[Jekaterina & Joleen] Frontière et désolation

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

L'homme me donnait matière à réflexion, et je savais que cette réflexion-ci pouvait amener à de bien dangereuses conclusions. Les bras-de-fer entre toutes ces ethnies rassemblées en un même lieu étaient souvent l'occasion de faire couler beaucoup de sang, chose régulièrement inutile et malheureuse. Quels que puissent être les soupçons qui se posaient sur l'Ataman de Leblya, il n'en demeurait pas moins l'individu le plus puissant des environs.
Pourtant, s'il mettait en péril la ville à cause d'une attitude indécente, il ne méritait pas sa place. Et si en plus il était à l'origine des disparitions ungoles, et que celles-ci soient aussi ignobles qu'elles pouvaient l'être... alors, Ataman ou pas, Zvarov devait disparaître.

Je me forçais à m'envelopper de calme tandis que je plongeais ma cuillère dans l'épais brouet odorant qu'on m'avait apporté. Il était nourrissant et épicé à mon palais, juste ce qu'il fallait pour chasser plaisamment la faim qui avait commencé à me tenailler avec un peu trop d'insistance. Je ne pipais mot, ne regardant même pas Ivanovich. Ce n'était pas que je l'ignorais, mais simplement que je laissais le temps à ses mots de s'intégrer dans mes pensées. La vision que j'avais de la situation ici, loin de s'en trouver clarifiée, ne cessait au contraire de s'épaissir.

Effectivement, dès l'aurore et aussi tôt qu'il serait prêt à me recevoir, je devrai me présenter devant le maître des lieux. Certaines rencontres peuvent être édifiantes pour qui sait prêter l'oreille aux propos des autres, et je me faisais forte de glaner quelques informations quant à l'homme sur lequel pesaient de tels mystères.
En parlant de mystère, il restait encore une interrogation. Je me retournais à demi sur ma chaise, cherchant à jeter un oeil dans la grand'salle où j'avais laissé Ulfrik. Je fronçais les sourcils en tentant de repérer le mercenaire, en vain. J'aurai préféré avoir sa réponse à mon offre au plus vite. Si Svarov s'était entouré de ses propres gens, venir à son encontre accompagnée d'un garde ne pouvait, dans la subtile balance des échanges entre nobles, qu'être un bienfait pour moi. Seule, il pouvait me sous-estimer, avec les désagréables conséquences que cela pouvait avoir pour lui comme pour moi.

Par ailleurs... Je songeais aux Ungols. Il fallait aller voir de ce côté-ci également, et même surtout, étais-je tentée de dire. Ce qui n'allait pas sans certaines réticences de ma part. J'étais incapable de porter cette peuplade dans mon coeur, avec ses insolences perpétuelles, sa manie de renâcler et de refuser tous les us et coutumes qu'elle aurait mieux fait d'accepter depuis que mes ancêtres Gaspodars l'avaient soumise. Néanmoins, ils vivaient désormais sur les terres de Kislev, dans une harmonie relative. En tant que tels, ils devaient pouvoir prétendre à la même sécurité que n'importe lequel de mes concitoyens. Remettre en cause ce droit qui leur appartenait, c'était remettre en cause la souveraineté des miens et la sécurité du pays. Une chose bien évidemment intolérable.

J'avalais une dernière cuillerée puis me passais une main fatiguée sur les yeux.


- Je vous aiderai à découvrir la vérité et si les dieux le veulent, à rendre justice ici. Mais pour l'heure... Je réprimais implacablement le bâillement qui m'était venu. Je vais devoir me reposer de mon voyage. Ne vous inquiétez pas au sujet de l'Ataman, continuai-je en me levant. Tout sera éclairci.

Je le saluais brièvement et me détournais pour aller voir le trio attablé, en les personnes d'Ivan, Sasha et Sergueï. J'adressais un hochement de tête à ce dernier tandis que, souriante, je venais poser la main sur l'épaule des deux autres. Premier geste de familiarité que je me permettais envers eux, après tous ces jours de périple. C'était ma manière à moi de leur signaler mes adieux.


- Messieurs, passez une excellente soirée. J'ai été contente de rejoindre Leblya en votre compagnie... Mais, avant de vous laisser vous imbiber complètement, j'aimerai profiter du reste de sobriété d'Ivan pour lui demander ce qu'il a bien pu faire de mes affaires.

J'avais glissé une petite note un rien enjouée dans mes paroles, ne tenant pas énormément à rappeler leur travail à ces hommes qui ne demandaient rien tant qu'à l'oublier en cet instant. Une fois renseignée, je leur dédiai une ultime tape en guise de remerciement puis me dirigeai cette fois vers le tenancier, qui orchestrait le service depuis son comptoir d'une main expérimentée.

- Il y avait un jeune homme ici,
hasardai-je en le fixant. Des yeux clairs mais de longs cheveux sombres, bruni par le soleil. Sauriez-vous où il est passé ?
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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Ulfrik Reinholt
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Ulfrik Reinholt »

  • Ulfrik Reinholt slaloma entre les tables de l’auberge, suivant du regard la jeune serveuse qui se dirigeait vers les cuisines de l’établissement. Le jeune mercenaire porta son regard sur chacune des tablées. Il y avait du monde, pas une seule place de libre. Sur une des grandes tables, une femme à demi nue dansait pendant qu’un groupe de buveurs lui lançait des pistoles d’argent et l’encourageait à enlever le peu de vêtements qu’il lui restait sur le dos.

