[Armand de Lyrie] Noblesse oblige

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Katarin
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

- Rémon s'en remettra, lui répondit Félix lorsqu'Armand sembla se soucier de son sort. Depuis que la ville a été libérée, personne n'est ressorti du temple de Shallya sans que la déesse n'aie répondu aux appels des prêtresses. Louée soit la Mère, n'est-ce pas ?

Il adressa à Armand un sourire étrange, comme s'il y avait là une plaisanterie à comprendre, mais il ne développa pas pour autant son propos, préférant sauter du coq à l'âne en gardant sa mine goguenarde.

- Ne vous en faites pas pour moi : vous n'êtes pas le seul à savoir vous faire des amis : j'ai pas mal bourlingué dans ce pays et j'ai appris à rester loin des problèmes. Et si c'est pour votre entreprise que vous avez des craintes, vous pensez bien que Carlomax ne m'aurais pas autorisé à vous accompagner s'il pensait que je pouvais mettre votre mission en péril, n'est-ce pas ?

Un peu plus tard, dans la taverne de Jaquot, c'est en haussant un sourcil moqueur qu'il répondit aux questions du chevalier.

- Peut-être n'aurais-je pas du vous laisser en tête à tête avec notre amie muette hier soir, elle a apparemment profité de cette intimité pour vous charmer, la sorcière !

Éclatant de rire en voyant la mine d'Armand, il finit néanmoins par retrouver son calme, avant de reprendre d'une voix qui se voulait plus grave et sérieuse.

- Elle ne parle pas, elle ne sait pas non plus écrire, mais elle peut dessiner, comme les enfants. J'ai réussi à la convaincre un soir de me parler d'elle, en lui tendant un fusain et des parchemins. Elle y a consenti quelques minutes... avant d'abandonner et de tout jeter au feu. C'est le peu que j'ai pu percevoir qui m'a fait penser qu'elle vient de là-bas... ou plus haut. Le reste de ce que j'ai vu... ça lui appartient de le partager avec vous ou non.

A sa mine et à son ton, le souvenir qu'il évoquait semblait être pénible à revivre. Heureusement pour lui, Triboulet revint à ce moment, prêt pour le grand départ, et sa discussion avec Armand revint égayer l'atmosphère en quelques secondes.

Les trois hommes se dirigèrent vers l'écurie, où Armand put retrouver sa monture. Le palefrenier la sella à sa demande, avant de lui attacher des fontes de selles remplies avec du pain, du fromage, de la viande séchée, des fruits, et des noix décortiquées. De quoi tenir une bonne semaine sans difficultés.

- Ma mandoline ? Nan, je m'en sers seulement comme masse d'armes, répondit Félix avec un sourire idiot avant de poursuivre. Comptez sur moi pour rendre le voyage plus divertissant, je connais des chansons provenant de tout le vieux monde - je peux même vous en apprendre une ou deux que Maussade aime bien.

Il décocha un clin d’œil au chevalier avant d’attraper sa monture par la longe. C'était un magnifique coursier à la robe bai, qui par sa seule apparence athlétique et son allure fière, rendaient quelque peu ridicule le roncin d'Armand - et ne parlons pas de la mule asthmatique de Triboulet.

Alors qu'ils passaient la porte de Derrevin, une grosse bourrasque de vent les accueillit à l'extérieur, accompagnant les premiers flocons d'une neige qui les accompagnerait pendant tout le voyage.


***


Les premières heures se déroulèrent sans encombre. Prenant la grande route reliant Derrevin au Chateau d'Epée, les trois voyageurs purent profiter de la beauté des champs se recouvrant peu à peu d'une pellicule de neige. Le paysage était très calme : l'hiver était arrivé, et l'on s'occupait davantage des bêtes et de la découpe du bois en cette saison que des terres fertiles qui ne donnaient plus grand chose. Félix abandonna rapidement l'idée de jouer de son instrument à cause du froid qui engourdissait ses doigts. Il compensa cette perte en bavardant deux fois plus : l'impérial n'ayant eu de cesse de vagabonder de par le monde, il avait mille histoires sur tout et n'importe quoi, des anecdotes sur d'autres peuples, des comparaisons entre cultures, et des centaines de blagues tendancieuses. Triboulet passait son temps suspendu à ses lèvres, et plus d'une fois Felix profita de la naïveté du paysan pour le mener en bateau dans d'abracadabrantes histoires avec la complicité d'Armand, le faisant par exemple mariner quelques minutes au sujet de ce terrible monstre qui ne vivait que dans les montagnes à cause de ses pattes avant plus courtes que les pattes arrières, et qu'on ne pouvait capturer qu'en hurlant son nom, un sac à la main.
Jet d'empathie d'Armand envers Félix : 7 vs 12, plus grande réussite d'Armand !
==> Si Félix est très agréable, Armand ne peut s'empêcher de remarquer qu'il s'en tient à des sujets légers, des anecdotes amusantes, des descriptions de paysages, et qu'il a un talent pour détourner la conversation dès que le sujet devient sérieux. Il ne donne jamais son opinion, et se débrouille toujours pour répondre aux questions personnelles avec un trait d'humour avant de changer de sujet.
Finalement, la seule présence humaine qu'ils croisèrent régulièrement furent quelques groupes de patrouilleurs armés, des herrimaults vêtus de leur habit distinctif, se déplaçant à cheval sur leur territoire pour surveiller leurs routes et leurs frontières. C'est après avoir pris un rapide déjeuner sans même s’arrêter que l'un de ces groupes s'arrêta à leur niveau pour les prévenir : ils entraient sur le territoire Maisne, et à quelques heures de là sur la grand route se tenait un barrage de chevaliers et de sergents. Selon eux, il était vain que d'essayer de le contourner par les champs : tous les cent mètres se tenaient des éclaireurs montés, capables de repérer les fraudeurs pour prévenir leurs alliés et les intercepter.

C'est donc sans surprises que, deux heures plus tard, les trois cavaliers virent apparaitre devant eux un imposant barrage sur la route. Des palissades de pieux en bois avaient été installées de part et d'autres du chemin, derrière lesquelles on pouvait deviner des archers prêts à tirer. Un chevalier en armure rutilante aux couleurs des Maisne, monté sur un destrier blanc comme la neige, était posté au milieu de la route, semblant observer les voyageurs. Derrière lui, une vingtaine de cavaliers attendaient ses ordres.

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- Armand ? interpela Félix, un sourire mystérieux sur le visage. Je le connais celui-là, c'est Thevot de Maisne, un cousin du seigneur éponyme. Pas de terres, pas d'exploits, pas d'honneur : il vit aux crochets de son oncle - terrifier des marchands et des paysans sur son cheval blanc dans son armure rutilante, c'est bien digne de lui. Si vous me laissez aller lui parler seul à seul, je peux nous négocier le passage. Ce sera peut-être préférable à vos méthodes un peu... abruptes.

Son sourire s’agrandit pour dévoiler toutes ses dents : il ne semblait pas vraiment inquiet de la force militaire présente à une cinquantaine de mètres devant eux.

Trajet d'Armand (position actuelle = croix blanche)
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Blason Maisne, visible sur quelques étendards :
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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

La Bretonnie s’endort sous un manteau tout blanc. Elle se retourne, se couche sur le côté, et se prépare à hiberner. On tue les bêtes, sale la viande et sèche le poisson. On accumule le bois et on coud les vêtements. On espère que l’hiver ne sera pas trop rude, et que les provisions auront été suffisantes pour tenir, et ensemencer de nouveau lorsque la bonne Dame fera éclore de nouveau les fleurs de notre Royaume ; En attendant, la saison est au silence, au vide, aux loups, et au règne de Morr et du cruel Ulric.
On cavale. Je suis transis de froid, tremblant sous mes vêtements dont je referme tous les boutons jusqu’au col, le museau caché sous l’écharpe que j’ai acheté à Derrevin, les doigts bien au chaud sous mes gants neufs. Pourtant, je ne me sens pas mal à l’aise : Félix est de trop bonne compagnie pour. Il parvient à constamment me faire parler, ce qui réchauffe et détend. Il réussit aussi à faire rire, Triboulet et moi, assez pour qu’à chaque fois je vois la buée du froid s’élever voluptueusement dans l’air en sortant de nos lèvres. Le seul qui souffre, c'est mon gros roncin sous moi, je lui tapote plusieurs fois l'encolure pour le rassurer, je tente de renouer avec lui après une longe absence ; Je me rends compte que je ne l'ai même pas nommé, tant je ne lui prêtais pas le moindre amour lorsque je suis parti en selle sur son dos pour rejoindre Quenelles. Il m'a pourtant bien servi, et je commence à réfléchir à lui trouver un patronyme approprié...
En attendant, je traverse un doux pays, calme et riche, où le soleil doré peine à nous réchauffer.

Bonne Dame. J’avais oublié à quel point j’aimais l’Aquitanie. C’est un sentiment étrange. Le patriotisme.
Quand je dis patriotisme, je parle pas des poivrots pédants et attardés de taverne, dont je fais malheureusement partie. Je vous parle pas de brailler comme un demeuré à voix haute la manière dont tous vos voisins sont plus mauvais ou plus déloyaux que vous ; ah oui, ça, je sais faire, me moquer des femmes-guerrières de l’Empire, des érudits Tiléens, des musiciens Estaliens, comme un benêt arriéré. Mais détester ses voisins c’est pas aimer son pays, c’est même totalement différent. Alors que je monte à travers cette douce campagne toute fraîche, alors que je suis ses sentiers, passe sous ses chênes aux branches nues, et parcoure ses lits de rivières qui menacent de geler, je me sens étrangement adouci, et apaisé, et heureux. Je suis chez moi. Je sens le même bonheur qu’on ressent quand on revient dans l’endroit où on se sent à sa place, et j’aimerais présenter au monde entier ce morceau de pays pour convaincre de sa douceur.

