[Darn] Le monde perdu

Les Terres du Sud relient le sud et la terre des morts Khemri et sont principalement composées de marécages et de forêts tropicales. Les habitants des terres du sud sont les Hommes-lézards, les Orques sauvages et les gobelins des forets, et quelques tribus humaines qui sont appelé par les aventuriers hommes sombres, lesquelles vivent en paix avec la nature et semble protégés par les Hommes-lézards. On y retrouve également des colonies pygmées, et les légendaires Amazones.

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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par [MJ] Le Djinn »

Un petit test d'orientation dans la forêt pour commencer? 4! Une réussite.
Voilà, l'Enfer Vert se découpait à nouveau dans le soleil levant. Chacun vérifia sa nourriture, ses armes et pénétra dans la jungle, au hasard comme Darn l'avait voulu. Tout ça n'était tout de même pas très pratique: comment trouver un animal dont la principale caractéristique était vague et la position totalement inconnue? Comme souvent dans les Montagnes des Larmes: il fallait compter sur la chance, la bénédiction de La Gueule et un peu d'instinct, quand même. Huai-Ten, qui repoussait une souche de palmier à l'orée du bois, poussa un juron:

-"J'vous jure, dans l'Est y'avait des esclaves pour s'taper la corvée."

Un long silence suivi, un peu gêné. Des sentiers s'étaient formés naturellement les jours précédents, avec les avancées et retours des différents groupes d'expédition à travers la forêt vierge de l'île. Les humains, nains, elfes et ogres s'étaient taillés un passage à la force des bras, de l'épée et de la hache, créant autant de chemins possibles et transformant les lieux en un dédale. Au moins en se souvenant d'où il était venu la dernière fois Darn pourrait éliminer au moins quelques possibilités et ainsi limiter le champ de recherche. Une stratégie digne d'un vrai chasseur, certes, mais qui était naturelle à tout ogre ayant déjà vécu dans son pays natal. Oublef, qu'on avait peu entendu jusque là, maugréa alors que le trio s'engageait dans un chemin inconnu:

-"Pffff, j'espère qu'il y aura des trucs à tuer, je m'ennuie moi..."

Il était vrai que la situation avait de quoi en ennuyer plus d'un. De la jungle, encore de la jungle, toujours de la jungle, rien d'autre. Alors certes pour un naturaliste, un explorateur érudit ou un savant quelconque le spectacle aurait été d'importance! Des fleurs violettes aux énormes feuilles colorées, épaisses et gorgées d'eau, des baies étonnantes aux formes variées, du jaune solaire au noir charbon, en lune, en tige, en cylindre ou en grappe. Que dire de ces arbres aux essences inconnues qui dégageaient des odeurs puissantes, autant capable d'aromatiser un ragoût que de réveiller un mort. Seulement les ogres, mêmes s'ils aimaient les voyages, n'étaient en général pas très intéressés quand il ne s'agissait pas de viande exotique à manger. Alors peut-être que le boucher du campement serait intrigué par ces saveurs nouvelles, mais eux..
Deux heures de marche au hasard plus tard, à suivre un chemin choisi de la même façon, les voies se séparèrent en deux. Au centre du carrefour un cadavre d'humain en armure de mailles, similaire à celles que les Obèses avaient vus parmi les membres de l'expédition. Avec son accent pincé, Huai-Ten souffla même:


-"Tiens j'crois que j'le reconnais. C'était Andreï, il était sur le même bateau que moi."

Le spectacle n'était pas beau à voir. Le corps était percé par des lances en obsinites laissées sur place et son crâne avait été fracassé par un lourd objet contondant. Coïncidence plus amusante, quelques énormes épines perçaient ses jambes, conformément à la description donnée par Rousbif plus tôt. Les deux chemins possibles s'enfonçaient encore plus profondément dans la jungle, l'un était propre, presque harmonieux, et avait l'air d'avoir été tracé avec du temps et un peu de finesse. L'autre était moins clair, plus pressé et des flaques de sang parsemaient le sol. Darn allait devoir prendre une décision sur la suite des événements, sans quoi le trio risquait bien de rester coincé là un moment.

-"J'peux le manger dit? Juste les jambes? Il en a plus besoin..."

