[Ori/Gob'] [Déchirure] Paix en Péril

[Geralt]

ORI AEN ELLE

Ce furent donc dans le tumulte des récents évènements agitant les convives du Prince Aurel, que Ori et la belle Melhira quittèrent les lieux sans un bruit, parcourant la salle de réception pour à terme être raccompagné par un serviteur qui, une fois au hall d'entrée vint à leur amener les montures avec lesquels ils avaient pu rejoindre la demeure Tilemar quelques heures auparavant.
Dehors à travers le voile d'obscurité, la pluie continuait à tomber à torrent présageant une traversée de la ville aussi mouillé qu'inconfortable. C'était pour ainsi dire mal connaître Melhira qui, usant de quelques sorcelleries dont l'usage échappait au jeune Prince, créa une sorte de protection invisible autour des deux amants, s'interposant entre leur peau et la pluie. Ainsi ils purent chevaucher ensemble sans crainte en direction de la demeure de Daruil.

Les sabots de leur monture se répercutant sur les pavés composant les rues de Tor Anroc, Le jeune Aen Elle et sa compagne chevauchèrent alors sans un mot, simples témoins des répercutions du survol du Dragon sur Tor Anroc, alors que la population normalement endormi en ces heures tardives, envahissait désormais les rues tout en scrutant le ciel, le regard tourné en direction de la demeure de l'Archonte, dont le palais surplombait la ville tout entière.
Les gens débattait, s'inquiétait, l'infanterie servant à défendre la cité se rassemblant et courant dans tous les sens, leur chef hurlant des ordres tandis que tous devaient rejoindre immédiatement la demeure de leur maître : le légendaire Cyrion.
Comme elle avait pu plus tôt surprendre Ori et Aurel dans leur entrevu, l'arrivée inopinée de la grande bête ailé avait su prendre tout le monde de court, le jeune prince de Nagarythe ne pouvant totalement masquer la curiosité du moment, l'arrivée d'un Dragon ici pouvant amener avec lui nombre de nouvelles, sans doute bien sombres alors qu'on disait que du coté de Tor Aethil, des mouvements de troupes avaient été repéré.
Y avait il un lien entre les deux évènements ? Peut être... Mais Ori n'obtiendrait nul réponse à ces nombreuses interrogations avant les premières lueurs du jour, la nuit n'ayant pas encore touché à son terme alors qu'il lui restait nombre d'affaires à traiter et à démêler en compagnie de Melhira.

A vue de la demeure II'Ithar, les deux amants posèrent pied à terre, laissant leur monture aux bons soins d'un nouveau serviteur, alors que la mage entremêla son bras dans celui du jeune prince aux yeux violacés, réflexe qu'elle avait prit depuis le début de leur relation aussi intense que passionnel.
Ne croisant ni Daruil, ni sa mère, ils entrèrent donc dans la somptueuse demeure, se dirigeant vers les deux tours servant à chacun d'appartement, même si seulement celle du prince ne servait réellement désormais, la mage ayant prit l'habitude de passer la majeur partie de ces nuits dans le lit de son amant, chose que Ori acceptait sans le moindre sourcillement, alors que la présence de la belle à la sombre chevelure était devenu comme une évidence voir une nécessité, tant elle était en mesure d’apaiser son esprit et son âme quand elle se tenait à ses cotés.

Ensemble dans la chambre du Prince, celui ci profitant de la sécurité et de la discrétion du lieu, vint à apposer avec raffinement et délicatesse, ses lèvres sur celle de la mage pour lui offrir un baiser dont l'irréprochable envie le tiraillait à partir du moment où ils étaient entrés ensemble dans le manoir Tilemar.
Se libérant alors de son étreinte, Ori commença à se lancer dans les révélations qu'avaient su lui offrir son entrevu avec le Prince Aurel, conversation qui ne dura qu'un court instant alors qu'il remarqua la gène et la distance que prenait avec lui son interlocutrice, ces pensées semblant détourner sur d'autres sujets que lui.
Voulant des explications quand à ce comportement surprenant, il n'eut le temps de l'interroger, que la mage se dirigea vers l'une des fenêtres composant l'un des murs de la pièce, l'ouvrant pour finalement réceptionner quelque chose que Ori n'attendait plus : L'oiseau de Cyrielle Nagaril étant désormais installé dans le creux de la main de Melhira avec, attaché à l'une de ces pattes, un message qui n'était autre que la réponse du courrier du Aen Elle envoyé quelques jours auparavant.

le binôme d'amoureux s'installant ensemble sur le long divan composant la chambre, la jeune femme étendant son emprise sur celui ci, donna le message à son amant pour qu'il en fasse la lecture, tout en laissant glisser le bout de ses doigts sur les fines jambes de la belle créature alors qu'il scruta avec attention les quelques lignes écritent par celle qu'il espérait un jour voir devenir sa femme.
A noter ici, qu'importe que l'échange soit privé ou d'ordre d’intérêt politique, le jeune prince le lu à haute voix à Melhira, celle ci pouvant se tenir informer des secrets politiques ou de cœur du jeune prince, sans que celui ci ne cherche à les lui dissimuler. Était ce là le fruit d'une trop grande confiance envers elle de la part de Ori ? Où bien une naïveté exagéré dont la mage pouvait user ? Étrange de voir une femme trouvé à moitié nu entouré de cadavre au milieu d'une forêt, parfaite inconnu promu mage d'un prince d'une illustre famille pour à terme aujourd'hui partager sa couche tout en ayant le loisir d'entendre les messes basses et autres courriers que pouvaient s'envoyer Prince et Princesse...
Pour autant nul raison de se méfier pour Ori... Melhira était et serait toujours à ses cotés, elle le lui avait juré... Elle le protégerai de toutes les menaces, qu'elles soient amis ou ennemis, et cela... par tous les moyens possibles.

