Rien que pour vos Dieux

[[MJ] Malal]

De longues semaines passent au sein de la Loge. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Le calme ambiant permet à Klarentza de s'adonner à ses études avec acharnement. Les rares moments de libres qu'Olga s'accordent lui permettent de faire progresser la jeune Malédictor dans divers domaines et leur permettent de mieux se connaitre.

La vieille femme s'avère être peu loquace et bien mystérieuse sur son passé. Mais les longues conversations laissent à deviner les relents d'une lointaine vie passée au sein d'une famille où, entre les lignes, on peut imaginer qu'elle eut un ou deux enfants. Elle s'égare parfois dans les méandres de sa mémoire et laissent des bribes de souvenirs s'échapper par le biais de ses lèvres. Elle se reprend aussitôt et détourne la conversation sur l'apprentissage ou un point précis des habitudes de la Loge.

Comme de temps en temps Klarentza rentre d'une mission simple, le repérage d'un lieu où se côtoient quelques parasites et autres parias de la société afin de collecter des informations pour une éventuelle action. La journée fut ennuyeuse et la simple idée de rentre faire son rapport la plonge dans un ennuie encore plus profond. La nuit est déjà bien avancée et le soleil étend ses rayons pourpres sur la ville lorsque la magicienne arrive à la Loge.

La lourde porte de chêne clos l'accès à ce lieu sacré, Klarentza s'approche et déclame le mot de passe, la lourde porte s'ouvre. Et là en lieu et place de la personne habituelle se trouve Olga; La vielle femme indique , d'un geste du doigt, à Klarentza de la suivre.

Le silence de la Loge fait résonner chacun des pas de la femme, sa démarche, pesante, irrégulière, résonnait sur les parois. D'un geste raide, elle écarte un pan de sa tunique, dévoilant quelques unes des horribles mutations qui la rongent

Assieds toi... J'ai à te parler...

Les doigts vérolés d'Olga se croisèrent, tant bien que mal, sur la table

La Loge cours un grand danger. Nous ne savons comment ILS ont eut vent de nos actions mais ILS ont envoyé quelqu'un pour vérifier leurs informations. La loge n'est plus sûre, nous avons du déplacer nos travaux les plus.... sensibles et effacer nos traces. Nos frères sont partis dans un lieu sûr, uniquement connu d'un des nos amis au nez pointu. Il ne reste que nous. Mes informateurs ne m'ont fournis que peu d'informations sur ce qui va arriver. Je sais qu'un jeune fanatique de Sigmar, du nom de Chris Van Allsberg, arrivera dans deux jours afin d'enquêter sur des événements troublant s'étant déroulé ici. Tu te demandais comment la garde avait repéré tes activités aussi rapidement? Et bien demandons nous maintenant comment ces informations sont parvenues jusqu'à leurs oreilles!

Le visage d'Olga, ou tout du lmoins ce qu'il en resté, était un mélange de rage et de peur.

Toujours est-il qu'il descendra à "L'albinos", une auberge à la limite des beaux quartiers. tu reconnaîtras l'enseigne au loup blanc aux yeux vairons qu'elle porte.Ce que je vais te demander est dangereux ma sœur... ma fille... Mais tu es la seule en qui j'ai suffisamment confiance et tu comprendras que je ne puis le faire moi même... A ma connaissance notre grand-Père ne t'a pas encore béni de son amour infini.. Peut-être est ca l'unique raison: Afin que tu aides la Loge à passer cette terrible épreuve.

[Klarentza]

Klarentza Wesforden écouta attentivement les propos de sa Magister. La situation était grave: quelqu'un avait dénoncé la loge et les répurgateurs ne tarderaient pas à venir fouiner dans le coin. Il leur fallait donc prendre l'initiative tant qu'il était encore temps.

