[Lucretia] Sylvanian Diplomacy

[Lucretia Von Shwitzerhaüm]

• Quoi qu’eût décidé Thornaël, qu’il fût resté sous forme animal ou bien passé sous forme humaine, la petite troupe avait pénétré les lieux. Lors de leur avancée, toutefois, Lucretia avait noté à quel point les gardes qui l’accompagnaient pouvaient être réceptifs et outrageusement sensibles pour des gens de leur métier. Ils faisaient tous partis de la police secrète, à n’en pas douter, et avaient sûrement vu au cours de leur vie des spectacles obscènes, avaient entendu parler d’horribles histoires, et s’y retrouvaient dès à présent confrontés, en la rumeur de ces chaotiques venus prendre possession des égouts pour y commettre leurs méfaits et leurs messes noires. Et pourtant. Ils faisaient tous la fine bouche devant le changeforme, et leur mine semblait s’être quelque peu décomposée lorsque Lucretia leur avait fait part de ses découvertes, apprises par des moyens qui transcendaient les lois de la nature et qu’elle se refusait de leur avouer. Que les humains fussent si faibles, aussi bien par leurs croyances que par leur volonté, lui faisait presque mal au cœur ; ils pouvaient être d’un pathétique, parfois.
  
  Dans la Cathédrale, une tension palpable s’était installée sitôt que la jeune femme avait fait irruption dans la pièce, avançant d’un pas sûr et déterminé, mais en rien menaçant. Les répurgateurs avaient porté la main à leur arme, prêts à dégainer, tout comme ce qui devait être leur chef, lequel avait exhibé, l’espace de quelques instants, son pistolet. Puis, voyant qu’elle ne leur voulait aucun mal, et que les gardes qu’elle menait étaient sous ses ordres, l’on put voir de petits soupirs rassurés et des épaules qui s’affaissaient imperceptiblement, une fois passée la tension.
  
  L’homme qui dirigeait les chasseurs de vampires, de chaotiques, ou les prêtres de Morr, qu’importait, ne semblait pas avoir des visées belliqueuses, se voulant rassurant et coopératif dans son discours. Aux paroles de Lucretia, qu’il avait prise comme alliée, il avait réagi en lui expliquant leur propre situation. Ils s’étaient tous attendus à devoir prendre d’assaut la Cathédrale, tenue sous la résistance des cultistes.
  
  «Tout comme nous, lui confia la jeune femme. Dans un sens, nous pouvons tous être rassurés de ne pas voir notre vie en jeu, pour le moment, et d’un autre côté… Tout cela est tellement frustrant, que de ne rien avoir à se mettre sous la dent. »
  Elle balaya les lieux d’un regard où se lisait une certaine amertume face à l’inaction et à l’absence de toute preuve et de tout ennemi qui fût, avant de s’avancer jusqu’au chef des répurgateurs, zieutant çà et là ce qu’il désignait de la main.
  
  «Je vois. Il y a hélas rien qui puisse satisfaire notre curiosité et répondre à nos trop nombreuses questions. Vous me demandez ce que nous pourrions faire ? Eh bien, s’il n’y a rien de concluant céans-même, peut-être devrions-nous avancer, jusqu’à la possible autre localisation où, paraîtrait-il, les cultistes se rassemblent. Le Marché Noir, cela vous dit-il quelque chose ? » lui demanda-t-elle, en l’interrogeant du regard. Puis ce dernier effleura Wilhem, qu’elle considéra rapidement.
  
  «Ce jeune homme, fils d’égoutier, connaît les égouts mieux que personne, et sera en mesure que de nous y conduire. Quel est le chemin le plus proche, Wilhem ; par quel boyau devrions-nous nous y rendre ? »
  
  Lorsque le gamin eût répondu à sa question, Lucretia laissa une autre consigne.
  
  «Dans le but de ne pas laisser cet endroit sans surveillance, endroit qui reçoit, apparemment, la visite fréquente de ses cultistes, je recommanderais la présence d’un homme posté en recul, à l’embranchement du boyau qui nous mènera au Marché Noir, et cela afin de nous prévenir si, d’ordinaire, la Cathédrale se retrouverait soudainement investi de ses étranges adorateurs. Qu’en dîtes-vous, Messire… Messire comment ? »

Si tout se goupille comme prévu, je gage que l'on peut avancer jusqu'au Marché Noir, par le goulot que nous désignera Wilhem.

