[Sajia] Les chiens du désert

Le vaste pays désertique qu'est l'Arabie se trouve de l'autre côté de la mer en face de la Tilée et de l'Estahe. Il y a plusieurs cités habitées, certaines sur la côte et d'autres à l'intérieur des terres, ainsi que bien des ruines désertes remontant aux légendaires Guerres de la Mort. Les pirates d’Arabie sont des pilleurs invétérés, dont on peut parfois apercevoir les navires aux voiles sombres dans les ports d’Estalie ou de Tilée.

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[Sajia] Les chiens du désert

Message par [MJ] The Puppet Master »

Retrouver la chaleur du désert, pouvoir enfiler de nouveau ses vêtements d'arabienne, sentir l'odeur de ce sable doré et brillant qu'on ne trouve nulle part ailleurs en ce monde, tels étaient les plus ardents désirs de la belle Sajia depuis qu'elle avait entamé son voyage de retour depuis l'Empire. Même si la jeune femme avait apprécié l'éducation qu'elle avait reçue chez les impériaux, elle avait toujours senti une sourde angoisse monter dans sa poitrine lorsqu'elle pensait à son Arabie natale. Le mal du pays lui avait-on dit ; l'absence de son bien-aimé frère savait Sajia. C'était ce qui lui avait le plus manqué durant ces six dernières années.
La belle arabienne brûlait d'impatience à l'idée de retrouver Hachim et maudissait ce vent qui, subitement, était tombé alors qu'ils approchaient de Copher. Une mer d'huile sans le moindre souffle d'air empêchait le bateau tiléen qu'elle avait emprunté de rejoindre la côte. La frustration était d'autant plus grande que le port était en vue, si proche et si loin à la fois.
Appuyée sur la bastingage bâbord, Sajia se languissait de ces palmiers qu'elle devinait, de cette terre ocre, de ces senteurs épicées, de cette langue gutturale et chantante qu'elle n'avait plus entendue depuis tant d'années. Lorsqu'un courant d'air bruissa dans ses cheveux, que les matelots alanguis sur le pont se dressèrent et que le capitaine hurla ses ordres, Sajia su que le vent marin était de retour et qu'elle rentrait enfin chez elle !

____________________


Quand elle débarqua, la jeune femme éprouva un vif soulagement. C'était une seconde naissance ; comme si elle revenait à la vie ou s'éveillait d'une nuit interminable. Une vague d'émotions trop longtemps refoulées submergea la belle qui eut besoin de plusieurs minutes au milieu de l'agitation et du tumulte sur le quai pour se ressaisir et négocier d'être emmenée par une caravane du désert vers le califat de son père.
Une fois les modalités et la somme de deux Riyals d'or réglées, elle obtint de voyager sur un chameau chargé de plusieurs paniers tressés.
La caravane quitta Copher moins d'une heure plus tard en fin d'après-midi. La chaleur, bien que plus forte que dans les contrées septentrionales que Sajia avait connues ces dernières années, était supportable grâce à la petite brise marine qui avait amené le navire tiléen à bon port.
Lorsque le soleil commença à décliner au-dessus des dunes, Copher était déjà loin et ne se distinguait plus à l'horizon que comme une mince bande sombre hérissée de petites pointes lumineuses.
La caravane ne tarda pas à s'arrêter près d'un puits creusé au milieu du désert ; source d'eau indispensable et bien connue de tous les marchands qui arpentaient ces étendues désertiques.
Abdulh, tel était le nom de l'homme qui menait la caravane, donna des instructions pour que les tentes soient rapidement montées.
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par Sajia »