À côté de cette sensation toute personnelle et proche, Félix me surprend à me faire rêver de contrées lointaines. Y a pas un endroit où il n’est pas allé. Je me rends compte, au fur et à mesure que je lui parle, à quel point je manque de culture personnelle. L’art Tiléen, je connais, papa m’achetait de beaux livres et avait prit l’habitude de faire venir des artistes talentueux pour quelques nuits dans son château ; Mais je suis un en réalité un cuistre, un dilettante de pacotille. C’est facile de lire un truc sur l’art dans un livre et le répéter ad nauseam, c’est bien, c’est du savoir ; Mais Félix, lui, il a pu le voir en vrai, respirer l’air dans les grandes cathédrales de Myrmidia, observer les sculpteurs concentrés à l’œuvre dans leurs études, il avait fréquenté les tavernes mal-famées et immondes de marins et les antichambres de princes marchands. J’en étais un peu émerveillé.
Dommage qu’il ne se confie pas tellement sur lui-même. Il parle du côté plaisant. Les beuveries, la musique, la bonne bouffe, les jolies femmes. Mais à chaque fois, il parvient à éviter comme une anguille ondoyante les sujets trop intimes. Tenez, il est très fort pour comparer la beauté froide et blonde des Kislévites, avec le charme mat et sombre des Estaliennes, et m’enivrer de bons mots doux pour vanter les envoûtements de l’une et l’autre ; Mais dès que je lui ai demandé s’il était déjà tombé amoureux d’une femme d’un de ces pays, il est naturellement, et sans que je m’en aperçoive immédiatement, parvenu à changer de sujet. Impossible pour moi de savoir s’il a déjà eu une épouse, ou au moins une vraie romance. Impossible de savoir qui sont ses parents, sa famille, les gens qui l’ont influencé dans sa vie. Impossible pour moi de savoir où se trouve son pays.
Ça me rend curieux, pourtant je n’insiste guère. Il me fait penser un peu à Maussade : Elle aussi sait rire, boire, s’amuser, mais je sais qu’il y a quelque chose derrière. Quelque chose de sombre, qu’il a envie de bannir et de honnir. Pas forcément un grand secret, pas forcément une révélation foudroyante. Peut-être que le mal que Félix cache est un mal totalement commun, des chagrins et des tristesses dont la cruauté n’enlève rien à l’ordinaire ; Est-ce qu’il a été obligé de fuir son foyer ? Est-ce qu’il a été trahi par des gens qu’il aimait ? A-t-on abusé de sa confiance et de sa gentillesse ? L’a-t-on arraché aux gens qu’il a aimé, au pays qu’il aimait ? Si telle était son histoire, nous aurions en tout cas beaucoup en commun.
Carlomax sait choisir ses amis, en tout cas. Je me demande si le type a un goût pour les âmes torturées et les personnages énigmatiques. Pour une raison étrange, je me prend à m’attacher à cette bande de vauriens qui sont si contraires aux mœurs simples, droites et rigides dans lesquelles j’ai été éduqué.

Malheureusement, juste au moment où je me mettais à penser ça, elles revinrent de face, ces mœurs simples, droites, et rigides. Palissade en bois et armures de fer. Assez pour faire disparaître mon sourire, me hoqueter d’un haut-le-cœur, et soudainement froncer les sourcils. L’appréhension s’empare de moi, même si je garde mon sang-froid et maintient un air nonchalant. Une grosse bande de guerriers, chevaliers et sergents réunis ; Non seulement la troupe de cavaliers a l’air aguerri, mais les longbow en bois d’if m’inquiètent tout particulièrement : Nous sommes pile dans leur arc de tir, et ils pourraient aisément transformer nos chevaux en hérissons avec leurs flèches dardées si nous avions une quelconque apparence hostile.
C’est là que Félix me piaille. Il me donne le nom du chef de la compagnie. Je pince les lèvres.

« J’ai déjà entendu son prénom, oui. Mais je ne connais pas le personnage. »

Je crois que je l’ai rencontré sur une lice de tournoi. J’ai aucune opinion sur lui, il m’est étranger. Bizarrement, je ressens une certaine aversion envers lui, surtout après le portrait que Félix me dresse du bonhomme. C’est bizarre, parce qu’il y a encore quelques semaines, en bon chevalier, j’aurais sûrement considéré sire Thevot comme mon frère, avec la même aisance qui me fit immédiatement reconnaître Evrard de Corbie comme mon semblable dans cette auberge de Magone.

« Eh bien… J’aurais pensé que je serais pourtant le plus à-même de lui parler, mais… Je te fais confiance, Félix. »

J’ai quand même un petit réflexe. Je porte une main à ma broche accrochée à mon cou, celle qui a le blason armorié de la maison des comtes de Lyrie. Je la détache, et la range dans ma poche droite. On sait jamais. Des fois que Félix a envie d’inventer un quelconque mensonge sur mon identité. Qui sait ce que ce charlatant à la langue d’argent va raconter à sire Thevot ? Son aisance suffit à me mettre en confiance, même si j’ignore comment il compte convaincre cette brute chevaleresque de nous laisser passer.
Je me tais. Je le laisse faire. Courtoisie et respect. On est très clairement en infériorité face aux brigands.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 04 oct. 2019, 23:17, modifié 1 fois.
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Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Sans se départir de son sourire énigmatique, Félix s'éloigna d'Armand, faisant avancer sa monture au pas jusqu'aux hommes du barrage. Il semblait avoir expressément intimé à son coursier d'avancer aussi lentement que possible, comme pour agacer son futur interlocuteur en prolongeant la durée nécessaire pour franchir la cinquantaine de mètres les séparant.

De là où il était resté, Armand ne put entendre leur conversation, ni voir leurs visages : Félix était de dos, et le chevalier Thevot n'ota pas son casque lors de leur échange. A un moment, le sire de Lyrie remarqua que les deux individus se tournèrent à l'unisson vers lui pendant quelques secondes, avant de reprendre leur conversation.

Après deux minutes, Félix revint au trot vers Armand, le torse bombé en avant dans une attitude de fierté exagérée.

- Négociations terminées avec succès. Vous venez ?

Les trois cavaliers retournèrent donc ensemble jusqu'au barrage d'hommes d'armes, qui s'écartèrent pour les laisser passer, non sans les observer avec curiosité.

- Messire de Lyrie ?

C'était le chevalier Thevot, dont la voix hésitante résonnait à l'intérieur de son casque. Il avait les yeux fixés vers Armand, évitant délibérément de croiser le regard de son compagnon ménestrel.

- Il y a quelques semaines, mon oncle me faisait part de son désir de vous rencontrer. Si vous deviez faire un détour sur le chemin de la capitale, il serait très heureux de vous accueillir dans son château et d'échanger avec vous.

Comme si son nombre de mots était limité, le cavalier à la monture blanche ne discuta pas davantage, se remettant en position à l'avant du barrage pour surveiller l'horizon, laissant la voie libre aux trois compagnons qui reprirent leur route. Ce n'est qu'une centaine de mètres après avoir dépassé le poste de surveillance des Maisne que Félix reprit la parole.

- Je sens que vous êtes curieux, alors sachez que je n'ai présenté à messire Thevot que la vérité : après votre errance aux monts d'Orquemont où vous avez affronté plusieurs orcs, vous avez enquêté sur des disparitions dans la forêt de Chalons, et avez été blessé dans une embuscade. Soigné à Derrevin par les sœurs de Shallya, vous êtes parti aussitôt réveillé pour désormais retourner voir le Duc, afin de lui faire part de vos découvertes, notamment concernant un groupe de cultistes que vous avez retrouvé mort, peut-être affiliés à ceux qui gangrenaient le pays par le passé.

Il haussa les épaules avec une mine complice.

- Evidemment, ce fouineur voulait en savoir plus afin de pouvoir pavaner devant son oncle. Je lui ai donc rappelé que tout comme certaines informations ne sont destinées qu'au duc et certainement pas à lui, d'autres le concernant et qui m'étaient parvenues à l'oreille, ne devraient à l'inverse surtout pas parvenir jusqu'à Armand d'Aquitanie. Il a tout de suite démontré une coopération exemplaire.

Malheureusement pour Armand, Félix ne développa pas davantage son explication, prétextant que c'étaient là les affaires de messire Thevot et qu'il ne serait guère courtois d'en parler davantage. Comme auparavant, il s'empara d'un autre sujet pour orienter la conversation ailleurs.

- Nous pourrions passer par le château du vieux Brandan de Maisne comme son cousin l'a suggéré, l'occasion de prendre le taureau par les cornes, mais impossible d'y aller en plus de votre seigneurie natale sans faire un détour d'une bonne journée. Pour ma part, je ne vous conseille pas de vous jeter dans la gueule du loup avant d'avoir vu le duc, il est bien plus sagace que son petit cousin et pourrait bien deviner la nature de votre entrevue future auprès d'Armand d'Aquitanie et agir en conséquence. Mais je ne suis qu'un ménestrel itinérant, vous êtes chevalier, c'est à vous que revient ce genre de décision.