[Thornaël Sombrecime]

Le voyage est rapide. La ville empeste. Les odeurs nombreuses, infectes. Pas d’odeur de vie, des odeurs de terre et de métal. Mais la femme n’a pas d’odeur, si ce n’est une légère odeur de mort.

Les relents de l’égout son bien pire. La descente difficile. D’un bond maladroit je me retrouve en bas. Mes pattes me renvoient l’image d’un sol humide. Mes yeux s’adaptent à la pénombre, je les garde éloignés des torches.

Les hommes sont inquiets derrière le masque de guerrier qu’ils portent. Leurs pas sont faussement surs. Leurs mains moites sur leurs armes.
Nous sortons des canaux. Débouchons sous une voute immense. La pierre est oppressante. Les hommes parlent entre eux. Une odeur flotte dans l’air, du sang a coulé, de la cire a fondu, et des hommes sont passés. La femme s’éloigne.

Les vents de magie s’assemblent là où elle est partie. Une brume noire s’élève tandis qu’une corneille s’envole. Elle doit donc appartenir à la non-vie. Intéressant.

Elle revient. Parle avec les hommes, nous conduit plus loin sous la voute. La pierre est froide sous mes pattes, des petits tas de poussières dérangés par nos pas se soulèvent puis retombent, sans troubler le silence. Les hommes ont le pas lourd, le claquement de leurs bottes résonnant dans la cathédrale.
On approche d’autres hommes. Même odeur que l’inquisiteur de la tour. Je reste en arrière. L’un d’entre eux se met à parler. La femme répond. Je pense que le moment est venu de m’approcher. Sans presser. J’avance, patte après patte. Je m’approche de la femme. M’assied près d’elle. Ne pas paraître agressif, ne pas les inquiéter.

Je lève la tête. Flaire l’air. Cherche une trace des cultistes.

Compliqué à écrire en restant dans le style, si je réussi mon jet je l'indique tant bien que mal à Lucretia puis me met en chasse, autrement je les suis.

[[MJ] Abhorash]

Le Répurgateur la regarda, l'air curieux.

« Evidemment... mais j'en ai entendu que des rumeurs, rien de concret. Les quelques trucs concrets qu'on nous a donné ne nous ont amené à rien. Des gens qui voient notre "badge", prennent peur ou veulent en profiter, et racontent n'importe quoi. J'arrive pas à coroire que vous l'avez trouvé, vous. »

Wilhem secoua la tête, l'air penaud. « J'avoue Madame que moi non plus je sais pas où c'est... Comme lui j'ai entendu des bruits et les égouteurs, on a chercher à le trouver, mais rien pour l'instant. Ils doivent changer d'endroit de réunion régulièrement. Mais si vous avez une direction ou quelque chose, je peux vous emmener, voir si on trouve quelque chose. »

Ils étaient arrivés à une impasse: la cathédrale vide, la Marché Noir à l'emplacement inconnu... C'est ce moment là que le lion-Thornael choisit pour entrer dans l'édifice. La bête était belle, majestueuse, s'avançant lentement, avec grâce... Un spectacle perdu sur le Répurgateur. A la vue de la bête il dégaina une fois de plus son arme. Il était horrifié, comme ses compagnons. Il s'agissait après tout d'un animal largement inconnu, ou en tout cas extrêmement rare, sur ces terres. Le voir ainsi domestiqué était surprenant mais ses yeux intelligents (alors qu'on imaginait le lion être une bête violente) semaient le doute chez ces hommes superstititeux. Pire que les gardes. Voila que leurs deux équipes respectives frôlaient l'incident diplomatique.

« Cette chose est à vous? Expliquez-vous! La garde a authorisé ceci? Couché! » s'exclama le Répurgateur.

Il ne faisait pas de doute que les Inquisiteurs tenteraient d'abattre le lion à défaut d'argumentation convainquante.

