouver devant un jeunot qui devait avoir à peine cinquante ans.

-« Qui es-tu et que veux-tu ? »

-« Je, euh, c’est à dire que, en fait, je me disais que peut être, euh, vous pourriez... »

-« Par le marteau de Thungni, abrège gamin, j’ai pas que ça à faire. »

-« Je voudrais si possible ô vénérable et révéré aîné savoir si il était possible d’obtenir un haubert runique pour que je puisse faire honneur à mon clan. »

Le silence s’installa, pesant. Le forgerune se pinça doucement l’arrête du nez en fermant les yeux pendant quelques secondes avant de fixer à nouveau son regard gris sur le nain en face de lui. Un quart d’heure plus tard, le quémandeur repartait les oreilles encore douloureusement savonnée et passablement cramoisies pour avoir oublié la première des règles concernant les runes, celle qui stipulait qu’une rune se méritait. Au moins avait-il obtenu de pouvoir passer commande de son haubert sur place à la condition de ne plus jamais revenir après avant d’en être digne. Les jeunes n’avaient décidément plus aucun respect de nos jours.

Se calmant peu à peu, Gormil commença à faire chauffer la forge, le feu rougeoyant joyeusement dans l’âtre. Il jeta un coup d’œil à sa réserve de charbon diminuant en se saisissant du soufflet. Il faudrait qu’il pense à aller s’en procurer à nouveau d’ici peu, avec l’aide de Branazul, mais avant cela, il allait s’agir de faire chanter le métal. Pour lui avoir fait perdre son temps, la commande du courtaud passerait après les boucliers, la barde et le caparaçon. Il orna les premiers délicatement, motifs géométriques cuivrés, encerclant une enclume stylisée, ainsi que sa propre marque, indiquant subtilement par là même ce à quoi le longue-barbe les destinait. Rien de magique ou de runique dans ces objets, si ce n’est le savoir faire d’un nain qui forgeait depuis des décennies et qui avait l’amour du travail bien fait. Les boucliers furent achevés en quelques jours et leurs bords promptement aiguisés. Du bel ouvrage, mais le meilleur serait encore à venir si les deux gardes continuaient à le servir au fil des années.

Le caparaçon fut à lui seul plus long que les deux boucliers réunis, principalement du fait que Thorakfind n’en avait jamais forgé auparavant, mais après avoir compris comment devait s’articuler les plaques et les sangles, tout alla plus vite. Il se prit même à graver sur l’acier bleui, en plus des motifs répétés, des bouquetins chargeant et des nains formant un mur de bouclier sur ses flancs, au dessus des pattes avant et sur les flancs de la barde respectivement. Après tout si il devait s’agir de sa monture, il était hors de question de se contenter de ce qu’un simple umgi pourrait faire. Restait donc la cotte de maille et son petit projet personnel. Le nain soupira à l’idée de passer encore des heures et des heures à riveter les anneaux, mais un accord était une promesse et les dawis se devaient de toujours honorer leurs promesses. Le blanc-bec revint lui même chercher son haubert et disparu sans demander son reste sous le regard sévère du runeur. Avec un peu de chance, d’ici quelques décennies, il se montrerait digne d’une rune, en attendant, Gormil avait une dernière arme à forger, pour son usage personnel.

Commençant par un manche, entièrement en acier et incrustés de fins filigranes d’argent et de cuivre mêlée en bordure du pommeau et de là où se situerait la tête du puissant marteau. Il sourit pour lui même en songeant que finalement, ce marteau inspiré de celui des marteliers n’étaient qu’un juste retour aux sources, après tout n’était-ce pas guidée par un seigneur des runes que la guilde des orfèvres s’était portée à l’aide du Haut-Roi, formant ainsi le premier corps de cette garde d’élite ? Ce fut la tête de l’objet qui lui demanda au final le plus de travail, tout d’abord pour l’équilibrage à fin de pouvoir décemment manier l’arme une fois assemblée, mais surtout pour la décoration, toute d’or, d’argent et de cuivre, les trois métaux chatoyant au cœur d’un acier aux motifs runiques bleuis. Il laissa la place pour d’éventuelles runes, mais déjà le haut-marteau clamait l’histoire de son porteur, tant par les inscriptions en haut-khazalide que par les symboles dont le plus éminent était bien sûr l’enclume.

