[Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Les Terres du Sud relient le sud et la terre des morts Khemri et sont principalement composées de marécages et de forêts tropicales. Les habitants des terres du sud sont les Hommes-lézards, les Orques sauvages et les gobelins des forets, et quelques tribus humaines qui sont appelé par les aventuriers hommes sombres, lesquelles vivent en paix avec la nature et semble protégés par les Hommes-lézards. On y retrouve également des colonies pygmées, et les légendaires Amazones.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par [MJ] Le Djinn »

Allez c'est parti pour ce qui sera le dernier post de ce combat contre le kraken! Il ne s'achèvera que par la fuite du navire… Ou la mort de Darn!

Allez, je vais être sympa, les jumeaux humains, Heddrick et Alfrick, vont se joindre à toi. Ils se battent à l'épée et la massue.

Tour 1: Darn & Michel & Alfrick contre Tentacule d'attache!

Darn attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (14). Darn lui inflige: 34 dégâts. Il en reste 166 à Tentacule d'attache.

Heddrick attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (16). Michel lui inflige: 17 dégâts. Il en reste 149 à Tentacule d'attache.

Alfrick attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (20). Alfrick lui inflige: 18 dégâts. Il en reste 131 à Tentacule d'attache.

Tentacule d'attache essaie d'attraper Heddrick: 7, réussite. Test de FOR entre la tentacule et Michel: 2 vs 17! Victoire large de la Tentacule d'attache. Heddrick subit: 35 points de dégâts! Il reste 35 Pvs à Michel.

Tour 2:

Darn attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (14). Darn lui inflige: 32 dégâts. Il en reste 99 à Tentacule d'attache.

Heddrick attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (19). Alfrick lui inflige: 16 dégâts. Il en reste 73 à Tentacule d'attache.

Tentacule d'attache essaie d'attraper Heddrick: 7, réussite. Test de FOR entre la tentacule et Heddrick: 18 vs 12! Victoire de Heddrick qui est libéré!

Tour 3:

Darn attaque: La Tentacule d'attache a réussi à parer (6). Darn lui inflige: 20 dégâts. Il en reste 53 à Tentacule d'attache.

Heddrick attaque: La Tentacule d'attache a réussi à parer (10). Michel lui inflige: 3 dégâts. Il en reste 50 à Tentacule d'attache.

Alfrick attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (15). Alfrick lui inflige: 16 dégâts. Il en reste 34 à Tentacule d'attache.

Tentacule d'attache essaie d'attraper Darn: 7, réussite. Test de FOR entre la tentacule et Michel: 18 vs 15! Égalité, on recommence! 15 vs 9, victoire de Darn!

Tour 4:

Darn attaque: La Tentacule d'attache a réussi à parer (4). Darn lui inflige: 17 dégâts. Il en reste 18 à Tentacule d'attache.

Heddrick attaque: La Tentacule d'attache a réussi à parer (6). Michel lui inflige: 4 dégâts. Il en reste 14 à Tentacule d'attache.

Alfrick attaque: La Tentacule d'attache n'a pas réussi à parer (13). Alfrick lui inflige: 19 dégâts. Il en reste 0 à Tentacule d'attache.

La dernière tentacule d'attache tombe! le bateau s'en va!

Le bilan est lourd: une quarantaine de morts et disparus, beaucoup de blessés et Trucmuche n'est plus...
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Darn le Grossier
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par Darn le Grossier »

Darn cognait, mordait et broyait la chair et le cuir de son ennemi. De sa bouche, il coulait un mélange d’écume et de viande bleutée broyée et son visage recouvert du sang de la bête mêlé aux siens exprimait pour seule émotion la haine bestiale d'un monstre.

L'ogre avait pour habitude de se laisser emporter par la fièvre du combat. Plus rien autour de lui n'avait d'importance quand il filait des gnons, mais là, le monde n’existait même plus pour lui. Aucun son ne l'atteignait, aucune douleur ne se faisait sentir, il n'y avait que la bête et lui, ce monstre qu'il combattait dans un néant silencieux, jusqu’à ce qu'un choc se fasse sentir et que le jeune Gueule-de-Givre ne dégringole dans une mare de bouillie bleutée et qu’il ne se cogne le visage sur la surface en bois qui en était recouverte. Le navire venait d’être libéré de l’emprise du kraken et il filait à la vitesse du vent qui gonflait ses voiles, il n'eut personne à son bord qui ne finit le cul par terre ou le visage fracassé contre le sol ou contre un mur en bois, les plus mal chanceux furent projetés par-dessus bord et laissés derrière par le vaisseau qui volait vers son salut.


Notre héros ganté se redressa péniblement, le coup qu'il venait de prendre sur la tête semblait lui avoir remis les idées en place et c’est avec un œil hagard qu’il regarda autour de lui tandis que son corps endolori ne lui rappel ses blessures. Il voyait ses camarades mercenaires et marins se redresser péniblement, le silence qui avait pris la place des détonations, des hurlements et des ordres beuglés furent rapidement brisés par les hourras et les cris de joie. Les survivants s’époumonèrent en criant leur soulagement et leur reconnaissance envers divers dieux, mais le calme revient quand le capitaine ordonna sur un ton sec, mais fatigué, que toutes personnes encore sur pied devaient s’occuper des blessés et jeter à la mer les cadavres et les morceaux de tentacules qui gisaient sur le pont.