Test d'Intelligence Répurgateur (+4 car intolérant): 5 (réussi de peu)
Test de Perception Thornael 1: 17 (raté)
Test de Perception 2: 6 (réussi)
Test de Perception 3: 1 (réussite critique)

Pendant ce temps là, l'elfe sylvain reniflait l'air, à la recherche de la puanteur charactéristique du Chaos. Il sentait d'abord, provenant de cette étrange dalle creuse une odeur putride... Un mélange de pelage mouillé, pourriture et corruption. Il pouvait aussi distinguer l'odeur, désormais faible mais toujours présente, d'autres humains. Ils étaient venu récemment, la piste n'était pas plus vieille qu'un jour. Ils étaient sortis de la Cathédrale... Et le lion pouvait facilement retracer leur trajet. Il tenta de l'expliquer à l'aide de coups de tête et de ronronnements à l'adresse de Lucretia.

Grâce à la réussite critique de Thornael, une fois que vous aurez expliqué le petit truc du lion dans les égouts, vous pourrez vous remonter la piste, voir si vous trouvez quelque chose...

[Lucretia Von Shwitzerhaüm]

• Les rumeurs couraient volontiers sur les égouts et les aberrations malsaines qui s’y réfugiaient, et ce tout autant que les ragots chuchotés à voix basses qui discouraient sur les endroits secrets qui perçaient à travers les pierres ancestrales et oubliées, là où d’affreuses cérémonies noires étaient célébrées. La Cathédrale et le Marché Noir ressortaient souvent de ces conversations, mais si la première était facilement trouvable, le second ne tenait que de l’imaginaire collectif et du fantasme fantastique ; existait-il vraiment, ou n’était-ce que pure faribole visant à alimenter le morne quotidien des plus miséreux des citoyens de Nuln ?
  Ni Wilhem ni le répurgateur n’étaient en mesure que de situer le mystérieux endroit, quand bien même en avaient-ils déjà entendu parler. Les choses se corsaient ; toute une troupe de gardes avait été levée que pour se heurter à un cul-de-sac, et il en était pareil vis-à-vis des répurgateurs, lesquels étaient parvenus jusqu’à cette salle pour se retrouver acculés auprès du mur. Et pendant ce temps-là, les cultistes couraient toujours, et peut-être même un certain sourire goguenard se peignait-il sur leur visage, sachant pertinemment la situation dans laquelle se retrouvaient ceux qui les poursuivaient.
  
  Lucretia savait-elle quelque chose au sujet du Marché Noir ? Elle se replongea dans ses remembrances, cheminant dans ses pensées jusqu’au moment où elle était entrée dans le bureau de Fromm, et où elle avait farfouillé dans ses affaires et ses notes. Mais là encore, rien ; Fromm lui-même n’était pas parvenu à trouver l’emplacement si secret de cette maudite secte.
  
  Alors qu’elle demeurait plongée dans ses pensées, un vent glacial sembla balayer la pierre froide, et les échines se dressèrent subitement. Les corps se raidirent, les mâchoires se crispèrent, et les armes furent à-demi tirées des fourreaux. Thornaël venait de faire son apparition, sous sa forme de gigantesque lion, de la manière la plus calme et impériale qui fût. Ignorant royalement le monde qui l’entourait et qui commençait à s’agiter autour d’elle, la créature s’assit aux côtés de Lucretia, dardant d’un regard stoïque ceux qui l’étaient beaucoup moins. Puis son museau se leva, ses narines se dilatèrent, et Thornaël balança son énorme tête çà et là, en direction des possibles entrées et sorties que les cultistes avaient pu emprunter. Retentit alors le bruit caractéristique d’un animal qui respire, qui fleure, et qui traque sa proie. Lucretia comprit.
  
  Il y en eut un pour s’écrier de la présence du lion, et, alors qu’il avait sorti son pistolet, l’homme demandait des explications.
  « Je vous présente, pour faire simple, sourit-elle, Fëanturi Dagnir al Thorn'æl, ou Thornaël du Lion Blanc. Je gage que vous comprenez l’objet d’une telle appellation. Il s’agit d’un elfe, d’un changeforme, capable d’emprunter la force et la puissance de l’animal dont il revêt la forme, et pas que. Il est avec nous. »
  
