[Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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[Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« La terre semblait n'être plus terrestre. Nous avons coutume de regarder la forme enchaînée d'un monstre vaincu, mais là – là on regardait la créature monstrueuse et libre. Ce n'était pas de ce monde, et les hommes étaient – Non, ils n'étaient pas inhumains. Voilà : voyez-vous, c'était le pire de tout – ce soupçon qu'ils n'étaient pas inhumains. Cela vous pénétrait lentement. Ils braillaient, sautaient, pirouettaient, faisaient d'horribles grimaces, mais ce qui faisait frissonner, c'était bien la pensée de leur humanité – pareille à la nôtre – la pensée de notre parenté lointaine avec ce tumulte sauvage et passionné. Hideux. Oui, c'était assez hideux. Mais si on se trouvait assez homme on reconnaissait en soi tout juste la trace la plus légère d'un écho à la terrible franchise de ce bruit, un obscur soupçon qu'il avait un sens qu'on pouvait – si éloigné qu'on fût de la nuit des premiers âges – comprendre... »



– Joseph Conrad, patrouilleur du Middenland.



Trois lunes grises après l’entrée dans la Harde de Darmalion.




On lui avait offert une tente.
Une toile de végétaux tressés à la va-vite. Trois vielles poutres de bois pour la suspendre au-dessus. Les femelles avaient soigneusement dépecé, lavé et brossé le pelage de la Manticore vaincue pour servir de couverture au chasseur : Un Homme-Bête mérite ce qui l’entoure. Le crâne de l’adversaire trônait juste devant. Il restait sur le calcium des os des morceaux de chair putride qui faisaient le festin des larves.
C’était son chez-lui. Rude, simple – mais au moins, ça lui appartenait réellement. Pas comme son antre où il était limité par la distance de mou que lui laissaient les chaînes de métal. Sa tente, c’était son endroit à lui. Celui vers lequel personne n’osait trop s’approcher, de peur de devoir subir la colère d’un minotaure.
Une tente située toute proche de la Pierre des Hardes, afin que, obéissant à son instinct naturel, les premiers réflexes qui lui venaient, il puisse tourner autour, s’assurer qu’aucun petit Bray ne s’amuse à souiller les lieux. S’il sentait une forte colère, puissante, lorsqu’il rôdait autour de la roche, il se sentait également étonnamment… Détendu. À sa place.

Il n’était plus perdu. Les Cornes-Niellées n’étaient peut-être pas la plus grande, ni la plus puissante des Hardes du Vieux Monde – mais au moins, leur compagnie venait plus naturellement que celle de la fosse de Baldr.

Ses deux premiers mois furent marqués par sa convalescence. Avachi dans sa tente, il devait se remettre tant de ses blessures infectées que de son enfermement. Il n’eut pas l’occasion de beaucoup servir. Il restait assis dans un coin, tournoyait autour de la Pierre des Hardes ; Les Ungors venaient lui apporter de la viande fraîche, même si, puisqu’il ne chassait pas, il n’avait pas le droit aux meilleurs morceaux.
Au moins il avait la permission, offerte très respectueusement par le Seigneur des Hardes, de se repaître sur des parties cuites – Autour de sa tente, il s’était découvert de bien singulières colocataires. Deux Harpies, aussi laides qu’espiègles, grimpaient dans les branches d’un arbre juste au-dessus de lui, et tourmentaient Darmalion en se moquant de lui et en lui jouant des tours ; Il comprit qu’elles étaient deux sœurs jumelles nommées Telda et Murta. Elles profitaient bien de la faiblesse et de la lourdeur du Minotaure. Elles ne se taisaient que lorsqu’il jetait ses restes de repas, afin de pouvoir se nourrir comme les charognardes qu’elles étaient. Les Harpies valaient encore moins que les Ungors, saletés jalouses et lâches qui accompagnaient les Bêtes dans leur sillage. Mais au combat, lorsqu’elles suivaient les Bestigors, elles pouvaient se rendre utiles…
Chenna revint le voir quelques fois. La fourmi ne semblait pas beaucoup aimer Darmalion, pas plus qu’elle ne se sentait rassurée en sa présence. Chaque fois qu’elle venait, elle était accompagnée du Chamane. Elle vérifiait que les blessures cicatrisaient. Appliquait des onguents. Nettoyait le cuir maltraité de Darmalion. Puis elle partait aussi vite qu’elle était venue. Contrairement à Ohrein, qui s’était démenée pour plaire au Minotaure, lui offrant tendresse et chansons, Chenna semblait craindre le monstre.
Il était résolument seul. Seul avec comme compagnie ces saloperies de Harpies…

Les choses avaient changé lorsqu’il retrouvait enfin correctement l’usage de son bras meurtri. Pour se dégourdir les sabots et bien vérifier qu’il était en état, on lui proposa d’accompagner les Ungors à la chasse. Une étrange alliance avait lieu entre ces deux espèces si différentes – Les Ungors, maigrichons et minuscules, étaient d’excellents pisteurs, intelligents et fourbes. Darmalion, lui, avait l’avantage d’être très gros et très violent. Les Ungors se chargeaient de traquer et d'appâter les proies. Darmalion participait à la curée, et se réservait comme juste récompense les premiers choix pour ses mets. Il retint particulièrement le nom de Grimhar – C’était le chef de la petite troupe de Ungors qu’on lui avait collé entre les pattes, et, surtout, celui qui lui avait sauvé la vie après son combat contre la Manticore. Grimhar était un Ungor discret, qui parlait peu ; Probablement qu’il savait qu’il valait mieux ne pas chercher trop de noises à Darmalion. En ça, il ne se faisait jamais remarquer, en même temps qu’il avait un véritable talent pour traquer des animaux à manger des jours durant.

C’est qu’il fallait nourrir la Harde.

Depuis que le Brame avait été sonné, le camp n’avait pas désempli. Darmalion ne comprenait pas trop à tout ce qui se trafiquait – l’essentiel de sa contribution à la vie du campement consistait à chasser, puis, il était laissé dans son coin, dans sa tente, son espèce visiblement trop crainte par tous, femelles, enfants, Ungors, et même les plus braves Gors, pour qu’on daigne se risquer à lui offrir la conversation. Mais Rash-Harn et Stur-Hurak semblaient beaucoup travailler ; Visiblement, Rash-Harn devait libérer des passages à travers la forêt, déblayer de vieux sentiers empruntés par les Bêtes il y a si longtemps, et qui étaient aujourd’hui envahis de monstres, d’animaux et de Hardes Rivales. Darmalion avait rendu un fier service en tuant une Manticore qui gênait un col de montagne. Il y avait sans doutes bien d’autres dangers que Rash-Harn devait affronter.

Mais le camp grandissait bien. Des arbres étaient tombés. On avait dressé de nouvelles tentes. Beaucoup mangé. De là où il se trouvait, tout près de la Pierre des Hardes, Darmalion était aux premières loges pour assister aux messes noires du Chamane. Aux promesses de mort. À la délicieuse mélodie du sang. Aux savoureux fumets de cadavres en train de rôtir. Beaucoup de change-peaux et d’Ungors s’étaient mis à apparaître. Des Gors aussi.
Aucun autre Minotaure.
Il demeurait le seul de son espèce autour du camp.

Aujourd’hui était une matinée comme les autres. Darmalion se levait d’un gros sommeil lourd. Il attendait devant sa tente, le moment où il pourrait aller bouffer en volant au hasard du sanglier en train de rôtir. Les gamins qu’il avait l’interdiction de toucher s’éloigneraient sur son chemin. Les femelles cachées dans un camp bien à l’écart du reste de la Harde resteraient inaccessibles. Les Gors garderaient discrètement une main sur le manche en bois de leurs haches en l’observant déambuler. Et à moins qu’on ne vienne rompre la monotonie ennuyante en lui proposant une bonne partie de chasse, il resterait probablement désœuvré et marginal jusqu’à la soirée.

Moins sympathique, son habituel début de matinée fut dérangé par des petits rires stridents et des roucoulements.

Juste au-dessus de ses yeux, sur la branche d’un arbre maudit, aux branches noircies et acérées par la corruption de la magie noire, les deux sœurs Harpies posèrent leurs serres et l’observaient avec de grands sourires sur leurs becs.

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Telda, une des deux Harpies qui tourmentent Darmalion.


Telda et Murta commençaient à discuter à voix haute – bien assez fort pour que Darmalion puisse les entendre. Les deux jumelles avaient la même taille, le même plumage, la même coquetterie à en juger par leurs colliers et leurs boucles d'oreille en cuivre, objets probablement volés aux hommes et qu'elles s'arrangeaient bien à faire en sorte que tout soit identique. En fait, Darmalion ne cessait de les confondre toutes les deux - mais pourquoi s'emmerderait-il à les différencier ?

