[Déchirure][Vladek] Les chemins de la noirceur

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par [MJ] Kriegsherr »

Test de CHA : 8. Réussite. Tests de MAG : 10. 3.
Gildéon acquiesça, il était toujours aussi volontaire et avide d’en apprendre plus sur la magie, et surtout d’arriver enfin à la contrôler, à l’utiliser comme un vrai mage. Toutefois, voyant clairement le petit manège non dissimulé de son maître et de la nouvelle mage qu’ils venaient de rencontrer, il jeta un petit regard entendu à son mentor, un sourire au coin des lèvres. Lui aussi semblait apprécier ce petit manège, mais il ne dit rien, se contenant de leur lancer un regard amusé avant de se concentrer entièrement sur la réalisation son exercice…

Un sourire éclaira le visage de l’elfe rousse alors que Vladek jouait son petit jeu de séduction avec elle. Elle le laissa lui prendre la main et ramener la petite flamme magique entre leurs deux visages, les éclairant faiblement et dévoilant l’expression fascinée de la jeune mage qui semblait découvrir réellement son alter-égo. Sans opposer aucune résistance, bien au contraire, Astranaïth lui permit également de passer sa main en suivant son cou jusqu’à son oreille droite, puis dans ses cheveux, et de rapprocher leurs faces. Aux mots explicites de Vladek, elle répondit positivement en entrouvrant les lèvres pour lui permettre de l’embrasser, tandis qu’elle l’enlaçait vigoureusement avec fougue entrain et désir. Le baiser fut passionné et ardent, « Noirefolie » semblait aussi brûlante en amour qu’elle ne l’était dans la vie de tous les jours. Entre eux, c’était sûr, la magie opérait, au sens propre comme au figuré.

Leur étreinte ne fut interrompue que par un cri d’enthousiasme de la part de Gildéon ! Le natif d’Yvresse semblait exulter, et pour cause ! La magie fluctuait à travers-lui, et il était enfin prêt à jeter son premier sort. Ne lui restait plus qu’à donner une forme à la masse d’énergie qu’il avait canalisé, bref, à modeler la dhar de manière cohérente pour lancer un sort maîtrisé. Mais pour cela, il avait besoin de l’aide d’un guide.

Rompant le baiser, mais gardant la main droite de Vladek fermement tenue dans sa main gauche comme pour lui signifier que tout n’était pas fini, la sorcière aux yeux totalement noirs se tourna vers Gildéon, un sourire mutin aux lèvres. Elle semblait savoir parfaitement ce que ressentait l’élève de son amant, cette sensation grisante de la première fois qu’on parvenait à maîtriser le pouvoir. A vrai dire, le premier sort était souvent facile, mineur, faible, mais ce n’était qu’un prélude, un cap à franchir, une promesse de puissance presque infinie qui s’offrait au novice, le faisant définitivement passer du rang de personne sensible à la magie disposant d’un potentiel à celui de vrai magicien. C’était presque un rite de passage à l’âge adulte pour les pratiquants des arcanes, ou en tout cas l’acte fondateur qui lui permettait d’entrer dans leur communauté.

Surexcité, animé d’une nouvelle sensation de maîtriser dans ses mains la puissance du monde entier –ce qui était inexact, bien sûr, il n’avait canalisé qu’une petite portion de l’énergie noire qui l’entourait-, le très jeune prince, les traits encore plissés par l’effort de concentration extrême qu’il maintenait pour garder cette énergie en lui -un lanceur confirmé comme Vladek ou Astranaïth n’avait plus besoin d’une telle concentration, ils le faisaient naturellement, même s’ils pouvaient encore échouer encore de temps en temps- se tourna vers son maître et Noirefolie et leur lança d'un ton où perçaient enthousiasme débordant, fierté et excitation mal contenue :

Image -Regardez, j’y arrive ! Que dois-je faire, maintenant, maître ? Sous quelle forme libérer cette énergie, comment donner substance à cette matière ?
Astranaïth échangea un regard avec Vladek. Le premier sort de Gildéon était un moment important de sa vie, et la magicienne était curieuse de savoir ce que son nouvel amant allait décider d’ordonner à son apprenti. Elle-même susurra à l’oreille du mage tatoué :
Image -Belle réussite. Il est craquant comme tout lui aussi, et s’il est d’accord, je le récompenserai comme il se doit. Ce n’est pas tout les jours qu’on devient un vrai magicien, ça mérite qu’on l’accueille dans notre communauté chaleureusement…

Mais avant cela, il me tarde de voir ce que va lui dire de faire, à moins que tu préfères me laisser la main ? Je peux me charger de ça si tu veux…
Visiblement, Astranaïth n’avait que peu de retenue, pour elle, les relations semblaient torrides et charnelles plus que sentimentales. Elle ne paraissait pas rechercher l’Amour, le vrai, mais plutôt une forme basse et avilie de plaisir pour le plaisir. Cela collait bien à son caractère, mais qui sait, cela pouvait engendrer des jalousies si de l’autre côté, le partenaire s’attachait réellement à elle et désirait la posséder exclusivement. En l’occurrence, il y avait en plus la relation élève-maître entre Gildéon et Vladek. Ce dernier voudrait-il empêcher Astranaïth de « récompenser comme il se devait » son apprenti ?
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Message par Vladek »

Au fond, Vladek ne s’attendait pas à ce que l’elfe rousse accepte son initiative, et ce ne fut que lorsque leurs lèvres se rencontrèrent que le mage aux sinueux tatouages se laissa emporter par l’action. Ses doutes, la méfiance qu’il nourrissait à l’encontre d’Astranaith, toutes ses préoccupations furent momentanément remplacées par une volonté de savourer le moment jusqu’à la dernière seconde. Il fit durer le baiser aussi longtemps que possible, et fut agréablement surpris de constater que sa compagne souhaitait en faire autant. Alors que leurs langues se mêlaient sous le rideau de leurs lèvres unies, Vladek se sentit raidir, constatant à son grand déplaisir un début d’érection. Tandis que l’échange se prolongeait, un feu ardent naquit dans son bas-ventre, se propageant rapidement dans tout son corps, enflammant ses veines d’un soudain désir de se débarrasser de ses vêtements et de presser son corps dénudé contre celui de sa compagne. Il n’avait plus connu pareille sensation depuis sa relation avec Seshru, et plusieurs semaines sans activité sexuelle l’avaient laissé en état de manque, dépravé. Focalisé sur le baiser mourant, le mage noir se surprit à grandement apprécier l’expérience : cette elfe, toute imbue d’elle-même qu’elle puisse être, était au moins douée pour quelque chose, il venait d’en obtenir la preuve.

