[Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Sùrement la plus grande et plus connue des villes d’Arabie, Copher, surnommée ’ le port des épices ’, est l’endroit où le commerce est le plus florissant de toute l’Arabie. Le quartier marchand de Copher est d’un dynamisme endiablé. Même les ports tiléens et estaliens font pâle figure face à lui. De tout le Vieux Monde, les bateaux accostent afin d’acheter des marchandises rares et exotiques. Les épices notamment, qui sont le fer de lance de l’économie cophérienne, sont très demandées sur les marchés, ce qui rend leur prix proprement exorbitant.

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
[MJ] Drakonis
PJ
Messages : 138
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Erik Von Vystern

[Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par [MJ] Drakonis »

Image
Accoudés au bastingage de la Vierge de Glace, le navire sur lequel ils avaient embarqué de nombreuses semaines auparavant, les cheveux balayés par les embruns salés de la mer, dont les ondes blanchâtres venaient s’écraser contre la coque en bois de leur embarcation, Arthur de Beaumont et Arzhvael de Bastogne observaient le paysage qui s’étendaient devant eux, et surtout, tentaient d’apercevoir leur objectif, cette terre inconnue, presque au bout du monde, et qui leur tendait les bras : l’Arabie. Pour de nombreux chevaliers, ce nom évoquait plus les croisades qu’autre chose, mais c’était également une terre mystérieuse, commerçante, aux coutumes différentes de celles de leur contrée natale, si tant est qu’on eut pu dégager une uniformité de tous ces duchés aux mœurs bien particulières. Une voix rugueuse les tira de leurs pensées, aux accents froids des contrées nordiques du Kislev :

« On devrait arriver demain à Copher, messires. Rien n’apparaîtra d’ici demain. »

Celui qui venait de s’adresser aux deux jeunes hommes était le capitaine du navire : grand, doté d’une chevelure blonde qui semblait briller comme une couronne dorée sous l’effet du soleil éclatant dont ils avaient été gratifiés ce jour-là et d’une moustache aussi impressionnante que savamment entretenue, Boris Godunov était de ces marins kislévites rompus aux voyages à travers toutes les mers du Vieux Monde. Originaire d’Erengrad, le grand port du royaume de glace, il avait grimpé un à un les échelons de la hiérarchie navale commerçante pour finir par obtenir son propre bâtiment : un solide trois-mâts dont l’équipage composite lui permettait de trouver les meilleurs mouillages dans tous les recoins du monde. Il avait accepté de convoyer les deux chevaliers, moyennant finances bien sûr, de Bordeleaux, leur point de départ, à Copher, la clé de l’Arabie et son joyau du négoce. Tout au long du voyage, cet homme bourru leur avait conté, quand l’envie lui prenait et la boisson le permettait, ces souvenirs divers, et il fallait reconnaître qu’entendre quelqu’un ayant vu les côtes d’Ulthuan en parler était une expérience rare. Sur ces mots, il s’éloigna pour houspiller un mousse qui manquait apparemment de vigueur à la tâche, et le silence retomba sur le bout de navire occupé par les deux nobles. Que de chemin parcouru depuis leurs débuts respectifs, au sens propre comme au sens figuré d’ailleurs. Et ce n’était pas cette mission en terre inconnue qui allait contredire la direction qu’avait pris leur destinée jusqu’à présent.
***
La surprise des deux chevaliers avait été grande en recevant un pli signé de la main-même du duc Alberic de Bordeleaux, les enjoignant de venir le retrouver à sa cour aussi vite qu’ils le pourraient pour une audience privée. Que leur voulait-il ? Le duc était connu pour sa sévérité et son austérité sans commune mesure en Bretonnie. Certains murmuraient que les entraînements des chevaliers de sa maison étaient d’une telle difficulté que le taux de mortalité était plus élevé au repos qu’en mission sur ses terres. Inutile de préciser qu’une telle réputation faisait fuir les candidats les moins assurés, mais attiraient les jeunes nobliaux en quête de gloire et de vaillance. On ne servait pas le duc Alberic : il vous choisissait, et il fallait se montrer digne de cet honneur. Ainsi prévenus par la rumeur locale, Arthur de Beaumont et Arzhvael de Bastogne se présentèrent à la cour ducale un matin, quelques chevaliers gratifiant le premier de salutations appuyés et de commentaires encourageants quant à ses exploits contre la vouivre qui avait menacé les terres de son vassal. S’il n’avait pas triomphé, un tel courage ne pouvait que faire parler dans cette cour où tous rêvaient de se montrer à la hauteur de la confiance de leur suzerain. Finalement, les deux jeunes gens furent introduits dans la salle ducale, où les attendait Alberic de Bordeleaux. A première vue, la réputation du duc semblait correspondre à son allure physique. Grand, mince, le visage émacié, presque taillé à la serpe, surmonté d’une chevelure poivre et sel soigneusement entretenue, doté d’yeux gris acier particulièrement déstabilisants, l’homme dégageait une impression d’autorité saisissante. Et ce n’était pas sa tenue de maille complète et la cape d’un bleu tellement sombre qu’on eut dit du noir qui irait contredire l’ensemble préalablement observé : un roc, tout simplement. Dardant son regard perçant sur les deux arrivants, il attendit que les hommages de rigueur lui soient rendus pour déclarer :
Image
« Messires, si je vous ai fait quérir de manière aussi prompte, ce n’est point pour perdre mon temps en explications savantes : j’irais donc droit au but.

Vos exploits respectifs ont fait parler dans de nombreuses cours. En bien ou en mal, mais vous me semblez hommes à relever le gant du défi quand il vous est jeté à la figure. J’ai besoin de chevaliers de votre trempe, prêts à tout sacrifier pour servir la Dame, et le Roy.

Etes-vous de ceux-là ? »


Il s’interrompit un instant, puis asséna d’une voix grave, rocailleuse :

« Il y a quelques jours, un voleur s’est introduit dans le château et est parvenu à voler une sainte relique de la Dame, dans ma famille depuis des générations. Malgré un interrogatoire poussé des serviteurs, nous n’avons pas réussi à obtenir le moindre renseignement.

Mais un informateur du Roy, actuellement en Arabie, a fait savoir que la relique avait été aperçue sur les marchés de Copher. Malheureusement, il n’en sait pas plus.
La relique en question est un collier ayant appartenu à mon ancêtre, Marcus de Bordeleaux, compagnon de l’Unificateur. Sa valeur est inestimable, à mes yeux, et, j’en suis sûr, aux yeux de la Dame. Ceux qui le retrouveraient se verraient récompensés par cette dernière, assurément… Et par moi-même.

Les chevaliers de ma maison sont trop peu nombreux pour que je les envoie au-delà des mers, et du reste, beaucoup ne peuvent abandonner leurs terres. C’est pourquoi je me tourne vers vous. »


Le ton sur lequel le duc finit sa phrase sous-entendait fortement qu’un non eut été très mal accepté. Claquant dans ses doigts, le duc appela un serviteur qui s’empressa de lui remettre un parchemin qu’Albéric leur tendit. Dessus, dessiné finement à l’encre noire, l’image d’un collier.