Les fervents adorateurs du chaos ainsi que les lecteurs ayant en tête l'archétype de ces mages si souvent dotés d'une paranoïa aigüee trouveront sans doute étrange cette relation de confiance absolute entre la Magister et sa jeune apprentie. Ce qui explique cette situation pour le moins inhabituelle est qu'Olga Mande-Peste entretien avec Klarentza une relation qui tient davantage du rapport mère-fille que de celui du maître à l'apprenti. Klarentza à rejoint la Loge de Gueules fétides alors qu'elle n'avait pas douze ans et qu'elle se retrouvait orpheline. C'est donc Olga qui lui a enseigné les rudiments de l'art Occulte ; c'est elle qui l'a appuyée pour qu'elle exerce en tant que médecin à la Pitié-Démunie plutôt que d'aller mendier dans les rues de Middenheim ; c'est encore elle qui lui a procuré une chambre privée lorsque ses petits camarades l'accusaient d'être une espionne tzeentchie. Et c'était encore et toujours elle qui était auprès de Klarentza lorsque son corps est passé du stade de l'enfance à celui d'une jeune femme. Oui, en vérité Olga avait rempli de rôle d'une mère pour sa petite malédictor prodige qui était connectée au vent d'Azyr depuis bien avant son apprentissage ; qui avait une excellente mémoire ; qui était pleine d'initiative, de créativité, d'inventivité ; et surtout qui ne discutait jamais ses ordres. Une qualité aussi rare qu'appréciable.

Il faut dire que les obligations d'Olga la poussaient à de longues absences durant lesquelles la malédictor - qui était maintenant tisseruine ! - tendait à l'idéaliser, se languissant de son retour tout comme une enfant se languissait de sa mère. Ainsi, lorsque la magister suggéra à son apprentie qu'elle pourrait avoir affaire à des Sigmarites, cette dernière n'hésita pas une seule seconde. Car si sa dévotion à Nurgle ou à la loge pouvait être remise en question, sa loyauté envers Olga Mande-Peste était totale. Aussi se contenta-t-elle de hocher gravement la tête en demandant :
- Puis-je improviser ou avez vous un plan ?

Si aucune instruction particulière, Klarentza se rendra à l'auberge de l'albinos. Sur le trajet, elle cachera à un endroit quelconque tout objet lié à la loge (carnet, grimoire, morceau de chair humaine) à l'exception de son écusson du bienveillant.

[[MJ] Malal]

Un plan? Hummm...... Tu dois savoir ce qu'il sait. Savoir d'où il tient ses informations et neutraliser la menace qu'il représente. Il faut que tu connaisses ses moindres déplacements, que tu saches qui il rencontre et où il les rencontre. Le problème est qu'il te repérera très rapidement, ILS se méfient de tout et de tous... il te faut trouver un moyen de devenir invisible... ou trouver des alliés... Tu as deux jours pour te préparer... Je suis désolé de ne pouvoir faire plus. Tu sera seule... Tu ne trouveras ici nul aide. Tu ne dois revenir ici sous aucun prétexte! Lorsque la menace sera écartée tu déposeras, près du puits que tu connais bien, trois plumes noires attachées en bouquet. Alors, tu pourras rentrer à la troisième lune.

jet secret

Olga ne disait pas tout ses yeux la trahissait.

Que le Grand Père t'aide dans ta tâche.

Une fois aux abords de l'Albinos, une nuée d'enfants dépenaillés encercla klarentza, mendiant quelques piècettes ou autres denrées pour remplir leur pauvre carcasse. Certains d'entre eux n'ont presque plus de dents et l'on aperçoit clairement les côtes de l'un d'entre eux à travers les trous qui parsèment le morceau de l’immonde tissu qui lui sert de tunique. L'odeur de rance qui émane de leurs frêles carcasses laissent entrevoir l'état de dénuement dans lequel ils se trouvent.

Avant même d'avoir pu répondre, un homme passablement éméché par l'alcool leur hurle de s’écarter avant qu'il ne les rosse de son bâton qu'il agite comme un beau diable au-dessus de la tête. Les enfants, qui semblent habitués à ce traitement s'éparpillent, comme des oiseaux effrayés, dans les ruelles adjacentes.

Désolé du dérang'ment mam'zelle... Y vont z'importun'ront plus...