* Ah, je te reconnais bien là.

Je préfère ça.

Une attitude conquérante, en amour comme ailleurs, nous mènera à coup sûr aux sommets. *



L’intervention inopinée de Dekh attisa un brasier d’excitation et de convoitise dans l’esprit de Vladek : une fois n’est pas coutume, lui et son double spirituel étaient bien d’accord. Ils auraient pu réitérer l’expérience si Gildéon ne les avait pas interrompus, partageant son enthousiasme, et rompant leur moment d’intimité, comme il lui avait été conseillé. A regret, le mage noir recula d’un pas, laissant Astranaith de côté pour se retourner vers Gildéon. Intérieurement, l’elfe morigénait à l’encontre de son disciple, dans un accès de mauvaise foi : quelle idée de l’interrompre alors qu’il passait un si bon moment ! Vu l’appétit dévorant de la dénommée Astranaith, ils auraient aisément pu s’engager dans un nouvel échange, n’eut été l’intervention du magicien novice. Gildéon avait gâché son moment de plaisir, il méritait châtiment. La réaction du mage noir aveuglé par la frustration fut néanmoins tempérée par la main gauche d’Astranaith, qui demeura fermement agrippée à la main droite du disciple d’Hekarti, comme pour lui signifier un certain engagement, ou l’entrecroisement de leurs destins. Vladek resta donc immobile quelques secondes, à dévisager Gildéon qui redoublait d’efforts pour maintenir son emprise sur le flux de magie. Il pouvait lire la détermination, et la résolution de persévérer dans la poursuite de son ambition, dans le regard du néophyte.


*Le gamin fait obstacle à ton plaisir.

Punis-le. Sacrifie-le à Hekarti.

La fille peut le remplacer.

Elle sait comment faire l’amour, elle.*


L’intervention de Dekh répondait au ressentiment qui habitait Vladek à cet instant précis, et l’impulsif mage manqua de se laisser convaincre. Il croisa toutefois le regard de Gildéon, qui avait relevé la tête pour chercher un signe de congratulation sur le visage de son mentor. A cet instant précis, Vladek réalisa que son expression actuelle était probablement teintée de frustration, et Gildéon avait peut-être pu le percevoir. Néanmoins, croiser le regard de son disciple le troubla, et un sentiment de culpabilité commença à poindre en lui, à mesure que sa résolution de le châtier fondait devant le souvenir des projets qu’incarnait Gildéon. Ce gamin, comme Dekh le désignait, était précieux, à bien des égards. Il ne pouvait se permettre d’en faire un sacrifice à Hekarti sans faste ni grande cérémonie rituelle. Assagi, Vladek se composa un sourire complice, destiné à rassurer Gildéon : la rouquine ne lui avait pas fait perdre l’esprit. Par ailleurs, elle était déjà en train d’essayer de séduire son disciple, envisageant de le « récompenser » pour ses progrès. Ce qui n’était pas pour plaire à Vladek, bien au contraire. Gildéon était SON disciple. SON otage, SON atout. SA chose. Il ne laisserait personne usurper sa place dans leur relation naissante. Il allait mettre bon ordre dans tout cela.

Son sourire complice se mua en rictus faussement indulgent, et il extirpa doucement sa main de la poigne d’Astranaith, prenant la parole d’un ton ferme et sans appel, retenant à grand peine son hostilité de suinter dans sa voix.

« Ce ne sera pas nécessaire. Je vais m’en charger. »

Puis, désirant éviter que la mage ne prenne la mouche, il lui adressa un regard langoureux, ajustant soigneusement son langage corporel pour un meilleur effet.

« Attends-moi, Astranaith, mon amour. Je ne serai pas long. »



Vladek s’assit face à Gildéon, et entreprit de lui expliquer le sortilège qu’il allait essayer de lui faire matérialiser. Il s’agissait d’un sort basique, assez simple, et dont la structure aethyrique permettait l’évacuation facile de la magie résiduelle en cas d’incident, ou d’erreur dans l’incantation. Vladek l’appelait le Coupe-Froid, et la simplicité de cette appellation reflétait le caractère élémentaire de ce sortilège : il s’agissait simplement de projeter une bulle de magie, en contrôlant l’épaisseur de la membrane grâce à la structure mentale du sort, pour maintenir une température tempérée à l’intérieur. Un humain aurait trouvé un tel sort fort complexe tel que Vladek l’expliquait, mais Gildéon était un elfe, et tout néophyte fusse-t-il, il avait les moyens de s’en sortir brillamment. En effet, les elfes étaient connus à travers le monde comme étant prédisposés à la pratique de la magie : il y avait une différence abyssale entre les capacités, innées comme potentielles, d’un elfe et d’un humain, par exemple. Vladek avait confiance en Gildéon, certain qu’il pouvait réussir l’exercice initiatique haut la main. C’est dans ce but qu’il lui murmurait ses consignes pour la bonne exécution du sortilège, ainsi que différents mantras destinés à faciliter sa concentration, comme Seshru le lui avait appris alors qu’il n’était lui-même qu’un apprenti.

« Ne te laisse pas noyer par la Dhar. Son flot est grisant, et puissant, mais surtout dangereux.

Mais toi, Gildéon, tu es prédestiné à manier ce pouvoir, en ce qu’il est ton héritage. Plie-le à ta volonté. »


Dans le même temps, Vladek préparait le même sortilège qu'il essayait d'enseigner à Gildéon, adaptant son allure à celle de son disciple. Il demeurait toutefois concentré sur son élève qui lui faisait face, usant de toutes ses connaissances en magie afin de superviser au mieux l'exercice, et d'intervenir en tentant de dissiper le flot de magie si Gildéon perdait le contrôle.

