[Yrellion] Tribulations

Cette ville, la plus grande du monde connu, est la capitale d'Ulthuan, et s'y se trouve le trône du Roi Phénix. Bâtie sur les bords d'un immense lagon, les nombreuses îles de celui-ci abritent les docks, les entrepôts, les palais, temples, etc.

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
[MJ] Le Gob'
PJ
Messages : 202
Profil : ERROR : Données altérées par les vapeurs bonnet-de-fou.
Autres comptes : Vladek [Chroniques]
Localisation : Grenoble/Lyon

[Yrellion] Tribulations

Message par [MJ] Le Gob' »

Ce n'est pas l'elfe qui prend la mer...
Acte I : Tribulations

Image
ImageLothern.

Cité portuaire d’Eataine, centre du monde elfique.

Le bruit courait que le port de la ville comptait parmi les plus vastes que le monde ait jamais connu, toute époque confondue. En cette ère et heure, le voyageur distrait pouvait encore en saisir la splendeur, embrassant d’un simple regard la magnificence de ce paysage, au gré de ses vagabondages. Forte de son commerce florissant, la ville de Lothern s’était développée et étendue, au point que d’aucuns auraient pu dire dorénavant que la cité bordait la baie, plutôt que l’inverse. Sise à l’embouchure de la Mer Intérieure, point d’ouverture de l’anneau d’Ulthuan sur l’extérieur, ses trois monumentales portes gardaient le détroit contre toute incursion. Il était dit que nul ennemi des Asur n’avait jamais pris la troisième porte lors d’un assaut maritime.

Semblables légendes étaient certainement évocatrices pour nombre de jeunes gens, et suscitaient régulièrement des vocations durables au sein de la Garde Maritime. Vision persistante d’une certaine grandeur du peuple elfe à travers les âges, Lothern s’imposait comme l’un de ces symboles dont la simple contemplation pouvait encore faire s’emballer le cœur d’un Asur, dès lors prêt à servir sa nation jusqu’au bout du monde s’il le fallait.

Yrellion était-il de ces elfes déterminés à faire don de leur vie pour servir leur contrée ? Ou plutôt de ceux qui, lassés d’une existence d’apparence vaine et décadente, tentaient de s’offrir un nouveau départ sur les eaux extérieures d’Ulthuan ? Il était certain qu’il ne faisait pas partie de la dernière catégorie, celle des conscrits d’office, pour lesquels le service militaire constituait une contrainte réelle et non consentie. Lors de son passage à la caserne portuaire, centralité de la Garde Maritime dans cette partie de la cité, on l’avait assigné à un navire spécifique, qui devait appareiller dans la matinée. Encore s’agissait-il de trouver ledit bâtiment, dont notre héros ne connaissait que vaguement la localisation. Effleurant du regard le morceau de parchemin qu’il tenait entre ses doigts gourds, et qui devait lui servir de document d’affectation, le jeune elfe put se remémorer ce qu’on lui avait dit de ce navire.

ImageLe Fierté d’Aislin était un navire de modeste gabarit, remplissant indifféremment des fonctions de patrouilleur ou d’escorteur de bâtiment plus imposant. Baptisé en l’honneur du Premier Maître des Mers, actuellement à la tête de la Garde Maritime de Lothern ainsi que des forces navales d’Ulthuan en temps de guerre, le navire avait fière allure pour un bâtiment de cette taille, et constituait un véritable condensé de savoir-faire elfique. Son gréement classique à deux mâts, l’un central -le grand mât, arborant ostensiblement le symbole d’un phénix stylisé- et un plus petit mât d’artimon, situé légèrement en deçà du premier, pouvant supporter une autre voile de moindres dimensions.

Le navire était en cours de chargement ; l’ingénierie elfique permettait en effet de tirer le meilleur parti du faible gabarit de ces navires, optimisant leurs capacités de fret. A son bord, plusieurs elfes étaient visibles, affairés, certains portant la livrée blanc et bleu de la Garde Maritime, d’autres non. Sur le quai, un elfe portant une cape à l’ostensible blancheur finissait d’accueillir un autre nouveau-venu. Ayant examiné un parchemin similaire à celui qui avait été remis à Yrellion, l’officier fit un geste en direction du navire, autorisant l’engagé à monter à bord. Comme son regard se tournait ensuite naturellement vers Yrellion, notre héros put détailler davantage l’elfe qui lui faisait face.

Celui-ci portait de façon relativement ostentatoire deux pièces d’armure rutilante, sous la forme d’une épaulière ornementée du côté droit, et d’un heaume ailé ouvragé. Chacune de ces deux pièces semblait trop décorée pour constituer un équipement standard, il était donc probable que ces pièces d’armure d’ithilmar constituent un héritage familial, de même que l’épée que l’elfe arborait à la taille. Par ailleurs vêtu d’une tunique d’un bleu plus riche que l’azur habituel des soldats de la Garde Maritime, l’individu semblait outrancièrement désireux d’affirmer son statut de fils de la petite noblesse. Lorsqu’il parla, s’adressant à Yrellion, son ton était soigneusement condescendant, ce qui n’empêcha pas notre héros de relever l’aspect juvénile des traits de son interlocuteur. En dépit des apparences que l’officier souhaitait donner, Yrellion eut l’intuitive conviction que son vis-à-vis n’avait probablement même pas son âge, et en éprouvait une sorte de complexe.