L'homme laissa entrer klarentza après lui avoir maladroitement ouvert la porte. L’intérieur de l'auberge était commun avec un âtre déversant une douce chaleur sur le coté gauche. Autour, se trouvait quatre tables disposées en arc de cercle avec chacune quatre chaises. Au fond de la pièce se trouvait, sur la gauche, un escalier menant à l'étage; le comptoir prenait tout le fond de la pièce et une porte derrière devait donner sur les cuisines. Sur la droite quatre autres tables étaient disposées dont deux contre le mur. L'auberge était relativement bien fréquenté, quelques personnes habillées assez richement discutaient à deux des tables près du feu semblant comparer deux morceaux d'étoffes, tandis que quelques vieux amis battaient les cartes sur le coté droit autour de quelques chopes de bière presque remplies.

[Klarentza]

Franchissant le seuil de l'auberge, Klarentza s'interrogeait encore sur son plan potentiel lorsqu'elle se sentit subitement mal à l'aise. L'intérieur était pour le moins cossu, très au dessus de la salle commune dans laquelle elle avait pour habitude de prendre ses repas. Ce qui la frappa avant tout, ce fut la propreté impeccable des lieux, chose tout à fait inhabituelle pour l'adepte de Nurgle qu'elle était. Ici, point de taches de vin sur le sol, point de détritus divers et variés, point de mur rafistolés à coups de planches tordues. Non, si des vices entachaient les lieux, ils étaient dissimulés derrière de lourdes tentures ou sous les nappes blanches sournoisement tendues sur les tables. Ici régnait une ambiance de mystère et d'hypocrisie car telle une femme en quête d'époux, ce lieu à la recherche de client s'appliquait à maquiller ses petits défauts. Telles étaient les pensées qui résonnaient dans l'esprit de Klarentza alors qu'elle sentait un malaise monter en elle: ici, elle n'était pas à sa place. D'ailleurs, comment se faisait-il que le portier l'ai laissée entrer ?



A l'idée d'un piège, la jeune tisseruine rapprocha machinalement sa main de lame qui pendait à sa taille. Mais au contact de l'acier froid sous sa paume, elle trouva sa réponse: à la vue de son épée, on avait du la prendre pour une aventurière, et les taches de sang séché qui entachaient sa tenue ne pouvaient que renforcer l'illusion. Décidant de jouer le jeu, notre espionne en herbe prit le parti se s'assoir à l'une des tables libres près de la cheminée. Après tout, elle n'avait rien à se reprocher pour l'instant et s'était débarassée de tout les objets gênants, mis à part son écusson du bienveillant dont elle pensait pouvoir se servir par la suite.

Fouillant dans sa besace qui lui paraîssait bien vide sans son grimoire, elle sortit la bourse lui servait de porte-monaie. Quelqu'un risquait-il de remarquer que sa besace était moins pleine qu'à l'accoutumée ? Serrant les lèvres, elle se réprimanda pour sa propre stupidité. Comment quiconque pourrait-il savoir à quel point sa besace était remplie avant qu'elle ne mette les pieds dans cette auberge ? Un inconnu allait-il débarquer pour lui dire: ô ma chère enfant, que voilà une grande besace ? A cette idée saugrenue, un léger sourire effleura ses lèvres. Décidant de compter son argent, elle mit de coté sa couronne d'or pour faire de petits tas de dix pièces d'argent.

Se faisant, elle se remémora les évènements de la soirée. Tout d'abord, Olga était restée seule à la loge pour l'attendre. Mais pourquoi l'attendre dans la loge alors qu'elle aurait pu la retrouver à un endroit moins dangereux ? Peut-être tout simplement parce qu'elle avait encore quelques affaires à régler. Ensuite, elle l'avait l'air à la fois inquiète et contrariée, ce qui n'était pas bon signe venant d'une magister. Elle lui avait dit de se rendre ici même et qu'elle avait deux jour pour se préparer. Mais se préparer à quoi donc ? Les dieux seuls le savaient ! Il lui fallait inventer un mensonge crédible, prévoir un maître plan ainsi que des stratégies de repli. Klarentza avait maintenant trois tas de dix pièces d'argent, ce qui représentait donc une coquette somme de quatre couronnes en comptant son autre pièce d'or. Elle allait pouvoir profiter des lieux en attendant sa mission.