Et Oublef soufflait déjà des narines, bien conscient qu'on se rapprochait d'un danger qui le sortirait de sa lassitude...
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Darn le Grossier
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par Darn le Grossier »

Les mercenaires n'avaient pas chômé depuis leur arrivée. Les nombreuses expéditions dans la jungle avaient tracé plusieurs sentiers à travers elle, créant un véritable réseau creusé à travers la végétation. Les passages étaient suffisamment larges pour permettre à un humain en armure de se déplacer sans risquer de trébucher sur une racine ou d'avoir une branche qui lui chatouillait le crâne, mais c’était différent pour les ogres. Nos trois compères étaient tellement grands et larges qu'ils étaient obligés de réduire régulièrement leur allure pour arracher les branches et les lianes qui encombraient leur vue et pour déplacer les souches et les troncs couchés qui menaçaient de les faire tomber. Ils n'avaient pas la tête à contempler les innombrables merveilles naturelles qui les entouraient, ils étaient trop occupés à saccager cet écosystème qui était resté inviolé pendant bien des siècles, tout en râlant et en maudissant toutes les divinités de la nature qui pouvait exister dans le monde, employant des propos et des noms d'oiseaux qui auraient choqué les elfes sylvains et qui auraient fait naître chez eux une envie de meurtre irrésistible, pour ça ou pour le massacre que les trois colosses commettaient à chaque mètre franchi. Mais tout changea quand Oublef, qui était jusque-là morose et grincheux à cause de l’ennui qui l’avait gagné, interrompit la déforestation pour renifler bruyamment une odeur de cadavre en décomposition qu’il fut le premier à remarquer. À peine ses nasaux s’étaient-ils gonflés qu'il se lança sur la piste olfactive, devançant ses camarades sur le sentier en ignorant royalement les obstacles qui lui barraient la route. Il stoppa sa course devant une fleur géante aux pétales rouge sang tachetés de blanc qui entouraient une sorte de bouche ronde d’où sortait la délicate fumée. Le gros, aux allures de cultiste, inspecta la plante de longues minutes, ses yeux exorbités trahissaient sa curiosité et son appétit pour les choses moisies. Il fut rejoint par ses deux camarades qui ne cessaient de râler et de l'appeler avec des petits sobriquets charmants, ils étaient prêts à lui mettre une calotte derrière la tête pour son escapade solitaire, mais ils virent à leur tour la source de cette odeur délicieuse. Ils l'analysèrent ensemble en détail cette fleur mystérieuse, allant jusqu’à risquer leurs doigts dans la bouche béante de la plante pour en ressortir des matières visqueuses et collantes recouvertes d'insectes de toutes sortes et qui avait un goût de charogne. Il était clair pour les trois gros qu'il s'agissait d'une création de la Gueule, mais devaient-ils ramasser la plante pour la ramener à leur campement ? Où devaient-ils la laisser où elle était ? Après quelques minutes de réflexion et de débats, alimentés d'argumentations douteux, de contre-arguments insultants et de supplications d'Oublef qui voulait absolument goûter à cette plante divine, la petite troupe finie par se mettre d'accord. Ils la laisseraient ici et iraient rapporter leur découverte à Kulgar pour le laisser décider. Ils s'éviteraient ainsi de commettre un blasphème qui leur attirerait les foudres de leur dieu, où pire, la colère de leur boucher autoproclamé qui avait le marteau à attendrir qui le démangeait facilement. Ils reprirent leur route, revivifier part cette apparition de leur créateur qui, malgré la distance qui les séparait de leurs montagnes natales, avait suffisamment de pouvoir pour se révéler à eux sous des formes inattendues. C’était avec le cœur léger qu'ils continuèrent à suivre le chemin qui était devant eux, arrachant, écrasant et couchant tout ce qu'ils trouvèrent sur leur passage. Darn était tellement optimiste après cette découverte qu'il se mit à chanter une vieille mélodie que toutes les mères ogres chantent à leurs petits dès le berceau. Cela lui valut des commentaires désobligeants de ses deux compères, comme « t'es un cœur-d'elfe » « tu chantes comme un barde d'bretonnie », mais il s'en fichait et rien ne pouvait perturber son chant.