« Heureusement, notre chroniqueur familial s’était lancé dans une nouvelle épopée de Marcus de Bordeleaux, et avait commencé à travailler sur les estampes accompagnant son futur opuscule. Nous avons donc une retranscription fidèle de son apparence. »
Image
Il y eut un nouveau silence, le duc laissant le temps aux deux jeunes gens de consulter le parchemin, puis il acheva :

« A votre arrivée, tentez de trouver Adémard Le Noir, c’est le nom de l’indicateur en question. Je compte sur votre vaillance pour revenir vivants avec la relique, au nom de la Dame ! »
***
Alors que leur revenait en mémoire pourquoi ils étaient à présent sur ce bateau voguant sur les flots, les deux jeunes chevaliers furent interpellés par une voix cette fois-ci féminine :

« La soupe sera bientôt prête, les beaux sires ! »
Image
Armée de sa fidèle longue-vue, le second de Godunov, qui se révélait être une seconde, fait suffisamment rare sur un navire pour être souligné, venait de leur rappeler que la journée touchait à sa fin, comme en témoignait le soleil qui entamait sa descente, permettant à l’air de se rafraîchir quelque peu. Les dépassant, une femme à la musculature sèche, sculptée par des années de travail harassant entreprit de rejoindre le point habituel où était servi la nourriture pour l’équipage et les deux passagers, non sans avoir auparavant envoyé une œillade suggestive à Arzhvael de Bastogne. Hormis son prénom, Lorenza, personne ne savait qui elle était vraiment. Tout juste certains marins avaient consenti à expliquer qu’elle était apparemment d’origine tiléenne, et que le capitaine était revenu un beau jour avec cette fille, et qu’elle était restée à bord, devenant rapidement son homme, ou plutôt sa femme de confiance. Certains paraissaient trouver la chose désagréable, incommode, voire légèrement inconvenante, en marmonnant que c’était coup à déchaîner la colère de Manann, mais d’autres admettaient que la jeune femme savait ce qu’elle faisait. En tout cas, elle connaissait quelques rudiments d’arabe et de bretonnien, ce qui en avait fait une interlocutrice privilégiée au cours de la traversée, et elle avait appris aux deux chevaliers un lexique basique pour leur futur périple en Arabie. Certes, il y avait difficilement de quoi tenir ou comprendre une conversation rapide et soutenue, mais le minimum était là. D’ailleurs, la tiléenne avait fait comprendre à plusieurs reprises que donner des leçons « particulières » à l’un des deux chevaliers ne la dérangeait pas le moins du monde…

Bientôt, tout le monde fut assis, une écuelle à la main, et les conversations se mirent à fuser dans un joyeux mélange de différentes langues, chacun baragouinant finalement un sabir commun que le voisin comprenait à peu près. Et bientôt, le moment tant attendu arriva : celui des récits du capitaine. Cependant ce dernier, pour une fois, ne commença immédiatement à parler, et décida plutôt de tourner sa tête vers les deux chevaliers, en leur demandant :

« Pour ce dernier, je vais laisser nos deux invités raconter. Allons messires, des exploits à nous narrer de votre pays ? Quelque historiette juteuse ? »

Tous les regards se tournèrent vers eux, et tandis qu’une bouteille de tord-boyaux du meilleur acabit, soit dévastateur pour n’importe qui hormis un nain, circulait, les marins attendirent patiemment la réaction des deux nobles… Un dernier récit avant d’accoster, le lendemain, et de ne plus se gorger de mots, mais aussi d’action…
Drago Dormiens Nunquam Titillandus

"On ne chatouille pas le dragon qui dort"

Image

Avatar du membre
Arzhvael de Bastogne
PJ
Messages : 35
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par Arzhvael de Bastogne »

  • Le vent avait fait preuve de compassion en attendant que le navire quitte les mers Bretonniennes avant de commencer à jouer.
    Il débuta gentiment dans le Grand Océan Occidental, en dessinant de simples vaguelettes à la surface de l’océan et en éparpillant la lumière du soleil couchant. Puis, progressivement, il prit de l’assurance, courant sur les flots en charges soudaines qui sculptaient des collerettes d’eau blanche sur la houle. L’écume d’un blanc glacé tachetait l’air et la chaleur de la brise cachait la froideur de la luminosité.

    L’océan se mit de la partie. Il faisait rouler ses vagues plus hautes et aiguisait leurs crêtes. Au lieu de bruine, le vent arrachait de grands embruns blancs à leurs cimes. Les suivant comme les plumes d’un casque de guerrier, le vent, pris au jeu, soufflait plus fort.
    L’océan ne voulait pas être en reste. Il se cabra, taillant des vallées et des montagnes à sa surface, selon des formes conçues pour défier l’imagination du vent.
    Le ciel en fut jaloux. Son air menaçant vira au gris, le jeu devint plus sérieux et la lumière s’écoula hors du monde. Rapidement, il se mit à gronder de colère, vexé que ses frères s’amusent sans lui. Mais le vent et la mer étaient trop captivés pour le remarquer.
    Ce n’est que quand le ciel se mit à cracher de frustration, quand les premières flammes de sa rage sifflèrent en descendant sur l’eau obscurcie par les nuages que les choses sérieuses commencèrent. Soudain, ce ne fut plus un jeu.
    C’était la guerre.

    Pourtant, si un aigle avait observé la Vierge de Glace, il n’aurait pas vu de difficulté particulière. Flottant, le vaisseau paraissait heureux parmi les ébats de la mer. Il avançait sans efforts, comme un grain de poussière dans une brise d’été, se hissant sur les flots déchainés, plongeant dans les creux verdâtres. Le navire avançait l’air de rien.

    Mais pour les passagers, le voyage se transforma rapidement en cauchemar. Le gémissement moqueur du vent était interrompu par l’impact sourd de la mer contre les parois fragiles. Le grondement terrible des poutres torturées fendait l’air, se mêlant aux cris d’Arzhvael sûr que la Dame l’avait abandonnée.

    Seuls les marins restaient impassibles. Leurs mines sévères et blanches arrosées de sel, ils travaillaient prestement mais calmement, attachés à une discipline forgée à part égale par la peur et la confiance. Se balançant au bout de leurs cordes et pendant à des manettes de treuils comme des acrobates, ils abaissèrent les voiles, luttant contre le vent hurlant pour la possession des toiles.
    Leur capitaine les regardait, silencieusement la majeure partie du temps. Ses hommes savaient ce qu’ils faisaient. Il n’allait pas les gêner avec des ordres superflus.
    Une heure plus tard, la tempête commença à s’estomper.

