[Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Il n’y avait bien que Niklaus dans la pièce pour décider de reprendre un verre d’un air débonnaire. Tout ce qui suivit son insulte bien franche destinée à son paternel, ce fut le silence. Sans doute le silence le plus écrasant qu’il ait jamais entendu de toute son existence. Même lors d’un enterrement dans une chapelle de Morr, il arrivait qu’on puisse ouïr quelqu’un toussoter. En cette soirée, derrière les murs de l'étude de la demeure Hänshel, même les mouches n’osaient plus voler. Toutes les paires d’yeux étaient dirigées vers le fils aîné. Même ceux du grand-père immortalisé sur une toile au-dessus de l’âtre.

Hannes parut sidéré un petit instant. Il cligna des yeux plusieurs fois. Puis, il posa sa main à sa pipe et la retira de son bec et la posa près de son bureau. Il se retourna pour être bien face au meuble. Il leva une main pour arracher à Ketel une feuille blanche, qu’il positionna bien sérieusement pile en face de lui.
Alexander ouvrit la bouche :

« Père. Je pense que-
Silence. »

Le puîné scella immédiatement ses lèvres. Il posa bien ses mains sur ses genoux, comme lorsqu’il était puni quand il était tout gamin. Verhagen et Ketel s’étaient fait tous petits. Les deux employés s’échangèrent un regard bien lourd de sens, mais après le soudain rugissement du patriarche, il était peut-être très clair que le prochain qui ouvrirait son bec finirait licencié.

« Je ne vais pas faire un esclandre. Tu as passé l'âge. On n'engueule que les gamins qu'on veut ramener dans le droit chemin. Toi, tu as vingt-huit ans. Il est trop tard pour te civiliser. »

Il leva son regard de pierre vers Niklaus.

« Tu ne te représenteras pas cette année. Alexander prendra ta place. Il assumera la députation.
Tu voulais du renouveau. Tu es servi. »


Il déboucha un petit encrier transparent à côté de lui, et y trempa sa plume.

« Tu es ma plus grande déception. »

Et après avoir fait tomber l’excès d’encre sur le buvard, il approcha sa main droite de la feuille. Avec la gauche, il se contenta de lever sa main pour la diriger vers la porte.
Mais son regard semblait en dire très long sur ses intentions. Si Niklaus avait quoi que ce soit de plus à dire, ce serait peut-être la dernière occasion qu’il aurait avant un moment.

Jet de charisme d’Alexander : 11, échec de deux.
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Message par Niklaus Hänshel »

Le silence, quelques morts chacun aussi mortel que le précédent. Difficile d'imaginer un retour en arrière après que cette digue se soit enfin rompu. Colère bien entendu contre lui contre moi même, amertume de n'avoir jamais trouver le moyen de nous comprendre, et soulagement... oui soulagement que les choses soient enfin dites à haute voix. Je regard un instant mes chausses, les regards vissés sur ma personne avant de relever le menton pour que je puisse en terminer les yeux dans les yeux.

"Pas cette année Père .... mais comment pourrait-il en avoir même le germe d'une potentielle suivante ?"

Ma main se pose sur la tignasse d'Alexander sur j'ébouriffe.

"Je te souhaite bonne chance frangin, tu as mon soutient quoiqu'il vaille."

Je m'éloigne la gorge serrée, point de fanfaronnade, la main sur la poignée de porte j'ouvre cette dernière pour la franchir non sans prononcer encore quelques mots.

"Vous savez Père l'argent n'achète pas l'amour. En vingt-huit ans je n'ai jamais aperçu la moindre lueur de fierté dans mon regard, était-il donc si difficile ne serait-ce qu'une toute petite fois de me sourire ? Depuis mon retour j'aurai tout donner pour vous mais je ne peux supporter l'idée d'une humiliation constante.

Tout comme Evelyne je rejoins le rang des bannis, j'espère que méditerez là dessus une fois votre colère à mon encore passer car tous vos enfants risquent de prendre notre chemin et malgré vos mots je ne vous le souhaite pas.

Je prierai les Dieux pour qu'un jour nous puissions nous pardonner.
Au revoir Père, Alexander à bientôt."

Doucement la porte se referme, le pas lourd je descends l'escalier enfile mon manteau et m'enfonce dans la nuit sans autre but que de broyer du noir.
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Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

En une seule insulte, Niklaus venait de tirer un trait sur sa carrière politique dans l’Ostmuur. Ou bien peut-être était-ce là la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, chez un Hannes qui avait déjà trop tenté d’imbriquer son fils aîné dans les machinations politiques de la ville.