Fourbu, Gormil se leva et décida sans attendre de tester sa nouvelle création. Au bout de quelques moulinets, deux constats s’imposèrent : si il était puissant, le marteau était aussi très lourd pour un nain si peu habitué à la guerre, de plus, il allait lui falloir une nouvelle table, la malheureuse gisant brisée en deux suite à un mouvement un peu trop enthousiaste. Cela faisait bientôt un mois qu’il était rentré et il était grand temps de reprendre les recherches, mais avant cela il lui faudrait perfectionner ses arts et apprendre de nouvelles runes. Le nain soupira, et commença à seller Branazul, redescendu de la surface depuis plusieurs jours...
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Message par Gormil Thorakfind »


Il finit de le seller prestement mais ne s’aventura pas à monter dessus, ses séances douloureuses lui étant encore trop fraîches dans la mémoire. À la place il attacha juste un peu plus fermement les fontes et le guida tranquillement par les rênes vers les niveaux supérieurs, à la recherche de quoi remplacer feu sa table qui venait de périr sous ses coups de marteau. Plutôt que d’y voir un petit malheur, le longue-barbe décida de prendre les choses par le bon bout et se contenta d’y déceler l’opportunité rêvée que de se mettre enfin au travail du bois plutôt que de simplement regarder par dessus l’épaule des petits jeunes (le plus souvent au grand dam de ceux-ci, incapables de savoir si le nain qui les observait était un simple curieux ou un maître de la guilde venant d’un autre clan pour les juger d’un œil acerbe).

Il s’arrêta dans un premier temps au siège de la guilde des charpentiers, même si à vrai dire elle accueillait aussi les ébénistes et globalement tout ceux qui travaillaient de près ou de loin le bois, que ce soit du simple fabricant de chaise aux charpentiers qui fabriquaient dans les profondeurs les étais à même les boyaux de mines en passant par les tourneurs sur bois. Les deux gardes protégeant, plus par principe que par réelle utilité, les lourdes portes de wutroth le laissèrent entrer sans difficulté, d’une part parce que la guilde n’étaient pas aussi fermée que pourrait l’être celle des forgerunes ou celle des artificiers et d’autre part car le vieil apprenti passait régulièrement les voir, que ce soit pour obtenir un manche d’arme ou pour des pièces plus précises. Mais cette fois-ci, le nain venait pour une raison plus précise, se procurer des outils pour commencer enfin son apprentissage du travail du bois, apprentissage qui aurait bien sûr lieu dans la guilde ou l’une de ses maisons, présentes partout à travers l’Ankor.

L’étape suivante consistait à se procurer le bois, là encore une étape rapide impliquant quelques plaquettes d’or et d’argent qui passèrent d’une bourse à une autre. Une fois rentré, le véritable travail allait pouvoir commencer. D’abord, il fallut tracer un plan (tâche assez complexe pour un non initié, il fallait bien l’avouer), puis débiter le bois en planches utilisables enfin travaillables. Et seulement après, la création de la table allait pouvoir commencer. Inutile de dire que cela lui pris trois bonnes journées, durant lesquelles il ne sortit que pour pratiquer un peu avec son fidèle bouquetin. Il était bien loin de pouvoir prétendre à être du niveau d'un apprenti avant un bon moment. En parlant d’apprentissage, il allait être temps pour lui de continuer le sien, ces menus projets annexes n’excusant pas l’idée d’une stagnation de ses savoirs sur les runes.

Il remonta de quelques niveaux, vers la profondeur du Roi pour être exact, qui accueillait les appartements royaux et les baraquements des marteliers certes, mais aussi les sièges des guildes les plus prestigieuses, orfèvres, ingénieurs et bien sûr la guilde des maîtres des runes. C’est dans les archives de celle-ci, à la recherche de nouvelles informations que son vieux maître le retrouva. Gotrek Marteau-de-Feu, centre-trente centimètres de pur nanité et un caractère à l’aulne du marteau qui lui avait donné son surnom, lui asséna une puissante bourrade dans le dos.