Image
« Salutations, soldat.

Je suis Felynn, capitaine du Fierté d’Aislin.

Avez-vous une lettre d’affectation ? »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

Image

En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

Image
Un gobelin douteux a écrit :

Avatar du membre
Yrellion

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par Yrellion »

Ce n’était pas la première fois que je me rendais à Lothern, capitale du monde elfique. J’avais été habitué aux cours donnés dans cette ville, à l’époque où ma famille existait encore, et qu’un avenir calme et paisible était possible. J’avais suivi des études là-bas, intéressé par l’Histoire du Monde en particulier, mais une lassitude avait naquit en moi, et la tournure inquiétante que prenait mon cercle d’amis, m’avait contraint à y renoncer. Tant pis. Les armes allaient bientôt me donner satisfaction de ma prochaine vie dans la Garde Maritime.

Car c’était bien l’attrait marin qui m’attirait ici : Lothern était le plus grand port du monde, et la Garde Maritime était réputé pour son excellence dans les nombreux combats navals qu’elle avait menée. Cette ville était en fait une cité-Etat qui comprenait un territoire aussi grand que la plupart des autres Royaumes elfiques présent sur Ulthuan, mais surtout, pour un natif de la région comme moi, un honneur et un privilège de provenir de cette terre, puisque c’était le lieu de naissance de Finubar, dit le Voyageur, onzième Roi Phénix d’Ulthuan. Les merveilles qu’on y trouvait été incalculables. Bâtie dans un détroit autour d’un immense lagon, la ville était très riche, et les vignes qui poussaient en dehors de ses murs, dans les terres d’Eataine, donnaient un vin excellent, et reflétait sa prospérité. Nombres de comtes ou de ducs humains pourraient rêver d’une telle activité. Cette richesse ce ressentait également par le faste entrepris dans chaque construction de la cité. Des portes massives, me semblant imprenable, verrouillaient l’unique accès à l’intérieur d’Ulthuan, d’immenses statues honoraient les dieux comme il se devait, de part et d’autre du chenal, et dont des flammes blanches dansaient tout autour de ces statues, la nuit, pour éclairer le passage de ce détroit. Des villas, des manoirs, des bâtiments administratifs, tous construits dans une pierre blanche, donnaient un côté idyllique à cette cité, et lorsque le soleil frappait la région de ses rayons bienveillants, il faisait bon d’y vivre.

Mais c’était surtout une ville très cosmopolite, au point que certains disaient qu’il y avait beaucoup plus de marchands étrangers que de Hauts Elfes résidant dans la cité. Toutefois, je n’avais jamais ouï dire que des débordements avaient eu lieu, et de façon générale, je ne me préoccupais pas des Humains : c’était le seul endroit où ils étaient autorisés à séjourner en Ulthuan, et c’était très bien comme ça. De plus, la Garde Maritime était partout présente : des balistes Serres d’Aigle étaient disposées dans les coins stratégiques de la cité, des régiments de la Garde patrouillaient sans cesse, menés par leurs Maître des Mers, tous dans des armures rutilantes, et des bannières levées bien haut, des allers et retours constants de vaisseaux de guerre auraient dissuadé le plus fou d’envahir cette cité sise dans un détroit.

J’appréciais beaucoup Lothern, parce que sa position géographique, seulement, nous faisait voir notre avenir, là-bas, sur les mers. C’était aussi un vestige impressionnant de notre passé glorieux, inoubliable. Et je demeurais convaincu qu’avec un effort et une vigueur digne de notre race, nous pourrions faire de cette ville, et de notre île, le centre incontournable de cet univers. N’étant pas de naissance noble, je ne pouvais pas rêver d’une vie épique, sur des champs de bataille lointains, mais j’avais quand même le droit d’espérer un poste de haut gradé dans la marine elfique. Pour moi, servir sur les mers, c’était comme servir sur un rempart d’une forteresse : l’océan était notre muraille à tous, et nous ne l’abandonnerons à aucun prix.

Alors, me tenant droit sur les quais, les mains derrière le dos, je songeais là à cet avenir meilleur. Je relisais d’un regard le parchemin qui confirmait mon affectation dans cette Garde Maritime, songeant une dernière fois à ce que je venais de vivre, oubliant Cirion et tous les autres, comme si je m’incarnais dans un nouveau corps prêt à défendre cette terre contre tout ennemis.