Tout le monde resta bien silencieux, et attendit patiemment que Niklaus se lève et ferme la porte derrière lui. Alors, dans le bureau, les mots étouffés par la cloison, Hannes reprit directement, sans plus de sentiments.

« Bien. Vous me descendez Verlvoet de quelques rangs. Il faudrait aussi que j’invite Collaert à manger avant la fin de la semaine. Arrangez-moi ça. »





Même la nuit, le quartier du Goudberg était illuminé. Cet arrondissement avait beau être directement voisin de l’Ostmuur, le changement d’environnement avait de quoi frapper lorsque l’on était déplacé de l’un à l’autre. Il fallait remonter en fiacre l’Avenue Grootscher, une spacieuse traversée décorée d’une dizaine de statues de femmes ailées portant dans leurs mains des couronnes de lauriers, avant de déboucher sur le lieu de résidence de plusieurs des Directeurs de la cité. Le ciel d’hiver était noir, mais au niveau des manoirs privés et des façades en colombages couverts de gravures et de verreries, des milliers de lampadaires à huile en cuivre ouvragé encore bien bronzés et non verdis par l’usure du temps, servaient à éclairer le pavage symétrique et les bosquets taillés bien droits.
Tout dans le Goudberg était différent des autres quartiers. Les cochers sortaient leurs plus beaux manteaux et s’assuraient de bien faire briller les portes de leurs carrosses, les passants sortaient toujours avec une jolie toilette faite de cols et de chausses – noirs, pour les hommes, bien entendu, là où les femmes pouvaient se permettre l’extravagance de porter des bijoux et des étoffes colorées. Au lieu d’avoir dans le nez des relents de pisse et l’humidité environnante, on pouvait sentir cocoter une parfumerie et la fragrance acidulée d’oranges d’Estalie.
Même les flics avaient meilleure allure ici. Aucun ne portait brigandine, ni maille tombante ; les quelques gardes qui patrouillaient en groupe avaient bien ciré leurs bottes et rasé leurs moustaches de près, et la traditionnelle coiffe noire sur leurs crânes n’avait pas le traditionnel air bombant et rapiécé de la sentinelle qui a passé trop de temps à faire le piquet sous la flotte.

C’était peut-être le rêve de tout Marienbourgeois de faire sa vie au Goudberg. Tout était bien beau et calme. Presque tous les habitants ici disposent de domestiques ; Ils les louent parmi les habitants et habitantes de l’Ostmuur, qui comme les ouvriers de l’Arsenal, viennent en journée travailler chez leurs maîtres avant de prendre le long chemin nocturne pour retourner dans leurs demeures bien plus modestes. Niklaus croisa beaucoup de ses administrés sur le chemin. Aucun ne le reconnut. Et de toute manière, l’heure n’était plus à serrer des mains, à présent que sa réélection était devenue impossible.

C’est là que se dressait le Chat Noir. De l’extérieur, le bâtiment ressemblait à tous les autres ; Il n’y avait pas de grandes vitres à rideaux tirés, mais une façade de pierre couverte de lierres et de fleurs en cascade, ainsi qu'un insigne éponyme en fer forgé ; Un gros matou aux yeux en dorures se passait la patte sur son front, comme un gant de toilette.
Juste en-dessous, deux bonhommes en beaux vêtements attendaient. Leur bonne mise tranchait avec leur taille de six pieds et leurs épaules bien larges. Ils étaient probablement les videurs de taverne les mieux mis de toute la ville. En s’approchant, Niklaus reconnu des tatouages qu’ils tentaient de cacher sous des manches et un col, mais nus, ils devaient en être parfaitement recouverts.
Avec un fort accent traînant d’un pays que Niklaus ne reconnaissait pas, ils lui demandèrent son nom qu’ils consultèrent sur une liste. Comme beaucoup de choses dans le Goudberg, l’entrée était sélective.



Il faisait très chaud à l’intérieur. Il fallait descendre un petit escalier de quelques marches : La taverne toute entière était souterraine. Un employé s’approcha pour récupérer le manteau de Niklaus et toutes ses affaires encombrantes. Et voilà qu’il était lâché au milieu de tables en bois sombre d’ébène, de petits figuiers servant à séparer les tables entre elles plutôt que d’avoir recours à des gros panneaux en bois. Tout un tas de petits groupes se répartissaient entre eux autour d’une scène surélevée où il n’y avait actuellement personne.

