[Lucy Trend] Une dernière danse

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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[MJ] Galrauch
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La tête dodelinante, elle écoutait toutes les informations sur le médaillon et sa récompense, Hermine comprise rapidement ce à quoi faisait allusion l’intruse. Elle se leva subitement et glissa une paire de pantoufles dorées dans ses pieds. Elle se retourna vers Lucy.
Image « Je sais de quel bijou tu parles, une belle chaîne avec une émeraude en pendentif. Tu vas devoir m’accompagner par contre, je peux te montrer où se cache le bijou, mais pas le prendre moi-même, il est dans une boite fermé sous verrou. Mon père le laisse traîner au sous-sol, allez, viens, je te montre. On doit faire attention de ne pas être entendu lorsqu’on va descendre. Pendant la journée, c’est interdit de se balader. »

Lucy acquiesça sans trop hésiter. Hermine ramassa un châle bourgogne qu’elle passa autour de ses épaules. La porte entrouverte, le corridor de l’étage était complètement vide et presque silencieux si on oubliait les murmures lointains de Sir Frederick et de Seigneur Mannfred. Ils devaient encore discuter affaires, espérons-le. La draperie était toujours sur le sol suite au léger accident de la courtisane un peu plus tôt. Son hôtesse n’en fit guère de remarques et se dirigea vers les escaliers menant à l’arrière de la résidence. De nombreuses portes étaient fermées sur le chemin, probablement les chambres des sœurs Ueblingen.

Un portail était grand ouvert, c’était la bibliothèque familiale, elle devait contenir plusieurs centaines de livres. Au centre de la pièce se tenait une grande table en bois, marqué par l’âge et le temps. Le vernis ne réfléchissait pas également partout la lumière du soleil qui traversait les longues fenêtres. Juste par-dessus flottait dans l’air, un magnifique chandelier brillant de mille feux. Chaque rayon provenant de l’extérieur se reflétait par cent fois sur les cristaux suspendus et illuminait les livres de miniatures arc-en-ciel. L’odeur de la pièce et la poussière qui s’en émanait était un rêve devenu réalité pour tout passionné de lectures.

Encore quelques portes fermées et puis une entrouverte qui donnait sur la chambre principale, le lit n’était pas fait, des vêtements traînait sur le sol, les rideaux à moitié tirés. Finalement, un dédale de marches menait à la salle à manger du premier étage. La cage d’escalier pleine de portraits de famille, de toiles d’ancêtres et des membres actuelles de la famille observait avec jugement les agissements de la cadette. Elle qui apparemment trahissait sa famille pour une bouffée d’air frais avec une pure inconnue.

Jet de perception INI, Jet : 5 réussite

Dans les toiles, on y voyait bien certainement Mannfred Ueblingen avec ses 4 filles dans un cadre austère. L’homme entouré de ses enfants, sans la présence d’une matriarche, rendait chaque portrait de famille douloureux, un immense vide qui ne pourrait jamais être comblé. Il n’y avait qu’une seule peinture de Mannfred accompagné de sa jeune épouse Irma. La peinture était si vieille qu’il était difficile de reconnaître le patriarche. Les couleurs utilisées, jaunies par le temps. La lueur du soleil donnait une teinte maladive aux portraits. Une chose attira particulièrement l’attention de Lucy, un bijou, le médaillon porté en pendentif autour du cou d’Irma dans son unique représentation. Il était pourtant représenté plus d’une fois. Sur une peinture datant de plus de 2 siècles, une dame aux traits tirés et fatigués portant de longs habits pourpres portait sur sa flasque poitrine l’émeraude. Une autre image plus récente, une femme enceinte entourée de nombreux enfants, deux filles et quatre garçons. En arrière-plan de l’œuvre, la toile suspendue d’un homme affaibli par l’âge. La pierre de jade était cette fois tenue dans les mains de la femme. Plus Lucy observait l’arrangement, plus elle le retrouvait en la possession de nombreuses personnes.
Hermine rappela à l’ordre son invitée, il ne fallait pas qu’elle s’égare trop loin dans le manoir. Lucy vit la jeune Ueblingen un étage plus bas, alors qu’elle était toujours au centre des escaliers à admirer les toiles. D’un signe de mains, elle invita la courtisane à la rejoindre plus bas. Une porte dans la cuisine était déjà ouverte. L’humidité de la cave, la noirceur terrifiante, rien qui n’attirait l’attention, mais c’était bien par là que les deux filles se dirigeaient. Les marches grinçantes brisaient le silence qui gardait cet endroit.

Quelques rayons de lumières traversaient l’atmosphère poussiéreuse et offraient une certaine illumination à ce caveau normalement réservé aux tonneaux de viande salée ou sacs de farines. La jeune fille se dirigeait familièrement vers une porte fermée au fond de la pièce. Quelques chandelles et allumettes étaient disposées dans une alcôve de pierre sur le bord de la porte. L’odeur un peu rancie de viande oubliée dans l’ombre vint s’ajouter à l’eau stagnante qui coulait le long des murs. Dans les recoins sombres couraient rats aux formes hideuses, ajoutant un petit grattement et un couinement intermittent. Leur présence n’avait rien de rassurant. Cette vermine porteuse des mille maux pourrait infecter quiconque serait mordu.

La lourde porte en bois n’était pas verrouillée. Armé d’une faible chandelle vacillante, Hermine se glissait dans l’embrasure et invita Lucy à la suivre d’un petit signe de la main rapide.

Image « Nous y sommes presque ! »

Elle disait cela avec le ton le plus léger du monde, comme si cet endroit n’était pas un nid cauchemardesque duquel on aurait pu imaginer une créature des ténèbres en ressortir. L’Ueblingen se glissa dans l’obscurité en refermant la porte derrière elle, laissant Lucy seule avec les rats.