D’ailleurs, comme si les dieux m’avaient entendu, j’avais été affecté à un navire, nommé la Fierté d’Aislin, lors de la confirmation de mon rang d’engagé marinier dans la Garde Maritime après m’être rendu en leur baraquement. Ce vaisseau semblait être d’une catégorie intermédiaire entre les petits navires de reconnaissance ou de transport, et les vaisseaux lourds… Peut-être un navire de classe Epervier ?
Je finis par me rendre au point de chargement. Il était là, fier pour son gabarit, magnifique par la qualité de l’ouvrage, et dont des marins s’exécutaient à le charger prestement. Sur les quais, ce qui semblait en être le capitaine tenait un registre face à un autre Elfe, sans doute un nouveau comme moi. Je me rendis donc d’un pas déterminé dans la file, attendant mon tour. Lorsque ce fut à moi, je pus voir de plus près mon supérieur. Il se nommait Felyn, et semblait bien jeune pour son poste. Sans doute, un fils de petite noblesse d’Eataine, rien de bien étonnant, après tout, ce royaume-là n’était pas très connu pour sa grande noblesse de jadis à l’instar de Caledor par exemple. Ses pièces d’armure m’interloquèrent pour leur qualité et leur finesse, très certainement de l’ithilmar, ce métal dur et léger que seul notre peuple pouvait s’enorgueillir de posséder. Pour un simple capitaine, je trouvais cela un peu surfait, mais mon opinion ne comptait pas, et j’obéissais, donnant le meilleur de moi-même. Comme demandé, je sortis mon parchemin et le lui tendis, en baissant, puis relevant la tête comme c’était l’usage devant quelqu’un de rang supérieur ; j’espérais qu’il allait apprécier.

Le plus étrange, c’était que derrière son casque ailé se cachait un jeune Elfe complexé par son âge (il ne semblait pas avoir 80 ans), et parallèlement, la tâche qu’on lui confiait ne semblait pas correspondre. Avait-il voulu ce poste ? Sa famille avait-elle en charge ce navire ? Et allions-nous d’ailleurs ? Etait-ce son premier voyage ? Autant de questions que je ne pouvais pas poser au risque de me faire incendier par mon jeune supérieur, pas tout de suite du moins.

Mais il faisait si beau en cette paisible journée ! Les oiseaux chantaient, et dansaient de partout, la mer était calme, et une sorte de « bonne ambiance » régnait sur les quais. Une brise légère, juste suffisante, vous apportez l’air marin auquel je devais désormais m’habituer. Puis pendant que mon interlocuteur lisait le parchemin, je regardais autour de moi les bras derrière le dos, et je pensais soudain : « Asuryan a-t-il spécialement créé cette splendide journée pour mon premier voyage ? »
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 22 déc. 2016, 17:06, modifié 1 fois.
Raison : +6 xp (total 6). Wikifié.

Avatar du membre
[MJ] Le Gob'
PJ
Messages : 202
Profil : ERROR : Données altérées par les vapeurs bonnet-de-fou.
Autres comptes : Vladek [Chroniques]
Localisation : Grenoble/Lyon

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par [MJ] Le Gob' »

Le regard du jeune capitaine erra quelques instants sur le document familier, dont il connaissait probablement par cœur la forme, pour ne s’arrêter que sur les éléments importants. Ayant lu le nom d’Yrellion sur le parchemin, l’officier jaugea encore son interlocuteur du regard pendant quelques secondes, avant de déclarer d’un ton voulu ferme et distant :
Image
« Tout me semble en ordre. Bienvenue à bord, marinier.

Asuryan nous gratifie de vents favorables, nous prendrons le large d’ici une heure tout au plus.

En attendant, présentez-vous au soldat Narsyl, et ne vous en éloignez plus tant que vous n'en redevrez pas l'ordre. »

Sur ces mots relativement froids, considérant qu’Yrellion n’avait pas l’impression d’avoir mal agi, le capitaine de l’escorteur lui signifia son congé, faisant volte-face pour vaquer à d’autres occupations. Suivant la direction indiquée par celui qui serait désormais son supérieur, Yrellion put donc monter à bord, franchissant sans peine l’étroite passerelle entre le quai et le pont, pour rejoindre une jeune femme en livrée de la Garde Maritime, qui devait être la dénommée Narsyl, car elle l’attendait, l’apostrophant par-dessus son épaule lorsqu’il mit le pied sur le navire.
Image
« Hé, marinier, approche, je te prie.

J’ai besoin d’aide afin de porter ces cordages et ces toiles jusque dans la cale. »
Celle qui l’interpellait était elle aussi relativement jeune, possiblement âgée d’un siècle, tout au plus, pour autant qu’Yrellion soit à même d’en juger. Si Yrellion décidait d’obtempérer, il pouvait décider de se saisir du lourd rouleau de cordage, probablement pénible à transporter, ou d’un coffre de taille moyenne contenant diverses étoffes. Puis tous deux se dirigeraient vers l’écoutille permettant d’accéder au pont inférieur du navire.
Image
« Quel est ton nom ?

As-tu déjà servi sur un navire ? »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

Image

En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

Image
Un gobelin douteux a écrit :

Avatar du membre
Yrellion

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par Yrellion »

Le capitaine Felyn ne prit que quelques secondes à lire le parchemin, et me convia à monter à bord. J’acquiesçais à nouveau, et suivi la passerelle pour monter à bord du navire. Le capitaine m’avait indiqué une personne du nom de Narsyl à aller voir, certainement son second. Il m’avertit du départ qui serait dans une heure.