    Une autre des grandes tables était occupée par plusieurs cavaliers kislévites. Ils meuglaient des chants parlant probablement de chevaux ou de femmes, peut-être même d’une obscène combinaison des deux, tout en descendant une ahurissante quantité de cette vodka maison distillée par l’aubergiste du Troll qui Rote.

    L’un d’entre eux se leva pour se rendre aux latrines et Ulfrik vit bien à sa démarche qu’il avait l’habitude de monter à cheval. L’homme gardait une de ses mains à portée de son long poignard, sachant très bien qu’on n’est jamais plus vulnérable que lorsqu’on se retrouve seul, en pleine nuit sous la lune, occupé à soulager sa vessie.

    En plus de tous ces exotiques, il y avait les habituels groupes de jeunes hommes qui se risquaient dans les auberges pour se prouver qu’ils étaient des hommes, des vrais. C’étaient toujours eux qui posaient le plus de problèmes, persuadés qu’ils étaient qu’il leur fallait absolument démontrer au monde entier à quel point ils étaient courageux. Ils se croyaient au-dessus des lois et considéraient leurs victimes comme rien de plus que de la vermine. D’où il était, Ulfrik voyait quelques-uns de ces jeunes hommes retenir une des serveuses en l’agrippant par la jupe. Ils lui réclamaient un baiser. La serveuse n’était pas disposée à se laisser faire, mais sa résistance semblait encourager les gamins. Le jeune mercenaire s’arrêta et regarda les gamins d’un mauvais œil… Devait-il intervenir au risque de perdre de vue sa serveuse ? Ulfrik reprit sa "poursuite", les videurs étaient là pour s’occuper des problèmes de l’auberge, ce n’était pas à lui de faire leur boulot.

    Le guerrier kislévite retrouva la jeune serveuse dans une arrière cour boueuse, en train de remplir un seau avec de l’eau fraîche. La porte restait toujours entrouverte pour faciliter l’évacuation des fumées de la cuisine. Lorsque la serveuse se retourna et lorsqu’elle aperçut Ulfrik, elle étouffa un cri de surprise et laissa tomber le seau sur le sol, son contenu se répandant au sol. Le jeune mercenaire ne put s’empêcher de sourire. Il remarqua par la même occasion que l’arrière cour contenait une vieille table bancale et vermoulue qui servait à vider et plumer les volailles.

    - "Vous ... vous m'avez fait peur ... Je peux vous aider ... ?"

    Ce n'était nullement mon intention... Tu es tellement sublime que j'adorerais pouvoir poser un nom sur ce magnifique visage.

    Le jeune mercenaire laissa un blanc s’installer. Il attrapa le seau de la serveuse et l’aida à le remplir avec l’eau du puits.

    ImageUlfrik Reinholt : Cela fait longtemps que tu travailles dans cette auberge ? Sache que tu mérites bien mieux que cette vie…
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Le Grand Duc »

La jeune femme s'empourpra plus encore et suivit le mercenaire qui l'invitai à la table vermoulue adossée au mur de pierre de l'auberge. Elle s'assit, la tête basse et un petit sourire aux lèvres.

- "Je m'appelle Irina ... Je travaille ici depuis deux ans. Si comme vous le dites je mérite mieux ... je ne vois pas ce que je pourrai faire. Je n'ai ni parents ni famille, alors je dois me débrouiller toute seule ..."
dit-il en soupirant. Alors qu'elle et Ulfrik allaient engager la conversation, une voix forte retentit depuis la porte entrouverte des cuisines.

- "IRINA ! L'eau va pas s'ramener toute seule ! Dépêche toi, on est débordés là !" cria l'un des cuisiniers. La jeune femme fît une petite moue et soupira une nouvelle fois.

- "Navrée mais je dois retourner au service ... Je suis contente d'avoir fait votre connaissance ... monsieur ?" demanda-t-elle. Après que le jeune homme se soit présenté, la serveuse blonde lui offrit un sourire à la fois enfantin et charmeur avant d'aller remplir son sceau à nouveau et de disparaître dans les cuisines avec.

Vladimir Ivanovich inclina profondément la tête sans pour autant de lever.

- "Oui, vous devez être fatiguée. Prenez du repos bien mérité mais n'oubliez pas que je vous attendrai ici demain pour votre ... compte rendu ? Passez une bonne nuit, Madame." dit-il sobrement tandis qu'elle s'éloignait de l'alcôve et que lui se replongeait dans sa carte en commandant un autre verre de vin alors qu'à l'autre table occupée, Youri Yorloff buvait son bouillon bruyamment.

Lorsque la noble passa entre les tables de la salle principale qui commençait à se vider lentement, quelques regards troublés par l'alcool suivirent ses pas, mais personne n'osa l'interpeler tant l'aura qu'elle dégageait était froide et menaçante. Elle se dirigea vers la table garnie de bouteilles vides de Sasha, Sergueï et Ivan et demanda à ce dernier où se trouvaient ses affaires.