À peine quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit pour offrir une vision terrifiante. Avec une dizaine de chandelles illuminant le sépulcre, de nombreuses statues aux formes humaines peuplaient l’endroit. L’odeur était plus que répugnante, elle était nauséabonde. Chaque statue était allongée sur une stalle de marbre. Surement dans un de ces tombeaux se trouvait la défunte matriarche Irma suivie de très près par sa fille Lucinda. Le cadavre encore chaud, enfermé dans un tombeau si froid.
Image « Le bijou est dans le coffret sur l’autel là-bas, vas-y je t’attendrais ici. Je vais aller prier un peu. »

En pointant d’une main désintéressée, elle se rapprocha d’un tombeau qui logeait, semblerait-il, sa sœur ainée à en juger la sculpture aux allures jeunes et vivantes. À l’autre bout de la pièce, se trouvait un piédestal recouvert d’une serviette usée par le temps. Sur sa surface, un petit coffret plat fait de bois y était fixé solidement par deux lamelles de fer forgé. Le bois verni portait nombreuses gravures, un langage ancien que Lucy ne saurait déchiffrer. Sur l’avant du coffret, un simple verrou attendant une invitation pour s'ouvrir.
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Lucy Trend

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Moi qui étais tous sourire au départ d’accompagner la petite Hermine, je déchantai assez vite. Le parallèle était plutôt étrange entre la jeune fille enfilant ses pantoufles… et cette cage d’escalier qui m’était vite mal à l’aise. Il y avait quelque chose, un poids des âges… ou un souvenir qui ne veut jamais quitté cette maison, un souvenir douloureux. Il était bien sur normal qu’une grande famille comme celle-ci a autant d’histoire, autant d’ancêtre… mais je ne comprenais pas pourquoi cacher tout ça ici ? Y avait-il quelque chose que le père de famille voulait cacher aux yeux du monde ? Mais ensuite… le médaillon fut visible, je fus au départ amusé de le voir en possession de l’épouse défunte du patriarche de la famille sans être vraiment surprise. Puis ensuite en observant les autres portraits, je remarquais que la pierre n’était pas un simple bijou, étant porté par, ce qui semblait être d’autre membre de la famille. Mais il semblait que la pierre n’était porté que par des femmes… pourquoi ? Un cadeau de mariage ? Une signification particulaire ? Il y avait clairement quelque chose qui me dépassait et je n’aimais pas ça. Ce médaillon n’était pas juste un simple bijou… il y avait autre chose, et il s’agissait d’une nouvelle question à mettre au titre de Said.

Je fus sortie de mes pensées par un appelle d’Hermine, je lui rendis un sourire accompagné d’un léger « désolé ». J’étais comme troublée par toute cette chose, une charge émotionnelle étrange que je n’aimais pas ressentir. Je fis cependant comme si de rien était et je continuai à suivre la petite Hermine. Le sol était de plus en plus froid sous mes pieds et de plus en plus humide, cela aurait pu être agréable si il n’y avait pas toute cette ambiance oppressante. Je voulue un court instant parler a Hermine pour briser le silence, mais réalisant au même moment que le moment était mal choisis je m’interrompis de moi-même. Nous aurions tout le temps de discuter une fois sorties de ces abysses.

Je fus vite rassuré de savoir que nous étions bientôt arrivé, les couinements des rats dans l’ombre n’était pas une chose très appréciables. Je n’avais rien contre les animaux, qu’importe leur type mais je n’aimais pas quand je ne pouvais pas les voir. Et alors que j’étais de moins en moins sereine, ma petite guide semblait comme un poisson dans l’eau. C’était sa maison, c’était normal après tout. Mais je me retrouvai bien vite dans l’incompréhension lorsque la petite ferma la porte derrière elle, me laissant seul… avec des camarades plutôt effrayant dans ces circonstances. Ses quelques secondes devinrent très longue et difficile, je tentais de regardais à droite à gauche pour repérer les rats mais rien en vue. Si le moindre rat courrait sur mes pieds je pousserais un hurlement qui serrait entendu jusqu’au lit de l’Empereur. Je n’avais pas peur du noir ni des rats… mais j’avais peur de ce que les ténèbres cachaient.

Lorsque la porte s’ouvrit, je poussais un soupir de soulagement avant de le ravaler aussi tôt en voyant ou Hermine m’avait emmenée… un tombeau… le mausolée familial. Je restais immobile pendant quelques secondes à reprendre mes esprits, moi qui pensais que le médaillon aurait été dans un coffre au trésor, je m’étais trompé et j’aurais largement préféré autre chose que ça. Le malaise revint alors plus fort, cette fois ci en constatant le fait que j’allais piller des morts.

-Humm… d’accord, ça ne sera pas long Hermine.

Je n’étais pas religieuse, ni croyante, j’étais quelqu’un de très rationnel… mais j’avais horreur de dérober quelque chose au mort, c’était très irrespectueux… certes pour le défunt… mais surtout pour les proche encore vivant. Pourquoi tant d’acharnement sur une famille marchande… la peur de la concurrence ? Peut-être et je savais moi-même ce que c’était. Mais pourtant je trouvais intolérable les méthodes prisent. Pendant un instant je voulais repartir, laisser tomber la mission et rentrer… mais… je n’étais qu’un outil dans ce jeu politique de la ville et je ne voulais pas décevoir Tatie.

Je finis par m’avancer vers le petit coffret, j’aurais préféré quelque chose en verre, plus facile a forcer mais bon. Je remontais ma robe, révélant toute ma cuisse droite et surtout une attache de cuire faisant le tour du haut de ma jambe, là ou normalement se trouve ma dague. Mais aujourd’hui j’avais juste de quoi crocheter. Je pris les deux aiguilles avant de me mettre à genoux devant la serrure, la plante des pieds vers l’extérieur et le dos droit avant de commencer le travail.

