Le futur du culte de Shallya
La Très Sainte Mère Lisegund, souveraine pontife depuis trente-sept ans, restera probablement dans l’histoire comme une prêtresse de Shallya parfaitement exemplaire — il ne serait même pas très étonnant qu’elle soit canonisée. Véritable ange aux mains douces, elle a toujours soigné les nécessiteux, et même aujourd’hui, alors qu’elle est une des femmes les plus importantes du Vieux Monde, la majeure partie de son temps est consacrée à laver les lépreux et les pieds des pèlerins qui font le chemin jusqu’à la source sacrée de Couronne. Personne n’a jamais de mauvais mot envers elle, et elle paraît comme la plus merveilleuse des femmes qui existe.
Malheureusement, la matriarche Lisegund est également une très mauvaise administratrice. La tâche de diriger une religion hiérarchisée et organisée à travers tout un continent (Et même au-delà, depuis les récentes fondations en Lustrie et la mission au Cathay) l’a fortement affaiblie. Durant son pontificat, elle a été forcée de gérer une immense crise, le Déluge d’Archaon, et des dizaines d’autres, avec des résultats peu concluants. Les dernières réunions du Synode étaient particulièrement houleuses, et aujourd’hui, Lisegund a délégué tant de tâches à son administration Couronnaise que beaucoup de prêtresses se demandent si leur matriarche dirige encore — même si seul un minuscule nombre d’entre elles oseraient la critiquer publiquement.
Aujourd’hui, les rumeurs chuchotées dans les temples parlent ou de la mauvaise santé de Lisegund, ou de son écœurement à continuer de diriger la religion. Qu’elle meure de causes naturelles ou choisisse de démissionner le résultat sera le même : son trône sera bientôt à pourvoir.
Devenir Matriarche du culte de Shallya, ce serait devenir la maîtresse d’un culte immensément puissant, présent dans toutes les nations humaines, riche et respecté, dont l’influence ne cesse de croître tant dans la vie de tous les jours de ses ouailles, qu’après des princes et des gouvernants qui règnent sur Terre — mais c’est aussi devoir gérer des débats pressants et controversés, qui risquent d’influencer le futur de la religion de la Colombe.
Les débats internes au culte de Shallya
Quelle est la place de la Matriarche dans le culte ?
Le culte de Shallya est un culte hiérarchique parfaitement bien organisé — rares sont les grands-prêtres à pouvoir en dire autant de leurs rites. De la plus simple prêtresse jusqu’à la matriarche elle-même, les liens de pouvoirs et d’obéissance sont parfaitement bien établis, et, qu’on le regrette ou non, il est évident aujourd’hui que la Matriarche est une personne toute-puissante.
La Matriarche peut faire et défaire les diocèses comme elle souhaite. Elle reçoit les serments de fidélité des ordres mineurs, des guildes de médecins, et d’associations universitaires de médecine qui servent tous Shallya. Elle peut nommer des légats qui, dans une zone circonscrite, peuvent bouleverser les organisations locales comme elles souhaitent et sans contrôle
a priori. Le seul endroit de tout le Vieux Monde qui échappe à cette emprise, c’est le Kislev — là-bas, le culte de
Salyak est plus indépendant, et son
Éparque a plus d’emprise sur ses prêtresses ; mais tout de même, le rite de Salyak est en pleine communion avec Couronne, et même jusqu’au Pays des Trolls, ce que la Matriarche peut dire ou ne pas dire aura son importance.