Voilà, désolé pour le retard, on reprend.

J'essaie de lancer un Coupe-Froid en décomposant bien les étapes, en m'adaptant au rythme de Gildéon.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 08 mars 2016, 23:07, modifié 1 fois.
Raison : Coquille réminiscente
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par [MJ] Kriegsherr »

Désolé pour le délai et la qualité, mais tu sais ce qu’il en est du contexte IRL pour moi ces derniers temps. ;)
Astranaïth ne se formalisa pas du refus de Vladek. Il fallait dire que ce dernier avait vraiment tourné ses mots de manière à essayer de ménager autant que possible la chèvre et le chou. Surtout chez les elfes, il fallait faire preuve de subtilité et de maîtrise de soi pour concilier des intérêts bien souvent égoïstes et contraires, et ne pas froisser les égos surdimensionnés.

En l’occurrence, la frontière semblait claire dans l’esprit du mage tatoué. D’un côté, le plaisir aux côtés d’Astranaïth, la mage noire folle, de l’autre le pouvoir aux côtés de Gildéon, son apprenti. Vladek était certainement en position de force, de choisir ses alliés, car des trois sorciers présents il était de loin le plus fort. Mais ses plans n’avaient pas pour frontière l’orée d’un bois frontalier de Naggaroth. Non, il visait plus haut, beaucoup plus haut, et pour parvenir au sommet, il lui faudrait sélectionner les bons partenaires et s’en servir à bon escient.

En gardant exclusivement la main sur la formation de son nouvel et très jeune apprenti, il gardait sur lui un ascendant clair et net, il lui montrait également que d’une certaine manière, il était prêt à s’occuper de lui, et Gildéon semblait d’ailleurs apprécier.

Vladek tente de lancer coupe-froid : 4 puis 12. Réussite.
La magie opéra et comme toujours, la membrane invisible et immatérielle qui créait et maintenait artificiellement une bulle de chaleur autour de son corps apparut presque immédiatement. Gildéon, quant à lui, fit quelques efforts, mais grâce à la démonstration décomposée par son maître, parvint finalement à lancer son premier sort. Sa concentration était telle qu’il n’avait pas pipé mot pendant tout l’exercice. Mais quand ce fut fait, il laissa éclater sa joie et sa satisfaction. Astranaïth, quant à elle, était restée en retrait, un petit sourire narquois aux lèvres.
Image -OUI ! Vous avez vu ça, maître, j’y suis arrivé, j’y suis arrivé !
Puis la sorcière folle intervint d’une voix sensuelle, séductrice, manipulatrice, en se rapprochant des deux elfes mâles, collant presque sa peau aux leurs comme pour les aguicher.
Image -Bravo les garçons… Ce n’est pas tout les jours qu’on lance son premier sort, Gildéon. C’est grisant non, les premières fois ? Peut-être pourrais-je d’ailleurs moi aussi t’apprendre des choses avec Vladek. Ensemble, nous pouvons être redoutables et redoutés, jalousés et craints. Scellons par la chair notre pacte, si vous le voulez bien.
Visiblement, chez les elfes, même le plaisir charnel était indissociable de la recherche de pouvoir et de la poursuite des intérêts de chacun. Cette alliance proposée par Astranaïth, cette idée d’un trio de magiciens liés ensemble par plus que des intérêts communs, par une relation au moins charnelle pouvait être tentante pour certain, comme elle aurait pu en dégoûter d’autres, ou éveiller la méfiance de certains.

Gildéon, pour sa part, semblait fasciné par ces deux mages qui lui faisaient face et qui manifestement entretenaient plus qu’une simple relation liée à leur profession commune. Il venait de se rendre compte que son maître avait embrassé longuement et passionnément Astranaïth. Etait-il possible qu’il soit lui aussi initié, intégré dans ce cercle très privé, qu’il partage toutes ces sensations avec son mentor et cette femme à la fois si dangereuse et si envoûtante ? Il semblait en tout cas très clairement enivré par toutes ces sensations nouvelles, à tel point que n’eut été la présence de Vladek, il aurait succombé dans l’instant aux charmes de la magicienne et aurait laissé cours à son instinct sans se poser de question.

Une nouvelle fois, seul Vladek semblait en mesure de décider. Allait-il laisser les choses se dérouler sous ses yeux, participer comme on l’y invitait, ou mettre un frein à tout cela ? Voulait-il l’exclusivité d’Astranaïth ? Comment Gildéon et elle le prendraient-ils ?
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par Vladek »

Vladek ne put s’empêcher de partager l’exultation de Gildéon lorsque celui-ci parvint à l’imiter, et complétait avec succès son tout premier sortilège. Le mage noir ne pouvait que se féliciter de ne pas avoir laissé les rênes à la sulfureuse Astranaith, car un tel rite initiatique était très important pour son apprenti : il aurait été complètement contre-productif de laisser la sorcière récolter la reconnaissance de Gildéon à sa place. Après tout, il était son mentor, nul autre que lui ne pouvait recevoir les lauriers et la gratitude résultant d’un succès aussi probant. Vladek savait ce qu’il avait à faire afin que la situation n’échappe pas à son contrôle, mais toute la difficulté serait de ménager le caractère de chacun, afin de tirer son épingle du jeu sur tous les plans. D’un côté, il lui était indispensable de feindre une amourette avec Astranaith, afin de se tirer de ce guêpier que constituait le détachement de Ranelvett. Une fois qu’il aurait suffisamment tiré profit de la fréquentation d’Astranaith, il prendrait soin de l’éliminer la première, ou l’abandonnerait. Elle était plus douée que Gildéon en magie, et s’il était certain d’avoir l’ascendant sur elle aussi, il demeurait évident que garder le contrôle de Gildéon était bien plus facile que de conserver une marge de manœuvre confortable dans sa relation avec Astranaith. Il allait devoir jouer de sentiments, sans être lui-même joué comme un pion sur un échiquier. Il n’était pas de ceux que l’on manipule, non, il préférait se placer du côté de ceux qui tiraient les ficelles. Toutefois, si la situation l’exigeait, il sacrifierait Gildéon à Hekarti de manière anticipée, avant que son disciple n’ait pu atteindre son plein potentiel : le sacrifice serait de moindre valeur, de fait, et ne récompenserait pas tous les efforts consentis. Ce n’était donc pas un scénario souhaitable, s’il lui était donné de choisir la tournure des évènements.