-Si mes parents me voyaient…
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Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

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Le silence mortel était brisé par les quelques grognements que produisait Lucy alors qu’elle s’affairait avec ses pauvres aiguilles dans le coffret de sécurité. Tordues jusqu’à l’épuisement, si une torsion était appliquée dans la mauvaise direction, non seulement elles se briseraient, mais elles se coinceraient à l’intérieur et pourrait blesser la voleuse. Si seulement elle avait eu en sa possession un ensemble d’outillage destiné à cet usage, la tâche aurait été plus simple. Par contre, dans le cas présent, la nécessité était la mère de l’invention.
Jet de Crochetage (HAB 11 - 3 pénalités mauvaises outil) : Seuil de 8, Jet : 6, Réussite.

Après quelques minutes de travaux ardus, une série de petits cliquetis se firent entendre, doucement la boîte s’entrouvrait. L’intérieur du coffret de chêne était recouvert d’un rembourrage aux couleurs d’ébène. Le velours portait en son centre le fameux bijou. Une longue chaîne de cuivre, façonné de centaine de petites mailles repliées sur elle même. À l’aide d’une pince acérée était retenue une pierre d’émeraude surement, mais qui semblait plus rustre, non polie et qui n'avais jamais été taillé. Lucy n’en avait pas vu de tel dans tous les bijoux qu’elle avait admiré et subtilisé. Cette pierre précieuse brute luisait à la lueur des chandelles d’Hermine et produisait une faible aura phosphorescente dans le mausolée familial.



Image
JET CACHÉ
Un coup d’œil rapide sur sa guide, elle était toujours accroupie près d’une des statues et récitait doucement une prière inaudible. Elle tenait dans ses doigts la main de sa sœur. Un long silence de recueillement prit place. Seulement quelques gouttes d’eau tombaient du plafond à un intervalle régulier. Elle releva tranquillement sa tête et croisa du regard Lucy.
Image«Est-ce que tu as trouvé ce que tu cherchais?»
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Lucy Trend

Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

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Pendant un moment je me mis à me maudire, j’étais venu ici pour voler un bijou… un bijou surement sous scellé… et je ne pris pas de quoi crocheter une serrure proprement. Pendant un moment j’avais cru trouver cette chose sur un beau présentoir dans la chambre du maitre de maison et à la place j’avais droit à une serrure plutôt ardue. Je fis néanmoins mon possible avec ce que j’avais, tentant quelque technique inventé sur le moment ou d’autre astuce que je pensais utile pour ce genre de cas. Ce fut seulement lorsque je commençais à vouloir laisser tomber que le « clic » tant attendu ce fit entendre. Je ne pouvais pas crier ma joie ici mais je fus ravi de sourire à pleine dent devant mon triomphe j’avais enfin accès a mon saint graal et bientôt j’allais enfin finir cette mission.

Le médaillon en lui-même était plutôt… étrange. La chaine était magnifique mais la pierre… bien qu’étant belle, n’avait pas vraiment l’apparence attendu d’un tel bijou. C’était comme si la personne ayant fait ce médaillon l’avais accroché en oubliant de la tailler. J’avais bien du mal à croire qu’une noble famille ait acheté un pierre aussi « vilaine » en apparence malgré sa valeur qui devait être grande sans aucun doute. Je pris le médaillon par la chaine tout en observant la pierre qui semblait luire d’une lueur verte. Surement du a la réflexion des bougies mais mieux fallait éviter que ça se voit pendant qu’elle était caché. Je me mis donc à genoux pour déchirer le plus nettement possible un bout du foulard que j’avais a la taille afin d’enrober la pierre dans le morceau de tissu. De cette manière la lueur sera cachée… mes seins attirait déjà suffisamment l’attention tout seul.

Une fois cela fait, je mis le médaillon profondément dans mon décoté, prenant quelque secondes pour bien ajusté la position de la pierre et de la chaine de manière a ce que rien ne soit visible qu’importe mes mouvements. Je ne croyais certes pas aux dieux mais certain serait prêt a parié que ma large poitrine devait être un cadeau de Ranald pour duper… et cacher. Je remis ensuite les aiguilles dans leur cachette initiale.

-Oui Hermine, on va pouvoir y aller.

Mais avant, je me mis devant elle pour lui embrasser le front avec un petit clin d’œil.

-Et merci pour ton aide j’aurais sans doute pas put y arriver sans toi.

Je me dirigeais alors vers la porte tout en continuant de parler à voix basse pour ne pas déranger le repos des morts.

-Voilà ce que tu vas faire pour que je te rejoigne dans la semaine, tu vas mettre des foulards de couleur a ta fenêtre de manière a ce que je la reconnaisse de l’extérieur. Comme ça je viendrais et escaladerait jusqu’à ta chambre. Et si tu peux m’aider d’une quelconque façon, n’hésite pas, ça évitera que je me fasse prendre.

Je lui prévins que je ne pouvais pas lui donner de jour précis pour l’instant car ne sachant pas comment aller se passer mes prochaine journée, mais je viendrais a la première soirée libéré que j’avais. Je fis alors route en sa compagnie jusqu’à sa chambre, reprenant le même chemin avant de la remercier une nouvelle fois tout en lui promettant de très vite revenir encore. Puis je retournai sur mes pas pour revenir dans le hall d’entrée. Là, je préparai mon retour. Déjà je sortis mon bracelet « perdu » de sa cachette pour le remettre à mon poignet. Au moins si j’avais retrouvé mon bracelet qui m’avait permis de m’éclipser sa permettrait de faire croire que cette escapade n’avait pas été pour a rien. Je refis enfin le nœud du foulard à ma taille pour dissimuler le morceau déchiré entre les plies de ma jupe. Néanmoins, je préparai un mensonge si jamais quelqu’un remarquait ce détail. Un mensonge passe toujours mieux si il est prêt à l’avance et il doit être particulier mais simple. Puis, à mon grand malheur, je devais remettre mes sandales…Si seulement je pouvais rencontrer plus de noble comme Frederik…

Je revins alors vers le salon rejoindre les deux nobliaux. Une fois rentré dans la pièce je plaçai mes mains sur le haut de ma poitrine avant de m’incliner.