Niklaus regarda un peu partout, quand on le siffla. Gerard était parfaitement à l’autre bout de la pièce, en compagnie de quelqu’un d’autre que Niklaus reconnut.


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En s’approchant des deux qui lui faisaient signe, Niklaus put découvrir que son cousin avait son visage tout rouge, et une flûte de mousseux déjà à moitié vide – ce ne devait pas être sa première, vu son sourire et son ricanement gras en voyant son ami approcher.
Maerten de Vos, lui, avait l’air bien plus maître de lui-même. D’ailleurs, il avait demandé à ce qu’on lui serve ce qui ressemblait à de la citronnelle plutôt que de l’alcool.

« Tiens, tu as pu venir !
Niklaus, je te présente-

– On s’est déjà rencontré ce midi Gerard, je lui ai offert un cognac ! Vous me pardonnerez de ne pas boire, mais je sais que si je continue je vais passer la journée de demain à dormir. »

Maerten leva sa main pour serrer celle de Niklaus, avant de s’écarter pour que le député puisse s’asseoir entre eux-deux.

« Maerten et moi faisons partie d’un, heu, d’un groupe parlementaire », fit Gerard avec un hoquet, comme pour répondre à une question que devait déjà se poser Niklaus. « Un qui rassemble les députés ruraux, peu importe leur banc d’ailleurs.
– Les représentants de la campagne ont très peu de siège et de voix au chapitre comparé à la ville, qui est omniprésente. Peu importe quel Directeur nous rince, c’est toujours bien de s’unir ensemble pour pas être trop dispersés.
– C’est ça.
– Mais de toute façon nous n’aurions pas pu nous connaître avant cela, honorable collègue ; Quand je suis de passage à Marienburg, je ne vais normalement jamais au Chat Noir.
Il n’y a pas assez de femmes. »


Il fit un petit clignement d’œil à l’intention de Gerard, qui fit marrer le garçon déjà bien pompette. Or, il est vrai que son observation avait du sens ; En tant que club de gentilshommes bien élevés, rassemblement de fils de patriciens et de politiques, les femmes avaient rarement leur place dans de tel lieu. Il y en avait bien quelques-unes qui venaient, toujours accompagnées, mais elles attiraient beaucoup de regards.

« Tout va bien Nicolaas ? T’as pas l’air dans ton assiette. »

Observation Niklaus : 13, échec.
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Niklaus Hänshel
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Message par Niklaus Hänshel »

Le froid saisissant de la nuit ne fut qu'une information fugace portée à mon esprit bien trop encombré à cet instant pour ce genre de futilité. Les mains dans les poches je ne peux que ressasser la dernière heure puis les mois avant de remonter ainsi le fil de ma vie tout comme le condamné doit le faire sur le chemin qui le conduit à la corde. Les mains enfoncées dans les poches de mon manteau je ne peux qu'essayer de me convaincre du bien fondé de mon choix, comme mes pensées me l'avaient soufflé sur le moment mille et une raison pouvaient être invoquées afin de le justifier mais bordel de merde n'aurai-je pas pu attendre un autre moment ? Une poignée de minutes suffisaient à rayer le destin d'un homme en l’occurrence le mien, que pouvais-je espérer maintenant ? Vers qui me tourner ? Des solutions m'apparaissent mais aucune qui ne me satisfait entièrement après tout mon orgueil démesuré est lui intact. L'envie de saboter sa campagne me vient rapidement, difficile de le faire sans plonger ma famille un peu plus dans les complications financières et ça je me le refuse après tout un jour le moindre des ses bien m'appartiendra !!

Si la vengeance est un plat qui se mange froid, je vous assure qu'elle tient chaud.

A moins que ça soit le sentiment de colère qui coule dans mes veines, une colère contre le monde entier, contre le chat qui saute subitement de la poubelle dans un feulement apeuré au boutiquier que je bouscule d'un coup d'épaule en grommelant mâchoire serrée, pousse toi de là gros tas et ce n'est pas les signes de richesses croisés en chemin qui viendront me dérider, bien au contraire. Riche ou pauvre, beau ou laid, maigre ou gros je les hais tous...

JE LES HAIS !!

Niklaus Hansël ... JE SUIS NIKLAUS HANSHEL !! VOUS M'ENTENDEZ !!