L’elfe aux sinueux tatouages fut interrompu dans ses pensées lorsque Astranaith se joignit aux festivités, enlaçant les deux elfes, se serrant contre eux deux. Vladek sentit son membre viril réagir sous ses robes, indépendamment de sa volonté. Un bref coup d’œil de biais lui permit de confirmer ce qu’il redoutait : tout à son émotion, Gildéon se laissait aller à une extase béate, dont Astranaith tentait de tirer parti. Comme les attouchements de la sorcière commençaient à se faire entreprenants, Vladek reprit le dessus sur ses pulsions, alors même qu’en son for intérieur, son double Dekh déchaînait un flot d’exhortations fielleuses à la violence.



*Tue-la. Tue le garçon. Tue-les tous les deux*

*Le meurtre des faibles est précieux aux yeux du Dieu du Meurtre. Honore Khaine, il te le rendra*

*Allez, laisse libre cours à notre haine*



S’arrachant doucement mais fermement à l’étreinte d’Astranaith, Vladek exerça toute sa volonté à contrôler l’envie de meurtre dans laquelle Dekh noyait son esprit. Puis, se penchant à l’oreille de la sorcière, il laissa le bout de sa langue jouer sournoisement avec le lobe de l’oreille de sa partenaire, ayant parfaitement conscience de taquiner une zone hautement érogène chez les elfes. Froid et calculateur même s’il n’en laissait rien paraître, Vladek chuchota ensuite dans un souffle quelques mots qui se voulaient apaisants.

« Je te laisse t’amuser avec Gildéon pour ce soir, j’ai à faire. Il n’a pas mon talent naturel, mais fera un partenaire honorable.

Et puis, c’est un grand jour pour lui. »


S’éloignant à grands pas lents, Vladek alla s’installer à l’opposé des deux tourtereaux, et extirpa le grimoire de magie noire de Seshru de sa besace. Ainsi assis, il pouvait surveiller du coin de l’œil les ébats amoureux des deux elfes, tout en s’attelant à l’étude d’un nouveau sortilège qui lui faisait de l’œil depuis quelques jours déjà. La structure du sortilège ne posait pas problème, c’était l’exécution que Vladek redoutait, car il ne s’était encore jamais confronté à semblable maléfice. Il s’agissait d’une invocation durable d’une créature de Dhar pure, modelable selon la volonté du lanceur. Un serviteur dévoué, en quelque sorte, capable d'exécuter quelques besognes bien utiles, et doué d'une certaine intelligence.

Un homoncule, voyez-vous ça…
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 28 mars 2016, 23:37, modifié 1 fois.
Raison : +21 xps +1 xpm profil mis à jour
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par [MJ] Kriegsherr »

+1XpM pour la lecture du passage sur l’homoncule. Profil mis à jour.
Ainsi le maître laissa-t-il finalement son apprenti et sa nouvelle compagne partager des moments intimes ensembles. Enfin, pas si intimes que cela puisqu’en dépit de leur caractère très privé, les ébats amoureux des deux jeunes elfes avaient lieu à quelques mètres seulement de Vladek, qui eut par conséquent beaucoup de mal à se concentrer sur l’apprentissage du nouveau sortilège qu’il ciblait.

Les livres qu’il avait pris à Seshru regorgeaient encore de tant de pouvoirs et de mystères inconnus qui ne demandaient qu’à être lus et exploités par quelqu’un qui en aurait le pouvoir, quelqu’un comme Vladek. Un tel trésor de connaissances magiques était rare et convoité. Par chance, ce savoir n’était pas à la portée du premier venu, ce qui protégeait dans un certain sens le jeteur de sorts. En effet, il avait l’avantage de maîtriser des langues que même la plupart de sorciers elfes ne lisaient pas. Outre le classique eltharin commun, il parlait aussi l’arcane noire, un langage que seuls les érudits et les mages tentés par la puissance du côté sombre de la magie employaient, de même que sa connaissance du démonique langue encore plus confidentielle s’il en était, partagée seulement par une poignée d’érudits intéressés et de cultistes louches. Or, pour déchiffrer les grimoires en sa possession, maîtriser ces langues sur le bout des doigts était un pré-requis indispensable, sous peine de mal comprendre ou mal interpréter les livres et donc de se fourvoyer dans les formules et donc de prendre d’énormes risques.

Après une nuit d’études studieuses de la magie pour Vladek et d’étreintes ardentes pour Astranaïth et Gildéon, suivie dans les deux cas d’un repos bien mérité, la fraîcheur de l’aube cueillit les jeunes elfes. Ou plutôt l’aurait fait s’il n’y avait pas eu leur magie.

Au lieu de cela, ce fut une Ranelvett Viveflèche à l’air alerte, comme toujours, qui poussa la trappe et d’une traction agile et leste se hissa sur le plafond de la cabane, réveillant par là-même le sorcier tatoué. Elle accorda un regard dédaigneux à sa magicienne et son compagnon, encore enlacés et endormis, puis se tourna vers Vladek et lui dit d’un ton qui ne dissimulait pas le mépris qu’elle éprouvait à son égard :

Image –La relève est arrivée. Nous partons pour le camp de base de l’armée dans une demi-heure, soyez prêts. Voici de quoi manger.
En effet, outre ses vêtements habituels qui n’avaient pas changés, la jeune œil-de-faucon était montée avec une sacoche en bandoulière, qu’elle tendit froidement à son interlocuteur. La lieutenant se retourna ensuite vers le spectacle des deux amants endormis et ricana :
Image –Pff. Vous les mages êtes tous pareil. Aucune fierté, aucun principe, à sauter sur tout ce qui bouge. Mais je ne peux pas dire que je ne m’y attendais pas.

