[Ecrit libre] Bataille (hors concours)

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Friedrich Hadler
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[Ecrit libre] Bataille (hors concours)

Message par Friedrich Hadler »

Cette année je n'ai pas participé au concours de la bataille, mais vos textes et mon RP m'ont inspiré pour rédiger ceci. C'est une projection imaginaire d'une bataille qui devrait avoir lieu à la fin de mon aventure actuelle. Cela ne présage en rien de la suite des aventures réelles. Bonne lecture.
Parfois, l’enjeu d’une bataille est tout autre qu’il n’y paraît de prime abord. Jugez-en plutôt avec ce texte.
La fusée s’éleva haut dans les cieux, accompagnée par ses congénères, leurs trajectoires formant des ellipses gracieuses à peu près parallèles. Toutes laissaient derrière elles une fumée noirâtre derrière leur panache de flammes, qui se détachait clairement sur le bleu sombre du ciel. C’était si parfait qu’on aurait dit que ce vol était celui d’une formation d’aéronefs en escadrille. Puis, avec un sifflement caractéristique, les fusées atteignirent leur apogée, avant de vaciller doucement et d’amorcer leur descente vers le sol.

En bas, la situation était chaotique. Les défenseurs humains étaient farouches, déterminés, et leur tactique efficace. Néanmoins, la sauvagerie et le nombre des hommes-bêtes jouaient en leur faveur. Combien étaient-ils à être sortis des bois cette nuit là ? Un millier ? Plus ? En tout cas, leur supériorité numérique était écrasante. Galvanisés par la lune verte et l’odeur du sang, les monstres semblaient inarrêtables. Ni les pièges qui en avaient englouti plusieurs dizaines, ni les tirs légers incessants qui prélevaient un lourd tribut de vies, ni même la puissance dévastatrice de l’artillerie qui fauchait les monstruosités par trentaine à chaque tir et laissait des espaces béants dans les rangs adverses, rien ne semblaient pouvoir contenir le flot d’ennemis.

Alors que l’explosion d’une nouvelle salve de fusées tonnerre de feu soulevait l’arrière des rangs bestiaux dans une gerbe de flammes dont rien ne pouvait sortir vivant, au premier rang des humains, le capitaine Hadler maniait son épée enflammée comme un beau diable. La sorcière n’avait pas menti, l’arme découpait les ennemis les plus coriaces comme du beurre. Il tranchait, parait, et réattaquait sans relâche, sans arrêter de hurler des ordres et des encouragements à ses hommes.

Autour de lui, au centre, son dispositif tenait encore la route. La concentration de troupes d’élite et la puissance de feu des tours centrales, invulnérables pour l’instant, permettaient de tenir le choc. Vague après vague, la marée homme-bête se brisait sur l’écueil, comme il l’avait prévu. L’espoir lui semblait encore permis. Malgré le nombre et le fanatisme des monstres, ils pouvaient tenir ! En concentrant les tirs, ils étaient déjà venus à bout des principales menaces : harpies, monstruosités géantes, minotaures, etc. que les chaotiques avaient bêtement envoyés en premier. Ne restait plus « que » la masse.

C’est alors qu’un cri attira l’attention du capitaine. Un chevalier avait rejoint la mêlée centrale par l’arrière. Il mit pied à terre et approcha la ligne de front afin de transmettre son message au commandant des défenseurs, qui dût s’extirper du combat un moment afin d’entendre son interlocuteur. Les deux militaires hurlaient pour parvenir à s’écouter, à cinq mètres qu’ils étaient de la ligne des combats, mais l’information valait le dérangement. Malgré les réserves déployées pour les soutenir vingt minutes plus tôt, les flancs étaient tombés. La nouvelle était lourde de sens, et Friedrich le comprit immédiatement. S’ils ne se repliaient pas très vite, les défenseurs centraux risquaient l’encerclement. Pire : la route vers Col-de-Ferlangen était maintenant libre pour les hommes-bêtes.

« Vous devriez protéger davantage vos flancs. »

L’avertissement du Comte Electeur raisonna comme un gong dans sa tête, sonnant son échec. Jamais il ne pourrait rattraper les hommes-bêtes et les stopper en plaine avant la ville, surtout avec des forces très inférieures en nombre. Mais il n’avait pas le choix. Il devait sauver Col-de-Ferlangen, coûte que coûte. Pour les habitants, mais aussi pour le Comte Valmir von Raukov, pour Ferlangen, pour Erika. Tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir, comme disait sa mère Elena. Il restait une possibilité de l’emporter, mais il fallait agir vite.