L'ogresse a chapeau rouge partie en forêt
L'ogresse a chapeau rouge partie en forêt
Dans les bois, elle partie
Dans les bois, elle partie
Pour les traverser

Et elle tomba sur un loup géant
Et elle tomba sur un loup géant
Sur un loup, elle tomba
Sur un loup, elle tomba
Géant et puant

L’ogresse lui dit « bouge ! J’vais chez ma vieille mère »
L’ogresse lui dit « bouge ! J’vais chez ma vieille mère »
Au loup géant, elle dit « bouge ! »
Au loup géant, elle dit « bouge ! »
En montrant ses dents

Le loup pas apeuré souri et grogna
Le loup pas apeuré souri et grogna
« Bouge pas j’vais te dévorer »
« Bouge pas j’vais te dévorer »
« Et pis j’vais te chier »



L’ogresse à chapeau rouge fût vite déchiqu’tée
L’ogresse à chapeau rouge fût vite déchiqu’tée
Déchiqu’tée et démembrée
Déchiqu'tée et démembrée
Et vite avalée

Vieille mère appris la mort de sa petite fille
Vieille mère appris la mort de sa petite fille
Elle en fût très chagrinée
Elle en fût très chagrinée
Et très enragée

La vieille mère alla dans la grande forêt
La vieille mère alla dans la grande forêt
Pour bouffer le loup géant
Pour bouffer le loup géant
Qui, tranquille, siestait

Le loup n’pu chier son dernier casse dalle
Le loup n’pu chier son dernier casse dalle
Il fut avalé par la cinglée
Il fut avalé par la cinglée
Et pis déféqué

Leçon de l’histoire mes p’tits orgrillons
Leçon de l’histoire mes p’tits orgrillons
N’allez pas seul dans la forêt
N’allez pas seul dans la forêt
Ou vous s’rez becquetés


Cela faisait plusieurs heures que les trois gros marchaient entre les arbres, en prenant bien soin d'aplatir tout ce qui pouvait gêner leur passage, ou pas, et ils arrivèrent à un croisement où ils trouvèrent le cadavre d'un mercenaire en piteux état. Le pauvre homme avait visiblement croisé le chemin des hommes reptiliens et il n'y avait pas survécu. Des lances le transperçaient et son crâne était fendu en deux, mais le détail qui interpella notre héros fût les épines qui étaient enfoncées dans ses jambes. Darn en retira une pour la regarder de près et la renifler, mais son analyse fût interrompue par le gros en robe noire qui demandait la permission de prendre l'une des jambes du mort. Dans un premier temps, le grossier fût tenté de partager le cadavre en trois et de le dépouiller des objets qui auraient pu avoir une utilité, mais une grosse voix résonna dans sa tête, les paroles que Rousbif lui avait dites quand ils étaient encore en Tilée sonnèrent comme une alarme dans son crâne. « Si j’apprends qu’tu boulottes les copains, j’te jure que je t’arrache la tête et je t’en suce l’intérieur, vu ? » Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Darn qui se redressa en se secouant la tête.

Non ! On n’touche pas aux potes, sauf si tu veux que l’Marsouin s’fasse un flan avec ta cervelle.

Il regarda les deux chemins qui se présentaient à lui. Le premier était trop propre, trop beau pour avoir été taillé par les humains ou les nains. Les elfes avaient dû passer par là, à moins que ce ne soit l’œuvre des lézards. La deuxième était plus « normale » et une petite traînée de sang y était visible, le dénommé Andreï devait venir de cette direction, avant de se faire rattraper et massacrer. Sa soif d'aventure l'encourageait à suivre le chemin le plus praticable pour lui et ses deux compagnons, il avait l'intuition qu'il pourrait y avoir une cité d'or, gardée par des monstres au sang-froid, mais il avait un devoir envers son chef et la raison, ainsi que la crainte que lui inspirait le tyran, le poussait à suivre la traînée de sang.

Ont va aller par là ! Mais avant ont s’prépare ! Grignotez que’que chose, buvez un coup et préparez vos armes, le filet et les cordes ! Ça va castagner dans pas longtemps.

Darn s’installa à côté du mercenaire décédé pour vérifier ça plaque ventral et ses gants, s’assurant qu’ils étaient solidement attachés. Il fut imité par Oublef qui sortit ses poignards de ses fourreaux pour les examiner et pour frotter les lames les unes contre les autres pour s’assurer qu’elles étaient bien tranchantes, alors que Huai-Ten sortait de son sac du poisson grillé qu’il jeta à ses camarades. Ils s’accordèrent quelques minutes de pause et de préparation, mais ils ne baissèrent pas leur garde pour autant. Ils étaient parfaitement conscients que n’importe quoi pourrait surgir de la végétation et profiter de leur insouciance apparente pour les attaquer, ce qui ne les aurait guère dérangés, au contraire.
Darn le Grossier, Voie du Buffle Errant
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par [MJ] Le Djinn »

Alors qu'il refusait catégoriquement aux deux autres lourdauds de se nourrir sur les cadavres des alliés, Darn put entendre des grognements et soupir de frustration. La faim était quelque chose de constant pour les ogres et pour peu qu'ils n'aient aucune attache particulière à un défunt, ils n'auraient aucune difficulté à le dévorer. Comme ronchonna Oublef:

-"Maman elle disait de pas gâcher, p'tain..."