Quant à vous, Vladek, je vous ai à l’œil. Vous ne m’inspirez nullement confiance, vous trois. Qui diable sait quels plans tordus vous avez pu mijoter cette nuit ?
Le sac contenait un ensemble de victuailles de campagne comme du pain et des fruits secs, suffisantes pour nourrir un elfe comme il se devait, mais pas pour contenter ses papilles. Dans l’armée, en cette période de troubles, la rusticité était de mise.

Lorsque chacun eut mangé, il était déjà l’heure de se mettre en route. En effet, une autre section d’elfes avait pris la relève de celle du lieutenant Ranelvett, qui était prête à rentrer au camp de base de l’armée, située dans la plaine en contrebas.

La marche à travers la forêt fut monotone et se déroula sans le moindre problème, et après une demi-journée de marche, ils arrivèrent en vue d’un camp établi à la lisière de la forêt, là où les sombres bois de conifères qui descendaient depuis les premiers contreforts des Annulii laissaient la place aux terres arables et cultivées parmi les plus riches d’Ulthuan. Là, un ensemble de routes menaient en direction d’une très grande ville aux hautes murailles et tours que l’on devinait à l’horizon. Mais plus près, à l’orée de la forêt, se trouvait un petit camp militaire, un poste de garde frontalier constitué d’une tour de garde elfique en pierre, autour de laquelle on avait dû rajouter en cette période dangereuse une palissade de bois épaisse.

Alors que la troupe dirigée par Ranelvett allait sortir de sous les frondaisons, l’œil-de-faucon s’arrêta net. De derrière des arbres proches venaient de se révéler un certain nombre d’individus en armes, menés par une elfe au visage farouche.

Capitaine Valana de Tor Korbahn, en tenue de forestière.
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La nouvelle venue était de toute évidence une jeune elfe elle aussi, elle n’atteignait sans doute pas le siècle d’existence, mais ses traits, quoique très fins et joliment dessinés, laissaient transparaître la dureté. Ses cheveux bruns foncé et ses yeux verts plutôt clairs ne l’adoucissaient pas. Bien que vêtue comme une forestière, il était probable que cette personne soit d’une certaine richesse, car elle portait des vêtements et des pièces d’armure plus fines et plus précieuses que ceux de Ranelvett, par exemple. Et surtout à sa main, elle tenait un arc long elfique avec une flèche encochée. De toute évidence, l’arme était magique, car la flèche brillait d’une lueur surnaturelle intense, de la même couleur que le Soleil.

L’elfe, qui transpirait la confiance en elle, s’adressa directement à Ranelvett :

Image -Alors, œil-de-faucon, on relâche sa vigilance ?
Ce à quoi la lieutenant répondit :
Image -Mes respects, capitaine. Non, bien sûr, jamais je ne relâche ma vigilance, mais je dois avouer que vous m’avez surprise quand même, capitaine, je ne m'attendais pas à vous voir ici avec vos hommes. Je vous amène deux magiciens capturés alors qu’ils franchissaient le col du Griffon. Je les laisserai se présenter, ainsi que leurs motivations.
Ranelvett avait désigné du doigt Vladek et son acolyte, et l’attention de la capitaine s’était immédiatement reportée sur eux. Son air sévère toujours sur le visage, il était impossible de deviner ce que la capitaine pensait. Pourtant, elle attendait d’eux qu’ils se présentent.
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par Vladek »

Vladek aurait ouvert de grands yeux exaspérés s’il avait pu le faire sans susciter la méfiance des elfes en présence. Encore une autre militaire, même si celle-ci semblait de noble extraction. Ne pouvait-on pas le laisser poursuivre sa quête de pouvoir sans lui demander sans cesse de décliner son identité et ses motivations ? Soit, Asuryan souhaitait manifestement lui mettre des bâtons dans les roues. Qu’à cela ne tienne, Vladek disposait de plusieurs autres divinités auxquelles confier son destin et son âme. Le mage n’était pas regardant lorsqu’il s’agissait d’acquérir davantage de puissance : certains maintenaient que l’argent n’avait pas d’odeur ; il était quant à lui convaincu que tout pouvoir était bon à prendre, d’où qu’il vienne. Sa convoitise n’avait pas de limite ; elle était son principe de vie. Hekarti était emblématique de son tempérament, étant notamment déesse de la magie qu’il pratiquait, cet art de tirer de l’Æthyr les sorts les plus dévastateurs qui soient.


*Parlant de magie… Bel arc que voilà.*



La voix dans son for intérieur attira l’attention de Vladek sur l’arc du nouveau personnage qu’ils venaient de rencontrer. En effet, songea le mage, la radiance surnaturelle de la flèche encochée témoignait à n’en pas douter du caractère magique de l’arme, ou des projectiles. Déployant précautionneusement ce sixième sens « magique » que les sorciers apprenaient à développer, Vladek entreprit de percevoir plus précisément le spectre de la magie émanant de l’arme, par pure curiosité. Il était intéressant à ses yeux d’en apprendre davantage au sujet de cet artefact, et de vérifier lequel, de l’arc ou des munitions, était enchanté. Un examen plus approfondi aurait probablement permis de spéculer sur les caractéristiques de l’enchantement dont l’objet était porteur, mais à cette distance, Vadek doutait d’y parvenir.


*Cette nouvelle elfe m’énerve, quoiqu’un peu moins que la sorcière.

Donne lui ce qu’elle veut. Allez, présente-toi, qu’on puisse progresser dans ta quête.*



Dans un soupir résigné, Vladek ferma les yeux quelques secondes, afin de maîtriser la vague d’impatience et d’agressivité accompagnant les suggestions de Dekh dans son esprit. Lentement, il porta les mains à l’ample capuche de son manteau noir, et la rabattit en arrière, dévoilant son visage tatoué de motifs incompréhensibles aux yeux de quiconque n’appartenait pas à un culte des Cytharai. Ses cheveux sombres encadraient maintenant un visage atypique, intimidant, arborant une mine grave alors que ses yeux gris cherchaient à croiser le regard de l’elfe à l’arc enchanté. Il prit ensuite la parole, s’avançant d’un pas pour déclamer un discours avec lequel il était de plus en plus familier, tâchant de ne rien révéler de plus que ce qu'il avait pu admettre précédemment.