« Oh, regarde ma chère sœur ! C’est notre gros ami tout laid et tout moche !
– Hihihi ! Il a pris du poids ! Regarde ce gros cul ! Qu’il tenterait de monter à l’arbre, qu’il le coucherait !
– Pataud avec ça, oui ! Il serait capable de se faire mal, de s’arracher les fesses ! On dira du Minotaure qu’il avait du mal à s’asseoir ! Hihihi ! »

Elles affichaient des pupilles brillantes de malice, attendant une réaction de la part de leur victime.

« Hé bien Darmalion, dis-nous bonjour ! Tu ne nous souhaites pas une bonne journée ? C’est pas ainsi qu’on traite les jolies filles !
– Comment vas-tu obtenir une femelle avec ça ? Tu crois que Chenna va ainsi écarter ses appendices pour toi ?
Ah mais c’est vrai ; Rash-Harn t’as castré, hihihi !

– Ou peut-être que Rash-Harn se sert de toi comme une génisse, hihihi ! Est-ce que tu rêves qu’il t’empoigne pendant que tu serres ta peau de Manticore de tes grosses paluches ? »

Darmalion avait généralement deux choix pour s’occuper des Harpies : Se jeter sur elles de rage, ou les ignorer. La première option, plus naturelle, se finissait toujours très mal pour lui. Sveltes, rapides, et surtout, dotées d’ailes, les Harpies se contentaient de s’envoler et de lui tourner autour en le narguant encore plus, amusées de le voir sauter et tomber dans tous les sens en essayant de les attraper.
Ou alors, il pouvait simplement les ignorer. Alors, elles se mettaient bien à un moment par se lasser du mutisme du Minotaure, et allaient se chercher une autre victime à ennuyer autour du camp. Même si aucune ne semblait leur faire autant plaisir que le gros Darmalion.

À moins qu’il ne tente de jouer à leur jeu. De répondre à leurs moqueries. Mais alors, c’était risquer de perdre la face à ces chipies meurtrières.

« Rash-Harn va venir te voir aujourd’hui !
– Oui, on l’a entendu murmurer !
– C’est ton ami le Chamane qui lui a demandé ! Peut-être que c’est pour Stur-Hurak que tu fais la femelle !
– On peut te dire ce qu’on a écouté !
– Mais pourquoi on ferait ça ? Tu n’es pas très gentil avec nous.
– Si tu étais très adorable avec nous, on pourrait te raconter ce que nous avons entendu... »

Et elles offraient des sourires plus carnassiers encore que ce que Darmalion avait jamais pu voir chez elles.
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par Darmalion »

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GLADIATURE



Darmalion avait changé, et il s’agissait encore là d’un euphémisme pour ne pas dire qu’il s’était complètement métamorphosé. La créature jadis à bout de souffle et empoisonnée, vacillant devant le Seigneur de Harde, se tenait à présent bien droite, équilibrée sur de solides appuis, et débordait de vitalité. La vie avait supplanté son quotidien mortifère, terrassé le venin et remusclé ces bras et ces pattes énormes qui faisaient de lui un animal redoutable. Le pelage avait repoussé sur de vilaines plaies dont on tardait parfois à constater les vieilles cicatrices laissées en héritage de ses moments de calvaire. Là où jadis les chaînes de fer s’étaient enfoncées dans sa chair on ne voyait qu’à peine les sillons creusés dans la peau : on s’attardait davantage sur cette gueule vorace et baveuse qui ne tarissait pas de grognements et de reniflements grossiers.

Après avoir ronflé toute la nuit et pissé sur lui-même par inadvertance, le béotien se réveilla d’un sommeil si profond qu’il tarda à reconsidérer sa réalité. Les ossements qui l’entouraient sur l’herbe verte où on avait établi sa tente (ou du moins, ce qui y ressemblait) lui rappelèrent sa position. Il était avec les Cornes Niellées. Non : il faisait partie des Cornes Niellées.

Il se leva d’un trait au prix d’un effort considérable mais largement consenti. Il regarda autour de lui pour se repérer et retrouver ses effets, que souvent il jetait négligemment dans sa collection de trophées de kératine. Malgré sa masse, il parvenait à être relativement rapide et, chose assez curieuse, il prenait soin de ne pas faire trop de bruit. Vraisemblablement, il était par habitude attentif à quelque chose. A pas feutrés, il se saisît de sa nouvelle arme (un vieux sabre rouillé faisant la moitié de sa taille) qu’il accrocha à sa ceinture ; ramassa la peau du manticore sous laquelle il avait dormi et l’utilisa pour camoufler une cape enroulée autour de deux gantelets d’acier desquels émanait quelque chose d’étrange. Lentement, il sortit de sa tente en essayant de faire le moins de bruit possible, habillé seulement de ses jambières immondes et du ceinturon sur lequel pendait son imposante arme.

Mais le béotien était si gauche dans l’exercice de la souplesse qu’il fit craquer les brindilles sous son pas alors même qu'il avait vainement essayé de soulager chacune de ses foulées. Ses bras tombèrent et il lâcha un profond soupir. Cette sortie était des plus chaotiques et désespérantes.
Au lieu de pouvoir continuer son périple en toute quiétude, il réveilla les insupportables harpies. Ces dernières, sitôt qu’elles le virent, s’amusèrent de lui causer du tort et pour leur grand plaisir, le minotaure ne les ignora pas. Des paroles acerbes et raillardes, entrecoupées de gloussements et de roucoulements, l’assiégèrent tout de go ; piaffant à loisir, les bêtes ailées se déplacèrent en hauteur sur leurs branchages comme si elles rôdaient autour de l’imbécile destructeur pour mieux le cerner. Le monstre, en contrebas, les regarda en se figeant juste à côté du crâne de manticore qui marquait son territoire ainsi que ses exploits. Sous l’œil rageur de ce bovidé, les harpies foisonnèrent de persiflages. En réponse, il laboura le sol de son sabot et se mit à mugir.

Il ne les aimait pas. Et même, il les détestait. Il les détestait parce qu’elles envahissaient son petit morceau de territoire personnel : en leg notoire de ses années de captivité, Darmalion avait appris à aimer la tranquillité, à avoir sa petite sphère d’intimité : son cocon, à lui seul. La promiscuité le dérangeait souvent, même si au lieu de cela il assistait davantage dans cette Harde à des comportements de fuite, entraînant un quotidien de solitude avec lequel il avait appris à vivre. Or, ces volatiles étaient les seuls facteurs vivants de cette promiscuité toxique.
Il les détestait aussi et surtout parce qu’elles possédaient ce qu’il avait toujours rêvé d’avoir, ses orbes prédateurs toujours tournées vers le ciel depuis l’épisode de la manticore : des ailes pour voler comme elles. Elles le savaient parce qu’il le leur avait déjà demandé, et malheureusement cela n’avait fait qu’ajouter au discrédit qu’elles jetaient sur lui.
Il les détestait enfin parce qu’il ne pouvait les faire taire. Au loin, peut-être les femelles et les enfants pouvaient-ils entendre ces volatiles charognards caquetant contre lui, le tournant en dérision et s’amusant de son impuissance. Au loin, peut-être les autres Bêtes se demandaient pourquoi il ne les écrasait pas. De fait, et puisqu'il était véritablement con, il estimait devoir prouver sa force à chaque fois.

« RRUUUUUAAAAARH ! »


Sans réfléchir, il chargea contre l’arbre sur lequel elles se tenaient, espérant le secouer pour les faire tomber, non sans réaliser qu’il leur suffisait de s’envoler...
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 22 juil. 2020, 14:13, modifié 1 fois.
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Darmalion chargea de toutes ses forces droit dans l’arbre, cornes baissées. Il n’y avait probablement aucun doute que, s’il avait décidé de sprinter avec hargne dans la direction d’un adversaire, celui-ci aurait immédiatement senti toute la pugnacité du monstre.
Mais il n’affrontait pas un adversaire à terre. Et, comme cela était parfaitement prévisible, les Harpies se contentèrent de bondir hors de la branche pour virevolter en air, accompagnant l’assaut de Darmalion de rires perçants, aussi narquois que stridents.
L’arbre que Darmalion avait chargé ne se coucha pas. Il n’était pas simplement fait d’écorce. Il semblait pétri de magie, sûrement la faute à la proximité des Pôles et la présence d’une Pierre des Hardes adjacente. Les cornes du monstre frappèrent bien le bois ; mais alors qu’il reculait, légèrement groggy, il put apercevoir une sorte de brume noire s’en échapper, le recouvrir, et le régénérer. De nouveaux piquants apparurent ensuite. L’arbre malmené était soudain devenu plus résilient encore.
Un miracle immonde. On pouvait ici observer les pouvoirs du Chaos à l’œuvre.