-« Thorakfind, par le marteau de Thungni, pose ce livre et ramène toi. Tout de suite ! »

Soupirant intérieurement, l’apprenti suivit le maître des runes qui grommela jusqu’au moment d’atteindre les forges runiques, seulement pour commencer à sermonner un de ses aides qui avait ajouté trop de corne à son acier le rendant trop cassant aux yeux du Grande-Barbe (quant à savoir comment il avait pu s’en rendre compte à plus de trois mètres de distance, c’était au-delà des capacités de Gormil). Ils rejoignirent une salle où reposait une lourde enclume runique entourée des trois autres apprentis runeurs de Marteau-de-Feu. Voilà qui expliquait pourquoi il lui était tombé dessus moins d’une demi-heure après son entrée dans le bâtiment, le sachant plutôt casanier le maître avait d’abord mis la main au collet de ses autres élèves avant d’attraper le moins mobile. Cela ne laissait présager qu’une seule chose, Gotrek avait décidé qu’il était temps pour eux d’apprendre de nouvelles runes. Les prochaines semaines allaient être longues, très longues…

-« FOUTRE-GROBI, T’APPELLES ÇA RESPECTER LES GESTES ! »

Ce n’est que par réflexe, et habitude aussi, que Gormil parvint à se baisser à temps pour éviter la paire de tenailles que son maître venait de lui lancer au visage. Durgam n’avait pas été assez rapide la veille et forgeait depuis avec une sale entaille au niveau du front. Chaque rune était un nouveau chant, une nouvelle série de gestes précis à apprendre, chose dans laquelle n’excellait pas encore le vieil apprenti, il n’était entré dans le clan Thungni que depuis une quarantaine d’années, mais le faire remarquer à son professeur n’entraînerait sans doute que le lancement d’un marteau et une remarque acerbe sur le fait que prendre le temps de se plaindre c’était déjà ne pas se concentrer assez sur les runes.

Les deux dernières semaines furent les plus dures pour lui, Hibarn et Gruka avaient réussi à maîtriser les nouvelles runes, laissant Durgam et lui comme seule cible de l’ire de leur maître, et c’est sans regret qu’il abandonna à son sort le dernier apprenti, qui pour sa défense avait pris trois semaine de retard après s’être gravement brûlé la main en voulant aller trop vite...
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Message par Gormil Thorakfind »

Complètement lessivé, Gormil s’effondra sur un des bancs de pierre de sa demeure, prenant à peine le temps de donner à Branazul de quoi rester tranquille pendant la prochaine douzaine d’heures. Heures que l’apprenti runeur consacra à faire trembler les murs en ronflant du sommeil du juste, comptant les chariots de mine, pour récupérer un peu d’énergie suite aux semaines épuisantes avec le vieux Gotrek. Le maître des runes n’avait pas changé, malheureusement vu son effroyable caractère, et restait aussi constant que la pierre, heureusement, puisque ses lancés d’outils en devenaient prévisible au fil des ans. Mais malgré toutes les douleurs qui en avaient résulté, l’apprenti était heureux, à la fois d’avoir revu son professeur, aussi caractériel fut-il, mais aussi d’avoir appris deux nouvelles runes qu’il comptait bien mettre à l’épreuve, après s’être reposé bien sûr.