Sur le pont, il y avait ça et là du matériel à ranger. Cordes, toiles de chanvre, coffres, tonneaux, bref une concentration d’objets divers. Je tournais la tête dans tous les sens pour voir les jeunes engagés mariniers faire leur devoir, et j’allais m’apprêter à demander au premier Elfe venu où se trouvait Narsyl, lorsque celui-ci, ou plutôt celle-ci, m’interpella.

C’était une Elfe très jolie, encore que cela soit naturel pour ces créatures, mais elle dégageait quelque chose de rassurant. Je ne savais pas pourquoi, mais son regard était malicieux, et surtout bienveillant. Les cheveux longs séparés par une raie sur son côté gauche, elle avait un nez retroussé, et un visage dessiné en conséquence, ce qui lui allait parfaitement. Elle était vêtue d’une simple tunique de la Garde Maritime, bleu et blanc. Aussi, semblait-elle jeune comme la plupart des membres de l’équipage.

Je me dirigeais donc vers cette Narsyl que le destin me présentait comme ma première rencontre sur ce vaisseau. Elle me demanda de me rapprocher, ce que je fis sans attendre, me demandant de l’aide pour porter quelques affaires. Bien sûr, j’acceptais en faisant un signe de ma tête, et je pris le lourd rouleau de cordes qui traînait à côté, puis l’on se dirigea vers la cale du navire. N’étant pas habitué à porter une telle quantité de cordes, je m’emmêlais dans ce fatras. Je prie la peine de la poser au sol et de l’enrouler soigneusement pour la passer autour de l’épaule.

Elle finit par ouvrir la discussion, et me demanda mon prénom ainsi que mon expérience sur un navire, je lui répondis ainsi, sur un ton un peu sec :

« Je me nomme Yrellion, et je viens d’Eataine. Non, je n’ai jamais été sur un navire, c’est mon premier voyage. Il faut bien un début à tout, n’est-il pas ? »


Et pendant que l’on descendait par les escaliers, elle devant, moi derrière, je lui demandais :

« J’imagine que vous n’êtes pas une recrue sinon le capitaine ne m’aurait pas envoyé vers vous. Combien de voyages avaient-vous fait ? Savez-vous où l’on va ? Quelle sera notre mission ? »

Je décidais de ne pas trop l’assaillir de questions qui me taraudaient. L’on posa dans la petite cale du vaisseau nos affaires, et je pus constater un peu mieux la capacité du navire : il était certainement un niveau en-dessous de la classe Epervier. Mais je commençais à apprécier ce navire. Son bois blanc, et doré, son phénix rugissant à la proue, l’architecture dans l’ensemble était faîte pour rendre ce vaisseau appréciable. Oui, je n’avais pas peur de le dire : je faisais bel et bien partie d’une race créatrice, et amatrice d’un travail bien fait, même pour la plus insignifiante chose qui soit.

Dis moi si ça te suffit.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 01 janv. 2017, 12:16, modifié 2 fois.
Raison : +6 xp (total 14). Wikifié.

Avatar du membre
[MJ] Le Gob'
PJ
Messages : 202
Profil : ERROR : Données altérées par les vapeurs bonnet-de-fou.
Autres comptes : Vladek [Chroniques]
Localisation : Grenoble/Lyon

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par [MJ] Le Gob' »

Test de CHAR (motif caché) : 2
La dénommé Narsyl sembla noter le choix que fit Yrellion de se saisir des encombrants cordages plutôt que d’une caisse remplie de diverses étoffes et textiles. Une lueur malicieuse courait dans son regard, tandis qu’elle observait Yrellion se débattre avec les épaisses cordes, les enroulant soigneusement avant de les passer par-dessus son épaule, tressaillant sous le poids inattendu de l’ensemble du cordage. Peut-être s’imaginait-elle qu’Yrellion agissait ainsi par galanterie plus que par courtoisie, pour tenter de faire bonne impression. Elle semblait quoi qu’il en soit prendre un certain plaisir à l’observer ainsi s’affairer, mais peut-être était-ce seulement de l’amusement, au vu de son discret sourire en coin. Ce n’est que lorsque le vaillant marinier fut fin prêt, tenant fermement son fardeau, qu’elle-même se saisit d’une caisse et ouvrit la marche jusqu’à la cale, jetant une réponse par-dessus son épaule alors qu’ils descendaient les quelques marches de bois menant à la partie du navire consacrée au stockage des cargaisons.
Image
« Yrellion ? C’est un joli nom. »
Comme tous deux étaient maintenant au cœur du bâtiment, longeant des rangées de caisses et rangements qui devaient probablement contenir tant armes, que nourriture ou matériaux.
Image
« On dit que le premier voyage d’un marin forge la personnalité.

Peu de choses en ce monde sont aussi poétique que le bruissement du vent sur les flots du grand large, ou le spectacle des reflets rosés du point du jour sur les eaux ténébreuses.