- "Je les ai apportée dans la chambre numéro 12, Madame. Demandez la clé à l'aubergiste, il vous la donnera. Passez une bonne nuit." dit-il d'un ton parfaitement maîtrisé bien que ses yeux brillants trahissaient une sobriété plus que discutable. Celle de Sasha en revanche ne l'était plus et le vieux cocher leva la main et la laissa retomber mollement sur la table.

- "Et puis c'pas la peine d'nous faire vos adieux, on r'part que dans deux s'maines ... BURP. 'croyez pas qu'on fait la navette tous les jours non plus, sinon ça fait un moment qu'on mang'rai les pissenlitspar la racine !" dit-il en s'esclaffant alors que la noble s'éloignait à nouveau, se dirigeant vers le comptoir. L'aubergiste "lavait" des choppes vides en les trempant dans une barrique d'eau croupie et en les essuyant avec un torchon sale.

- "J'crois bien avoir vu un jeunot qui correspond à cette description, M'dame. Je l'ai vu filer dans les cuisines, j'sais pas trop pourquoi. C'est par là." dit-il en pointant l'ouverture dans le mur de sa main ferme. "Oh et voilà la clé d'vot'chambre." conclu-t-il en lui tendant une clé en plomb grossière qu'il détacha d'une attache au mur.

Voyez qui porte en premier maisvous pouvez vous croiser sur vos prochain post ( si ulf revient dans les cuisines et jeka y rentre bien entendu, ou si vous allez tous les deux dans la cour, ou dans l'étable, ou je sais pas où, vous voyez entre vous ) et vous pouvez entamer une discussion !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Je pris la clé pour la glisser machinalement dans ma poche, m'interrogeant sur ce qui avait bien pu pousser Ulfrik à s'aventurer de ce côté du bâtiment. Ce n'était pas comme s'il s'intéressait davantage à la confection des plats qu'à leur ingurgitation, n'est-ce pas ? Je luttais contre l'amusement qui tentait de m'arracher un sourire, désireuse de rester empreinte de sérieux et de gravité. Pour ce faire, je me concentrais plutôt sur l'irritation que j'éprouvais à devoir courir après un mercenaire, alors qu'il aurait mieux fait de me faire part de sa décision et sans me faire attendre, encore !
Je poussais la porte un rien branlante pour découvrir le monde empressé des fourneaux. Ici se côtoyaient pèle-mêle la venaison, les rares légumes et quelques tonneaux qui alimentaient les tables de l'auberge, et notamment leurs occupants avides de se gaver de quelque chose de chaud et de réconfortant. Il est vrai qu'on affronte d'autant mieux la neige et la bise mordante qu'on enserre fermement, tout près de son coeur, la certitude qu'un repas au sec et à l'abri nous attend à la fin de la journée. C'était là la richesse des établissements de voyageurs, l'une des plus évidentes du peuple de Kislev.

Néanmoins, je ne trouvais pas l'intéressé au milieu des serveuses occupées et des quelques marmitons au visage rouge d'effort, dont l'atmosphère d'étuve près des fours n'aidait pas à rafraîchir le teint. Véritable intruse dans ce monde de cuisine, je me hâtais de traverser la pièce encombrée en m'efforçant de ne bousculer personne - et, il fallait l'avouer, craignant de me retrouver renversée, moi, par une simple aide aux mains crasseuses ! - pour franchir une nouvelle porte débouchant sur une arrière-cour glacée et presque déserte.
Presque, car je retrouvais là celui que je cherchais, posément installé sur un banc à l'équilibre douteux et au bois vermoulu. Je restais une seconde là, figée dans l'embrasure, partagée entre la chaleur de l'intérieur et le gel du dehors. Partagée, vraiment ?

N'était-ce pas plutôt une déchirure que je venais de ressentir ? Pourquoi... pourquoi cette soudaine froideur dans mes veines ? Pourquoi cette moiteur sur ma paume, accolée au mur rugueux ? Pourquoi trouvais-je quelque chose d'agréable au souffle du vent, alors qu'il y avait quelques secondes à peine je répugnais instinctivement à remettre les pieds hors de l'édifice ? Mes sombres prunelles étudiaient le jeune homme d'un regard acéré, pas loin de la méfiance. Il y avait trop de choses qui m'étaient inconnues et qui gravitaient autour d'Ulfrik pour que je n'éprouve pas une certaine défiance à son égard.
Inconnues... Le mot me laissait, dans l'esprit, un arrière-goût qui avait la tonalité d'un rire sardonique. Comme si une part de moi-même détenait des éléments sans me les laisser apparaître. Sans me les partager. Et s'en riait insolemment...

Déchirée.


- Bien sûr, il fait si bon pendant la nuit qu'elle mérite qu'on y traîne, raillai-je en avançant vers lui.

Peut-être avez-vous déjà vu une jeune adolescente qui, s'approchant d'un garçon, ne pouvait pas s'empêcher de chercher à le rabaisser ou à le faire tiquer, sans toutefois dépasser une certaine limite. Et peut-être alors aurez-vous également remarqué que, lorsqu'ils ne se parlaient pas, elle se contentait de le couver silencieusement des yeux, l'air de ne pas y toucher. Et bien, dans le ton piquant que j'avais employé, se dissimulait - et j'en étais la première surprise - la même acidité, quoiqu'un peu plus assurée et avec l'apparence seulement de la maturité.
Je fronçais imperceptiblement les sourcils, étonnée de ma propre audace.

