[Erwan de la rivière] Celui qui chante

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par [MJ] Le Roi maudit »

Jet de charisme : 17
Échec
La soirée se passa agréablement au rythme des notes de musique et des rires, de l'alcool et des plats ingurgités. Hélas pour le musicien, nulle demoiselle ne s'accrocha à son bras cette fois-ci, l'effet de nouveauté était-il déjà passé ou bien les poulardes s'étaient-elles dirigées vers les forains fringants venus installer le marché imminent ? En tout cas c'est bras dessus, bras dessous avec Luçon et le Bougre que le jeune musicien se rendit à l'auberge. Des chansons à faire rougir les vieilles filles aux fenêtres résonnèrent dans la grande place pavée.

Des au-revoir et chacun pu regagner le confort de sa chambre pour une nuit de sommeil bien méritée. Demain serait un autre jour. Chacun retournerait sur son chemin. Accomplir son destin. Vivre.

Du moins jusqu'à ce que la porte de la chambre d'Erwan cède sous les coups de boutoir des hommes d'armes menés par Ronçard.
Jet d'endurance d'Erwan pour s'évader : 11, échec
Quatre gaillards hauts comme des armoires bardés de maille et affublés de casques en ferraille firent irruption dans la pièce exigüe. Le rouquin n'atteignit pas la fenêtre. On le saisit par les avants-bras comme un fétu de paille.
Une trogne balafrée, hargneuse, taillée dans la glaise comme un pâté de boue fit irruption devant lui. Le soudard, un sac de jute en main, lui asséna une gifle phénoménale en brayant : "Voilà ta Charité rescaille !"
Les soudards rigolèrent grassement, visiblement fiers d'avoir sorti une phrase qui n'était ni drôle ni subtil. Aux bruits de protestation émanant des autres chambres, Erwan comprit facilement que nous étions au milieu de la nuit.

-Qu'est'ious faites bande d'goujats ! C'un des nôtres lâchez le !

Le ménestrel n'aperçut que du coin de l’œil Luçon et le Bougre débouler en chemise de nuit du couloir avant que la toile de jute ne lui obscurcisse la vue.

"Déguerpissez les gueux, sinon vous allez vous balancer avec lui !"

Un bruit, un bruit peu commun mais reconnaissable entre mille. Celui des lames que l'on sort. Les gardes qui tenaient Erwan raffermirent leur prise, quitte à lui tordre les bras. Ça criait tandis que le fer de mauvaise qualité s'entrechoquait. L'aubergiste hurla, sa jeune et charmante fille aussi, et d'autres voix qu'il ne reconnaissait pas. Le fracas d'un corps contre un plancher de bois, des insultes. Ce n'était pas le combat noble d'un chevalier contre un monstre, c'était des gueux qui affrontaient d'autres gueux. À deux contre six. En chemise de lin contre le cuir des broignes.

Sous ses pieds le sol se déroba, on l'emmenait loin du tapage de l'auberge. Une poupée de son aux cheveux de feu trimballée par des affreux trolls.

Une interminable traîne ponctuée des reniflements des brutes, des crachats de glaire sur le sol ou des "Ta gueule" formels si il advenait l'envie au captif de protester sur son traitement.
On passa de l'extérieur à la chaleur douce des grands intérieurs, avant les clapotements d'un escalier. On l'emmenait en profondeur. La nuit estivale céda la place à un frais constant, humide, sentant le moisi et les fosses d'aisance.
"Celle-là ?
-Ouais."
Le grincement d'une lourde porte. Et un coup. Celui qui pulvérise les boyaux. Inattendu, violent, gratuit. Cruel et donc jouissif pour la brute pugnace qui l'a porté. Puis d'autres, toujours dans l'abdomen, ils rient ces sadiques. On le tient. Ce n'est qu'un sac de navet qu'on frappe pour jouer le gros dur devant ses potes.
Puis ils se lassent, et le jettent, sans ménagement, dans un cul-de-basse-fosse. Sans même retirer le sac.

Dans le monde clos de sa cellule, la seule lumière est celle du vasistas. Trois barreaux d'acier obstruent la petite ouverture. Et en face, un mur de pierre gris. L'oiseau chanteur a été mis en cage.
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Erwan
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par Erwan »

Une magnifique soirée qui se déroulait pour Erwan. Les plats étaient bons et chauds, les boissons étaient bonnes et fraîches, et la compagnie était des plus parfaites. Aucune femme ne voulut de lui ce soir ? Bah, quelle importance ? La nouveauté avait toujours sollicité la demande, et maintenant qu'il n'était plus la nouveauté, il savait qu'il n'aurais pas le même genre de soirée chaque soir. Mais cette soirée valait la précédente pour Erwan. Ce soir à la place d'un régiment de donzelles, il était assis dans une taverne avec deux nouveaux amis, et ça c'est quelque chose qui peux remplacer une nuit de dépravation. Erwan ris beaucoup cette nuit, il mangea et il bus, mais surtout il ria de bon cœur à tout ce qui se passait. Il ria quand Luçon se pris une claque d'une serveuse après un sifflement trop fort. Il ris également quand le Bougre fit un commentaire sur quelque chose de simple, et il ris encore plus fort quand l'une des tables essaya de chasser le bouc noir de ses amis, on l'aurait presque oublié celui-là. C'était une bonne nuit, et quand les desserts furent servis et que les conversations reprirent sur des tons plus calmes, Erwan eut l'impression d'être revenu à un temps où il n'était pas seul. Ses yeux voyait les fantômes du passé dansaient et chanter, rire et pleurer. Leurs visages étaient voilés, mais la sensation elle était bien là. Il sentis son feu intérieur resurgir et une bouffée d'air chaud se déversa dans son corps, la plus agréable des sensations, celle de savoir qu'on appartient à quelque chose, et qu'on est apprécié et accepté. Il fut ramené à lui par Luçon et le Bougre, car l'heure était tardive, et il était temps de prendre le chemin de l'auberge. Le chemin était étrangement plus pentu que la fois précédente, et il y avait plus de virages aussi, mais ils arrivèrent sains et saufs dans l'auberge et chacun rejoignit sa chambre.