  Le lion s’était positionné près d’elle, et Lucretia tourna son regard en sa direction. Que pouvait bien représenter l’ego et la dignité d’une telle créature ? Elle se posait la question. L’entrée avait été si majestueuse que l’on pouvait pressentir que la bête n’était pas de celle qui se laisserait aisément conquérir, voire domestiquer, si l’on pouvait parler en ces termes. La créature grognerait-elle dans toute sa splendeur sauvage, terrifiant l’assemblée qui l’observait, apeurée, ou se contenterait-elle de ronronner, à la manière d’un chat, calmant si fait les ardeurs belliqueuses ? Par amour du jeu, la jeune femme posa une main ferme sur le flanc du roi des animaux, désignant par ce simple geste bien des choses. Que l’animal était inoffensif, qu’il était de leur côté. Qu’elle avait confiance en lui. Mais également, dans un certain sous-entendu, que la royale créature avait été domptée, et qu’elle en avait le contrôle. Qu’elle tolérait que la main d’un humain vînt s’apposer sur elle.
  Elle lui dédia un petit sourire sibyllin, avant de reprendre son discours à l’intention du répurgateur et de ses hommes.
  
  « Ce n’est pas seulement la garde qui a autorisé sa présence, mais Fromm lui-même. Je ne sais pas où se trouve le Marché Noir, pas plus que vous, ni même le fils d’un égoutier. Mais là où nous sommes incapables de retrouver la trace des cultistes, Thornaël, sous cette forme et grâce à l’odorat décuplé que celle-ci lui procure, est en mesure de pouvoir les tracer. Et pour cause… »
  
  Le museau du lion indiquait tout droit le chemin emprunté par les chaotiques dans leur refuite, et ils n’avaient plus qu’à les suivre à la trace.
  «Par là-bas, traduisit Lucretia en désignant de la main la direction à suivre. Messieurs, les cultistes nous opposent leur magie impie pour disparaître et se jouer de nous. Ne nous avouons pas vaincus, et utilisons nos moyens, bien plus purs et naturels, afin de leur faire rendre gorge. Pour la première fois, je le crois, l’Inquisition, Nuln, et sa garde, ont la possibilité de les approcher pour de bon, et, pourquoi pas, de les éradiquer une bonne fois pour toute. Profitons-en, quitte à nous faire aider d’un allier pour le moins atypique et qui saura écraser l’adversaire par la seule force de sa mâchoire. »
  
  Elle balaya l’assemblée du regard, jugeant de leur capacité à admettre cette vérité, à prendre le pas sur leurs peurs et leurs indécisions. Puis elle expliqua de nouveau sa stratégie.
  «Je préconise toujours la même approche ; poster un garde céans-même afin de nous avertir de tout intrus qui pénétrerait dans la Cathédrale, par mesure de précaution. Cela vous sied-il ? »

  J’ai finalement posté avant toi – j’avais un peu de temps pour moi, et si jamais Abho poste ce soir, l’on pourra possiblement avancer.
  Abho ; si jamais les répurgateurs sont d’accord, avançons jusqu’au Marché Noir (ou la prochaine étape de ce que tu as prévu, qui sait).

[Thornaël Sombrecime]

La lumière m’agresse les rétines. Mes pupilles s’étrécissent. Face à moi une arme. Un canon braqué sur mon mufle. Ne pas réagir violemment. Le sang ne doit pas couler pour l’instant.

Je me range au côté de la dame. Même lorsque je revêts ma peau animale, elle reste monstrueusement plus présente que moi. Elle n’a pas d’odeur derrière les lourds parfums qui la couvrent. Une âme dans une coquille.

Je défie les hommes d’un regard lourd. Cette puissance est enivrante. Ils tremblent. Craignent ce qu’ils n’ont jamais rencontré. Des soldats impressionnants.

Je relève légèrement ma lèvre. L’air s’engouffre dans ma gueule, chargé d’odeurs. Là-bas. Une odeur de sang et de corruption. La piste s’enfonce dans un couloir. D’un coup de museau, je mets Lucretia au courant.

Je me relève. M’enfonce dans les ombres. Mes pupilles se dilatent. La bouche ouverte. Je chasse.

Une fois à l’écart, je quitte ma peau animale. J’attire à moi le vent brun, chargeant mes yeux, mes oreilles et mes autres sens de sa puissance. En moi coule Ghur, mes sens sont en extase.

Je me roule en boule. Lorsque je me relève, je ne suis plus l’elfe décharné.