Lorsqu'il referma le parchemin, il se laissa errer dans une profonde et intense réflexion alors que les nouvelles de Cyrielle Nagaril étaient tout sauf rassurantes : Confirmant les propos de Aurel, Nahël Aethil poussé par la folie et son désir de conquête avait ainsi commencé à rassembler une armée, prétextant sois disant vouloir venger son oncle, le grand Valarion, supposé malade à cause d'un potentiel empoisonnement causé par les partisans de Calédor... Étrange coïncidence de voir pareil chose arriver alors qu'une tentative d'assassinat avait aussi frappé Tor Anroc à travers le père de Daruil.
La détérioration de la situation étant si importante, qu'on disait qu'un haut membre de la cour de Grand Roi Malékith allait aussi faire le déplacement à Tor Aethil pour quelques raisons obscurs...

Ainsi Tor Aethil étant en proie au doute et à la paranoïa, il était aussi dit dans le courrier, que Nahël congédiait tous les seigneurs qui n'embrassaient pas sa cause, voyant des traitres partout ou son regard venait à se poser. L'ombre de la guerre recouvrait désormais la ville, et l'Ouest était plus que jamais une véritable poudrière prête à imploser.
Du coté de Tor Nagaril, le bilan était tout aussi négatif. Privé de son seigneur toujours retenu à Tor Aethil pour maintenir l'influence de son illustre famille dans la région, le puissant Urian, garde du corps de Cyrielle, s'était vu à diriger un temps les affaires internes de la cité elfique, tout en repoussant les trop nombreux prétendants de la princesse à la chevelure d'or, toujours plus courtisé, alors que l'appétit de certains nobles se faisaient toujours plus grand au sein de la cité.
Seul bonne nouvelle dans tout ceci, était l'attachement et l'affection que semblait toujours lui vouer la belle princesse, se languissant de sa présence alors que la politique avait dû les séparer.

Dès lors terminant son analyse, Melhira jusque là songeuse aussi, vint à briser le silence de l'instant, parlant à travers quelques énigmes dont elle seule avait le secret, semblant ici dire ici qu'une ombre menaçait la destinée du Prince, avertissement qu'elle lui avait déjà fait par le passé, sa capacité d’omniscience semblant ici perturbé par des évènements qu'elle même ne pouvait prévoir.

"Peut être les Dieux ont décidé de me tourner le dos face à mes décisions..." Dit il tandis que le doute se lisait à travers son regard juste avant qu'il ne cesse de laisser glisser ses mains sur les jambes de la mage, pour finalement se lever et apposer une caresse sur la colombe lui ayant amené des nouvelles de Cyrielle.

"J'ai fais l'erreur de penser... qu'il était possible et envisageable de satisfaire les envies et les attentes de chacun. Croire que l'Ouest pouvait échapper à la guerre, alors que des seigneurs comme Nahël Aethil sont animés par le désir de pouvoir, tandis que d'autres comme Aurel Tilemar agissent pour l'honneur et la vengeance."

Il délaissa l'oiseau, se dirigeant vers une table, s'appuyant à l'aide de ces deux mains sur celle ci alors qu'il fixa une verre devant lui, ses longs cheveux tombant sur son visage alors qu'il resta songeur un moment, pour finalement à la grande surprise de Melhira, s'emparer du verre et le projeter avec rage contre la table.

"Des crétins ! Des inconscients ! N'agissant non pas pour nous ou pour l'avenir de notre peuple, mais seulement pour des objectifs personnels ne pouvant que les aider que plus encore à accroitre l’opulence dont ils jouissent déjà !

Moi qui ai tout apprit avec mon oncle de la politique, je vois ici la mauvaise image que l'on m'a enseigné de celle ci. Nul débat, nul proposition... Seulement des manigances et des complots alors que certains assassinent et empoisonnent les autres pour accentuer une situation déjà bien délicate !

Qu'elles soient du coté de notre Roi ou de Calédor, les différentes cours ne sont que des théâtres de marionnettes où certain cherchent à tirer les ficelles pour décider de la trame du destin normalement instauré par nos Dieux !"

Il s'éloigna de la table observant alors que sa main saignait, le verre brisé au moment de l'impact lui ayant sectionné celle ci.

"Retourner à Tor Aethil n'est désormais plus une option, Nahël ne voudra sans doute pas m'écouter, qui plus est si il attends la visite d'un représentant du Roi d'ici peu.
Et pour Tor Anroc... Aurel agit par orgueil, les partisans de la paix perdent du terrain alors que la guerre est en marche...