Erwan ne s'allongea cependant pas immédiatement. Il se savait pompette, mais pas totalement saoul, ce qui lui permis de prendre quelques instants pour se remettre les idées au clair, autant que faire se peux. Il ouvris ses volets et contempla les étoiles et l'astre lunaire pendant qu'il réfléchissait.

"- Erwan... Tu as une idée de ce qui va se passer. Tu as osé insulter le régent du seigneur local. Tu sais que ces types là ont la rancune tenace et vicieuse. Tu sais que tu aurais du partir. Alors, pourquoi ? Pourquoi tu es resté ?
"- Réponses simples. Luçon et le Bougre sont de bons amis, et on ne quitte pas ses amis sans un au revoir qui vaux le coup. Et je n'ai pas dit au revoir à Léonard, ni à Dame Mathilde d'ailleurs...
"- Hum... Tu sais ce qui t'attends dans le pire des cas. Va te coucher, tu en as besoin. Fou de rouquin."


Si les gens pouvaient Erwan pensaient, il été surs qu'ils le prendraient pour un fou. Un homme qui se parle à lui même dans la tête ? Fou, ou bien possédé. Possédé, il ne le pensais pas. Fou, par contre, un petit peu. Se parler à soi-même était vu comme étant de la folie chez les personnes normales, mais bizarrement quand on avait un bouquin entre les mains, personne ne disait rien. Enfin, les gens sont étranges. C'est avec ce genre de pensées, et quelques-unes pour des personnes chères au cœur d'Erwan, que le sommeil le trouva.

Son sommeil fut brutalement interrompu quand des gardes défoncèrent sa porte. Erwan se réveilla en sursaut total, comme un chat qu'on vient d'arriver à prendre par surprise. Par réflexe, il essaya de courir vers la fenêtre mais fut trop lent à sortir de son lit et fut rattrapé par l'un des gaillards. Parmi eux, il reconnut Ronçard le maître d'armes, mais disons que dans la situation ce n'était pas très important de savoir qui tords son bras.
Quand le soudard lui balança sa réplique, Erwan commença à remuer comme un animal, mais la gifle de l'homme avait presque suffi à faire s'évanouir Erwan, qui réussi juste à cracher un glaire de sang, à voir que c'était encore la, et surtout eut tout juste le temps de se demander où était son précieux luth, avant que les gaillards ne le sortent manu militari de sa chambre malgré les protestations et les cris, même ceux d'Hervé.

Quand Erwan vit Luçon et le Bougre, il eut un sourire aux lèvres, à la fois heureux et désolé que ni l'un ni l'autre n'eurent le temps de voir avant que l'on ne lui mette le tissu sur la tête. Ne se fiant plus qu'à son ouïe, Erwan reconnut distinctement le fer que l'on sort de son fourreau, et il eut soudain très peur. Pas pour lui, semblait-il qu'on le voulait vivant, mais pour ses amis. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit avant que le fer ne rencontre le fer. Le combat, si on pouvait appelait ça comme ça, fut très bref. Par dessus les insultes, et en essayant de tourner la tête vers la direction globale de son ami, Erwan cria avec un ton qu'il voulait rassurant :

"- T'inquiète Luçon ! J'vais juste dîner avec l'un d'mes plus vieux amis ! Mais plus on est de fou, plus on rit !" Avant de se prendre une calotte derrière la tête.

Erwan fut facilement soulevé du sol et une longue marche, pour les gardes, commença. Erwan avait peur, très peur pour ses amis. Il ne savait pas si le corps qu'il avait entendu tomber était l'un de ses amis, ou un autre résident qui s'était mêlé à la bagarre, mais dans ces deux cas, Erwan était très inquiet. Il dégagea sa crainte et ses peurs en faisant quelques tirades et autres répliques aux soldats, ou simplement en voulant parler pour lui même, mais le seul répertoire que les soldats semblaient avoir était "Ta gueule" quand ils ne se prenaient pas pour des grands érudits du verbe. Quel monde, vraiment ! Il savait très bien où ils allaient, et ne pouvait rien faire contre cet état de fait, donc le reste se passa en silence. Erwan se rendormi même sur le trajet, jusqu'à ce qu'un violent coup le réveil, un cri de douleur en écho suivis d'un rire gras et moqueur, suivis de petits ricanements approbateurs. Erwan serra fortement les dents, sachant que les Hommes pouvaient facilement devenir des moutons, et ce coup-là ne manqua pas. Quatre coups de poings dans l'estomac, et ces fils de chiennes n'avaient même pas enlevés leurs gants... Puis il fut projeté contre le sol et il entendit une porte se fermer lourdement.