Les Harpies étaient beaucoup trop occupées à hurler de rire pour véritablement s’en émouvoir. De la branche de l’arbre, elles étaient maintenant perchées sur le sommet de la tente du monstre, leurs serres accrochées aux poutres. Elles riaient aux larmes, qui dégoulinaient sur leurs joues couvertes de plumes.

« Bravo ! Bravo ! Quelle finesse !
– Quelle audace !
– C’est ainsi que tu tues des Manticores ?
– Un nouveau trophée pour toi !
– Mais tu ne devrais pas attaquer des Arbres des Dieux.
– Cela mettrait ton Chamane en colère.
– Et ça va t’attirer des ennuis… Les Arbres sont grognons... »

Mentaient-elles pour utiliser sa dévotion contre lui ? Ou Darmalion venait-il réellement de commettre un blasphème ? Difficile de savoir. Mais ce qui était vrai, c’est que l’arbre qu’il venait de charger était bien trop lugubre, avec une lueur bien trop malsaine pour ne pas receler de certains secrets.

Finalement, les Harpies cessèrent de rire en se tenant les côtes, et en séchant leurs yeux humidifiés. Telda (À moins que ce ne soit Murta?) eut un petit soupir.

« Tu ne nous ennuies jamais Darmalion… Mais enfin, tu ne te trouves pas un peu ridicule des fois ? Tu fais peur aux Brays mais c’est pas ce qu’on appelle du respect.
– Rash-Harn lui on l’embête jamais. Pourtant il est moins fort que toi.
– C’est qu’il est si fourbe, et si intelligent…
– Et pourtant si jeune…
– Et ces sabots galbés…
– Et ce poitrail ciselé... »

Comme de jeunes filles amoureuses, elles se mettaient à s’essouffler à imaginer le Bestigor qui dirigeait la Harde – Peut-être dans une tentative assez folle de rendre Darmalion jaloux.

« Allez, on te laisse une deuxième chance pour nous plaire.
– C’est qu’on est comme ça, si gentilles.
– Tu nous parles tellement peu de toi…
– On a juste à t’observer…
– Qu’est-ce que Stur-Hurak a bien pu voir en toi ?
– Tu ne veux pas essayer de nous courtiser un peu ?
– Tu as si peu d’amis ici…
– Tu es si seul…
– Tu devrais faire attention à tes grosses fesses…
– C’est pas une menace !
– On menace pas nous.
– On… Avertit. »

Et à nouveau, elles papillonnèrent des cils en l’épiant.
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par Darmalion »

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GLADIATURE



Les alentours prirent après sa charge bestiale une teinte mouchetée de points noirs et un long sifflement résonna dans sa tête alors même que ses cornes vibraient encore de l’impact qui avait secoué l’arbre sur lequel se tenaient, provoquantes, les deux harpies. Ces dernières, habilement, se dégagèrent pour réduire à néant les chances du béotien de pouvoir les déséquilibrer, lui permettant de réaliser que tout ce qu’il ferait à leur égard était vain ; du reste, elles s’amusèrent d’autant plus de sa forfaiture que cela ne faisait que corroborer leurs dires lorsqu’elles insinuaient qu’il était une sommité de crétinerie.

Elles n’avaient pas tort. Darmalion était bête comme ses pieds.

Le minotaure assista alors à une sorte de métamorphose de l’arbre bousculé qui se reconstitua en profitant des noirs ténèbres qui faisaient son essence ; lui apparût alors que les harpies n’avaient peut-être pas choisi ce promontoire par hasard, puisqu’il était baigné dans l’essence du chaos. Toutefois, cela n’enlevait rien à se colère et il tourna ses yeux courroucés vers les deux volatiles qui continuaient de se jouer de lui.

Sur le terrain des mots, il était faible et influençable. S’il lui arrivait de s’en sortir mieux que prévu, c’était uniquement car sa gaucherie profitait souvent aux opportunités comme cela avait pu être le cas face au Vikti. De fait, cet animal humanoïde se reposait davantage sur son instinct plutôt que sur sa raison et, à l’inverse des hommes, il arrivait souvent que les émotions commandent à la raison.

Eloge fut faite, outre mesure, et à contrario de lui-même, à l’intelligence de Rash-Harn qui, en dépit d’être moins bien loti musculairement que Darmalion, bénéficiait à n’en point doute d’une capacité de réflexion bien supérieure à ce dernier. Cela ne dérangeait pas le minotaure néanmoins qui, conscient d’appartenir au rang des plus primitifs, ne s’offusquait qu’à peine qu’on lui jette la pierre à ce sujet ; pourtant, quelque chose au fond de lui l’empêchait, à cet instant, de rester insensible aux paroles de ces créatures de l’azur chaotique.

Il était jaloux.

« Moi courtiser vous si donner ailes moi ! Vous pouvoir faire bébé minotaure volant ?! Vous descendre si vouloir essayer ! »

Vociféra-t-il presque avec grossièreté, ou en tout cas sur un ton qui n’était guère celui de la romance : la sexualité de cette créature n’était à vrai pas dans la subtilité.
Plutôt dans la brutalité d’une domination totale au sommet d’une violence animale. Oui. Il ne s’accouplait avec d’autres gibiers qu’en s’assurant de les soumettre à sa force.

« Quoi veut Rash-Harn ? »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 26 juil. 2020, 22:24, modifié 1 fois.
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les deux Harpies s’esclaffèrent de plus belle à la vaine « tentative » de jeu courtois de Darmalion ; Elles riaient à poser leurs ailes contre leurs côtes, et à agiter leurs plumes. Toutes espiègles, elles caquetaient en chœur, de nouvelles insultes avec lesquelles gratifier le Minotaure :

« Parce que tu crois que c’est à toi de faire des demandes ?!
– Pour porter un enfant aussi laid et puant que toi ?!
– Courageuse serait la femelle qui n’éclaterait pas le crâne de ton rejeton contre un rocher !
– À se demander qui t’as mis au monde, gros tas !
– Même la conception serait ennuyeuse !
– Pataud comme tu es, on ne sentirait pas autre chose que ta bedaine !

Elles affichaient alors à nouveau leurs sourires carnassiers. Presque brillants.

« Puisque tu ne veux pas jouer avec nous, alors on ne jouera pas avec toi !
– Débrouille-toi avec Rash-Harn, tu n’auras pas nos jolies oreilles pour t’aider !
– J’espère que Rash-Harn va te donner une bonne leçon un jour ou l’autre…
– Comme il l’a fait pour le gros Minotaure qui squattait la Pierre des Hardes avant…
– Cela ne m’ennuierait pas trop de m’allonger pour ce Bestigor-là, d’ailleurs…
– Peut-être qu’il aime quand on lui écorche le dos ?
– Ou il serait du genre à nous étrangler en nous besognant ?
– Il faudrait vérifier… »

Et ce faisant, elles rirent d’un nouvel éclat. Elles se préparaient certainement à trouver une nouvelle insulte, quand un bruit de brindille brisée sous un sabot les alerta.
Une petite demi-douzaine d’Ungors s’approchaient de la tente du Minotaure. Grimhar, chef de la petite troupe d’Ungors, leur lança un mauvais regard, tenant un javelot à la main.

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Grimhar, Limier de la Harde.



« Vous pas avoir os à rogner, charognardes ?!
Dégagez ici, ou moi et mes Ungors on vous crible avec flèches !

– Toujours un plaisir de voir ta sale trogne ! Cria Telda en hérissant son plumage et en persiflant comme un chat en alerte.
– Tu es en colère à cause de tes toutes petites cornes ?! Demanda une Murta tout aussi remuée.
– C’est marrant de t’entendre dire le mot charognard comme si c’était une insulte !
– Toi aussi tu ne manges que les restes des autres !
– Toujours dernier à charger !
– Toujours premier à se cacher !
– Lâche !
– Fourbe !
– Minus !
– Akkar, tire flèche dans bec ! »

Les Harpies émirent un cri strident en même temps, tout en battant leurs ailes pour se replier.

« Du calme ! On s’en va !
– Gâche pas tes traits, tu vas nous manquer avec tes yeux de taupe !
– On reviendra vite te voir Darmalion !
– On ne t’oublie pas !
– C’est que tu as une place dans notre cœur !
– Gros tas ! »

Et elles virevoltèrent en l’air dans de nouveaux hurlements de rire. Grimhar les observa s’éloigner vers la canopée d’arbres calcinés. Puis, il gratta un sabot à terre, cracha au sol, et fit un signe de tête à Darmalion.