Il hocha la tête lentement dans un signe respectueux, mais son petit sourire en coin trahissait sa confiance en lui et en sa rhétorique.
Carte MAJ avec position des châteaux des seigneurs Brandan de Maisne et Aubertin d'Elbiq. Pour info, 50% des territoires de chacun sont à des membres de leur famille (cousins, neveux, frères, etc.) et 50% à des alliés déclarés en leur faveur. Avant le bordel que tu as crée, les Elbiq possédaient les seigneuries de Cinan et Punoy, mais aussi le bloc sous Cinan, et un autre à l'est de Lanneray. Le trou qui n'appartient ni à l'un ni à l'autre des camps, au dessus du château Elbiq, appartient à un vieux seigneur ronchon qui se fout de leur politique de gros débiles, et veut qu'on lui foute la paix (nom à définir si utile plus tard, tu peux le faire toi-même si t'as envie de pérorer en rp :D). De même, Derrevin a toujours été neutre, Binet ayant bien développé le commerce avec les gillites et fortifié son village il était confortable en indépendant.
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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

L’appréhension, c’est le plus chiant. Félix s’en va rejoindre le chevalier, et je suis incapable de savoir comment ça se passe. Qu’est-ce qu’ils racontent. De quoi ils discutent. Je reste, là, bêtement, en essayant de me donner une bonne contenance. La vérité c’est que j’ai la trouille. Je suis assis comme un con sur mon cheval. Je grelotte de froid. Je regarde tour à tour le visage de Triboulet qui a l’air tout autant circonspect et inquiet que moi. Et on est là, silencieux, à regarder les deux parler au loin. Ou alors les archers sur leur palissade qui nous surveillent avec leur grande arme à la main. Et c’est tout.

Félix revient un peu après. Mes boyaux se détendent et je cesse de serrer avec anxiété mes rênes de cheval lorsqu’il me dit que tout est bon et que nous pouvons passer. Je lui fais un simple signe de tête et le suit, en restant muet comme une tombe et en ne daignant pas regarder les sergents et les chevaliers que nous dépassons.
Dès que sieur Thevot prononce mon nom, je sens mon échine s’électriser, et un frisson de chair de poule gagner ma face et mes bras. Je me retourne un peu et regarde directement le chevalier. Il me dit ce qu’il a à dire, et j’opine du chef, et lui répond avec une voix rendue rauque par le froid et l’angoisse :

« C’est entendu.
Très bonne journée à vous, monseigneur. »


On s’éloigne, et je peux à nouveau souffler lorsque je ne me sens plus menacé par les lames affûtées et les flèches bodkin. C’est là que Félix me dit ce qu’il a raconté : La stricte vérité. En omettant bien sûr le passage où je suis censé aller négocier le sort de la ville de Derrevin. Thevot de Maisne me semble donc étonnamment raisonnable, un bon point pour sa famille. Peut-être est-il fort grotesque, peut-être aime-t-il harceler les marchands, mais enfin, il a su reconnaître la pertinence et l’urgence de ma mission. En Aquitanie, c’est déjà pas mal pour un chevalier.
C’est là que Félix me parle de Maisne. Il me demande ce que je compte faire ensuite. Il est respectueux et courtois, il me dit que c’est à moi de décider. C’est rare que quelqu’un me fasse autant confiance. J’approuve ce qu’il dit en ponctuant chacune de ses phrases avec un léger signe de tête.

Je réfléchis un instant, à moi-même, puis après je râle légèrement à petite voix.

« La raison pour laquelle le Duc d’Aquitanie est aussi bon, c’est parce qu’il a le cœur pur. C’est aussi son plus grand défaut. Maisne est là depuis plus longtemps que lui. Il connaît toutes les familles du pays, c’est un grand renard… Qui sait quelle influence il garde auprès de sieur Armand ? »


En fait, je parle un peu tout seul, pour me convaincre. Et puis, je hausse les épaules.

« Je sais que tu n’es pas très partisan de cette idée… Mais je souhaite tout de même accepter cette invitation. Ne serais-ce que pour le remercier lui, sa famille, et ses vassaux, pour l’hospitalité dont nous allons abuser jusqu’à Castel-Aquitanie. Et, dans une moindre mesure, pour tenter de voir qu’est-ce qu’il peut bien manigancer.
Thevot a dit que cela fait plusieurs semaines qu’il parle de me voir ? Peut-être qu’il a juste dit ça en l’air, parce qu’il sait que son cousin voudra apprendre de ma présence… Mais peut-être souhaite-t-il réellement quelque chose de ma part. Dans tous les cas, je préfère ne pas manquer de respect à sieur Brandan avant de m’agenouiller devant Armand. Tu comprends ? »


Je lui fais un petit sourire.

« T’inquiète pas. Le passage avec Rémon m’a bien apprit quelque chose : Je te jure de fermer ma gueule et ne pas m’amuser à trop parler.
Si je commence à dépasser les bornes, t’auras qu’à me filer un discret coup de pied sous la table. »


Petit clin d’œil en coin. On continue notre marche dans le froid. J’espère qu’on va tomber sur un castel avant la nuit, qu’on ait le gîte et le couvert. Il faut surtout pas abuser de l’hospitalité de nos hôtes : C’est vraiment pas le moment de faire un scandale en étant ivre. On boit peu, on donne du « messire », on ne regarde pas les filles ou les sœurs des seigneurs dans les yeux. Le chevalier errant fêtard que je suis va la mettre en sourdine, parce que c’est ou ça, ou dormir à la belle étoile. Et avec la venue de la neige, cette option est devenue légèrement suicidaire.

Faut qu’on parle juste pour se tenir chaud, et le problème, c’est qu’avec la fatigue, ça devient de plus en plus difficile de trouver des sujets de conversations à la con. Même Triboulet bat de l’aile.
Du coup, je vais essayer de faire un peu connaissance avec Félix. Il est fort pour changer de sujet, et je respecte ça, mais il me pique quand même ma curiosité, ce malin. On va faire ça subtilement, et gentiment.

« Alors, du coup, tu penses quoi de l’Aquitanie jusqu’ici ?
Vu comment t’as l’air de connaître tout le monde, je jurerais que ça fait un moment que tu es dans ce pays… »
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 08 oct. 2019, 11:40, modifié 1 fois.
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Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
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Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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[MJ] Katarin
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

- L'influence de Maisne auprès d'Armand ? répondit Félix, toujours avec ce même sourire énigmatique. Il a effectivement gagné pas mal de terrain récemment, mais je ne crois pas le duc Armand capable de se faire influencer par un homme quel qu'il soit.

Lorsqu'Armand tenta de rassurer Félix en lui promettant d'être attentif à ses propos, le ménestrel haussa un sourcil circonspect mais ne répondit pas. S'il avait des doutes sur la capacité d'Armand à être bon joueur sur un échiquier politique, il eut la politesse de ne pas les formuler à haute voix.

Le reste de la journée se déroula sans encombre. Ils croisèrent quelques patrouilles Maisne dont une chargée du ravitaillement des hommes aux frontières, un chevalier errant et sa troupe en quête d'une déréliche qui se serait installée dans une cabane de pêcheurs au nord, ainsi que des groupes de bûcherons ramenant du bois de chauffe à leur domicile.
Avec la fatigue, Félix se montrait un peu moins prolixe qu'en matinée, mais il ne s'en montra pas moins réceptif aux questions d'Armand. Lorsque ce dernier le questionna sur leur pays, il répondit avec plus de sérieux qu'à l'accoutumée

- L'Aquitanie est magnifique, mais sa noblesse détestable si vous voulez mon avis. Vous autres chevaliers êtes bien plus agréables à fréquenter lorsque vous avez un adversaire commun à affronter. Depuis que votre Duc Rouge a disparu dans la forêt de Chalons, plus aucun ennemi n'a su émuler ce duché... alors chacun s'en est fabriqué en la personne de ses voisins. Mais je ne suis qu'un voyageur, un homme de passage, mon opinion ne vaut pas grand chose...

Un soupir, un sourire, mais cette fois pour dissimuler une certaine mélancolie.

- Détrompez-vous Armand. Je ne connais pas tout le monde : je ne connais que ce que je sais. J'ai des informations sur certaines personnes, mais je ne les connais pas, vous comprenez la nuance ? Ce n'est pas parce qu'on connait des choses sur une personne qu'on connait cette personne.

Le vent se leva soudainement, charriant au gré des rafales des flocons glacés dans le visage des voyageurs. Le soleil se couchant bientôt, le froid s'intensifia, et les trois compagnons furent trop occupés à lutter contre la météo pour poursuivre leurs discussions : leur dernière heure de chevauchée de la journée fut entièrement dédiée à rallier le premier château Maisne d'une longue série, le plus rapidement possible. Armand s'y présenta de la même manière que Félix l'avait décrit au barrage, et c'est avec joie que le seigneur du domaine leur prêta une chambre pour la nuit.


***


La deuxième journée de voyage se déroula sans qu'aucun événement marquant s'y produise. La météo fut plus clémente, laissant le loisir à Armand et Triboulet de chanter sous le soleil de midi qui vint percer les nuages pour réchauffer leurs articulations gelées.
Le soir venu, le ménestrel les informa connaitre un abri qui leur permettrait de passer une seconde nuit confortable : une vieille ferme isolée et abandonnée, précédemment l'abri d'une déréliche qui avait été vaincue quelques semaines auparavant, mais qui n'avait toujours pas trouvé repreneur depuis. En effet, Félix leur expliqua avec la voix grave et une mine faussement inquiétante qu'en dix ans, les trois propriétaires qui s'étaient succédés étaient tous morts dans des circonstances mystérieuses, et que les rumeurs de malédiction poussaient désormais les aquitanais à éviter l'endroit comme la peste.
De fait, Armand avait entendu parler de cette histoire : la ferme n'attirant plus les vivants terrifiés, des déréliches s'y installaient périodiquement pour le plus grand plaisir des chevaliers errants. Ne pouvant se résigner à perdre des terres aussi fertiles, les Maisne avaient fait détruire la ferme pour la faire reconstruire neuve, mais cela n'avait en rien rassuré les villageois superstitieux, et les déreliches avaient continué de se succéder dans leur nouvel habitacle, plus cossu que le précédent.
Quoiqu'il en soit, l'impérial sut se montrer suffisamment persuasif avec Armand : la seigneurie dans laquelle ils voyageaient était celle d'Alardin de Maisne, le cousin de Brandan, particulièrement connu pour être aussi antipathique qu'inhospitalier avec tous les visiteurs qui étaient inférieurs à lui sur l'échelle de la hiérarchie nobiliaire. Le jeune chevalier de Lyrie l'avait déjà croisé quelques fois, et ne se rappelait pas d'un seul seigneur ayant jamais témoigné de sympathie envers ce vieillard aigri et détestable.
Triboulet quant à lui grommela contre ce choix tout le reste du voyage, claquant des dents de terreur à l'idée de dormir dans un lieu maudit, tripotant une paire de colifichets porte-bonheur qu'il gardait dans une de ses poches, et maugréant sur le fait que oui, lui, ça lui allait, mais quand même, le sire Armand il avait une mission et que même s'il avait pas bien compris c'était quoi, et bien c'était pas bien prudent que d'aller se mettre en danger face à des spectres parce que ces choses-là ça craint pas les épées, seulement les cœurs purs, et que lui, il avait pensé à des choses pas très pures quand Félix faisait des chansons grivoises, et donc que en temps normal il aurait pas eu peur mais là il était mal préparé, un autre jour ça serait mieux vous voyez.