Erwan était recroquevillé dans sa cellule, et pendant une bonne dizaine de minutes, il était en proie à une immense souffrance. Il s'était pris beaucoup de coups dans le passé, mais ceux-là était particulièrement vicieux, en plus d'être gratuits. Au bout d'un moment, il put s'étendre un peu et palpa très délicatement ses côtes pour voir si rien n'était cassé.

"- Le trucs, gamin, c'est de toucher assez fort pour sentir que ça bouge, mais de pas toucher trop fort sinon tu vas le faire bouger tout seul comme un crétin." Récita Erwan. Le médecin de son ancienne troupe n'avait jamais appris quoi que ce soit de vraiment utile à Erwan, mais au moins il lui avais dispensé un conseil ou deux. Apparemment, rien n'était cassé mais il valait mieux ne pas tenter de gros mouvements. Avec pour seule lumière celle du vasistas, Erwan se cala du mieux qu'il le put dans sa cellule et essaya de calmer son corps et son esprit, les deux étant en feu pour diverses raisons. Le plus difficile fut l'esprit. Déjà parce que ce connard avait appelé Erwan "rescaille", celui-là il aurait de ses nouvelles. Et le déroulement des événements également.

"- Ce Hugues est fourbe, vicieux et aime faire souffrir gratuitement. Surement qu'il avait planifié tout ça dans son coin, ce connard..." Pensa Erwan avant de commencer à sombrer. Avant de se laisser aller aux portes du sommeil, il espéra que Luçon et le Bougre aillent bien et il croisa les doigts et pria Ranald en croisant les doigts.
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par [MJ] Le Roi maudit »

"Le temps ? Le temps est insaisissable, fluctuant comme les marées et les crues, on pense le perdre ou le gagner, mais nous pauvres mortels suivons simplement le cours du torrent, le Maître lui, sera notre batelier." Cultiste de la Main Pourpre condamné au bûcher à Averheim
Dans les boyaux de pierre des châteaux bretonniens, la lumière du soleil devenait rapidement un vague souvenir. Comme celui du confort, de la nourriture décente et de l'air frais. Ici ce n'était que paille moisie, vermines, murs suintants et obscurité.
Le vasistas offrait au détenu la seule source de lumière. Une torche vacillante dégageait quelques volutes orangées bien en dehors de son champs de vision réduit.

Un peu de lumière, le plic-ploc incessant de l'humidité s'échappant des moellons. L'attente. Pas de geôliers, de grosses brutes ricanantes, rien. Il n'y avait que lui et la douleur lancinante des coups.

Un bref instant, Dame Solitude s'éloigna lorsque la trappe de la porte s'entrouvrit. Dans un POC sonore, un bol atterrit dans la cellule. De la bouillie d'orge. Froide. De quoi tout juste repousser la faim. Seulement un grommellement plus tard, le taulier fit tomber un objet bien plus familier dans le cachot. Un luth. Intact. Seul réconfort dans cette cellule terne. Un seul élément avait changé. Il sentait la fleur. Cette même odeur qui s'élevait du balcon de Dame Mathilde. Dans la caisse de résonance on avait glissé quelques fleurs blanches en forme d'étoile.
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par Erwan »

Le temps et le soleil sont aussi inséparables que l'air et le vent. L'un ne peut exister sans l'autre. Privé un homme de soleil, il ne saura jamais l'heure qu'il est. Ce qui est le cas d'Erwan. Combien de temps avait-il fermé les yeux pour s'effondrer dans le sommeil ? Une heure ? Dix ? Est-ce que seulement une heure était vraiment passée ? Il n'en avait aucune idée. Il savait qu'il était encore en vie car il avait mal, et cela au moins continuait de le faire sourire. Sa vie, et un temps qui défile en l'aillant oublié. Il se mit à ricaner pour lui-même.

"- Ce Hugues... Ce sang bleu, il a de la cervelle, j'admets. Plutôt que de me tuer, il ose me faire tomber dans l'oubli... Quel connard."

L'oubli. L'un, si ce n'est le pire, châtiment au monde et la plus grande crainte pour un artiste. Finir par être oublié. Pas tellement semblait-t-il, au moins le geôlier avait pensé à lui amener sa nourriture. Erwan réceptionna de justesse le bol de de bouillie d'orge avant qu'il ne touche le sol, lui tirant une grimace de douleur.

"- Mange doucement. Économise ton estomac et tes forces." Pensa Erwan.

Au moment où il allait plonger deux doigts pour commencer ce qui était son repas de la journée, il entendit le geôlier grommeler et ses yeux s’agrandirent d'un coup. Il lâcha immédiatement son bol, qui alla tomber au sol, renversant un peu de son maigre repas sur le sol, et saisi son luth au vol, le luth n'avait pas chuté de 30 centimètres qu'Erwan tenait son bien le plus précieux de nouveau en main. Il caressa amoureusement les courbes du luth, fis glisser tendrement ses doigts sur les cordes et des larmes vinrent bientôt couler sur ses joues. Puis il sentit une odeur qui détonnait totalement pour l'endroit. L'odeur de douces fleurs, provenant de son luth, et dont il se rappela avoir senti l'odeur pas plus tard qu'hier sur le balcon de Dame Mathilde. Il pensa que c'était une hallucination, mais quand il vit les fleurs dans la caisse de résonance de son luth, il ne lutta même pas contre un hoquet larmoyant de joie, et ses pires pensées s'envolèrent en un instant. Il était prisonnier, il avait été battu, il avait faim, il ne savait pas quel jour c'était, ni depuis combien de temps il était là. Mais il n'était pas oublié. Et ça, c'était la plus belle des choses qu'on pouvait lui offrir, le tout emballé par son propre luth.
Il retourna en clopinant à sa place, posa son dos contre le mur froid et humide et se laissa glisser au sol, son luth poser délicatement entre les mains. Il ne fit même pas attention à son bol, pourtant juste à côté, qui commençait à attirer la petite vermine. Il y a quelques minutes, son corps était froid, demandé de la nourriture et de l'eau. Mais maintenant, Erwan ressentait une chaleur grandissante, il ne ressenti plus le besoin de manger ni de boire. Il accorda quelques notes pour régler son luth, et commença à faire de la musique. Une musique triste, sans parole, mais qui était gorgé d'amour et de bons sentiments, la musique d'un homme presque brisé que l'on vient de sauver. Il laissa ses pensées vagabonder jusqu'à un lointain village autrefois visité, là où il rencontra une jeune noble magnifique, l'une des rares en ce monde pour laquelle il oserait dire qu'il l'aime. Et, tout naturellement, ses notes changèrent pour une musique d'amour perdu, et les paroles lui vinrent également :