Remerciant d’un signe de tête le chevalier, le capitaine, grâce au jargon militaire, transmit ses ordres en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Le gros des troupes centrales se replierait sur la ville pour éviter l’encerclement et la tenir. Ils n’arriveraient pas avant les hommes-bêtes, mais les ouvriers armés, la dernière ligne de défense, tiendraient bien le temps que les renforts militaires arrivent, et ce serait alors l’ennemi qui serait pris en tenaille.

Mais ce repli impliquait de stopper les nombreuses troupes encore situées devant eux. Pour ce faire, les piquiers formèrent une phalange sur le passage central pour couvrir la retraite des troupes de 1ère ligne qui le défendaient, tandis que les deux tours renforcées étaient évacuées précipitamment. Puis, d’un signe de tête grave au soldat préposé aux explosifs, le capitaine donna l’ordre. Et ce fut l’explosion. Sous les hommes-bêtes qui s’étaient avancées jusqu’au mur de piques, les charges de poudre détonnèrent. La déflagration fut terrible, soulevant la terre dans un déluge de flammes, tuant net tous ceux qui se trouvaient à moins de vingt pas de là, dont, malheureusement, quelques piquiers trop avancés. Les autres étaient sonnés. Un cratère fumant se tenait à l’endroit où l’instant précédent, il y avait un passage entre les deux tours.

Sans perdre un instant, Friedrich hurla :
–Qu’est-ce que vous attendez ? Repliez-vous sur la ville, c’est un ordre, exécution !

D’un signe de tête, il salua le caporal Henrich et pria Myrmidia de lui accorder son aide. Ce serait lui qui serait chargé de commander la retraite et de tenir Col-de-Ferlangen. Ne resteraient face au reste du centre de l’armée des hommes-bêtes qu’une poignée d’hommes : les meilleurs, à savoir les joueurs d’épée et Arianna. Le plan du capitaine était simplissime. Non seulement retenir le centre de l’armée bestiale, mais également l’enfoncer jusqu’à son cœur. Tuer le général. Par chance, le puissant seigneur des bêtes, au lieu de foncer jusqu’à la ville pour massacrer et piller des faibles, avait choisi de revenir au centre de son armée afin de se confronter aux dernières troupes impériales encore vaillantes. Typiquement chaotique. L’homme-bête était imposant et facilement identifiable, entourée d’une garde personnelle de monstres un peu plus gros que les autres.

Se tournant vers Arianna, dont le visage couvert de sang n’exprimait rien d’autre que du plaisir, le capitaine se réjouit de l’avoir à ses côtés et lui demanda avec une sourire carnassier :


–Dame Strauss, m’accorderiez-vous cette dernière danse ?

-Oh, mais avec joie !

La réponse ne le surprit guère. Levant son épée runique et bénie, le capitaine chargea, accompagnée de sa partenaire… Et ils dansèrent. Oh oui, ils dansèrent. Une danse mortelle où l’épée tranchait les chairs, où la lance perçait les os, où le bouclier encaissait, où les corps se contorsionnaient pour éviter les coups. Tantôt ils se séparaient, tantôt ils se réunissaient, dans un ballet sanglant. Bientôt suivis par les joueurs d’épée, ils jouaient crânement leur dernière carte. Finies les stratégies et les tactiques, place à la sauvagerie brute du combat.

Plus agile et plus habile, la première à atteindre le général fut la Strauss. La jeune femme se battait comme aucune autre. Presque envoûtante dans ses mouvements malgré ses blessures, elle était une lionne. Séparée de son partenaire par un rideau épais de gardes du corps, elle affronta seule le seigneur adverse dans un duel épique. Mais il arrive un moment où le corps ne suit plus l’esprit. Blessée comme elle l’était, elle n’était pas de taille.

Nul n’aurait pu dire ce que ressentit Friedrich lorsqu’il brisa le mur des bestigors d’une succession de coups rageurs de Devoir, parant au passage une hache avec son bouclier dans lequel elle resta fichée. Devant lui, une monstruosité mi-homme, mi-bouc, tenait par le cou le corps brisé et ensanglanté d’Arianna. Sa partenaire de danse pendait comme un pantin désarticulé, morte. Voyant un nouvel adversaire s’avancer, et reconnaissant en lui le chef des hommes, le monstre jeta le corps de fille à ses pieds et lui hurla son défi, confiant. Face à lui, le capitaine Hadler était couvert de sang. Son armure entaillée ou percée à de nombreuses reprises, son bouclier cabossé et fendu. Tous ses muscles lui faisaient mal, et il ne comptait même plus les endroits où il saignait. Seule son épée brillait d’un feu immaculé, le même feu vengeur qui se reflétait dans ses yeux. Accordant un dernier regard au corps d’Arianna, il l’enjamba et se retrouva face à son ennemi. D’une voix glaciale, déterminée, étonnamment calme, il lui annonça comme un fait :


–Tu vas payer pour ce que tu as fait, monstre.