Des regards se tournent vers moi avant de se détourner quand je rive le mien aux leurs, dieu que cette nuit pourrait mal finir au vu des sentiments qui m'agitent. Je continue mon chemin plongé dans les affres de mes tourments.

L'enseigne du chat noir se dessine à la clarté d'un éclairage discret mais présent, ainsi que les deux colosses en garde l'entrée. Nus allons éviter de chercher des noises à ces messieurs après tout leurs bras doivent faire la taille approximative des mes bras, bref moment de lucidité. Guère d'humeur à discuter le bout de gras je décline mon identité du bout des lèvres, pourquoi ai-je l'impression que ce n'est pas le soir pour venir ici ?

Mû par l'habitude je me dévêts une fois à l'intérieur avant de tendre mon lourd manteau à l'employé avant de circonvoluer entre les tables d'ébène qui je trouve donne une note bien trop sombre au lieu. Question de goût tout au plus. Gerard se trouve attablé à l'une d'elle accompagnée de ... Maerten ? Un cousin déjà passablement éméché accompagné d'un homme qui visiblement semble soit bien mieux tenir l'alcool que le blondinet soit consomme bien moins, à cela plusieurs explications possible ... méfiance.

"Messieurs bien le bonsoir ..."

Dis-je en prenant place à leur table, un sourire quelque peu forcé aux lèvres qui ne laisse guère de doute sur mes ressentiments du moment bien que mes lèvres s'étirent à la remarque de mon collègue au sujet du manque des femmes en ce lieu.

"Je vois très bien de quoi vous parlez."

Mon verre se lève pour trinquer, mon regard balayer la pièce des yeux par curiosité avant de revenir sur mon adorable cousin qui malgré son ébriété ne manque pas de noter une perturbation dans l'air.

"Hooo ... désolé ... un désaccord, nous n'allons pas ennuyer notre collègue ici présent avec ce genre d'histoire, je t'en parlerai plus tard."

Pas moyen qu'un inconnu vienne colporter mon humiliation.

"Alors de quoi vous parliez donc ? A moins que vous souhaitiez dériver sur de légers sujets."
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Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Gerard sourit et hocha de la tête. Peut-être parce qu’il était ivre, peut-être parce que de base il était quelqu’un de plutôt vain et peu attentif ; Il suffit que Niklaus lui dise que tout allait bien, et donc, absolument tout allait bien.

« Nous ne parlions d’absolument rien en fait, honorable collègue. C’est à ça que sert ce genre de soirée, combler le vide.
– Y a un spectacle de magie ce soir ! » fit un Gerard tout heureux avec un grand sourire, en désignant l’estrade sur laquelle personne ne se trouvait pour l’instant. « Faudra qu’on se rapproche quand ça commence, je vais essayer de voir l’illusion !
– J’espère qu’il ne va pas désigner quelqu’un de l’assistance pour le couper en deux. Je n’ai aucune confiance dans les prestidigitateurs.
C’est pire que les Bretonniens. »


Gerard ricana à une blague qui n’avait rien de vraiment drôle. Les grammes d’alcool dans le sang devaient bien aider à le rendre plus agréable que d’ordinaire.
Maerten, lui, se contenta de boire sa boisson sucrée. Il tira une petite assiette remplie de cacahuètes qu’il offrit à Niklaus avant de se retourner.

« Egmond den Euwe et Crispjin van Haagen sont ici.
Je ne les connais pas, mais ils ont une petite bande avec eux. Peut-être vous voulez essayer de les approcher. C’est un contexte plus propice aux amitiés que de venir faire le suppliant au Palais-Neuf.
Je dis ça, je dis rien. »


Maerten désigna une table d’un geste de la tête. Il y avait, en effet, quelques hommes attablés tout près de la scène, un peu dans l’obscurité.
À entendre ça, Gerard grimaça un peu.

« Egmond den Euwe il est très sympathique, je crois que tu l’as déjà rencontré, Niklaus.
Mais Crispjin… Il me fait froid dans le dos. »


Les deux étaient les fistons de deux Directeurs. Egmond n’avait que dix-huit ans, et comme Gerard le disait si bien, Niklaus avait eu l’occasion de le croiser plusieurs fois, tant au Stadsraad qu’au Chat Noir. C’était un garçon timide, mais gentil et agréable avec tout le monde. Le genre de personne avec qui on aimait bien passer une soirée, même s'il préférait toujours rentrer chez lui avant que les choses ne deviennent vraiment amusantes.
Crispjin, en revanche, avait trente-cinq ans. Et malgré son âge bien avancé, il se comportait toujours comme un adolescent braillard, turbulent, et arrogant. Il n’aurait probablement aucun ami, si seulement son père n’était pas la deuxième fortune de Marienburg, et celui réputé avoir acheté l’élection de Karl Franz, prince du Reikland.