-Je suis profondément navré pour cette longue absence mes seigneurs et je vous prie de bien vouloir m’excuser.

Je me redressai alors avant de retourner m’assoir prêt de Frederick.
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Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

Message par [MJ] Galrauch »

JET CACHÉ
JET CACHÉ
Le retour au salon principal se fit rapidement et silencieusement avec l’aide d’Hermine qui se dirigea dans sa chambre et attendait avec impatience des nouvelles de Lucy. Une fois ses vêtements ajustés, sandales remises et décolleté replacé, elle fit apparition dans la jolie verrière maintenant à l’abri du soleil, ombragé par les murs extérieurs de la cour. Mannfred Ueblingen et Frederick Geller semblaient être en pleine transaction importante. Ueblingen ne démordait pas sur le fait que cette robe était d’une importation privée et que nulle part ailleurs il ne pourrait trouver d’une si bonne qualité. De son côté, Frederick refusait catégoriquement de dépenser cette somme astronomique qui lui était demandée. Un accord fut convenu après de longues minutes tendues et de nombreux aller-retour à caractère économique. Deux pantalons légers en soie, un blanc et un fuchsia, un foulard aux allures exotiques et une veste multicolore sans manches.

L’après-midi tirait à sa fin. Les deux hommes se serrèrent la main. L’argent et les denrées seront échangés plus tard par leurs servants respectifs. Les commerçants ne firent aucun cas du retour de Lucy qui était trop absorbé par leurs affaires. Seulement Frederick détourna le regard et croisa les yeux de sa courtisane. Un léger sourire de sa part rappela à Lucy les dernières paroles qu’ils se sont échangés.
« Je vous réserve une fin de journée plus forte en émotions ».

Les manières de Mannfred revinrent rapidement. Il escorta ses invités à la porte et fit moult baise-mains et pirouettes à la jeune femme.


« Ce fut un plaisir de vous revoir ma chère, cette fois-ci, dans de plus heureuses circonstances. Vous donnerez mes salutations à votre maîtresse. Allez, passés une bonne soirée, amusez-vous bien ! » dit-il avec un sourire laissant paraîtres ses nombreuses dents. À peine quelques pas de fait sur le porche extérieur, le bruit des pantoufles qui descendit de l’étage se fit entendre. Mannfred se retourna vers les escaliers et claqua la porte derrière lui.

Frederick et Lucy marchèrent quelques instants pour sortir de la cour intérieure. Le soleil commençait à disparaitre derrière la ville à l’ouest. Un vent frais caressa la peau nue de Lucy, un grand frisson la traversa.

Image« Où en étions-nous ? A oui, je vous ramenais à mes quartiers pour terminer la soirée. J’ai bien hâte d’essayer une idée qui m’a foudroyé l’esprit alors que je parlais de tissu avec cet homme, j’ai un petit quelque chose qui vous fera plaisir, je crois. D’ailleurs, c’était bien agréable comme rencontre, merci beaucoup pour la présentation. Je ferais surement affaire avec lui plus souvent. »
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Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

Message par Lucy Trend »

Par chance, les deux hommes ne se posèrent aucune question sur mon absence, trop occupé à leur affaire. Je fus comme soulagée car, même si je n'avais pas fait attention sur ce qu'aurait pu penser les deux hommes pendant mon absence, il était normal de s'inquiéter à ce qu'ils croient que je les ais entourloupés. Heureusement, entre marchand, ils ont trouvé de quoi s'occuper. Une bonne chose, le vol c'était déroulé comme sur des roulettes. J'allais retrouver mon prince, Marinna allait apprendre que la mission c'est bien passé et personne pour accuser la Maison du Sud. Je restais donc silencieuse au côté de Frederick, faisant semblant de m'intéresser du regard à cette petite affaire, un sourire sur mes lèvres qui cachaient une opération réussie. Et Frederich c'était fait un nouveau partenaire commercial, que demander de plus. Une fois raccompagné à la sortie, je m'inclinai pour respectueusement faire mes au revoir à la personne que j'ai volé il n'y a même pas quelques heures. C'était bien ironique, mais cela n'était pas personnel, j'étais juste là pour réaliser une « commande ».

-Merci beaucoup mon seigneur de nous avoir accueilli dans votre demeure je ne manquerais pas de transmettre vos salutations à Dame Marinna.

Je ne fis pas attention au bruit de pantoufle dans l'escalier, cela était fort normal étant donné que les invités repartaient. Ce qui me surprit fut que le maitre de maison referma la porte comme s'il ne voulait pas que ses filles soient vues. Je comprenais le principe de protéger ses enfants, mais décidément Mannfred en faisait trop. Tant pis, j'allais déjà offrir un vent de fraicheur à la petite hermine, c'était tout ce que je pouvais faire et peut-être beaucoup trop déjà. Une fois sortie de la cour, je me mis à marcher en sautillant tout en lançant des regards amusés à Frederick. J'étais intrigué par sa fameuse journée forte en émotion. Mais je déchantai vite en voyant le soleil ce couché.

S'il n'y avait pas eu la mission, j'aurais peut-être pu rester un peu plus longtemps avec Frederick... mais... après « l'échec » de la dernière mission au bal, je ne voulais pas que Marinna doivent rapporter à l'employeur que j'étais trop occupé à faire n'importe quoi avec un client plutôt que terminer une mission réussie. C'était fort dommage, car j'aimais bien la soudaine confiance du marchand de Middenheim, quoi qu'il prépare, j'étais fort intrigué et je voulais savoir ce qu'il avait en tête. Enfin, ce n'est pas comme s'il partait demain... pourquoi faire une simple soirée.... Quand il pouvait avoir toute une journée rien qu'avec moi ? Il allait falloir attendre demain certes, mais comme ça Frederick allait pouvoir mieux préparer sa petite surprise pour une meilleure expérience.