De telles expériences nourrissent l’âme. »
Elle lui indiqua un emplacement libre où déposer son fardeau, proche d’autres épais cordages, dans une caisse plus imposante que les autres, probablement par souci de préservation de l’humidité. Elle-même, lui tournant le dos, alla entreposer son chargement dans un emplacement similaire. Puis, faisant volte-face, elle jaugea Yrellion du regard un moment, son visage exprimant toujours la même expression amusée - indulgente ? - que précédemment.
Image
« Ce départ sera mon cinquième sur ce navire, et mon quarante-et-unième depuis mon entrée dans la Garde Maritime.
Comme tu l’as remarqué, la Fierté d’Aislin est un escorteur, pas un navire de guerre lourdement armé. Nous ne disposons que de trois balistes, une située en proue, juste devant l’étrave, et deux que nous montons et ancrons généralement soit à bâbord soit à tribord, si le besoin se fait sentir.

La mission du capitaine Felyn est d’accompagner le Joyau de Lothern, un bâtiment de classe supérieure qui prendra le large avec nous, à direction d’Arnheim. Le voyage ne devrait pas durer plus d’une semaine si le temps reste favorable. »
Elle fit signe à Yrellion de rebrousser chemin vers le pont, lui emboîtant le pas. Lorsqu’elle lui parla, son ton était plus sérieux, mais peut-être était-ce aussi lié au fait qu’Yrellion ne faisait plus face au visage rassurant de la jeune femme.
Image
« En tant que second, je suis responsable de l’équipage de ce navire. Nous ne serons qu’une douzaine à manœuvrer ce bâtiment, dont la moitié d’engagés mariniers, tout comme toi. Ne fais pas cette tête, tu verras, c’est plus qu’assez.

Afin d’éviter tout accident qui peut l’être, j’aime me renseigner sur mon équipage.

Aussi, je te le demande, Yrellion : as-tu un bon sens de l’équilibre ? Sais-tu nager ? As-tu le vertige ?

Ou quelque appréhension que ce soit concernant le voyage en mer ? »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

Image

En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

Image
Un gobelin douteux a écrit :

Avatar du membre
Yrellion

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par Yrellion »

Narsyl semblait être quelqu’un d’un naturel loquace, ou alors elle m’appréciait déjà. Elle trouvait mon prénom joli, et se mit à parler d’une façon fort poétique, inspirée par l’air marin sans doute. En tant que novice, et inexpérimenté en ce qui concerne la vie maritime, j’hochais de la tête sans rien dire. On déposa notre fardeau près d’autres caisses et cordes diverses, et après avoir posé ma question concernant son nombre de voyages, elle répondit qu’elle en avait fait quarante et un en tout, dont cinq sur la Fierté d’Aislin, notre navire. De plus, notre navire était un escorteur, et devait se rendre à Arnheim, colonie elfique implantée dans le Nouveau Monde, proche de la frontière des Druchii, nos cousins noirs.

Arnheim… je ne savais quasiment rien de cet endroit, et j’avais en tête des images stéréotypées de Naggaroth, couverte de cendres (ou de neige ?) toute l’année. On y croisait des difformités sans nom, proche des terreurs qu’engendrent le Chaos, et sur le moment, j’en fus terrifié.

Terrifié certes, mais impatient également, peut-être une de ces fougues caractéristiques de la jeunesse ? C’était sûrement cela. Le navire que l’on devait escorter était un puissant vaisseau de guerre, nommé Joyau de Lothern, largement plus armé que le nôtre, qui d’après les dires de Narsyl pouvait assembler en cas d’urgence seulement trois balistes.

Puis une fois notre tâche finie, elle me posa plusieurs questions puisqu’en tant que second de ce navire, il fallait bien qu’elle connaisse son équipage. Son ton changea, comme si elle se mettait pleinement dans son rôle de second. Elle me demanda si j’avais des appréhensions concernant le voyage que nous allions, et, je lui répondis honnêtement :

« Je pense ne pas être sensible au mal de mer, et je sais nager. Je crains seulement ce qu’il peut y avoir sous les eaux, et j’imagine qu’Arnheim n’est pas l’endroit le plus sûr. Mais cela fera un bon entraînement, disais-je avec un léger sourire. Connaissez-vous bien le capitaine Felyn ? Qu’en est-il des autres membres de l’équipage ? »


Une fois cela terminait, nous remontâmes sur le pont pour connaître la suite des événements…

Avatar du membre
[MJ] Le Gob'
PJ
Messages : 202
Profil : ERROR : Données altérées par les vapeurs bonnet-de-fou.
Autres comptes : Vladek [Chroniques]
Localisation : Grenoble/Lyon

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par [MJ] Le Gob' »

Ayant simplement acquiescé aux dires d’Yrellion, Narsyl n’ajouta rien, semblant avoir obtenu les informations qu’elle désirait. Une demi-heure passa encore, au cours de laquelle la jeune femme lui expliqua en détail les principales procédures ayant cours à bord, lui fournissant bon nombre d’informations pratiques telles que ses heures de repos et les tâches qu’il serait amené à effectuer au cours du trajet. Pour la plupart de celles-ci, Narsyl lui assura qu’il agirait sous la supervision d’un garde maritime, qu’il s’agisse d’elle-même ou d’un autre membre fiable de l’équipage. Ayant ainsi informé Yrellion concernant le déroulement du trajet jusqu’à Arnheim, elle le laissa vaquer à ses occupations. Yrellion put ainsi parcourir librement le navire, et ce jusqu’à ce que le capitaine Felyn n’annonce l’imminence du départ, ce qui causa une certaine effervescence à bord du vaisseau, chacun s’affairant afin d’achever les préparatifs. Chaque engagé marinier devait probablement en cet instant ressentir la même excitation nerveuse, la même impatience. Enfin, ils mettaient les voiles ; enfin, Yrellion allait pouvoir vivre la vie d’un garde maritime.