    Arzhvael était retranché dans sa cabine, frissonnant. Il jura, à voix basse et à voix haute, prononçant des grossièretés avec l’intensité calme qui était habituellement réservaient à la prière. Le fait qu’il soit agenouillé au sol, penché au-dessus d’un seau comme d’autres hommes auraient pu se pencher sur un reliquaire, ne faisait que renforcer l’illusion. Non vraiment, ces moyens de transport convenaient très peu au jeune chevalier. Rien ne pourrait remplacer la selle de sa fidèle monture. Arzhvael se remémora avec rancœur le voyage en carrosse qu’il avait dut subir pour rejoindre le domaine de Bratian en compagnie de Dame Lucretia Von Schwitzerhaüm

    Le chevalier Bretonnien se releva lorsqu’il réalisa que quelque chose n’allait pas. Il lui fallut une bonne dizaine de secondes pour comprendre quoi.
    La tempête était finie.
    Il n’y avait plus d’assaut de vent et d’embruns pour lui souhaiter la bienvenue, pas de pont agité, pas de lumière grisâtre ou vacillante.

    La Vierge de Glace progressait tranquillement sur une eau calme et bleue, les restes torturés de ses gréements se dessinant nettement dans le ciel dégagé. Arzhvael soupira avec un plaisir purement animal en sentant le soleil chaud contre sa peau. Autour de lui, d’autres hommes, souriant du même sourire incrédule, marchaient ou se reposaient sur le pont. Le jeune homme croisa le second chevalier Bretonnien sur le pont. Celui qui serait son compagnon pour accomplir la mission du Duc Alberic de Bordeleaux : retrouver un héritage dérobé. Arzhvael adressa un signe de la main à Arthur de Beaumont, car tel était son nom, avant de se diriger vers la cale du navire.
    Alors que les marins besognaient dans le très sain air marin, les chevaux restaient cloîtraient dans cet espace confiné. C’est pourquoi Arzhvael rendait le plus souvent visite à sa monture, Ceyl. L’avantage de cet endroit était que le chevalier obtenait là un exutoire bien pratique. Bon, bien sûr, passer toute une journée dans la noirceur moite et roulante du ventre d'un navire n'était pas non plus une activité très saine. Au moins une fois par jour, le chevalier promenait son destrier sur le pont sous le soleil réparateur du sud. Tous les marins jetaient un œil interloqué et amusé à ce spectacle peu commun.

    La nuit, Arzhvael se surprenait à s’endormir que très tard, guettant les respirations des marins jusqu'au moment où elles se faisaient plus rauques, indices d'un sommeil véritable. Oh, tous ne dormaient pas, car le mal de mer était assez répandu, mais les malades avaient d'autres chats à fouetter. Au milieu de la nuit, le chevalier quittait la cabine qu’il s’était approprié et déambulait sur le pont, ombre silencieuse et féline. C’était lors d’une de ces balades nocturnes que le jeune homme avait rencontré Lorenza, femme de confiance du capitaine Boris Godunov. Lors de cette occasion, elle avait décidé d’apprendre les rudiments de l’arabe à Arzhvael. Le chevalier avait apprécié ces moments nocturnes passés avec la Tiléenne alors que les embruns maritimes fouettaient gentiment leurs visages.

    ***


    Arzhvael de Bastogne était assis sur le demi-tonneau qui lui servait de chaise, un verre de tord-boyaux dans la main et une écuelle dans l’autre. C’était la dernière soirée en compagnie de l’équipage, demain ils accosteraient à Copher et les deux chevaliers devraient se mettre en quête d’un certain Adémard le Noir, un des indicateurs du Duc. Arzhvael prit une gorgée d’eau de vie qui tenait lieu de boisson primaire sur le navire. Puis il la recracha sur le sol, sous les rires des matelots. Non vraiment, jamais il ne s’habituerait à cette vie de marin.

    « Pour ce dernier, je vais laisser nos deux invités raconter. Allons messires, des exploits à nous narrer de votre pays ? Quelque historiette juteuse ? »

    Tous les regards se tournèrent vers Arzhvael et son compatriote Bretonnien. Le chevalier posa son verre au sol, jurant de ne plus y toucher, et regarda son auditoire.

    - Une histoire, vraiment ? Je ne pense pas égaler l’aisance oratoire de votre capitaine Boris, mais je peux vous raconter ma dernière aventure. Je venais tout juste de regagner ma région natale, la Bastogne, après avoir écumé quelques villes impériales. Comme pourra vous le confirmer Arthur, la caractéristique la plus notable de mon duché reste le Gouffre Noir. Une faille longeant l’extrémité septentrionale du massif d’Orquemont et disparaissant tout juste avant la frontière du duché de Quenelles. Un brouillard noir monte souvent du gouffre, et ceux qu’il enveloppe sont glacés jusqu’aux os, voire jusqu’à la mort, même au plus fort de l’été.

    Un paysan du duché est venu me trouver. Affirmant qu’une demi-douzaine de rejetons du gouffre rôdait près de son village, attaquant et tentant de dévorer tout ce qui se dressait sur leur route. Décidé à venir en aide à ce pauvre homme, j’ai chevauché à toute allure vers son village pour y éradiquer ces engeances.
    Alors que je faisais mon entrée dans le village, je suis tombé nez-à-nez avec trois rejetons. Ces créatures ressemblant à d’énormes grenouilles pouvant bondir sur de longues distances. Ces démons mesuraient environ trois mètres de haut aux épaules et dépassaient aisément certaines maisons de paysans. Un des rejetons était encore en train de mâchouiller un enfant. Ni une ni deux, j’éperonnais Ceyl en criant Pour la Dame et le Roy ! Le combat fut aussi rapide que violent ! En quelques passes d’arme, deux rejetons avaient mordu la poussière. Le troisième fit un bond d’une vingtaine de mètres pour éviter ma lame et regagna l’obscurité du Gouffre Noir avec ses congénères.

    C’est avec de tel acte de courage que la Bastogne est devenue le cœur de la Bretonnie. Nous sommes les descendants de Gilles le Breton et les Bastognois sont dotés des vertus du courage et de l’honneur.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 04 juil. 2015, 16:55, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp/ Total: 6
Arzhvael de Bastogne , Chevalier Errant

Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 8 | Ini 10 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 70/70

Compétences:
- Alphabétisation: Permet de lire et écrire.
- Monte: Votre personnage sait très bien monter à cheval.
- Réflexes éclairs: +1 INI.
- Arme de prédilection (Epée): +1 ATT lors d'un combat à l'épée.
- Coups puissants: +1d3 points de dommages au corps à corps.
- Étiquette: Sait parler à la noblesse (+1 dans ce cas).
- Dégainer l'épée: +1 INI lors du premier round.
- Désarmement: Peut désarmer son adversaire (+1 ATT dans ce cas).

Inventaire:
- Epée à une main: Arme à une main, 12 parade, 16+1D8 dégâts.
- Chemise de mailles: Torse, dos et bras, 9 pts de protection, -1 en HAB/PAR/ATT
- Boite d'amadou
- Selle et Harnais
- Corde
- Couverture

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... e_bastogne
Ceyl, cheval de selle:

Image
Un noble destrier issu des plus hautes lignées Bretonniennes. La beauté de sa robe noire n'a d'égale que sa bravoure au combat.

