Suite de : La ville de la honte
Après avoir quitté le Trou sans aucun regrets, Grimbergald suivit son nouveau 'copain' alors qu'il portait les deux corps inanimés sur son épaule : Drugni son ami nain, et puis le Nabot, dont notre héros ne connaissait pas le nom. Tous les quatre se dirigeaient là où le mercenaire voulait les conduire : les maisons des Petites Barbues ou, pour être plus poli, Dwergsbezit : le fort des nains.
Ils n'eurent pas à marcher très longtemps dans les rues sales et boueuses du Suiddock avant d'arriver devant les murailles de pierres qui caractérisaient le Dwergsbezit. Derrière celles-ci se trouvaient le refuge des nains de Marienburg. Selon le dernier recensement, il y en avait près de 4500 qui habiteraient ici, principalement des membres des la Guilde des Ingénieurs Nain. C'est la raison pourquoi derrière ces grande murailles, Grimbergald pouvait apercevoir de longues colonnes de fumées s'échappant haut dans les airs, alors que les principales forges de la ville se trouvaient ici, sous le giron des Nain.
Par contre, ce quartier n'était pas seulement réputé pour ses ingénieurs qui travaillaient nuit et jour à entretenir la digue Vloedmuur et ses gigantesques pompes qui refoulaient les eaux vers les marais, ou encore des énormes canons qui protégeaient l'entrée du port des intrus. Dwergsbezit était reconnu comme étant le lieu d'habitation d'Arkat Fooger, nain puissant et membre le plus agé du Directorat de la Cité. Autrement dit, sa maison faisait partie des dix familles les plus riches et les plus influentes de Marienburg, celles qui prenaient les décisions les plus importantes concernant.
D'ailleurs, le blason de sa maison était accroché aux points d'entrées du quartier, une rose blanche sur fond bleu et rouge.
Mais voilà, l'affaire qui nous intéresse aujourd'hui n'a rien à voir avec le Directorat ( enfin, pas pour le moment... ), mais plutôt pour aller déposer le pauvre Drugni gravement blessé. Le gros mercenaire poilu, dont Grimbergald ne connaissait pas le nom non plus, commençait à avoir de la difficulté à trainer deux poids morts sur ses épaules, surtout un nain qui faisait plus d'une centaine de kilos ! Par chance, ils venaient d'arriver à l'entrée du quartier nain. Ils demandèrent le chemin du temple de Valaya le plus proche, mais avant même qu'ils s'y rendent, une petite délégation de naines vint à leur rencontre en panique. Le gros mercenaire expliqua que Drugni avait été blessé lors d'une bagarre et qu'il avait reçu des coups d'épée en pleine tête. Les naines posèrent peu de questions entourant l'évènement, remerciant chaleureusement les deux mercenaires de leur bonté, puis quittèrent avec Drugni pour se diriger vers leur temple.
Il ne restait qu'à se diriger vers la maison du marchand...
Après avoir traversé les trois ponts qui faisaient le chemin entre le sud et le nord de la ville, ainsi que le Paleisbuurt, nos compatriotes arrivèrent à Guilderveld le quartier marchand le plus important, là ou résidaient les riches familles marchandes de la ville. Partout dans les rues, ce n'était qu'une suite de luxueux manoirs, entourés de clôtures. Les maisons, comme toutes celles de Marienburg n'étais pas très larges, mais surtout très hautes : plus de trois ou quatre étages.. et encore ! Construite autour de marais, la ville avait un énorme problème d'espace. Ce qui n'était pas un défi pour les architectes les plus ingénieux qui ont rivalisé d'imagination afin d'offrir aux plus riches de somptueuses demeures hautes pour compenser le manque de place.
Le gros mercenaire entraîna Grimbergald dans une ruelle entre deux maison, puis dans une autre ruelle encore. Ils marchèrent quelques minutes avant que le poilu ne donne une série de coups sur une porte. Un code, sans aucun doute. Quelqu'un ouvrit la porte et ils se retrouvèrent dans un petit couloir sombre avant d'entrer dans une petite pièce ou il y avait un bureau et quelques chaises. Une meurtrière laissait filtrer quelques rayons de soleil, juste assez pour donner une faible luminosité à l'endroit. Le gros 'déposa' brusquement le nabot sur le sol et murmura quelques mots à l'homme qui était venu ouvrir la porte. Un autre arriva et exigea l'arme de Grimbergald, qui n'eut guère le choix de lui laisser, sous le regard insistant du mercenaire qui l'avait ammené jusqu'ici.
Ils n'eurent pas à attendre très longtemps avant d'entendre une voix nasillarde s'écrier :[/i]
« Par Hændryk, me déranger dans ma seule journée de congé ! J'espère que vous avez une bonne rai... »
Le marchand Dietrich, sans aucun doute, n'eut pas à terminer sa phrase lorsqu'il s'arrêta à l'entrée de la petite pièce pour voir un bien étrange spectacle. Le gros mercenaire, Grimbergald et le nabot qui venait de se réveiller qui était recroquevillé sur le sol, tentant de paraître mort, même s'il laissait échapper quelques couinements de temps en temps.
« Toi petit minable ! » Cria-t-il à l'intention de Grimbergald « Tu as trente secondes pour m'expliquer la raison de tout ceci, sinon tu croupira dans les cachots de Rijker pour le reste de tes jours ! »
Il avait l'air passablement énervé, et avec raison. Il avait appris qu'un nain avait l'intention de venir le tabasser, et voilà qu'il le retrouvait chez lui, dans sa propre demeure. Quelques explications s'imposaient, car passer le reste de sa vie sur l'île de Rijker, la grande forteresse-prison, ne faisait surement pas partie des plans d'avenir de Grimbergald..