Sortir du port de Lothern fut l’affaire d’une longue heure supplémentaire, alors que le Fierté d’Aislin s’éloignait d’abord de son quai, et prenait la direction de la deuxième des Trois Portes. Leur progression pouvait paraître lente en dépit de la trajectoire directe suivie par le navire, mais Yrellion put se rappeler, alors qu’ils franchissaient la Porte de Saphir, que le port de Lothern était réellement immense. Rien que la deuxième porte, sous laquelle il passaient alors, était un ouvrage si colossal qu’une armée de dragons n’aurait pu le démolir. Les innombrables rangées de balistes de différentes tailles, qui parsemaient les différents niveaux de la structure de pierre, étaient capable en temps de guerre de littéralement noircir l’horizon de projectiles aussi véloces que mortels, aussi les Portes constituaient-elles un spectacle propre à remonter le moral de toute elfe en Ulthuan. Si le peuple des elfes était sur le déclin en cette ère troublée, la flamme des Asur brillait, quant à elle, aussi fort que dans le passé. Si une fierté patriotique ne s’était pas encore emparée d’Yrellion au passage de la première grande arche, ce serait immanquablement chose faite une fois la Porte Emeraude franchie, lorsqu’ils feraient voile vers la Tour Scintillante, le grand phare du port de Lothern.
Derrière eux, fendant les flots dans la même direction, quoique à raisonnable distance, Yrellion pouvait distinguer ce qui devait être le Joyau de Lothern, le Vaisseau Aigle qu’ils étaient censés escorter. Doté de plus grandes voiles, et plus nombreuses, le navire devait pouvoir progresser assez rapidement sur les mers jusqu’à leur destination, encore que le Fierté de Finubar demeure plus maniable. Egalement plus lourdement armé que son vaisseau d’escorte, le Vaisseau Aigle arborait bon nombre de balistes serre d’aigle, qu’Yrellion pouvait deviner de sa position actuelle, sur le gaillard arrière de l’escorteur.

Image

Il fut interrompu dans sa rêverie inspirée par la voix du capitaine Felyn, non loin derrière, qui s’adressait manifestement à lui.
Image
« Splendide spectacle, n’est-ce pas ?

Mais même la magnificence d’Ulthuan n’est pas un prétexte pour tirer au flanc.

Le pont ne va pas se nettoyer tout seul, marinier. »
Le ton employé par Felyn était très nettement condescendant, et visait clairement à asseoir son autorité en tant que chef à bord. Etant donné la susceptibilité manifeste du personnage, il était probablement risqué pour Yrellion de même chercher à soutenir le regard froid du jeune capitaine, qui s’en serait facilement offusqué. D’autant plus qu’Yrellion se trouvait là sur le gaillard arrière du navire, une partie du bâtiment rarement arpentée par les membres d’équipages de son grade : il risquait de s’attirer des questions quant à la raison pour laquelle il avait quitté les alentours immédiats de Narsyl, alors même que le capitaine lui avait ordonné de rester proche d’elle. Lui expliquer que l’intéressée l’avait elle-même laissé vaquer à ses occupations ne constituerait pas une excuse crédible.

Fort opportunément, une voix résonna non loin, le tirant de l’embarras. Il s’agissait du manœuvrier, l’elfe qui tenait la barre, situé non loin. Yrellion ne le connaissait pas, mais il lui offrait une porte de sortie providentielle, car le capitaine Felyn se détournerait probablement si notre héros donnait l’illusion d’être occupé sur l’ordre d’un garde confirmé.

Image
« Te revoilà, marinier !

Approche, j'ai encore besoin de ton aide. »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

Image

En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

Image
Un gobelin douteux a écrit :

Avatar du membre
Yrellion

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par Yrellion »