Pour permettre à ce système de fonctionner, la Matriarche s’est entourée d’une administration. La ville de Couronne est remplie de scribes, d’érudites, de bureaucrates en tout genre qui relisent des traités de médecine, collectent les dîmes et accises, redistribuent les aumônes aux diocèses les plus pauvres, et entretiennent des archives qui leur sont envoyés des temples inférieurs. Toute la fiscalité et la gestion domaniale des diocèses est contrôlée au moins une fois par an, et il vaut mieux pour une prêtresse d’avoir bien déclaré le moindre cadeau qu’elle ait pu recevoir en remerciements pour avoir sauvé la vie de quelqu’un…
Ce Léviathan administratif suscite toutes les critiques. Une Shalléenne qui passe sa vie dans les bureaux est-elle encore une bonne Shalléenne ? Couronne est, de plus, une ville magnifique, remplie de thermes Elfes luxuriantes, et centre politique du royaume de Bretonnie. Ainsi sont nées des rumeurs, colportées par des démagogues ou des prédicatrices religieuses : Shallya serait retenue en captivité par le roy Louen, dans une immense cage dorée. On raconte que les prêtresses de Couronne ont remplacé leurs robes jaunes par des robes en or, qu’elles se prélassent toute la journée dans des bains, et qu’elles se mêlent aux frasques de la cour royale, en s’affichant avec de jeunes écuyers royaux. Le fait qu’une bonne partie du personnel Couronnois soit recruté parmi les filles de la noblesse Bretonnienne, là où on trouve le plus de femmes éduquées, ne fait qu’augmenter encore plus la véracité de la controverse.
La future Matriarche devra forcément se prononcer sur cette situation actuelle. Faut-il décentraliser la religion de Shallya ? Faut-il réduire massivement le personnel à Couronne ? Voire, faut-il quitter la ville et revenir au siège originel de la Matriarche, en Tilée ?
Quelle est la place du culte de Shallya dans la vie des habitants du Vieux Monde ?
La religion est essentielle à tous les habitants du Vieux Monde. Elle a justifié bon nombre de guerres, d’ailleurs. Jurer sur sa foi, c’est un moyen d’assurer la validité d’un contrat — et tout le monde, au quotidien, appelle un Dieu à témoin pour le plus petit serment, de l’acte de vente d’un marchand jusqu’au mariage.
Shallya, universellement aimée et respectée, est devenue naturellement une religion très utile pour unifier des gens aux fois différentes, afin de ne froisser personne. Quand l’Empereur Magnus forçait des mariages entre des nobles Ulricains ou Sigmarites, après un millénaire de terribles conflits religieux, faire que tout le monde se réunisse sous le porche de la Colombe était un bon moyen de calmer toutes les hostilités. Et ces aristocrates ont été copiés.
Aujourd’hui, Shallya devient de plus en plus omniprésente dans la vie de tous les jours. Il n’y a pas un bourg dans tout le continent où on ne puisse pas trouver une Shalléenne. Et même dans les villages, les missions des sœurs portent leurs fruits — Shallya est en train de fortement et très rapidement remplacer Rhya ; il est devenu de bon ton, « moderne », de confier sa femme enceinte à une robe blanche, plutôt que de faire confiance à une rebouteuse inquiétante…
Shallya parle à toutes les classes sociales, et influence tout le monde, du plus pauvre mendiant au plus important monarque. Même les chevaliers du Graal Bretonniens, pourtant si exclusifs dans leur amour de la Dame du Lac, ont pris pour habitude de bâtir un petit autel à cette Déesse devant leurs chapelles.
Si le culte continue sur cette lancée, il pourrait bien finir par
officiellement substituer toutes les autres religions dans beaucoup de domaines. C’est déjà le culte de Shallya qui est omniprésent pour gérer et comptabiliser les naissances, et pour officier lors des mariages — le culte de Véréna, qui se prêterait mieux à la paperasse et aux droits juridiques, se contentant d’envoyer un juriste dans les temples de la Colombe. Tout le monde n’est pas encore prêt à l’accepter. Les Shalléennes parviendraient à faire par la douceur ce que les religions guerrières n’ont pas su faire par la violence…
Toutes les Shalléennes se félicitent de cette situation. Mais la question doit être soulevée : Que faire avec toute cette influence ?