Refermant la bouche d'un air pincé, j'allais me mettre à côté, chassant du plat de la main la neige qui s'était déposée sur la planche friable où j'étais censée m'asseoir. Un soupir profond franchit le rempart de mes lèvres pâles en même temps qu'une longue nappée de condensation - un soupir d'une extraordinaire sincérité, nue et authentique. Personne ne pouvait le deviner, exceptée moi ; mais il exprimait la lassitude du devoir, qui s'accumulait des années durant sans pour autant être capable d'ébranler ma dévotion.


- Non, vous avez raison, finalement. La nuit est trop belle à Kislev pour qu'on la fuie en permanence.


Je reposais la tête sur mes mains ouvertes en coupe, les coudes sur les genoux.

- Elle est dure et ténébreuse comme les Désolations, mais elle au moins est d'une prodigieuse pureté. Rien ne souille son ébène ou sa respiration givrée. Ah ! Les Désolations... soufflai-je.

Ces terres représentaient une sorte de lointain royaume mystérieux et mortel à mes yeux, alors qu'elles étaient si proches. C'était dans les Désolations que ma famille avait cru gagner ses éperons, détruisant de si nombreux serviteurs du Chaos ! Mais, à leur retour, on avait considéré mes aïeux comme atteints et gangrenés par le mal perverti du grand Nord.


- Ils n'auraient jamais dû y aller...
pensais-je tout haut.

Lui et moi, nous étions si différents : tout nous opposait. Sans racines car déraciné, sans blason car roturier, Ulfrik était tout simplement un courant d'air dans les vastes étendues de Kislev, libre et sans attaches. Moi, à l'inverse, je traînais le passé d'autres personnes comme s'il s'agissait du mien, m'en drapant avec l'idée que tout ce qui en découlait me glorifiait ; n'étais-je pas noble ? J'oeuvrais pour le bien de ma patrie, alors que lui se laissait emporter par le courant de l'existence.
Mais, en cet instant précis, je me demandais réellement si ce n'était pas lui qui avait raison. Raison de vivre comme il le faisait. Avoir raison sans avoir encore rien affirmé, c'était surtout signifier l'ampleur du doute qui me rongeait le coeur. Un doute que je ressentais pleinement, mais auquel je n'avais pas le droit de céder. Et auquel je ne cèderai jamais.

Je pouvais trébucher, je pouvais vaciller dans ma marche vers ma destinée : mais je ne pouvais pas m'arrêter.


- Demain, Ulfrik, j'aurai beaucoup de choses à faire, me repris-je en maudissant l'amertume de mes pensées. Je voulais savoir si je pouvais compter sur votre service, ou s'il est temps que je vous fasse à vous aussi mes adieux.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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Ulfrik Reinholt
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Ulfrik Reinholt »

  • ImageUlfrik Reinholt : Ulfrik Reinholt…
    Après que la jeune serveuse eut disparu dans les cuisines, le mercenaire s’installa sur le banc vermoulu, les bruits provenant du service se perdirent au loin lorsqu’il se mit à regarder le paysage nocturne éclairé seulement par la lune. Ainsi, il allait rester pendant un petit moment à Leblya. C’était bien la dernière chose qu’il aurait voulu.

    Cependant, ceci faisait bien moins de peine à Ulfrik que le simple fait de penser à Ilsa et le pire était qu’il ne pouvait blâmer nul autre que lui-même. Ils ne s’étaient rencontrés que par le plus pur des hasards, tous deux lancés sur la trace du vampire qui traumatisait les petits gens d’une petite bourgade de Kislev. Et si Ulfrik avait été plus malin, il ne l’aurait pas prise avec lui et serait partit seul affronter cet affreux buveur de sang. Mais il n’avait pas été malin. Il avait été faible. Il en était arrivé à l’apprécier, à tel point même qu’il avait faillit perdre sa vie pour la sauver. Après de longues années passaient ensemble, ils avaient dû se séparer…

    Un mouvement en périphérie de son champ de vision lui fit tourner la tête, au milieu de l’embrasure de la porte se trouvait Jekaterina. C’était une fraîche nuit hivernal, mais Ulfrik se moquait royalement du froid.

    La noble déchue s’installa à côté du mercenaire kislévite, reposant sa tête sur ses mains ouvertes en coupe.

    - Demain, Ulfrik, j'aurai beaucoup de choses à faire. Je voulais savoir si je pouvais compter sur votre service, ou s'il est temps que je vous fasse à vous aussi mes adieux.

    Dans le timbre de sa voix, Reinholt pouvait sentir le poids qui reposait sur ces épaules. Et il ne pouvait pas laisser cette femme porter cette charge seule. Quelqu’un devait la soulager et Ulfrik se sentait prêt à cela.