Une fois la bouteille de vin rouge de Félix engloutie, Triboulet s'écroula comme une masse dans un lit en paille, laissant Armand et l'impérial seul à seul devant le feu qu'ils avaient allumé dans l'âtre de la ferme.
L'endroit était tel que Félix l'avait décrit : construit avec de solides rondins de bois, la ferme était particulièrement grande et luxueuse pour une demeure de paysans. Les meubles à l'intérieur étaient soit détruits soit abîmés, témoins des nombreux combats qui avaient du avoir lieu ici contre des déréliches, et désormais recouverts d'une fine couche de poussière.

- Enfin seuls, sourit Félix en faisant un clin d'oeil à Armand.

Voyant que le sous-entendu troubla le chevalier, il prit une mine conspiratrice, avant de mordre dans un morceau de viande séchée pour mieux parler en mâchant.

- Ce n'est pas juste le manque d'hospitalité du seigneur Alardin qui m'a poussé à nous mener ici. Je souhaitais aussi m'entretenir avec vous, loin des oreilles indiscrètes... même de Triboulet.

Il fit un signe de tête en direction du paysan endormi qui ronflait non loin d'eux, un filet de bave s'écoulant de sa bouche pour s'agglutiner dans la paille. Puis il glissa sa main sous sa tunique, pour en sortir le petit médaillon qui était maintenu à sa nuque par une chaînette en argent, qui représentait une chouette.

- Je ne suis pas "juste un ménestrel". J'appartiens à l'ordre des mystères. Vous connaissez ?

Voyant qu'Armand hochait la tête, Félix poursuivit :

- C'est pour leur compte que je suis venu en Aquitanie par le passé, enquêter sur le Duc Rouge et ce qui a pu se dérouler dans le château d'Aquin. Ne me regardez pas comme ça, je ne suis pas un prêtre ! Juste... j'ai été élevé par l'ordre à Altdorf quand j'étais gamin. Pas par charité, non, vous pensez bien. J'étais un orphelin et j'avais un talent qui ne m'a pas fait passer inaperçu. Figurez-vous que j'ai une mémoire parfaite.

Voyant l'étrange mine de son comparse, Félix éclata de rire.

- Ouais, ça fait présomptueux comme ça. Mais voilà, Véréna m'a fait un don. Je peux me rappeler de tout ce que mes cinq sens ont perçu avec précision dans ma vie, même si c'était il y a dix ans. Je peux vous réciter des livres entiers lus dans mon enfance. Je peux vous décrire chaque personne que j'ai croisé pendant mes voyages, leur apparence, leur voix, leurs secrets. Je suis une bibliothèque gigantesque dans laquelle on peut ranger autant de savoir qu'on veut.

Il mit ses deux mains dans son cou, et après deux petites secondes, il détacha son pendentif pour le tendre à Armand, comme pour le pousser à vérifier que ce n'était pas un faux.

- Mais je vous raconte pas tout ça juste par plaisir de parler de moi. J'ai un petit commerce en place, et j'aimerais que vous y participiez. Voilà comment je fonctionne : vous me confiez un secret, un truc que y a que vous qui le sache, et si j'en ai jamais entendu parler, je vous en confie un sur le sujet de votre choix, pour peu que j'ai des informations de valeur équivalente à celles que vous m'avez donné. Y a que trois règles à connaitre. La première, c'est d'éviter de mentir : la chouette le saura si vous me baratinez, et ça signifiera que vous et moi, on sera plus copains. La seconde, c'est que la vérité c'est subjectif, donc même si mes clients ne me mentent pas, leur subjectivité peut toujours altérer la qualité de leurs informations. La dernière, c'est qu'évidemment, votre secret, vous pourrez jamais savoir à qui je pourrais bien l'échanger un jour, ou s'il paraîtra pas un jour dans Les Mémoires Mystérieux.

Félix fit un grand sourire à Armand.

- Alors, vous mettez la chouette, ou vous me la rendez ?



Test de perception d'Armand : 15, raté :D
Test d'intelligence d'Armand : 1 ! Tu peux aller voir la BI ici. C'est ta deuxième réussite critique sur un jet de connaissance, ça mérite un PdC Véréna ça !

Pour information, sur la carte tu es juste au dessus du M de Maisne après ces deux jours de voyage ! Reste 5, 6 si tu passes par la Lyrie. Le château du vieux Brandan est à 1 jour !

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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

Les flammes crépitent. Les braises éclatent dans une petite symphonie. Il fait froid, mais la chaleur du foyer permet au moins de faire suer la partie de mon corps qui est dirigée vers l’âtre, tandis que mon dos derrière est frigorifié. Elles dansent, les flammèches ; Elles dansent et illuminent le visage de Félix d’une teinte orangée, font scintiller le petit pendentif qu’il décroche avant de me tendre. Mes yeux se perdent dans les yeux de l’obole en chouette. Je grommelle un peu, et tente de m’emmitoufler à nouveau sous mon gros manteau comme s’il s’agissait d’une couverture, mes bras retirés des manches.

Je regarde Félix droit dans les yeux. Il m’a dit quelque chose d’intelligent dans la journée d’hier. C’est pas parce qu’on sait des choses sur quelqu’un, qu’on le connaît. Définitivement, Félix me fascine. Est-ce que Carlomax est au courant de l’affiliation de son comparse ? Probablement. Véréna est une Déesse éprise de justice. Véréna n’est pas une Déesse très respectée en Bretonnie.

J’ai du mal à me faire une opinion dessus : Je ne la connais pas assez. Elle ne fait pas partie de mon monde. Elle est aussi mystérieuse à mes yeux que l’est, je sais pas, Ulric. Au moins, avec la Dame et Shallya, je nage en terrain connu : On sait qu’est-ce qui est bien, on sait qu’est-ce qui est mal, et on sait qu’il faut casser la gueule des types mauvais pour venir au secours des gens de bien. Mais Véréna ? La justice, c’est une vertu bien spéciale. Tout le monde a des opinions à soi sur la justice. Il s’agit pas juste de regarder dans un livre de loi tel crime qui correspond à telle sentence. Même si on a tendance à faire comme ça dans notre Royaume.

J’expire, nasalement. Je me rends compte qu’en réfléchissant, j’ai juste regardé bêtement la chouette. Je referme ma main pour l’enserrer, et n’étend que mon index que j’agite bêtement dans l’air, simple gestuelle de réflexion.

« Tu penses vraiment que c’est un don ? De ne jamais rien pouvoir oublier ? Jamais rien ? Ni les gens qui t’ont fait du mal ? Ni les peines que tu as subies ? Pas la moindre petite chose ?
Cela ne se révèle pas être une malédiction, des fois ? »


Je cherche un mouvement dans ses yeux qui pourrait me convaincre de cette réflexion.

« Tu sais… ça vient de me rappeler quelque chose que mon père se plaisait à me raconter... »

Le souvenir est revenu direct, entre mes dents. Ça vous est jamais arrivé, ça ? Vous êtes tranquille à faire votre petite journée, et paf, sans que ça prévienne, y a un élément de votre passé qui replonge comme ça dans votre esprit ? Avec les propos de Félix, ça a dû déclencher quelque chose là-haut, parce que je viens juste de subir ça.

« Il me répétait souvent… Que c’était une vertu, une bonne valeur, que de garder des secrets. Que les secrets étaient, en fait, une partie de nous. Ils nous accompagnent, ils nous pétrissent, ils font de nous ce que nous sommes. Il y a des gens qui choisissent de vivre toute leur vie sans secrets : La religion les-y incite. La société également. Après tout, ne jure-t-on pas devant un tribunal de dire toute la vérité ? Le mensonge par omission n’est-il pas un dol ? Mais nous sommes des créatures faites de secrets, nous ne pouvons pas exister sans eux.
Parce que nous ne sommes pas des êtres humains indépendants et libres de pensée. On entend souvent cette phrase à la con que des gens nous répètent… Tu sais : Soit toi-même. Mais nous ne sommes jamais nous-mêmes. Nous sommes simplement ce que nous choisissons de révéler aux autres. La manière dont nous acceptons de paraître. Ce que l’on choisit, sciemment, de révéler ou non sur soi. »


Instinctivement, je repense à Evrard de Corbie. Vous vous souvenez, dans cette auberge de Magone ? Je me suis assis, et je lui ai tout avoué, cash, alors qu’il était un illustre inconnu. Il m’a alors donné une bonne leçon : Que les secrets étaient faits pour être gardés.
Trois jours plus tard, j’apprenais dans la forêt de Châlons qu’il avait des proches pactisant avec le Serpent. Dans son cas, les secrets le torturait. L’enserrait. Le ligotait. Les choses auraient-elles été différentes s’il avait été aussi honnête avec moi que j’ai été avec lui ? Aurais-je refusé de l’accompagner ? Je ne peux pas en vouloir à Evrard, en fait. Ses secrets m’ont fait du mal, ils ont provoqué des lacérations sur mon corps, dont j’ai encore les bandages sous ma tenue. Mais ils m’ont permit de revoir Margot.
C’est bête d’être honnête. C’est stupide. Pas parce que ce n’est pas une valeur honorable : Je sais être honnête, lorsqu’il le faut. Mais parfois… Parfois le mensonge est utile. Parce que les gens autour de nous mentent. Parce que les gens autour de nous nous veulent du mal.
Même les fidèles de Véréna.