Sajia s’étira paresseusement avant de descendre de son chameau, bien décidée à soulager ses membres endoloris par le périple. Cela faisait un moment qu’elle voyageait, et pour un peu, elle était prête à dire que la marche lui manquait.
Pour un peu. Pour un jour, ou deux.
Chacun s'activa à sa manière en posant les pieds au sol ; Sajia, elle se tourna vers un jour qui agonisait derrière le sommet d’une imposante dune, dont l'ombre s'étendait lentement sur la caravane marchande. Et cette image, cette image-là d'un soleil qui se mourait, lui rappelait les récits qu’elle avait lus une fois ; ils parlaient d'une contrée exotique et lointaine, une région où l'on pouvait se tenir dans la vallée, cerné par le vent printanier, et contempler en même temps les montagnes enneigées ; une contrée, une région où ces mêmes vallées étaient tant et si bien recouvertes d'un seul et même arbre, à l'infini répété, que l'on parlait même de mers d'oliviers. Et ces mers s'agitaient, égales à l'ondoyante plaine, dans l'ombre grandissante du crépuscule ; voilà, voilà à quoi cette image-là lui faisait penser. Amenant, irrésistiblement, farouchement, un sourire un rien nostalgique sur ses lèvres.

Sajia dardait un œil intrigué sur le soldat qui s'était piqué d'exécuter quelques passes d'armes dans les airs. Il semblait habitué à manier son sabre, de l'habitude de celui qui l'a toujours utilisé. Ce dernier faisait parti quelques soldats qui accompagnaient la caravane. Elle se demanda un instant quelle pouvait bien être son passé, s'il laissait toujours ainsi le vent porter ses pas où que la brise fantasque du destin le menât.
Resserrant les pans de sa robe, Sajia se retourna Abdulh, le marchand qui menait la caravane. Il tenait dans ses mains une allumette, ces éclats de bois, presque des copeaux, bons à rien sinon à être traités afin de pouvoir s'embraser un court instant - idéal pour allumer en vitesse un petit feu, mais ne valant pas aux yeux de Sajia un petit briquet.

C'est donc sans seulement dire un mot à ses compagnons de route, car la chose ne les regardait pas, que Sajia s'éloigna des environs en direction du puits qui se trouvait en dehors du campement.
Avec cérémonie, la jeune femme retira son voile, le laissant tomber mollement sur ses épaules. Pendant un court instant, elle eût peur qu’un des hommes la surprenne, mais elle fut soulagée en voyant qu’ils s’attelaient tous à monter les tentes et que personne ne se préoccupait du puits ; pour l’instant. Elle remonta ses manches et son regard s'arrêta un bref instant sur les tatouages au henné qui couraient le long de ses bras, finement dessinés.
Sajia plaça ses mains dans le puits afin d’en retirer une mince ondée et elle la déversa délicatement sur son visage en retenant un gémissement de surprise.

Une fois qu’elle eût lavé grossièrement son visage et ses mains, l'image d’Abdulh se préparant à allumer son feu lui revint en tête. Alors elle remit son voile en place et sur le chemin du retour elle n’aspirait plus qu’à une chose : se coller près des flammes pour s'oublier dans leur chaleur, après avoir banni de son corps la lassitude et la saleté de son long voyage, qui touchait à son but.

J’ai un peu extrapolé sur les agissements des différents individus alors si ça pose problème, je peux rectifier certains passages. '.'
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 05 janv. 2014, 18:31, modifié 1 fois.
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par [MJ] The Puppet Master »

Pas de problème, tu en as tout à fait le droit.
Lorsque Sajia s'en revint, Abdulh empilait cérémonieusement de petits bouts de bois au-dessus des flammes pour les alimenter. Il accueillit Sajia avec un rapide sourire puis continua sa besogne. Lorsque le feu fut assez vivace, il passa le relais à un homme enturbanné de blanc et s'en alla s'assurer que tout était en ordre.
Le soleil avait maintenant disparu derrière les dunes et la température avait sensiblement baissé. Peu à peu tous les gens de la caravane s'agglutinaient auprès des deux foyers. Les conversations allaient bon train et les rires résonnaient sous le ciel rougeoyant. Tous accoutumés à ces escapades dans le désert, chacun savait ce qu'il devait faire. Seule Sajia, invitée exceptionnelle de ce voyage marchand, avait le loisir de rester auprès du feu à se sustenter.