Darn contempla les passagers s'activer à la tâche, tout le monde était terrassé par la fatigue, mais les blessés ne pouvaient attendre que l'on s’occupe d’eux. Le jeune ogre s’approcha, à demi conscient, des restes de Trucmuche, il ramassa le cadavre désarticulé de la créature et il le regarda quelques instants en adressant une prière silencieuse à la Gueule pour que l’esprit de cette bestiole idiote et lâche soit broyée par les dents du dieu, puis que ses restes soient recrachés et dévorés par les rats pour avoir ainsi fui le combat et pour être mort comme un pleutre, puis il arracha la tête quasiment intacte du gnoblard avant de dévorer son cadavre à demi broyée en se dirigeant péniblement vers l’escalier qui mène à la cale. Il suivait d’un pas lourd ses camarades Heddrick et Michel qui conduisaient Alfrick inconscient jusqu’à l’infirmerie et derrière lui venait l’un des nains en armure lourde qui semblait traîner de force le tueur qui, malgré une jambe et un bras cassé, fulminait et insultait son camarade qui refusait de le laisser sauter à la mer pour achever l’horreur des abysses qui s’en était prise à au Galion.
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par [MJ] Le Djinn »

L'échappée dura encore longtemps. A bord on renvoyait les morts à l'océan et les blessés étaient gardés bien au chaud dans les cales, protégés des intempéries. Les plus gravement touchés ne survécurent pas plus de quelques jours, s'éteignant parfois dans des souffrances intolérables voire même étant achevés par un camarade ou le médecin du bord. Que pouvait faire cet homme de science de toute manière? Il pouvait remettre un bras en place, coudre une plaie, éventuellement apaiser une fièvre, pas sauver du trépas des pauvres hères aux membres broyés par des tentacules de monstre marin! S'il fallait trouver un avantage dans cette histoire, pourtant, c'était que la nourriture était passée de rare à suffisante et qu'on pouvait enfin dormir sans devoir se serrer comme des thons dans un tonneau.

Après encore trois jours d'errance absolue en pleine mer, qui furent d'un ennui presque plus mortel que le kraken, les survivants retrouvèrent la route vers l'Orient, remerciant abondamment Manaan de leur avoir accordé un navigateur qui savait à peu près ce qu'il faisait. Une semaine supplémentaire se trouva toutefois nécessaire pour arriver à ce qui devait être le dernier arrêt avant l'arrivée à l'Île du Dragon: La Forteresse de l'Aube. Et quel spectacle pour ces hommes du Vieux Monde qui n'avaient jamais connu des splendeurs elfiques que les ruines des cités de Tilée! Une pierre géante, d'au moins soixante mètres de haut, véritable montagne solitaire sur cette péninsule d'une île grande comme un comté impérial. La pierre, donc, était parcouru de dessin et de symboles cabalistiques et tribaux dans des proportions gigantesques et sur elle s'adossaient d'immenses tour de marbre blanc aux reflets argentés. Des myriades de drapeaux colorés flottaient sur tous les toits de cette cité-forteresse entourée de très hauts murs et gardée par des soldats-marins. Tout était agencé avec un goût exquis qui laissa aux humains et aux ogres un air abasourdi. Seuls les nains mâchonnèrent leurs barbes en murmurant un arraché "Mouais, pas mal".
Des docks beaucoup trop imposants pour la citadelle permirent à notre équipée de s'arrêter. Les autres navires de l'expédition étaient là aussi ce qui entraina sur les pontons de chaleureuses retrouvailles. On se congratula entre inconnus, entre frères de race et de souffrance. Et enfin les gens étaient heureux: on allait pouvoir goûter la marchandise locale! Boire du vin, manger tout son soûl, décharger son fusil dans les plus belles femmes du monde! Le capitaine du port elfe coupa pourtant court à ces festivités: ses ordres étaient claire, pas plus d'un navire en ville par jour, le reste pouvait ou bien s'en aller ou bien mouiller sur les docks en attendant.

Le raisonnement était facile à suivre: même en comptant les pertes et les blessés il devait rester près de mille cinq cents lascards donc une bonne trentaine d'ogres et une centaine de nains. Les laisser entrer tous à la fois dans un comptoir fortifié qui devait compter à peine le triple d'habitants serait un chaos absolu sans parler des risques de prise de la ville! Non, le plus sage était d'y aller navire par navire, rendant la situation beaucoup plus gérable. C'est donc furieux et impatients que Darn et ses collègues durent attendre deux nuits de plus avant de pouvoir pénétrer dans la cité aux tours blanches. Heureusement tout n'était pas perdu: l'amiral Vasco de Maga avait profité du temps imparti pour négocier l'arrivage des denrées alimentaires, offrant aux marins souffrant de faim et de soif de la nourriture à profusion! Une grand fête fût donc organisée sur le navire et peu nombreux étaient ceux qui marchaient encore le lendemain matin de bonne heure.