Se mettant à comptabiliser les pistoles, notre adepte de Nurgle se fit la réflexion que le signal d'Olga était curieux. Trois plumes noires, puis retour à la loge des gueules fétides après trois lunes. Pourquoi attendre trois lunes si tout danger était écarté ? Et pourquoi trois plumes lorsque le chiffre du Grand-père était de sept ? Tout cela était suspect au plus haut point, et elle se remit à penser au regard d'Olga lorsqu'elle lui avait donnée ses instructions. Elle avait eu l'air aussi gênée que le jour où elle avait laissé échapper des brides de son passé.

Alors, quel allait être son plan? Se faire passer pour un aventurière était sans doute une bonne idée, elle pourrait même se prétendre chirurgienne de combat, comme son père. Cela lui permettrait de puiser dans ses souvenirs d'enfance de véritables anecdotes qui la rendraient crédible. Tout en comptabilisant ses sous, la tisseruine se fit la remarque qu'il serait stupide d'essayer de suivre le Sigmarite sans se faire remarquer. Il lui restait donc deux options: tenter de le capturer ou de sympathiser avec lui. Afin de patienter, elle décida de réviser quelque fondamentaux.
- Ce que l'on montre, ce que l'on cache, ce que l'on ignore, murmura-t'elle à voix basse. Puis elle enchaîna sur d'autres principes: l'Avocat, le Procureur, le Juge. Le piège dans un piège qui cache un piège. Ce que l'on vise, ce qui nous gêne, ce que l'on entreprend. Ce que l'on désire, ce que l'on rejette, ce qu'il nous faut.

Ce dernier principe la laissa songeuse. Si l'objectif affiché par ce fanatique de Sigmar était la destruction de sa loge, que pouvait-il bien désirer par ailleurs ? Vengeance personnelle ? Richesse ? Rédemption ? Elle aviserait le moment venu. Pour l'instant, il lui fallait monter un mensonge crédible. Elle décida donc de réinventer le cours de sa vie, mais en y excluant le chaos. Ce petite exercice la mena à une idée qui lui plut bien davantage que le concept de chirugienne militaire ou d'aventurière. Et pour cela, elle allait peut-être avoir besoin de bras supplémentaires. Mais peu importait pour l'instant. Il lui restait deux jours pour régler les détails, aussi décida t'elle de jouer les clients. Rempochant ses pièces, elle se mit à la recherche de la personne en charge du service.

S'il ne se passe rien de particulier, Klarentza
- commandera un petit pichet de vin et un plat bon maché
- réservera une chambre pour la nuit
- se renseignera sur les tarifs de mercenaires ou de "gardes du corps".
- utilisera "sens de la magie"

[[MJ] Malal]

Qu'est ce que je peux faire pour vous? *un oeil furtif tombe sur l'esquisse que l'arme dessine à travers le tissu* Vous cherchez un marchand à escorter? Vous m'paraissez bien frêle pour faire c'métier... Je serai vous je ferai attention...Enfin je dis ça j'dis rien... ce ne sont pas mes affaires. Il me reste deux chambres à l'étage. Celle du fond et la petite du milieu. C'est 5 pistoles la p'tite et 8 la grande *puis discrètement* Si vous voulez j'ai aussi un dortoir en arrière salle, il est propre et bien moins cher. Et il y a personne en ce moment... Pour 5 sous t'y dort tranquille... En revanche Si vous voulez pas faire fuir les clients j'irai m'fair' une toilette si j'étais vous. J'peux d'mander à c'qu'on vous monte de l'eau chaude et qu'on vous lave vos habits. Ils seront propres et secs pour demain matin. Je peux même vous prêter des habits pour ce soir afin d'avoir une chance de signer un contrat. Y'a juste un petit supplément de rien du tout... d'une pauvre p'tite pistole pour le bain et 3 sous pour la lessive... Les tarifs des gardes du corps? C'est pour vous ou c'est pour savoir à combien est la concurrence? Parce que ça dépends des gars en fait... Et de c'que l'on est prêt à dépenser...Ça va de 4 pistoles la journée et par homme de mains pour le groupe de Ulfric jusqu'à 25 pistoles pour Manfred et sa bande... Après ils sont pas du même acabit... Enfin les deux groupes passent pas inaperçu et la plupart du temps ils n'arrivent rien aux marchands parce que personne n'a envie d'se frotter à un groupe armé... Si tu veux te faire embaucher le plus simple est de proposer tes services à l'un des marchands de tissu là-bas. Ils n'ont encore personne. Ensuite si tu veux rejoindre un groupe pour te faire embaucher ben... comment te dire... t'as pas trop la carrure... Toi tu peux espérer gagner 2-3 pistoles la journée... Histoire d'être embauché pour dissuader les p'tites frappes...et encore...