Quelques étoiles apparaissaient dans le ciel de plus en plus sombre.
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

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Abdulh était manifestement parvenu à allumer son feu. Les flammes s'élevaient, réconfortantes de chaleur, et Sajia rejoignit le cercle sans un mot, resserrant les pans de sa robe autour d’elle. Elle sentit une goutte d'eau ruisseler le long de son dos presque douloureusement, en une mince traînée, et il lui tardait de se réchauffer. Tandis qu’elle s’abimait doucement dans le spectacle de la danse embrasée, un très mince sourire se dessina sur sa bouche. Relevant la tête, elle croisa le regard d’un homme enturbanné de blanc qui lui adressa quelques mots.

Sajia ne donna pas suite aux propos de l'homme sinon par un imperceptible pincement de lèvres. Elle s’emmura dans un mutisme un peu sombre, songeant à sa famille. Unique pilier de son existence, seule chose qui pouvait donner assez de cœur pour venir se lancer dans une quête perdue d’avance, presque aveuglément. Sa moue se teinta de dérision.
Elle leva la tête lorsqu’Abdulh fit son retour, accompagné par plusieurs marchands en quête de chaleur. Le feu creusait des ombres dansantes sur ses traits et Sajia n'était pas tout à fait sûre que c'était son seul reflet qui brillait au fond de ses yeux. Elle battit une unique fois des paupières, combattant la torpeur qui l'avait assaillie.

Les pensées de la jeune femme vagabondèrent, vides et inutiles. Les ablutions rituelles, suivie de son apathie auprès du brasier, l'avaient vidée de toute énergie, mais au moins elle était contente.
Contente, oui, on pouvait dire qu’elle l'était. Son retour jusqu'au califat de son père se déroulait sans réelle anicroche. Elle volait de ses propres ailes, et elle se sentait profondément indépendante. Elle étouffa ostensiblement le bâillement qui lui venait avant de tourner son regard vers Abdulh qui observait, en silence, le foyer qu'il avait érigé.


- Dites-moi ce qu’un marchand, tel que vous, vient faire aussi loin dans le désert, releva Sajia, amusée. Pourquoi ne pas rester à Copher, où les affaires importantes se déroulent et filent bon train ?

C’était un jeu pour Sajia. Elle lui jetait ses questions pour voir de quelle manière il les détournerait. Il était évident qu’elle prétendait à une réponse sur laquelle la jeune femme n’avait en réalité aucun droit. C’était une manière comme une autre de faire passer le temps.
Une branche crépita péniblement, jetant des escarbilles à ses pieds.
Malgré sa lassitude, elle guettait la réponse d'Abdulh, décidée à aller se coucher par la suite.
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 15 janv. 2014, 14:15, modifié 1 fois.
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par [MJ] The Puppet Master »

- Il y a, dans le désert des sultanats et des califats qui ont besoin d'être approvisionnés. Ce sont nos principaux clients. Nous sommes le lien entre les différents princes du désert. Nous apportons les nouvelles, nous faisons du commerce et, ma foi, nous nous enrichissons autant qu'en restant sur la côte. Nous sommes des fils du désert. Nous sommes des nomades. Nous ne sommes pas faits pour rester en place trop longtemps.

Abdulh avait répondu sans détour ni faux-semblant. Ce n'était pas le caractère des tribus nomades d'Arabie que de perdre du temps et de l'énergie dans d'inutiles simagrées. Abdulh comme les autres allaient toujours droit au but. Ainsi, nullement intéressé par la vie de Sajia, il ne chercha pas à lui retourner la question et se contenta d'ajouter sur les flammes quelques pelletées de crottin, seul combustible en quantité suffisante dans ces contrées à la végétation si rare.
Peu à peu, les abords du brasier se dépeuplèrent, chacun rejoignant à son tour sa couche pour la nuit.

____________________
Au matin d'une nuit paisible et d'un sommeil réparateur, tout le monde se hâta de préparer le départ. Lorsque tout fut paré le soleil n'était pas encore levé et seule une pâle lueur à l'est illuminait la nuit. Dans une heure tout au plus, le jour aurait refait son apparition. Malheureusement, à peine la caravane s'était-elle ébranlée que les choses prirent une tournure détestable.

