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Wulfbarth resta impassible face aux déclarations d’Ishar.
Jet caché
Il n’avait pas vraiment l’air convaincu de ce que son maître lui affirmait. Mais il n’y ajouta rien, car il n’y avait rien à dire.
Il s’avança et observa les environs. Il pouvait sentir, en ouvrant son troisième œil, son sixième sens lui permettant de percevoir la magie, que quelque chose n’allait pas. Quand il tenta de dissiper le maléfice dont il ignorait les circonstances, il sentit son corps être assaillit par d’étranges forces. Une sorte de porte fermée, refusant de s’ouvrir, refusant de laisser faire.
Au prix d’un effort dont il a rarement dû faire preuve jusqu’ici, Ishar parvient à défaire les fils magiques qui reignaient en ce lieu. Il n’avait jamais rien vu de tel, jamais rien vu d’aussi inconnu, puissant …et étrangement familier. Impossible de décrire exactement ce dont il s’agissait. Il sentait que son être en lui même était aggressé par une force invisible. Pendant un moment il ne put plus entendre la voix de sa bien-aimée, rôdant toujours quelque part dans un coin de sa tête.
Il avait l’impression que quelque chose sortait de sa bouche il venait…d’expirer ?
Impossible.
IMPENSABLE.

Très vite, il semblait avoir attrapé quelque chose aussi invisible que tangible. Il remonta ce fil qui l’amena au centre du cercle de cadavres. Là il le sentit.
Une boule au centre, un œil ?
Difficile pour son esprit supérieur de le décrire avec plus d’exactitude.
Il y parvint enfin. Les défence Aethéryque venait enfin de tomber. Il pouvait à nouveau entendre et se mouvoir normalement.

Il n’avait jamais rien vu de tel, mais il l’avait déjà lu dans un grimoire. L’œil de « Zarech ». Un puissant sort interdit, perdu et oublié dans les âges. Tout ce que l’on sait de ce sort est qu’il requiert de grand sacrifice. Les quelques bribes d’informations que les quelques érudits qui ne furent pas calcinés purent rassembler disaient que ce sortilège d’origine inconnu puisait fortement dans la Dhar. Il était capable d’altérer la magie dans les environs, mais cet « œil » étant la forme physique, il « bondirait » ailleurs s’il venait à être perturbé. Notre liche ne venait que de gagner du sursis, mais il manquait des informations sur ce sort.
Toutefois, un étrange résidû poisseux de couleur noire restait au sol où cet orbe invisible se tenait. Ce résidu avait étrangement pris la forme d’un crâne.
Puis avant de s’évaporer, Ishar pu entendre une sorte de voix…
« partez d’ici »
Puis plus rien,

Il constata rapidement que ses efforts n’étaient pas vains. Aussitôt le sort dissipé, les soldats se sentirent bien mieux.
La voix semblait libre ?
On installa le campement, on fortifia.
Que faire ?

La dissipation se déroula assez étrangement. Le maléfice qui était en jeu n'avait rien en comparaison avec ce qu'il avait déjà dû gérer et pourtant, il avait quand même déjà refermer un portail menant vers le chaos de Slannesh ! Il finit par comprendre la source du pouvoir adverse et puisant dans son énergie, il brisa un après l'autre les liens qui liaient le rituel au monde physique. L'instant d'après, il pouvait à nouveau bouger normalement. Pourtant, il ne se sentait pas plus rassurer que cela malgré sa victoire. Trop de chose étonnante s'était passée durant l'opération. Il était presque certain d'avoir expirer, non pas comme il le faisait encore pour parler en se servant bêtement de l'air contenu dans ses poumons séchés par le rituel de transformation en liche, non, c'était... différent, indescriptible...