« Rash-Harn veut parler toi.
Toi suivre moi. »


Grimhar était faible. Grimhar était minuscule. Mais Grimhar avait au moins le mérite de connaître sa place ; Il ne regardait jamais Darmalion directement dans les yeux. Quand le monstre s’approchait de lui, il baissait la tête. On ne l’entendait jamais hausser le ton. Et quand il souhaitait donner des ordres au Minotaure, lorsqu’ils chassaient ensemble, il savait toujours donner les-dits ordres avec beaucoup de tact, comme s’il s’agissait de simples suggestions dans leur intérêt commun.
Il était très clair que Darmalion était totalement en position de détruire ce petit Ungor aux cornes trop courtes, aux épaules étroites et à la carrure de mauviette. Mais il avait ses qualités. Il sentait des odeurs. Savait observer des traces. Et sa troupe d’Ungors étaient très forts pour cribler leurs ennemis de flèches. Les Bêtes n’étaient pas qu’un tas de muscles à la charge irrésistible et à la rage incompressible – Ils savaient, à l’occasion, manifester une discrétion et une fourberie sans pareille. Ils maniaient l’instinct des Bêtes avec l’intelligence des Hommes, pour ne garder que le meilleur des deux espèces.
Les Forêts étaient à eux depuis la Nuit du Chaos. Elles demeureraient à eux longtemps encore.



Grimhar ne fit pas de conversation avec Darmalion. Il savait ce qu’il risquait en disant un mot de trop. Silencieux, il avança tout droit, flanqué de sa demi-douzaine d’éclaireurs aussi ridicules et petits que lui – Grimhar n’était différencié d’eux que par son collier de dents autour de son cou. Triste trophée ; Lui ne pouvait pas se vanter d’avoir tué des monstres en duel singulier. Mais peut-être avait-il su être assez agile et malin pour faire tomber quelques assaillants dans des pièges, ou bien les fléchaient-ils avec précision dans un œil ou un autre point faible…
Il amena Darmalion vers la Pierre des Hardes, décorée de nouveaux crânes et de puissantes runes gravées par le Chamane. Ils allèrent jusqu’à la tente du Seigneur des Hardes – la plus belle et la plus grande des tentes du village de fortune, décorée d’une vingtaine de crânes d’ennemis différents, perpétuellement gardée par deux solides Bestigors portant d’immenses haches. Ces deux-là tirèrent des pans d’une tente faite en peau d’ours et d’humains, et révélèrent ainsi le trône du grand Rash-Harn.

Le beau Bestigor tout noir, vêtu de ses peaux, était nonchalamment assis sur son trône d’os. En voyant débarquer Darmalion, il n’eut même pas un mouvement d’hostilité à son égard – même si son grand glaive était bien posé tout proche de lui. Si les deux monstres avaient, sous les auspices de Stur-Hurak, cessé de se jurer mutuellement la mort, et si Rash-Harn n’avait pas oublié de nourrir et de donner un abri à son Minotaure à présent lié à lui comme fidèle, ce n’était pas pour autant que leurs relations en étaient devenues particulièrement cordiales.

« Ton bras guérit ?
Si bras bien guérit, toi enfin faire quelque chose pour Harde. Autre chose que chasser loups et élans, moi veut dire. »


Il se redressa un peu dans son trône. Les Hommes-Bêtes n’avaient pas de cartes. Ils ne maniaient ni la topographie, ni les plans. Ils en faisaient plutôt une espèce de parodie…
Une toute petite femelle, mi-humaine mi-libellule, posa ses deux genoux dans la terre de la tente, juste à côté du trône de Rash-Harn. Et avec une baguette, elle dessina un grand cercle, un croquis assez minable censé désigner une forêt. Et elle la traversa de trois grandes lignes.

« Royaume des Sarls doit avoir Roi. Mais Roi mort chez Sudistes. Eux passer quatre ans sans Rois. Parce que trois Hommes, qu’ils nomment « Jarls », disputent couronne.
Toi avoir rencontré un Jarl. Baldr. Faible. Sournois. Mais beaucoup alliés. Lui encore respirer… Minable. Stur-Hurak m’a dit comment lui fuir devant toi. Norses vraiment minuscules pour garder chef comme lui...
Deuxième Jarl être Gyrd. Tout au sud. Riche. Très très riche. Voulait acheter toi comme bête de foire. Lui pourrait être Roi. Mais lui mis au ban – Quand Archaon a ordonné Chaos de ravager Sud, lui être resté chez lui. A tout volé chez ses voisins en leur absence. Maintenant, très puissant… Mais très détesté.
Troisième Jarl être Asfrid. Fort. Puissant. Enfant ancien Roi. Mais… Femelle. Norses pas aimer que femelle dirige. Dur pour elle hériter. »


À l’évocation de chacun des trois seigneurs, la femme-libellule dessinait une petite croix sur l’une des routes qui coupait la forêt.
Rash-Harn fit une pause. On aurait pu croire qu’il ménageait le minuscule cerveau de Darmalion, car retenir trois noms devait déjà être compliqué pour lui. Mais en réalité, à la manière qu’il avait de détailler le Minotaure des sabots jusqu’à ses cornes, on aurait plutôt dit qu’il réfléchissait aux prochains mots qui dépasseraient sa bouche.

« Stur-Hurak dit que toi connaître Ohrein.
Ohrein grande chienne. Salope. Voulait utiliser ma Harde pour plan à elle. Desseins d’humains… Elle utile. Dire ce que je dis moi sur Jarls des Sarls. Utile, oui. Mais si moi détruire Hommes, pas détruire pour elle. Détruire pour Dieux.
Elle vouloir utiliser nous. Très clair. Très évident… Mais Cornes-Niellées en danger. Notre Harde faible. Toi voir, autour de toi. Moi suis fort. Quelques dizaines Gors forts. Toi – très fort.
Mais pas assez pour détruire Hommes. Pour détruire Hommes, moi doit ouvrir chemins pour que Hommes-Bêtes viennent jusqu’à moi, jusqu’à forêt. Grimhar malin – Grimhar amené toi jusqu’à nous, et toi a tué Manticore sur notre chemin. Très utile. Mais pas assez utile.
Toi doit aider moi. Moi avoir besoin de muscles toi. Moi avoir besoin force. Mais pas que... »


Il grogna un peu. Comme s’il hésitait encore à donner l’ordre qu’il allait donner.

« Ohrein veut aider nous. Doit donner trajet convoi d’Hommes de Jarl Gyrd. Toi aller voir elle avec Grimhar et les Ungors – Trouver trajet, attaquer convoi, ramener armes, nourriture, et surtout, prisonniers pour grand sacrifice – pour orgie de sang sous Lune Verte.
Mais Ohrein demander prix échange. Ohrein pas aider gratuit. Toi doit parler avec elle. Faire jeu Ohrein. Jusqu’à ce que convoi soit nous.
Mais après que convoi attaqué, après que prisonniers capturés... »


Il regarda Darmalion droit dans les yeux.

« Toi doit tuer Ohrein. Harde peut pas laisser Magicienne se jouer de nous. »

Petit silence.

« Ordre compris ? »
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par Darmalion »

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La brigue orchestrée par le binôme aérien se poursuivît jusqu’à l’intervention de Grimhar qui vint ôter la présence des harpies autour de la tente du minotaure comme s’il lui enlevait une épine du pied ; faisant abdiquer les charognards par la menace, il finît par faire cesser leurs jacassements avant de tourner son attention vers Darmalion, qui lui jeta des yeux grands ouverts pour témoigner de l’intérêt qu’il accordait à la présence de l’ungor. Ce dernier insista enfin pour requérir sa présence aux côtés de Rash-Harn, ce qui n’était pas pour plaire au tueur de manticore : en l’état, cette demande pouvait à nul doute générer une certaine dose d’anxiété, compte tenu de l’imprévisibilité de ce colosse increvable et des légendes qui continuaient de l’enrober d’un manteau d’intimidation. On se demandait à juste raison qui de Rash-Harn ou Darmalion était le plus fort, et on se confortait dans l’idée que le bestigor avait été capable jadis de tuer un spécimen semblable au béotien le plus récemment arrivé ; une façon d’adoucir les craintes et de savourer le règne de l’actuel chef de harde, qui assurait plus de pérennité à cette communauté que ne pouvait le faire le minotaure, l’esprit toujours tourné vers la guerre.

Mais en dépit de considérer Rash-Harn comme la créature la plus forte de cette Harde, on ne pouvait oublier le cadavre de la manticore assassinée à mains nues par ce monstre meurtrier, tant parce que sa peau tendue était là pour témoigner de son horrible fin, que parce que Darmalion continuait de rôder dans les parages comme une ombre cruelle. Chacun de ses pas en ces lieux laissait pour empreinte l’effluve de la mort pour seul témoignage de sa vocation : et tandis qu’il continuait de se revigorer, on redoutait l’heure du clash entre lui et le maître des lieux. A ce titre, la grande escorte flanquée aux côtés de Grimhar était une preuve supplémentaire du manque de confiance accordée à ce monstre de sang ; monstre qui néanmoins ne fit pas de zèle, et suivît sagement les éclaireurs tout en réfléchissant à la façon dont il pourrait, un jour peut-être, s’attribuer les ailes de ces volubiles volatiles amatrices de charognes.