"- Jours enchantés...
Ma vie a à peine commencé...
Tu es dans mon cœur, je le sais.
Jusqu'à la fin des jours.

Pourrai-je encore vibrer,
Au refrain de ma bien aimée ?

Et crois-tu qu'un jour, je pourrais te serrer dans mes bras ?
Si nous pouvions encore voir le ciel, voir les fleurs éclore.
Rompre le sort et vivre au soleil.

Ô à quoi bon succombé au désespoir ?
Cette malédiction ne m'empêche pas de chanter notre joie ce soir.

Le temps apaise bien des souffrances, et l'espoir reparaît toujours.
Avant, je n'étais qu'innocence, j'aimerais voir revenir ces jours.

Je ne revivrais pas mon enfance,
Bercée de rires et d’insouciance.

Même si j'ai beaucoup changé, je rêver encore de liberté.

Les jours d'été reviendront si l'on y croit.

Avec l'amour, ces jours enchantés
Reviendront un jour..."


L'écho de cette chanson ne se fera pas entendre en dehors de là où il se trouve et n'atteindra surement pas le moineau dans le ciel, mais Erwan se sentit bien mieux après cette chanson, et ses douleurs disparurent le temps de la chanson et quelques secondes après avant de revenir, doucement cela dit mais surement. Il regarda son luth en souriant, et ajouta :

"- Je suppose que ceci peut bien me servir de faveurs." Dit-il en glissant prudemment une main dans la caisse de résonance de son luth pour en extraire délicatement une fleur, qu'il se mis dans les cheveux.

Après quelques minutes, il poussa un long soupire qui se trouvait être entre l'épuisement et la douleur.

"- Par mes doigts, faisait plus chaud par chez moi. C'te chance que l'ancêtre ou la frangine soient pas là." Dit-il, avant de baisser d'un ton pour lui-même. "- Espérons que ça dure pas, si y'a bien des gens capables de me faire sortir, c's'rait bien eux tiens..."
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par [MJ] Le Roi maudit »

Erwan dans sa cellule vide, dans les cachots vides, passait tout l'été à écouter, les gardes qui passent, comme des menaces et qui lui rappelaient une euphorie finie.

Pourtant, une jeune femme avait décidé de rendre la captivité du musicien plus douce. Par la complicité du bourru geôlier, elle faisait passer tout un tas d'objets à notre prisonnier aux cheveux de feu.
Une brioche fraîche avec sa bouillie sans saveur, le lendemain une couverture de satin qu'elle avait probablement emprunté à sa propre réserve. Le troisième jour, du moins selon les estimations du jeune homme, le garde ouvrit complètement la porte. Pour la première fois depuis un bon nombre d'heures, les yeux du ménestrel purent se poser sur un visage humain. Le garde était un bout d'homme entre deux âges, les moustaches poursuivis par des favoris bruns. Une trogne à rivaliser avec le bougre. Mais c'est penaud qu'il tendit un petit livre et une lampe à huile.
"La Dame veut que vous ayez ça. J'sais pas s'tu sais lire m'enfin. Elle dit c'pour bientôt. M'enfin."
Sans demander son reste il referma la porte, laissant Erwan à la découverte du menu ouvrage.

Voyage avec un âne dans les Voûtes de Roberto Luis Esteban. Un petit livre de voyage idyllique entrecoupé de poésie. Les pages étaient usées, de douces mains sentant le jasmin avaient sûrement parcouru sans relâche ces pages jusqu'à en marquer les coins, s'égarant entre la reliure et l'encre.
De quoi faire rêver les oiseaux en cage, rossignols et rouge-gorges.

Et tout comme l'oiseau philomèle, c'est au creux de la nuit que Mathilde murmura à travers la porte de sa prison.

-Erwan ? Oh Erwan, si vous saviez...
Elle marqua un temps. Sa voix s'était serrée. Je suis désolée. Mon oncle n'est qu'un goujat plus brutal que les maquignons et les bouchers. Vous enfermer ainsi... Je vous le jure. Je vous ferais sortir d'ici. Bien plus vite que vous ne pouvez l'imaginer. Sir Léonard est mon complice pour éloigner Hugues et ses sbires du château. Une autre pause. Elle parla à nouveau d'un ton doux. Tenez bon Erwan...Comme les héros de vos chansons.