Malgré tout ils se soumirent aux ordres, bien qu'avec mauvaise grâce. Les vivres rapportées du campement tromperaient la faim quelques heures, le temps de trouver ces fameux lézards à piquants ou toute autre proie qui aurait la mauvaise idée de leur passer sous les yeux. Quelques poissons grillés avalés sans les écailler plus tard, la troupe se préparait à nouveau à reprendre la route. Aucune présence n'était venue les déranger pendant leur repas et, malgré une ambiance pesante, le trio put se remettre en route sans encombre, suivant les trainées de sang qui commençaient à sécher. Le chemin taillé à la hâte par des lames et des haches continuait sur des centaines de mètres, s'agrandissant par endroit, se rétrécissant à d'autres, et souvent contournant les obstacles. Les traces de sang diminuaient au fur et à mesure de l'avancée, mais en tout état de cause les responsables du massacre avaient dû emprunter le chemin prévu pour eux à l'origine.

La route s'achevait brusquement sur un buisson de larges feuilles d'un vert sombre. Quelques grosses fleurs colorées jaillissaient ça et là des buissons et arbustes, dégageant des odeurs incommodantes qui firent froncer le nez aux ogres, pourtant habitués à des senteurs bien plus agressives.

Test caché.
Rien à droite, rien à gauche, un mur végétal devant.

Comme tout bon ogre, Darn fit ce qu'il savait faire le mieux: suivre les gouttes de sang qui traversaient cette jungle jusqu'à trouver la source. Tel qu'il l'avait déjà fait, le mangeur-d'hommes enfonça alors son corps pendant qu'il se taillait sa propre route à travers les fougères et les plantes. Rapidement un bruit d'eau se fit entendre, de plus en plus fort et violent. Le trio ne tarda pas, en accélérant le pas, à émerger devant ce qui ressemblait à une cascade...



Image



Une vision paradisiaque. Une cascade d'eau claire versant dans un étang aux eaux vertes sur lesquelles se reflétait le soleil. Des pierres humides, taillées par le courant, des herbes de cent essences massées autour du point d'eau. Aucun bruit, aucun son. Huai-Ten murmura:

-"Par les moustaches du Grand Tigre...."

Même Oublef en était béat d'admiration. Le chant des oiseaux exotiques emplissait l'air, se mêlant à la symphonie de l'eau; Du jamais vu pour ceux qui n'étaient pas allés jusqu'à la lointaine Lustrie.

En revanche, les traces de sang s'arrêtaient là, disparaissant net au bord de l'eau, puis plus rien. En revanche les buissons s'agitaient un peu, ça et là, autour du bassin et il y avait bien peu de chance qu'ils contiennent des alliés. Les deux ogres sous les ordres de Darn attendaient des instructions et se mettaient déjà en position de combat, inquiets. Il fallait préparer une stratégie de recherche et de défense, au minimum. Et il fallait faire vite, car en l'état ils étaient à découvert.
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par Darn le Grossier »

Laisser de la viande ainsi aurait été vu comme un crime, voir comme un blasphème, dans les montagnes natales des gros et les râlements de ses deux frères de galère étaient légitimes, mais les règles du tyran étaient très claires. Déjà que Darn avait baissé dans l’estime de son chef, alors manger le cadavre d’un mercenaire, même en cachette, lui aurait certainement valu un châtiment pire que cette mission hautement risquée.
Les trois gros pique-niquèrent en silence, la frustration des compagnons de Darn rendait l’atmosphère lourde et les regards qu’ils jetèrent sur la dépouille convainquirent le Grossier d’abréger la pause. Certes, il était à la tête de cette petite troupe, mais il se savait en infériorité numérique écrasante. Si Oublef et Huai-ten décidaient de n’en faire cas leur tête, notre héros ne pourrait rien faire pour les empêcher de dépiauter le dénommé Andreï et ça serait lui qui devrait subir le courroux de Rousbif. À peine les quelques poissons avalés que les trois compères se remirent en route, suivant la piste de sang, en espérant tomber sur quelque chose à attendrir et à mastiquer avant que la faim ne se fasse trop importante.