Et enfin le jour tant attendu! Les gardes maritimes vinrent chercher l'équipage impatient pour l'emmener à l'intérieur de la ville où ils seraient lâchés! Des nains parlaient déjà d'aller se saouler au vin fin, d'autres voulaient simplement visiter une cité comme ils n'en avaient jamais vu! Enfin les deux frères ogres et des camarades humains souhaitaient faire un concours d'escalade sur les tours blanche… Ou bien Darn pouvait-il organiser une contre-journée?
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Darn le Grossier
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par Darn le Grossier »

L’hôpital de fortune se remplissait lentement de blessé geignard et hurlant, le médecin et ses assistants couraient entre chaque lit et traitaient les différents cas aussi rapidement et efficacement que possible pour éviter qu'il n'y ait plus de mort.
Darn s'installa du mieux qu’il le pouvait sur un tas de paille recouvert d'un large drap qui avait été aménagé pour lui entre deux lits. À ça gauche était installé Alfrick, inconscient, qui était entouré de son frère et du jeune bretonnien, en face de l'ogre, le nain en armure lourde installait son camarade aux cheveux et à la barbe rouge qui continuait de râler et à jurer dans sa langue natale et dans celle des hommes, et à la droite du Gueule-de-Givre était allongée le mercenaire estalien avec qui il c’était accroché dès le premier jour de voyage. L’homme barbu tenait sa main gauche dont les doigts gonflés étaient tordus dans des formes qui n’avaient rien de normal et son visage était déformé par une douleur intense et silencieuse. Voulant tuer l’ennui et oublier la douleur provoquée par ses blessures et par la perte de son larbin, don la tête était encore dans sa grosse paluche, Darn décida de discuter avec son désagréable camarade.


J’aurais crû qu’tu t’saurais planqué avec ta p’tite pétoire contre toi, comme l'f’rai une gamine avec son doudou, haha.

L'estalien tourna ses yeux vers l'ogre qu'il reconnut tout de suite et son visage qui était déformé par la douleur quelques instants plus tôt avait maintenant pris la forme d'une grimace de colère et de dégoût, il ne répondit pas à la provocation et il ignora son interlocuteur.

Fait pas cette tronche p'tit gars ! On dirait qu’tu vas t'chier d'ssus.

C’est toi qui me fais chier gros lard ! Toi et ton gobelin, vous me devez une paire de bottes et un sac neuf !

J'te dois que dalle ! C’était mon GNOBLARD qui avait gerbé sur tes grolles et dans ton sac, y va avoir du mal à t'payer maint'nant. Dit l'ogre en agitant la tête de Trucmuche sous le nez du mercenaire.

Savoir que cette vermine ne souillera plus l'air de son odeur soulage un peu ma douleur, quel dommage que la bête ne t'ai pas emporté aussi. Laisse-moi tranquille « Crame-Chicha », laisse-moi souffrir en paix !

L’estalien se retourna et laissa Darn seul. Ce dernier patienta de longues minutes en essayant de faire le moins de mouvement possible pour éviter de déclencher les décharges de douleur que ses articulations lui envoyaient. Pour passer le temps, il nettoya la tête de Trucmuche, il commença par arracher la peau, les muscles et les yeux avec soin, puis il introduisit dans les orbites vide une tige de métal rouillé qui traînait dans son sac pour transformer le cerveau en bouillie qu'il aspira et il poursuivit en arrachant la langue et en raclant l’intérieur de la bouche jusqu’à avoir un crâne recouvert de sang en pleine coagulation. Il trouva un morceau de fil dans son sac et il attacha ce nouveau souvenir à l'une des lanières de sa plaque ventrale.
Il termina son œuvre juste à temps, le médecin de bord quittait le chevet d'Alfrick, le laissant aux bons soins de l'un de ses assistants qui était en train d’imbiber un chiffon d'un alcool suffisamment fort pour permettre à Darn de le sentir, pour venir s’occuper de l'ogre. Le vieil homme, accompagné d'un adolescent et d'un mercenaire habillé d'une vieille blouse, ausculta le mangeur-d’homme pendant que ce dernier lui décrivait les coups que le kraken lui avait porté.


Très bien. Dit le médecin une fois l'analyse médicale et l’histoire de bataille de Darn fini. Il faut désaffecter et recoudre les entailles au front et au genou, pour les hématomes et la douleur aux articulations, il faut juste du lait de Morr et du repos ! Toi, tu vas t'en occuper ! Dit-il à l’attention de l’adolescent. Pour ta sécurité, donne-lui d’abord l’anesthésiant, triple dose, tu pourras le recoudre sans risquer de te faire croquer. Une fois ses instructions transmis, le médecin enchaîna en se dirigeant vers le lit de l’estalien, laissant le jeune homme avec notre héros. Le premier sortit une petite bouteille remplie d'un liquide blanc et épais d'une sacoche qui pendait à son épaule et il le tendit à son patient.

Tenez mon sire, buvez trois gorgées.

Darn attrapa la bouteille et avala les trois gorgées prescrites pendant que l’assistant ouvrait un flacon d’alcool avec lequel il stérilisa une aiguille et un long fil. La tête de l'ogre se mis à tourner rapidement, les râles et les cries ce faisaient de plus en plus étouffés et lointains, il n’entendit qu’à peine les hurlements et les supplications de son voisin estalien qui essayait de se défaire de l’emprise du médecin et du mercenaire qui l’accompagnait et ça vision commençait à se faire de plus en plus trouble lorsqu’il vit le vieille homme sortir d’une de ses poche un gourdin en cuir avec le quel il assuma le patient récalcitrant, puis l’obscurité l'enveloppa et Darn sombra dans un profond sommeil animé par des rêves remplient de délices et de douceurs.

Le lendemain matin, l'ogre ouvrit péniblement sa paupière en se redressant lentement, il pouvait sentir une nette diminution de la douleur dans ses articulations et ses os, mais il avait toujours cette vilaine sensation de s’être fait piétiner par un troupeau de mammouths en pleine charge. Il remarqua tout de suite l’épais bandage qui recouvrait son genou, ainsi qu'un autre qui faisait le tour de son crâne. Après un rapide coup d'œil sur les points de suture de son genou, notre mercenaire au gros corps inspecta rapidement la pièce, en commençant par son voisin de gauche. Il vit qu’Alfrick était toujours inconscient, un bandage encore plus épais que le siens recouvrait tout le haut de sa tête et son frère, Heddrick, était toujours à son chevet. Ses yeux épuisés semblaient refuser de quitter le visage de son frangin convalescent, certainement par crainte que ce dernier ne s’éteigne au moindre battement de sourcil.