Je m’enfonce dans le tunnel, gardant un rythme raisonnable pour que les autres puissent me suivre, mais suffisamment loin pour que la lumière de leurs torches ne me touche pas.

En forme elfique j'essaye de lancer "En Chasse" (sort mineur, +2 à tous les tests pour détecter des êtres animés pendant 1h) et, une fois en lion, j'utilise le bonus éventuel + la vision nocturne pour essayer de repérer les potentiels cultistes avant qu'ils ne me voient

[[MJ] Abhorash]

Test caché: 3 (réussi)

Le Répurgateur baissa son arme, bien qu’il ne fasse visiblement pas confiance à la bête à laquelle il faisait fasse. Peut-être avait-il raisonné que pareille magie, bien que peu orthodoxe, pouvait l’aider à trouver sa cible et donc le faire advancer au sein de l’ordre; peut-être ne pensait-il pas pouvoir triompher et de l’elfe et des mutants. Toujours était-il qu’il ne provoqua pas d’affrontement entre lui et la bête.
Le lion/Thornaël s’élança presque aussitôt à la poursuite des homes qu’il avait senti. La troupe, résultat d’une alliance surprenante entre les gardes et l’Inquisition, se mit en branle, suivant le lion tant bien que mal. Comme l’avait préconisé Lucretia, un homme (l’un des gardes mis à sa disposition) resta en arrière.

"En Chasse" Test 1: 18 (raté)
"En Chasse" Test 2: 9 (réussi)

Ayant pris un peu d’avance sur les homes qui le suivaient, Thornael se re-changea dans sa forme elfique et, après un moment de concentration intense, parvint à tirer à lui le Ghur, le manipuler pour amplifier ses sens. Il retourna presque aussitôt dans sa forme feline.

Test de Perception Thornaël: 4 (réussi)

Il suivait toujours ses proies, leur odeur faible mais distincte… Mais après plus qu’une heure de traque, la piste se brouillait: il pouvait certes toujours les sentir, mais une multitude d’autres odeurs lui rendat la tâche plus pénibles. D’autres hommes… souillés, eux aussi, par les Puissances de la Ruine, mais de façon moins subtile. C’étaient des natifs des égoûts: pas de parfum, pas de terre, pas d’air frais sur eux.
Pour l’instant, tous ces hommes étaient dans la même direction. Sans doute s’étaient-ils rencontrés… Les hommes de la Cathédrale n’étaient qu’une poignée, mais ces nouveaux hommes étaient bien plus nombreux – au moins une vingtaine. Tous n’étaient pas là maintenant, mais la piste était plus fraiche. Au moins six étaient passés par ici dans la dernière heure, précédant de peu leur equipage.

Test de Perception/Sens de la Magie Lucretia: 2 (réussi)
Test de Perception/Sens de la Magie Thornaël: 5 (réussi)

Ils étaient arrivés à la hauteur de nouveaux tunnels, cette fois plus clairement aménagés par les hommes. Thornaël, qui précédait toujours la troupe, avait remarqué des portes en bois dans l’un des couloirs sur sa gauche… et une odeur âcre de sang. Il s’était arrêté pendant quelques secondes, intrigué par cette nouvelle découverte. Les hommes qu’il suivait, ceux de la Cathédrale, étaient passé par ce couloir, puis repartis quelques heures après… à priori sans entrer dans aucune des pièces. Ils ne pouvaient pourtant pas s’être simplement arrêtés dans un couloir pendant autant de temps?
Encore cette odeur de pelage mouillée… Et le parfum entêtant d’une bougie. Plus inquiétant cependant, était l’absence totale d’odeur venant des pièces du couloir… Leurs hommes avaient pris des precautions magiques particulières pour qu’on l’on ne puisse pas tracer certains de leurs mouvements.
Le bref arrêt marqué par le lion avait permis aux autres hommes (et Lucretia) de le rattraper. La bête échangea un regard avec la vampire: tous deux pouvaient percevoir des traits noirs, comme des veines, marbrer les murs de pierres. Ils pulsaient de façon régulière, comme un battement de coeur. Il s’agissait d’une manifestation physique d’un vent de magie que seuls eux (car sensibles à ces arts occultes) pouvaient percevoir.