Il s'approcha de la marque sombre qui restait encore au centre du cercle rituel. Il avait pu analyser l'origine du maléfice, réussissant à se rappeler un nom « l’œil de Zarech », un rituel du chaos comme on en faisait les pires. Une abomination qu'il était très compliqué de subjuguer et encore moins de renvoyer dans l'autre-monde. Le crâne qui était resté là prononça trois mots avant disparaître dans un nuage de fumée. Une mise en garde ?  « Partir ? Après d'avoir botter les fesses ? Tu peux toujours courir » Pensa Ishar un léger sourire aux lèvres. Pourtant, il n'était pas rassurer, quelque chose de mauvais était en cours ici et il n'aimait pas ça, non, il n'aimait vraiment pas ça.

Sans tarder, il se dirigea vers ses troupes après être remonté à cheval. Une fois Wulfbarth trouvé, il lui dit de la voix forte d'un seigneur :

-J'ai purgé le mal qui gangrenait ce village. Il s'agissait d'un maléfice venant du rituel qui y a eu lieu. Mais face à la toute puissance de La Grande Déesse, il n'était rien. Comme prévu, demain, vous vous dirigerez vers l'entrée extérieur du canyon pour y construire une tour de guet fortifiée pour en surveiller l'accès, je vous fais confiance pour choisir un bon endroit et vous assurez que nul ne puisse passer sans être vu de là où vous érigerez l'édifice. Prenez autant de matériaux que vous pourrez du village. Quant à moi, je dois retourner à la cité pour étudier plus en profondeur ce qui c'est passer ici. Je n'aime pas savoir qu'un culte chaotique œuvre dans l'ombre sur mes terres.

Après avoir donné ses instructions et avoir répondu aux questions éventuels du sergent désormais nommé chef de la troupe, le seigneur-sorcier se dirigea à grand galop vers la cité de Sombre-Bois où il comptait bien se lancer dans l'étude attentive du rituel de l’œil de Zarech. Retrouver le livre qui en faisait mention serait déjà une bonne chose, après quoi, il devra voir comment repérer l'endroit où l'orbe serait « retombée » et analyser les risques et comment s'en prémunir.

Il n'avait pas trop peur pour ses troupes partis à l'extérieur, il s'agissait de soldats bien entraînés et en nombre plus que suffisant que pour gérer la plupart des ennuis. Toutefois, il n'aimait pas cette histoire, car si le chaos était à l’œuvre, alors cela signifiait qu'il y aurait peut-être des démons... Or les démons étaient magiques et la magie était un soucis bien trop sérieux pour de simples hommes de la troupe. Il ne pouvait ainsi pas laisser une secte des dieux sombres s'installer... Pas tandis qu'il était lui-même entrain d'installer sa propre religion dans la cité !

Beaucoup d'idée lui venait en tête, trop de chose l'ennuyait, trop de réponses lui manquaient. Il ne savait pas contre qui il avait à combattre... Les informations valaient plus que de l'or dans ce genre de situation. Il lui fallait donc des réponses et rapidement... Oui, trouver le livre, puis il allait devoir battre la campagne. Le plateau était certes d'une certaine façon assez vaste, mais il était en même temps très réduit. Il ne lui faudrait pas longtemps pour quadriller tout le secteur et dénicher tout ce qui s'y cachait ! Une traque en bonne et due forme de tout ce qui lui serait hostile, voilà la solution !  « Bien bien... Je sais au moins où je vais !  Rhaaa, comme je déteste le chaos ! Les dieux serviteurs de La Grande Dévoreuse sont une vraies plaies ! Mais c'est logique, ils m'attaquent parce que je me renforce et qu'ils ont peur de ce que pourrait donner le culte de La Grande Déesse si j'arrivais à l'encrer dans les cœurs de toute une cité ! Mais j'y arriverais ! J'y arriverais bande de chien ! » Il se mit alors à rire d'un rire proche de la folie... ou était-ce de la folie ? Mais pouvait-on être autre chose qu'un fou que de croire que l'on pourrait sauver l'humanité de son inéducable destin ?

