Il avait réussi. Il avait vaincu. Accomplit sa mission. Il pouvait souffler en remerciant le Rat Cornu de l’avoir aidé à vaincre.
Pourtant, il y avait un soucis dans ses calculs.
Ils étaient cinq dans les carrosse. Il n’était certain de la mort que de quatre de ces personnes. Où était donc passé le dernier ?
Écoutant son instinct, le Skaven se décida à s’éloigner pour tenter de dénicher le dernier Tiléen du groupe.
Il arpenta le côté de la route, le sous-bois, le début des futaies. Il reniflait, tentait de découvrir où son adversaire était passé grâce à son long museau. Il tentait de retenir tout ce que les Eshin lui avaient apprit. Cela lui avait bien réussit jusque là.
Tellement bien réussit qu’il n’aperçut pas comment, alors qu’il dépassait les arbres, une ombre noire se faufilait dans son dos. Il n’entendit qu’au tout dernier moment un bruit métallique, et sentit la seconde d’après une vive douleur bonne à hurler dans son dos. Quelque chose venait de le toucher. Il s’écrasa à terre, le souffle coupé, et observa derrière lui.
Un homme titubant dressait une arbalète. Il venait de décocher un carreau qui avait frappé Snikkit lâchement, en plein dans son dos – Mais Snikkit pouvait-il vraiment juger les gens sur leur lâcheté après cette nuit. C’était le dernier Tiléen. Celui-là paraissait bien plus âgé que les autres, à en juger par ses rides et ses cheveux blancs. Il portait de magnifiques vêtements de soie et de velours, malheureusement troués et dégoulinants de sang, et de nombreux bijoux et colliers autour du cou. Il avait le visage rouge, brûlé, et semblait franchement mal en point. Il boita deux pas devant lui, jeta l’arbalète à terre, et tira de sa ceinture un magnifique fleuret brillant. Malgré sa blessure, il se mit adroitement en position d’escrime. Les Tiléens étaient réputés pour être des vantards trop sûrs d’eux ; Mais aucun doute que certains d’entre eux étaient de véritables épéistes exceptionnels, à la hauteur de leur égo.
« Moi je sais ce qu’est ta race, saloperie de rat…
En garde. »