Dans ce cas... C'est à Tor Nagaril que je dois agir. La cité est en proie au doute, son seigneur bloqué à Tor Aethil, alors que sa fille manquant d'expérience et devant trouver un époux, n'obtiendra pas seule la légitimité de gouverner auprès de la cour de Nagaril.
Urian est un militaire, il tiendra en respect ceux cherchant à instaurer leur point de vue mais... pour combien de temps...

De fait, le moment est peut être devenu opportun de se diriger vers Tor Nagaril dans le plus grand secret. Mon arrivée surprendra l'ensemble de la noblesse, alors que Aurel et Nahël ignoreront tout de mes agissements. Au vue des relations du père de Cyrielle et du mien, le nom des Aen Elle sera respecté à Tor Nagaril, qui plus est si Cyrielle se décide à annoncer mes fiançailles avec elle...

Je ne doute pas que la cour Nagaril veuille avant tout offrir son soutient à Nahël si la guerre venait à arriver mais... Il n'est pas à exclure que le neveu de Valarion aura des vues sur cette cité tôt ou tard surtout si il pense que la famille Nagaril à quelque chose à voir avec la tentative d'assassinat dont j'ai été témoin lors de ma première rencontre avec le frère de Anima. Qui sait ce que le prisonnier retenu dans la prison de Tor Aethil a pu révéler depuis mon départ."

Il commença à réfléchir un long moment, repensant à sa discussion avec Aurel.

"Aurel Tilemar est prêt à négocier avec nous... Mais il veut s'assurer de notre bonne foi, et pour cela, il demande que nous lui rendions Godion, je n'ai aucune objection à cela, j'ai promis à notre ami de lui rendre son titre et de le libérer de mon service une fois le moment venu.

J'irai le réintroduire auprès de la cour de Cyrion dès demain, en gage de bonne foi, cela nous fera sans doute gagner un peu de temps malgré la dégradation de la situation dans l'Ouest.

De plus, si Aurel préfère éviter une guerre totale, il a pour projet de s'en prendre d'une manière ou d'une autre à Nahël, je suis curieux de savoir l'idée qu'il peut avoir en disant cela mais... Quoiqu'il en soit, nous ne pouvons être certain qu'il ne cherchera pas à nuire à Nagarythe une fois Nahël vaincu. Je n'ai nul confiance dans ce prince de Tor Anroc.

Il se plaça devant Melhira, posant un genou à terre alors qu'il entrelaça ces deux mains avec les siennes, respirant profondément, le parfum de la belle mage venant embrumer à nouveau son esprit.

"L'heure des beaux discours est terminé... Le temps des manigances et des actions concrètes est arrivé. Dit le moi Melhira... Dit moi et montre moi ce que les Dieux ont su te montrer à travers moi. Dit moi qu'elle sont les secrets qu'il te murmure, plus que jamais j'ai besoin de tes conseils... et alors..."

Le regard qu'il afficha était celui d'un homme froid et plein d'ambition, loin de l'image du jeune prince qui avait quitté A’vallach quelques mois en arrière, plein de purs croyances et de nobles objectifs.
En cet instant, il oublia tout, sa famille, la paix, la guerre, Aurel, Nahël, son oncle, Cyrielle... tout... Il n'y avait qu'une chose qui comptait : le destin...

"Et alors... toi et moi nous bâtirons le monde que j'ai imaginé... pour les Asurs... pour Nous..."

[[MJ] Le Gob']

Si Melhira était demeurée silencieuse tout au long du discours du prince, son regard pénétrant n’avait cessé d’aller et venir entre le visage de son amant et le morceau de parchemin dont il venait de faire la lecture. Difficile néanmoins de deviner ce que la sorcière à la robe de jais pensait de ces nouvelles, ni quel sentiment se cachait actuellement derrière ses insondables prunelles. Son visage à l’exquise pâleur n’était guère expressif, masque d’albâtre à la seule lumière des bougies rompant la pénombre de la pièce. Elle écoutait, et réfléchissait certainement aux enjeux évoqués.

Ori avait relevé que les nouvelles émanant de Tor Æthil en disaient suffisamment quant au climat ambiant pour écarter l’option d’un retour à cette cour dans l’immédiat. Dranduil Nagaril, père de Cyrielle et patriarche de leur famille, y était même manifestement retenu tant la situation politique se faisait menaçante. De sorte que sa fille, rentrée à Tor Nagaril, était apparemment courtisée par plusieurs nobles opportunistes et intéressés. La situation diplomatique d’Ori étant également instable à Tor Anroc, il était sensé d’envisager un départ prochain pour Tor Nagaril, en vue de consolider ses alliances, trouver un soutien, et réfléchir à la suite.

Le jeune prince s’était montré attentif lors des discussions avec son oncle Tyrosh quant à la géographie de Nagarythe, ses cités, et leurs particularités. Il se souvenait ainsi que si Tor Æthil et Tor Anroc constituaient les principales garnisons de leurs camps respectifs sur le front de l’Ouest, c’était en partie du fait de leurs positions géographiques en vis-à-vis, mais aussi parce que ces deux cités disposaient d’importantes fortifications préexistantes, et de la capacité d’héberger des troupes en nombre important. En comparaison de ces deux forteresses, Tor Velanor ne représentait guère qu’une citadelle mineure, isolée, sans commune mesure de taille ni d’effectifs, une destination privilégiée pour les elfes désireux d’affiner leurs talents dans les arts aethyriques sous l’égide de la puissante archimage qui y résidait.