Certaines prêtresses de Shallya, notamment les Novatrices, souhaitent que cette influence s’officialise de plus en plus. Par exemple, que
l’excommunication, jusque-là réservée aux prêtresses indigne, puisse être imposée aux laïcs qui sont de mauvaises personnes — on imagine l’embarras d’un prince interdit d’entrer dans un Temple. Mais une telle pratique ne conviendrait-elle pas au 2e commandement de Sainte-Pergunda ?
Le Culte pourrait également exiger que sa place officieuse devienne plus officielle auprès des institutions séculières. Et puis, peut-être qu’il n’y a pas mieux que les Shalléennes pour gérer et améliorer la vie des habitants du Vieux Monde — peut-être le Culte peut-il empêcher des guerres, ou régler des conflits, grâce à son prestige et le respect que tout le monde leur voue.
Que doit-il advenir des esclaves ?
Le culte de Shallya a toujours été dans son histoire aussi neutre politiquement que possible. Les défenseurs du changement social ont toujours été plutôt trouvés dans le clergé voisin de Véréna ; Les serviteurs de la Dame-Chouette sont ceux qui ont encouragé la diffusion dans le Vieux Monde des codes de lois classiques, des droits naturels, et des pratiques plus douces et équitables de la justice. Le clergé de Véréna cherche à faire abolir les ordalies, instrument des tyrans, la torture, qui entache les procédures judiciaires, et surtout, l’esclavage, qui nie à des êtres humains avec une chair et une âme l’essentiel de leur existence et de leur liberté.
Mais le culte de Véréna a du mal à se diffuser partout. S’il est très populaire dans le sud de l’Empire, et qu’il est devenu normal pour tous les monarques du monde de s’entourer de leurs juristes, ils sont également victimes à l’échelle locale de menaces et d’attaques, à cause de leur volonté de détruire des traditions ancestrales, ou d’abolir des fêtes qu’ils trouvent arriérées.
Les cultes de Shallya et Véréna sont des cultes alliés, et pas seulement car selon la tradition classique, Véréna est la mère de Shallya : de nombreuses Shalléennes reconnaissent tout naturellement que les lois et les usages encouragés par les Vérénéennes sont plus doux et permettent d’améliorer la vie humaine. Quelle est l’utilité de soigner des infirmes, si on n’empêche pas ce qui cause leurs maux ?
Il y a trois ans, en 2526, trois missionnaires de Véréna avaient été lynchés dans le sud du duché de Brionne — des paysans et leur bailli les ont mis à mort, car ils avaient voyagé de village en village en mobilisant les serfs contre leur seigneur, Carloman de Vézier, qui pratiquait toujours l’horrible
droit de la première nuit pourtant interdit dans tout le royaume par le roi Charlen V. Les paysans ont tué les serviteurs de Véréna parce qu’ils étaient inquiets des représailles de leur seigneur si certains d’entre eux cessaient le travail et entraient en lutte contre lui.
Le procès des assassins des Vérénéens fut bâclé et s’acheva sur un non-lieu. C’est alors que la grande-prêtresse de Brionne, Sébire de Malicorne, dépensa de l’argent et employa d’immenses efforts pour défendre les victimes devant le parlement royal. Après une longue procédure, le bailli fut condamné à mort, et le sire Carloman à une très forte amende.
Ce genre d’exemple montre bien comment le culte de Shallya peut aider celui de Véréna. La question des esclaves agite les consciences des Shalléennes. Il y a, à l’étranger, des royaumes qui pratiquent encore la traite des êtres humains — à commencer par les émirs Arabéens. Mais même dans le Vieux Monde, le servage tel qu’il est pratiqué en Bretonnie n’a aucune différence concrète avec l’esclavage, tandis que dans les autres nations, l’esclavage
pénal est encore parfaitement autorisé : dans l’Empire, au Kislev et dans le Sud, le plus petit délit peut se terminer par une décennie aux fers, pour être réduit aux ouvrages publics ou aux galères.