FOR 10 | END 11 | SAU 8 | RAP 9 | INT 8 | DOC 9 | ATT 10

Avatar du membre
Arthur de Beaumont
PJ
Messages : 147
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 9 / CHAR 8 / INT 9 / INI 8 / ATT 12 / PAR 9 / PV 50

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par Arthur de Beaumont »

Arthur de Beaumont faisait face à l'océan, les mains posées sur le bastingage, ses prunelles vertes suivant le vol indolent d'un grand albatros qui planait au dessus des flots, à quelques encablures de la Vierge des Glaces. La brise marine faisait voler les cheveux blonds vénitiens et légèrement ondulés du jeune homme. Il portait une chemise en lin que les bourrasques passagères venaient gonfler, et dont un pan étant coincé dans son pantalon en cuir, terminé par une paire de bottes solides. Comme toujours, le fourreau brun de Mélanie pendait contre sa cuisse, la garde ouvragée de l'épée remontant jusqu'aux côtes du chevalier.

Malgré le soleil au beau fixe et les côtes arabiennes qui se rapprochaient, Arthur affichait un air sombre. Le même air qui ne le quittait plus depuis de longs mois désormais. Plus précisément depuis que la troupe de jeunes chevaliers placée sous ses ordres par Guillaume de Quesnelles s'était faite décimée par une bande de goules affamées dans un village de montagne. Depuis qu'il avait du exécuter son propre frère après que ce dernier se soit dévoyé auprès des Puissances de la Ruine. Depuis que sa chasse insensée à la vouivre s'était soldée par la mort de ses compagnons, et notamment celle de l'écuyer Louen, sans que la Beste ne puisse être abattue. Ces événements funestes avaient contribué à briser peu à peu la personnalité du jeune homme, auparavant fanfaron et enjoué. Ils avaient fait de lui un individu taciturne, discret et silencieux, mais pour le moins déterminé à se racheter aux yeux de la Dame du Lac pour sa témérité et ses échecs passés. Le chevalier avait en effet la ferme conviction d'avoir provoqué la Dame par sa comportement bravache et arrogant et par ses éclats juvéniles, la poussant à lui retirer ses faveurs et le poussant à la défaite. Il était désormais résolu à suivre une voie plus pieuse et droite, laissant derrière lui ses déboires et ses revers pour se consacrer corps et âme à la quête ultime au cours de laquelle il espérait trouver la mort ou le salut : la quête du Saint Graal.

C'est alors qu'il était plongé dans ces brumeuses considérations qu'il fût appelé par Loreta, la seconde du capitaine kislévite. C'était une brune rebelle et ardente aux grands yeux sombres. Une beauté gorgée du soleil et de la morgue de Tilée à laquelle Arthur aurai certainement fait la cour s'il l'avait rencontrée quelques années auparavant. Mais aujourd'hui, il chassait de telles suggestions de son esprit. Non pas qu'il ne la trouvait pas charmante, loin de là. Son corps musclé et fin, ses jambes galbées, ses seins légers et fermes dont on devinait le contour sous la tunique de marin : le jeune homme n'y était pas indifférent. Cependant, incapable de faire dans la demi-mesure, il s'était persuadé de renoncer aux passions charnelles pour prouver à lui-même sa dévotion envers l'idéal auquel il aspirait, et maudissait l'époque où il troussait sans gêne les jeunes paysannes de Beaumont-la-Vaillante. Il lui était cependant reconnaissant de leur avoir inculqué quelques bribes d'arabiens qui s’avéreraient sans nul doute très utiles une fois à Copher et s'efforçait donc de se montrer courtois et galant envers la belle.

Arthur se contenta donc d'incliner la tête et de se diriger vers la table, dressée à même le pont, où se réunissait l'équipage pour se restaurer. Il prit naturellement place aux côtés de son compatriote, Azrhvael de Bastogne. Peu loquace, le bordelannais n'avait que peu adressé la parole à celui qui était pourtant son compagnon dans leur mission, et pour tout dire ne le connaissait pas. Il lui semblait être un jeune homme respectable, fidèle aux idéaux de la chevalerie et à la Dame, et c'est tout ce qui importait à Arthur pour le moment. Ce dernier était certain qu'ils auraient l'occasion de faire plus ample connaissance au cours de leurs pérégrinations en Arabie, à la rechercher du collier de Marcus de Bordeleaux.

Peu enclin à adresser la parole à l'équipage, Arthur mangeait en silence. Son regard vif observait cependant les personnes présentes avec attention, allant de l'un à l'autre au grès des conversations. Si une question lui était posée, il se contentait de répondre de façon lapidaire, affichant un visage impassible suffisant généralement à faire comprendre à son interlocuteur de ne pas le déranger. Il regarda Arzhvael recracher sa gorgée de tord-boyaux sous les rires des matelots, et fit passer la bouteille opaque à son voisin sans en verser une goutte dans son gobelet. Il écouta ensuite son compagnon compter l'une de ses aventures en observant l'auditoire, notant au passage une Loreta qui dévorait Arzhvael des yeux. Lorsque ce fût vers lui que les regards se tournèrent, il se contenta d'afficher un air stoïque, droit sur son banc. D'aucun aurait pu d'ailleurs très certainement le qualifier de distant, pincé voire prétentieux.


- "Je n'ai, je le crains, aucune histoire juteuse à raconter. Je ne suis qu'un humble chevalier qui n'aspire qu'à servir son seigneur et son pays. Je tiens cependant à lever mon verre à votre santé et à celle de votre équipage", dit-il à l'adresse du capitaine en levant son gobelet à hauteur de visage, "pour nous avoir mené en toute quiétude jusqu'à destination. Je prierai pour que la Dame vous accorde ses grâces."

Il bu une gorgée et reposa ensuite son gobelet, faisant à nouveau silence. Il ne souhaitait visiblement pas s'étendre sur un passé qu'il réprouvait désormais, et se contenta d'écouter à nouveau les discussions tout en pensant au lendemain et à une façon d'entrer en contact avec Adémard le Noir.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 04 juil. 2015, 16:55, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp/ Total: 6
"Hardies les âmes, et hauts les coeurs !" Cri de guerre des De Beaumont.
Profil: FOR 10 / END 10 / HAB 8* / CHAR 8 / INT 8 / INI 11* / ATT 14* / PAR 10* / NA 1 / PV 70/70

Fiche Wiki : http://warforum-jdr.com/wiki- ... e_beaumont

Compétences :
- Arme de prédilection, +1 en ATT avec une épée
- Alphabétisation, sait lire et écrire
- Monte, cavalier émérite
- Éloquence, +1 sur les test visants à convaincre les foules
- Coup précis, annule les malus de ciblage à hauteur de -2 ATT (niveau 2)
- Coup puissant, augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 points de dégâts.
- Réflexes éclairs, +1 à toutes les actions faisant intervenir la caractéristique INI
- Dégainer l'épée, +1 en INI lors du 1er round d'un combat
- Sang froid, annule les malus dû au stress ou à la déconcentration


Inventaire:
Mélanie ( Épée de la Dame, 16 + 1D8 pts de dégâts, 12 Par )
Bouclier en acier ( 16pts de Parade, Déstabilisant )
Chemise de maille ( Torse dos et bras, 9pts de protection , -1 Hab, Att et Par)