Des bruits de pas. Elle se retourna et ajouta rapidement avant de disparaitre. -Le Gascon m'a dit de vous dire que le coup ce n'est pas la Dame qui l'a prit mais lui. Je n'ai toujours pas compris. Au revoir Erwan.
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par Erwan »

Le temps était quelque chose de vraiment curieux et de relatif. Combien de temps cela faisait-il qu'il était enfermé, il ne le savait pas. En revanche, il savait combien de temps il avait accordé son luth et jouait dessus. Cela faisait maintenant cinq jours qu'il jouait de son luth, et quatre nuits car le sommeil est aussi fluctuant que le temps dans ce genre d'endroit si bien que ce n'était pas la nourriture, qu'elle soit en manque ou présente, le plus dangereux mais la folie qui peux submerger les faibles d'esprits à rester enfermés dans le noir. Dénués du soleil et du temps qui passe, il est simple de sombrer dans les noirceurs de la folie. Elles sont si attirantes, si simples... Tellement plus simple serait la vie si tout n'était que folie. Mais la simplicité, ce n'est pas pour Erwan. Il préfère sa vie compliqué, difficile et légèrement aventureuse car c'est ce genre de vie qu'il a envie de vivre et de raconter. Aussi, pour ne pas sombrer dans la folie des cachots, il jouait du luth. Il en jouait des heures et des heures sans jamais faiblir, jusqu'à ce que vienne l'heure du repas.

Le geôlier était sympathique dans un sens, car il laissait Erwan jouait de sa musique. Il le soupçonnait même de rester non loin des cachots pour écouter les accords de son luth. Mais ses accords n'étaient pas très joyeux... Si d'habitude Erwan jouait la vie, le sourire et la chaleur, ses pensées s'accordaient actuellement sur son luth alors qu'il jouait la solitude, le froid mordant et l'attente. Il ne jouait pas vraiment en étant conscient, comme quand on concentre son attention sur un point dans l'horizon, ou quand on ferme les yeux pour se concentrer sur d'autres sens, Erwan avait les yeux ouverts mais ils étaient vides, il se refusait à voir quoi que ce soit et ses mains effleuraient les cordes de son luth dans une danse solitaire et triste. Lui-même versa quelques larmes et se rappela d’anciens moments.

L'un des membres de son ancienne troupe affirmait avec verve que les mots étaient une forme de magie car ils permettaient autant de blesser que soigner, et que tout le monde pouvait s'en servir. Erwan était de son avis, mais ils entraient en conflit quand lui-même disait que parfois, les mots n'étaient pas nécessaires pour cela et qu'une simple musique suffisait, car au final les mots transportent des intentions, alors que la musique transporte les émotions. Et les débats s'échauffaient et montaient en voix jusqu'à ce qu'ils finissent par se faire rappeler à l'ordre par leur chef de troupe et qu'ils burent ensemble, riant du monde.

Ce souvenir fit revenir un sourire sur le visage d'Erwan, et sa musique se fit légèrement plus joyeuse. Sa musique restait cependant solitaire et froide malgré les attentions qu'il recevait. Des attentions dignes d'un roi dans un lieu comme celui-ci lui étaient donnés par son geôlier, qui les tenaient de Dame Mathilde, et même si Erwan était reconnaissant envers cette noble Dame, ce ne fut pas suffisant pour faire revenir un vrai sourire. Ces attentions étaient cependant suffisantes pour que son sourire ne disparaisse pas. Le livre que le geôlier lui donna, Erwan le lu assez rapidement, sans vraiment faire attention aux détails. Il savait que la Dame rêvait d'autres horizons, et l'utilisation répété de ce genre de livre était plus qu'une confirmation, mais également une forme de quelque chose. Si c'était de la pitié, Erwan s'en passerait bien. Mais si c'était de la miséricorde ou du chagrin, ça il pouvait l'accepter. Il retourna rapidement à son luth pendant plusieurs heures, jusqu'à ce qu'une voix féminine presque oubliée se fasse entendre. Il accorda une dernière note avant de poser délicatement le plus précieux de ses biens pendant que la Dame parlait et qu'il écoutait. Il se releva, retira la poussière de son veston et remis correctement la fleur dans ses cheveux, même si celle-ci commençait à faner, puis il s'approcha de la porte en se raclant la voix et toussa. Le fait de ne pas chanter, ni même parler, n'était définitivement pas bon pour les cordes vocales.

"- Bonsoir Dame Mathilde. Vous me prenez de court, si j'avais su j'aurais fait un brin de toilette." Dit Erwan en ricanant. "- Ne vous excusez pas les mauvaises actions des autres, ce n'est pas votre faute doux rossignol."

Quand la Dame lui annonça pour Luçon, le cœur du ménestrel se serra lourdement, mais il interrompit le départ de la Dame par une question : "- La fête... Est-ce que des événements inconvenants se sont produits, ma Dame ? Des vols ? Des agressions ? Est-ce qu'une bande de brigand a été repérée non loin ?"
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 23:38, modifié 1 fois.
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Jusqu'à preuve du contraire, je suis immortel. Quand on me prouvera le contraire, ce ne sera plus mon problème.
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par [MJ] Le Roi maudit »

-Pas de ce que j'en sais. Malgré la crainte des Hommes-bêtes tout s'est déroulé au mieux. Mais maintenant que les participants retournent à leurs hameaux, cela nous offre une diversion.

Et Mathilde de définitivement disparaitre.