Tous ces esclaves perdent leurs droits les plus élémentaires. Pendant des siècles, les Shalléennes se contentaient bien de détourner les yeux, voire de le justifier — le monde est injuste, et il en a toujours été ainsi.
Une nouvelle Matriarche pourrait-elle changer les choses ? Et faire abolir mondialement l’esclavage ?
Que doit-il advenir des mutants ?
L’actuel débat polémique du culte de Shallya — la question des mutants.
Ils ont toujours existé, et pourtant, leur définition est impossible, tant elle est variable. Scolairement et dans sa définition la plus basique possible, un mutant est,
Toute personne présentant une différence physique grave avec le reste du genre humain, qui est irréversible. Mais quelle est la différence entre un mutant et un homme-bête ? Un doigt en plus est-il aussi grave qu’une corne qui pousse au milieu du front ? Un bras qui se change en tentacule est-il aussi honni que la peau qui devient blanche ?
Les causes des mutations sont variées, et la grosse majorité d’entre elles sont absolument accidentelles : respirer de la poussière de malepierre, ou subir l’influence des vents magiques.
La mise à mort des mutants est tant liée aux usages paysans, qu’aux doctrines des cultes bien modernes et établis. Les gens ont toujours eu peur de ceux différents d’eux, encore plus quand cette
différence consiste en un horrible corps d’animal ou plusieurs yeux au milieu du front. Mais il n’est aussi pas rare que les lépreux soient associés à des mutants, de même qu’une personne qui naît particulièrement « belle », sans défauts au milieu d’un village, sera imaginé comme ayant reçu un horrible cadeau de l’au-delà. Combien d’innocents ont été tués sans véritablement être mutants ?Selon de nombreux scientifiques, de plus, tous les mutants sont naturellement mauvais. Même un enfant mutant parfaitement inoffensif finira par craquer à un moment ou un autre, et ils sont tous à considérer comme des tonneaux de poudre qui exploseront. C’est d’ailleurs cette idée qui justifie la poursuite pénale et la mise à mort des mutants par les répurgateurs du culte de Sigmar.
Tout ceci est parfaitement faux. Des chercheurs courageux des cultes de Véréna et Shallya ont déjà prouvé que les mutations ne changent pas le comportement des individus, et que ce qui provoque les bandes de mutants-brigands sur les routes, ou bien les fait rejoindre des sectes offertes à la Ruine, c’est plutôt justement le fait qu’ils sont mis au ban de la société. Évidemment, ces recherches choquent la majorité de la population, et de nombreux universitaires ont vu leurs œuvres censurées avant d’être condamnés à des sommes d’amendes.
Le Déluge a rabattu les cartes. L’armée d’Archaon était constamment soutenue par des bandes de mutants qui rejoignaient sa noire bannière chaque fois qu’il passait dans une province. Maintenant que la Ruine est devenue une réalité tangible dans l’esprit du monde entier, défendre les mutants est devenu au mieux gênant en société, au pire dangereux alors qu’on s’expose à des poursuites pour complicité.
Pourtant, il y a encore des Shalléennes courageuses, qui sont prêtes à exposer le culte de Shallya à des troubles, en échange de la défense de la réhabilitation des mutants.
Les candidates à la succession de la Matriarche
|
Sébire de Malicorne est la grande-prêtresse de Brionne, mère-abbesse d’Orléac, prieuse-générale de la Brienne.
Âgée de 46 ans, elle représente l’archétype du haut-clergé Bretonnien au service de Shallya. Entrée dans les ordres mineurs alors qu’elle n’a pas seize ans, elle étudie la médecine générale et la pharmacopée à Altdorf, avant de compléter ses études à Couronne, où elle consigne une thèse sur les traités arabéens portant sur la circulation sanguine. À vingt-et-un ans, elle sert de contrôleuse des inventaires pour le culte, puis fait deux missions de légat en Averland et à Remas. Elle devient camerlingue de la matriarche à seulement trente-deux ans. Finalement, alors qu’elle a trente-huit ans, elle est nommée grande-prêtresse à Brionne, son duché d’origine, puis y accumule les bénéfices.