« Je suis Vladek, et voici Gildéon.

Nous sommes deux mages à avoir fait le chemin depuis la région d’Ellyrion, en qualité de maître et disciple, cherchant tous deux à parfaire nos connaissances des arts aethyriques. Tel que vous me voyez, je suis moi-même en quête d’un mentor plus avancé que je ne le suis sur le chemin de la maîtrise de la magie que je pratique.

On m'a assuré que plusieurs maîtres en ce domaine ont rejoint la cour du Prince Malékith. Notre intérêt érudit nous a donc amené jusqu’en Nagarythe, avant que nous ne rencontrions vos subalternes. »


*Comme un air de déjà-vu, hein ?*
Vladek tâcha de rester concentré, sans prêter attention aux drôleries de son alter ego qui se gaussait doucement dans un recoin de son esprit.

Test de Sens de la magie sur l'arc, histoire garder les dés occupés.
Vladek, Sorcier Renégat Druchii (Déchirure)
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par [MJ] Kriegsherr »

Incontestablement, la magie venait bien de l’arc et non des flèches, comme Vladek n’eut aucun mal à le détecter. Cela était certainement plus pratique, en fait, puisqu’ainsi, tous les projectiles tirés par l’arme devenaient eux aussi magiques, et cela épargnait donc beaucoup d’efforts.

Quoi qu’il en fut, Valana acquiesça et répondit sans attendre aux dires du magicien :

Image -Parfait, quelques lanceurs de sorts supplémentaires seront toujours les bienvenus, et nous ne manquons pas de maîtres dans les arts des arcanes à Tor Korbahn. Soyez les bienvenus, Vladek et Gildéon, mais n’oubliez pas que le sort réservé aux traîtres sorciers est pire que la mort. Servez-moi, ma sœur et ma grand-mère et vous serez couverts de gloire, de richesses et de pouvoir, mais osez nous trahir et vous regretterez mille fois d’être nés, et je ne plaisante pas.
Le regard glacial qu’elle leur lança corrobora ses dires. Puis, d’un signe de la main, elle fit faire demi-tour à son groupe et s’adressa à l’œil de faucon :
Image –Ranelvett, allons au camp principal de Tor Korbahn. J’ai hâte de retrouver Valadya, et je suis sûre que ta vue lui ferra autant plaisir qu’à moi.
Sans un mot de plus, les elfes se mirent en route en direction de la grande ville. Bien qu’à l’évidence issue de la très haute noblesse, la capitaine Valana ne semblait pas rechigner à marcher avec ses hommes. Au contraire, elle échangeait à voix basse des mots avec Ranelvett, en tête de convoi, et semblait bien s’amuser. A l’évidence, les deux jeunes femmes étaient amies.

Après quelques temps, ils arrivèrent enfin à un énorme camp militaire à moitié intégré dans ce qui était une métropole, l’autre moitié dépassant hors des murs dans un camp de fortune, entouré de hautes palissades de bois et d’un fossé creusé et garni de pieux. Au bas mot, il devait y avoir là pas moins de dix-mille elfes sur le pied de guerre, avec des équipements en parfait état.

Quant à la ville en elle-même, outre son activité et sa population qui semblaient énormes, elle était protégée par d’immenses remparts de pierre taillée blanche, et ses portes majestueuses en Ilthilmar lui garantissait une protection que seule Antec devait dépasser en Nagarythe. D’ailleurs, la garde était partout. Les soldats en permission étaient légions dans les rues, tandis que les patrouilles quadrillaient inlassablement les moindres recoins de la ville et faisaient les cents pas sur les remparts. Tout semblait parfaitement contrôlé, dirigé d’une main de fer par la volonté de la seigneure de la ville.

L’industrie militaire semblait très présente dans les rues de la ville. La plupart des commerces étaient liés de près ou de loin à l’armée. Nourriture, appoint vestimentaire ou d’équipements utilitaires, écuries, archeries, armureries, forges, menuiseries,… Tout semblait de près ou de loin relié au militaire, jusqu’à la disposition des rues et des bâtiments qui menaient tous crescendo vers une citadelle aussi bien protégée que l’enceinte extérieure de la ville, située en hauteur sur une colline qui dominait toute la ville. Au centre de la citadelle, ultime défense de Tor Korbahn qui trônait au sommet de la butte, se trouvait un donjon majestueux, aussi large de presque une centaine de mètres, et haut d’une bonne cinquantaine, avec des murs épais de plusieurs mètres.

C’est précisément à la citadelle que se dirigèrent Valana et Ranelvett ainsi que leurs groupes. Sans plus s’attarder dans l’immense forteresse au cœur de la cité, les jeunes soldates se dirigèrent droit vers l’imposant donjon. Signe que Valana devait avoir une importance capitale, les gardes la saluèrent avec un profond respect. N’importe qui, fut-il commandeur, ne pouvait pas entrer ici en temps normal, mais elle semblait avoir tous les droits. Se déplaçant comme chez elle, la capitaine se dirigea droit vers une grande salle de réunion située dans les étages intermédiaires de l’immense tour et y entra simplement sans que les gardes à l’entrée n’y trouvent rien à redire. Seuls Gildéon, Vladek et Ranelvett la suivirent.

Là, se trouvait une grande table au milieu de la pièce, autour de laquelle une trentaine d’officiers supérieurs ou généraux se tenaient, ainsi que plusieurs nobles. La place d’honneur était vacante, ainsi que le siège directement à sa gauche, mais presque tous les autres étaient occupés. Des cartes, documents et papiers divers étaient disposés avec minutie sur la table. Rien ne semblait laissé au hasard. Le long des murs, derrière les fauteuils des « huiles » qui avaient directement accès à la table, se trouvaient une bonne cinquantaine de sièges moins riches où se trouvaient probablement les officiers subalternes, les conseillers et les serviteurs des plus puissants.