« Je pense qu’il avait raison sur ce point, mon père. Les secrets sont importants. Ils nous fondent en tant qu’êtres humains. Confier à quelqu’un ses secrets, c’est encore plus intime, encore plus profond que de confier son argent, son cœur, ou sa virginité. »


Je rouvre ma main, et renvoie le médaillon à Félix en lui jetant à la volée.

« Ce n’est pas contre toi, Félix… Mais j’ai du mal à faire confiance aux autres. C’est comme ça. On m’a trop trahit. On a trop abusé de ma bonne volonté, de mon honnêteté. On m’a utilisé, tant mon corps que mon âme.
Alors, crois-moi : À présent, je suis plus exigeant quant aux gardiens de mes secrets. »


Je me couche sur le côté, et me love dans ma vieille paillasse.

« Dors bien, Félix. On a encore de la route demain. »
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 08 oct. 2019, 15:01, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 56
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
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Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
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Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
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- Bague affichant un lion - +1 CHA

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- Pendentif monté en clou
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

- Vous posez des questions auxquelles je vous ai déjà suggéré la réponse Armand, lui répondit dans un premier temps Félix lorsque le chevalier questionna son don, avec un sourire teinté de tristesse. Vous me voyez pourtant, à errer dans un pays qui n'est pas le mien, sans attaches ni famille, évitant vos questions personnelles, alors pourquoi déclamer ainsi des évidences, mmhh ?

Par la suite, il n'interrompit pas Armand une seule fois. Attentif aux paroles du chevalier, il resta songeur un moment, laissant le temps à son interlocuteur de s'installer sur sa paillasse, de lui tourner le dos, et même de commencer à laisser sa conscience se glisser dans le royaume des songes, avant d'enfin lui donner une réponse qu'Armand n'était plus en état de vraiment écouter :

- Je sais ce que disait votre père au sujet des secrets, Armand. Puisque c'est cette même réponse qu'il m'a donnée lorsque je lui ai proposé cette offre il y a quelques années. Que vous utilisez ses mots est... intéressant, à tout le moins. Dormez bien, sire de Lyrie.

***

Tout comme la précédente, la nuit d'Armand fut moins mouvementée que lors de son séjour à Derrevin. S'il se réveillait à nouveau avec une étrange sensation de culpabilité, les souvenirs de ses rêves étaient trop évanescents pour qu'il puisse en comprendre la cause.

Leur troisième jour de chevauchée ne fut guère plus mouvementé que les autres : en hiver, l'Aquitanie dormait, et seuls voyageaient quelques marchands et chevaliers le long des routes. Armand nota néanmoins plusieurs mouvements de troupes en direction de l'est : les forces de Maisne se massaient lentement mais surement vers la frontière établie par les herrimaults.
Si Armand aimait son pays, le paysage était pourtant d'une monotonie assez affligeante : l'Aquitanie était réputée pour n'être qu'une succession de terres arables à pertes de vue, sans le moindre relief ou presque. Tout se ressemblait invariablement, et seuls les villes et villages traversés permettaient de reconnaitre un coin d'un autre : car c'était bien là le cœur de la compétitivité entre seigneurs aquitanais, que de réussir à faire se distinguer sa ville des autres, que ce soit avec des fortifications particulièrement hautes, ou un château au donjon démesuré, quand ce n'était pas une chapelle de la Dame particulièrement luxueuse. Les nobles du duché dépensaient sans compter, souvent sans réfléchir, cherchant davantage le m'as-tu-vu que la réelle utilité sur le long terme - et bien souvent, les surcouts engendrés par des édifices difficilement maintenables les rendaient impossibles à entretenir économiquement parlant, et ainsi allaient la multiplication de lieux abandonnés si propices à l'apparition de déréliches.

Brandan de Maisne n'était pourtant pas de cette branche là de la noblesse. Bien au contraire, le vieux seigneur était réputé pour être un rigoriste, un traditionaliste : la cité de Maisne avait été pensée utile avant d'être jolie. Il n'y avait nul ornement sur les murs, pas de parois décoratives, pas de hauteurs inutiles : ici, tout était conçu pour être fonctionnel et non pas ostentatoire. Traditionnellement, la ville était composée de son château en son centre avec sa chapelle du Graal, au sein d'une muraille intérieure. Ensuite se tenaient les faubourgs, demeures de tous les paysans qui venaient marchander et dormir ici, à l'abri derrière la muraille extérieure. Puis, au delà de ce deuxième mur et à perte de vue, des champs de céréales dans lesquels tous les fermiers allaient travailler en journée - du moins, du printemps à l'automne.

Si Triboulet et Félix durent trouver une place dans l'auberge des faubourgs, Armand quant à lui fut invité à venir prendre son diner en compagnie du seigneur de Maisne et de quelques autres chevaliers, dans la salle à manger du château. Si les murs en pierre n'étaient décorées que de quelques modestes draperies, la pièce était néanmoins sublimée par une magnifique et gigantesque cheminée centrale, entourée par de nombreuses moulures dorées de griffons finement sculptés. De grandes buches crépitaient dans l'âtre et offraient une magnifique lumière, complétée par deux lustres agrémentés d'une bonne cinquantaine de bougies chacun. En face de la cheminée trônait un unique trophée sur le mur : la tête empaillée d'un hippogriffe sauvage, que Brandan de Maisne avait affronté et vaincu seul dans ses jeunes années.

La grande table en bois massif centrale , recouverte d'une nappe jaune, était assez grande pour qu'une vingtaine de personnes puissent s'y installer : mais pour ce repas, seuls cinq chevaliers étaient attablés à l'une des extrémités du meuble. La pièce de bœuf qu'ils se partageaient était magnifique, mais les quantités n'étaient pas à la démesure : là encore, le seigneur de Maisne n'était pas homme à aimer dépenser de ses ressources par simple caprice de l'apparence mondaine.

En bout de table, Brandan de Maisne présidait les trois autres chevaliers présents. Le vieil homme était comme dans les souvenirs d'Armand lorsque ce dernier était en visite de courtoisie chez son père : les yeux d'un bleu acier, les sourcils perpétuellement froncés lui donnant un air dur et renfrogné, des cheveux et une barbe à la pilosité mi-longue mal coiffée, et surtout, une cicatrice caractéristique qui lui barrait le visage d'un côté du front à la joue opposée, souvenir de l'hippogriffe dont la tête ornait le mur.
C'est pourtant avec un sourire presque amical qu'il accueillit l'arrivée d'Armand de Lyrie.

- Messieurs, je ne vous avais pas prévenu car souhaitait vous en faire la surprise, mais le jeune sire de Lyrie parti en errance récemment nous fera l'honneur de sa présence ce soir. Comme vous le savez, c'est grâce à lui que la félonie des Elbiq a pu être révéle au grand jour. Venez Armand, prenez place, et faites comme chez vous, j'insiste !

Le vieillard ne mâchait pas plus ses mots qu'à l'époque. Le concept même d'étiquette politique semblait rebondir sur sa carapace ridée. Contrairement à son ennemi Elbiq, Brandan de Maisne se faisait des alliés non à la force des mots, mais plutôt des actes : comparable au caractère d'un nain, il mettait la famille et l'honneur au sommet de toutes ses préoccupations. Pourtant, le père d'Armand et plus récemment Félix le lui avaient rappelé : sous ses apparences bourrues, le vieux renard était loin d'être idiot, et savait pertinemment quelles conséquences avaient chacun de ses actes, aussi honorables soient-ils.

- Armand, vous reconnaissez sans doutes mon frère Herbin et mon fils Andry, vous vous êtes déjà croisés par le passé. En revanche, peut-être n'avez-vous jamais rencontré le seigneur Symonnet Gencien, dont la famille possède deux seigneuries au nord d'ici, connexes au Gilleau.

En effet, la famille de Brandan n'était pas inconnue à Armand. Son frère était sa copie conforme, la ruse en moins, le caractère en pire. Il déclenchait des duels pour tout et n'importe quoi à la première offense venue, regarde de haut autant le petit peuple que l'aristocratie, et semble dédaigner quiconque n'ayant pas accompli les mêmes prouesses martiales que lui : et de fait, il était vainqueur de nombreuses joutes, avait battu les Elbiq lors de plusieurs escarmouches organisées, et avait affronté un sacré palmarès d'abominations, dont notamment un preyton dont la dépouille ornait son propre château. Ses deux uniques enfants étaient morts durant leur errance, le laissant plus aigri que jamais face à son héritage inexistant : ne restait pour unique but à sa vie que de servir la Dame, son pays et sa famille, avec un respect à la limite de la dévotion pour son frère Brandan. Néanmoins, si ce dernier avait accueilli Armand avec un sourire, Herbin de Maisne n'avait jamais cessé de regarder le jeune seigneur de Lyrie avec un dédain non dissimulé.
Pourtant, Armand le savait, il n'était sans doutes pas le plus touché par la sale humeur constante du quinquagénaire. Andry de Maisne subissait en permanence les quolibets de son oncle, et malgré tous ses efforts pour être au niveau d'héroïsme de ses ainés, cela n'était jamais assez bien pour cette génération amère. Brandan avait eu son unique fils assez tardivement, et ce dernier n'avait que trois années d'écart avec Armand, ce qui avait favorisé leur rapprochement lors des visites diplomatiques de leurs parents. Son besoin de reconnaissance évident l'amenait trop souvent à exagérer les faits, ou à chercher volontairement les problèmes. Il était en rébellion évidente avec sa famille, et surtout, dénigrait l'essence-même de leur conflit avec les Elbiq, prônant l'abolition de vieilles querelles pour une alliance plus profitable à la Bretonnie : bien entendu, pareilles pensées n'avaient que davantage fait creuser l'écart entre les générations, d'autant plus que de vilaines rumeurs au sujet de ses accointances avec la jeune Luciana d'Elbiq avaient accentué les tensions.
Quant au dénommé Symonnet Gencien, son nom ne disait pas grand chose à Armand. Il ne l'avait jamais rencontré - difficile de savoir s'il était un allié ancien ou nouveau des Maisne. En tout cas, le type avait une tronche de croque-mort, le visage couturé de cicatrices plus ou moins nettes. Il avait le regard triste, voire éteint, et les lèvres pincées dans une moue dépréciative.