Située au Nord-Ouest de Tor Æthil, à moins d’une journée de la côte, Athel Nagaril n’avait pas l’importance des deux places-fortes situées plus au Sud. La prospérité de la cité provenait en réalité pour une part, d’un commerce florissant par voie maritime grâce à son avant-port, et d’un artisanat réputé dans la confection d’armes. Nul doute que Dranduil Nagaril avait su, depuis le début des tensions, jouer des atouts de la cité pour peser dans le jeu politique à l’Ouest, bien plus que ne le lui aurait permis la seule force militaire. On racontait que la ville était sise au creux d’un massif montagneux isolé, épargné par la lente érosion du rivage millénaire.

Au côté d’Ori, Melhira esquissa un mouvement pour se rapprocher subrepticement de lui, suffisamment près pour que leurs souffles se mêlent tandis qu’elle parlait enfin.

« Je comprends que tu fasse preuve de prudence, et souhaites assurer tes arrières plutôt que de t’échiner à défendre une cause que tu crains perdue. Soit. Néanmoins, si Nahël est ton principal problème, peut-être serait-il bon d’envisager demain avec le prince Aurel ce qui peut être fait à cet égard ? Rien ne t’oblige à le croire après coup. Si toutefois tu envisages de peser dans le conflit à venir, nous sommes dans la maison de ton ennemi -ou d’un possible allié. S’il y a un coup à frapper, ou un pacte à sceller, il vaut mieux y songer aujourd’hui. Au fond de toi, doux prince, penses-tu pouvoir infléchir la balance du destin ? Ton oncle a raison : tu n’es entouré que d’opportunistes, chacun cherchant à tirer sa propre épingle du tragique jeu qui se déroule sous nos yeux. »

Elle marqua un temps, paupières closes, apposant sa main sur le pendentif d'améthyste au cou d'Ori, touchant la discrète pierre à travers sa tunique.

« Lorsque nous sommes arrivés à Tor Anroc, un linceul aethyrique troublait ma divination, émanant de la tour de l'Archonte. Ce soir, il s'est affaibli, et j'ai percé le voile, remontant à sa source. L'Archonte Cyrion est blessé, diminué, et pourtant je perçois derrière lui une présence, qui le couve avec vigilance. »

Test d’Empathie pour Ori : 17, difficile de deviner ce que Melhira peut bien penser.
Test d’INT d’Ori concernant son éducation en géopolitique : 5, pas mal du tout. Renseignements débloqués.
Test de MAG de Melhira : 1, réussite critique.

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ORI AEN ELLE

Figé devant Melhira, à genou ses mains s'entremêlant dans les siennes, le prince se perdait dans les yeux de son amante, dont le masque d’albâtre était impénétrable, ne trahissant aucune de ces pensées après les propos de celui qui partageait ces nuits. Fixé au bout de ses lèvres, attendant des réponses à la manière d'un fidèle attendant les présages de celle qu'il voyait comme sa déesse, la sombre mage mit fin au long silence qui s'était installé après les derniers mots de Ori, allant dans son sens quand au potentiel futur que le jeune Aen Elle cherchait à entrevoir pour la suite.
D'un mouvement subtile et gracieux, Melhira se rapprocha du jeune homme, son souffle se mélangeant au sien alors que son parfum enivra à nouveau celui ci, son regard plongé et absorbé par celui de la créature à la chevelure sombre. D'un point de vue extérieur à la scène, il était étrange de noter la presque servitude à laquelle était lié le prince envers la mage, alors qu'autrefois il lui arrivait de remarquer les changements de comportement qui le frappait en sa présence, de trop longues heures en sa compagnie avait eu raison de sa méfiance. Désormais complétement sous le charme de celle ci, une passion dévorante le rongeant constamment, on pouvait ici y voir l'influence toujours grandissante de la mage alors que déjà, le Aen Elle avait déposé à ces cotés la lettre de Cyrielle, n'étant devenu plus qu'un détail de l'histoire qu'il vivait, là où quelques jours auparavant, le retour d'un écrit de la princesse à la chevelure d'or, avait fait germer en lui, une impatience insoutenable...
Nahël... Cyrielle... Aurel... Tor Aethil... Tor Nagaril... Tor Anroc... Son avenir politique... l'avenir des Asurs... A terme était il encore possible de croire que les choix et l'ambition du jeune prince étaient encore de son dû ? Le reflet de son discours d'autrefois n'étant plus habité par seulement l'envie d'un avenir meilleur pour les siens mais plutôt par l'ambition secrète de son amante ? Car oui à chaque fois qu'il faisait des promesses à la jeune femme, celle ci étaient en lien avec le pouvoir... Melhira pourtant il y a peu encore étrange inconnu, au passé trouble, était dès lors aux yeux de Ori celle qui le comprenait le mieux, capable de parler aux Dieux et de lui transmettre leurs conseils dans le but d'accomplir l'immense destinée que la mage avait su lire en lui. Lui avait elle demandé quelque chose en échange ? Non... Et pourtant, Ori voulait tout lui offrir... Le pouvoir... le monde...
Emplit pourtant de bonnes intentions, désireux d'épouser Cyrielle Nagaril, s'était pourtant aux cotés de Melhira qu'il se voyait régner, une reine que tous jalouserai pour son pouvoir et sa beauté, une reine exclusif et totalement sienne... A jamais... Depuis qu'elle passait ces nuits avec lui, il lui arrivait de rêver, d'imaginer voir la noblesse opportuniste gravité autour de leur couple, les femmes pestant devant la beauté de la mage, et les hommes ne pouvant qu'imaginer passer une nuit avec pareil créature...
Mais à la fin ses rêves se terminaient toujours de la même des manières... Il était celui qui, dévoré par une jalousie maladive, ordonnait de trancher la langue des femmes de la cour, ainsi plus jamais elle n'oserai pester contre sa reine. Et pour les hommes... il ordonnait de leur crever les yeux, ainsi plus jamais ne pourrait il fantasmer sur celle qu'il aimait... Et alors sa cour serait désormais parfaite : Aveugle et silencieuse...