    ImageUlfrik Reinholt : Demain, vous pourrez compter sur moi, Jekaterina..
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Une fois leur accord plus ou moins tacite passé, les deux voyageurs retournèrent à l'intérieur de l'auberge et se dirigèrent vers leurs chambres. La plupart des clients avaient maintenant quitté la salle commune, et seuls quelques rares buveurs éméchés étaient toujours assis ça et là, somnolent devant leur chopine. Les serveuses commençaient de nettoyer le sol jonché de détritus et de crachats tandis que le musicien rangeait son instrument dans une housse en cuir rembourrée de laine et accorda un signe de la tête à Jektarina lorsqu'elle passa à côté de lui. L'aubergiste les accosta alors qu'ils se dirigeaient vers l'escalier.

- "Suivez moi, j'vais vous montrer vos chambres." dit-il en tapotant un trousseau de clés à sa ceinture.

Ils montèrent les marches de l'escalier vermoulu pour arriver dans un étroit couloir mal éclairé lui même donnant sur une vingtaine de portes se faisant face les unes aux autres. Le propriétaire de l'établissement inserra une clé grossière dans l'une des serrures et poussa la porte en faisant signe à Jekaterina, et fît de même avec Ulfrik et une autre chambre.

- "Et voilà pour vous ... passez une bonne nuitée !" dit le gros homme en tournant les talons tranquillement avant de regagner le rez-de-chaussée.

La chambre de la noble kislévite était équipée d'un grand lit en chêne recouvert par un matelas confortable, sur lequel était posé deux couvertures en fourrure d'ours ainsi qu'un coussin en lin rembourré de laine. Une commode lui faisait face sur laquelle était posée une bougie fraîchement allumée, ainsi qu'un baquet en bois et quelques sceaux d'eau glacée. Une fenêtre sale donnait sur la rue, filtrant la lumière des quelques torches qui brûlaient devant la porte de l'auberge.
La chambre de Ulfrik, elle, se résumait à une simple matelas bourré de paille posé à même le parquet odorant. Adossée aux remparts en bois du village, la seule source de lumière provenait d'une bougie allumée sur le sol, à côté de laquelle reposait une couverture en laine pliée en quatre et d'un pot de chambre en étain. L'odeur d'urine et de moisissure saturait l'air, de même que l'atmosphère glacée de la pièce.

La nuit fût froide et venteuse mais sans incidents. Bientôt, les premiers rayons de l'aurore perçaient à travers les carreaux sales de Jekaterina, tandis que Ulfrik entendait distinctement les cuisines se mettre en marche à travers le fin plancher sur lequel il dormait.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Ce n'est pas sans soulagement que je me glissais entre les couvertures rugueuses, après avoir retiré mes vêtements pour ne conserver que la tunique de lin défraîchie qui m'appartenait depuis maintenant de longues années. Frissonnant à cause de la froideur d'un lit qui n'avait accueilli personne depuis plusieurs nuits, je me mis à ressasser les évènements passés tout en goûtant au confort de dormir enfin sur un véritable matelas.
J'étais arrivée en ce lieu, à cette heure, où mon destin était censé prendre son véritable essor. C'était ici, à Leblya, que je ferai mes preuves et arracherai leur respect aux nobles des parages. Le sang qui coulait dans mes veines était celui de valeureux aïeux, félicités par la Cour de glace il y avait deux générations à peine et tombant dans la fange de la disgrâce depuis lors. En mon nom et celui de ces ancêtres, au nom d'une gloire qu'on pensait éteinte mais qui n'avait besoin que du souffle de ma jeunesse pour brûler de nouveau... au nom d'une destinée qui m'appartenait autant qu'on me l'avait dévoyée...! au nom de tant de ces choses chères à mon coeur, je serai celle qu'on attendait que je devienne.

Les ténèbres. Elles sont là et m'entourent de toutes parts. Je n'ai jamais vraiment su s'il fallait redouter ou accueillir l'obscurité. Certes, elle était crainte de la race des hommes depuis si longtemps, recélant maints et maints cauchemars qu'on n'osait pas toujours imaginer...
Mais la pénombre apportait un oubli bienheureux. Elle vous tendait les bras et les refermait sur vous, vous noyant en son sein glacé et vous apportant l'unique repos que nul ne pouvait troubler. Du moins, si vous étiez resté humain.

Notre humanité, disent les prétendus sages de l'Empire, est le condensé de nos faiblesses et de nos imperfections. Mais ils ont toujours oublié que c'était notre humanité, notre médiocrité et notre humilité qui étaient la porte ouverte à la paix de l'âme. Nous ne rêvons pas de grandeur, à l'image de ces lointains elfes d'Ulthuan. Nous ne rêvons pas à l'or et aux joyaux prisonniers du cercueil de la terre, ainsi que les nains des montagnes. Nulle tourmente de haine, ou de colère, n'enfle notre coeur au point de le faire exploser, de le ravager et de le détruire. Chérissez votre humanité...
Alors... alors pourquoi les hommes se tournent-ils vers le Chaos ? A quoi bon rechercher un pouvoir mesquin qui dévorera ce qui vous permet de faire le choix primordial de la lumière ?

Les ténèbres du sommeil... sont si proches de celles de la mort... que parfois, je me dis que ma vie n'est qu'un rêve illusoire et fantoche, un peu mouvementé, un rien vaniteux, que je ne tarderai pas à oublier une fois réveillée.
Et le réveil fut le plus doux de tous depuis que j'étais partie sur les routes.