Sortant de son lit, une solide dalle de pierre lisse agrémentée d’un long oreiller et d’une épaisse couverture, le longues-barbe s’étira, faisant méticuleusement craquer les nombreuses articulation de son corps encore engourdi par le sommeil, passa une tunique propre de solide laine et se servit une bonne choppe de bière épaisse en guise de petit déjeuner, nourrissant juste comme il le fallait, avant de songer à l’organisation de sa journée. Pas de commande pour le moment, mais ce n’était pas une raison pour rester à ne rien faire avant de préparer une nouvelle expédition. Le temps de faire chauffer la forge, il alla trouver un courtaud de la guilde des bergers pour qu’il s’occupe de son bouquetin, le faire sortir un peu, l’étriller et lui faire un peu travailler le port de charge, il ne faudrait pas que la brave bête se ramollisse et se complaise dans l’oisiveté. Saisissant son marteau de forge, Gormil commença sa première tâche du jour, inscrire une rune de fer sur son armure de maître, la troisième et dernière qu’il pourrait apposer dessus. Ça et une rune de retour pour son grimoire de recherche.

Presque trois semaines de travaux perdus. La rune de fer avait été simple à graver, le métal fondu sanctifié et imprégné de magie pour renforcer la plate et la maille se soumettant sans résistance à la volonté du nain et en moins de dix jours elle était active, pulsant aux yeux acérés de Gormil. La rune de retour en revanche fut un échec, trois fois l’activation faillit, trois fois l’apprenti avait offert son sang en vain. À l’aube du dernier jour, il finit par renoncer à ce projet pour le moment et décida de compenser cet échec par la création de haches de lancer et d’une paire de cornes d’acier pour Branazul, plus par besoin de se rassurer sur ses capacités que par nécessité, même si quelques armes de plus ne pouvaient jamais nuire. Il descendit à nouveau dans les niveaux les plus profonds de la montagne de fer, pour le métal tout juste sorti de la mine était à ses yeux le plus agréable à travailler, et en plus des quatre lourds lingots d’acier, le longue-barbe s’offrit quelques pierres semi-précieuses pour ses armes ainsi que, folie s’il en était, des saphirs pour parer les futurs attributs d’airain de son brave bouquetin, non qu’il en ait vraiment besoin d’ailleurs.

Le processus de forge en lui même fut assez simple, bien que long, mais le résultat en valait la peine, quatre petites hachettes de lancer, serties de bronze et de malachite ainsi que deux longues cornes torsadées en acier bleui, marquées de runes décoratives, parées de saphirs et parfaitement aiguisées, ainsi que devrait l’être toute création naine. Une fois tout cela achevé, Gormil entreprit de ranger sa demeure, sella Branazul avant de fermer la porte. Il était temps de retourner dans les niveaux perdus, avec comme seule compagnie son soyeux ruminant...
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Message par Gormil Thorakfind »

J’aurai bien proposé aux deux cousins de se joindre à moi à nouveau, toujours au même tarif d’une solde normale plus un tonnelet de bière, mais aux dernières nouvelles ils étaient partis en escorte avec un chargement vers Vala-Azril-Ungol. Bah, c’était tant pis pour moi mais tant mieux pour eux, ça leur permettra sans doute de se faire les dents. En attendant, hors de question d’attendre deux douzaines de jours sans rien faire. Je soupirai en flattant l’encolure de Branazul, enfin la plaque d’acier bleu qui couvrait son encolure. Brave bête, si tout ce passait bien aujourd’hui, il aura droit à une double ration de grain et même à quelques carottes. Enfin, avant toute chose, direction les niveaux miniers, quelques unes des rumeurs qui en émanaient me semblait assez intéressante.

Les portes s’ouvrirent devant moi et je dus retenir ma monture par les rennes. Valaya soit louée je n’étais pas dessus, sinon j’étais bon pour boiter pendant quelques jours, enfin boiter plus que d’habitude. D’un autre côté, je pouvais le comprendre, l’entrée des mines se faisait par les fonderies et la chaleur en elle même était un choc, alors si vous ajoutiez à ça le bruit et l’odeur de métal en fusion, il y avait de quoi perturber un simple animal, même plus armé qu’un orc noir. Restait que j’étais venu pour une raison précise.


-« Salut à toi Prospecteur, pourrais-tu m’indiquer les mines du clan Grunglhune ? Je désire les voir pour affaire.

-Salut à toi Maître nain, tu pourras les trouver dans l’aile ouest, au troisième inter-niveau, après le hall des Azkhar, le clan des maçons et que Valaya veille sur toi.