Était il lentement en train de plonger dans une sombre et incompréhensible folie ? Non... Après tout, ce n'était que des rêves...

Quoiqu'il en soit Melhira, comprenant son point de vue, l’amena à réfléchir aux opportunités à venir. Si Tor Nagaril était une des destinations à venir, mieux valait quitter Tor Anroc avec des alliances tangibles, qu'elles soient ou non à briser plus tard, mieux valait en apprendre plus sur le plan de Aurel Tilemar concernant la menace commune qu'ils avaient su entrevoir ensemble : Nahël Aethil.
D'un point de vue géopolitique, Tor Anroc et Tor Aethil, plus grandes places fortes de la région, étaient sur le point de se jeter à la gorge dans une guerre couteuse et usante, pouvant renverser l'équilibre des forces et offrant à celui assez opportuniste, de tirer son épingle du jeu. C'était là ou Ori devrait jouer ses atouts, devant faire pencher ou non la balance d'un coté ou d'un autre, selon les choix qu'il saurait faire au moment adéquate.
Avec manigance et ruse, il devrait ainsi influencer le destin, petit prince inconnu encore de la cour de Malékith mais désireux de s'élever pour pouvoir un jour, se retrouver aux cotés de son Roi... le seul et unique roi légitime.

"J'attendrai la proposition de Aurel... La soif de pouvoir de Nahël représente un risque trop grand pour l'avenir, mais je dois lui reconnaitre... qu'il possède sans doute les faveurs du Roi au moment où nous parlons. L'émissaire de la cour de Malékith est le signe de l'intérêt certain qu'il porte à la situation dans l'Ouest.
D'une manière ou d'une autre, Nahël devra subir une défaite... Et je serais celui qui ira récupérer l'héritage qu'il laissera derrière lui.

Mais nous devrons faire preuve de patience et d'intelligence car, si Nahël est obnubilé par ces projets de conquête... Je reste plus prudent quand à sa sœur, Anima Aethil... Lors de notre rencontre, je l'ai trouvé bien plus sage et raisonné que son frère."

Apposant sa main sur le pendentif qu'elle lui avait offert, Melhira usa de sa magie alors qu'elle dicta, paupières fermées, l'avenir qu'elle semblait ici entrevoir, dévoilant que le linceul aethyrique s'était affaibli, permettant de voir au delà de ce qui lui était normalement possible ici à Tor Anroc.
Comme révélation, la sombre mage annonça que quelque chose de grave était arrivé ce soir, l'Archonte Cyrion avait été blessé, affaibli même alors qu'une ombre était masqué derrière sa personne, le couvant avec vigilance...
Des nouvelles bouleversantes avait ainsi été apporté au jeune prince : L'Archonte avait il été victime d'une tentative de meurtre ? Folie que de penser que quelqu'un oserait pareil acte... Et pourtant... Pouvait on faire un lien avec le pseudo empoisonnement de l'Oncle de Nahël ? Les grandes figures du monde des Asurs étant prisent pour cible dans le but d'amener le monde dans une guerre total... Qui pourrait tirer pareil avantage de tout ceci ? Arhai-Ceylui ? Ou quelqu'un d'autre n'ayant pas encore dévoilé son jeu ?
Quoiqu'il en soit, il était certain que l'arrivée du Dragon à Tor Anroc avait un lien avec l'Archonte, peut être la créature légendaire avait elle ressenti le danger que courait son maître ? Tout ceci était encore bien mystérieux, mais nul doute que Daruil saurait venir l'informer de la situation aux premières lueurs du jour.
Le jeune Aen Elle devrait se montrer plus prudent que jamais désormais... Nul ne pouvait être certain qu'il ne saurait tôt ou tard devenir une cible lui aussi le moment venu.