En l’espace de trois ou quatre coups échangés, il fut clair que la sainte colère ne suffirait pas. L’humain se retrouva au sol face contre terre, tombé sur son bras gauche douloureux, peut-être brisé. Son épée était à quelques centimètres de ses doigts. Il l’avait lâchée sous le choc en tombant. Péniblement, il la ramassa et se redressa sur ses genoux. Dominé de toute sa hauteur par le seigneur des bêtes, ce dernier le nargua, en lui désignant du doigt la ville qui commençait à brûler et les hommes-bêtes du centre qui fonçaient sur les derniers défenseurs maintenant que plus rien ne les retenaient. Il avait perdu.

Mais Friedrich ne voulait pas perdre. Il ne devait pas perdre. Il ne perdrait pas. Coûte que coûte. S’il n’avait pas la force de battre son ennemi seul, alors il appellerait à plus fort que lui.


–Myr... Myrmidia.

Parvint-il à prononcer entre deux toux sanglantes. Il était prêt à se donner entièrement à sa déesse, pourvu qu’elle lui accorde la victoire. Et elle répondit. Une force nouvelle s’insuffla en lui. Se redressant, il expédia son adversaire d’un seul revers, d’un mouvement si rapide qu’il était flou. La tête du monstre tomba. Il avait gagné.

Du moins le crut-il quelques secondes. Mais à son grand désarroi, il constata toute l’étendue de son échec. Les hommes-bêtes foncèrent sur lui pour venger leur chef, tandis qu’au loin, la ville continuait à brûler. Avec ou sans chef, ils continuaient !

Col-de-Ferlangen était tombée. Tant qu’il restait de la vie, il restait de l’espoir, se disait toujours Friedrich, comme sa mère. Mais quelle vie restait-il ? Il avait perdu tous ses hommes. Les civils brûlaient, étaient massacrés ou mangés. Arianna était morte. Poigno le serait bientôt. Même la sorcière du village était morte. Au-delà de son village, la ville de Ferlangen tomberait quoi qu’il arrive, à cause de son échec. Le Comte Electeur, le duc Loft s’il vivait encore, et surtout sa fille Erika. Ils mourraient tous. Par sa faute. Il n’y avait plus de vie. Il n’y avait plus d’espoir.

Jamais une telle rage ne l’avait remplie. Une haine pure des hommes-bêtes et surtout de lui-même. La rage était telle qu’elle le submergea. Alimentée par sa peine immense, le feu qui était en lui consuma tout. Il allait leur faire payer.

Les fous qui se dressaient sur sa route furent massacrés avec une violence encore inégalée. Qui parmi eux aurait pu affronter un homme qui avait la faveur d’un dieu ? Il était trop tard pour gagner, c’était de la pure vengeance, du pur massacre. Mais cette nuit là, personne ne put l’atteindre.

Hadler se jura que les hommes-bêtes mourraient tous jusqu’au dernier, de sa main, et qu’il tuerait tous ceux qui se mettraient sur sa route. D’abord, les quelques centaines d’avortons qui avaient la bêtise de se tenir sur son chemin. Ensuite, Bogoslav Tamas. Il savait où le trouver.

Il irait au phare du sang, avec les crânes de ses ennemis vaincus, et là, il tuerait le champion ennemi. Il avait perdu parce qu’il n’était pas assez fort, c’était tout. Mais maintenant qu’il s’était donné corps et âme à sa déesse de la guerre, qu’il la voyait devant lui, belle et cruelle, il n’avait plus qu’un but : lui donner ce qu’elle voulait, tout ce qu’elle voulait.


–Du sang, pour la déesse du sang, des crânes pour son trône de crânes !


Et tandis que son humanité disparaissait à jamais, consumée, l’avertissement de la sorcière raisonna une dernière fois, vainement, dans son esprit :

« Les âmes, comme les vies, ne sont pas égales en elles. Prenez ce dieu des guerriers et de la violence... Il murmure à l'oreille des soldats sur les champs de bataille qu'il est le seul à pouvoir étancher leur soif de sang… Mais il ne parle pas à tous de la même façon. Les dieux noirs vous cherchent et parmi les cents guerriers présents ici vous êtes le seul dans lequel ils voient un futur champion… »
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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