-Merci à toi et que les Ancêtres te gardent. »

Maître nain ? Cela faisait déjà plusieurs décennies mais je ne m’y ferais jamais visiblement. Enfin, ce n’est pas parce que j’ai grandi dans des mines similaires qu’il faut se laisser aller à la nostalgie. J’étais venu pour une raison et cette raison se trouvait donc à l’ouest, ce qui n’allait pas arranger ma maudite jambe mais Gazul merci, râler ne coûte rien. Remerciant encore le prospecteur, je partis dans la direction indiquée en espérant sincèrement ne pas faire tout ce chemin pour rien.

Au moins la mine était belle. Bien aménagée, du véritable artisanat nain, pas comme ces édifices de bric et de brocs que bâtissaient, empilaient plutôt, les umgis. Ils n’étaient pas méchants les humains, juste un peu limités et perdus si personne n'est là pour leur tenir la main. Mais je n’étais pas venu là pour me rassasier de la qualité des étais, non, ce qui m’intéressait se trouvait en dessous de moi. Celui plutôt. Du haut de la plateforme, j’observais un nain, pas plus de cinquante ou soixante ans à vue de barbe, le cheveu ras et blond comme l’or. Durik Main-rouge, un mineur qui s’était illustré il y a quelques jours en faisant s’effondrer à lui seul un tunnel sur trois rats-ogres. En plus d’avoir ramené le chariot de minéraux et ses deux camarades blessés. Il enfonça un tonnelet de bière directement avec sa pioche devant le reste de son équipe. Oui, un nain pareil était assez méritant à mes yeux. Et ce fut sans avoir prononcé un mot, à vrai dire je en suis même pas sûr qu’ils avaient remarqué ma présence, que je retournais dans les niveaux perdus.

En plus de leur protection, la conversation des deux cousins me manquait, pas qu’elle soit particulièrement profonde, mais après plusieurs heures à marcher dans des couloirs abandonnés avec pour seule compagnie un bouquetin qui ne bêlait même pas tant que ça, j’étais même prêt à écouter mon vieux maître grommeler à propos de la forme de mes haches. Ou au sujet de n’importe quoi d’autre d’ailleurs mais le connaissant fervent défenseur de l’art du marteau, le fait que les haches aient un tranchant était pour lui un défaut en soi. La rune de passage à demi-effacée indiquaient le hall du clan Gardebouclier, disparu depuis au moins cinq siècle. La direction était bonne pour le moment. Je me permis un soupir de soulagement, ces ruines étaient un véritable labyrinthe et j’étais quasiment sûr de m’être perdu au moins deux fois, ce qui était probablement arrivé d’ailleurs. Mais c’est Branazul qui me priva de ce plaisir en se raidissant et raclant ses sabots au sol, cornes en avant.

Il avait fallu que je tombe sur une patrouille de skavens n’est-ce pas ?
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

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Message par Gormil Thorakfind »

Le premier skaven avait à peine passé l’angle de l’intersection que déjà une des haches ornementées de Gormil volait dans sa direction. Lancée trop tôt, l’arme du longue-barbe manqua sa cible de presque un demi-pied et alla se ficher avec un son mat dans le mur de pierre taillée. L’air fut rapidement saturé par l’infâme musc de peur des hommes-rats, avant qu’ils ne réalisent qu’ils se trouvaient à cinq contre un. Ils suivirent donc la grande tradition de leur immonde peuple et chargèrent couperets en avant et dents dénudées le nain isolé et sa pauvre bête de somme.

Le combat fut brutal et sanglant, surtout lorsque l’un des skavens planta brusquement sa lame rouillée dans l’articulation de l’armure de Gormil, lui arrachant un long grondement de douleur, sifflant des imprécations entre ses dents serrées. Et l’apprenti forgerune y répondit avec toute la fureur des siens, faisant chanter le marteau de part et d’autre de l’étroit couloir. Si nombre de ses coups étaient trop peu rapides pour inquiéter les hontes de Skavor, les deux qui arrivèrent à prendre les rakis par surprise broyèrent les os et firent éclater les organes, ôtant la vie les deux fois où l’acier rencontra la chair. Constatant que leur supériorité numérique s’amenuisait à vue d’oeil, les rakis s’enfuirent sous les coups de marteau et de sabots pour disparaître à nouveau dans les profondeurs dont ils étaient sortis.