[Lucretia Von Shwitzerhaüm]

• Il y avait eu, dans le discours de la jeune femme, comme une volonté de galvaniser ses troupes, de les mettre face à la réalité, de leur faire miroiter un espoir, une chance de l’emporter. Pour autant, tel n’avait pas été son but. Non, elle avait adressé ces paroles dans le simple but d’exposer ce qu’elle tenait pour une vérité, la plus simple possible, et la plus véridique. Qu’ils pouvaient également, enfin, s’affranchir des cabales organisées par l’engeance chaotique. Et que Thornaël, même sous sa forme de lion de Thrace, ne constituait d’aucune façon une menace pour leur propre groupe. Au contraire.
  
  Si la confiance ne semblait pas encore de mise au sein des deux groupes réunis, et ce notamment à l’encontre de la bête appartenant à l’un des deux partis, les répurgateurs et autres chasseurs de sorcières agréèrent au dialogue de Lucretia ; baissant leurs armes, sans pour autant délaisser les regards en coin et suspicieux, ils se résignèrent à suivre ses ordres. Et lorsque Thornaël s’élança majestueusement dans une direction, direction que la baronne préconisa de suivre, aucun ne tergiversa.
  
  Les deux groupes réunis s’engouffrèrent dans les boyaux putrides des égouts, longeant des canaux engorgés d’une eau croupie et saumâtre, frôlant des parois suintant une humidité verdâtre et visqueuse. La silhouette imposante du Lion trottinait au-devant, disparaissant parfois au détour d’un couloir, réapparaissant de l’autre côté d’un virage. De temps à autre, son museau se levait dans l’air nauséabond, humant, excepté les exhalaisons capable de vous infliger la nausée, le passage des cultistes passés il y avait de cela peu de temps. Fut un moment, il prit beaucoup de l’avance, s’évanouissant pour de bon, et seule la perception sensorielle et aéthyrique de Lucretia lui permit de déceler sa présence et, surtout, ce léger picotement à l’orée de son âme, lui annonçant qu’un sortilège venait d’être jeté. Qu’importait, cela le concernait, et elle ne doutait pas que cela fût pour les aider dans leur tâche.
  
  « Wilhem, toi qui connais les lieux et ces embranchements mieux que personne, j’aimerais que tu retiennes par cœur, le plus que tu le peux, le chemin que nous allons emprunter. Que tu sois capable de la refaire, voire de la tracer sur une carte. Cela pourrait nous être utile, par la suite. »
  
  La traque se forlongea jusqu’à s’étendre sur une heure, peut-être même davantage encore. Les sens de Lucretia se sensibilisaient de la fatigue des gardes qui commençait à se faire sentir après quelques soixante minutes de marche, portant tout leur barda dans une atmosphère punaise, et leurs respirations allaient en s’écourtant, devenant frénétiques et difficiles. Ils parvinrent enfin dans de nouveaux tunnels, lesquels avaient perdu de leur aspect oublié et séculaire pour embrasser la main de l’homme et ses remaniements. Des pans de bois entravaient la vision, dissimulant çà et là divers croisements et cavités. Et cette odeur… Que dire, si ce n’était celle que Lucretia vénérait le plus au monde. L’odeur du sang.
  
  La jeune femme n’avait point besoin de Thornaël pour la fleurer et en découvrir son origine, et ce fut tout naturellement que son regard se porta sur l’une de ces portes de bois qui semblait couver, derrière son vantail, l’origine de l’arôme cuivré. Elle s’immobilisa, tout comme l’avait déjà fait le Lion Blanc, devant elle, et échangèrent un regard. Les murs et les parois vibraient d’une énergie nouvelle, mais pas moins corruptrice, et en leurs pierres pulsaient des torrents d’un flux sombre et vicié. Lucretia s’avisa de Thornaël.
  
  «Je gage que tu seras toujours en mesure que de les suivre, même si l’on s’arrête l’espace de quelques minutes. Faudrait-il que l’on jette un coup d’œil à ce que recèlent ces portes ? »

[Thornaël Sombrecime]

Je vois pas trop quoi écrire là, je suis le groupe !