"Ces nouvelles sont bouleversantes... A nouveau ton omniscience m'est d'une grande aide." Il laissa glisser délicatement sa main le long de la joue de la jeune femme au teint pâle, tout en ajoutant avec un sourire charmeur."Tout comme ta présence à mes cotés durant la nuit, malgré les doutes, tu apaises mon esprit, ô ma belle et douce Melhira."

Se relevant et l'invitant à le suivre, les deux amants se dirigèrent alors dans le lit pour y faire vivre leur amour, ainsi que pour y prendre du repos après cette longue soirée.
Dès lors au petit matin, faudrait il s'enquérir de la situation de l'Archonte, alors qu'une nouvelle entrevu entre Ori et Aurel saurait être bénéfique pour y parler du plan envisagé par le Tilemar pour se débarrasser de Nahël et potentiellement officialiser une alliance. Dans le même temps, le moment saurait être adéquate pour rendre Godion aux Tilemar, le libérant alors de la servitude pour lui redonner son titre de prince. Ainsi le jeune Aen Elle saurait montrer patte blanche dans les négociations à venir.
Et alors, une fois les derniers préparatifs terminés, le moment de quitter Tor Anroc sonnerait, et ainsi Ori pourrait tourner sa convoitise vers d'autres terres : Tor Aethil où l'attendait Cyrielle Nagaril.

[[MJ] Le Gob']

Le lendemain vint bien assez tôt, car on toqua discrètement à la porte des appartements d’Ori dès les premières lueurs de l’aube. Comme le son se répétait, insistant, le prince dut bien se lever, entreprendre de se rendre présentable, et aller ouvrir la porte de ses appartements. C’était Inuil, l’intendant de la demeure de la famille Il’Ithar. Mains nouées, le vieil elfe affichait une mine soucieuse.

« Croyez bien, mon prince, que je suis navré de vous solliciter de si bon matin, mais le prince Daruil souhaite s’entretenir avec vous sans délai.
Il a insisté sur le caractère urgent de sa requête. Des montures vous attendent d’ores et déjà. »

Ne sachant trop que faire dans un délai si contraint, Ori ne pouvait guère que suivre ces directives, et parfaire ses préparatifs en vue d’un départ dont il ignorait tant la raison que la destination. Melhira fut promptement levée à son tour, s’étant éveillée lorsque Ori avait quitté leur couche. Il ne s’écoula pas vingt minutes avant qu’il ne se dirigent vers la cour d’honneur du domaine, où les attendaient en effet plusieurs destriers, ainsi qu’Inuil au côté d’un petit chariot d’argent à roulettes sur lequel était disposé un buffet pour le petit déjeuner. Nul doute, à en juger par la mince pincée du majordome, que le vieil homme était intérieurement outré que l’urgence de la situation cause un tel dommage à l’apparat habituel du protocole, l’obligeant à recourir à de tels aménagements. Godion ne tarda pas à les rejoindre lui aussi, avant que Daruil lui-même, en armure complète d’ithilmar, ne sorte du palais pour se diriger vers eux. Le prince était pâle, les traits tirés, comme s’il n’avait pas, ou peu, dormi de la nuit.

« Mes respects, seigneur Ori. Chevauchons, je vous expliquerai en chemin. »

Comme Ori s’en était peut-être douté, il prirent la direction du palais de l’Archonte, d’où provenait le singulier tapage de la veille. A cette heure matinale, la nuit cédant tout juste place au jour, les rues de la cité étaient désertes, à l’exception de quelques artisans s’affairant devant leur échoppe. Après un temps de silence seulement rompu par le battement régulier des sabots sur les pavés, Daruil entreprit d’expliciter la situation, jetant ponctuellement un regard de biais à Ori.

« L’Archonte Cyrion a été poignardé hier soir en son palais, par une main inconnue. Nos meilleurs agents fouillent la ville en quête d’un responsable, mais il a été décidé d’éviter de semer la panique dans la cité, autant que faire se peut. L’Archonte est grièvement blessé, et son état demeure précaire. A vrai dire, nous avons un problème de taille, mais il vaut mieux que vous voyiez par vous-même. »

Et Daruil se tut, se montrant évasif jusqu’à leur arrivée au palais de marbre de celui qu’on appelait aussi l’Arbitre de l’Ouest. Vu de l’extérieur, l’édifice ne semblait guère différent des jours précédents, à l’exception du nombre accru de gardes alentours. L’atmosphère était assez tendue, et Ori surprit plusieurs regards peu amènes lorgnant dans sa direction. Heureusement pour lui, il se trouvait en présence de nul autre que le commandeur des forces armées de Tor Anroc, aucun incident ne survint, même s’il semblait manifeste que certains cherchaient un bouc émissaire. Cette impression fut confirmée dans un chuchotement par Daruil, tandis qu’ils approchaient de la salle du trône.

« Certains vous accuseront peut-être de cet acte, mais nous savons tous que vous vous trouviez à la réception d’Aurel Tilemar hier soir. Il y a trop de témoins, et aucune preuve. »

Un attroupement de courtisans s’était formé devant la salle du trône, et des éclats de voix en émanaient. Maintenant relativement proche, Ori découvrit que l’entrée de la salle était bloquée par des membres de la garde de l’Archonte, qui s’évertuaient à empêcher quiconque de pénétrer dans le grand hall. Les protestations fusaient, émanant de plusieurs voix parmi les nobliaux, auxquelles répondaient d’autres timbres comme autant d’acteurs anonymes de la cohue se déroulant sous leurs yeux. Et en s’avançant encore un peu, Ori comprit pourquoi.