Comment y va ?

Heddrick sursauta à la question de Darn, comme si l'ogre l’avait tiré d'un sommeil profond.

Mieux, je pense. Le médecin à dit que la nuit serait décisive. Or, il respire encore. Le brigand impérial resta muet pendant quelques instants, gagné par des souvenirs qui remontaient à l’époque où ils terrorisaient les marchands qui traversaient le Talabechland avant de reprendre. Il a toujours été le plus casse-cou ! Si tu savais le nombre de fois qu’il s’est pris des coups sur la tête, mais cette fois ça a été violent. J’espère que ça lui fera comprendre que c’est toujours une mauvaise idée de se jeter tête baissée sur un adversaire plus fort que lui.

Darn était rassurée. Les jumeaux impériaux faisaient partie des rares non-ogres qu'il pouvait considérer comme des amis et cela l’aurait grandement affecté si l'un d’entre eux venait à mourir. Il se contenta de faire une grimace ressemblant à un sourire à l’attention d’Heddrick avant de poursuivre son inspection. Son regard se posa sur le tueur nain qui était installé face à lui, la petite créature avait son bras et sa jambe droite immobilisée par de solides attelles, l’obligeant à rester allongé. Ce sort ne semblait guère lui plaire, le Gueule-de-Givre avait toujours trouvé que les nains avaient une sale tête, mais la sienne était encore plus désagréable à regarder à cause de l’expression de colère et de frustration qui se lisait dessus. Ses grommellements étaient parfaitement audibles malgré la distance et toutes personnes comprenant le nain saurait que le tueur était en train de traiter les dieux et son camarade qui lui avait empêché de sauter à l'eau de bien des noms. L'œil curieux du mangeur-d’homme se détacha de ce désagréable spectacle pour se tourner vers l’estalien à sa droite. Le pauvre homme était allongé dans son lit de fortune, endormie, pendant que le jeune homme qui s’était occupé de Darn retirait les bandes sanglantes qui entouraient le moignon en partie cautérisé qui remplaçait la main gauche du mercenaire élégamment habillé. Le jeune ogre regarda l'infirmier nettoyer maladroitement la blessure, puis la recouvrir de tissu propre avant de jeter un coup d’œil rapide sur le reste de la pièce.
Il n'y avait pas à dire, le médecin de bord connaissait son métier. Toutes les personnes qui lui avaient été amenées avaient reçu les soins nécessaires en une soirée et en une nuit, même les cas les plus désespérés avaient pu recevoir ses traitements. Malheureusement pour ses derniers, la seule chose que le vieil homme pouvait leur offrir était un coup de gourdin sur la tête, suivis d'une dague plantée dans la nuque pour abréger leurs souffrances. Malgré cette dure besogne, l’homme aux vêtements tachés de rouge et aux yeux couleur de glace était encore debout, il faisait le tour de chaque patient pour s’assurer que tous avaient reçu les soins nécessaires et pour renvoyer de l’hôpital de fortune ceux qu'il jugeait en suffisamment bon état pour retourner avec l’équipage. Le tour de Darn ne tarda pas et après un examen éclair, le toubib renvoya l’imposant colosse en lui donnant quelques instructions.


Interdiction de faire de l’exercice pendant sept jours ! Si tu craches ou pisse du sang, ou si la douleur persiste au bout d'une semaine, tu reviens me voir ! Et si tu fais sauter tes sutures, tu te démerdes ! Maintenant, débarrasse-nous de ton odeur !

C’est avec une crainte respectueuse que Darn obéit. Peu d’humains seraient capables de parler ainsi à un fils de la Gueule sans trembler des genoux et les rares qui en étaient capables méritaient d’être écouté.

L’ogre retourna donc auprès de l’équipage qui faisait de leur mieux pour retrouver la bonne vieille routine, surmontant aussi bien que possible le traumatisme que fût le combat avec le kraken. Beaucoup essayaient d’oublier les monstrueux tentacules et les hurlements de terreur de leurs camarades qui se faisaient emporter dans les ténèbres aqueuses, mais l'odeur de fruit de mer pourrie qui régnait à bord et les taches bleutées qui avaient imprégné le bois étaient des rappels constants de ce cauchemar. Les nuits, on pouvait entendre les cris des marins et des mercenaires les plus touchés, hantés qu'ils étaient par de mauvais rêves qui les faisaient se réveiller en sueur. Notre héros, lui, n’était point frappé par l’horreur de ce fameux jour don quelques-uns préféraient éviter de parler, il avait vu des abominations bien pire durant ça vie dans les hauts plateaux, à la frontière des désolations corrompues du nord. C’était la perte de son serviteur qui le travaillait le plus. Trucmuche n’était rien d'autre qu’un gnoblard, une créature destinée à servir son maître et à mourir jeune, mais il avait appris à apprécier la petite bête, au point de ressentir un fort attachement envers elle. Non pas qu’il le voyait comme un ami, loin de là, mais ses commentaires méfiants et septiques lui manquaient. Lui qui n’avait jamais pût supporter ses bestioles râleuse et voleuse, il était en train de broyer du noir à cause de la perte de l'une d’entre elle, il se serait certainement baffé lui-même s’il était le même ogre qu’à l’époque où il avait quitté les siens pour explorer le monde et fuir l’oppression. Darn passait la plupart de son temps assis dans un coin à caresser du bout de son doigt ganté le crâne de la petite créature d'un air pensif. Seuls ses camarades ogres et amis humains parvenaient à le sortir de ses petits coups de déprime.
Les jours s’enchaînaient et la routine pré attaque avait repris sa place. Les blessés du combat se remettaient lentement, revenant parmi les marins et mercenaires qui avaient été épargnés au fur et à mesure de leur rétablissement. Cela dit, le moral était plus fort qu’avant la nourriture et l'eau alcoolisée étaient maintenant suffisantes pour que même les ogres ne s’endorment plus le ventre creux et le haut fait d’avoir survécu et vaincu un démon des profondeurs avait en-gaillardie le cœur de beaucoup, même les plus traumatisés finirent par se soigner de leurs maux grâce à l'aide de leurs camarades et de la ration d’alcool journalière.