[[MJ] Abhorash]

Le lion émit un grognement qui semblait répondre à l'affirmative. Après un court moment de silence, les gardes, n'ayant peut-être pas saisi de prime abord l'importance de ces portes et en ayant profité pour prendre une petite pause, se dirigèrent vers les portes. Deux groupes de deux se chargèrent des deux premières portes du couloir, tandis que Wilhem et un dernier homme montait la garde. Le groupe des Inquisiteurs, eux, étaient initialement restés en retrait, avant de se décider à avancer plus profondément dans le couloir.

« Elles ont été enfoncées par quelqu'un.. » remarqua l'un des gardes, en parlant de la porte à gauche. « Pareil ici! » rajouta un autre membre de la troupe, examinant la porte de droite. Ils s'enfoncèrent chacun dans leur salle respective. Ils en ressortirent bien vite. « Rien ici, juste des vieux machins. » conclut éloquemment le premier garde. Wilhem ne semblait pas le prendre au mot, et passa rapidement la tête dans l'une des pièces. Il laissa échapper un cri de surprise.

« Ah ben nous sommes au Repaire! » s'exclama-t-il.

« C'est ça le Repaire? » répondit surpris un garde. « Mais c'est minable! »

« Madame, désolé, j'étais pas venu ici avant. Je m'attendais à quelque chose d'autre, mais là, en regardant, j'ai reconnu c'qu'on m'avait dit. C'est là que les contrebandiers se cachaient eux et leur marchandise. C'est abandonné depuis longtemps et y z'ont tous pris avec eux. Pas de montagne de trésor ici.. » fit-il avec un rire nerveux. « C'était dangereux avant.. Enfin, tous les égouts sont dangereux, mais c'est là que les seuls gens "normaux" des égouts vivaient. Je me demande si y a des mutants qui se sont installés ici... »

Test caché 1: réussi

Sur ce, le groupe du Répurgateur, qui s'étaient avancés dans le tunnel, les héla. « Venez voir! J'pense que j'ai trouvé queq'chose! » s'exclama l'un d'entre eux. Les gardes trottèrent dans leur direction, suivis de près par Lucretia et Thornael. Ils dépassèrent deux autres portes, chacune d'un côté d'un mur. Le couloir finissait dans un cul de sac avec les restes d'une porte. Elle avait presque entièrement brûlé: ne restait que le bas, accroché obstinément à ses gonds. Le mur était également calciné. Maintenant qu'ils étaient plus proches, une odeur de brûlé pouvait se faire sentir.

« Je me demande ce qui s'est passé ici... » fit, amusé, le compagnon du Répurgateur qui les avait hélé. Sur ce, il passa son pied de l'autre côté du quart de porte qui restait. « Eh beh, y a tout un complexe ici. Y a au moins deux trois pièces de plus. » s'exclama-t-il.

Le Répurgateur lui emboîta le pas et poussa son autre compagnon (qui portait une torche) à l'intérieur.

Jet caché: 16
Répurgateur perd 8 PV!

Le Répurgateur grogna, portant sa main à sa jambe instinctivement. Il massa son molet, l'air préoccupé. « C'est quoi ce truc? »

Test de Perception/Sens de la Magie (Lucretia): 14 (réussi)
Test de Preception/Sens de la Magie (Thornael): 3 (réussi)

Lucretia et Thornaël avaient tous deux senti cet étrange mouvement dans les vents de magie. Une puissance se tenait non loin, et elle avait lancé une sorte de sortilège sur cet homme. Thornael sentait, en particulier, une odeur végétale nocive, comme empoisonnée, se dégager de la jambe gauche du Répurgateur. Cette odeur venait de se faire plus forte, passant de presque imperceptible à distincte, du moins à ses sens aiguisés.

Les gardes se tournèrent vers Lucretia, à l'attente d'un ordre. Ils avaient apparemment réveillé quelque chose dans ce couloir... Quelque chose de mauvais.

[Lucretia Von Shwitzerhaüm]

• Il y eu une petite pause, un petit battement lorsque Lucretia et le lion se concertèrent ; les gardes les rattrapèrent bientôt et en profitèrent pour se reposer quelque temps. La baronne prit la parole, posant une interrogation dubitative, et Thornaël s’avisa de ces veinures noirâtres et de ces étranges portes avant de répondre d’un grondement sourd, interprétable par une affirmation. S’ils n’avaient pas perçu le doute qui planait dans les airs, l’intonation de Lucretia comme la réponse de la bête acheva de convaincre les soldats que ces ventaux de bois pouvaient se révéler dangereux. Reprenant aussitôt leur poste et leurs habitudes martiales, ils se mirent en formation, inspectant avant d’ouvrir les objets de toutes les suspicions. Si les inquisiteurs avaient d’emblée adopté une attitude passive et défensive, restant bien en retrait, ils ne tardèrent plus à s’enfoncer dans ces ouvertures.
  