Mais alors que Niklaus regardait distraitement ces deux personnes, Maerten et Gerard reprenaient leur discussion :

« La famille van Haagen je la connais bien. Elle est respectable.
– Pas Crispjin. Non, il me fait vraiment peur. Une fois, je l’ai vu pisser sur les marches du tribunal, avant d’aller menacer de mort les Coiffes Noires venues pour l’engueuler. Il me met très mal à l’aise.
– Tsss… Oui, je vois le genre de loustic. »

Et c’est là que Niklaus aperçut quelqu’un sur une table adjacente.
Haam Markvalt était les pieds sous la table, détendu, en train de parler avec une pipe dans la bouche. Il avait un ami à sa droite. Et en face, une femme ; C’est ce détail qui marqua le plus Niklaus. Comme l’avait signalé Maerten, normalement, les femmes n’entrent pas au Chat Noir, sous peine de subir des regards en croix, mi-arrogants, mi-intéressés.

Sauf que cette femme.
C’était Évelyne.



Jet de résistance à l’alcool : 18, échec.
Niklaus souffre de début de gueule de bois. Il souffre d’un -1 à toutes ses compétences jusqu’à ce qu’il ait totalement dessoûlé.

Jet d’observation : 8, réussite de justesse.
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Message par Niklaus Hänshel »

"Mais comment fait-il ?"

Question que je me suis déjà mille et une fois posée sur cette totale crédulité de mon cousin, comment fait-il pour non seulement être aussi naïf mais survivre en ce monde, à moins qu'un génie se cache derrière cet innocent fasciés. Hummmm non impossible, l'alcool commence à me faire divaguer très sérieusement d'ailleurs je commence à sourire aussi benoîtement que le blondinet.

"De ... la magie dis-tu ...? C'est vraiment ce sont dont j'aurai besoin ou un miracle, je ne suis guère regardant ce soir."
Dis-je avant de jeter un oeil à Maerten.

"Nous laisserons donc notre potentielle place à mon très chère cousin, je suis persuadé qu'il appréciera de se faire proprement couper en deux. N'est-ce pas Gerard ? Il serait Bretonnien je suis persuadé qu'il courrait par monts et par vaux à la recherche de cette fameuse coupe, je me demande bien à quoi peut bien ressembler leur fameuse Dame... "

"Et c'est pas à sa coupe que j'aimerai m'abreuver ...."

Mes lèvres s'étirent à l'image qui me vient en tête.
Dieu qu'il fait chaud, je défais le nœud de ma lavallière me mettant ainsi plus à l'aise afin de profiter du moment.

"Deux personnes qui ne manquent naturellement pas d'intérêt en effet..."

Mon regard se pose sur les deux fils de. L'un est de nature belliqueuse quand à l'autre j'ai humilié son père pas plus tard que ce matin, une discussion n'est pas du tout source d'ennuis à venir pourtant l'envie de les aborder est grande après tout ai-je encore beaucoup à perdre ? Après une toute petite seconde de réflexion la réponse à ce que questionnement est évidente, bien entendu.

Léger soupire d'amertume avant de répondre comme la bienséance qui me reste le demande.

"Nous pourrions au moins leur souhaiter le bonsoir en effet après tout Egmond est fort plaisant à fréquenter, d'ailleurs si ce n'est par leur famille ces deux là n'ont guère en commun point de vu caractère.

"Vous avez déjà eu le loisir de les rencontrer chère collègue ?"


Tout à mes réflexions la présence d'un visage fort connu vient chambouler mes proches projets, Evelyne !
Aucun doute ne m'est permis, au milieu de tous ces gentilshommes ou qui prétendent l'être, ma sœur trône nullement gênée. Je la reconnais bien là, dieu que ce visage me fait plaisir à contempler, moi au féminin rendez-vous compte !

Je me retiens de bondir de ma chaise pour aller la saluer, non même éméché il me reste quelque vestige de savoir vivre en pleine conversation je ne vais pas débouler comme un chien dans un jeu de quille. Du doigt je fais signe au serveur afin de lui commander sa boisson préférée ainsi qu'un verre pour l'étudiant qui l'accompagne de ce qu'il semble déjà consommer et attend patiemment l'accroche de nos regards tout en priant pour que la chance me sourit enfin en cette soirée bien mal commencée.
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Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Maerten agita très vite la tête de gauche à droite.