[Klarentza]

Klarentza écouta les propos de l'homme avec attention, mémorisant les information qu'ils lui donnait.
- En réalité, je suis médecin mais le terrain ne me fait pas peur, expliqua t'elle en tapotant la garde de sa lame. Ma situation vient de changer brusquement, et il va falloir que je me façonne une nouvelle vie ; du moins après avoir réglé quelques comptes, ajouta t'elle d'un air songeur.

Sur ce, la Tisseruine informa l'aubergiste qu'elle serait heureuse de profiter du dortoir, de se laver, d'emprunter des vêtements propres ainsi que d'entreprendre tout ce qui augmenterait ses chances de succès. En elle-même, la malédictor se demanda d'où leur venait cette petite fixette sur la propreté. Peut-être leurs dessous bien proprets cachaient-ils des infections qu'il leur fallait nettoyer sans cesse sous peine de voir la chair se putréfier ? Klarentza étouffa un rire à cette idée, les imaginant debouts dans des baquets en train de récurer leur corps nus couverts de graisses et de pustules tout en implorant vainement leurs dieux que les bubons qu'ils venaient de découvir ne fussent que passagers. Mais a quoi bon lutter ? Si Nugle ne les avait pas, ce serait Khorne qui aurait leur peau. Au mieux, il pouvaient espérer finir chez Morr. A quoi leur servait donc de nier leur vraie nature ? A fond, peu importait mais Klarentza nota mentalement que cela entrainait des dépenses aussi extravagantes qu'inutiles.

L'aubergiste repartit donc pour lui faire chauffer de l'eau après avoir pris sa commande. La malédictor en profita pour observer les marchands de tissus. Ils discutaillaient des mérites de telle ou telle étoffe, que la soie d'Estalie était si fine qu'on pouvait en porter des robes à sept épaisseur en plein été, que le lin de telle autre contrée calmait les démangeaisons de la peau et ainsi de suite. Autant de propos qui ne faisaient guère de sens à l'esprit pratique de la Tisseruine. Pourquoi porter sept couches de vêtement en été ? Une seule était bien suffisante. Et si l'on souffrait de démangeaisons, le bon sens même consitait à se gratter, pas à se couvrir de lin.

Mais une assiette fumante vint interrompre les réflexions de notre nugleuse favorite. Elle constata rapidement que l'aubergiste avait glissé un petit morceau de viande dans sa potée, bien qu'elle lui ait demandé un plat bon marché. Voilà qui était une gentille attention. Sans doute était-ce du au fait que les client se faisaient encore assez rares pour le moment et qu'il voyait en elle une source de revenus réguliers. Par contre, pourquoi lui avait-on apporté une cuillère ainsi qu'un couteau en plus de son assiette ? Habituée à de frugals repas servis sur une tranche de pain, la Tisseruine n'en menait pas large. Après un temps de réflexion, elle décida que l'objectif de ces accessoires bien superflus était sans doute qu'elle garde sa main et son couteau propres. Elle se mit donc en devoir de manger sa potée à l'aide de la cuillère en tentant de ne pas se salir. A sa grande surprise, elle trouva l'exercice simple et naturel. Cela la ramenait au temps de son enfance, lorsqu'elle dînait avec son père dans leur petit hôpital de campagne. A cette époque, c'est ainsi qu'elle mangeait sa soupe. Repensant à son défunt père, une vague de nostalgie s'empara de la jeune fille. Et Olga, allait-elle la perdre elle aussi ?