  Les portes avaient été défoncées, comme l’avait indiqué l’un des gardes, et le regard pointilleux de la jeune femme observa alors le bois parfois déchiré des battants, les pênes fracturés des serrures, et les éclisses et échardes qui couvraient parfois le sol. Les auteurs de ces exactions avaient tout emporté avec eux, dans leur fuite, et les caves n’abritaient désormais plus qu’un vide obsédant.
  
  Il fallut attendre le rapport de Wilhem pour en connaître davantage. Un rapide coup d’œil de sa part lui permit de s’assurer de l’identité de l’endroit ; ils n’étaient pas autre part que dans le Repaire, place où vivaient autrefois les contrebandiers, lieu où ils avaient coutume d’entreposer leurs marchandises interlopes. Et au gamin de se demander si des mutants erraient par là-bas.
  
  La question était légitime, et les pensées de Lucretia concouraient effectivement vers une telle hypothèse.
  «C’est fort possible, en effet. Sinon, pourquoi les contrebandiers auraient-ils détalé, emportant avec eux tous leurs biens ? »
  Cela avait de quoi être inquiétant et rassurant à la fois ; la simple évocation de ces mutants avait de quoi raviver les pires cauchemars de l’enfance, mais cela prouvait également qu’ils étaient sur la bonne piste.
  
  Nouvelle interpellation ; l’on avait trouvé un nouvel indice. Tous accoururent en direction du garde, s’enfonçant que plus encore dans les entrailles des cavernes que refermait le Repère. Il s’agissait d’une nouvelle impasse, si ce n’était les vantaux d’une porte qui avait brulé, découvrant une pièce autrefois cachée. Si les contrebandiers s’étaient activés dans cette zone précise des égouts, c’était peut-être bien là leur cachette secrète. D’après le garde, un nouveau complexe venait de s’offrir à eux, et plusieurs pièces restaient encore à explorer. Le répurgateur, par curiosité des trésors que les chambres souterraines pouvaient contenir ou par simple sens du devoir, s’avança plus en avant. Quelque chose s’anima alors.
  
  Les vents de magie s’activèrent soudainement, prenant forme, s’enchevêtrant dans une nuée multicolore et immatérielle. La trame prit forme, bien qu’encore inconnue, et le répurgateur poussa un grognement de douleur en se frottant la jambe. Sans connaître les mystères de l’Aethyr, les apparences indiquaient tout d’un chausse-trape ou d’une fine plaque posée au sol ayant déclenché une petite fléchette. Mais les sens aiguisés de Thornaël tout autant que ceux de Lucretia confirmait la présence d’un danger bien plus sombre et menaçant. Une entité n’était pas loin, peut-être tapis dans les ténèbres d’une des pièces encore inexplorées.
  
  Les soldats se tournèrent dans la direction de Lucretia, attendant ses ordres. Il fallait dans un premier temps établir un premier verdict sur la blessure de l’homme afin de, possiblement, avoir davantage de détails sur l’origine et l’identité de la présence qui l’avait infligée.
  
  «Resserrez votre garde. Vous, montrez-moi votre jambe. Que ressentez-vous ; cela s’amplifie-t-il ? »
  Les sens désormais plus en alerte que jamais après cette longue marche, Lucretia fouaillait l’obscurité de son regard smaragdin. Si les hommes avaient besoin de torche, elle, n’avait point besoin de lumière, et ses yeux étaient en mesure de percer les ténèbres les plus insondables. Quant à son esprit, celui-ci, déployé par sa volonté, filtrait les vents de magie, cherchant au-travers de ses vibrations et de ses fluctuations l’origine de ses frémissements.
  

  J’inspecte la blessure et, en attendant qu’il me la découvre, je sonde l’obscurité de la pièce, voire tente de localiser ce qui a jeté le sort.