-Je suis heureuse de savoir que cette rencontre vous sera utile à l'avenir, je suis sûr que vous pourrez en tirer de très bonne chose à l'avenir.

Je m'arrêtai alors à l'embouchure d'une ruelle que je fis bien attention de voir si elle était vide.

-En tout cas je dois bien admettre que votre surprise m'intrigue beaucoup et j'ai véritablement hâte d'en savoir plus... mais...

Je pris une mine triste, déçue.

-Malheureusement il faut que je rentre pour le coucher du soleil monsieur Frederick, Marinna voulait me voir. Nous allons devoir reporter ça à demain... Je ne savais pas que cette rencontre prendrait autant de temps...

Bien que j'accentuai, j'étais vraiment déçue de ne pas pouvoir rester plus, mon envie de sensation et ma curiosité restait forte qu'importe les circonstances. Toujours est-il que je ne voulais pas finir cette journée avec Frederick sur une tristesse. Et si j'étais impatiente de revoir le marchand pour sa surprise... je voulais être sûr que Frederick soit impatient de me revoir demain aussi.

-Mais...

Je pris alors Frederick au dépourvue en le tirant avec moi dans la ruelle rapidement pour nous cacher derrière quelques caisses entassées. Je fis un dernier coup d'oeil pour nous assurer que nous soyons seules avant de commencer d'attiser son envie pour demain, pour faire disparaitre sa déception sous une couche d'impatience et d'excitation.

-Pourquoi ce contenté d'une simple soirée après une longue journée fatigante a négocié... alors que nous pouvons avoir toute une journée demain où je serais Toute A Vous... Toute La Journée... pour TOUT Ce que vous voulez.

Je terminai cette phrase sur un clin d'oeil où je pris alors le temps pour défaire le lacet d'une de mes sandales avant de caresser délicatement la jambe de Frederick avec mon pied nue.

-Ce soir et demain matin, avant que je vienne vous allez avoir tout le temps de préparer votre surprise pour qu'elle soit parfaite. Si je suis content de la surprise et je sais d'avance que je serais content de cette surprise, je ferais même des heures supplémentaires rien que pour vous... autant dont vous souhaiterais mon cher.

Je profitai de ma flexibilité pour monter mon pied jusqu'à sa taille, le faisant glisser sous ses vêtements pour poser mes orteils sur son ventre.

-Demain je serais à votre merci la plus complète... et j'attends de vous que vous en profitiez comme jamais.

Je m'éloignai d'un mouvement fluide, replaçant délicatement mon pied dans ma sandale que je laçai rapidement. Je fis alors un clin d'oeil à Frederick, lui offrant un baiser volant avant de terminer mon petit jeu pour l'exciter.

-A demain messire Frederick, j'ai hâte de vous retrouver. Et si jamais vous avez peur que je m'enfuis comme maintenant, vous aurez le droit de m'attacher... attacher moi bien, il ne faudrait pas que je puisse m'enfuir en me débâtant.

Ceci dit, je sortie de la ruelle par là où nous étions entrés prenant direction la petite Cathay pour retrouver mon cher prince Arabein mystérieux... et peut-être avoir enfin des informations sur sa personne. Il me doit bien ça maintenant que j'ai trouvé son médaillon qui brille. Par ailleurs, ce cher monsieur allait devoir plonger la main dans ma cachette pour avoir son bijou... moi ? Ou la pierre d'ailleurs. Je me mis à rire toute seule pendant que j'arpentais les rues en courant à cause de ma propre plaisanterie. Une fois arrivée au marché, je me mis à chercher mon employeur... aussi beau qu'il était, aujourd'hui il était mon employeur.
Modifié en dernier par [MJ] Galrauch le 29 août 2018, 19:13, modifié 1 fois.
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Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

Message par [MJ] Galrauch »


Le soleil se couchait tranquillement. La rivière parfumait le marché d’un mélange d’effluves d’écaille de poisson et de cuirs tannés. La promenade se vidait rapidement des marchands qui remballaient leurs étalages. Quelques personnes flânaient entre deux destinations ou un futur rendez-vous. La douce silhouette d’un homme observant le coucher de soleil attira l’attention de mademoiselle Trend. Il se tenait debout sur le bord du canal. Le visage baigné dans les derniers éclats du soleil, il attendait la courtisane. Le bruit de l’eau, quelques pigeons, le vent se levait doucement. On entendait les gens préparer leur repas dans les chaumières avoisinantes. Les voix s'exprimaient majoritairement le Reikspiel, mais une langue ici et là parlait un dialecte inconnu. La petite Cathay hébergeait bon nombre de marchands et d’immigrants en provenance de l’extrême orient. Mélangeant culture et saveur comme nulle part ailleurs. Des épices rares dans des plats plus que délicieux attendaient quiconque s’adonnait à visiter le quartier pour y faire des découvertes culinaires.

D’un mouvement lent et calculé, Saïd se retourna doucement pour croiser le regard de sa voleuse et tira une chaise pour s’asseoir. Une petite table en bois de couleur blanche, un sol recouvert de galets, un allumeur de lanterne qui entrait sur la place. Ce jeune homme armé d’une longue perche fit rapidement le tour de l’endroit et plongeait l’espace dans la lueur magique des lampadaires alors que le soleil disparaissait sous l’horizon. Les journées étaient de plus en plus courtes et de plus en plus froides. Le soleil à son zénith offrait bien une température agréable, mais le reste du temps, c’était bien frisquet.