Le reste de la nuit fut froide et silencieuse. Mais peu après le repas du lendemain, le musicien put entendre un véritable capharnaüm. On pouvait jurer qu'une armée traversait les couloirs au trot. De la poussière tombait de son plafond rocheux comme si le sol tremblait.
Et à nouveau après ce tohu-bohu, le silence. Une minute, deux minutes, cinq minutes. Le verrou de sa prison grince. Une clé. La délivrance. Mathilde ! Elle lui jeta son sac laissé à l'auberge et couina :

-Nous n'avons que peu de temps, venez !

La jeune noble était paniquée, en alerte. Erwan n'avait pas le temps d'observer le dédale de couloirs lugubres des souterrains au risque de se faire semer par la brune. Gravissant les mêmes marches sur laquelle il avait été trainé, voué aux gémonies, ils se retrouvèrent dans un corridor de service. Ceux là même qu'employaient soldatesque, domestiques et amants rentrés en toute clandestinité.

À plusieurs reprises ils durent se cacher dans un angle, un recoin, derrière un meuble ou à un croisement en entendant des pas. Ranald soit loué, leur discrétion leur évita de croiser quelques mauvaises mines. Alors qu'ils firent irruption sur un rempart extérieure, offrant la première bouffée d'air frais au musicien depuis plusieurs jours, Mathilde s'expliqua :

Sir...Sir Léonard. Lui et ses écuyers s'occupent de distraire les gardes et Hugues. Ils sont...En périphérie du village. Ici...Vous pourrez vous enfuir, loin de ce château, loin de Bastogne. Mais faites-vite. Le temps nous est compté.

Du rempart au talus en contrebas il y en avait pour treize pieds. Avec sa corde, le ménestrel pouvait facilement atterrir en contrebas. Pour aller où ?
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Erwan
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par Erwan »

La réponse de Mathilde apporta un sourire doux amer sur le visage du ménestrel, dissimulé derrière la porte et caché dans l'obscurité. Il aurait pensé que certaines personnes n'auraient pas manquées l’événement, mais semblerait-il qu'ils ne soient pas dans les parages. Tant mieux, mais également dommage... Il retourna s’asseoir dans ce qui ressemblait à son nid douillet pour ce qu'il restait de la nuit. Étrangement, la discussion qu'il venait d'avoir l'avait lessivé de toutes ses forces, comme quand on ne fait rien pendant des heures à part se relaxer, puis qu'on fait une activité physique. Il s'étira les muscles et pris soin de mettre son luth dans le coin le plus propre avant de tomber de fatigue dans la crasse et l'humidité glaciale de sa cellule.

La routine semblait déjà s'être installé entre Erwan et son geôlier. Lui, apportait la nourriture froide, quoique légèrement moins depuis peu, et Erwan lui rendit le bol totalement vide, même si généralement il ne mangeait pas beaucoup. En fait, il prenait tout le repas et le mettait à l'abri quelque part dans ses vêtements pour tenir son repas loin de la vermine, et avoir de quoi éloigner la faim le plus longtemps possible. L'économie n'était pas que monétaire dans cet endroit. Mais aujourd'hui était un jour très différent. Des gouttes d'eau tombèrent trop rapidement dans sa cellule, comme de la poussière... Quelque chose se passait là-haut, et ça s'agitait beaucoup. Erwan ricana en silence en regardant son luth.

"- Quand elle vous promet un truc, la parole est donnée, c'est sûr." Dit-il à son instrument, qu'il mit sous son bras.

Il se leva et fis quelques exercices qui ravivèrent certaines blessures, et quelques os craquèrent car après tout cela faisait plusieurs jours qu'il était ici, et son corps n'avait pas vraiment l'habitude d'un tel traitement. Aussi, quand la porte s'ouvrit en grand, Erwan ne fut pas surpris de voir Mathilde, mais il fut néanmoins surpris de voir qu'elle lui avait apporté son sac avec, il en était sûr, tout son barda. Il rangea son luth dans son sac, et suivis Mathilde dans sa course.

Ne faisant pas attention à où il allait, il se contentait de suivre Mathilde, de s'arrêter quand elle s'arrêtait et de reprendre sa course quelques instants plus tard. Grâce à elle, il pourrait être libre. Libre de nouveau partir sur les routes, de chanter et de jouer, d'aller là où le vent voudrait le conduire, d'aller retrouver son petit frère à Bordeleaux, voir peut-être sa petite sœur, en espérant ne pas tomber sur le père au passage. Partir, simplement. Partir... Partir, et laisser d'autres subir les foudres du régent... Léonard serait surement mal traité. Sans parler du Bougre, qui sera surement encore plus mal traité que lui-même ne le fut. Et Luçon, qui avait pris une lame pour lui venir en aide... Et Dame Mathilde, qui risquait tellement pour libérer un simple et pauvre ménestrel, quitte à subir les foudres titanesques du régent, et surement de son père quand celui-ci rentrerait...

Quand Mathilde fut arrivée sur le rempart et pour presque supplier Erwan de partir, ce dernier était juste à côté d'elle, respirant à grands poumons l'air frai de la liberté. La liberté... Allez où bon lui semblait paraissait être une bonne idée. Il fut longuement tenté de laisser tomber sa corde pour s'enfuir, mais... Il était libre, non ? Alors, foi de Ranald, il fera ce qu'il a toujours fait. Ce qu'il voulait. Il se tourna vers Mathilde, et posa le coude sur le rempart, un sourire séducteur et assuré au visage.