Hadras, destrier : FOR 10 | END 11 | SAU 8 | RAP 9 | INT 8 | DOC 8 | ATT 9

Tabard ( griffon d'or sur fond pourpre )
Tenue en Lin ( 1pts de protection )
Besace
Boîte d'amadou
Carte de Bretonnie
Corde ( 3m )
Couteau de cuisine
Couverture en laine
Outre en cuir
Pierre à aiguiser

Croyances :
Dame du Lac : 27
Shallya : 5

Avatar du membre
[MJ] Drakonis
PJ
Messages : 138
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Erik Von Vystern

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par [MJ] Drakonis »

Le récit d’Arzhvael déclencha des applaudissements nourris, et un bon pour une nouvelle tournée d’alcool fort. Peu importait au fond, que cette aventure soit réellement arrivée au jeune homme : seul comptait l’amusement autour du feu. Si la sortie de son comparse atténua un peu l’esprit fêtard qui régnait, un signe du capitaine le fit revivre en un instant. Aussitôt, un matelot commença un récit à son tour, peuplé de créatures toutes plus terrifiantes les unes que les autres, et sans doute animées par les vapeurs de la boisson et non d’une quelconque mémoire retrouvée, ce que ne manquèrent pas de relever quelques commentaires gentiment railleurs. Un autre pris la parole ensuite, puis un autre… Tous racontaient des anecdotes qui sentaient l’aventure et la mer, de vieilles légendes de marins répétées de capitaine à mousse et qui constituaient un unives particulier, celui de ces hommes et femmes qui, serviteurs au quotidien de Manann, voguaient sur les flots du Vieux Monde autant par goût du profit que du danger. Soudain, une voix claire s’éleva, animée d’une gouaille moqueuse que tous reconnurent, et pour cause : difficile de confondre la seule tonalité féminine de l’assemblée :

« Je vous trouve bien tendre ce soir… Avez-vous perdu votre virilité à la boisson, pour servir de telles platitudes ? Il n’y a guère que notre invité qui s’en est à peu près sorti. »

Des sifflements vinrent accueillir la remarque, mais aucun des hommes présents ne parut réellement en prendre ombrage. Après tout, Lorenza prenait rarement la parole le soir, mais avait le don de sortir les récits les plus captivants. Tous se demandaient s’ils étaient vrais… Mais pas un n’avait osé poser la question. Silencieux, les marins retinrent leur souffle, et finalement, l’annonce tant attendue vint :

« Je vais vous raconter quelque chose de véridique, de Tilée… »

Le spectacle pouvait commencer.

« Il y a longtemps, Remas, la ville aux mille ruines, s’éveillait un matin. Tout semblait calme, tranquille… Mais rapidement, une odeur terrible se répandit partout dans les rues. C’était une odeur de mort, de désespoir, de pestilence : la flagrance de l’enfer sur terre.

Des râles commencèrent à retentir dans les maisons : la maladie sévissait, transformant les biens-portants en cadavres putréfiés. La peur gagnait les hommes, et tous se barricadèrent, espérant y réchapper. Idiots. La mort ne s’arrête jamais devant une porte de bois. Et au pire de l’épidémie… Des monstruosités sortirent de terre et commencèrent à tuer ou emmener dans les entrailles de la ville des dizaines de personne. Tout semblait perdu…

Quand Myrmidia apparut à une orpheline entourée par des hommes-rats immondes… Et lui fit don d’une infime quantité de son pouvoir guerrier. Cette femme repoussa les hordes de bêtes grouillantes, armée d’une lance ramassée dans la rue, et rallia les derniers survivants.

Ce fut la Croisade du Rat. Bientôt les horreurs repartirent dans leurs souterrians, et Remas se reconstruisit. Plus personne ne vit celle qui avait vaincu les envahisseurs putrides. On murmure qu’elle sert aujourd’hui Myrmidia en personne, et qu’elle descend sur la Tilée à chaque fois que de telles horreurs réapparaissent. »


Lorenza était indubitablement douée pour raconter des histoires. Elle modulait sa voix à la perfection, n’hsitant à faire des pauses aux endroits les plus critiques pour tenir son public en haleine, alliant gestes et paroles comme un bateleur l’aurait fait. Le récit en lui-même, volontairement sombre et inquiétant, faisait froid dans le dos. Un long silence suivit le point final… Puis une salve d’applaudissements, de commentaires bravaches et de lampées rapides d’alcool suivit.

La soirée touchait cependant à sa fin. Bientôt, chacun se retira pour la nuit, et Morr accueillit les reveurs entre ses noires ailes. Au petit matin, un roulis un peu trop prononcé réveilla les deux bretonniens, mais un cri autrement plus intéressant acheva de les sortir du pays des songes : la terre était en vue.
Image
Sur le pont, c’était un véritable ballet qui se mettait en route, tous les marins se mettant à leur poste sous les ordres aboyés du capitaine, afin de mouiller en douceur dans le port de Copher. Enfin, les deux chevaliers avaient atteint leur destination, et comme pour leur annoncer qu’ils étaient bien arrivés en Arabie, le soleil dardait sur eux ses premiers rayons.
Ils pénétrèrent finalement dans le port et Godunov dirigea son équipage vers ce qui semblait être son point d’ancrage habituel. Une fois le navire arrêté, la passerelle fut abaissée, et la valse du déchargement des marchandises commença. Deux bonnes heures plus tard, les passagers purent enfin descendre à terre, suivis par le kislévite et sa seconde, qui leur adressèrent leurs salutations.

« Si vous avez besoin, surtout n’hésitez pas à me demander quelque chose, ou à Lorenza. Cette ville est un vrai labyrinthe pour ceux qui n’y sont pas habitués. Je serais à la capitainerie du port, au cas où… »

« Et moi, à la taverne des Tiléens, pas loin de l’entrée de la ville… C’est un bon coin pour trouver des informations, le souk est assez près en plus. »

Sur ces paroles, le duo les laissa là, au milieu du port frémissant d’activité. Des bateaux de tous les horizons se trouvaient là, déchargeant des marchandises venus de partout, d’Ulthuan à la froide Norsca. C’était un joyeux mélange d’accents et de nationalités qui se faisait entendre, et certains n’hésitaient pas à tout vendre à la criée. Au milieu de tout ce joli monde bigarré, pourtant, les locaux ressortaient facilement, avec leur teint mat, brûlé par le soleil, leur chèche enroulé autour de la tête et leurs vêtements en étoffes chamarrées. Eux savaient comment se protéger du soleil, et ce malgré la relative fraîcheur apportée par l’air de la mer en ces lieux, et qui ne sauraient trop durer.