Après bien des jours en mer, la gloire de Myrmidia finit par arriver à sa destination : la Forteresse de l'Aube ! Dernier bastion de civilisation du sud et vestige de l’époque où les hauts elfes régnaient sur le grand océan. Ce véritable phare des peuples libres éblouissait les hommes et la seule femme du navire qui n’avaient jamais vu une telle merveille. Seuls les nains restèrent de marbre devant les tours immense d'un blanc immaculé. Le navire finit par rejoindre la flotte qu'il avait perdue plusieurs semaines auparavant. La joie explosa à bord du galion, tous se précipitèrent vers le bastingage pour saluer leurs camarades, mais les rires et les cris furent vite étouffés quand le capitaine annonça que personne ne pourrait mettre pied à terre avant plusieurs jours. Tous avaient hâte de pouvoir visiter cette ville issue des rêves, pouvoir s'y soûler avec le légendaire vin elfique et de pouvoir tringler une beauté aux oreilles pointues, mais il fallait patienter et trouver divers moyens de passer le temps. Pour Darn, Karakak et Grossmoel, la principale occupation fut de discuter avec leurs frères qui étaient dispersés sur les différents bateaux de la flotte. Enfin, par discussion, entendez plutôt des conversations se résumant par des phrases courtes beuglaient à plein poumons et souvent accueillies par des « HEIN ? » , « KWA ? » ou « RÉPÈTE ! ». Les bavardages étaient principalement tournés vers les mésaventures qu'avaient subit les différents navires après la tempête qui avait fait s’égarer plusieurs navires. L’attaque du kraken eu un franc succès auprès des grosses-gens qui semblaient envier leurs trois compères, ces derniers eurent même l’insigne honneur d’être baptisé les Croc-Krakens par leurs semblables. Durant une de ses journées animées par les grosses voix des ogres, Darn parla à Rousbif, Thorgut et Lovok Lovok de la perte tragique de son larbin. Ses trois interlocuteurs essayèrent de lui remonter le moral par des blagues et des Vannes, mais ce fut l’étonnante générosité du gros cuirassé qui redonna le sourire à notre héros. Thorgut proposa à Darn de lui donner l’un de ses gnoblard, seul problème : la distance entre les deux galions. La gloire de Myrmidia était loin du vaisseau-amiral qui accueillait ses trois frères. Des idées furent exposées pour envoyer un gobelinoïde jusqu’à Darn. La première fut de simplement en jeter un, mais elle se révéla mauvaise lorsque la première tentative échoua et que la pauvre créature fit un plat dans l'eau même pas a mis trajet entre les deux bateaux et qu'un énorme poisson ne vint le gober tout entier. L’idée suivante vint de Coco qui proposa de prendre un morceau de voile et d'en fait une fronde, idée qui fût balayée par une claque et une réprimande de la part de l’ogre pirate. Puis Lovok Lovok suggéra d’en propulser un avec un boulet, à peine ce plan fut-il lancé que la horde de gnoblard qui était rassemblée autour des colosses se dispersa. Thorgut et Rousbif eurent bien du mal à en trouver un et à l’attraper pendant que le canonnier remplissait son arme avec de la poudre noire et avec boulet qui semblait bien trop petit pour l’arme. Une fois le canon chargé et un larbin capturé et fourré de force dedans, Lovok se positionna et visa le mangeur-d’homme qui lui faisait face. Thorgut fit de grands signes à Darn en lui hurlant : PRÉPARE-TOI À L'CHOPER ! ON L’ENVOIE DANS 3… 2… 5… 8… 1… FEU !

Une puissante détonation se fit entendre et un boulet hurlant vola en direction de la tête de Darn. Par chance, Lovok Lovok avait visé trop haut, faisant passer le projectile juste au-dessus la tête du Gueule-de-Givre avant de frôler le très près l'un des mâts. Le gnoblard, lui, glissa de la boule de plomb, son nouveau maître parvint à l’attraper en vol, mais il rebondit à l’impact et il alla s’écraser la face un peu plus loin derrière le mangeur-d’homme. Darn se précipita sur la petite créature inerte et il constata avec bonheur qu’elle avait survécu et qu’elle était intacte. L'ogre brandit la petite bestiole à peine consciente d'une main en hurlant « IL EST VIVAAAAAANT !!!! », ce qui provoquât des hourras parmi tous les ogres et les gnoblards qui avaient assisté à ce spectacle, tandis que les humains, les nains et les elfes des deux navires les regardaient avec des airs stupéfaits, courroucés, ou exaspéré.