Les minces rayons de l'aube percèrent à travers le verre crasseux de la fenêtre, et j'ouvris les yeux face à elle avec un tendre sourire. "L'aurore aux doigts de rose", aurait dit un poète dont m'avait parlé ma mère un jour. Elle étalait l'éclat du jour avec une timidité délicate, étincelant sur la poussière du parquet patiné.
Etouffant un bâillement, je me délivrai des lourdes couvertures pour m'agenouiller en tremblant dans le baquet usé reposant dans un coin de la chambre. Après avoir retiré ma tunique, je soulevai l'un des seaux laissés à mon attention et le déversai sur ma tête. La morsure brutale de l'eau froide m'arracha un hoquet doublé d'une grimace probablement aussi effroyable que pathétique.

Très vite, je sortis de là en me jetant sur le lit, frottant ma chair mouillée avec les peaux d'ours afin de m'essuyer. Cette toilette très rapide avait le mérite de chasser toute brume de sommeil qui aurait tenté de s'attarder dans mon esprit, en plus d'affermir progressivement ma volonté face au gel de mon pays. Pestant à mi-voix contre le givre matinal qui se faisait clairement sentir à travers la fenêtre, j'enfilais mes vêtements et même ma cuirasse avant de sortir - non sans avoir soigneusement verrouillé la porte et vérifié que le loquet tenait bien.
Tous comptes faits, il n'était pas nécessaire que j'attende Ulfrik pour réclamer une entrevue auprès de l'Ataman. Ce qui allait se dire se jouerait sur un terrain auquel le mercenaire n'était certainement pas habitué.

La mine fermée, je rejoignis le grand-hall pour y découvrir un aubergiste mal réveillé derrière son comptoir.


- Un homme, un certain Vladimir Ivanovich... l'interpellai-je un peu sèchement, attendant impatiemment qu'il s'ébroue un peu. Il viendra s'installer à cette table dans la matinée : pourriez-vous lui signaler que je suis allée saluer l'Ataman lorsqu'il se présentera ?

Je rivais un regard de fer au fond de ses prunelles un rien embuées, jusqu'à ce que je sois certaine que j'avais sa pleine attention.

- Ah oui, et... dites-lui que j'apprécie énormément votre brouet d'hier soir... que je serai fort aise d'en avoir pour ce matin.

Je réprimais le sourire mutin qui avait menacé d'éclairer mes traits, me détournant aussitôt pour laisser le brave homme se débrouiller avec mes consignes. Je sortis de l'établissement avec un masque aussi sombre que résolu, ignorant le froid du dehors en avançant péniblement dans ce mélange de boue épaisse et de terre glacée qui caractérisait les venelles mal dégagées de Leblya. Un vent léger soufflait, jouant d'une manière prodigieusement désagréable avec les perles d'eau qui subsistaient dans la masse de mes cheveux encore trempés.
A pas décidés, je prenais la direction du fort se dressant au centre de la ville proprement dite.

Il était temps de voir ce Zvarov de mes propres yeux, et de le soumettre au jugement acéré de mon coeur d'acier.

Je ne garantis pas un rythme effréné, mais allez, j'arrête de feignasser. è.é

Surtout que Ulf' n'a plus l'air de remuer, donc je ne vais ralentir personne a priori...?
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
      • Témoignage d'un Tiléen au sujet de Kislev
"J'ai attendu en vain, qu'on vienne briser les chaînes de mon devoir. Elles sont mon armure et ma servitude."

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Ulfrik Reinholt
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Ulfrik Reinholt »

  • Je suis toujours là, j'attendais juste ton retour avec impatience :P Pour l'occasion, j'ai fait un petit test RP à la première personne... Mais je préfère écrire à la troisième personne, donc ça sera la seule fois :D
    Ce n’est que plusieurs heures plus tard que mes yeux s’entrouvrirent à nouveau, les premiers rayons de soleil s’immisçant dans ma chambre. Je profite de ce calme réveil pour étirer mes muscles endoloris. J’avais beaucoup marché ces derniers temps, même si une partie du voyage s’était effectué via une diligence, et mes jambes étaient un peu lasses. Une fois ce petit rituel d’étirement terminé, ce fut au tour de ma toilette. Je n’avais pas l’habitude de m’attarder là-dessus et aussi mes préparatifs furent-ils rapide. Il ne me restait plus qu’à rassembler mes effets personnels et j’allais enfin être prêt à partir.

    Petite vérification afin d’être bien certain que rien ne manque à l’appel, on ne sait jamais. Mon nécessaire de rasage, ma fidèle lame, mon bouclier. Oui tout y était. Ah non, mon brise-lame… Cette arme était si importante à mes yeux, offerte par mon père lors de mon départ. La panique s’empara de moi, pourquoi n’était-il pas avec mon bouclier ? Cherchant dans la chambre, je fus rassuré lorsque mon regard se posa sur celui-ci. Il se trouvait sous le matelas de mon lit. Bien sûr. J’avais toujours cette petite habitude défensive avant de sombrer dans le sommeil.