Surgissant depuis le haut des dunes à l'ouest, les hurlements caractéristiques de brigands retentirent. Immédiatement, la panique s'empara des marchands : on courait en tous sens, on appelait, on donnait des instructions contradictoires, on tentait de fuir en lançant son chameau dans le désert et autres sortes de choses toutes aussi inutiles les unes que les autres. En effet, chacun savait qu'il ne servait à rien de s'agiter, la cause étant perdue d'avance. Les bandits avait réussi leur coup : surprendre la caravane au réveil. La défense peinait à s'organiser et seuls quelques gardes avaient eu le temps de se positionner lorsque les voleurs dévalèrent au galop les pentes de la dune surplombant le campement.

Leur nombre était impressionnant : il y avait pas moins d'une vingtaine de cavaliers et autant d'hommes à pieds brandissant lances, cimeterres et boucliers ronds, hurlant à pleins poumons pour effaroucher encore, comme si besoin en était, leurs proies perdues et tremblantes.

Sous le nombre, les soldats postés en première ligne furent balayés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et tous ceux qui tentaient de s'opposer étaient tailladés ou percés sans coup férir. Puis se furent les chameaux et chevaux de la caravanes qui cristallisèrent l'attention des pillards ; en effet, il fallait rapidement les maîtriser pour éviter qu'ils ne fuient avec leurs précieuses cargaisons.

Au milieu de tout ce tumulte, Abdulh se tenait stoïque à quelques pas de Sajia. Il fixait un regard noir et froid sur le chaos ambiant. Tous ses muscles étaient crispés et il semblait prêt à exploser. Lorsqu'un brigand vint à passer à sa portée, il tira sa lame courbe avec une telle rapidité et l'abattit avec une telle précision que le malheureux n'eut même pas le loisir de comprendre qu'il était mort alors qu'il posait ses yeux vides sur Sajia. La bouche ouverte, il exhala son dernier souffle et s'effondra aux pieds de la belle dans un nuage de poussière ocre. C'est alors seulement que sa tête se détacha du reste de son corps et roula sur le sable.

Sajia leva les yeux et vit qu'Abdulh avait retrouvé sa position, comme s'il n'avait pas bougé d'un centimètre, à ceci près qu'il tenait fermement dans sa main droite son cimeterre maculé de sang.
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par Sajia »

Sajia porta sa main au manche de sa dague tandis que les marchands de la caravane ambulante s’agitaient frénétiquement. Loin de se laisser aller à la panique ambiante, la jeune femme s’enferma dans des réflexions hâtives pour se sortir de cet embarras. Elle se fendit d'un sifflement contrarié, maudissant silencieusement ces engeances en maraude qui se piquaient de vivre hors-la-loi. La situation était extrêmement dangereuse, et Sajia se voyait comme un élan pataud qu’une meute de loups véloces convoiteraient de leurs yeux jaunes. Après tout, Copher avait le statut privilégié de carrefour de voyageurs et il était logique que des bandes pillardes gravitent aux alentours pour intercepter les imprudents. La mine sombre, elle réalisa que son groupe en faisait parti.

Loups, loups faméliques et médiocres qui contribuaient à accroître la misère de son pays, cher à son cœur...S'ils ne mouraient pas aujourd'hui, Sajia se fit la promesse de réclamer auprès de son père qu'il lui adjoigne ses hommes afin de prendre leurs têtes et que l'ordre soit rétabli.


- Calmez-vous, ordonna la jeune femme. Cette meute s’attaque à trop forte partie.

Ce n'étaient que des paroles en l'air, mais elles se différenciaient de la fanfaronnade en ceci que Sajia ne souhaitait que rassurer les hommes de la caravane, avant qu'il ne sombre totalement dans la panique ou l'hystérie. Elle nota au passage l'allure sauvage des coupe-jarrets. Il s’agissait bien de pillards du Désert. Engeance féroce et sanguinaire, plaie de l’Arabie, que ses ancêtres n'avaient jamais réussi à éradiquer totalement. La cohabitation persistait, et voilà à quoi elle menait ! Refusant de rentrer dans le rang, ces nomades s'attachaient avec la force d'un animal blessé à mort à leurs traditions et à leur mode de vie pittoresque, qui les amenait presque invariablement à s'attaquer ainsi aux voyageurs ou aux convois isolés. Rien qu'une minuscule épine dans le pied du pays de Sajia, bien évidemment occupé à fouetter d'autres chats... Mais le problème aurait néanmoins dû être réglé il y avait longtemps de cela.