L’assemblée semblait dirigée par une elfe blonde à l’air un peu blasé, mais néanmoins très belle, même dans son uniforme de commandeur, et qui respirait l’intelligence et la puissance, mais peut-être encore avec un léger manque de confiance en elle, probablement dû à sa jeunesse, puisqu’elle ne devait avoir guère plus d’un siècle d’existence.

Commandeure Valadya de Tor Korbahn
Image
Etrange, bien qu’elle ne fut pas la plus gradée et de loin, c’était bien elle qui trônait à droite de la place d’honneur, la seconde place la plus importante. En voyant entrer Valana, ses yeux verts s’illuminèrent et elle se fendit d’un léger sourire. La capitaine, bien qu’inférieure en rang, alla directement la serrer dans ses bras dans une étreinte chaleureuse, avant de saluer poliment le reste de l’assistance et de prendre place à la gauche du siège vide qui dominait la table.

Quant à Ranelvett, elle s’assit sans bruit dans un des sièges des subalternes laissé libre, adossé au mur, et fit signe aux deux mages de l’imiter. Puis le conseil reprit :

Image –Bien, je ne vous retiendrai pas beaucoup plus longtemps. Tous ici avez pu exprimer votre avis sur la famille Anar et les tensions engendrées par ses partisans. Je ne ferrai que vous rappeler la position de ma grand-mère une dernière fois pour clore le débat. Pour l’instant, elle interdit formellement que le moindre mal soit fait sur ses terres à ceux qu’elle qualifie encore de ses amis. Les Anar ont toujours été une famille noble et fidèle, des amis très proches et droits, et ni elle, ni moi ne pouvons croire un instant à leur trahison. Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’attaque des Marais Noirs qui a causé la mort du regretté Eothlir Anar, et nous sommes persuadés qu’il s’agit d’un malentendu.

Taëlnil est en ce moment en train de traiter de ce problème à la table de Malékith, et je suis certaine qu’elle arrivera à convaincre notre roi de sa méprise et de la nécessité de rétablir Alith dans les droits qui sont les siens légitimes et qu’Eolaran, le père d’Eothlir, soit libéré de sa détention. Evidemment, cela ne remet nullement en cause notre engagement aux côtés du roi, mais comme chacun le sait un bon roi se doit de respecter certaines règles. Le sujet est clos.
Assis aux côtés de Gildéon et Vladek, il semblait y avoir plusieurs magiciennes confirmées qui prêtèrent plus ou moins attention aux deux nouveaux arrivants, ce que ne firent pas les autres lanceurs de sorts présents. Parmi ceux qui s’étaient intéressés à eux se trouvaient trois elfes aux cheveux blancs, âgées de quelques centaines d’années, et une elfe aux cheveux noirs, à peu près du même âge, mais qui elle ne semblait pas être utilisatrice du domaine de la Dhar, mais plutôt de la magie de l’Ombre et de la Mort. La réunion ayant pris fin, Vladek pouvait essayer de nouer des contacts, a moins qu’il ne préfère attendre que Valana et Ranelvett ne s’occupent de son cas.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par Lothir »

Le conseil semblait s'étirer à n'en plus finir. Les interventions se succédaient les unes aux autres, chacun se positionnant soit en faveur de la famille Anar, soit de ses assaillants, parfois même des deux. Parmi ce jeu politique, Lothir restait silencieux. Assis à la grande table, bras croisés, visage fermé, il se contentait d'écouter attentivement les hommes et les femmes les plus influents de Tor Korbahn se quereller de la sorte en l'absence de leur dirigeante. Certains parmi eux feraient de puissants alliés, et d'autres s'opposeraient de toutes leurs forces à l'ère de changement qui s'annonçait. Conscient de cette situation, Lothir profitait de l'occasion pour obtenir le plus d'informations possible, ou du moins celles que les différents intervenants voulaient bien exprimer publiquement.

Sa propre famille ne s'étant pas exprimée officiellement sur la question, il ne comptait pas prendre la parole au cours de cette réunion. Traditionnellement, les Felo'melorn ne prenaient part à la politique que lorsque la situation l'exigeait, et mettaient de côté leurs différents pour parler d'une seule voix. Pour l'instant leur décision ne semblait pas arrêtée, et des dissensions internes risquaient de retarder encore leur prise de position vis à vis de la famille Anar. Le fait que Lothir représente les Felo'melorn à cette réunion, en lieu et place de son père, en disait d'ailleurs long sur leurs difficultés à arriver à un consensus. Mais qu'importe, peut-être pouvait-il profiter de cette occasion pour cultiver des relations en vue des événements à venir. Les conseils prodigués par son mentor quelques années plus tôt lui revirent en mémoire, échos d'une époque qui lui paraissait maintenant si lointaine : "Le vent tourne, Lothir, alors assure-toi d'être dans le bon camp lorsque l'heure sera venue. »

Il fut ramené à la réalité lorsqu'un groupe d'elfes vint interrompre le conseil. Lothir haussa les sourcils : il reconnaissait Valana, sœur de Valadya qui dirigeait la séance et fille de la princesse de Tor Korbahn, mais aucun de ceux qui la suivaient. Une archère, probablement membre de l'armée de la cité, une sorcière drapée dans une cape rouge sang, une espèce de barde vêtu aussi précieusement qu'un prince et… le dernier individu accapara son attention au point qu'il entendit à peine Valadya annoncer la fin du conseil. Pensif et complètement imperméable à l'agitation tout autour de lui, Lothir laissa son regard courir le long des tatouages qui serpentaient sur le visage du nouveau venu. Les jeteurs de sorts étaient suffisamment peu nombreux à Tor Korbahn pour qu'il les connaisse tous au moins de tête, et il était sûr de n'avoir jamais vu celui-ci auparavant. Un mage, parfaitement indépendant des familles nobles de la cité… Cette journée n'était peut-être pas une perte de temps, après tout.