    Une fois prêt et mon brise-lame ayant retrouvé sa place à ma ceinture, j’ouvris la porte de la chambre afin de rejoindre la salle commune. Je descendis sans tarder les escaliers jusqu'à la salle commune où j’avais dîné la veille au soir: l'endroit était désormais bien silencieux et seuls quelques habitués buvaient leurs bières à une heure si matinale. Déjà, le patron était à sa tâche et toujours aussi souriant me proposa un petit déjeuner simple. L’offre fut acceptée avec joie. Tandis que je mangeais ce repas frugal, il s’informa si j’avais besoin d’autre chose. Souriant, je lui dis qu’il pourrait en effet m’être encore utile.

    ImageUlfrik Reinholt :N’auriez-vous pas vu la jeune femme qui se trouvait hier en ma compagnie lorsque je suis arrivé ici ?
    J’attendais avec impatience sa réponse avant de pouvoir régler ma note et le repas matinal. Peut-être Jekaterina se trouvait encore dans sa chambre, ou peut-être qu’elle avait déjà quittée les lieux, me laissant seul ici…
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 12 avr. 2012, 21:35, modifié 1 fois.
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Ulfrik Reinholt, Duelliste
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le gros aubergiste reposa la chope qu'il était en train d’essuyer sur le comptoir et jeta le torchon sale sur son épaule.

- "La petite noble ? J'l'ai vue sortir y'a une minute. J'sais pas où elle allait mais elle avait l'air pressée. Elle m'a dit qu'elle était aller "saluer l'Ataman", ce qui selon moi n'envisage rien de bon ... !" dit-il en grattant sa barbe poivre et sel. "Quand à la note, ça vous fait deux dunga et trois pulo."

Une fois que le mercenaire eut payé, l'aubergiste s'en retourna vers ses cuisines tandis que les quelques clients matinaux prenaient leur petit déjeuner accompagné d'une bière et d'une bouteille de vodka. Ulfrik se dirigea vers la sortie du Troll qui Rote et poussa la lourde porte en chêne massif pour se retrouver dans la rue boueuse de Leblya, alors que le froid mordant s'attaquait à lui comme un millier de guêpes. Seuls quelques débardeurs occupaient les recoins à cette heure si, alors que le soleil venait à peine de se lever. Ca et là se trouvaient des tonneaux et des étals odorants. Le sol était couvert d'un mélange de boue et de givre qui collait aux bottes et rendait chaque pas plus difficile que le précédent. A une dizaine de mètres devant lui, Ulfrik reconnu la silhouette de Jekaterina avant qu'elle ne bifurque vers le fort qui trônait au centre du bourg, surélevé par une butte de terre et accessible seulement par une longue rampe en bois fichée dans le sol meuble de la rue.
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Jektarina s'avança sur l'arche en rondins qui menait à l'entrée fortifiée du bastion. Tout le long de la voie, des traces boueuses de sabots formaient un sentier sale qui s'arrêtait devant les portes haute de plus de trois mètres que cerclaient les tours épaisses d'un corps de garde troué de meurtrières entre lesquelles pendaient des bannières colorées aux motifs tribaux. Le vent se fît plus fort et la noble kislévite manqua de glisser plusieurs fois sur la rampe gelée alors que quelques flocons commençaient à tomber, poussée par la bourrasque. Lorsqu'elle se présenta finalement devant les portes close, quatre gardes lui faisaient face. Ils portaient tous des manteaux en fourrure et de lourdes capes par dessus leurs armures en maille ou en cuir bouilli. A leurs ceintures pendaient des épées courbes et des dagues et l'un d'eux portait une lance. Ils ne semblait pas avoir d'uniformes à proprement parler. C'était de vrais guerriers du Nord, qui faisaient fit des apparats et de l'esthétique. Leur équipement les protégeaient des coups et du froid et Jektarina ne douta pas un instant qu'ils puissent monter la garde pendant des heures sans bouger, même par une blizzard d'enfer. Ces considérations n'empêchèrent pas l'un des soldats se s'approcher d'elle et de lui jeter un regard inquisiteur.

- "Hé, vous ! Déclinez votre identité, qu'est-ce que vous voulez !" lui aboya-t-il à moyenne distance.

La noble ne pû qu'hausser les sourcils et se retourner pour voir si ce ton rustre lui était réellement destiné. Il semblait bien que personne ne soit derrière elle, excepté Ulfrik qu'elle vit gravir la rampe en bois pour se diriger vers le fort à sa suite.

- "Et faites vites. Les visiteurs ont quinze secondes pour répondre à une sommation ou doivent être arrêtés, ordre de l'Ataman !" continua le garde en empoignant le manche de son sabre.
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Du à une pause de Ulfrik, le personnage disparaît jusqu'aux vacances d'été et reviendra à ce moment là !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

J'eus un petit soupir en apercevant le quatuor stationnant dans le froid, chacun des hommes présentant une mine stoïque et imperturbable. Le nombre me dérangeait, en ceci qu'ils étaient le double de ce qui était généralement convenu pour ce genre de tâche ; et cela ne pouvait dire que deux choses. Soit les problèmes étaient réels à l'intérieur même de la ville, soit l'Ataman les attendait. Dans les deux cas, ça ne signifiait pas grand-chose de bon, et je n'étais pas au bout de mes déboires.

- Hé, vous ! Déclinez votre identité, qu'est-ce que vous voulez !