"- Et m'enfuir en laissant mes nouveaux amis être traités de la pire des manières ? En laissant un rossignol subir les foudres d'un crétin et d'un goujat ? Je suis un ménestrel, mais je compte rester. Pas pour moi, mais pour mes amis et ceux qui m'ont aidé. Si je dois rester dans ces cachots jusqu'au retour de votre père Dame Mathilde, afin d'avoir gain de cause, alors j'y resterai. Je refuse que qui que ce soit souffre par ma faute, et jamais je n'ai été lâche quand mes amis étaient pris pour cible." Il déposa son sac à ses pieds et planta son regard dans celui de la Dame. "- Je reste, doux rossignol."
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par [MJ] Le Roi maudit »

"- Je reste, doux rossignol."

L'éducation de la jeune noble bretonnienne enseigne à savoir lire, coudre, chanter, écrire des poèmes, être élégante et serviable. Elle apprend aussi à encaisser une vie où l'on est un bien pour son père, son frère, son époux, voir parfois, son fils. L'éducation vous enseigne à supporter la gravidité, les accouchements. Savoir qu'un enfant que vous teniez contre votre sein peut disparaitre dans la nuit, emporté par les fées pour ne jamais revenir. Elle apprend aux jeunes femmes à accepter d'être marié pour des intérêts dynastiques vieux comme l'Unification. Après tout, Bastogne était la terre de Gilles.
L'éducation bretonnienne apprend à être une épouse pour des hommes de guerre ou des intrigants, à craindre que son fils meure dans des querelles terribles et ancrées dans l'histoire sombre de chaque famille. Les maladies, les orques, le Chaos, la guerre. Rien ne doit transparaitre sur le masque de sérénité que doivent arborer les nobles bretonniennes. Même en apprenant que ceux qu'elle aime partiront, à la guerre, en mer, en quête pour l'unique Dame auquel les vrais chevaliers jurent fidélité.

Mais sur l'instant, Mathilde de Bouvrois était décontenancée, pantoise, estomaquée. Sa bouche entrouverte, les yeux écarquillés. Le rossignol avait plutôt l'air d'apprendre à gober les mouches.

-Mais...Mais...Mais enfin Erwan ! Et la stupéfaction laissa place à la colère. Êtes-vous complètement inconscient ? Fou ? Suicidaire ? Elle avait fait un pas à chaque mot. La dame de Castel-Gîtes attrapa le bras du musicien. Elle avait plus de poigne qu'elle ne le laissait transparaitre.
-J'ai supplié mon oncle pour ne pas qu'il vous pende comme le dernier chien errant. Je me brise le séant pour que vous puissiez fuir et vous...Vous...Vous jouez les héros !
Elle posa ses grands yeux d'un bleu sombre sur le rouquin. Vous n'avez pas à être le héros Erwan. Laissez cela aux hommes qui portent des armures. Vivez, vous.

Un bruit derrière la porte qu'ils avaient emprunté pour arriver sur le rempart capta l'attention de l'artiste accablé. En le faisant remarquer à Mathilde, la brunette prise au dépourvu regarda le fossé en contrebas avant de soupirer.
-La peste soit de vous, Erwan de la Rivière.
Elle se colla à lui et tout en lui glissant dans les mains une clé sortie de son corsage elle lui murmura : La tour Ouest, troisième étage, faites vites. Je vais les retenir.

Courir, et vite. Attendre la relative discrétion des couloirs. Loué soit le farceur, l'autre porte menant aux remparts était ouverte et les boyaux derrières totalement déserts. Avec un souffle olympien, le musicien se retrouva bien vite devant une lourde porte de chêne, sa clé toujours en main. Cric-Crac, tihiiiii. Avec en fond sonore le grincement des gonds, il découvrit une chambre à coucher. Il n'y avait pas besoin d'une grande perspicacité pour deviner qu'il s'agissait de celle de Mathilde. Elle était plus grande que la plupart des cahutes où se terraient la populace. Dans un angle il y avait un baquet vide, des serviettes, et même une glace tellement fine et nette qu'Erwan pouvait observer chaque trait de son faciès que la captivité avait usé. Sa barbe avait poussé, il avait des cernes et un teint blafard. Pour sûr ces miroirs miraglianais servaient à offenser l'égo. Il y avait évidemment quelques étagères et un imposant lit à baldaquin aux lourdes tentures rouges. Mais l'élément le plus notable était le tableau de la femme aux longs cheveux bruns sur l'un des murs. Elle ressemblait à Mathilde, mais ses traits étaient plus adultes, plus marqués.

Une bonne heure plus tard, une noble éreintée rentra dans sa chambre. Elle regarda le fugitif avant de s'assoir sur le bord de son lit.

-Mais pourquoi Erwan...Pourquoi tout rendre compliqué ? Vous êtes ensevelis dans mes affaires familiales jusqu'au cou désormais...
Jet caché
Jet d'observation d'Erwan : 7 réussite
Jet d'observation de Mathilde : 15, échec
Jet d'endurance pour la fuite d'Erwan : 9, réussite
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Erwan
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Re: [Erwan de la rivière] Celui qui chante

Message par Erwan »

Erwan était fasciné par le visage de la noble face à lui. Son air sérieux et désespéré par rapport à sa situation à lui, venait de se figer dans une expression de stupeur totalement hilarante. Surement aurait-il ri à gorge déployée, si cette dernière n'était pas en si mauvaise état à cause de l'humidité et de la fraîcheur glaciale du donjon qu'il venait juste de quitter. Et s’il n'était pas recherché par tout le château, aussi. Il osa cependant un ricanement très léger face à la colère apparente de Mathilde.
Pendant qu'elle lui parlait, lui ne disait rien. Même il ne l'écoutait que d'une oreille car, peu importe ce qu'elle pouvait dire, sa décision était prise. Il avait de nouveaux amis, et il ne les abandonnerait pas à cause d'un régent pompeux et hautain. Cependant, et malgré sa distraction, il leva un sourcil en entendant les paroles de la Dame, et quand elle eut fini, il eut juste le temps d'ouvrir la bouche pour que ses oreilles remarques des bruits inquiétants. Il ne dit rien mais fit un simple signe de tête en direction de la porte pour la Dame.