Cela faisait une bonne heure que Darn avait son nouveau larbin. La détonation du tir de Lovok Lovok avait provoqué une vive agitation sur le galion de l'ogre. Plusieurs mercenaires s’étaient précipité de la cale, armes aux clairs, et le capitaine avait surgi de sa cabine en aboyant des ordres avant de se rendre compte qu’il s’agissait d'une fausse alerte. Ce dernier c’était dirigeait vers l'ogre aux poignes de fer avec une expression furieuse qu’il engueula en le traitant de bien des noms et en le menaçant de le jeter par-dessus bord s'il venait à recommencer. Darn s’était ensuite isolé dans la cale avec sa nouvelle propriété et il attendit patiemment que le gnoblard se remette de son cours de vol. Une fois la petite créature remise sur pied, les présentations purent commencer.


Ça va ? Pas trop mal à la tête ?

Nan boss. Ça va super, j'adore faire ce genre de chose. Dit le gnoblard sur un ton sarcastique qui fût accueilli par une baffe.

Tu m’causes correct ! Thorgut laissait p't-être passer, mais moi, tu m'respect !

Le gobelinoïde se frotta le visage rougit par le choc en fixa le colosse droit dans les yeux avant de baisser la tête et de répondre.

Ok boss. Comme tu veux.

Bien ! J’ai juste trois règles : un, tu n’me lâches pas d'un pouce ! Darn colas une baffe à la créature. Deux, tu n’m’attire pas d’problème ! Le gnoblard reçu une autre baffe. Et trois, tu n'm'emmerde pas ! Une nouvelle baffe vola. T’as des questions ?

Aaaaaargh… Pourquoi tu m'tapes boss ?

C’est pour être sûr qu’ça rentre ! Tu as compris ou tu en veux une autre ?

Nan nan boss ! J’ai pigé ! Pas taper !

Parfait. Respect ses règles et nous serons copain, sinon j't’écrase et j'te bouffe ! Comme celui que j’avais avant toi. Dit-il en pointant du doigt le crâne de Trucmuche.

Ok boss, j’obéis. Je suis le plus malin des gnob', tu verras !

Ouais… J’verras !

Maintenant que les règles étaient citées, l'ogre pût se détendre et changer le ton sévère qu'il avait par un autre plus posé.

Tu t’appelles comment ?

Neuf.

Quoi neuf ?

C’est mon nom boss ! Pense-noir a plein de gnob' et il les nomme comme ça : un, huit, cinq, deux, trois, onze, ... Moi, c’est neuf !

Darn garda le silence un petit moment. Il se creusait la tête pour chercher un nom qui pourrait convenir à ça nouvelle propriété et il passa en revue les quelques informations qu'il avait sur elle. Ce gnoblard semblait être malin, suffisamment pour connaître le sarcasme et s'en servir, ses yeux porcins brillaient d'une certaine malice et il paraissait évident qu'elle était du genre à réfléchir avant de parler ou d'agir. Enfin, dans les limites des gobelinoïde. Elle lui avait été offerte par un ami que l'ogre respectait beaucoup, avec l'aide d'un autre qu'il aimait bien, malgré son intellect limité, et la manière qu'elle lui avait été offerte fût un véritable spectacle, une voltige complètement folle qui restera certainement gravé dans les mémoires. Ce fût à ce moment-là qu’un nom vint dans l’esprit du gros, un nom dès plus évident quand on y pensait.

J’ai trouvé ! Maint’nant, tu t’appell’ras Volding’ ! Ça te plaît ?

La petite bête ne put s’empêcher de faire une grimace en entendant son nouveau nom. Elle se gratta la tête, faisant mine de réfléchir, puis elle répondit.

C’est un super nom boss. je l'adore !

L'ogre ne savait pas si la petite bête était sincère ou si elle reprenait ses vilaines habitudes. "Peu importe" se dit ils en l’attrapant et en la posant sur son épaule, puis en se dirigeant vers l’escalier pour remonter sur le pont.

Bon. Maint'nant j’vais t'présenter les potes. Interdiction d’les voler ! J’vais aussi t'montrer les cons du bateau. Eux tu pourras leur piquer des bib'lots, mais j’veux qu'tu m'les apportes et garde à toi si tu n'partage pas ou si tu t’fais prendre !

Enfin, le jour tant attendu arriva. L’équipage put débarquer dans le port pour jouir de la multitude de bonnes choses qui les y attendaient. La totalité des mercenaires en état de profiter de l’escale était réunie à l’entrée des quais pour organiser leur journée. Trois groupes se forma, le premier, essentiellement composé des nains du navire et de quelques humains, se préparèrent à faire route vers une taverne servant le vin fin et délicat que les oreilles pointues savaient si bien faire, le deuxième se mis immédiatement en route vers les hautes tours à fin de les escalader, idée proposé par les frères ogres qui étaient constamment en manque de défis et de frisson, le troisième groupe n’était composé que d’humain qui souhaitaient jouer les bons petits touriste en explorant la ville, en parcourant les étals de ses marchés et en allant rencontrer les nobles et magnifiques dames qui travaillaient dans ses bordels. N’écoutant que ça soif de découverte et son goût immodéré pour l’alcool, Darn décida de se joindre aux nains pour « déguster » des millésimes qu’il n’aurait jamais pu s’offrir dans l’empire, et pourquoi pas acheter une bouteille ou deux pour rendre la suite du voyage un peu moins ennuyeux.
Darn le Grossier, Voie du Buffle Errant
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par [MJ] Le Djinn »

Avant-propos: mets ta signature en spoiler! Elle prend de la place en l'état. :P
Fort de son envie de boire et de festoyer, Darn partit se joindre au groupe de nains qui allait, selon leurs propres termes: "Montrer à ces foutus elgis comment buvaient de vrais hommes". Difficile de décrire le visage de l'aubergiste elfe quand il vit rentrer dans son établissement propre et distingué une horde de nains et d'humains en mal de boisson. A vrai dire ses collègues de la rue avaient eu leur dose durant les derniers jours, lui avait simplement espéré être épargné par ces aventuriers venus du Vieux Monde. A ses frais! Et ce n'était pas le cordon de gardes en surveillance autour de la boutique qui allait y changer grand-chose. D'accord ils contenaient les débordements agressifs mais ils ne pouvaient rien face à l'insolence ou plus simplement le sens de la fête nain.