Sébire de Malicorne est une personnalité très importante du culte de Shallya. Très travailleuse, avec une excellente éducation, elle a un parfait sens du détail, de l’histoire, et des chiffres. Elle parle six langues différentes, et est d’ailleurs une excellente ambassadrice. Elle a toute la confiance de la matriarche, et c’est d’ailleurs Sébire qui avait préparé avec elle les deux derniers synodes du culte, une ascension spectaculaire pour l’une des plus jeunes haute-prêtresses du Vieux Monde.
Malheureusement pour elle, Sébire suscite également de très nombreuses critiques. Considérant que sa fonction doit représenter une certaine majesté, elle est toujours vêtue de sublime robes, de bijoux et d’accessoires en satin, en soie ou dorés, qu’elle paye évidemment avec les deniers du culte. Pour permettre ses nombreuses actions, elle a pris l’habitude d’engager des hommes armés, ce qui est une insulte immense à la nécessité de pacifisme de sa religion. Enfin, elle passe une bonne partie de son temps à discuter avec des nobles, et à se mêler d’intrigues politiques, même si elle le justifie par la nécessité de collaborer avec le pouvoir séculier pour pouvoir agir.
Si Sébire a de très nombreux soutiens, sa réputation sulfureuse ne l’aide pas. Elle est le choix de la Matriarche et du camp orthodoxe majoritaire, mais ça ferait mal à beaucoup de prêtresses du synode de mettre son nom dans l’urne.
Courant : Orthodoxe.
Programme :
— Continuer la même pratique du pouvoir, et même augmenter encore davantage les droits de la Matriarche (Comme si elle n’en avait pas assez…)
— Fusionner les cultes de Shallya et de Véréna (Avec évidemment l’ascendant de la première sur la seconde).
— Faire obtenir un siège d’Électeur à la dignité Impériale à la grande-prêtresse d’Altdorf.
— Obliger toutes les guildes et universités du Vieux Monde à admettre la candidature des femmes, des Nains et des Halfelins.
— Excommunier et interdire de cérémonie les personnes malfaisantes et contrevenant aux règles Shalléennes.
— Racheter de force tous les serfs de Bretonnie pour les affranchir, avec l’aide du roy.
— Faire interdire les bagnes.
— Ignorer la question mutante.
|
| Annelœs van de Maarel est la grande-prêtresse du Westerland et mère-supérieure de Marienburg. Elle a également un siège qui lui revient de droit au Directoire de la république du Jutonesryk.
Âgée de soixante-et-un ans, son histoire ressemble beaucoup à celle de Sébire ; elle est issue de la vieille noblesse Westerlandaise, même si cette noblesse n’est qu’honorifique et n’a aucun véritable pouvoir à Marienburg. Passée par l’administration Couronnaise dans sa jeunesse, elle est retournée dans sa ville d’enfance à l’âge de quarante-huit ans et dirige les affaires Shalléennes là-bas depuis.
Défenderesse des pauvres et des criminels, Annelœs a eu une carrière difficile et mouvementée, mais qui suscite l’admiration des Shalléennes. Elle subit encore régulièrement des menaces de mort de beaucoup de fanatiques, à cause de l’aide qu’elle continue de fournir aux mutants des mauvais quartiers de sa ville. Très active politiquement, elle a parfaitement compris que le culte n’était puissant que lorsqu’il pouvait influencer les décisions des laïcs.
Si son programme ressemble à celui de Sébire, son style est parfaitement différent. C’est une femme discrète et ascète, qui se montre très peu en public. Elle a déjà signé des pétitions auprès de Couronne pour demander plus de décentralisation — cela ne contribue pas à lui faire des amis à la curie. Elle est l’outsider de l’élection, et ne doit pas être sous-estimée.