C’était un dragon. Il y avait un dragon dans la salle du trône. Juste là, à quelque dix mètres derrière les gardes, étendu au milieu d’une myriade de fragments de verre provenant certainement des baies vitrées qu’il avait dû fracasser pour pénétrer dans le bâtiment. La créature était immense, titanesque : son corps reptilien aux écailles de bronze obstruait presque les ouvertures précédemment occupées par les baies, cachant l’essentiel de la luminosité de l’aube se levant à l’extérieur. Elle gisait ainsi, comme lovée dans cet étage qu’elle remplissait presque de sa masse considérable.
Le crâne de la gargantuesque créature était surmonté de plusieurs cornes et autres protubérances osseuses. Des crocs de tailles variables saillaient de sa gueule. Ses lourdes paupières étaient closes ; elle semblait assoupie.
Et face au titan, agenouillée dans une posture de recueillement, minuscule et fragile en comparaison, se tenait Miraï de Caledor, comme en transe.

Plus loin, au fond de la salle, gisait la silhouette de l’Archonte sur son trône monumental. Un poignard couleur de jais était profondément fiché dans son flanc gauche, mais, contre toute attente, il respirait faiblement.

Test d’acuité visuelle pour Ori (assez facile) : 14, tu as les détails les plus importants.

[Malik Sir'Hu]

ORI AEN ELLE

Aux premières lueurs du jour, ce fut avec insistance qu'on vint frapper à la chambre du prince, celui ci obligé de se lever après une nuit bien trop courte, alors qu'il se libéra des bras de Melhira qui à nouveau avait apaisé son esprit jusque là exclusivement concentré sur les dernières affaires politiques dont il avait la charge.
Ce fut donc en présence de l'intendant de Daruil qu'il se retrouva, coutumier du protocole et aimant à offrir un accueil de qualité aux invités de son maître, ce fut non sans une certaine gène qu'il s'excusa pour ce réveil si matinal, alors qu'il était demandé au prince de Nagarythe de rejoindre le descendant II'Ithar au plus vite dans la grande cour du domaine où il séjournait.

Devant la hâte et l'urgence d'une situation sans aucun doute en lien avec les évènements s'étant déroulés durant la soirée des Tilemar, Ori se prépara donc, en compagnie de la mage Melhira, alors qu'il fit aussi ordonner à Godion de se vêtir d'attirail princier spécialement choisi par son maître, voulant en cette matinée respecter la promesse qu'il s'était tenu à engager concernant le prince déchu auprès de Aurel Tilemar.
Le soleil commençant tout juste à réchauffer la ville de Tor Anroc après une nuit entière sous la pluie battante, le jeune Aen Elle et sa cour retrouvèrent donc Daruil à l'endroit convié, les deux hommes et amis échangeant les salutations d'usages alors que le maître des lieux demanda à son homologue de chevaucher à ces cotés, lui promettant une explication quand à cette virée matinale.

Parcourant la ville de marbre où nul âme autre que des soldats ne croisèrent leur route, ce fut après de longues minutes de chevauché alors que la demeure II'Ithar disparu de leur champs de vision, que Daruil délia sa langue pour conter les évènements ayant chamboulé la ville entière la nuit dernière.
Ainsi, si le survol d'un dragon enragé au dessus de la ville était déjà un évènement en soit exceptionnel, c'était bel et bien au palais de l'Archonte que l'agitation avait battu son plein la nuit dernière... En effet, une tentative d'assassinat avait eu lieu dans le palais, dont la cible n'était autre que le grand Cyrion lui même ! Un lâche coup de poignard, qui avait fait mouche, alors que pareil nouvelle aussi troublante pouvait elle être, laissa tout simplement le prince Ori se perdre dans sa propre réflexion, se rappelant alors la vision de Melhira, tout en faisant ici un lien étrange entre cette tentative de meurtre et celle ayant soit disant frappé le maître de Tor Aethil : le légendaire Valarion...
Deux personnages aussi prestigieux et frappés par le mal en si peu de temps amenant les tensions dans l'Ouest à leur paroxysme... La coïncidence était trop grande pour que tout ceci ne soit pas finement orchestré par quelqu'un... mais qui ? Les candidats étaient ici nombreux.

Ce fut donc devant le majestueux palais de l'Archonte qu'ils posèrent ainsi pied à terre, nombre de soldats ayant bouclés la zone alors que la ville était passé au peigne fin dans l'espoir de retrouver celui qui avait osé s'en prendre au maître de Tor Anroc. Pour autant, ce fut avec une animosité non dissimulé que Ori et les siens furent accueilli ici, tous cherchant sans doute un coupable à pareil crime alors que l'incident était survenu pile au moment ou un prince de Nagarythe avait finalement été autorisé à fouler le pied de la cité fidèle au Roi Calédor.
Pour autant, Daruil chercha à se montrer rassurant, personne n'ignorant que le Nagarythien avait un alibi solide car ayant été vu à la soirée de Aurel Tilemar au moment même où l'incident était arrivé... Pour autant la nouvelle et épineuse situation dans laquelle Tor Anroc se trouvait ne faisait ici qu'affaiblir le poids que Ori Aen Elle cherchait à y avoir, tout comme elle affaiblissait grandement le camp des partisans de la paix...