Il se redressa souplement et rattacha ceinture et fourreau à sa taille, avant de se diriger vers la rangée de sièges où l'individu s'était assis. Avec une inclinaison courtoise de la tête, il se présenta :

« Bienvenue à Tor Korbahn. Je me nomme Lothir, héritier de la famille Felo'melorn, et je me ferais un plaisir de vous instruire sur le fonctionnement de notre cité. Je ne sais pas ce qui vous amène parmi nous, mais par les temps qui courent, je suppose qu'il ne s'agit pas d'un simple voyage d'agrément... »

Son sourire de façade s'était mué en une expression interrogative alors qu'il attendait la réponse du tatoué. Quoi qu'il soit venu faire à Tor Korbahn, il pouvait certainement bénéficier de l'aide de quelque de bien placé… en échange de quelques services, bien entendu.
Lothir Felo'melorn, Voie du Noble cavalier.
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"Le vent tourne, Lothir, et il souffle pour les véritables fils de Nagarythe maintenant. N'oublie pas, l'histoire ne retient ni le nom des faibles, ni des vaincus, alors assure-toi d'être dans le bon camp lorsque l'heure sera venue." Elthrai, mentor et maître d'armes.

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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par Vladek »

Se faire aborder par un prince de la cour locale ne faisait pas partie des futurs anticipés par Vladek. Pour tout dire, il fut même réellement surpris lorsque cet elfe brun répondant au nom de Lothir jeta son dévolu sur lui pour lui souhaiter personnellement la bienvenue, ayant manifestement un projet, sinon une ambition, voire un dessein, pour lui, un inconnu à l’allure douteuse. Les propos de l’elfe brun suscitèrent donc une première réaction de défiance chez le sorcier, qui aurait probablement répondu aussi froidement que possible compte tenu de leurs rangs respectifs, n’eut été l’immiscion dans son esprit de la présence désincarnée de Dekh, qui l’invectiva.

*Idiot.

C’est une main tendue, pas un piège.

Cet homme a dû remarquer ta situation, et peut t’aider, si tu lui rends la pareille.*


Pour une fois, l’irruption de son irritant alter ego ne laissa pas Vladek frustré, le sorcier saisissant bien rapidement le fond de vérité derrière les conseils méprisants de cette présence dans ses pensées. Il semblait en effet que cette prise de contact, ce début de conversation, soit en fait une échappatoire à sa situation, proposée par quelqu’un qui espérait bien sûr en obtenir une contrepartie. Un marché, en somme. Qu’il avait presque été trop aveugle pour décrypter, trop focalisé sur la difficulté de sa situation. Bien qu’il ne sache pas grand-chose des motifs du geste de ce Lothir, il s’agissait pour le jeune mage noir de répondre à ses avances, car un court silence s’était déjà installé entre eux, et menaçait de se prolonger s’il demeurait passif. Aussi, inclinant la tête avec déférence, sans pour autant ôter sa capuche, le mage aux sinueux tatouages teinta sa réponse de toute l’humilité dont il était capable, son regard gris cherchant à croiser celui de son noble interlocuteur.

« Votre accueil m’honore, seigneur Lonir Felo’melorn.

Je serais pour ma part heureux de me rendre utile. »



Dans un coin de sa conscience, Dekh grommela, replongeant dans sa léthargie coutumière.

*Mettre le pied en politique est un combat bien plus dangereux que tu ne l’imagines

Heureusement pour toi, je serais toujours là.*
Vladek, Sorcier Renégat Druchii (Déchirure)
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Vladek] Les chemins de la noirceur

Message par [MJ] Kriegsherr »

Tandis que les deux jeunes elfes ambitieux faisaient connaissance, Valadya alla serrer dans ses bras sa petite sœur Valana. Bien qu’exerçant chacun de hautes fonctions militaires, les deux héritières de Tor Korbahn semblaient pour autant n’en être pas moins restées très soudées. Puis elles échangèrent quelques mots en souriant, et enfin se retournèrent vers Vladek et son interlocuteur.

Ni l’une, qui n’était pas là au début de la réunion, ni l’autre, qui la dirigeait, n’avait encore eu la possibilité de s’entretenir ou de saluer personnellement le noble elfe aux cheveux noirs. C’est pourquoi elles affichaient un sourire heureux lorsqu’elles l’abordèrent enfin, en commençant par l’aînée, la blonde, Valadya :

Image -Lothir ! Lothir Felo’melorn ! Cela faisait longtemps, trop longtemps. C’est la première fois que je te revois depuis que nous sommes enfants. A l’époque, nous chassions déjà et nous battions avec des épées fictives en imaginant ce que nous pourrions devenir… Quel bon vent t’amène parmi nous, à moins que ce ne soit celui de la politique, je le crains ? Comme tu le vois, nous sommes tous tombés dedans. Les Anar aussi, ils y ont même laissé la main dans l’engrenage, j’en ai bien peur…
Sa petite sœur elle aussi salua Lothir. Légèrement plus jeune –de quelques décennies à peine- que ses deux aînés, elle connaissait un peu moins bien le nouveau Felo’melorn, mais le tenait tout de même en haute estime. Elle lui sourit en désignant Vladek et ses suivants et parla au noble en le saluant :
Image –Seigneur Lothir, enchantée de vous revoir. Vous ne m’avez pas beaucoup vue dans votre enfance, car j’étais encore bien jeune, mais moi je me souviens très bien de vous, l’ami de ma sœur…
Elle fit une petite pause et reprit d’un air amusé :
Image –Je vois que vous avez fait la connaissance de ce mage, un nouveau venu dans la région, un dénommé Vladek. Un élément dangereux dont on n’a pas encore pu tester la loyauté. Mais si vous voulez vous en charger vous-même, je vous le laisse avec grand plaisir. Valadya et moi n’aimons pas trop nous charger d’affaires magiques dans ce genre…
Image –Il lui faudra également un maître. Libre à toi de le laisser faire son choix, ou de lui imposer le tien. Avant cela, il serait peut-être sage que Vladek nous en dise plus sur sa suite, ses aptitudes et ses projets ?
Dans tous les cas, j’aurais besoin de te parler en privé, après cela, avec ma sœur et ton nouveau mage si tu le souhaites et le permets, cependant, ça ne me dérange pas.
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