« Je vous l’ai dit. Je ne les connais pas. Je connais très peu de gens à Marienburg.
La famille van Haagen, je la connais bien parce que les van Haagen ils sont partout. Enfin, surtout dans le nord du Vieux Monde. Il est bizarre le vieux Leo ; Il ne fait confiance qu’aux gens de son sang. Si vous épousez une de ses cousines ou de ses nièces, il n’arrêtera pas de vous rincer, mais tant que vous êtes pas lié par son nom de famille, il vous prend pour un enfoiré qui mérite pas son temps, peu importe qui vous êtes.
Crispjin, l’héritier, jamais eu l’honneur de le rencontrer. Je suis déçu d’apprendre qu’il ne soit pas aussi, disons… Diplomate, que d’autres qui portent son nom. »


Alors même que Maerten piailla sa réponse à Niklaus, tout en mâchonnant distraitement quelques cacahuètes, le serveur amena discrètement une boisson à une table pas très éloignée des deux fils de directeurs.
Après avoir fini, Maerten se leva tout droit, et donna un coup sur sa chemise pour bien la remettre droite.

« Aller, venez, on va leur dire bonsoir. »

Gerard bondit dans un petit hoquet. Il se retourna vers le bar pour finir son mousseux d’une traite, avant de trotter vers un Maerten qui avait déjà gagné de l’avance en trois pas à peine, tout grand et altier qu’il était.

Maerten s’approcha tout droit vers la table, sans s’annoncer. Il offrit un grand sourire aux quatre jeunes hommes attablés, à qui il fit un petit signe de tête.
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Crispjin van Haagen



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Egmond den Euwe

Aux côtés de deux jeunes patriciens que Niklaus ne remettait pas, Egmond den Euwe était plutôt facile à reconnaître ; Il avait un teint très pâle, et des yeux légèrement bridés. Sa mère était une Nipponaise que Karl avait ramené de cette contrée si lointaine pour l’épouser. Crispjin, lui, avait bien hérité des traits de son paternel : Il avait une sale face vulgaire, et un sourire bien narquois qu’il offrit alors qu’il mettait dédaigneusement un bras au-dessus du dossier du fauteuil.

« Bonne soirée à vous, maîtres. J’espère que je ne vous dérange pas, je suis-
– Nous savons très bien qui vous êtes, fit Crispjin en haussant les sourcils. On vous a vu à l’œuvre ce matin.
– Hé bien tant mieux, pas besoin de se présenter alors ! Passez-vous une bonne soirée ?
– Jusqu’à maintenant, oui. »

Crispjin tourna la tête pour regarder Gerard et Niklaus juste derrière l’aristocrate.

« Comment il s’appelle celui-là déjà…
– Hänshel.
– Hänshel, merci Egmond. Et lui, heu... Ottenmeir.
C’est bien. On vous a vu. Maintenant... »


Il joua avec ses doigts, en utilisant son majeur et son index pour imiter une paire de jambes en train de s’éloigner. Maerten ricana, attrapa une chaise adjacente et s’assit à leur table sans demander leur avis.
En voyant cela, Crispjin écarquilla bien des yeux et lui lança des éclairs. Le petit den Euwe, lui, sembla sourire.

« Vous savez je passe pas souvent par Marienburg, c’est un honneur pour moi de rencontrer de jeunes hommes du patriciat urbain de cette ville ! Je peux vous offrir un verre ?
– J’ai de quoi racheter cet établissement tout entier, ducon. Alors, maintenant- »

Maerten tapa sur ses genoux.

« À la bonne heure, alors c’est vous qui allez me payer à boire ! Je vais prendre un sirop de pêche – je préfère pas boire, après je vais passer la journée de demain à dormir, haha ! »

Egmond eut un sourire encore plus enchanté. Crispjin, lui, s’enfonça dans son fauteuil, la bouche entrouverte. Il n’avait peut-être jamais vu un tel sans-gêne de toute son existence.
Maerten fit un signe à ses deux camarades.