Faisant route vers la stèle, Darmalion étudia son environnement en redécouvrant les gueules peu enthousiastes des femelles et des autres mâles plus menus que lui. Il se savait être le centre de nombreuses attentions même si l’on s’efforçait de feindre l’indifférence ; chaque fois qu’il regardait dans un sens, on le fuyait du regard avec trop d’insistance pour que cela pusse paraître naturel. Malgré tous les efforts qu’il avait fait pour ramener du gibier et s’intégrer à cette Harde, ses membres continuaient de le mettre sur le banc des accusés comme s’il était perpétuellement coupable ; mais, à défaut de trouver de la sympathie, il s’était nourri de leurs craintes pour continuer de cultiver son renom. La façon la plus simple pour lui de conserver son aura de force consistait à bouder, tout simplement : à ne sourire que rarement, souvent dans le cas où sa poigne se refermait sur la patte d’une pauvre bête dont il arrachait allègrement les membres rien qu’avec sa force s’il le pouvait, en se délectant d’autant plus de son horreur si son festin était encore en vie.

Il demeurait toutefois certains souvenirs gravés dans son esprit et cette escorte particulière en ravira un en particulier : à cette époque, il était dans une cage sous la coupe du Jarl Baldr et les ungors n’étaient pas des ungors, mais des housecarls. Cette situation le rebutait : il préférait être libre d’aller où bon lui semblait et l’espace d’un instant, il se prit même à vouloir refuser de les suivre. Après tout, qui étaient-ils pour lui montrer la voie ?

« Hmmpf. »

Il se stoppa et son mugissement déclencha quelques raideurs. Ce monstre-là était à prendre avec des pincettes, et s’il ne fallait pas faire de courbettes à son apparition, il fallait néanmoins choisir les bons termes pour ne pas le courroucer, ce qui revenait à peu près à la même chose. Néanmoins, tous furent soulagés lorsqu’il décidât, de bon cœur, de reprendre la marche.

Finalement, les pans de la tente prestigieuse de Rash-Harn s’ouvrirent pour qu’enfin apparaisse le Seigneur sur son trône d’ossements. En guise de salut, Darmalion brandît son vieux sabre rouillé et poussa un petit grognement, que Rash-Harn put sans doute reconnaître comme une marque de politesse à la manière de l’Homme-Bête : il lui accordait de l’intérêt. Autant qu’à la petite femelle mi-libellule qui se mît à dessiner sur le sol en s’harmonisant avec la volonté de son chef, et qu’il trouva attirante. Gustativement parlant.

« Moi croyait Jarl Baldr unique. Hmm… moi voir. Alors trois chefs chez Sarls… Pff ! Eux tous faibles. »

Grommela-t-il avant de se mettre à uriner sur place, sans prendre la peine de s’éloigner ou de se camoufler. Sa gueule changea néanmoins à l’évocation du nom d’Ohrein, qui l’irradia d’une vague de colère et de rancœur : sa poitrine se pinça et ses doigts se refermèrent mécaniquement, alors même que sa mâchoire énorme se contractait. Il était aisé de voir son agacement à cet instant, et il attendît que le Seigneur eusse fini de terminer ses explications avant de labourer le sol pour jeter de la terre à l’endroit même où il venait de pisser : à fortiori, il n’aimait pas laisser trop de traces de son passage.

« Ordre très compris. Moi écouter Ohrein, tuer hommes et capturer convoi, et bouffer Ohrein. Moi toujours voulu voir quoi Ohrein utiliser pour combattre. Nous peut-être voir bientôt. Moi partir seul ou avec Grimhar ? »

Acheva-t-il de demander alors que sa tête s’inclinait sombrement, tandis qu’il s’imaginait déjà comment il pourfendrait la Chamane.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 13 août 2020, 20:20, modifié 1 fois.
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Darmalion, Voie du champion minotaure
Profil: For 13 | End 11 | Hab 5 | Cha 2 | Int 4 | Ini 8 | Att 15 | Par 8 | Tir 5 | Foi 0 | Mag | NA 2 | PV 130/130
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_darmalion

Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
  • Volonté de fer (B)

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Rash-Harn approuva la résolution de Darmalion avec un grand hochement de tête. D’un ton froid, il répondit à sa question :

« Grimhar connaît chemin. Grimhar aller avec toi. Lui et Ungors te rendre bons services ; Bons pisteurs, malins, forts pour embuscade, et toi tendre embuscade…
Grimhar doué dans rôle que lui avoir. Et lui bien chasser avec toi. Et lui connaît bonne place. Mais… Fait attention quand même. Ungor penser comme Ungors. Eux peureux. Lâches. Pensent à survie d’eux avant autre chose.
Moi vouloir que toi revienne en vie. Moi pas aimer toi, et toi pas aimer moi. Mais moi respecter toi. Moi respecter force toi. Toi peut être utile Harde.
Accomplis mission que moi donner toi. Et comme ça, moi serait certain que toi et moi unis contre Humains. Les écraser, tous. »


Et comme s’il croyait toucher une corde sensible chez le Minotaure, il lui fit même un petit sourire avant de murmurer :

« Je laisserai toi arracher Baldr, toi-même. Toi faire payer lui qui a cru enchaîner Bête. »

Darmalion n’ayant pas d’autres questions, ni requêtes, il put donc saluer un Rash-Harn qui lui fit un signe de tête poli.
Mais avant que le Minotaure ne parte, Rash-Harn l’arrêta.

« Cadeau pour toi. »

Il claqua dédaigneusement du doigt à la jeune femelle-libellule qui s’était embêtée à creuser des cercles et des croix dans la terre pour indiquer vaguement une provenance géographique de tel ou tel protagoniste. À présent, la gamine alla bien servilement derrière le trône de Rash-Harn, et en tira quelque chose qu’elle approcha de Darmalion.
Elle suintait la trouille. Baissait ses mandibules devant le monstre. Les doigts tremblants, elle noua quelque chose autour de sa corne :
Une espèce de tresse métallique. Un petit bijou de cuivre. Grotesque. Mal fait. De l’artisanat de Bêtes : Probablement un morceau fondu dans un trou enflammé, avec de la tourbe.
C’était une petite tressée niellée, recouvert d’un sulfure noir. La marque du Clan.

« Toi un de nous, Darmalion. Toi accepter règles. Mais toi avoir droit récompense en échange.
Toi représente Clan. »


Tout con qu’il était, le Bestigor avait au moins eut le mérite de laisser sa chance au Minotaure. Il avait ordonné qu’on le soigne, et lui avait offert des armes, et l’avait nourri de sa viande – c’étaient tous les signes universels d’une dépendance mutuelle. La même qui lie un seigneur avec son vassal chez les Humains des sociétés du Vieux Monde.

Grimhar n’attendit pas très loin. Lui et ses Ungors étaient tout prêts, avec leurs lances et leurs arcs, revêtus de leurs peaux d’animaux chassés pour leur tenir chaud, légèrement camouflés par des branchages mêlés dans la fabrique que les femelles avaient soigneusement effilée pour eux. Ils étaient cinq – six avec leur chef. Petits, ridicules, maigrichons. Mais Darmalion avait bien assez de chair, de muscles, et à présent d’un magnifique sabre si imposant qu’il fallait l’utiliser à deux mains pour imposer la force des Cornes-Niellées.

« Prêt partir ?
Moi mener à toi. Moi obéir toi. Moi te mener à travers Sentier des Bêtes. »


Grimhar fit une jolie courbette bien exercée à Darmalion. Il imita un cri d’animaux à ses camarades – Grimhar avait cet étrange talent de pouvoir singer des prédateurs – et tous semblèrent reconnaître un ordre tacite, car ils posèrent leurs lances sur leurs épaules, et ainsi Darmalion put traverser le campement, flanqué de sa garde privée, les enfants jouant s’écartant soigneusement sur son chemin, et les Gors lui lançant quelques regards mi-curieux mi-patibulaires.

Darmalion allait enfin avoir l’occasion d’à nouveau faire trembler le monde. Son sabre tout neuf allait avoir l’occasion d’être trempé dans le Sang.



Ils marchèrent à travers un paysage grotesque. Répugnant. Ils marchaient au beau milieu de la corruption, couverts sous une sombre canopée d’ombres, d’arbres torturés et infestés d’une magie bouillonnante et savoureuse. Quelques Harpies moqueuses suivaient tranquillement derrière ; Darmalion eut la mauvaise sensation de se sentir épié. Il était persuadé que Telda et Muerta, ces deux charognardes, s’amusaient à suivre le groupe à bonne distance, probablement trop terrifiées par la menace de Grimhar pour véritablement risquer leur plumage. Mais enfin, elles semblaient vouloir épier leur victime, bien à distance.