Narsyl avait décidé de me dédaigner, et nous remontâmes sur le pont. Elle semblait être quelqu'un de très malin, et je ressentais une sorte de honte après avoir posé ma question. Au lieu de cela, elle me donna des informations sur le déroulement de l'expédition, et m'apprit que j'allais être au service d'un garde maritime, plus expérimenté que moi. Cela ne me gênait pas, car j'aurai ainsi une occasion d'en apprendre plus sur cette voie là. Une fois la demi heure d'explication, j'avais quartier libre jusqu'au départ du navire, qui serait annoncé par le capitaine Felyn. Quant à Narsyl, elle remontât sur le pont. Je décidais de me hasarder dans la cale du navire, de long en large, faisant les cent pas afin de mieux me concentrer sur la suite des événements. C'était mon premier voyage en mer, et je ressentais, naturellement, une crainte, mais aussi une hâte. Nous allions à la frontière de notre empire, dans une zone que peu d'Elfes ont eu l'occasion de voir. Moi-même, je ne connaissais presque rien sur Arnheim, pas même le prince-gouverneur, s'il y en avait un ! Il est étrange de ressentir, parfois, cette impression de ne plus vouloir partir alors même que l'on est sur le point de quitter la maison. Car Ulthuan était tout ce que je connaissais de ce monde. C'était un lieu sûr, un havre de paix dans un monde condamné pour les plus pessimistes d'entre nous. Mais non, je n'allais pas abandonner bien sûr, je constatais seulement ce sentiment désagréable de quitter le foyer, sans savoir où le destin allait me mener. Un foyer ? Je n'en avais plus de toute manière. Alors, j'inspirais profondément, puis expirais comme si je rejetais toutes mes pensées avec. C'en était fini de ce temps oisif.

Je finis par me diriger vers le pont, et je regardais le monde autour du moi. Tout semblait si calme, si apaisant quand on peut penser à d'autres endroits de ce monde dévastés par la guerre et la corruption. Mais voici que le capitaine Felyn montât, et annonça d'une voie claire le départ de la Fierté d'Aislin. Enfin, les voiles furent levées, et nous quittâmes lentement le port de la plus belle ville de ce monde !

Nous suivions une trajectoire directe, et nous passâmes la grande porte de saphir, la deuxième des trois fortifications de Lothern. Magnifique. Stupéfiante. Parfaite. Les Nains eux-mêmes ne pourraient construire un édifice aussi brillant et puissant à la fois. Les saphirs incrustés étaient aussi gros que des têtes humaines, et ils brillaient sous le soleil de la présente journée. Et nous continuâmes ainsi jusqu'à passer la première grande porte, dite d'Emeraude. Partout des ouvrages défensifs, tels les balistes Serres d'Aigle, étaient disposés de part et d'autre du détroit. Au loin à notre gauche, nous pouvions distinguer la grande Tour Scintillante, le seul guide des marins tentant de traverser le détroit de Lothern. Tout ces édifices, des merveilles du monde à n'en pas douter, me rendaient fier de ce que j'étais, de ce pour quoi nous nous battions depuis des milliers d'année, au point de ressentir quelques frissons le long de mon échine.
Derrière nous, un grand navire, à trois mâts, nommé le Joyau de Lothern, nous suivait à la trace : c'était le Vaisseau Aigle que nous devions escorter. Et moi, perdu dans mes pensées, je me retrouvais à la poupe de notre navire, à observer le trois mâts fendre les flots.

Jusqu'à ce que le capitaine m'interrompit dans mes pensées. Comme qui dirait, il me remit les pendules à l'heure. Le jeune capitaine semblait vouloir montrer son autorité, comme si j'allais la lui contester. Mais qu'importe, son ton condescendant suffit à me faire comprendre que j'avais des tâches à bord de ce navire, et que la rêverie était finie. J’étais en mauvaise posture, car il m'avait dit de rester avec Narsyl, et... je ne savais pas du tout où elle était partie. Fort heureusement, ma bonne étoile vint à mon secours. Le manœuvrier tenant la barre, juste à côté de nous, répliqua à ma faveur. J'acquiesçais donc les dires du capitaine, et me dirigeais près de la barre. Mais je me devais de répondre quelque chose à mon coéquipier, faisant mine d'avoir eu quelque chose à faire, et je répondis derechef, sans avoir le temps de réfléchir :

« Le gouvernail semble parfaitement répondre aux mouvements de la barre, manœuvrier ! »


Suite à cela, j'espérais que le capitaine se détournerait rapidement de nous, auquel cas je remercierais grandement mon sauveur, en lui demandant son nom par exemple, et en m'exécutant rapidement à une tâche...

Avatar du membre
[MJ] Le Gob'
PJ
Messages : 202
Profil : ERROR : Données altérées par les vapeurs bonnet-de-fou.
Autres comptes : Vladek [Chroniques]
Localisation : Grenoble/Lyon

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par [MJ] Le Gob' »

Yrellion n’eut pas à patienter bien longtemps pour que le capitaine décide de s’éloigner, le laissant à son occupation, ne voyant que du feu au faux alibi que venait de lui fournir, de façon totalement inattendue, le manœuvrier, un parfait inconnu. Ledit soldat portait une armure plutôt lourde pour un garde maritime, et Yrellion avait probablement dû s’en apercevoir : en plus de la cotte de mailles que portaient la plupart des gardes confirmés, l’individu arborait également un plastron et plusieurs pièces d’armure que l’on voyait peu souvent dans la marine. Une raison évidente était bien sûr qu’en cas de chute dans les eaux profondes, une armure trop lourde pouvait condamner un elfe à une noyade infâmante, un risque bien réel en cas d’incident, ou d’affrontement. On disait toutefois que sur les navires les plus imposants de la marine elfique, les Vaisseaux Dragons, l’équipage était bien plus lourdement armé que sur les navires standards. On ne voyait toutefois que très rarement un Vaisseau Dragon quitter le port de Lothern, car ces immenses navires de guerre, taillés dans le bois légendaire d’une forêt depuis disparue, constituent l’atout le plus puissant, mais aussi le plus précieux, de la flotte du Roi Phénix. Mais quand bien même, il aurait été curieux qu’un tel marin d’élite serve sur un vaisseau aussi léger, pour une mission si commune. De quoi nourrir quelques réflexions.