Ce que Darn retiendrait de cette journée serait que le vin elfique était bon, voire très bon, et qu'il était traître. Un nain aurait d'ailleurs affirmé après une bouteille avalée d'un trait: "Cet alcool est aussi fourbe qu'un elgi! On voit bien qui l'a fait!" devant le regard médusé du patron et des serveurs. Ces derniers s'étaient d'ailleurs enfuis de la salle au moment où les nains avaient commencé à jouer à "la Chanson de l'Or" tout en cognant sur les tables à coup de chopine. Le principe de cet innocent jeu était très simple: chaque nain participant devait proposer un nom différent pour le métal noble qu'était l'or, puis ce nom était soumis au vote. Si la majorité acceptait ce nom, alors il était accepté et on passait au nain suivant, s'il était refusé alors sous les quolibets et moqueries le perdant devait payer sa tournée. Les humains, sans doute plus fatigués que joueurs, s'étaient pragmatiquement contentés de descendre des godets plus vite qu'une hydre mangeait un halfing. Au départ il n'y avait que des plaisanteries: ça du vin? Il était plus léger que de l'eau! Il était certes délicieux et parfumé mais comment pouvait-on décemment appeler ça un alcool?

Quand la moitié s'effondrèrent sur leur table, ivres morts, ils eurent leur réponse.

La fête se prolongea jusque tard, quand les sentinelles extérieures en eurent plus qu'assez et vinrent chasser les occupants du lieu à coup de piques et d'épées, engendrant pratiquement un incident diplomatique avec le petit peuple. Darn, aussi poivrot que le reste de ses camarades, en eut pour son grade afin de retrouver le chemin du port. Ils n'étaient pas les derniers à arriver d'ailleurs, les autres groupes étant partis hanter les auberges après leurs propres explorations, ils se faisaient à leur tour chasser des rues. Un ogre revint même avec un paquet de tuiles qu'il avait, disait-il, arraché à une des hautes tours de la cité après y être grimpé. Ses compagnons ne le contredirent pas, vexés.
Deux autres jours s'écoulèrent sur le navire, dans l'ennui le plus total cette fois-ci. Le temps était au beau fixe et des portefaix ramenaient aux aventuriers de nombreuses vivres achetées par l'amiral Vasco de Maga aux locaux. Il y aurait à boire et à manger pour quelques semaines avant de revenir aux biscuits secs et à l'eau de mer coupée. Aucune escale n'était prévue jusqu'à l'Île du Dragon, autant dire qu'il faudrait se préparer.

Les mercenaires se préparaient déjà au long ennui du trajet. Il était trop tard pour reculer de toute façon.

Tu as dépensé 3 couronnes.

Ton prochain post sera le dernier de cette aventure.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Darn le Grossier
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par Darn le Grossier »

C’était la première fois que Darn marchait dans les rues d'une citée elfe. Il avait bien visité, ou admiré de loin, certaines grandes villes ou forteresses Impériales, Bretonniennes et Tiléenne qui avaient été construites sur des ruines elfiques, mais aucune ne pouvait espérer également la beauté et l'élégance du Fort de l'Aube. Darn, Volding et la poignée d’humains en prirent plein leurs yeux durant la courte marche vers leur destination alors que les nains semblaient n'avoir cure des bâtiments, des sculptures et des autres constructions des oreilles pointues.

À son arrivée à la taverne, l’ogre du retenir un rire quand il vit la mine consternée et inquiète du propriétaire et de ses employés. Il était clair que le tenancier, les serveurs et les gardes auraient préféré refouler la horde de mercenaires assoiffés, mais leur esprit courtois et accueillant, ou, peut-être, plutôt à la demande du gouverneur local qui voulait se faire bien voir par les continentaux, les poussèrent à n'en rien faire et les membres de l’expédition purent s’installer et passer commande. Les nains se réunirent autour d'une grande table et leurs verres n'étaient pas encore plein qu'ils commencèrent à parler et à chanter bruyamment, attirant sur eux les yeux des locaux présents dans la salle qui semblaient déjà en avoir marre de ses étrangés impolis et impropres. Les humains se dispersèrent à travers la pièce somptueusement décorée, formant des petits groupes qui se mirent à discuter et à rire, ils étaient eux aussi bruyants, mais beaucoup moins que leurs camarades nains qui semblaient s’être donné comme mission de perturber le calme donc les elfes étaient si friands. L'ogre, toujours accompagné de son gnoblard porte-bonheur, décida de s’asseoir avec trois humains qu'il connaissait assez bien et qu’il appréciait et les festivités commencèrent par une tournée en l’honneur de leur victoire sur la bête qui s’en était pris à leur vaisseau.