« Eh bien alors ? Gerard, Niklaus, asseyez-vous ! »

Jet de détail sur Maerten : 16, échec.
Jet d’observation pour les deux autres attablés : 15, échec.
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Re: [Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Message par Niklaus Hänshel »

« Désolé je crains que la fatigue ne soit plus présente que je ne le pensais. »

Dis-je en guise d’excuse concernant mon manque de vigilance vis-à-vis des propos de l’homme.

« Il ne reste donc qu’à dénicher une jeune femme célibataire dont le cœur reste à prendre. »

Le mariage, voilà bien un engagement auquel je n’ai jamais vraiment pensé jusqu’à maintenant bien que j’ai pu le mentionner. L’homme d’une seule femme, du moins sur le papier, que l’idée me paraît saugrenue. Cependant si mes propos sont prononcés sur une note d’amusement, pourquoi ne pas s’inscrire dans un projet telle que celui-ci, bien que je ne vois pas un membre du directorat accordé la main même d’une parente éloignée à un homme de ma condition même si nous sommes loin d’être un mauvais partis pour beaucoup. Dommage que je n’ai pu assister à la fin de notre petite sauterie familiale, je me demande ce que le vieux a bien pu concocter pour l’un d’entre nous.

Non sans une légère surprise de ma part le député se lève, je me demande ce qu’il peut bien lui trotter dans la tête en cet instant. Suis-je paranoïaque ? Ma main attrape vivement le poignet de mon cousin, le tire doucement jusqu’à moi afin de lui parler d’une voix un peu plus basse.

« Il va falloir que je te parle plus tard et Evelyne est ici. Je crois que j’ai un peu trop bu et toi aussi alors attention avec ceux-là…. »

L’avertissement vaut d’ailleurs plus pour moi que pour lui mais combien de temps pourrai-je garder l’esprit assez claire pour ne pas commettre plus de bévues que ce n’est déjà le cas. Mes doigts le relâche, réajuste ma lavallière ainsi que ma chemise pour emboîter le pas à Maerten avec peut être beaucoup moins d’enthousiasme qu’à l’accoutumer. Allez savoir pourquoi.

A leur tablée quatre personnes, deux me sont inconnues, il faut bien avouer que je ne m’attarde guère sur leur visage et les deux autres sont les dignes descendant de leur père respectif. Je dois dire que l’attitude ouvertement provocatrice de mon collègue député est à souligner, dois-je l’admirer pour autant ? Si je m’inscris habituellement dans ce genre de comportement de nombreux signaux d’alerte viennent s’allumer ici et là. Normalité ? Piège ? Test ? Autre ? Difficile de dire, d’autant que si cela énerve d’emblée Crispin, Egmond paraît franchement s’en amuser. Bordel, méfiance mon vieux.

« Maîtres, bonsoir

On vient de m’informer qu’un spectacle allait être donné, peut être pourrions-nous partager nos avis sur cette … magie … Mon cousin est enthousiasme à l’idée et mon collègue ne leur accorde aucune confiance, entre les deux mon cœur balance.

Alors pouvons-nous ? »


Ma main désigne les sièges vacants, mon regard pour sa part s’attarde sur le plus ouvert des deux, celui dont j’ai humilié le Père. Dieu quel est ce traquenard ?
Niklaus Hänshel, Politicien
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Crispjin resta interdit. Il regarda Niklaus avec dédain, avant de finalement lever la main et s’écrier bien impoliment, de sorte que tout le monde put l’entendre :

« Trois sirops de pêche ! »

Maerten eut un sourire en coin. Il avait obtenu ce qu’il voulait. Il posa une main à son veston et en sortit un paquet de cartes.

« La magie ça me connaît. Vous voulez que je fasse un tour ? »

Il battit les cartes à la volée à toute vitesse. Crispjin le regarda en papillonnant des cils. Cela fit rire le député noble.

« Je déconne.
Heu… Pardonnez-moi, quels sont vos noms à tous les deux ?

– Leenaert Ouijbeck, dit le premier patricien inconnu.
– Roel Flupken, dit le second lorsqu’il fut désigné
– Maerten de Vos. Gerard Ottenmeir. Niklaus Hänshel.
C’est bien, tout le monde est présenté. Merveilleuse soirée, merveilleux établissement. Mais moi je m’ennuie un peu dans mon coin, car voyez-vous monsieur, j’ai un démon ; Mea culpa, mea maxima culpa, j’ai essayé de me faire soigner en m’internant volontairement dans une retraite au sein d’un hospice masculin de Shallya, mais j’ai replongé.
Messieurs, je vous le dis, aucun d’entre-vous n’arrivera à me battre aux cartes. Et si vous y parvenez, vous remporterez ma mise : Deux guilders. »


Et ayant dit ceci, il ouvrit sa bourse et jeta les deux guilders devant lui.
Les quatre furent impassibles devant cet intrus. Il y eut un instant de silence gênant.
Puis, finalement Crispjin craqua. Peut-être parce que l’avidité et la vantardise de ce malotru satisfaisait un appétit.