Ils étaient à Copher, la porte de l’Arabie.
Et je vous laisse décider de la direction à suivre pour débuter votre enquête ;)
Drago Dormiens Nunquam Titillandus

"On ne chatouille pas le dragon qui dort"

Image

Avatar du membre
Arthur de Beaumont
PJ
Messages : 147
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 9 / CHAR 8 / INT 9 / INI 8 / ATT 12 / PAR 9 / PV 50

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par Arthur de Beaumont »

Au petit matin, Arthur de Beaumont fut réveillé par le roulis des vagues et les oscillements du navire. Il quitta son hamac légèrement écœuré et le ventre noué. Les voyages en mer n'étaient décidément pas sa tasse de thé. Il tangua un peu en se dirigeant vers le coffre qui renfermait ses affaires et se vêtit de son tabard au griffon d'or sur fond pourpre ainsi que de sa cotte de maille tandis que sur le pont, au dessus de sa tête, des ordres criés d'un bout à l'autre du bateau et des bruits de botte frénétiques indiquaient une intense activité.

Le chevalier boucla le ceinturon de son épée et secoua le hamac d'Arzhvael si celui-ci n'était pas déjà réveillé ou s'il n'avait pas passé la nuit avec l'ardente tiléenne, pour se diriger ensuite vers le petit escalier qui menait sur le pont. Les rayons du soleil cruel le forcèrent à plisser les yeux et à poser la tranche de sa main sur son front pour pouvoir espérer y voir quelque chose. Lorsque que sa vue s'habitua à cette soudaine et agressive luminosité, il nota que l'équipage était en effervescence. Et pour cause, ils entraient dans le port arabien de Copher.

De toutes part, des navires racés aux voiles triangulaires affluaient vers les quais bondés par une foule colorée. Derrière eux se dressaient des bâtiments de grès rose, des toits aux tuiles vertes et bleues, de grande portes décorées de gravures exquises. Et plus loin encore, des palais aux dômes scintillants jetaient leurs flèches élancées vers le ciel dénué de nuages. Le soleil se réverbérait sur cette cascade de couleurs et ses rayons sublimaient chaque teinte, chaque forme. Arthur posa un regard pantois sur Copher. Il lui semblait que, soudainement, les cieux chargés du Bordeleaux et les eaux noires de l'océan s'évaporaient devant ces vagues d'azur et cette ville irréelle qui brillait de mille feux. Les yeux du jeune homme ne savaient plus où se poser, tant chaque navire, chaque façade, chaque passant semblait digne d'intérêt. Alors que la Vierge des Glaces s'approchait d'un débarcadère en pierre beige, le chevalier à peine réveillé se pressa dans la cale, essayant de ne pas géner les marins en train de manœuvrer. Il descendit les marches quatre à quatre, faisant cliqueter son attirail. Une excitation nouvelle, un souffle ancien et depuis longtemps oublié semblait monter en lui. N'était-ce pas la Dame elle-même qui avait troqué la grisaille contre le soleil ? Les teintes mortes de Beaumont-la-Vaillante contre cette palette infinie de couleurs et d'odeurs ? Arthur était sur la bonne voie, celle de la rédemption et de l'aventure, et cette perspective ne pouvait manquer d'allumer une étincelle de bonheur dans son cœur.

Il entra en trombe dans la cale où les chevaux avaient passé la traversée, non loin des caisses de marchandises. Il entra dans le box de Hadras, son magnifique destrier gris pommelé, et entreprit de le seller et de lui passer son filet, impatient à l'idée de débarquer. Enfin, la passerelle fut abaissée et ils purent se rendre sur les quais du port. A pied, tenant fermement les rennes de sa monture dans une main, Arthur avança vers le soleil, posant ses bottes dans un monde nouveau. Et sa curiosité naturelle ne fut pas déçue.

Ils débarquèrent au milieu de la foule affairée, alors que des débardeurs s'affairaient déjà à récupérer les marchandises que contenaient la Vierge des Glaces pour la stocker dans un entrepôt quelconque. Indifférent à cela, Arthur observait ce qui se déroulait devant ses yeux ébahis, un léger sourire sur les lèvres. Cette ville semblait grouillante de vie. Partout, des passants se pressaient, vêtus d'étoffes colorées, de chèches et de turbans, de motifs raffinés et de bottes au bout recourbé. Il y avait des habitants du Vieux Monde, aussi : des Bretonniens, des Impériaux, des Estaliens, des Tiléens et même des elfes ! On parlait mille et une langues, habillés de toutes les couleurs et de tous les modèles imaginables. Ca discutait, ça marchandait, ça riait, ça vivait ! Et les odeurs ... Des vendeurs de rue braillaient devant leurs charrettes à bras chargées de fruits secs, de pots vernis contenant confiseries délicates, de dattes et d'épices aux arômes voluptueux. Des poivres, des safrans, des clous de girofle, des copeaux de cannelle et des noix de muscade. Un autre vendait des monts de teintures, un autre charmait des serpents à l'aide d'une flûte à deux tiges. Des enfants courraient entre les passants en riant. Deux vieillards jouaient aux échecs en buvant du thé brûlant dans de petits verres en terre cuite. Cette endroit était emprunt d'une magie, d'une beauté authentique qui toucha Arthur en plein cœur. Ses yeux émerveillés se posèrent sur une créature qu'il n'avait encore jamais vu ... plus grande que le plus grand des destriers de son domaine, elle ressemblait à une chèvre sans cornes, au poil fauve ou sable. Une grosse bosse difforme poussait sur son dos, et ses sabots semblaient fendus en deux doigts. Le jeune homme la suivi des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse à l'angle d'une rue.

Lorsque le capitaine et sa seconde s'adressèrent à lui et à son compatriote, Arthur revint rapidement à la réalité, essayant de se concentrer quelques minutes et de quitter des yeux ce spectacle chatoyant. Il remercia le kislévite et se tourna vers Arzvhael.


- "C'est un endroit magnifique ... mais tâchons de ne pas nous laisser bercer. Ces douceurs cachent sûrement des menaces d'autant plus grande." lui lança Arthur, son ton neutre et son caractère ombrageux reprenant rapidement le dessus après ces instants de découverte incroyables. "Je pense que nous devons nous rendre tout d'abord dans un établissement fréquenté par nos compatriotes. Cherchons une auberge où se retrouvent les marins de bretonniens et impériaux, peut-être estaliens et tiléens. Ainsi, nous aurons plus de chances de retrouver Adémard le Noir. En outre, je pense que nous devrions rester à pied, pour éviter d'attirer trop l'attention. Qui sait si nous ne sommes pas attendus."