Gormil s’adossa lourdement contre le mur, la respiration sifflante et l’épaule ensanglantée. Par Thungni son ancêtre ce rat ne l’avait pas raté et en prime même sa maudite jambe boiteuse l’élançait maintenant. Il était forgeron et runeur pour l’amour de Valaya, pas guerrier ou combattant des tunnels, et si il pouvait occasionnellement se débrouiller dans une ou deux escarmouches, ce n’était pas une expérience agréable, ni une qu’il reproduiraient trop souvent. À vrai dire, si tôt les deux cousins revenus de la Reine des Profondeurs Argentées, Gormil se promit de les engager à nouveau, peut être même à temps plein, même si ça nécessitait de les équiper convenablement et pas simplement avec les boucliers qu’il leur avait déjà offert en récompense en plus de leur solde. Et puis il fallait aussi qu’il songe plus en détail à ce mineur, il méritait manifestement une bonne pioche pour continuer à servir d’exemple auprès des jeunes et à faire honneur au peuple nain. Au passage, il pourrait aussi s’entretenir avec le vieux Gotrek pour apprendre deux ou trois runes et…

Un coup de tête, heureusement sans les cornes d’acier, suivi d’un bêlement interrogatif sortirent le longue-barbe de ses pensées. Oui, Branazul avait raison, tout ça pouvait et devait attendre qu’ils soient tous les deux rentrés à Karak Azul. Flattant l’encolure de sa monture au nom si bien choisi, il se hissa péniblement sur la selle pour ménager son vieux corps. Malgré ses entraînements ordonnés par serment, Gormil n’était toujours pas à l’aise sur le dos de sa monture, et c’est bien maladroitement qu’il guida le bouquetin jusqu’à sa destination, plusieurs niveaux sous le Hall des Gardebouclier.
Image Une impasse. Du moins, pour l’observateur non averti. Même un maître des runes n’aurait probablement rien remarqué puisqu’il ne s’agissait pas d’un passage runique comme la tombe du thane Brak AzAzril. Non il s’agissait d’un simple passage secret, purement mécanique, dont l’ouverture silencieuse après des siècles de repos témoignait de la qualité de l’artisanat nain et des contrepoids assemblés il y a plusieurs dizaines de générations. En pénétrant dans ce domaine oublié, Gormil ne regretta pas les longues heures passées à étudier les archives de jadis. Une autre voie close, faite par des morts, avait été rouverte. L’air était frais et sentait le renfermé avec un soupçon d’huile. C’est cette dernière odeur qui finit de persuader le longue-barbe qu’il était au bon endroit, le Hall du clan des DrekBran, ceux qui pensent loin.

La salle principale était petite, peut être quarante-huit pieds de long pour deux douzaines de large et un peu moins de sept sous plafond, mais bordée de plusieurs ateliers, silencieux depuis des siècles. Ce clan d’ingénieurs avait bâti sa réputation en travaillant étroitement avec la guilde des maîtres des runes et il était grand temps de redécouvrir ses secrets.
Dans ce post sont utilisés les jets de combat mais pas celui d’intelligence ^^)
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

Profil: For 8 | End 9 | Hab 9 | Cha 8 | Int 9 | Ini 6 | Att 9 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70
Cotte de mailles naine: Protection de 9 points partout sauf au niveau de la tête.
Marteau de forgeron: Inflige 20+1d8 points de dégâts, 10 points de parade, possède les attributs assommant, lent et percutant

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Gormil Thorakfind
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Re: [Gormil] [Karak Azul] La voie est close...