Courant : Novatrice.
Programme politique :
— Remettre de nombreux pouvoirs entre les mains des grande-prêtresses.
— Déclarer que le Synode est supérieur pour légiférer à la Matriarche.
— Protéger le culte de Véréna (Avec une relation paritaire entre les deux).
— Encourager les guildes et universités à admettre les femmes.
— Autoriser les autopsies, en dépit de ce que le culte de Mórr peut en dire.
— Racheter une partie des serfs de Bretonnie, et acquérir des terres où accueillir les fuyards.
— Faire interdire les bagnes et les prisons.
— Reconnaître officiellement les mutants comme des malades. Assurer leur protection en les enfermant dans des monastères éloignés des lieux d’habitation humains.
|
| Matilde Tolluci, est une simple mère-abbesse du monastère de Belunno, dans les montagnes des Voûtes.
Âgée de cinquante-et-un ans, c’est une « enfant de Shallya » — une orpheline qui a été abandonnée aux pieds d’un temple et qui est devenue une oblate protégée par le culte. Après de simples études dans un petit monastère, elle est repérée par sa mère prieuse qui décide de lui payer sa scolarité à Luccini.
Brillante élève, elle est envoyée à Couronne alors qu’elle a dix-huit ans pour servir dans l’administration de la Matriarche. Elle y reste seulement un an, avant de démissionner et de retourner en Tilée : elle a été absolument choquée par le faste de la cour royale, et la façon qu’ont les prêtresses de vivre là-bas.
Tolluci est une superbe oratrice, et une écrivaine polémiste à la plume incisive. Elle est également une mystique, qui passe pour une sainte auprès des gens de Luccini. Rejetant les nouveautés de la médecine, elle préfère soigner les maux de façon traditionnelle, avec des herbes, et surtout, avec une immense foi. Elle a d’ailleurs fait quelques miracles qui ont augmenté encore sa célébrité.
Tolluci a été envoyée dans un monastère éloigné de la civilisation, l’administration Couronnoise espérant que cela casserait son influence dérangeante. Mais maintenant, des bergers des Voûtes racontent des histoires sur la sainte femme philosophe qui a toujours des réflexions sages pour tous les problèmes, et des lettrés de toute la Tilée vont jusqu’à chez elle pour converser avec elle.
L’abbesse pense que le culte de Shallya, comme toutes les religions du Vieux Monde d’ailleurs, se sont égarées en essayant de diriger le destin des laïcs et du Vieux Monde, au lieu de se contenter de servir Shallya comme Sainte-Pergunda l’entendait. Mais elle n’est pas une folle ascète qui veut s’éloigner de tout : elle a l’ambition et les capacités politiques de devenir Matriarche. Si tel était le cas, son pontificat pourrait tout changer à la religion Shalléenne.
Courant : Canes.
Programme politique :
— Abolir tous les pouvoirs de la Matriarche excepté celui de rassembler le Synode — reconnaître la supériorité du Synode sur la Matriarche.
— Punir les prêtresses qui utilisent l’argent de la dîme pour toute autre chose que les bonnes œuvres.
— Fusionner les cultes de Véréna et de Shallya (En forçant bien sûr les Vérénéennes à se mettre sous leur protection).
— Arrêter de soutenir les guildes de médecins et les universités. Recentrer tous les programmes sur la théologie et la pratique religieuse.
— Obliger le roy de Bretonnie à abolir le servage, sans rachat.
— Obliger les prêtresses de Bretonnie à porter du blanc, qu’importe ce que les lois séculières en disent.
— Faire interdire les bagnes et les prisons. Envoyer des missions à l’étranger pour libérer les esclaves, par la force s’il le faut.
— Reconnaître officiellement les mutants comme des malades. Les protéger de toutes les manières possibles, et les laisser vivre parmi le peuple.
|