Le groupe marcha tout droit au milieu d’un dédale de végétation. Il fit deux pauses au cours d’une longue journée qui creva bien Darmalion ; Chaque fois, ils laissèrent le Minotaure boulotter de la chair fumée et du gras séché, ainsi que vider toute une outre d’eau pour se désaltérer. Il ne faisait pour autant pas si chaud que ça, mais c’étaient les Ungors qui étaient de corvée pour porter les vivres, et ils semblaient avoir pris tout un tas de petites sacoches pour le nourrir. Au moins, tant que Darmalion bouffait, les Ungors pouvaient discuter entre eux. Grimhar indiqua qu’ils avaient rendez-vous hors du Sentier des Bêtes, et il priait Darmalion, avec force de courtoisie et de formules aussi polies qu’un Homme-Bête était capable, de demeurer discret afin qu’ils ne soient pas alpagués par des Maraudeurs de passage.

Lorsqu’enfin les rayons du soleil furent perceptibles par-delà la canopée, l'astre affichait une allure rougeâtre de fin d’après-midi. Ils quittèrent une clairière pour se retrouver au milieu d’un de ces quelconques paysages de montagnes que Darmalion avait pu brièvement apercevoir au cours de ses escapades et de ses fuites. Il fallut encore marcher un long moment, pour se retrouver avec le soleil qui disparaissait dans un début de soirée grisâtre.

Ils traversaient une forêt bien moins lugubre et imposante que celle dans laquelle se perdaient les Bêtes. Grimhar s’agenouilla pour suivre des traces au sol, et indiqua au Darmalion une marque qui avait été griffonnée sur un arbre.
Il la reconnut aussitôt : C’était le symbole qu’Ohrein avait peint sur son torse avec le sang d’un prisonnier qu’il avait massacré. C’était le symbole de Khorne. Ses fidèles étaient ici. Le clergé du Molosse. Grimhar et ses Ungors se dissipèrent dans le sous-bois, et remontèrent lentement un chemin accidenté, alors que le soir laissait maintenant la place à la nuit.

En se rapprochant, ils entendirent des gémissements. Des râles de douleur. Une voix apitoyée qui répétait des mots dans une langue que Darmalion ne comprenait pas. Les Bêtes traversèrent un buisson. Elles virent un poteau dressé au milieu de nulle part. Un homme était attaché dessus, les mains liées dans le dos. Un homme nu, écorché, la peau manquante sur sa poitrine. Deux personnes l’encerclaient, l’un le badigeonnant d’une espèce de pâte. Grimhar fit un signe de tête à Darmalion.

« C’est eux.
Pas tuer. Pas tout de suite. Nous doit faire croire qu’alliés. »


Les Bêtes quittèrent leur couverture. Elles traversèrent l’espèce de clairière, distinctement, les armes à la main. L’humain attaché les observa. Il se mit à bouger dans tous les sens, en criant de peur. Les deux figures se retournèrent, lancèrent un court regard aux intrus, mais ne semblèrent pas craindre quoi que ce soit. Grimhar et ses sbires firent signe à Darmalion de s’arrêter, à quelque chose comme vingt pas de la scène. Ils les laissaient poliment terminer.
L’un d’eux sorti un petit caillou, qu’il gratta pour produire des étincelles. Il les jeta sur la pâte dont était badigeonné le corps dénudé de celui qui était attaché. Et, comme une torche, il se mit à s’enflammer. Il hurla. Il hurla si fort, de cris stridents et aigus, que le son se réverbéra peut-être à travers toute la forêt, et que des oiseaux endormis volèrent des branches de terreur.

Le feu illumina toute la nuit. Les deux humains se retournèrent et s’approchèrent nonchalamment des Bêtes.
Mais humain était un terme qui ne pouvait qu'imparfaitement leur convenir...


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Une était une femelle. La face couverte de sang, un long sabre à la main, une espèce de petite peluche dans l’autre. Elle avait un immense sourire qui affichait un rictus sardonique, et des yeux qui brillaient d'une espèce de lueur beaucoup trop rougeâtre pour être naturelle.
Son compagnon était presque aussi mal habillé qu’elle – malgré la fraîcheur de la nuit, il était torse-nu. Vêtu de rouge, et d’un immense casque qui camouflait son regard, mais qui affichait lui aussi un beau sourire ravageur : Il avait des dents acérées, bien alignées, comme la gueule de quelque monstre sorti d’un conte d’horreur. Les deux marchaient gaiement, côte à côte, en sautillant, tandis que derrière eux, l’homme qu’ils venaient de massacrer hurlait, hurlait de terreur, encore et encore, ses cris apitoyés mourant au bout de ses lèvres dans une lente agonie.

La jeune fille sauta sur ses deux pieds à dix pas des bêtes. Elle souleva la peluche et s’écria en Langue Noire :

« Jouer ! Jouer ! Jouer-jouer-jouer-jouer ! On va jouer Afbera ! On va jouer ! »

Elle agitait sa petite peluche dans tous les sens, par le bout d’une patte, tout en disant cela.
L’homme, lui, se gratta le ventre. Il fit un signe insistant vers le sabre de Darmalion, avant de désigner sa propre hache. Et il se mit à crier d’une voix nasillarde, désagréable à l’oreille.

« Vierge ! La tienne est vierge ! Tu veux la dévierger ?
C’est excitant les premières fois ! »


Et il rigola d’un air tout aussi niais que sa camarade, en postillonnant.

Grimhar ne réagit absolument pas à leurs paroles. Il se contenta de les dévisager, l’un après l’autre, en tenant très fermement sa lance de sa poigne.

« Où Ohrein ? »

La jeune fille se retourna et se mit à hurler comme une furie, à s'en écorcher la voix :

« OOOOOHREIIIIIIIIN ! »

L’homme à la hache rigola tout seul. Les trous à la place de ses yeux ne permettaient pas à Darmalion de découvrir le regard de cette espèce de mutant, mais il savait que le bonhomme était en train de le dévisager, tandis qu’il touchait lentement l’acier de sa hache d’une manière lente, dérangeante... Sensuelle.

Un troisième dégénéré s’approcha donc lentement. Elle quittait le sous-bois. Entrait dans la clairière. Dépassait la torche humaine qui maintenant s’effondrait et se mettait à lentement se consumer, silencieusement. Une figure spectrale s’approchait, son ombre projetée par la lumière.
Elle s’arrêta, et posa ses mains sur son cœur. Elle trottina tout rapidement, et fut ainsi plongée dans la luminosité sanglante des flammes, de la poix et de la graisse humaine ;
Ohrein. Avec son teint gris. Avec son casque qui mimait des cornes de Bête. Celle qui l’avait soigné. Celle qui l’avait bercé. Alors qu’elle s’approchait à toute vitesse, Darmalion pouvait la voir avec un grand sourire, et, de manière incontrôlée, des larmes qui coulaient de ses yeux.
Et de sa voix rauque, grinçante, elle eut une joie étrangement sincère.

« Darmalion ?!
C’est… C’est bien toi ?! Pas… Pas possible ! Darmalion !
Darmalion je t’ai cherché ! Mon champion, où… Comment… Que… »


Elle s’arrêta, les mains tremblantes, visiblement toute étonnée de revoir sa Vache en pleine forme.


Notes de gameplay sur le Sentier des Bêtes :

Les Sentiers des Bêtes sont les chemins profondément camouflés au sein des forêts, des voies si anciennes et si corrompues que seuls les Hommes-Bêtes les hantent depuis maintenant des millénaires, depuis la naissance de leur race déchue.
Le Sentier des Bêtes recouvre toute la forêt du Pays Sarl, et sert en quelque sorte de « hub » que les Hommes-Bêtes peuvent emprunter pour aller d’un endroit à un autre dans une sécurité relative – un être humain serait tout simplement demeuré de l’emprunter sans risquer d’être atrocement torturé des jours et des nuits durant en sacrifice sur une Pierre des Hardes. Malheureusement, comme te l’a indiqué Rash-Harn, les Sentiers des Bêtes du Pays Sarl sont actuellement infestés de problèmes, de monstres, de meutes, de Maraudeurs qui en occupent les sorties. Pour libérer progressivement l’accès aux Sentiers, il faut que la Harde des Cornes-Niellées les dégage point par point…
...Le soucis est que tu joues un Minotaure fou à lier, un peu attardé, qui est dans un pays dans lequel il a émigré après quatre ans de captivité. Tu es donc dans un entre-deux assez particulier quand tu voyages en empruntant le Sentier des Bêtes ; Tu es naturellement attiré par la magie, par la corruption, tu sais être guidé par l’horreur des arbres torturés et les odeurs de sang, par le feu du Chamane Stur-Hurak et les hurlements torturés des sacrifiés... Mais en même temps, tu as du mal à te repérer, parce que tu manques de QI et que tu es quand même très impulsif.

