Comme seule et unique réponse à sa question et aux gestes qu'il avait effectué pour se faire comprendre, Johannes put sentir deux paires de mains lourdes et musclées s'emparer de ses bras. Ayant maîtrisé le hors-la-loi de cette manière, les deux personnages qui se trouvaient dans son dos le forcèrent à aller de l'avant, suivis de prés par l'impérial qui avait interpellé le renégat dans un premier temps. L'indentité de ces inconnus restant toujours quelque peu mystérieuse aux yeux du rôdeur, mais franchement, cela était le cadet de ses soucis, trop occupé qu'il était à réfléchir sur les moyens pour se tirer de ce mauvais pas. Bien que contraint et forcé, il se laissa porter par ces messieurs à l'intérieur de la "maison".
Ce n'est qu'une fois à l'intérieur du cabanon en bois, qu'il vu ce qu'il s'était réellement passé en ces lieux. Son visage se figea, prenant soudainement un attitude interdite, le malandrin ne put que constater le carnage qui s'était déroulé ici. Ceux qu'il avait vu en train de dormir le faisaient bel et bien, mais de manière définitive....Sans parler de l'odeur des dépouilles qui empestait la salle, on pouvait également voir que si certains avaient reçus une mort rapide, d'autres avaient tout bonnement bénéficié d'un long et douloureux aller simple vers l'au-delà, en passant par la case: torture à mort. Le faux pas qu'avait effectué Johannes en essayant de s'introduire discrètement dans le hameau risquait bien de devenir fatal pour lui. Au moins son hypothèse s'était avérée juste: quelque chose d'extraordinaire venait de se produire il y a peu, visiblement.
Le malandrin en entrant dans la pièce, regarda pendant une fraction de seconde la fenêtre par laquelle il avait vu toute cette scène sans douter de sa véritable nature. Son regard se reporta rapidement au centre de la pièce quant il entendit un de ses....un de ses hôtes....prononcer quelque chose. Tout en interprétant vaguement ses propos comme
"Trouver autre.", le renégat fut brusquement posé sur une chaise; se rendant compte, à la vue du sang encore frais sur les vestes longues en cuir que portaient tous ces inconnus présents dans la pièce, que le petit groupe d'impériaux avait délibérément massacré toute la populace de ce village sans en faire grand cas. Enfin, si le rôdeur partait de ce postulat, c'était surtout parce qu'en face de lui se tenait le fameux chef de cette bande. Et il fallait dire qu'il avait l'attitude et la tête pour effectuer ce genre de tâches. Rien qu'à voir sa figure inexpressive et son comportement détaché alors qu'il se trouvait au milieu d'un petit charnier, on pouvait deviner que cet homme avait autant de pitié, d'empathie et de compassion envers les autres que de cheveux sur son crâne. Dans le genre tortureur psychopathe, on pouvait difficilement faire mieux. A moins peut-être de tomber sur un elfe noir adepte de Slaneesh....Peut-être....
Quoi qu'il en soit, le chef chauve commença à parler. Lui exposant trés brièvement sa situation et son plan qui avait selon toute vraisemblance mal tourné. Après tout, peut-être que tuer et torturer à mort toute la population d'un village juste pour retrouver une fillette n'était pas forcément un "bon" plan de base. Toutefois ce qui est fait est fait, inutile de pleurer sur le sang versé comme on dit. La réaction de son supérieur étant tout à fait compréhensible au vu de la situation; pourquoi trucider des gens quant on peut tout simplement les interroger ou fouiller le hameau? Après Johannes, lui, ne savait pas grand-chose de ce qu'il s'était passé avant son arrivée au village. Peut-être que les paysans ont voulus se défendre? Mais vu leur position au moment de mourir et l'absence de blessures sur les impériaux, cela ressemblait plus à un massacre qu'à un véritable combat.
Bizarrement au bout d'un moment, le même homme qui critiquait le manque de flegme de son supérieur commença à perdre patience et sortit ce qui ressemblait à un canif de son manteau. Au moins deux choses étaient claires: il ne faisait pas mystère de ses intentions et....et il parlait couramment le bretonnien, ce qui avait grandement facilité la compréhension de Johannes. Ce dernier poussa alors un long soupir avant de répondre:
"Je....J'sais pas. J'sais pas où qu'è s'trouve ta fillette. Commença t'il tout en hochant négativement de la tête.
J'tais pas ici quand z'êtes venus faire l'ménage Tu peux d'mander à tes collèges." Dit-il tout en désignant de son pouce, orienté vers l'arrière, les trois autres membres du groupe qui s'étaient répartis dans le dos du rôdeur, bloquant ainsi la porte.
Voyant le chef chauve qui commençait à le dévisager, le renégat, soutenant son regard, inspira avant de poursuivre:
"Bon....T'vas faire quoi maint'nant? T'vas m'torturer? T'vas m'arracher la langue? Me r'tourner les doigts? Couper mes couilles? M'crever les yeux? Tout ça pour quoi à la fin? Pour....Pour rien, que dalle en fait. R'garde c'que t'as fait à ces gus, continua le hors-la-loi tout en désignant d'un mouvement de tête les cadavres qui jonchaient le sol du cabanon.
T'les a torturé et t'as fini par les buter, mais pourtant t'as pas glâné beaucoup d'infos à c'que j'vois....Enfin....avec ton patron qui pète un câble pour ça....J'dis ça pour toi hein. Poursuivit-il sur un ton qui ne se voulait ni offensant, ni vexant.
P'têt qui vaudrait mieux garder les gens en vie et les interroger au calme plutôt que d'les torturer à mort....M'enfin c'est toi qui vois hein, mais t'étonnes pas qu'ton patron r'devienne furax après. Il mit alors ses mains dans les poches de ses braies.
Perso' j'pense qu't'as plus à gagner en m'laissant en vie et en forme que d'me torturer ou d'me buter là, tout d'suite. P'têt' qu'ton patron dejà i' va moins gueuler et p'têt mêm' qu'je peux être utile pour r'trouver ta môme. Il haussa les épaules, jetant brièvement un coup d'oeil pour voir les trois autres inconnus restés en arrière.
Au fait, moi c'est Elohim." Conclua t'il, un petit sourire au coin des lèvres.
Désormais c'était du quitte ou double. Tout ce qui allait suivre dépendrait de la réaction de "l'interrogateur". Si les paroles de Johannes influenceraient ses décisions, alors le malandrin ne ferait pas de remous, se contentant de rester calme; peut-être que son supérieur n'allait pas tarder à venir aprés tout. A moins qu'un autre évènement ne se produise entretemps....
Mais si jamais ce personnage au crâne brillant restait insensible à ce que venait de dire le bandit et s'approchait de lui pour le faire souffrir, alors les choses risquaient de se dérouler à toute vitesse dans ce cabanon. Le renégat ayant échaffaudé encore un "plan B" bien sûr risqué mais potentiellement trés payant....à ses yeux au moins.... Peut-être que de nouveaux cadavres, fussent-ils ceux du rôdeur ou de ces impériaux, viendraient s'ajouter à la pile de corps déjà présente. En effet, ces meurtriers endurcis visiblement confiants, n'avaient même pas pris la peine de fouiller notre hors-la-loi, ni de l'attacher à la chaise, n'est-ce pas?
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Voilà, si j'arrive à convaincre mon interlocuteur, tant mieux. Si jamais cela ne marche pas et qu'il s'avance vers moi pour me torturer, eh bien....Au pire ne te prends pas la tête et poste juste un petit texte décrivant ses actions à cet instant précis. Je me chargerai d'écrire le reste.