Ce n'était pas une bande en maraude qui mettrait en péril ce pour quoi Sajia avait été formée, qui anéantirait ses ambitions personnelles. Un incendie couvait dans son cœur, et elle fronçait des sourcils comme ses doigts tremblèrent nerveusement en glissant dans les pans de sa robe pour réaffirmer sa prise sur sa dague. Une grande inspiration plus tard, et sa main était de nouveau sûre.
Aucune inquiétude à avoir. Elle était l’une des descendantes des El’Bakratchi, et son destin s'étalait en toutes lettres devant elle. Quelles que puissent être les difficultés à venir, elle les surpasserait sans aucune exception.

Si tu penses que ça peut être utile/nécessaire dans cette situation, j’ai la compétence éloquence.
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 05 févr. 2014, 12:19, modifié 1 fois.
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par [MJ] The Puppet Master »

Les paroles de Sajia n'eurent aucun effet. Chacun étant préoccupé par son propre sort et celui de ses proches, personne ne prêta attention à son intervention. Seul Abdulh, assez proche de la belle pour l'entendre sans l'écouter, porta son regard sur elle. Néanmoins, il ne bougea pas. Il savait la situation critique. Son expérience de ce genre de raid ne lui mentait pas.
Soudain la scène se tinta d'ocre lorsque les premiers rayons du soleil vinrent l'illuminer. La poussière et le sable soulevés par la cohue brûlaient la gorge et piquaient les yeux.
Les hommes chargés de sécuriser le convoi étaient surpassés tant par le nombre que par la férocité des assaillants.
Doucement mais sûrement, les pillards prenaient l'ascendant.
Tout autour de Sajia n'était qu'un chaos de cris, de sang et de larmes, des corps agonisants jonchaient le sable, des chameaux effrayés blatéraient, des hommes et des femmes couraient en tous sens et les voleurs menaient à bien leur entreprise avec précision et minutie de sorte qu'il fut impossible à qui que ce soit de fuir ou de passer au travers des mailles du filet qu'ils avaient tendu.
Ainsi, un cercle de plus en plus serré d'une trentaine de brigands poussait inexorablement tous les survivants à se rassembler en son centre. Au fur et à mesure que le cercle se rétrécissait, les animaux et leurs marchandises étaient mis à l'écart par la dizaine de voyous restante.
Sajia se retrouva rapidement prise dans la nasse et forçait à suivre le mouvement. A côté d'elle, Abdulh reculait tout en toisant fièrement les pillards aux sabres courbes.
Il n'y avait plus vraiment d'opportunité pour Sajia et les autres de se soustraire aux bandits.
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Sajia
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par Sajia »

Sajia avait toujours essayé, du fait de sa position, de maîtriser cette faculté qu'était celle de se composer un masque impénétrable. Une figure stoïque sur laquelle glissaient ennuis et soucis ainsi que le vent sur un lac glacé. Pourtant, il y a des bourrasques si violentes qu'elles brisent la pellicule gelée et l'emportent en grands morceaux fracassés. Le jeune homme, qui s’agenouilla en pleurant devant les brigands, fut cette rafale-là, à son insu. Sajia l’attrapa pour le bras afin de le forcer à se lever.

- Relevez-vous !

Il y a des couperets qui peuvent se cacher dans les mots. Si ceux-là avaient pu glisser des lettres pour tomber sur lui, Sajia aurait hérité d'un tas de lanières hachées en guise de compagnon.