Message par Gormil Thorakfind »

Gormil se permit un profond soupir de soulagement, conscient qu’il n’aurait pas pu faire face à un autre combat comme celui auquel il avait participé sur le chemin sans devoir rebrousser chemin avant d’avoir pu atteindre son objectif. Par les tresses de Valaya, il ne s’était même pas rendu compte à quel point tout cela avait pesé sur ses épaules d’artisan avant que toute cette tension ne retombe. Voilà qui n’allait pas arranger son vieux cœur de fer mais heureusement ce n’était là rien qu’un bon tonnelet de bière ne pouvait arranger. Un tonnelet de bière et un passage au temple de Valaya ou à la guilde des guérisseur, vermine ou pas les skavens l’ayant salement amoché.

Ne perdant pas plus de temps, sauf celui de desseller Branazul et de lui ôter son armure pour qu’il puisse se reposer un peu en savourant une poignée de grain bien méritée, le vieil apprenti runeur commença immédiatement son exploration du lieu. Il passa rapidement d’une salle à l’autre, pour avoir une idée relativement précise du nombre total de pièces. Heureusement, celles-ci étaient relativement peu nombreuses, à peine plus d’une douzaine et pour moitié des ateliers d’ingénierie. Un seul d’entre eux détonnait vraiment, la plus grande des salles du Hall de ce clan, mesurant près de quatre fois la salle principale et culminant dix fois plus haut, la salle des hauts-fourneaux et des marteaux de forge. Les fonderies et les machines semblaient dormir d’un sommeil léger, près à être relancée à tout moment pour produire armes, armures, outils et joyaux de technologie dans la plus pure tradition naine. La section la plus éloignée de la salle était même consacrée à l’assemblage d’un massif engin de forage, rappelant ceux que le vieux nain avait pu observer en allant se renseigner sur le jeune mineur. À moitié construit seulement, le béhémoth toisait pourtant l’explorateur respectueux du haut de ses vingt pieds d’acier, le défiant de sa complexe mécanique.

Pourtant, rien de tout cela n’intéressait Gormil. Certes, les membres de la guilde des Ingénieurs seraient en extase devant l’engin et le Hall tout entier, mais l’orphelin était un forgerune et mis à part les runes de pierre, de forge et tranchante sur la tête ornée de diamant, rien dans cette salle ne le concernait vraiment. Non, il était venu pour les archives de ce clan, celles qui traitaient de leurs échanges avec la guilde des Maîtres des Runes et si possible la localisation d’un de leur atelier commun. Si il fallait remonter chaque maillon de la chaîne de maîtres et d’apprentis pour découvrir les secrets perdus des runes d’antan, alors par la barbe et les tresses de Thungni, Grungni et de tous les autres forgerunes de l’histoire du peuple des nains, Gormil le ferait. Thorek Tête-en-fer était peut être le plus actif des forgerunes dans ce domaine et le vieux Kragg le Sévère le plus sage et le plus versé dans les secrets de jadis, mais ils n’étaient que la face visible de la veine de minerai. Et cette veine courrait profondément et sur de longues distances au sein de la guilde des runeurs.

Enfin, la porte tant désirée était face à lui, épaisse de plusieurs pouces d’acier et pierre et gardée par les visages austères de Morgrim et deux autres ancêtres nains des Drekbran, Cegna Bras-d’acier et Guram Clef-d’or, ce dernier étant visiblement le descendant de la première d’après l’iconographie. Rendant hommage aux anciens veillant sur la mémoire du clan, Gormil poussa la porte et entra enfin dans la salle tant recherchée.
et c’est maintenant qu’est utilisé le jet d’intelligence (pour trouver le hall et la salle des archives, ce qui fait que techniquement il servait aussi dans le dernier post, mais juste à la fin) ^^
Gormil Thorakfind du clan Thungni, Voie du Maître des Runes

Profil: For 8 | End 9 | Hab 9 | Cha 8 | Int 9 | Ini 6 | Att 9 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70
Cotte de mailles naine: Protection de 9 points partout sauf au niveau de la tête.
Marteau de forgeron: Inflige 20+1d8 points de dégâts, 10 points de parade, possède les attributs assommant, lent et percutant

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