La marche se fit aussi lente et désagréable que précédemment. Arracher, écraser, couper et briser était la spécialité des fils de la Gueule, mais ces derniers préféraient le faire sur des êtres de chair et de sang, non sur des arbres et des plantes inertes qui ne pouvaient même pas pousser un couinement de douleur. La frustration ne faisait que s’agrandir à chaque pas, elle s’accentua grandement lorsqu’ils arrivèrent au bout du sentier et qu’ils durent tailler leur propre chemin, Darn en tête, mais elle fut presque dissipée quand ils découvrirent un étang verdâtre et scintillant, alimenté en eau par une grande et époustouflante cascade. Cette surprise laissa les trois ogres bouche bée, jamais ils n’auraient cru tomber sur une splendeur pareille. Ils auraient adoré continuer à contempler ce petit trésor de la nature, et pourquoi ne pas piquer une tête dans cette eau brillante et vaseuse, mais ils se rendirent vite compte que les épaisses fougères qui entouraient cette étendue d’eau bougeaient, alors qu’il n’y avait pas le moindre vent. Darn se mit immédiatement en alerte, les poings levés à hauteur de son torse, et il fut immédiatement suivi par ses deux camarades qui sortirent leurs armes. Ils étaient tous les trois exposés et il ne faisait aucun doute que toutes les formes de vie de cette étendue d’eau les avaient repérés à l’instant où ils avaient passé le mur de végétation qu’ils avaient traversé avec autant de discrétion qu’une fanfare. C’était plus qu’une question de temps avant que les locaux n’approchent pour tenter leur chance avec ses nouvelles proies qui avaient des allures de banquets. Darn constata que la piste sûre là quel ils s’étaient lancés s’arrêtaient à l’étang, comme si le mercenaire était sorti de ses eaux pour s’enfoncer dans la jungle.

Andreï a dû passer par le lac pour échapper aux lézards. C’est malin !

Ils sont malins ses humains. Presque autant que les gnoblards.

Une créature douée de raison aurait certainement pris son temps pour analyser la situation, elle aurait certainement longue le rebord de ce lac pour essayer de trouver de nouvelles traces, mais les ogres ne sont pas réputés pour être raisonnable, surtout quand la faim les tenaillait.

On va entrer dans la flotte et avancer jusqu’aux chutes, restez groupé et regardez partout ! Cherchez du sang, ou n’importe quoi qui pourrait être buté !

Le jeune Gueule-de-Givre commença à avancer, il marcha jusqu’à ce que ses bottes soient entièrement submergées, puis, certainement gagnées par un éclair de lucidité, il attrapa une branche qui pendait près de lui. Il l’arracha de son arbre, en retira les feuilles et il s’en servit pour balayer le fond de l’eau devant lui, puis il reprit son chemin, suivi par ses compagnons qui râlaient de plus bel.
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par [MJ] Le Djinn »

Test de charisme: 7, échec de justesse.
Oublef et Huai-Ten échangèrent un regard avant de retourner vers Darn et de hocher négativement la tête. Piquer une tête dans ces eaux troubles ne paraissait pas les rassurer malgré la qualité paradisiaque du décors et à la baignade ils préféraient clairement l'inspection à la surface. L'ogre de l'Est se proposa quand même de surveiller le plongeur du coin de l'œil, par sûreté d'esprit.

-"Il ne faut jamais chevaucher un tigre!"

Sur ces mots plein de sagesse il alla se placer à côté de Darn, mis les bottes dans l'eau et dégaina son sabre, attentif, pendant qu'Oublef en ronchonnant partait vérifier l'état des lieux depuis la rive.

-"J't'en foutrais de l'eau moi, de l'eau pour un ogre... C'quoi la prochaine étape? Qu'on s'lave? Pouah!"

Laissant là les râleries, le voyageur ogre débuta sa fouille des fonds à la branche. Quoiqu'il y ait dans cet environnement il finirait par le trouver, un jour ou l'autre.
Test d'observation: 17, échec.
De la vase se souleva tandis que l'ogre avançait, laissant l'eau monter jusqu'à ses genoux puis ses cuisses et enfin sa taille. Chaque mouvement de branche qu'il faisait soulevait des manceaux de boue, de poussière aquatique, de plantes, de tourbe, rendant impossible d'y voir quoique ce soit. Heureusement Darn eut la sagesse de s'arrêter avant que le niveau de l'eau ne monte plus haut que ça, alors que les premières gouttes effleuraient son nombril. Rien à voir dans cette purée de terre, autant attendre que ça passe ou faire demi-tour. Ce qu'il ne comprit pas, en revanche, c'est que si lui n'avait pas de vision, ce n'était pas le cas de tous les habitants de la jungle...
Test d'initiative: 2, bonus au prochain test de +2.