« D’accord. Très bien. Je suis. »

Leenaert se leva de son siège.

« Mon père n’aimerait pas que je joue de l’argent. C’est le meilleur moyen qu’il m’en veuille. Désolé.
– Moi non plus je ne peux pas
, reprit Roel.
– Oh bah… Roh, allez, deux guilders, c’est quoi, ce que gagne un laboureur en deux ans de sa vie ? Autant dire rien pour des gens de notre qualité ! »

Roel fit un signe dédaigneux de sa main et s’en alla avec son comparse. Non seulement Maerten s’était forcé à la table de deux fils de Directeurs, mais il avait en plus expulsé les autres soupirants.
Il put donc bien s’étendre pour avoir toute la place. Egmond eut un petit sourire malicieux en coin.

« Si on vous vole les deux guilders, on ne vous reverra probablement plus jamais.
– Avant que trop de neige tombe je vais retourner crever dans mon marais putride, alors de toute façon nous n’aurons pas la chance de nous revoir, maître Egmond. Il faut que j’en profite de cette soirée.
C’est mes deux amis à ma droite que vous allez devoir apprendre à côtoyer, vous n’avez qu’à discuter avec eux. »


Maerten mélangea les cartes à toute vitesse. Il vit que Gerard avait déjà déposé des pièces d’argent devant lui, assez pour atteindre deux guilders.

« Niklaus, es-tu joueur ? »
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Niklaus Hänshel
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Re: [Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Message par Niklaus Hänshel »

L'homme est habile vraiment très habile, je ne sais quel est son objectif mais chaque palier semble franchit avec une facilité déconcertante. Suis-je moi même l'une de ces étapes ? La question doit être posée. Son indéniable assurance ajoutée à son verbe manié avec maestria en fait quelqu'un de vraiment fascinant, l'histoire servit ce matin est-elle même véridique, j'en viens à douter.

Du sirop de pêche, Crispin souhaitais-tu nous humilier ?
Après cette soirée tu n'arriverais pas à la cheville de Père il va falloir faire bien mieux pour que je prenne la mouche.

Mon regard se détourne un instant en direction de la table d'Evelyne, notre discussion va devoir attendre dommage j'avais vraiment envie de te voir ma très chère soeur mais impossible maintenant de me défiler. L'homme continue son numéro de charme, contemplez-le. Crispin tombe dans le piège, leurs laquais s'en vont rejoindre PAPA, et voici la crème de la crème à notre disposition. Jaloux ? Ouais peut être un peu, je n'aurai pu faire mieux conclusion fort chagrine pour mon orgueil.

Les voici maintenant tous les trois attablés, l'invitation est lancée, un coup d'oeil à Gerard avant qu'un large sourire ne se forme sur mes lèvres.

"Demandez à un aveugle si il souhaite voir."

Je déboutonne mon veston, le pose sur le dossier d'une chaise puis prend place non sans m'emparer du verre qui vient d''être posée par une serveuse au minois fort sympathique, voilà la mien de démon enfin en autre.

"Hummm fameuse cette pêche, Gerard ne te fait pas prier et vient la goûter. Merci à vous ..."

Mon verre se lèvre en direction de Crispin.

"Bien à quoi jouons nous ? J'en ai pratiqué quelques-uns lors de mes années en mer mais je doute que vous les connaissiez, des jeux de marins qui finissent tous pour but les deux mêmes objectifs, boire ou se mettre à poil. On va éviter de rouler par terre quand à nos anatomies respectives elles resteront intimes je suppose ...

Sourire, en effet si l'autre imbuvable est vraiment trop moche avec sa trogne tout droit sorti d'un champ de patates, je ne dirai pas non aux fils Deu Euwe aux charmes certains. Si papa est loin d'être vilain, Egmond a hérité de traits exotiques côté maman ce qui en fait quelqu'un de très attrayant, n'est-ce pas ? Bref cessons de dériver et revenons-en à nous moutons.

"Maerten nous sommes tout ouïe !"
Niklaus Hänshel, Politicien
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