- Armand, mon vieil ami ! lâcha avec enthousiasme Andry, sans se soucier le moins du monde du regard mauvais de son oncle face à son manque de protocole. C'est un plaisir de te voir après tout ce temps ! Mais, cela ne fait qu'un mois que tu es parti en errance, n'est-ce pas un peu précipité pour un retour au pays ?

Sautant naturellement sur l'occasion, Brandan enchaina aussitôt :

- Je m'étais posé la même question lorsque mon intendant m'a signalé votre arrivée dans ma cité, sire Armand. J'avais cru comprendre que vous chassiez l'orc au mont d'Orquemont afin de rendre à votre famille l'honneur que votre père a osé souiller... auriez-vous rencontré un imprévu ?

Le sourcil levé, le vieux Brandan n'avait pas attendu une minute pour d'ores et déjà installer l'ambiance. Cela lui ressemblait bien : pas de faux détours, pas de discussions mondaines, juste les sujets qui fâchent. Et bien entendu, après pareille entrée en matière, ses trois compagnons de table avaient tous tourné le regard vers Armand, curieux de sa réponse...
Petit galerie des portraits pour ce repas !
Brandan de Maisne :
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Herbin de Maisne :
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Andry de Maisne :
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Symonnet Gencien :
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Jets d'intel (tu n'as pas la compétence mémoire, donc pas de bonus :D) d'Armand pour se rappeler d'éléments sur :
- Brandan 1 réussite critique - tu peux me poser toutes les questions que tu veux sur le gaillard en mp, tu as bien retenu tout ce que ton père t'a dit de lui.
- Harbin : 8, réussite tout juste - voir ce qui est dit ici, tu n'en sais pas bcp plus.
- Andry : 3, réussite - tu peux inventer quelques anecdotes du passé avec lui, il a toujours été assez sympa avec toi, même si tu n'as jamais su si c'était parce qu'il t'aimait bien ou si c'était juste pour agacer son père et son oncle qui n'appréciaient pas beaucoup feu ton père :D Et de fait, déjà à l'époque, il draguait la fille du seigneur Elbiq, même si là encore tu ne saurais dire si c'était sincère ou juste de la provocation envers ses ainés.
- Symonnet : 11, raté.

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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

Je me verse un peu d’eau dans ma main, et m’en asperge le visage en grimaçant. Comme tous les matins depuis mon départ de Derrevin, c’est le même réveil bien sommaire : Je sors des vapes avec un sacré mal de crâne et les muscles noués, et je me force à m’alimenter avec un roboratif menu à base de quignons de pains durs et d’une pomme. En vérité, si je devais aller plus loin, je pense que je pourrais dire que ce sont mes réveils depuis que j’ai quitté le confort de ma demeure.
Je m’en plains pas. Parfois, le confort est plus douloureux que l’inconfort. Parfois il vaut mieux dormir dans le froid que sous des draps. On me l’a trop prouvé.

Alors pourquoi je me sens aussi mal quand je me réveille ? J’ai eu un sommeil lourd, dur, sans rêves – comme la nuit dernière. Je n’aurais jamais cru qu’un tel sommeil puisse être aussi bon, un tel plaisir. Mes nuits avant ça elles ont été… Elles ont été plus imaginatives. Plus terrifiantes, aussi. Félix et Triboulet roupillent encore. J’en profite pour me mettre à genoux, lier mes mains, et doucement remercier Morr de m’avoir ainsi assommé, d’avoir gardé mon esprit d’errer dans des recoins bien terrifiants de mon âme. J’aime la paix du vide. Je touche l’abysse et l’adore. Un jour l’assommoir de Morr sera son Jardin.
Pourquoi je me sens aussi mal quand je me réveille ? Je me sens lourd. Vous me direz, la culpabilité, ça me poursuit depuis un moment. Mais je sais pas. C’est comme si j’avais abandonné quelque chose à Derrevin. Comme si j’avais laissé quelqu’un. C’est Margot qui me trouble autant ? P’têt. Je pense.
Je la chasse de l’esprit en me concentrant plutôt que le pain que je vais craquer sous mes molaires. Triboulet est le deuxième à se réveiller, puis il fait tellement de bruit en se préparant que ça réveille Félix. Les deux discutent ensemble. Triboulet me fait un signe de tête en essayant de me mêler à leur discussion.

« Et vous, zavez bien dormi messire ?
– Ouais. »

J’ai dis « ouais » d’un ton tellement acerbe qu’il a comprit qu’un truc allait pas. Je me relève et balance au loin le trognon de la pomme que j’ai entamé, puis je me tourne en faisant virevolter mon mantel contre mes épaules. J’ouvre la porte et sors dehors. Je vais chercher un arbre derrière lequel je m’occupe de faire mes besoins, je m’amuse à essayer d’écrire mon nom dans la neige avec mon urine – sans doute le plus gros plaisir que j’aurai aujourd’hui alors faut en profiter – puis je vais retrouver mes camarades qui ont probablement remplit les mêmes occupations masculines et matinales.

« Bon, on a de la route, on y va. »

À partir d’ici, je connais le chemin.


C’est mon pays, ici. C’est chez moi. Je l’aime, je vais pas vous refaire des paragraphes qui déclarent mon amour à ce pays. J’ai déjà cavalé ici. J’ai déjà galopé avec conroi. J’ai traversé ces champs monotones et ennuyeux, et ils étaient pour moi la totalité de mon existence. Je suis nostalgique. Et c’est une mauvaise nostalgie, parce que tous les bons souvenirs sont entachés par la douleur des mauvais. C’est comme une ancienne amie dont vous avez été tendrement amoureux, avec laquelle vous avez vécu tant de bonnes choses, mais vous devenez incapable de vous les remémorer parce que rien que l’évocation de son nom suffit à vous rappeler la façon dont ça s’est terminé.
L’Aquitanie est jolie, paisible, fertile. Et je n’ai jamais autant haït de la voir si belle. J’aurais préféré la voir souillée. Les tumuli de Cuilleux étaient une terre morte, vierge, abandonnée, et pourtant, ce pays vide et martyrisé ne cesse jamais de faire verser une larme à tous les troubadours de Bretonnie ; L’Aquitanie est un fruit mûr et sucré, mais elle ne mérite aucune déclaration d’amour. C’est une salope. Une salope qui mérite de se faire violer pour ses péchés, mais elle échappe à sa rétribution.
Au loin, on peut voir les bannières et les pennons. L’Aquitanie retourne se faire la guerre.

Je parle pas du voyage. Parfois je grogne. Je fais genre je fais pas la gueule en me forçant à dire quelques mots, mais ça se voit que quelque chose m’embrouille. Du coup, Triboulet et Félix préfèrent m’ignorer malgré la gêne que je provoque. Et qu’est-ce qu’ils parlent. Ils parlent tellement… Ils se donnent la réplique. Des heures durant, à part quand on doit s’arrêter pour se détendre les pattes ou pour que l’un d’entre nous aille chier derrière un buisson, ils font que piailler. Rire. Chanter à un instant. Hier encore, ça me mettait en joie. Ça m’allégeait le cœur. Là c’est plus le cas.

Ils me cassent les couilles.

Je tire violemment sur les rênes de mon cheval. Les mors lui font mal, alors il agite son encolure dans tous les sens. Il tourne de côté et bloque la route, pour que Triboulet et Félix s’arrêtent. Je foudroie le fidèle de Verena du regard.

« Intéressant ? C’est intéressant que je parle comme mon père ? »

Triboulet est bouche bée, et se met à regarder moi puis Félix successivement et succinctement, comme une poule de basse cour.

« À quelle occasion tu l'as rencontré, hm ? Il était déjà comte de Lyrie, à cette époque ? Avait-il épousé ma mère ?
Là je parle pas de ton commerce, Félix. Je te demande de me répondre pour notre bonne entente, tu veux ? »




J’ai le temps de me croiser dans le miroir. J’ai une sale trogne. Pas rasé depuis quelques jours, le manteau humide de neige et de sueur que je remets à un valet, j’ai les joues rouges du froid de dehors. Une bonne gueule d’aventurier sur les routes, mais ça va, je suis dans un meilleur état que lorsque je suis arrivé à Derrevin. Je suis le domestique le long du magnifique couloir du château. Il se sent obligé de me faire traverser la salle d’apparat, où il souhaite me présenter toutes les tapisseries, les écus armoriés, et les lots d’armures de sire de Maisne et de tous ses ancêtres. Parce que je veux être poli, je n’ose pas dire au type que je les connais déjà par cœur, et me contente de bêtement suivre ses traces jusqu’à ce qu’on veuille bien m’amener à l’endroit où je vais pouvoir grailler.

Qu’est-ce que je peux vous dire sur Brandan de Maisne ?
Il est Bretonnien.