Test de Force en opposition, Darn vs ???: 18 -2 = 16 pour Darn, 16 pour ???, égalité.

Huai-Ten repère l'attaque.

Deuxième jet: 15 vs 8, victoire de ???
L'attaque fût rapide, imparable. Deux grandes mâchoires se refermèrent brutalement sur la jambe de Darn, qui cria de surprise et de douleur. Des dents pointues s'étaient plantées dans les écailles de son pantalon et une lourde force cherchait à l'amener vers les espaces plus profonds, sous l'eau. Plus fort qu'il n'y paraissait, prévenu par son instinct, l'imprudent résista suffisamment longtemps pour que Huai-Ten, alerté, n'entre à son tour dans le bassin, arme à la main.

-"Par la panse de la Gueule!"

Trop tard pourtant! La deuxième tentative fût la bonne et le Gueule-de-Givre se fit embarquer plus loin dans l'étang, vers la cascade. Impossible de voir de quoi il s'agissait mais au touché les mâchoires semblaient reptiliennes, proches de celles des monstres combattus plus tôt. Darn n'avait qu'une fraction de secondes pour décider d'une stratégie à adopter avant que les effets du manque d'air ne se fassent sentir. Ses compagnons étaient sûrement sur ses traces, mais sans action de sa part, qui savait comment tout cela se finirait?
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par Darn le Grossier »

L’exploration de l’étang était une tâche lente. Il fallait avancer avec prudence dans ses eaux verdâtres qui cachaient un fond recouvert d’algues et de détritus végétal et animal. Darn manqua à plusieurs reprises de glisser sur ce tapis gluant et il piétina, à quelques reprises, ce qui ressemblait à des carcasses de poisson, carcasses qui restaient collées aux bottes de notre imposant héros et rendaient sa tâche plus ardue. Il s’avança de plus en plus loin, surveillé du coin de l’œil part ses camarades hydrophobes, jusqu’à arriver à une profondeur qu’il estima trop importante pour un humain blessé et en armure. Le Grossier s’accorda un moment de réflexion et de contemplation, il était quasiment au centre de l’étendue d’eau et il avait une vue imprenable sur la cascade qui était plus bruyante qu’auparavant et sur les contours du lac. Il envisagea de faire demi-tour ou de contourner le cœur de l’étendue d’eau pour rejoindre les chutes, mais c’est lors de ce moment de perte d’attention qu'une créature aux petites dents acérées passa à l’action. Darn sentit une mâchoire se refermer sur une de ses jambes, son premier réflexe fût de pousser un cri de surprise et de douleur et d’envoyer son poing de fer vers la menace, mais cette riposte ne fut qu’un vulgaire coup dans l’eau qui propagea des vaguelettes dans l’étang qui était si paisible. L’ogre vagabond n’eut que le temps de se retourner vers son camarade moustachu et prendre son souffle pour l’appeler, avant que le prédateur aquatique ne le tire vers les profondeurs.
Tout devint trouble autour du Gueule-de-Givre, sa bouche se remplit d’une eau au goût de vase, de terre et de poisson en décomposition et ses yeux se mirent à le brûler. Agressé par cet environnement inconnu et hostile, le corps de Darn répondit instinctivement en s’agitant et en essayant d'agripper tout ce qu’il pouvait. Ses doigts se saisirent de morceaux de bois mort et de plantes sous-marines qui cédaient sous la force de l’animal qui devait jubiler d’avoir un repas si copieux dans la gueule, mais l’ogre ne comptait pas se laisser faire. Alors qu’il sentait son nez et sa bouche se remplir davantage, Darn se mis à frapper avec son pied libre, cognant de toutes ses forces vers son agresseur invisible, faisant de son mieux pour viser les dents qui étaient enfoncées dans son pantalon d’écailles et qui commençaient à égratigner sa peau épaisse.
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par [MJ] Le Djinn »