Grimhar l’Ungor connaît le Sentier des Bêtes par cœur. Il peut se déplacer comme il le souhaite, où il le souhaite, sans nécessiter de jets de dès.
Les Ungors sous son commandement sont de bons pisteurs qui se déplacent dans le Sentier avec des bonus pour en repérer les dangers et ne pas se perdre.
Toi-même devra faire des jets si tu te retrouves tout seul ou si tu te perds à travers le Sentier sans aucune aide. Tu disposes de la compétence naturelle « Survie en milieu hostile » qui peut beaucoup t’aider ; D’autres compétences pourront être obtenues plus tard si tu veux améliorer l’utilisation du Sentier. En attendant, tu restes très dépendant des Ungors qui t’accompagnent, peut-être à ton grand dam.

Jet d’observation de Darmalion : 4, réussite. Tu sais que tes deux copines te suivent.
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par Darmalion »

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Il existait chez les Hommes-Bêtes des coutumes et des usages différents de ceux des Hommes, mais semblables parfois dans leurs principes. A ce titre, recevoir la tresse nouée autour de sa corne, symbole notoire des Cornes-Niellées, fut pour le preux Darmalion tel un sacre, et les Ungors qui l’avaient accompagné jusque-là purent avec fascination assister à ce moment suspendu hors du monde, celui pendant lequel le Minotaure, l’indomptable, le féroce, l’instinctif, inclina sa tête pour que la Femme-Libellule puisse y tresser sa marque d’appartenance, faisant de ce monstre rugissant le fidèle de Rash-Harn. Le calme s’imposa par l’importance de ce geste symbolique qui souleva bien des émotions dans le cœur criblé de solitude de ce pauvre hère à présent lié à un Seigneur qu’il avait pourtant considérablement rejeté, mais qu’il reconnût alors comme son chef.

Darmalion avait enfin retrouvé une Harde.

Ce moment passé, les Bêtes se mirent en route. Cape sur le dos et jambières bien serrées autour de ses cuisses, le sabreur quitta les siens en lançant des yeux remplis de confiance à ce qu’il pouvait s’autoriser à considérer comme des compagnons ; des compagnons qui, selon lui, lui devaient toutefois obéissance, pour la simple raison qu’ils n’avaient pas la force de le disputer. Le nouvel intronisé parmi les Cornes-Niellées avança à cœur joie et se fia au flair de Grimhar et de son escorte pour donner vie au Sentier des Bêtes. Il les suivît sans pousser de juron, sans dévier de l’itinéraire emprunté, presque amadoué par ce qu’il avait pu vivre ; ils passèrent taillis et branchages, secouèrent les gaulis et les fougères en traçant un chemin à travers la canopée pour que les prochains puissent, à l’avenir, vagabonder dans cette zone en trouvant toujours bonne route sous le sabot. Le paysage autour d’eux avait les couleurs du chaos et le parfum de l’obscur, et il était tant imprégné de magie et de ténèbres qui manifestement les Harpies se laissèrent aguicher par la troupe au cœur de ces sentiers infernaux, charognardes flairant festin venant. Elles durent toutefois se contenter de quelques carcasses de rongeurs délaissés, viscères à l’air, car les Bêtes ne chassèrent pas : ils puisèrent dans les stocks qu’ils avaient accumulé sur eux, tant pour se satisfaire que pour nourrir leur massacreur invétéré, dont les efforts réalisés pour discrétion garder furent assez amusants à voir faute de maladresse ; tel un éléphant tentant de se cacher derrière une charrette, Darmalion ne semblait guère prédisposé à ne pas se faire remarquer. Fort heureusement, plus intelligents que lui et assez sagaces pour le comprendre, les Ungors ajustèrent leurs déplacements et les éclaireurs à l’avant s’assurèrent de prendre toujours les chemins les plus touffus ; quand cela était possible ; pour éviter que le loubard ne trahisse leur présence.

Lorsque le soir tomba, ils avaient quitté les territoires fréquentés par la Harde et s’étaient rapprochés d’une zone qui n’était plus dans le girond de leur emprise. Ainsi durent-ils redoubler de prudence, jetant de temps en temps des yeux habités de méfiance à l’égard des bruits que pouvaient produire le béotien, qui plusieurs fois s’arrêta pour obéir à ses pulsions naturelles et gratter l’écorce de quelques arbres afin de soulager les démangeaisons fréquentes dans ses cornes ; sans se soucier de devenir la cible des maraudeurs, au grand dam des Ungors. Malgré tout, ils n’alertèrent pas leur ennemi, jusqu’au soir tombant où se révéla, sur le corps d’un arbre maladif, la marque de Khornes.

Derechef, la troupe se dispersa comme si chasse sonnait. Darmalion, connaissant parfaitement son rôle à ce titre, attendît en arrière : il savait que les petits feraient le tour, et jetteraient dans ses grosses pattes le gibier fuyant. Il se délecta en pensées, fort d’anticiper le moment où, jaillissant des broussailles, la nourriture offrirait son ventre à sa gueule brutale ainsi qu’à ses mains féroces. Mais il ne mesura pas, comme les autres, qu’il n’était pas ici question de chasse, mais d’embuscade. A ce titre, l’adversaire promettait plus de répondant qu’un vieux chevreuil malade.

Lui servant de guide, Grimhar l’entraîna derrière lui et bientôt, à la grande surprise du Minotaure, des voix se manifestèrent avant qu’ils ne découvrent, au fur et à mesure de leur progression, le poteau sur lequel était suspendu le martyr écorché. Grimhar avisant, le Minotaure apprît qu’il s’agissait d’une offrande à Khornes. L’apothéose d’un homme supplicié pour les faveurs du Molosse.

Les Cornes Niellées se dévoilèrent des ombres devant les fidèles de Khornes qui, tout de go, mirent feu à leur sacrifice. L’homme hurla en étant consumé, tout juste après que Grimhar eut conseillé Darmalion de ne pas commettre d’erreur diplomatique. Mais autre chose tourmenta le gros bovidé.

« Moi pas comprendre. Pas devoir faire bruit, et eux faire lui hurler. Moi faire bruit que moi vouloir plus tard ! »

Si vrai qu’il jeta un regard noir à Grimhar, ce dernier n’eut pas le temps de lui répondre, tout accaparé qu’il fut d’étudier l’arrivée des deux serviteurs du Molosse. Darmalion, quant à lui, changea vivement d’intérêt ; le gaillard caressant langoureusement sa lame suscita en lui des envies meurtrières. Il mesura que, gabarit oblige, celui-là devait être plus fort que les autres ; aussi dût-il se retenir de ne pas le défier dans un combat à mort. Si bête qu’il fut, il avait compris qu’il ne devait pas commettre d’impair ; la petite tresse ceignant sa corne le lui interdisait. Aussi laissa-t-il Grimhar s’exprimer, tout en continuant de fixer intensément ce colosse dont le haubert paraissait cacher de bien vils desseins.

Il se fit la réflexion qu’en forçant un peu, son sabre pourrait peut-être fendre le métal de ce casque et commença lui-même à se gratter les parties, manifestement excité à l’idée d’exploser le crâne de cet humanoïde.

Pourtant, l’apparition d’Ohrein changea la donne. Il vit la Soigneuse trembler, se crisper, joindre ses mains, puis pleurer. Elle lui apparût comme sincère. Comme autrefois. Et pourtant, sa simple présence soulevait en lui des vagues de colère, un ressentiment puissant : elle l’avait abandonné. Elle l’avait confronté au danger, forcé à combattre des maraudeurs, avant de le laisser dans son antre. Elle n’avait rien arrangé à son sort. La tresse qu’il portait sur ses saillances de kératines n’étaient pas dû à sa rencontre avec elle ; elle était due à son courage, à sa volonté constante de survivre, à sa force démesurée.

Elle l’avait manipulé, et cela, il ne pouvait lui pardonner. N’écoutant que ses émotions, il hurla en dégainant son vieux sabre.

« GGGGGRRRRRRRRUUUUUUUUUUUUUAAAAAAAARH !!! »

Sitôt le hurlement poussé, il bouscula ses propres compagnons et s’avança d’un pas déterminé. Il ignora même Grimhar qui pourtant lui avait intimé de prendre certaines précautions ; l’Ungor découvrît à son grand dam que le Minotaure n’était guère un fin diplomate. La Bête était réveillée, et elle avait faim.

« TOI MENTIR ! C’EST MOI CHERCHER TOI ! TOI MANIPULER MOI ! MOI LIBERER TOUT SEUL ET TOI PAS REVENIR ! TRAITRESSE ! TOI PAS MOLOSSE, TOI SERPENT ! »

Avec force, il fouetta l’air de sa grosse lame.