C’est tout.
On fait difficilement plus Bretonnien que ce type en Aquitanie. Y a qu’à voir ce qui trône en trophée derrière lui. Il est dur, fort, brutal, sa femme sait se taire et sourire quand il faut, jamais trop ou pas assez. C’est un homme rustre, rugueux, preux, fidèle. Il est l’exact inverse de mon père.
Je l’adore. Andry adorait me raconter tous les travers et les ennuis qu’il a avec son père, je crois qu’il se rend tout simplement pas compte de la chance qu’il a eut, d’avoir été élevé par une légende de ce niveau. Il ne le sait pas, ce crétin, mais je le jalouse complètement, je le jalouse pour l’éducation qu’il a eut : Il ne l’aurait souhaitée à personne, et pourtant, j’aurais volontiers échangé sa place. Si seulement il se rendait compte de la chance qu’il a eut, d’avoir un tel gars comme géniteur. Il n’a pas à avoir honte du sang qui coule dans ses veines, lui.

Revoir les Maisne ne me fait pas du bien. Ils me rappellent le passé. Ils me rappellent à quel point je ne suis pas à ma place. Tout le mal que j’ai vécu, et la souillure que je porte.
Et pourtant je souris. Je souris parce que je retrouve mes vieux travers. Oh je sais mentir à moi-même et aux autres. Paraître. Faire comme si tout allait bien. Un énorme sourire bien exercé. Je sais sourire.

« Merci à vous, monseigneur, pour l’hospitalité dont vous me faites grâce... »

Qu’on se le dise clairement, Brandan est pas un faux-cul. Je pourrais lui dire « mille milliard de cent cinquante huit mille mercis » que pour lui ça changerait absolument rien. Mais c’est ça qui est drôle avec la noblesse : on met les formes parce qu’il faut qu’il y ait des formes, c’est tout. Je salue tout le monde quand on me les présentes, avec une gestuelle de la tête et une main que je tends au-dessus de la table pour aller serrer les leurs.

« - Sieur Herbin, bonsoir à vous.
- Andry, un plaisir de te revoir.
- Non, en effet, je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de vous rencontrer… Un impair que je suis heureux de pouvoir rectifier ce soir. Bonsoir à vous, sieur Symonnet. »


Ouf, l’épreuve est passée, je peux m’asseoir à table et me remplir une assiette. Avec un sourire chaleureux très fortement appuyé pour Andry. C’est le seul type autour de cette table qui a mon âge et qui n’est pas couvert de cicatrices – pas pour autant qu’il est bleu, il est même plutôt vert, il a terminé son errance, contrairement à moi.
Et c’est bien le premier sujet qui arrive sur la table. Faut dire, il aurait été difficile que ce soit un autre.

« Votre intuition est la bonne, monseigneur. Mon retour en Aquitanie est bel et bien due à un événement indépendant de ma volonté.
Je suis allé en Orquemont, où j’ai eu l’occasion de me battre avec quelques autres braves serviteurs de la Dame. Ensuite, j’ai suivi un seigneur dans une mission au sein de l’ancien pays de Cuilleux – Que la Dame veille sur les enfants perdus de cette terre. C’est là que j’ai découvert quelque chose de dangereux et d’infâme, dont je dois immédiatement informer Son Altesse par devoir vassalique, vous comprenez ? »


Je crois que j’ai bien piqué leur curiosité, alors du coup j’anticipe déjà leur prochaine question.

« Je crains avoir découvert quelque chose en lien avec la Corruption… Et l’Aquitanie. La souillure refuse toujours de quitter notre pays. Je ne peux vous en dire plus ; Le reste est pour les oreilles de notre suzerain commun.
En parlant de cela ; Comment se portent ces salopards d’Elbiq ? Ils continuent d’infester le Duché de Saint-Frédémond par le simple fait qu’ils respirent ? »


Qu’on se le dise clairement : De ce que j’ai pu voir des Elbiqs et de leurs alliés, c’est franchement pas ceux que je porte le plus en mon cœur. Même si j’en rajoute volontiers un petit peu, histoire de gagner des points avec Brandan.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 29 oct. 2019, 00:17, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 62
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
Image

Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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[MJ] Katarin
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Si Félix avait du se douter que son dernier commentaire nocturne avait déplu à son compagnon aquitanais, il n'en prit pas moins une mine surprise lorsque celui-ci sortit de son mutisme pour le confronter, cavalant à ses côtés. Pour une fois, il ne décocha pas l'un de ses sourires idiots qu'il utilisait en toutes circonstances, et qui accompagnait chacune de ses histoires et plaisanteries. Si ses lèvres étaient légèrement plissées, c'était pour un sourire plus doux, qui se voulait aussi compréhensif que le ton de sa voix qui s'était adaptée à la situation.

- Je ne voulais pas te vexer Armand. C'était indélicat de ma part, et je m'en excuse sincèrement.

Il poussa un léger soupir, tandis qu'il semblait chercher ses mots. Il lui fallut quelques longues secondes pour réussir à se décider et à répondre, pendant lesquelles seul le bruit des sabots des chevaux écrasant la poudreuse sur les routes se faisait entendre.

- Quand je suis venu en Aquitanie pour la première fois, c'était il y a quatre ans environ. Je te l'ai dit, je venais me renseigner pour l'ordre sur le Duc Rouge. J'étais plus jeune et un peu trop confiant sur mes capacités, et j'ai eu quelques... problèmes avec la loi après m'être infiltré dans la bibliothèque personnelle du vieux Duc. Figure-toi que la peine encourue était la perte de mes deux mains ... il ne plaisantait pas trop avec son intimité, l'ancêtre. Et celui qui m'a tiré de l'impasse... c'est ton père.

Félix sembla prendre un court moment pour jauger l'expression d'Armand, évaluant si l'exposé de son crime le faisait s'agiter sur sa selle ou non.

- Il était comte, avait l'oreille de deux des fils du vieux Duc, savait qui j'étais, et surtout, il avait une voix qu'on voulait bien écouter tandis qu'on avait catégoriquement refusé de me laisser me défendre d'une quelconque manière. Je ne sais pas comment il s'y est pris au final, mais j'ai fini par être bel et bien gracié par le Duc, avant qu'on ne me demande de quitter l'Aquitanie dans les plus brefs délais - je n'étais pas déclaré hors-la-loi pour autant, juste... indésirable, dirons-nous. Mais ton père ne comptait pas me laisser partir sans récupérer ses propres profits dans l'histoire... j'ai donc été "convié" en Lyrie le temps d'une soirée avant mon départ, partageant un repas avec tes parents pendant une longue conversation. Pour mon sauvetage, il a exigé tout ce que je savais de juteux sur ses voisins : Elbiq et Maisne en tête. Ma dette payée, moi-même très curieux sur ce seigneur à la réputation sulfureuse, j'ai tenté d'en apprendre davantage... mais ce fut en vain. Il m'a donné la réponse que tu m'as citée hier soir : si ce que je lui avais offert en paiement pour son intervention l'avait passionné, il n'était pas prêt à donner de sa personne pour obtenir davantage. Ce qui m'étonne encore ce soir : à la lumière des évènements récents, de sa nature, je me dis avec le recul qu'il aurait pu me forcer à coopérer, à lui dire bien davantage que ce que j'avais consenti à partager, ou tout du moins essayer. Mais non : juste un sourire rusé, un clin d’œil de sa femme, une agréable fin de repas à parler des banalités du Vieux Monde, et une nuit dans un des lits les plus confortables du château. Le lendemain, j'étais de nouveau libre comme l'air.

Enfin son sourire revint alors qu'il concluait :

- Considère ces quelques informations comme un gage de bonne volonté de ma part - j'ai été indélicat hier soir, j'espère avoir réparé ma faute. Mais inutile d'insister, je ne développerais pas plus cette histoire... à moins qu'à ton tour, tu n'arrives à me sauver la vie au détour d'un chemin, après tout qui sait ce que je vais bien pouvoir inventer pour mon retour à la capitale... nouveau Duc, nouvelle chance, n'est-ce pas ?


***


- Plus pour longtemps.

C'était Herbin qui avait répondu en premier, presque du tac-au-tac lorsqu'Armand avait parlé du destin des Elbiq. Sa voix était grave et rocailleuse, presque courroucée, et il observait avec un œil franchement mauvais le fils du comte déchu de Lyrie. Son frère enchaina aussitôt avec bien davantage de neutralité :

- Quelques jours après vos révélations et votre départ, le duc Armand a organisé un procès à leur rencontre dans la ville d'Aquitanie. Mais ces raclures s'en sont tirées grâce à une série de faux témoignages et d'alibis fabriqués de toutes pièces. C'était votre parole, sans preuves concrètes, contre celle d'une vingtaine de nobles "respectés", dont certains étaient des seigneurs aquitanais depuis des générations. Ils ont été déclarés innocents.

Cette dernière phrase avait été déclarée avec la même hargne que celle dans la voix d'Herbin, en y ajoutant une surcouche de dégout évident.

- Le duc n'a pas été dupe pour autant. Il est parti enquêter lui-même dans toutes les seigneuries incriminées, en compagnie de Dame Mélaine.
Test d'intelligence d'Armand : 14, raté.
Armand la connait bien évidemment de nom : c'est la prophétesse de la Dame qui conseille le nouveau Duc d'Aquitanie. Il ne l'a cependant jamais vue de ses yeux, et ne sait d'elle pas grand chose de plus que les on-dit - et un vrai chevalier ne saurait donner d'importance à autre chose qu'aux faits n'est-ce pas ?
- L'une de ses premières destinations, poursuivit le seigneur Brandan, fut la seigneurie Ternant que vous devez bien connaitre Armand. Dame Loyse - maudite soit cette sorcière impie ! - a bien du sentir qu'elle ne saurait dissimuler l'étendue de la corruption de ses terres à notre duc, puisqu'elle a profité d'un entretien privé dans sa demeure pour tenter de l'assassiner. Sa pathétique tentative a bien entendu échoué face à un champion de la Dame, et Ternant a vite rejoint la destinée de la Lyrie.