Malgré les cris et les pleurs, Sajia faisait de son mieux pour conserver la dignité que confère une attitude froide et tranchante. Pour certaines personnes, la faiblesse pouvait être quelque chose d'attendrissant. Une sorte d'étincelle d'innocence, une sorte de fragment de candeur qui était d'autant plus précieux qu'il était fragile. Pour sa part, la faiblesse irritait la jeune femme. Elle l'agaçait, la faisait même enrager parfois au point qu’elle se mettait silencieusement à maudire, avec toute la hargne d'un esprit frustré jusqu'à ses extrêmes limites. C’est pourquoi devant cette scène indigne d’un homme, son cœur avait bouillonné d’une rage froide, de celle qui n’obscurcit aucune de vos pensées mais les aiguise plus sûrement qu’un rasoir.
Si elle haïssait autant les personnes faibles, c'est parce qu'elles lui renvoyaient l'image de sa propre tentation. De son propre désir prégnant d'abandonner et de ne plus lutter face à la dureté de la vie pour profiter tranquillement du califat de son père.

Sans plus adresser la parole au fautif, Sajia se plongea de nouveau dans un mutisme distant. Etre obligée de regarder les choses se passer sans pouvoir faire payer le prix de leur impudence à ces pillards la hérissait profondément. La jeune noble tenta de se fondre dans la masse des captifs pour ne pas se faire remarquer par les hors-la-loi…
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Sajia El' Bakratchi, Voie de la Cour
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[MJ] Scipio
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Re: [Sajia] Les chiens du désert

Message par [MJ] Scipio »

Encore une fois, si quelques personnes entendirent l'injonction à la dignité prônée par la jeune femme, ils se retrouvèrent trop noyés au milieu du groupe paniqué pour pouvoir faire la moindre chose constructive. La différence entre une foule apeurée et un troupeau est minime, les bandits l'avaient compris, jouant à merveille leur rôle de bergers.
L'air était empoissé de cris de souffrance, de rage, d'excitation, de sang et de sanies provenant d'organes déchirés. On aurait pu se croire sur un champs de bataille, si n'y avait régné l'atmosphère des abattoirs.
Les pillards, suivant une routine bien huilée, ne paraissaient pas pressés de se lancer à la curée, et se contentaient d'encercler leurs proies tout en les assaillants de rires sardoniques ou de petits mouvements d'intimidation de leurs longues lames courbes. Déjà, certains paraissaient faire leurs marché, repérant qui un tendron ou un marchand pansu digne d'intérêt pour une demande de rançon. Soudain, un éclat de voix semblable à un éboulement se fit entendre, ramenant aussitôt le silence, à défaut du calme.


- VOS GUEEUUUULES !

Dissimulée au centre du groupe, Sajia ne pouvait apercevoir le détenteur d'un si puissant organe, sentit via les murmures et les mouvements de ses compagnons d'infortune que celui-ci devait se trouver sur sa droite, et que son aspect devait être plus que formidable.
La voix retentit encore, pressante, aussi impérieuse que celle d'un djinn.


- Mon nom est Fahrad Ir-Kherem, que les chiens du calife appellent le charognard du désert.

Un nouveau mouvement de panique, cette fois plus prononcé, fit tressaillir les survivants de l'attaque comme la cime d'une forêt sous un brusque coups de vent. Ce surnom était en effet tristement connu dans la région connu et redouté : c'était celui du chef de l'une des plus grandes troupes de brigands de la région, réputé pour sa cruauté et la fortune qu'il avait amassé par le commerce d'esclaves.

- Vous avez l'air d'avoir entendu parler de moi... tant mieux, vous entraverez plus vite ce que je vais vous dire ! C'est très simple : vous résistez, je vous tue. Vous essayez de vous enfuir, vous servez de cible d'entrainement à mes gaillards. Obéissez-moi, et vous resterez en vie jusqu'à ce que vous soyez vendus. Y'a-t-il quelqu'un qui ressemble ne fut-ce qu'un peu à un chef, parmi vous ?

Cette fois, le silence fut total. Bien entendu, nul n'osait prendre le risque de revendiquer ce titre, et le seul qui put éventuellement se l'approprier (le père de la caravane) reposait désormais au pied d'une dune, le corps cisaillé de l'aine jusqu'à la hanche.

- Alors ?
Morituri me salutant... enfin il paraît.

Prend ton gladius, le Colisée n'attend que toi :

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