Que la peste soit de lui tant qu'elle voulait, néanmoins elle colla son corps contre le sien. Et d'un coup, toutes les tensions du corps du ménestrel quittèrent son enveloppe charnelle. Le contact humain... Une semaine à peine sans un seul contact humain, c'était définitivement trop pour le pauvre homme, qui profita de l'instant pour... simplement l'apprécier. Un contact, même à travers des vêtements, même si c'est dans l'urgence, cela vaut énormément pour qui en a manqué pendant une semaine. Le repos de son corps fut cependant de courte durée, bien qu'agréable, et ses sens revinrent rapidement également. Il acquiesça quand la noble lui donna les instructions et la clef.

"- Par Ranald, si c'est la clef de sa chambrée, je suis vraiment béni. Ou maudis." Pensa le ménestrel et souriant alors qu'il reprenait sa course.

Apparemment il était béni par Ranald, car la porte de l'autre coursive était ouverte, et les couloirs totalement désertés. Surement que les gardes avaient tous rappliquais vers le donjon, une chance qu'ils n'aient pas vrais capitaines dans ce château. Erwan se retrouva devant une porte, celle que Mathilde lui avait indiquée, et inséra délicatement la clef et essaya de faire le moins de bruit possible pour faire pivoter la clef et entra comme une ombre en reprenant la clef avec lui. Puis il se tourna, et il ne put retenir un "HA !" de surpris totale. Surprise mêlée d'euphorie, car il se trouvait actuellement dans la chambrée de la noble ! Ça ne pouvait être que ça, avec la grandeur de la pièce, l’ameublement et la décoration. Il regarda rapidement dans la chambrée pour voir que la Dame était vraiment intéressée par l'extérieur de ses terres, et il fut content de voir qu'elle avait une glace. Il se regarda dedans pour voir à quoi il ressemblait après quelques jours dans l'oubli.

"- Hummm... Une lame bien aiguisée et un peu de sommeil ne serait pas du luxe. Héhé, je ressemble à un fantôme crépusculaire de mauvais augure." Ricana le ménestrel pour lui-même. Il se trouvait lui-même épuisant de temps à autre à rire de tout, mais il savait que sa situation était des plus dangereuses. Mais vivre sa vie revenait à le côtoyer assez souvent, si bien qu'on en vient à le saluer de la main quand on le voit passer. Et il est intimement persuadé que, plus on se rapproche du danger, moins on a de chances d'y rester.

Alors qu'il se regardait dans la glace, cette dernière renvoya le reflet d'un grand tableau. Erwan se retourna et se mit face à ce dernier et fut impressionné autant par la qualité du tableau même, malgré le fait qu'il n'était pas du tout un expert, et la beauté de la dame. Elle ressemblait tant à Mathilde...

"- Sa mère... ? Ou sa sœur... ?" Se questionna le ménestrel. Il fixa le tableau en continuant de se poser la question avant de finalement s’asseoir sur le sol, dos à contre le pied de l'immense lit à baldaquin, le regard vers le tableau. Il ne le regardait plus vraiment, son corps commençant à lui rappeler qu'il avait presque épuisé toutes ses forces. Ce ne fut que lorsque la porte commença à s'ouvrir qu'il glissa sur le côté et roula pour essayer de se cacher, mais il fut rassuré quand ce fut Mathilde qui entra. Il poussa un soupir de soulagement avant de se redresser.

"- Vous m'avez fait peur, bonne Dame." Commença-t-il avant d'entendre la plainte de la Dame en question. Il sourit en allant se mettre deux pas devant elle, debout, la dominant un peu.

"- Je ne vous ferais pas la leçon sur les choses qui sont compliquées, comme la vie. Navré cependant de compliquer la vôtre, ce n'est pas mon intention. Mais je ne veux pas que d'autres souffrent par ma faute, et je ne supporte pas vraiment les manières de votre oncle ma Dame. Alors si pour aider mes amis je dois faire comprendre à un crétin qu'il est un crétin, je le ferais." Il mit un genou à terre devant elle, et lui fit un sourire sincère en la regardant dans les yeux, à une distance que la convenance pourrait qualifier de trop intime. "- L'honneur d'un ménestrel c'est bien, mais c'est l'une des dernières choses que je possède. Je ne suis pas un chevalier, je ne sais même pas manier les armes." Dit-il en se redressant. Il fit alors un grand sourire.

"- Je ne suis qu'un voyageur du monde, dont la seule arme est sa langue." Dit-il en faisant une révérence des plus galantes. "- Car c'est l'arme qui blesse, mais aussi le baume qui guéri."
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 18 avr. 2021, 23:50, modifié 1 fois.
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Jusqu'à preuve du contraire, je suis immortel. Quand on me prouvera le contraire, ce ne sera plus mon problème.
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