Il y eut comme un silence de plomb après cette dernière explication de ce qui s'était déroulé en l'absence d'Armand. Un moment étrange, comme si tout le monde partageait un lourd secret dont seul Armand n'avait pas connaissance. Ce fut finalement Andry qui rompit le voile, d'une voix un peu hésitante.

- Le duc... après ça il a changé, Armand. Il s'est isolé, il a perdu...

Le jeune héritier de Maisne n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase, un énorme coup de poing sur la table l'interrompant net, faisant sursauter aussi bien les plats que les invités.

- COMMENT OSES-TU VILIPENDER SUR NOTRE BIEN-AIME DUC, ÉLU DE LA DAME, ANDRY ? hurla Herbin.

Il s'était levé d'un coup en même temps qu'il avait frappé la table, tout son corps tremblant d'une colère mal contenue. Ses mâchoires serrées, ses sourcils arqués, l'une de ses paupières sursautant de rage, il semblait capable de sauter sur son neveu ici et maintenant pour lui inculquer les bonnes manières à la dure.

- Il suffit Herbin, le stoppa sèchement Brandan. Nous avons des invités je te rappelle. Quant à toi Andry, tu sais très bien que ton oncle a raison sur le fond sinon la forme : c'est d'un chevalier du Graal dont tu parles.

- Votre fils ne l'a ni jugé ni critiqué pourtant, messire Brandan. Il a émis une observation que je trouve tout à fait pertinente.

La voix monocorde et éraillée de Symonnet Gencien avait surpris tout le monde avec autant d'impact que le coup de poing de Herbin. Assurément, ce seigneur-ci n'était pas bavard, mais sa voix étrange semblait racler dans sa gorge comme s'il avait une maladie, et il donnait l'impression que rendre audible chacun de ses mots lui demandait un certain effort. Voyant qu'il avait l'attention de tous, il poursuivit :

- C'est un fait, la trahison de Loyse de Ternant a affecté notre Duc. Plus que celle des autres. Lorsque vous avez dénoncé toute cette aristocratie corrompue, Armand, il est raisonnable de penser qu'il avait souhaité garder l'espoir d'une méprise à son sujet.

Le seigneur Brandan poussa un soupir courroucé comme pour évacuer la tension, avant de se tourner vers Armand pour reprendre avec calme.

- Excusez-nous Armand, la situation ne doit pas être claire pour vous. Ce à quoi fait référence le seigneur Symonnet est le changement récent des méthodes de gestion du Duc. Il s'absente de plus en plus souvent pour mener ses propres enquêtes sur le terrain, mais refuse que quiconque prenne de décisions politiques à sa place, mettant en attente de nombreux conflits à travers le pays qui s'enveniment plus que jamais. Et lorsqu'il est à la capitale... il organise désormais ses audiences seul avec Dame Mélaine. Je... nous espérons que cette récente affaire n'a pas altéré négativement sa perception des choses : il semble douter de ses proches, et de toute l'aristocratie qui l'entourait et le conseillait.

- Et alors Brandan ? grommela Herbin de Maisne qui s'était rassis mais qui ne s'était que peu calmé, apparemment outré de l'évolution de la conversation. C'est un élu de la Dame, nommé Duc par le Roy, guidé par une prophétesse ! On a perdu voix à la cour par dégât collatéral de la félonie des Elbiq ? La belle affaire, c'est bien un moindre mal si cela permet au Duc de faire le ménage dans notre duché !

Un silence de plomb accueillit la déclaration de l'oncle de Maisne. Pendant quelques secondes, on n'entendit plus que le bruit d'un vin que l'on sirote, des couverts raclant les assiettes, et de quelques raclements de gorge.

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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

Regard dans le vide. J’observe un point quelconque, sans pour autant y prêter d’attention ; le but est juste de tourner mon regard dans un sens, n’importe lequel. Une branche d’arbre enneigée. Une branche d’arbre dénudée par le manteau blanc d’Ulric. Je respire lentement, laissant tranquillement la buée s’expulser de mes narines. Je reste entièrement silencieux. Fixe. Stoïque. Au point où c’est Triboulet qui est obligé de réagir, complètement gêné par les confidences qui viennent d'être échangées :

« Heu… Sire ? »

Je tourne mes yeux bleus vers Félix. J’ai un petit hoquet, un haussement de cœur, annonciateur d’un début de rire nerveux que je retiens au fond de la glotte.

« Oui. C’est bien le genre de mon père que tu décris là. »

Je regarde à nouveau dans le vide. J’avale un filet de morve et me passe une main gantée sous mes naseaux.

« Il était... »

Je me mord la lèvre. L’espace d’un instant, j’allais me lancer dans une discussion avec Félix. L’espace d’un instant, oui, je m’imaginais pouvoir lui raconter ce que je me souvenais de mon paternel, et je souhaitais bien m’assurer qu’il s’agissait de la même personne que nous avons connus en approfondissant ce sujet ; Mais je me ravise très vite. Félix m'a dit tout ce qu'il savait, à présent, tout ce que je pourrais rajouter, c'est moi qui lui apprendrait. C'est moi qui nourrirait son commerce. Or, Félix n'est pas un confident, les prêtres de Verena en font de biens mauvais, surtout lorsqu'ils sont prêts à dévoiler les secrets sur lesquels la chevalerie d'Aquitanie s'est basée durant de longues, longues années...
Mes démons sont pour moi-même.

Et un peu pour vous, aussi.

Mon père était un brave type. Vous l’auriez aimé au premier coup d’œil. Toujours souriant – un peu comme Félix, remarquez. Toujours courtois, avec tout le monde. Même les gueux, tenez ; c’était un monstre qui souriait. Il était difficile de ne pas l’aimer ; Il pouvait fort bien vous insupporter, il ne répondait jamais à la moindre provocation, il était du genre à convier ses ennemis à dîner et mettre fin aux querelles avec un bon verre de vin et des discussions à cœur ouvert. Vous lui auriez donné la Dame sans confession.
Nous ne sommes jamais nous-mêmes, nous sommes ce que nous choisissons de révéler aux autres.

C’était difficile de haïr quelqu’un comme mon père. Pas quand vous étiez près de lui. Pas quand il vous parlait, avec sa voix si rassurante. Il pouvait commettre les pires crimes, il pouvait se rendre coupable des plus immondes actes décadents, il venait vous voir, se mettait à votre hauteur, posait une main sur votre épaule – il n’avait pas beaucoup compris le concept de l’espace personnel, c’était un homme très tactile – et en quelques mots, il vous tranquillisait. Il était très fort pour raisonner tout ce qu’il faisait, et vous donner envie de vous en rendre complice.

Je l’aime encore. Il était mon père. Je suis encore incapable aujourd’hui de me dire qu’il a mérité de mourir. Il fallait mettre fin à la félonie vivante qu’il incarnait, je sais. Je sais.
Mais il était mon père.

« Il était…
Peu importe. Nous verrons. »


Et je tirais sur les rênes de mon cheval pour reprendre la route. En faisant, subtilement semblant, le long du trajet, que je ne pensais plus rien de ce qu’il m’avait dit et que nous pouvions recommencer à parler très bêtement de vins Estaliens et de villes lointaines comme si nous étions deux vieux amis.



Je mange. Tout un tas de choses est en train de se démêler autour de moi, on me rajoute des noms, des anecdotes, des sorts de certaines personnes, on remplit encore mon cerveau de schémas étriqués et de nouvelles interrogations qui viennent se rajouter sur les anciennes. Et moi je mange. Je taille tranquillement ma viande, et boit quelques gorgées de vin. Le seul moment où je sursaute, c’est quand Herbin se met à frapper la table et à rugir comme un lion. J’en ai un haut-le-cœur terrifié. Puis je reprends vite mon repas.

Au moins quand j’ai la bouche pleine, je ne peux pas dire de conneries. Au moins la bouche pleine, je ne vais pas me faire remarquer comme j’ai tellement l’habitude de faire. Au bout d’un moment, on retient les leçons.

Et voilà qu’on suggère que la trahison de la mère de Margot a profondément heurté notre Duc. Qu’il régnait peu depuis son trône ducal. Je me rejoignais plutôt à l’opinion de sire Herbin, pour tout dire : Pourquoi douter d’un chevalier du Graal, duc ayant l’oreille de Sa Majesté Louen, et conseillé en plus par une servante illustre de la Dame  ? Tant mieux si les Maisne n'y trouvent plus leur compte. Encore mieux si les Elbiq sont exclus. C'est toute la noblesse de ce putain de pays qu'il faut purger. Un brave homme, Herbin, même s'il crie vraiment très fort.

Puis, y a un petit silence. Alors j’attrape une serviette dans un coin. Je termine bien de déglutir tout ce qu’il y a dans mon gosier. Je me tapote le coin d’une lèvre, puis l’autre. Je prend une grande inspiration, dégage ma gorge, et dit :

« Vous avez tout à fait raison, monseigneur ; Je suis heureux de voir que les choses bougent dans ce pays, même si je comprend que les révélations de ces derniers mois ont pu être très douloureuses. Je le sais, j'ai eu à dénoncer mes propres parents. »

Petite note d'effet, c'est tout.

« Permettez-moi de changer de sujet ?
J’ai rencontré sieur Thevot en revenant du duché de Quenelles. »


Tout le monde me regarde.
Deuxième grande inspiration.

Le sire de Maisne aime aller droit au but.
Allons droit au but.

« À quelle date prévoyez-vous d’engager votre offensive contre le bourg de Derrevin ? »
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 29 oct. 2019, 11:15, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 68
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
Image

Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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