Cela faisait à peine plus d’une heure que les aventuriers avaient commencé à boire et l’alcool subtil et délicat faisait déjà ses premières victimes. Les humains de la petite troupe s’étaient laissé avoir par la fourberie de leur boisson et ceux qui avaient décidé de boire le nectar qu’ils avaient commandé directement à la bouteille ou au pichet s’écroulèrent sur leur table. Les nains, plus méfiants, tenaient bon, ils étaient même suffisamment en forme pour entamer un jeu dont seul eux connaissaient les règles, déclenchant un brouhaha assourdissant qui provoquât la fuite de certains elfes et qui couvrit les ronflements des pauvres aires qui n’avaient su faire preuve de la même mesure que les créatures barbues. Darn, quant à lui, semblait plutôt bien supporter la force imperceptible que renfermaient les bouteilles qu'il vidait. Certes, sa mâchoire était tellement engourdie que les mots qu’il prononçait étaient quasiment incompréhensibles, et ses phrases mélangeaient aussi bien des mots dans la langue commune que d’autres dans la langue des ogres, et oui, il lui fallait au moins trois essais pour arriver à attraper son verre et autant de tentative pour arriver à le vider dans sa bouche plutôt que sur lui, mais il tenais encore droit sur sa chaise qui agonisait sous son poids, et de cela, il en était fier. Volding, de son côté, avait été le premier à succomber. Ce dernier avait tellement apprécié le vin que son propriétaire lui avait généreusement payé qu’il en avait bu jusqu’à ce que son ventre déborde, cette surdose provoqua un shoot violent d’alcool qui le mit ko en quelques minutes, le faisant s’effondrer et disparaître dans le sac de son maître sous les fous rires des témoins.
La journée et la soirée passèrent à une vitesse ahurissante et il arriva le moment où les nerfs du tenancier et des gardes ne pouvaient plus en supporter davantage. Les soldats chassèrent les continentaux avec une certaine violence, surtout envers les nains qui refusaient de se laisser insulter, menacé et bousculé. Une bagarre faillit être déclenchée entre les représentants des deux races les plus bornés du monde, mais la tension finie par se calmer quand le longue-barbe le moins ivre parvint à rallier ses camarades et à les conduire vers la sortie, non sans lancer des insultes envers les oreilles pointus qui les jetaient dehors. L’ogre et les humains suivirent les petites-gens et tout le monde parti vers le port sous la surveillance des soldats en patrouille, pour le plus grand plaisir et soulagement des fidèles piliers du tenancier. Le retour vers le navire fût quelque peu difficile, les nains arrivaient à marcher relativement droit et d'un bon pied, mais les humains et l'ogre n’arrivaient pas à faire plus de deux pas sans qu'il y en ait un qui tombe ou qui change de direction pour aucune raison. Heureusement, la petite troupe fut vite rejointe par le groupe qui était partie escalader les tours et ses derniers aidèrent leurs camarades pour le reste du trajet. Notre héros potelé était entouré par deux de ses frères qui le tenaient fermement en lui racontant leurs exploits, mais le premier n’écoutait que d'une oreille, trop occupée à mettre un pied devant l’autre. Il était tellement concentré sur ses pieds qu’il ne se rendit pas compte qu’il était arrivé dans la cale. Il fut posé dans un angle et il s’endormit rapidement en chantonnant une vieille comptine de chez lui.

Le réveil fut brutal pour les gaillards alcooliques. Les plus à plaindre étaient les humains, leur constitution fragile ne leur permettaient pas de supporter la surdose d’alcool qu’ils avaient ingéré, les condamnant à rester dans l’obscurité de la cale pour une bonne partie de la journée. Darn aussi avait du mal à se remettre de se trop plein. Lui, qui se croyait immunisé à la gueule de bois, se rendit compte, encore une fois, qu’il n’était pas un sur-ogre. Migraineux et ankylosé, il se tira péniblement de la pièce sombre ou ses amis l’avait laissé pour prendre l’air. Le soleil semblait lui brûler les yeux et le moindre son était amplifié et raisonnait dans sa tête, mais l’air chaud et salé lui fit un bien fou. Il passa la journée à se remettre péniblement de la veille et à nettoyer son sac. Effectivement, Volding, qui avait passé la nuit dans le sac de Darn, avait rendu la totalité du contenu de son estomac, obligeant l'ogroïde à récurer chacune de ses possessions et condamnant le gobelinoïde à recevoir une importante quantité de baffes et d'insultes.

Les jours qui suivirent cette petite sortie furent stimulants pour les mercenaires et les marins. La routine avait repris ses droits, mais la bonne nourriture et l’alcool forte qui fut chargé sur le navire avait donné du baume au cœur et la perspective de bientôt arriver à destination avait redonner la soif d’aventure aux voyageurs qui, à force de long trajet en bateau, avaient un peu oublié pourquoi ils s’étaient engagés. Le jour du départ arriva et le moral atteignit son paroxysme lorsque le chef de l’expédition fit un discours rapide à ses hommes. Tout le monde était impatient d’arriver, tout le monde avait envie d'enfin mettre le pied sur ses fameuses îles aux rivières d’or, aux ruines remplis de trésors inestimables et habité par des populations qui ne demandaient qu’à accueillir la civilisation et qu’à vénérer les vrais dieux que l’expédition amenait avec elle.
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Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 19 mars 2020, 16:47, modifié 3 fois.
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Re: [Darn] Nous irons jusqu'aux Îles du Dragon!

Message par [MJ] Le Djinn »

Fin de ce scénario!

La suite ici: viewtopic.php?f=192&t=7087
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