Une fois le repas fini, il fut l'heure du bain. L'aubergiste la mena au dortoir dans lequel l'attendait un baquet d'eau fumante ainsi que divers accessoires tels qu'une solide brosse, un pain de savon et une serviette blanche. La première chose qui vint à l'esprit de la jeune fille était que le blanc éclatant de la serviette avait quelque chose d'anormal, presque surnaturel. Puis, elle réalisa qu'ils avaient lavé la serviette avant de la lui laisser, et qu'ils la laveraient une fois de plus après qu'elle l'ai utilisée. Pas étonnant que ce bain coûte une somme astronomique se dit-elle. Grace à cet argent, on aurait pu nourrir trois personnes, se fit-elle la remarque. Mais elle n'avait guère le choix si elle voulait être crédible dans son nouveau rôle. Et puis, elle pourrait quitter cet endroit d'ici peu. Ce Chris van Allsberg devait arriver d'ici deux jours.
- Et n'hésitez pas à bien vous savonner, lacha l'aubergiste avant de quitter la pièce.

Du savon ? Puisant dans les souvenirs de son enfance, elle se remémora les bains que son père lui faisaient prendre durant son enfance. Elle repéra alors le carré de savon dont la couleur verte tirait sur le noir. Le portant à ses narines, elle constata qu'il avait une odeur poivrée. Cela aurait pu être pire, comme de la lavande ou du lila. Car qui a jamais entendu parler d'une cultiste de Nurgle sentant le lila ? Otant ses habits, la malédictor se pencha pour examiner l'eau du baquet. Il se produisit alors comme un blocage dans son esprit. Une pistole de bon argent pour un bain d'eau stagnante ? Elle n'en aurait pas même voulu pour ses bistouris. Et comment ces gens, maniaques de la propreté au point de vous fournir un couteau propre pour toucher votre nouriture pouvaient-ils se baigner dans de l'eau stagnante ? Si elle s'y plongeait pleine de terre et de moisissures, elle en ressortirait tout aussi pleine de terre et de moisissures, puisqu'elle aurait trempé dans sa propre crasse. Se penchant sur le baquet, elle plongea le bout d'un doigt dans l'eau pour en prendre la température. La tisseruine se fit alors la remarque qu'étant donné la chaleur qui s'en dégageait, le mot juste était plutôt qu'elle allait devoir mijoter dans sa propre crasse.

Bien entendu, ce n'était pas cela qui allait arrêter une disciple du Grand-Père, aussi la jeune fille entra dans le bain sans plus hésiter, se faisant un devoir de bien se savonner afin que tous sachent qu'elle venait de se laver. Durant cet exercice, elle projeta son esprit aux alentours, tentant de détecter une éventuelle présence magique, mais rien ne vint. Tout semblait brouillé, les vents étaient comme détissés, épars, faibles et dispersés. Il était probable que rien de magique ni d'extraordinaire ne se tramait dans les environs. Sortant de son bain, elle contempla un instant l'eau qui avait pris une couleur noire évoquant la dhar dans son esprit. Une pistole pour rien, pensa t'elle en s'essuyant sur la serviette blanche qui avait elle aussi noircie à son contact. Maintenant que je sens le poivre et que j'ai bien mijoté dans ce bouillon, je serais curieuse de savoir si quelqu'un va tenter de me croquer comme ces petites idiotes qui rodent dans les beaux quartiers. Si c'est le cas, ce quelqu'un pourrait être bien désapointé, pensa t'elle malicieusement.

Laissant tomber les serviettes, elle se pencha sur les vêtements que l'aubergiste avait laissés pour elle, listant mentalement les questions qu'elle voudrait aborder avec les marchands de tissus. Les hommes d'Ulfric étaient ils fiables ; quelqu'un aurait il besoin d'une chirurgienne sachant manier l'épée aussi bien que le bistouri ; et surtout: quelles étaient les nouvelles ? Voilà qui devrait faire l'affaire pour ce soir.

[[MJ] Malal]

La soirée était bien avancée, les marchands se faisaient débarrasser leur table et semblaient "flatter" la serveuse d'une façon un peu insistante. Quelques habitués commençaient à virer au rouge derrière leur verre et une forte odeur de tabac mélangé à la nourriture et à la sueur avait envahit la pièce.