Test de force comparé de Darn et du monstre: 14 vs 7, échec de Darn.
La panique était totale au fond de l'eau boueuse du marais. Croqué à la jambe, Darn tentait désespérément de se tirer de là en cognant au hasard avec son pied valide, en vain. Les crocs pointues percèrent la calotte de protection du pantalon et entamèrent les chairs, répandant un nuage rouge dans les flots opaques de l'étang. Problème supplémentaire: l'air commencer à manquer. Dans la précipitation et les mouvements paniqués notre ogre avait dépensé beaucoup d'énergie et pas mal d'oxygène, lequel se faisait difficile à trouver dans l'élément liquide. Une tentative supplémentaire de frappe. Un nouvel échec. Le monstre invisible, les dents toujours bien plantées, coulait paisiblement vers les profondeurs, emportant avec lui sa proie. C'était sans doute la fin...

Du moins Darn le crût-il jusqu'à ce qu'une masse énorme ne tombe à l'eau à côté de lui. Pris par surprise la bête lâcha sa victime et cette dernière senti deux puissants bras la tirer de là. La surface ne tarda pas à apparaître avec son soleil éblouissant et son air abondant dont le rescapé put en prendre de belles bouffées et découvrir Oublef penché au-dessus de lui.


-"Alors? On s'pique une tête?"

Goguenard et moqueur, l'ogre en habits sombres perdit son immense sourire en voyant débarquer du bassin en quatrième vitesse Huai-Tenn. Particulièrement pressé, le vétéran de l'Extrême-Orient paraissait épuisé, portait trace d'une large coupure sur le bras et avait sorti son sabre.

-"Reculez, vite!"

Le trio bougea juste à temps car deux énormes mâchoires surgirent du lac pour claquer à leur emplacement une poignée de secondes plus tôt. La créature, furieuse d'avoir manqué son repas, émergea alors.

Image

Une bête incroyable, venue d'un temps immémorial et ne ressemblant à rien de connu. Une longue tête pleine de dents jaunes, un corps long et écailleux, des nageoires dorsales tranchantes et une lueur de mort dans le regard reptilien. La bouche pleine de bave, le corps encore engourdi d'être sorti dans l'eau, la chose s'avança à pas de loups vers ses proies qu'elle ne lâchait pas du regard. Elle devait faire un mètre et demi de haut et sept à huit de large. Assez grande pour se sentir d'attaque à manger quelques ogres.

En l'état le combat serait difficile mais possible. Darn, blessé, allait pourtant devoir trouver un moyen d'économiser ses forces car les attributs du monstre s'avéreraient redoutables. Ou préférerait-il la sécurité de la fuite?

Il te reste 70 Pvs.
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Darn le Grossier
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par Darn le Grossier »

Les poumons de Darn se remplissaient de plus en plus d’eau, provoquant une vive brûlure dans sa poitrine et des crampes dans son ventre qui essayait d’éjecter le liquide mortel. Sa vision se faisait de plus en plus floue et tacheté de couleur vive et un bruit sourd gagnait en puissance dans son crâne alors qu’il se rapprochait de l’inconscience.
Il cognait, désespérément et avec de moi en moi de force, mais il continuait à frapper son agresseur avec son seul pied valide. Au moins, il pourra se vanter de s’être battue jusqu’à la fin lorsqu’il ira rejoindre son père et ses ancêtres dans l’estomac infini du dieu glouton.
Ses forces s’amenuisaient et une douce chaleur commençait à le bercer. L’infime partie de son esprit encore conscient fut surprise de cette douce et agréable fièvre, car on lui avait toujours dit que la mort était aussi froide que les épées de glace des yétis qui dominaient les plus hauts sommets du monde. Il se laissa emporté par cette douce étreinte, résolu à perdre la vie, mais une poigne ferme le fit remonter à la surface et le ramena dans le monde des vivants.


Les rayons du soleil lui brûlèrent ses yeux irrités et une crampe au ventre lui fit vomir toute l’eau boueuse qui était à deux doigts de l’envoyer dans la tombe. Il ne réagit pas à la pique de son camarade, trop occupé qu’il était à retrouver ses esprits et à vomir. Le monde autour de lui redevint rapidement net et les sons se firent à nouveau audibles après quelques bouffées d'air fraîches, mais douloureux. Seul un léger mal de tête persista à rester, un rappel du trépas qui était sur le point d’arriver. Le Grossier redressa son visage et il vit le gros en cuirasse dégainer son épée en beuglant à ses camarades de reculer. Heureusement que Huai-ten leur avait aboyé cet ordre et que les deux bennaient que le regardaient s’étaient exécutés, car une mâchoire d’une taille impressionnante surgit de l’eau et se referma en claquant dans l’espace vide où se trouvaient les deux ogres. La bête sortie de l’eau pour faire face aux trois aventuriers, leur révélant toute sa grandeur. La créature était un reptile au cuir recouvert d’écailles épais et à la mâchoire longue et puissante, une bête qu’aucun des trois ogres ne connaissait et, aux expressions de leurs visages, n’avait pas envie de connaître. Darn et ses deux frères d’armes reculèrent lentement devant cette adversaire, armes au clair et poings levés, mais le reptile s’approchait d’eux à la même vitesse, les empêchant de creuser une distance de sécurité. C’est alors que notre vaillant héros prit son courage à deux mains et il ordonna d’une voix claire et forte.