En présence du commandeur des forces de l'Ouest de l'Archonte, ils purent ainsi passer les différents cordons de sécurité misent en place alors qu'ils croisèrent également nombre de nobles cherchant à accéder à la salle du trône, sans aucun doute pour s'assurer de l'état de santé de Cyrion... Les nouvelles allaient vite en politique.
Autorisé grâce à Daruil à fouler le sol de la salle du trône en compagnie de Melhira et Godion, quel surprise de taille les y attendit alors que l'immense et terrifiant Dragon dont ils avaient entendu les hurlements la nuit précédente, s'y trouvait également, couché à même le sol au milieu du verre brisé des vitraux qu'il avait traversé de force pour se poser, le reptile légendaire entourant de tout son corps le trône de l'Archonte où celui ci siégeait toujours, une lame figé dans la chair alors qu'on l'entendait respirer avec une difficulté loin d'être rassurante concernant son état de santé global.
Les yeux figés sur la créature légendaire, Ori pensa ici à voix haute :

"Je commence ici à comprendre votre problème de taille mon cher Daruil..."

Voyant ici pour la seconde fois de sa vie un Dragon d'aussi près, l'animal semblait ici endormi, semblant prendre un repos mérité alors qu'il semblait prêt à assurer une garde éternel pour protéger son maître, lâchement attaqué alors qu'il n'était pas à ces cotés à l'instant fatidique. Ayant entendu mille histoires à propos des Dragons, on disait d'eux qu'en plus d'être des créatures intelligentes et agressives, elles se trouvaient être également des créatures fidèles une fois qu'elles se liaient à un Asur digne de les chevaucher et de les dompter...
Au milieu de ce tableau aussi majestueux que terrifiant, se trouvait plongé en pleine méditation non loin de la créature légendaire, la princesse Miraï de Caledor, l'instant présent et sa concentration martial ne faisant qu'accentuer ici la beauté dont elle était d'ordinaire affublé, le jeune Ori n'osant l'interrompre alors qu'il imagina qu'elle cherchait à communier avec le Dragon, le sang coulant dans ces veines lui offrant un tel pouvoir, selon les légendes...
Aussi Ori se tourna vers son homologue, cherchant ici à comprendre les raisons de sa venu dans la salle du trône tout en exposant le problème rencontré par Daruil.

"Inutile d'être bien malin pour comprendre ce qu'il se passe ici... Je vois d'ici la lame ayant cherché à attenter à la vie de l'Archonte toujours figé dans sa chair... Vous êtes dans l'incapacité de lui venir en aide car le Dragon en bon protecteur vous en empêche..."

Il posa son regard en direction de Cyrion, tout en entendant que derrière les portes de la salle du trône, l'agitation se faisait toujours plus grande, les nobles cherchant sans doute à forcer le passage face aux soldats postés devant celles ci.

"Il est urgent de régler cette situation mais... J'ai bien peur mon ami de ne pas vous être ici d'une grande aide, si vous avez salué à de nombreuses reprises mes talents d'orateurs, je doute de leurs efficacités sur un Dragon. Ne dit on pas que ces animaux ne répondent que à ceux ayant une grande destinée ou bien ayant prouvé leur valeur ? J'ai bien peur de ne pas posséder ce don dont la princesse Miraï elle semble affublée."

D'un ton plus sérieux et plus soucieux, il s'approcha alors de Daruil pour lui faire une confidence sur son analyse plus personnel de la situation.

"De plus, sans la protection de l'Archonte, me voici être une cible de nombre de conspirateurs, en temps qu'ennemi du roi Phoenix, me voila devenir le coupable idéal pour expliquer la situation actuel. La noblesse gronde derrière ces portes prince Daruil, et ma simple présence dans la salle du trône en ces temps troublés est une insulte à leur égard.
Je sais que je suis innocent et que j'ai votre soutient mon ami mais... continuer à me protéger ne fera qu'affaiblir votre position et celle de vos partisans... J'ai bien peur que l’œuvre que nous voulions voir aboutir lors de notre rencontre à Tor Velanor ne soit désormais plus qu'une lointaine utopie... la guerre gronde..."

Ori reconnaissait il ici l'échec de son intervention à Tor Anroc ? Peut être, car même si il s'y était fait des alliés et des contacts, le déroulement des évènements semblaient le voir forcer à quitter Tor Anroc au plus vite avant que la situation dans l'Ouest ne devienne réellement incontrôlable.

"Mon retour à Nagarythe semble se profiler plus tôt que je ne l'aurais pensé... Ne serait ce que pour ma sécurité, et celle de ceux ayant choisi de me suivre... mais aussi la votre et celle de votre mère mon ami... J'ignore ici comment vous venir en aide..."

Attendant la réaction de Daruil, Ori avouait ici ne pas savoir comment régler la situation se déroulant actuellement dans la salle du trône.