L’arabéen portait une longue tunique beige agencée de quelques bordures dorée. Une ceinture de toile en tissu bleu foncé agrémentait convenablement l’accoutrement typique d’un homme venu d’ailleurs. Cela faisait maintenant plus d’une semaine que les deux ne s’étaient pas vues, depuis la soirée du bal chez les Ueblingens. Rien n’avait changé chez lui. Il semblait toujours aussi parfait.

Image« Lucy, comme je suis heureux de te revoir ! Il me semble qu’une éternité se soit déroulée depuis notre dernière rencontre. Viens, allez, assieds-toi et raconte-moi ta soirée. J’espère qu’elle fut des plus profitable. Mais tout d’abord, je t’en pris, dis-moi que tu as bel et bien le médaillon sur toi. »
JET CACHÉ
Il n'avait aucune malice dans la voix de l’homme, seulement un sincère et réel désir de s’informer de l’aventure de la jeune femme. Le sourire, les yeux, son visage entier et son corps montraient l’intérêt qu’il portait à la situation. S’il avait voulu faire du mal à Lucy, il cachait très bien son jeu.
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Voyez par vous même!

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Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

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Il y avait quelque chose que je trouvais fort intriguant avec les nations lointaines. J’étais une fille de Marienburg et je n’aimais de base pas vraiment m’éloigner de ma ville, arpenter les nations du vieux monde… mais pour ce qui était des nations bien plus lointaine, l’extrême orient, le nouveau monde, l’Arabie… tous ses grand continents attisait ma curiosité bien plus jusqu’à être peut être capable de me faire sauter le pas et donc vouloir les découvrir. Bien sur ma ville me manquera toujours mais je serais moins gêné par ce manque pour ne pas enraillé ma découverte. Néanmoins, je n’avais pas l’argent pour entreprendre un tel voyage, en plus de mes engagements envers Marrinna. Néanmoins j’attendais dans mes rêves pourquoi pas un généreux client voulant me faire découvrir son pays pendant quelque semaine. Mais en attendant, j’avais ma ville à arpenter jour après jour.

Rentré dans l’auberge j’eu l’étrange impression d’être déplacé dans un autre monde, le changement d’odeur et de décors avait quelque chose de presque magique. C’était comme un petit aperçu d’une contrée lointaine embrumé de mystère pour tous les pauvres habitants du vieux monde. Mais pour les marchands ici présents, cela devait être normal. Toujours est-il qu’une fois rentré je me mis à chercher du regard ou se trouvait mon prince charmant en me frottant les bras, cherchant à me réchauffer un peux. J’avais horreur de l’automne car cela voulait dire que l’Hiver arrivait… j’avais horreur d’être couverte d’une tonne de couche de vêtement, j’avais l’impression d’être prisonnières de ma propre tenue.

Qu’importe… j’allais devoir faire comme d’habitude, prendre sur moi et tout relâcher au première lueur de chaleur lors du printemps. Je finis enfin par repérer Said et, malgré que cela ne faisait que deux semaine que je ne l’avais pas vu, j’avais l’impression de le revoir après des années d’absence. Drôle d’impression avec un homme que je ne connaissais même pas… mais maintenant qu’il était ici je me languissais d’en savoir plus sur lui. Surtout que cette fois nous allions pouvoir discuter toute la soirée. Je m’approchais alors vers lui, affichant un sourire radieux et avec une démarche que je m’amusais a accentuait légèrement dans sa grâce et son déhanché. Devant son accueil néanmoins, je ne pus m’empêcher de rougir d’embarras tout en faisant semblant de me recoiffer pour baisser les yeux. Drôle de personnage tellement attrayant.

-Je dois admettre que cette longue attente m’a rendu très impatiente quand à nos retrouvaille… mais maintenant que nous sommes ici, peut être allons-nous pouvoir rattraper ses deux semaine perdu.

Je pris alors place comme me l’invitait Said, m’asseyant devant lui tout en posant mes bras sur la table. Je pris un petite temps de silence pour simplement le contempler et le laisser me contempler. Apres tout ce temps j’avais envie de graver son image dans ma tête pour, au cas où il venait à disparaitre encore quelque semaines, que je puisse m’accrocher à ce souvenir durant tout ce temps. Puis finalement je pris la parole tout en glissant ma main droite vers ma poitrine, plus précisément, l’ouverture de mon décolleté.

-Oh la soirée c’est fort bien passée, tellement bien que les prochaine s’annonce tout aussi agréable. Mais je doute qu’elles auront autant de charme que celle ou vous êtes présence.

Je plongeais alors la main dans mon décolleté, prenant mon temps désirant un peu titillé le désir de cet homme si mystérieux.

-J’ai fait quelque rencontre mais surtout j’ai fait une course pour vous. Néanmoins, j’espère que ce soir je pourrais en apprendre plus pour vous après tous ses efforts pour récupérer cette objet que vous semblez tenir tant.

Puis je sortie lentement ma main d’entre mes seins, dévoilant alors le bout de tissu ou était enveloppé le medaillon a la pierre brillante. Je mis alors le tissu devant Said sur la table, révélant un peu la pierre mais pas trop à cause de sa luminosité. Je ne voulais pas non plus que toute l’auberge soit intriguée. Une fois le regard de Said attiré, je recouvris alors la pierre avant de la reprendre dans ma main et la tendre a l’Arabein.