Et une fois que son compagnon de route et lui-même furent d'accord sur la marche à suivre, Arthur s'avança parmi la foule, dévorant chaque détail du regard en tenant fermement son lourd cheval à côté de lui.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 28 oct. 2015, 13:31, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp/ Total: 12
"Hardies les âmes, et hauts les coeurs !" Cri de guerre des De Beaumont.
Profil: FOR 10 / END 10 / HAB 8* / CHAR 8 / INT 8 / INI 11* / ATT 14* / PAR 10* / NA 1 / PV 70/70

Fiche Wiki : http://warforum-jdr.com/wiki- ... e_beaumont

Compétences :
- Arme de prédilection, +1 en ATT avec une épée
- Alphabétisation, sait lire et écrire
- Monte, cavalier émérite
- Éloquence, +1 sur les test visants à convaincre les foules
- Coup précis, annule les malus de ciblage à hauteur de -2 ATT (niveau 2)
- Coup puissant, augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 points de dégâts.
- Réflexes éclairs, +1 à toutes les actions faisant intervenir la caractéristique INI
- Dégainer l'épée, +1 en INI lors du 1er round d'un combat
- Sang froid, annule les malus dû au stress ou à la déconcentration


Inventaire:
Mélanie ( Épée de la Dame, 16 + 1D8 pts de dégâts, 12 Par )
Bouclier en acier ( 16pts de Parade, Déstabilisant )
Chemise de maille ( Torse dos et bras, 9pts de protection , -1 Hab, Att et Par)

Hadras, destrier : FOR 10 | END 11 | SAU 8 | RAP 9 | INT 8 | DOC 8 | ATT 9

Tabard ( griffon d'or sur fond pourpre )
Tenue en Lin ( 1pts de protection )
Besace
Boîte d'amadou
Carte de Bretonnie
Corde ( 3m )
Couteau de cuisine
Couverture en laine
Outre en cuir
Pierre à aiguiser

Croyances :
Dame du Lac : 27
Shallya : 5

Avatar du membre
[MJ] Drakonis
PJ
Messages : 138
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Erik Von Vystern

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par [MJ] Drakonis »

Suivants la résolution d’Arthur de Beaumont, les deux chevaliers bretonniens mirent pied à terre et guidèrent leurs montures fringantes à travers la foule qui s’agglutinait dans les travées du port, attirée par la possibilité de faire une bonne affaire matinale. Rapidement, les deux comparses parvinrent à se frayer un chemin jusqu’à une ruelle adjacente permettant de sortir du quartier portuaire et de pénétrer réellement dans les allées de Copher.

L’architecture locale était simple, avec des murs couleur sable qui reflétaient l’ardeur des rayons du soleil. Quelques effluves venant du port parfumait encore l’air, mais dans cet enchêvtrement de bâyiments décrépis, l’odeur dominante était résolument celle de l’alcool bon marché et de l’urine de marin saoul trop pressé de se soulager. Rarement les endroits réservés aux équipages en maraude étaient fait pour attirer le chaland, et celui-là ne dérogeait pas à la règle.
Toutes les nationalités se pressaient dans les échoppes modestes et les tavernes enfumées, les entrées étant toutes méthodiquement recouvertes par un rideau pudique, même si les activités à l’intérieur n’étaient guère difficiles à trouver. Les deux chevaliers passèrent devant un bordel dont la plantureuse mère maquerelle les observait avec intérêt, lâchant quelques paroles égrillardes pour les intéresser mais qui se perdirent dans le vent. Ils avaient à faire ailleurs.

Seulement, trouver la bonne taverne était plus facile à dire qu’à faire. En effet, sans parler la langue locale et sans connaître des bribes de mots des dialectes d’autres contrées du Vieux Monde, savoir à quelle ethnie appartenait tel ou tel lieu relevait de la gegeure et la foule qui se condensait de plus en plus dans les petites allées ne les aidait pas. Soudain, un cri déchira les airs, et tous se retournèrent vers un homme habillé d’un beau pourpoint pourpre et suant déjà comme un damné, un négociant peut-être, qui hurlait qu’on lui avait volé sa bourse. Et en effet, une petite sikhouette sombre courrait vers une autre travée avant de disparaître dans les ombres. Il fallait croire que les petites mains du crime de rue se levaient tôt elles aussi.

Le mouvement de foule qui s’ensuivit sépara Arthur de son compagnon, et malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à retrouver la trace du fier chevalier de Bastogne, qui avait dû s’éloigner en pensant qu’il le suivrait. Il faudrait attendre le soir pour se retrouver au port sans doute. En attendant, progresser chacun de leur côté pourrait s’avérer profitable.
Le sieur de Baumont continua donc sa route dans l’artère bondée, le soleil commençant à taper plus fort sur son crâne, et les bâches au-dessus des maisons ne protégeaient pas complètement de ses rayons, malgré l’ombre bienfaitrice qu’elles produisaient. Enfin, il arriva dans une travée qui, vu l’odeur de vin, pouvait contenir des tavernes de son pays ou au moins d’endroits frontaliers, et donc des indices susceptibles de le mettre sur la bonne piste.
Test d’Intelligence : 4, réussite
Image
Soudain, une silhouette attira l’attention du jeune homme. Malgré ses vêtements couleur locale, la cape d’un riche magenta un ensemble en cuir fort riche, ce fut la touffe de cheveux blonds qui attira son regard, suivi des motifs sur sa broche, qui ressemblaient à s’y méprendre à ceux de forgerons bretonniens connus exerçant à l’Anguille. Et les contrefaçons de cette Guilde n’étaient guère nombreuses. Pas de doute, cet homme venait du Nord, et paraissait être un compatriote. Ou au moins quelqu’un ayant eu recours aux travaux d’un bretonnien. L’homme vérifia plusieurs fois les alentours, puis tira le rideau derrière lui, avant de s’engouffrer à l’intérieur.

Entrant à son tour, Arthur se retrouva dans une taverne fleurant bon le vin frelaté, mais les éclats de voix autour de lui le rassurèrent amplement : ses oreilles avaient reconnu le patois de sa Bretonnie natale. Seulement, plus aucune trace de l’homme blonc, il s’était comme volatilisé au milieu des joueurs de cartes à sa droite et des poivrots à sa gauche qui cuvaient leur alcool, sous le regard hautain d’un elfe accoudé au bar et qui devait venir des familles marchandes installées à l’Anguille.

Au moins, Arthur avait de quoi commencer ses recherches…
Drago Dormiens Nunquam Titillandus

"On ne chatouille pas le dragon qui dort"

Image

Avatar du membre
Arthur de Beaumont
PJ
Messages : 147
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 9 / CHAR 8 / INT 9 / INI 8 / ATT 12 / PAR 9 / PV 50

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par Arthur de Beaumont »

Arthur avançait parmi la foule, grisé par cette explosion de sons, de couleurs et d'odeurs. Lui qui venait d'un château perché dans les campagnes et les champs de blé, il se sentait étranger dans ce foisonnement citadin, cette fièvre active propre aux métropoles marchandes et aux grands centres urbains. Il déambulait dans les ruelles en serrant dans son poing les rennes de son destrier, essayant de capter des indices de son regard vert sans réellement savoir quoi chercher. Le jeune homme se forçait à faire preuve de rigueur et à se concentrer sur sa mission, fermant son jugement aux éléments qui tourbillonnaient autour de lui. Ainsi, il s'obligeait à ignorer mille et une merveilles qui d'ordinaire aurai capté son attention : un charmeur de serpent et son cobra sifflant, une femme voilée d'ocre aux grands yeux noirs, un marchant d'assiettes damasquinées, un gamin des rues jonglant avec trois pots de terre cuite, un étalon arabien blanc comme la neige et fier comme un prince.