ONT S’BARRE D’LA !!!!

Les trois obéissent tournèrent le dos à la créature et ils se précipitèrent vers le rebord ou ils seraient en sécurité, ou au moins plus de chances de battre cette animale sortie des enfers. Le jeune Gueule-de-Givre était occupé à avancer le plus vite possible, ne prêtant que peu d’attention à ce qui se passait autour de lui, mais il entendit deux sons. Un long sifflement amusé et le bruit d’une masse importante qui plonge dans l’eau, le seigneur de l’étang s'était lancé à leur poursuite.
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Darn] Le monde perdu

Message par [MJ] Le Djinn »

Deux hoquets de surprise résonnèrent aux oreilles de Darn quand son ordre fût donné. Oublef et Huai-Ten l'observèrent longuement, incertains de leur compréhension de la phrase. Quand notre ogre débuta sa longue course à travers la jungle, ils n'eurent d'autre choix que de le suivre. Le reptile géant s'élança à leur poursuite avec une colère noire dans les yeux et les mâchoires claquantes.
Test caché.
La course sembla ne jamais s'arrêter. Peu habitués à des sprints de longue durée, les Obèses ne tardèrent pas à sentir leurs jambes fléchir, fatiguer, les laissant haletant et pantois devant l'effort. Bien vite ils n'y tinrent plus et manquèrent de tomber au milieu des buissons, fougères, arbres bas et autres plantes exotiques qui teintaient de vert leur horizon. Quelques coups d'oeil en arrière et une confirmation: le seigneur du lac ne les avait pas suivis. Trop lent, trop gros ou trop territorial, l'alligator géant avait abandonné sa poursuite, laissant les ogres s'époumoner pour rien. Du côté du trio, justement, l'ambiance s'était sacrément refroidie, au point qu'Oublef se mit à hurler:

-"Bordel de merde, Darn! Ta mère était une putain d'gnoblard ou quoi? Qu'est-ce que tu baves à nous dire d'filer comme des elfes?! A trois on allait l'chopper et l'bouffer, ça aurait été trop facile! T'as tout gâché, merde! J'devrais t'arracher la tête et t'chier dans l'cou si j'm'écoutais!"

La joute verbale paraissait prête à en venir au main, au point qu'Oublef avait déjà la main sur son kriss cérémoniel. Peu après que Darn ait répliqué l'affrontement devait pourtant être interrompu. Huai-Ten, lequel s'était éloigné un peu plus tôt, appela:

-"Par la queue de l'Empereur-Dragon! Faut que vous veniez là les gars."

Il avait repoussé quelques arbustes du chemin et couché un arbre mort debout. Derrière s'affichait une vision miraculeuse.


Image


Le spectacle était tel que tous en restèrent bouche-bée. Devant eux s'étalait une esplanade gigantesque, grande comme une petite ville, parcourue de grandes pyramides à degrés. La pierre jaune paraissait rayonner sous le lierre et la végétation qui avait repris ses droits sur cet endroit étonnant. De belles rivières d'eau pure coulaient de part et autre des lieux dans un vacarme qui devenait assourdissant quand on se concentrait dessus. De petites ponts étroits reliaient l'esplanade au reste de la jungle de telle sorte qu'un envahisseur aurait été repoussé sans aucun effort.

Mais le plus frappant était le silence. Hors du clapotis de l'eau aucun bruit ne provenait des temples antiques de cette cité perdue. Il n'y avait que les cris des animaux et encore ceux-ci ne paraissaient provenir que de la forêt derrière eux. Leur découverte était déserte, silencieuse, sans mouvement ni signe de vie. Que convenait-il de faire, alors que l'appât du gain montait rapidement au nez des ogres?
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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