-Alors ? Je suppose que la mission est un succès ? Pouvons-nous passer à la détente maintenant ? J’ai hâte de vous connaitre mieux mon cher prince.
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[MJ] Galrauch
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Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

Message par [MJ] Galrauch »

Un léger sourire se présenta sur le visage de l’arabéen alors que Lucy allait chercher la pierre dissimulée. Peu importe ce qu’était cette pierre, il la désirait et il ne pouvait pas le cacher bien longtemps. La lueur phosphorescente du bijou était à peine camouflée par le tissu de la courtisane. Entre les doigts de Lucy, son poids changeait, sa couleur vacillait. Le regard de Saïd se figea sur la roche, son sourire devint de glace et son charme naturel s’évapora en un instant. Dans son esprit, tout allait à folle allure, il était impossible de l’extérieur de dire ce à quoi il pensait. Est-ce que c’était exactement ce qu’il cherchait, est-ce que c’était une mauvaise nouvelle, est-ce qu’il s’attendait à autre chose, sa main fut prise subitement d’un tremblement qu’il tenta tant bien que mal de dissimuler dans sa toge. Les yeux de Saïd regardaient partout, derrière lui, par les fenêtres, sur la table, il croisa finalement le regard de Lucy. L’homme étranger qui jusque là s’était présenté comme fier, débordant de courage et de confiance en soit, était maintenant livide, nerveux et apeuré. Il ouvrit la bouche, les lèvres tremblotantes, pour s’adresser à son invitée. Son niveau de voix était presque imperceptible, personne dans l’établissement ne pourrait l’entendre sauf elle.
Image« C’est impossible, ce n’est pas… ce n’est pas ce qui était prévu ! Tu me jures que c’est bel et bien le bijou qui a été dérobé chez Mannfred Ueblingen. Que tu as volé aujourd’hui ? Je… je vais devoir aller vérifier quelque chose… »

Saïd se redressa subitement. Il balaya la pièce d’un regard rapide pour s’arrêter une seconde sur trois sombres individus au fond de la pièce qui semblaient être plus intéressé à leur repas orangé émanant une fumée odorante qu’aux agissements étranges d’un pur inconnu.


L’arabéen mystérieux s’accroupit à deux pas de la table. Il déposa doucement une main sur l’avant-bras de son interlocutrice. Sa peau était légèrement rugueuse, rappelant le sable coulant sur une plage. Il continua tout bas.

Image« Je… je m’excuse ma très précieuse, je vais devoir, encore une fois, partir. Ne t’inquiète pas, si tu veux me rejoindre, laisse un foulard attaché sur le pont rejoignant Paleisburg et le Reik à la brunante et j’irais te rejoindre à la Maison du sud au cours de la nuit. Fais attention à cette pierre, je t’en pris, protège là. »

Sur ces quelques mots, Saïd se releva en laissant glisser ses doigts le long de l’avant-bras de Lucy. Son regard se posa une dernière fois sur l’emballage que cachait le bijou des Ueblingen.


« Je suis désolé… » dit-il encore la tête baissé. Il prit sa cagoule et la fit passer par dessus sa tête. On ne voyait plus que le bout de son nez et le bas de son menton. Ajoutant encore plus de mystère sur l’homme qui refusait de s’expliquer sur la nature de ses agissements. Il se dirigea vers la porte d’un pas rapide sans jeter un dernier regard en arrière. Le vent frais de l’extérieur surprit la courtisane, il y a quelques minutes à peine, le soleil baignait la place de ses derniers rayons et maintenant c’était la place à Mannslieb.

Lucy se retrouva seule dans l’auberge étrangère. Entouré de quelques clients habitués et voyageurs en quête de goût particulier. Le cuisinier arriva alors que la porte extérieure ne s’était pas encore refermée. Il tenait dans ses mains deux immenses bols de soupe chaude aux effluves exotiques et un panier de pain à l’allure dégonflé. Ce n’était pas du pain, on aurait dit une crêpe, étrange. Le cuisinier ramassa avec étonnement quelque piécette déposée sur la table auparavant par le visiteur. Il laissa la soupe à sa nouvelle cliente.

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Le chemin du retour vers la Maison du Sud était souvent parsemé d’hurluberlu qui avait trop profité des bienfaits des boissons enivrantes. Trois hommes au coin d’une rue riaient et chantaient la pomme à la belle Lucy. Deux bedonnants et un troisième manchots, ils sentaient le fond de tonne à plein nez, un bain ne leur ferait pas de tort. Un se risqua quelque invitation grossière dans la direction de la courtisane, mais ses mots à peine sortis de sa bouche qu’il les ravala avant de vomir derrière une botte de foin. Ses compatriotes hurlèrent de bonheurs ! Ils l’encourageaient à se vider l’estomac pour continuer la fête plus longtemps avec eux.

Plus très loin avant d’arriver à la Maison, une odeur particulière invita Lucy à la précaution. Les narines de la jeune femme n’étaient pas habituées à cette odeur. Il s’en suivit une légère neige, des flocons tombés du ciel. En tendant les mains devant elle pour attraper un peu de cette précipitation, c’était avec horreur qu’elle remarqua que ce n’était pas blanc, mais bien noir et tachant. Une pluie de cendre et de suie. Des gens commençaient à se diriger vers la source de l’incendie. Un murmure dans la foule. Une voix qui devenait de plus en plus forte, un cauchemar devenu réalité. Les flammes qui illuminaient dans la nuit le quartier provenaient de la Maison du Sud. Hommes et femmes accouraient avec de l’eau, faisant la chaîne avec saut de fer et pot en terre cuite. Les flammes semblaient être contenues à l’arrière du bâtiment pour le moment, mais il n’en faudrait que peu pour que l’établissement complet soit emporté.

De l’autre côté de la rue, s’était ramassé les courtisanes, quelques-unes pleuraient, d’autre fulminaient de colère. Particulièrement Mirnova, la Kislevite, elle tenait dans ses bras Melanie qui sanglotait. Son regard était ailleurs par contre, elle fixait avec fureur le brasier devant elle. Toutes les filles étaient là, il ne manquait qu’Encarnacion, la jeune estalienne, et Marinna.
Les dons des dieux de la ruine aux citoyens du monde entier ne sont pas la douleur, la luxure, la corruption et la maladie,
mais bien le courage, la découverte, l'ambition et la résilience.