Enfin, à l'entrée d'une taverne qui pouvait lui sembler étrangement familière, il aperçu un homme drapé dans une longue cape mauve. Outre le fait que les cheveux blonds -visiblement très rares ici bas- ne le qualifient directement comme un homme du Nord, il portait une broche qu'Arthur connaissait grâce aux marchands et aux forgerons itinérants qui étaient parfois de passage à Beaumont-la-Vaillante ou à Bordeleaux. Cet homme était un bretonnien, ou au moins y avait-il séjourné. C'était un début de piste non négligeable et Arthur décida de le suivre dans l'établissement après avoir confié momentanément les rennes de son cheval à un mendiant pour quelques sous.

Son intuition fut la bonne, car c'était bien des bretonniens qui buvaient ici. Des marins, certainement, ou des marchands. Le jeune chevalier décida de longer les tables et se dirigea discrètement vers le comptoir, une main nonchalament posée sur le pommeau de Mélanie. Il observa l'elfe du coin de l'oeil, car il n'en avait vu que trois autres de sa vie. Il avait beaucoup d'admiration pour cette race noble et hautaine qu'il ne connaissait que trop peu, et c'est par révérence autant que par méfiance qu'il n'adressa pas la parole à l'Asur, préféra se pencher sur le comptoir en mosaïque pour interpeller l'aubergiste, si il se trouvait là.


- "Hola, tavernier !" dit-il, décidé à ruser. "Je viens de débarquer d'un long voyage depuis ma chère Bretonnie, mais son sang me manque déjà. Sers moi donc ton vin, car j'ai grand soif et l'âme en peine." Une fois servi, il bu quelques gorgées avant de continuer. "Voilà un remède à même de panser mes plaies. Dis moi, l'ami, je recherche un certain Adémard, que d'autres appellent le Noir. C'est un compagnon de route auprès duquel j'ai longtemps servi dans mon duché natal et j'ai eu ouïe dire qu'il se trouvait à Copher ces jours-ci. Saurais-tu m'indiquer où je peux retrouver mon compère ?"
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 28 oct. 2015, 13:31, modifié 1 fois.
Raison : 4 xp, Total 16
"Hardies les âmes, et hauts les coeurs !" Cri de guerre des De Beaumont.
Profil: FOR 10 / END 10 / HAB 8* / CHAR 8 / INT 8 / INI 11* / ATT 14* / PAR 10* / NA 1 / PV 70/70

Fiche Wiki : http://warforum-jdr.com/wiki- ... e_beaumont

Compétences :
- Arme de prédilection, +1 en ATT avec une épée
- Alphabétisation, sait lire et écrire
- Monte, cavalier émérite
- Éloquence, +1 sur les test visants à convaincre les foules
- Coup précis, annule les malus de ciblage à hauteur de -2 ATT (niveau 2)
- Coup puissant, augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 points de dégâts.
- Réflexes éclairs, +1 à toutes les actions faisant intervenir la caractéristique INI
- Dégainer l'épée, +1 en INI lors du 1er round d'un combat
- Sang froid, annule les malus dû au stress ou à la déconcentration


Inventaire:
Mélanie ( Épée de la Dame, 16 + 1D8 pts de dégâts, 12 Par )
Bouclier en acier ( 16pts de Parade, Déstabilisant )
Chemise de maille ( Torse dos et bras, 9pts de protection , -1 Hab, Att et Par)

Hadras, destrier : FOR 10 | END 11 | SAU 8 | RAP 9 | INT 8 | DOC 8 | ATT 9

Tabard ( griffon d'or sur fond pourpre )
Tenue en Lin ( 1pts de protection )
Besace
Boîte d'amadou
Carte de Bretonnie
Corde ( 3m )
Couteau de cuisine
Couverture en laine
Outre en cuir
Pierre à aiguiser

Croyances :
Dame du Lac : 27
Shallya : 5

Avatar du membre
[MJ] Drakonis
PJ
Messages : 138
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Erik Von Vystern

Re: [Arthur et Arzhvael] Les Nuits d'Arabie

Message par [MJ] Drakonis »

Le tavernier loucha un instant sur le bretonnien, la mine patibulaire. Avec son nez cassé et la longue cicatrice qui lui barrait une partie du visage, l’homme à la barbe mal rasée avait plus l’air d’un mercenaire que d’un tenancier d’auberge. Grognant quelque chose dans sa barbe qu’Arthur ne comprit pas, il se tourna vers l’arrière de son comptoir et en ressortit un pichet de vin rouge qu’il posa devant le chevalier, puis tendit une main au poil noir dru et rêche avant d’annoncer le prix.
Prix du verre: 2 sous de cuivre, retirés de l'inventaire

Test de charisme : 17, raté.
Jaugeant l’arrivant, l’homme consentit finalement à desserrer les dents pour éclater d’un rire sonore :

« J’vois mal le Noir bosser avec un blanc-bec de chevalier… Si t’es venu pour l’arrêter ou lui chercher des noises, j’te préviens, tu risques de retrouver très vite la Bretonnie… En pièces détachés. »

Et il le planta là après un sourire édenté guère rassurant, tandis que les autres cliens, intrigués par cet éclat, avaient tourné leurs regards vers le nouveau venu, quelques ricanements indiquant qu’il trouvait l’ensemble fort amusant. A en juger par leurs vêtements, la plupart étaient des marins en quête d’une taverne dans leurs moyens, ou bien des locaux ayant émigrés ici un certain temps auparavant. Nul doute que cette petite assemblée appréciait de voir un noble de leur ancienne patrie se voir remettre à sa place de cette façon. Le ressentiment était fort, en ces lieux, et si en Bretonnie il ne pouvait s’exprimer correctement, à Copher, il avait la possibilité de montrer toute son étendue.

Au bout d’un moment, tous retournèrent à leurs activités précédentes, soit dans l’ordre : se saouler de mauvais alcool, lutiner les serveuses ou encore parier la paye de leur dernier voyage aux dés. Seul l’elfe au comptoir était resté complètement impassible, sirotant son verre avec un air de suprême indifférence. Ce qui n’était qu’une façade, et il finit par le montrer en s’approchant du Chevalier pour lui souffler :

« Ne faites pas attention à cette piétaille, humain. Les vôtres n’ont déjà que peu de manières, alors quand vous tombez en plus sur de tels rustres…

Ils ne vous diront rien. Mais le Noir m’intéresse aussi… Pour des affaires qui concernent la maison Aantar, que je représente. »


Clairement, l’elfe, à en juger par sa moue dédaigneuse, répugnait à devoir s’adresser de la sorte à un humain. Pour autant, quelques soient ses motivations, elles l’avaient visiblement convaincues de faire un effort sur lui-même.

« J’ai besoin… d’hommes prêts à agir, disons. Si ça vous intéresse, présentez-vous à l’enclave dédiée aux Guildes marchandes de notre glorieuse Ulthuan, et demandez la maison Aantar, et le représentant Bel’Ernan.

Vous serez payé pour vos services évidemment, je ne suis pas ingrat. Mais le Noir et son réseau sont… dangereux. »


Glissant un regard vers l’armure du chevalier, il siffla :

« Non pas que ce soit un problème pour vous, n’est-ce pas ? »
Drago Dormiens Nunquam Titillandus

"On ne chatouille pas le dragon qui dort"

Image

Répondre

Retourner vers « Copher »