Je battis des paupières, jetant un oeil par-dessus mon épaule afin de voir à qui s'adressait le soldat en faction. Je découvris la silhouette désormais familière d'Ulfrik, qui peinait comme moi quelques instants plus tôt à progresser sur la rampe légèrement enneigée. Les flocons en avaient rendu le bois glissant, et ce n'était pas la couche de boue maculant mes bottes qui avaient facilité les choses.
Lorsque soudain, un doute me saisit au coeur. Doute qui fut confirmé, une seconde plus tard.


- Et faites vite. Les visiteurs ont quinze secondes pour répondre à une sommation ou doivent être arrêtés, ordre de l'Ataman !

Il s'était adressé... à moi...
Les yeux métalliques que je rivais à ceux du type qui m'avait apostrophée auraient pu être les clous de son cercueil. J'admettais de bonne grâce que je n'étais pas toujours quelqu'un de facile à vivre, ou à côtoyer ; mais j'accomplissais mon devoir envers tout, contre tout, et je n'acceptais nullement qu'on vienne m'embarrasser pendant que j'oeuvrais au nom du royaume. J'en étais la dévouée servante, une Druzhina parmi tant d'autres, mais ce rôle n'autorisait aucunement un misérable roturier, même favori de l'Ataman, à s'adresser à moi sur un pareil ton !

Quinze secondes pour répondre à une sommation, avait-il dit. Il s'agissait là d'une mesure tout aussi ambivalente que ce choix de quatuor ; si ferme, qu'il dénotait encore une certaine méfiance au sein même de la ville. Evidemment, les résultats de cette précaution n'étaient plus à prouver : en ces terres du Nord, se présenter et parler était une manière plutôt radicale de vérifier l'appartenance d'un individu à son peuple. Aucun Norse ou Dolgan ne pourrait se faire passer pour un Gaspodar, et très difficilement pour un Ungol.
Pour troublant qu'il était, ce commandement du maître du fortin n'en était pas moins efficace.


- Soldat...

J'avais craché ce mot comme une gorgée amère d'hydromel frelaté. Dans le même temps, je rabattis derrière moi les pans de mon épais manteau en fourrure d'ours, révélant la cuirasse familiale qui ceignait mon corps ainsi que le massif croc de plantigrade pendu à mon cou. Même aux yeux de quelqu'un n'étant pas initié aux insignes de la noblesse, il devait apparaître évident que mon armure était d'une facture supérieure à ce qu'un membre du peuple pouvait s'offrir. Le même symbole qui ornait mon bouclier, laissé avec mes armes à l'auberge, était gravé au stylet et à l'acide sur le pourtour du buste : un élan aux bois baissés qui protégeait un arbre décharné, probablement déjà mort.

L'armoirie des Andreska. Le symbole de ceux qui avaient juré de garder Kislev et l'Impératrice même s'ils devaient tomber tous deux !
Car telle était la volonté de fer des fils de l'hiver.


- Je suis la Druzhina Jekaterina Andreska, et je n'ai pas arpenté les routes pour venir discuter avec un garde aveugle qui a l'audace de penser qu'il bénéficie du statut de son maître, grondai-je. Si je viens à Leblya, c'est pour prêter main-forte aux guerriers qui se dressent en silence face aux désolations.

J'avais mêlé la réprimande et la louange, énonçant les choses telles qu'elles étaient : rien de plus, et rien de moins. D'autres se seraient abaissés à la flagornerie ou à l'orgueil mesquin, cherchant soit à flatter mes interlocuteurs soit à les intimider.
Pour ma part, j'avais davantage d'honnêteté que ça. Je restais égale à moi-même, en toutes circonstances...


- Visiteurs... J'avais clairement raillé en répétant le terme qu'il avait utilisé. C'était à peine si le mépris n'était pas venu claquer dans ma voix, comme la lanière d'un fouet. A présent, si l'un de vous avait l'amabilité de me conduire auprès de l'Ataman afin que je lui présente mes hommages, je lui en serai profondément reconnaissante.

C'était mi-figue mi-raisin que j'avais formulé cette phrase, les dévisageant l'un après l'autre. Il n'était pas certain qu'ils puissent se permettre une telle chose, signifiant notamment qu'ils abandonnaient le poste qui leur avait été dévoyé. Ce Zvarov semblait faire preuve d'une extraordinaire... dureté.

- Et ce jeune homme se prénomme Ulfrik, soupirai-je alors que l'intéressé se portait à notre hauteur. Ulfrik Reinholt. Il m'accompagne dans mes périples, ironisai-je.

Exsudant autant de glace que je me sentais gelée, je fixais lourdement les gardes en attendant qu'ils accomplissent leur devoir - qui, pour l'instant, consistait surtout à ne pas me gêner dans le mien.

Si nécessaire, je pense pouvoir faire valoir Intimidation et Autorité dans cette situation (sans oublier ma magnifîîîîque broche ambrée que j'ai reçue il y a peu... *o*
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 18 avr. 2012, 12:42, modifié 1 fois.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
    Jekaterina Andreska, Noble (voie du pouvoir)
    Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8(+1) | Int 8 | Ini 8 | Att 10 | Par 11 | Tir 8 | NA 1 | PV
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
      • Témoignage d'un Tiléen au sujet de Kislev
"J'ai attendu en vain, qu'on vienne briser les chaînes de mon devoir. Elles sont mon armure et ma servitude."

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