Instructions données avec corbeaux croassant au loin, les miliciens se mirent au travail. Il parvint à voir quelque chose parmi les soldats et miliciens. Des gorges semblaient s’être déglutie en entendant le seigneur mentionné « purgé », « maléfice » et « grande Déesse ». Apparemment, certains n’en revenaient pas du macabre et irréaliste sortilège qu’Ishar usa pour questionner les morts. Ils avaient l’air de rejeter quelque chose, de ne pas accepter ce qui s’était produit.
Il pouvait entendre d’une oreille des conversations sur le bien fondée de la « Déesse de la Mort ». Visiblement, beaucoup avaient encore du mal à s’y faire à cette croyance nouvelle allant à l’encontre complet de tout ce sur quoi les sociétés des hommes se basaient.

Avant de disposer, Wulfbarth questionna son mortel seigneur :

« Messire, il n’y a que très peu de matériaux qui puissent réellement être réutilisé, nous devrions consacrer ce qu’il y a de récupérable à la tour de guet. Toutefois, il faudra plus d’ouvrier pour la tour, un bâtiment de cette sorte ne peut vraiment être complété en quelques jours. Je ferai dépêcher des messagers afin de relayer l’état et l’avancement, avec ce qui est arriver aux derniers messagers et patrouilleurs je crains que la région soit moins sûre que nous ne l’ayons estimé. Je vais quand même demander aux locaux que nous croiserions s’ils en savent un peu plus sur ce fameux chevalier, peut-être que les vieilles histoires perdues du folklore pourront nous aider à apprendre un peu plus ?»

Il prit la seconde réponse d’Ishar et se hâta aussitôt vers d’autres officiers.

Son maître, lui, avait à faire, beaucoup même.
La seconde moitié de l’après-midi fut nécessaire pour rentrer à la naissante cité de Sombre-Bois.
Les sombres remparts ne parvenaient pas à cacher l’activité et les travaux, les ruines qui devaient devenir des bâtiments à la hauteur des ambitions de leur maître. Des morts s’occupaient machinalement des basses besognes, sous les regards à la fois demi-angoissé des badauds. Visiblement, peu d’entre-deux s’étaient fait à l’idée qu’ils devaient côtoyer les morts au quotidien. On tentait de câcher aux enfants la vue de leurs éventuels proches désormais relevés et condamnés aux travaux forcés afin de les préserver de la malédiction du labeur. Les uns ne revenaient pas que leur dépouilles puissent être utilisé de la sorte tels des pantins ou des marionnettes animés par la seule volonté pratique de ne pas avoir à se reposer ou de subvenir à des besoins essentiels : le rêve de tout architecte dément voulant des ouvriers esclaves.
Les garnements tentaient d’interagir avec les morts-ouvriers, de leur tenir la main, de leur parler, de jouer, le tout sous le regard complètement désemparé de leurs parents.
Enfin, peut-être s’y feront ils un jour ?

De retour dans le laboratoire et la bibliothèque, il s’agissait désormais d’éplucher tous les livres possibles… L’œil de Zarech …
Tel quel il n’était aucunement mentionné nulle part, malgré la collection exhaustive d’Ishar.
Sauf à un endroit.
Ou du moins, le nom de Zarech était mentionné. « Collections et souvenirs de Nehekhara » par Armoron l’explorateur. Zarech ne semblait être qu’un faible pharaon à l’époque où le désert des sables abritait l’une des plus grandes civilisations ayant jamais foulé le sol du Vieux-Monde.
Zarech avait quitté Nehekhara avant la chute de celle-ci. Il était parti pour le nord mais a péri en cours de route en raison de la maladie. Il avait toutefois expérimenté quelques sorts et vents de magie, car n’était plus concerné par les restrictions telluriques imposées par la localisation de Nehekhara.
L’œil en soi n’était mentionné nulle part, le peu de sort que Zarech aurait pu créer n’aurait aucune trace nul part.
Mais quelque part, une métaphore référant à Morrsleb, semblait correspondre à ce que notre seigneur liche avait pu apercevoir sur le terrain.
L’autre chose qui fut mentionné dans cette métaphore, était le fait que « l’œil » apportait d’étranges changements dans les vents de magie sur une très vaste étendue, mais elle était indéterminable.

Que faire ensuite ?