Le manœuvrier ne répondit pas aux banalités d’Yrellion, le mettant dans un premier temps mal à l’aise, mais une fois le capitaine éloigné, daigna néanmoins se présenter.

Image
« Tu peux m’appeler Aurelion.

Ne fais pas attention au capitaine, il est jeune et porte avec difficulté un illustre nom.

Je ne souhaite à personne de se trouver dans sa situation. »

Un long silence passa, durant lequel Yrellion n’obtiendrait aucune réponse s’il décidait de s’exprimer. Au bout d’une poignée de minutes de mutisme, le manœuvrier invita son interlocuteur à lui en dire un peu plus sur lui-même.
Image
« Parle-moi de toi, marinier.

Quel est ton nom ?

Quelle est ton ambition ?

Quel rêve veux-tu concrétiser dans la Garde Maritime ? »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

Image

En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

Image
Un gobelin douteux a écrit :

Avatar du membre
Yrellion

Re: [Yrellion] Tribulations

Message par Yrellion »

Le capitaine ne sembla voir que du feu à cette petite scène, mais sa jeunesse pouvait l’en excuser. Le manœuvrier avait une bien belle allure, on aurait pu croire, par l’armure qu’il portait, par son visage altier, que c’était lui le véritable capitaine de ce vaisseau. D’ailleurs, à bien y regarder, il était l’Elfe le mieux vêtu de tout l’équipage. D’où venait-il ? Et surtout, que faisait-il sur un vaisseau aussi commun pour accomplir une mission de transit aussi commune ? J’avais entendu dire que la marine ne portait que très rarement un équipement lourd, du fait des risques que peuvent encourir les marins en haute mer avec de tels bardas. Il en était toutefois différent pour les équipages des Vaisseaux Dragons, les plus puissants de la flotte elfique. Mais je n’en avais jamais vu, très certainement disposé dans des endroits secrets… Il me paraissait étrange qu’un tel individu soit si hautement équipé pour une simple mission de transport.

Il finit par rompre le silence, et me donna son nom : Aurelion. Il continua en parlant du capitaine, donnant une opinion parallèle à la mienne. Puis un silence s’installa, où je ne désirais pas parler, plongé dans mes pensées ; et nous regardions tous les deux l’horizon qui nous faisait face. La mer était calme, le ciel dégagé. Le navire que nous escortions, le Joyau de Lothern, nous suivait en maintenant un rythme preste.

Enfin, le manœuvrier rompit le silence, et me demanda mon nom, ainsi que bon nombre d’information sur ma vie. Je restais en retrait, et je finis par dire :


« Je me nomme Yrellion, et je suis né près de la forteresse du Guet Eternel, en Eataine, dans les terres intérieures. J’ai perdu ma mère, ainsi que bon nombre de mes ami(e)s dans une sombre affaire dont je ne souhaite pas m’étendre davantage… je laissais passer un soupir, avant de reprendre.
J’ai choisi la Garde Maritime pour avoir une nouvelle famille, et des coéquipiers sur qui compter. Je souhaite voir ce monde d’un nouvel œil. Le phénix renaît toujours de ses cendres après tout. Je garde mon ambition pour moi-même, mais parvenir au sommet d’une carrière dans la Garde ne me déplairait pas. Comme autrefois, le monde change, et notre race doit trouver sa place à nouveau
».

Pendant que je parlais, je ne m’étais pas rendu compte que je fixais inlassablement l’horizon, comme happé par quelque chose qui vous retient. C’est vrai après tout, quel allait-être le point final de cette histoire ?
Je finis par cesser de scruter l’horizon, pour me tourner à nouveau vers le manœuvrier, qui semblait être la seule personne, sur ce navire, sur qui compter.

Bien décidé à en apprendre un peu plus sur lui, je lui retournais une question :


« Vous me semblez être fort expérimenté pour quelqu’un qui effectue une simple escorte. De plus, votre lourd équipement est-il le bienvenu pour une pareille mission ? »

J’étais devenu suspicieux depuis quelque temps. Après tout, j’avais perdu tout ce que j’appréciais dans une stupide affaire de culte interdit. Et si cet Elfe était un espion à la solde d’un dynaste druchii ou que sais-je encore ? Non... pour quoi faire après tout ? Mais il fallait bien que je me méfie du moindre personnage. C’était mon premier voyage, j’étais à cran, et bizarrement, je pressentais une tournure des plus tragiques…
Dis moi si je dois étoffer un peu plus. C'est qu'il faut se remettre dans le bain :)

Répondre

Retourner vers « Lothern »