« SI TOI PAS EXCUSE, MOI ECRABOUILLER VOUS TROIS !!! RRRUUUUUUAAAAAAH !!! »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 13 août 2020, 20:20, modifié 1 fois.
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Darmalion, Voie du champion minotaure
Profil: For 13 | End 11 | Hab 5 | Cha 2 | Int 4 | Ini 8 | Att 15 | Par 8 | Tir 5 | Foi 0 | Mag | NA 2 | PV 130/130
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_darmalion

Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
  • Volonté de fer (B)

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

En un rugissement, Darmalion avait forcé des réactions instinctives dans les corps de tous ceux qui se trouvaient dans cette clairière, illuminée seulement par un feu de cadavre. Un monstre tout en chair et en fer qui se met à soudainement péter les plombs donne de quoi éprouver l’esprit le plus tranquillisé, surtout venant de ceux qui avaient fait l’erreur de s’en approcher bien trop près ; C’est comme si c’était dans ces instants-là que l’on voyait vraiment de quoi quelqu’un était constitué, de quelle matière il était pétri.

Le réflexe primal de Grimhar fut de se jeter en arrière, terrifié. L’éclaireur, pisteur doué, bondit sur ses deux sabots bien dans le dos du monstre, hors de sa vision périphérique. Ses autres Ungors eurent des réactions fort similaires ; Tous s’écartèrent en agrippant leurs lances et en se mettant dans une position qui était entre la fuite et le combat, sans toutefois savoir vers qui ils devaient diriger leurs pointes – leur hésitation trahissait franchement le fait qu’ils ne s’attendaient absolument pas à un tel retournement de situation.

Les deux serviteurs de Khorne n’eurent pas un tremblement d’échine. Le lubrique à la hache feula une gerbe de postillons tout en levant sa hache qu’il posa contre son épaule. La folle dingue jeta sa peluche sur son épaule et dégaina un deuxième sabre qu’elle fit danser dans de légers roulis au creux de sa main.

Mais c’était Ohrein au milieu qui devait vraiment l’intéresser.

La sorcière eut une réaction purement humaine lorsqu’on lui rugit à sa face ; Contrairement aux Ungors, elle ne se mit pas à bondir pour s’éloigner. Plutôt, elle se tétanisa sur place. Figée, telle une statue, les mains recouvrant sa bouche, les yeux écarquillés. On aurait dit un de ces moutons qui, lorsqu’il était pris par surprise, ne trouvait rien de mieux à faire que de soudainement se stabiliser avant de tomber sur le côté, inconscient. Peut-être qu’elle allait faire de même dans quelques instants.

Mais après un très court moment de battement, une ou deux secondes de silence à peine – mais qui, après le braillement furieux du Minotaure, paraissait terriblement puissant – son expression faciale changea du tout au tout. Ses sourcils s’abaissèrent sur ses yeux dans une terrible mine de colère. Ses lèvres se tordirent en une grimace expressive, sardonique, qui n’avait rien à envier à celle de ses deux comparses maudits ; Jamais Darmalion n’avait vu un humain afficher autant de molaires à la fois. Sa peau changea très subtilement de pigmentation, pour prendre une allure violacée. Et elle baissa ses mains, les avançant devant elle pour que la paume pointe le sol.
Alors, des voiles voluptueux de noir commencèrent à apparaître et danser le long de ses doigts – le même genre de fumée qui s’était échappée de l’arbre dans lequel il avait chargé dans la matinée, au campement de la Harde. Et la voix d’Ohrein se mit à raisonner, d’un ton étrangement éthéré.

« Pas revenir ?! J’ai attendu dans ton antre trois jours durant, espèce de gros tas ! Je suis retournée sur mes pas, et j’ai été prise en embuscade par des serviteurs du Serpent par ta faute, et ta faute uniquement !
Quand as-tu essayé de venir me chercher ?! Je t’avais dit de m’attendre ! Sais-tu ce que j’étais prête à sacrifier pour toi ?! »


Un léger coup d’œil derrière lui, immensément fugace, permettrait à Darmalion de voir comment Grimhar gardait sa lance dirigée vers le sol.
Il était impossible de savoir quelle allait être la réaction immédiate de l’Ungor.
Mais avant que Darmalion ne puisse répondre, Ohrein reprit dans la provocation :

« Le Molosse répugne la magie, il la hait et l’exècre ; Mais crois-moi que je n’hésiterai pas à l’utiliser si tu te tiens dans le chemin de ses élus !
Calme-toi tout de suite avant que je n’arrache ton âme pour l’écorcher à la face du monde ! »

Jets d’intimidation de Darmalion :
Sur Grimhar : Jet caché
Sur Ohrein : Jet caché
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Darmalion
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Re: [Darmalion] L'heure et le temps des Bêtes

Message par Darmalion »

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GLADIATURE



L’atmosphère prit tout de go l’allure d’un désastre en campagne. La banalité des retrouvailles et les miasmes de la nostalgie se délitèrent devant la férocité du ressentiment et l’instinctive colère du minotaure, lequel outrepassa son devoir et rangea le « Surmoi » dans son fourreau, à la faveur d’un « Ça » rugissant. Somptueux fut le silence qui s’instaura dès que le cri fut terminé, mais sordide fut la conséquence des ressentiments. La cordialité des arrangements baillât en faillant à son devoir et laissa entière place à la sauvagerie et aux armes qui escortaient son char de guerre : Ohrein et ses gardes se mirent en garde, commencèrent à faire parler d’occultes magies là où Darmalion se dressa, tel un ours se campant sur ses deux pattes arrière, pour être plus grand que son dangereux ennemi.

La sorcière était en colère. La douce de jadis avait été enterrée, révélant la peau éthérée d’une zélote de Khornes incantant ses forces. Le Minotaure observa ces volutes de ténèbres, effluves de chaos voguant dans l’atmosphère, mais ne s’en conforma guère : aux yeux des Khorngors, la magie n’était que facéties et disgrâces, et ne s’étendait que là où il y avait des carences de force. Autrement dit, la chose ne lui apparaissait que comme un attirail pour remplir le fossé qu’il y avait entre lui et elle, une méthode pour paraître plus grosse qu’elle ne l’était réellement.

L’orgueil du Minotaure était chose bien dangereuse.

Darmalion, tout obnubilé qu’il était par la libération de sa propre folie avide de sang, ne s’aperçût même pas que sa petite troupe, inquiétée de son comportement, ne le suivait pas franchement. Cette crainte des Ungors fut sans doute à la faveur de ses adversaires qui, de leur point de vue, avaient fort à parier qu’ils pourraient être amenés à confronter la Bête éventuellement seule, abandonnée de ses comparses. Une hypothèse qui leur offrait l’avantage d’un potentiel trois contre un, format dans lequel ils pouvaient à nul doute être triomphant ; mais l’autre hypothèse était celle d’un trois contre sept, et avec un Minotaure dans les rangs des Hommes-Bêtes, le postulat d’une victoire se réduisait drastiquement.

Pourtant, aussi tendue était-elle, la situation n’avait pas encore tourné rouge. Bien qu’habité par une colère sourde, le Minotaure avait à l’esprit, avant même d’avoir à ôter de son socle la tête d’Ohrein, le besoin d’en apprendre plus sur ce qu’il n’avait pas vu : se faire sa propre vérité. Son sabre balaya l’air de nouveau, tandis qu’il s’approchait encore.

« Moi magie déjà vu, pas peur ! Magie être pour faibles pas gros ! Pas magie avoir libéré Darmalion : c’est force libérer Darmalion ! »

Il poussa sa tête vers l’avant et la releva en mugissant.

« MUUUUUUUUUUH ! »

Suite à quoi il se mit à se fléchir sur ses jambes, sabre en arrière. Une posture de bataille.

« Toi dire moi maintenant ! Pas mentir ! Pourquoi pas revenir ? Pourquoi pas respecter promesse ? Drmalion évader seul, puis bagarre contre Ingjald. Après bagarre, humains attraper moi, et enfermer encore. Enfermer avec Jarl Baldr qui vouloir ta tête. Toi expliquer moi maintenant quoi passer, ou tête toi dormir sur Pierre de Harde ! »

Une posture de bataille propédeutique à un assaut monstrueux s'il n'entendait pas grâce de ses excuses, et qu'il n'accordait pas le pardon à la Soigneuse.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 17 août 2020, 18:22, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total d'XP : 28
Darmalion, Voie du champion minotaure
Profil: For 13 | End 11 | Hab 5 | Cha 2 | Int 4 | Ini 8 | Att 15 | Par 8 | Tir 5 | Foi 0 | Mag | NA 2 | PV 130/130
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_darmalion

Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
  • Volonté de fer (B)

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