Voyez par vous même!

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Lucy Trend

Re: [Lucy Trend] Une dernière danse

Message par Lucy Trend »

J’étais fière, heureuse d’amener le bijou a Said, lui montrant que j’étais bien plus qu’une simple fille a la poitrine attirante, mais aussi une voleuse douée… les deux vont bien ensemble de toute manière. Néanmoins, mon sourire s’effaça rapidement en constatant alors que Said semblait… effrayé. Qu’avais je fais ? C’était pourtant le bon médaillon, la petite Hermine ne m’aurait pas amené dans un lieu si secret si ce n’était pas celui-là ? J’étais troublée dans mon bonheur, ne sachant pas qu’elle sera la réaction de mon prince avec qui j’avais tant fait pour lui ce soir. Sa première réponse confirma ce que je craignais, ce n’était pas la bonne pierre… et lorsqu’il me questionna sur si j’avais bien volé ce bijou dans la demeure des Ueblingen, je hochai timidement la tête, ne sachant pas quoi penser. Je ne comprenais pas son état… oui, j’avais volé la mauvaise pierre mais… pourquoi tant de panique ? Je n’avais pas été repéré donc je n’avais qu’à retourner à la maison demain pour voler le bon bijou.

Je ne comprenais plus rien, j’étais prise au dépourvue et bien sûr, Said n’expliqua rien de plus que j’avais deviné. Au contraire, il se leva, me disant a quelle point il était désolé, de faire attention à la pierre et comment le retrouver. Sauf que… je ne voulais pas qu’il disparaisse encore, je n’avais pas volé un bijou pour voir disparaitre ma récompense. Je n’avais même pas eu la moindre réponse sur qui il était vraiment ? Je ne savais même pas pourquoi il voulait le bijou… Mais je ne dis alors rien… le laissant partir, les yeux écarquillé de surprise et une fois hors de vu… une certaine déception et tristesse emplie mon visage… tout ça pour ça. Je lâchai un très long soupir avant de remettre la pierre dans sa cachète initial. Laissant le cuisinier déposé la nourriture et repartir.

-Au moins il a payé…

Sur le trajet du retour je n’étais pas aussi bondissante que d’habitude. Pas de course, pas de saut, pas de nage… juste moi qui trainais les pieds, me tenant le bras, vraiment frustrée de cette rencontre. Est-ce que cela était si compliqué pour lui de me dire au moins ce qu’il se passait ? Que je sache vraiment pourquoi je devais faire attention à se caillou qui le terrifiait a ce point ? Je grognai, ne remarquant même pas le soulard qui voulait m’aborder au départ. Je connaissais ce type d’évènement et je savais plus ou moins comment gérer ce genre de cas. Hors-là, j’étais tellement absorbé par ma déception que je ne le remarquai que quand il s’éloigna pour vomir.

Au final, je fus aussi déçu d’avoir dû refuser l’invitation de Frederik pour ça… Frederik n’est certes pas aussi mystérieux et charmeur que Said… mais il est adorable, sait me faire plaisir et je n’ai jamais eu d’imprévue avec lui. Bien sûr je l’aimais beaucoup parce qu’il était l’un des rares… voir le seul, à aimer mes pieds autant que je les aime. Mais cela ne retire en rien à ses autres qualités. De toute manière j’allais passer la journée de demain avec lui, tout devrais bien se passer et cela me remontra le moral après cette étrange journée.

Puis alors que je m’approchais de la Maison du Sud, je sentie alors la neige se poser sur moi. Je soupirai…. Déjà…. L’automne n’était même pas fini…. J’allais devoir m’habiller comme un ours polaire pour ne pas avoir froid…. J’avais horreur de ça…. Ça me donnait l’impression d’être emprisonné par la saison. Moi qui aime respirer, sentir le vent sur ma peau, sentir mes pieds arpenter toute les surface et mes orteils s’accrocher quand j’escalade. Je retirai le flocon de moi, ne voulant pas plus penser à cette saison horrible, tandis qu’un autre se posa… puis un autre… et encore. Quelque chose n’allait pas, il ne faisait pas assez froid pour qu’il neige, tandis que les flocons en eu même n’étais pas si froid… J’en regardai hein dans ma main, observant qu’il était gris, de la cendre. Je relevai la tête voyant au loin une forte lueur, un incendie… là où se trouvait la maison du Sud.

J’écarquillai les yeux et mon sang ne fit qu’un tour avant que je me mette à courir de toutes mes forces, priant que ce n’était qu’une coïncidence et que ce n’était pas ma maison qui brulait… mais une fois sur place…

-Non…

C’était un cauchemar… la maison du Sud n’était pas juste une maison de courtisane… mais pour nous c’était notre maison, avec notre famille… et notre mère… Tatie… Tatie !!??

Observant du côté des filles qui était sortie, deux n’étaient pas présente, ma petite Estalienne… et Tatie.

-NON !!!

Je me précipitai alors vers quelqu’un tenant un sceau dans ses mains. Le bâtiment n’était pas encore complètement emporté par les flammes, je pouvais faire quelque chose, je refusais de laisser deux personne a l’interieur. La petite était bien trop jeune pour mourir et Marinna…. Sans Marinna nous ne serions plus rien…. Bonne à devenir des putes pour le premier venu. Arrachant le sceau des mains, je m’aspergeai de son contenue pour me mouiller et devenir moins sensible à la chaleur. Puis, je me précipitai vers la porte d’entrée, ignorant ceux voulant m’appeler de ne pas le faire et esquivant ceux qui voudrait m’empêcher de rentrer. J’allais d’abord rejoindre le bureau de Marinna, plus proche mais en criant les noms des deux absentes, espérant avoir un signe de vie…
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