Voyant arriver Klarentza

Elle est bien jolie la demoisell' comme ça. Si je peux me permettre hein... Je ne voudrais pas vous froisser. Je récupererai cette liquette et ce pantalon demain matin... Vous trouverez vos vêtements sur votre palier. J'ai causé pour vous auprès des marchands, il y en a un... le gros là-bas, qui cherche un porteur pour demain dans l'après midi, il paiera trois sous. Mais si vous voulez mon avis c'est pas cher payer pour accompagner cet espèce de râleur.

A l’extérieur on entend, le garde hurler tout ce qu'il peut:

Band' de p'tits salopiots, j'va vous accrocher par les oreilles au panneau si vous continuez à traîner par ici ! j'vous ai dit d'fiche l'camps au moins dix fois !

*avec un très léger sourire sur les lèvres* Il n'arrivera jamais à ce débarrasser de ces vauriens. Ils le font tourner bourrique à longueur de journée. Ils connaissent les ruelles comme leur poche et s'amusent à le faire tourner en rond comme un vieil âne bâté... *il secoue la tête* M'enfin... C't'un brave homme qu'a pas eu de chance dans sa vie. L'pauvr' gars a perdu sa femme.. brûlée vive qu'elle a était. L'incendie avait commencé deux maisons plus loin.. Ils ont rien vu venir. Lui était ivre... ici...c'est ce qui l'a sauvé... *revenant à ses affaires* Pour ce qui est du travail, il n'y a pas grand chose en ce moment. Je n'ai pas eu beaucoup de passage ces derniers temps.. Il fait dire que le marché dans le coin est un peu en berne... *entendant la question de Klarentza* Le groupe d'Ulfric? Oui ils sont fiables, ils t’accompagneront dans tes déplacements...Mais...

jet de dé secret

Je ne devrai pas vous le dire mais... vous ne risquez pas grand chose en ce moment... Il y a les hommes du guet qui tournent régulièrement... il n'y a aucun risque. Je pense même qu'ils cherchent quelqu'un, parce que ces rares d'en voir autant dans une journée.

Au même instant la porte s'ouvrit, laissant entrer un vent devenu glacial avec la nuit qui s’avançait. Dans l'auberge le silence se fit tout à coup, les yeux de l'aubergiste quittèrent Klarentza pour se poser derrière elle, les ivrognes à sa gauche se turent et leurs yeux glissèrent vers leur chopine comme par magie.

Un homme en armure, arborant de façon ostentatoire l'emblème du loup, lourdement armé et enveloppé d'une épaisse peau de loup blanc adulte entra dans un cliquetis de métal.

Bien le bonsoir aubergiste, qu'Ulric veille sur ta maison! J'aimerai savoir si il y a des nouveaux venus dans ton auberge. Je recherche quelqu'un

Personne à part cette demoiselle mon seigneur....

Les yeux de l'homme glissèrent sur Klarentza. Son regard pénétrant sembla scruter chacun des aspects de notre cultiste préférée. Le visage fermé, inexpressif, le regard dur, le visage balafré par une blessure récente, l'homme ne cilla pas lorsqu'il revint sur l'aubergiste

Bien sert moi une de tes meilleures bières, un repas chaud et prépare moi une couche pour la nuit. Veille à garder une chambre de libre à l'étage. J'aimerai que mon "invité" ne soit pas obliger de changer d'auberge en arrivant.

L'homme alla s’asseoir, près de l'âtre, ce qui eut pour éffet de précipiter légèrement l'heure du coucher des deux marchands.

[Klarentza]

La tisseruine fut saisie d'une sorte de vertige en entendant l'homme qui venait de surgir en aborant l'embême d'Ulric. Tout laissait croire qu'il était lui aussi à la recherche du Sigmarite. Etait-ce Nurgle qui lui envoyait un allié ou au contraire était-ce un rival, voir un ennemi ? Klarentza était perdue et désorientée, une cacophonie d'idées tournoyant dans son esprit, l'empêchant de réfléchir correctement. Aussi, décida t'elle de sortir pour s'aérer. A peine eut-elle posé le pied dehors qu'elle fut frappée par le froid mordant. Serrant ses bras contre sa poitrine, elle se fit la réflexion que la petite tenue qu'elle portait était bien moins chaude que son habituelle bure.

Que le monde était étrange ! Se fit-elle la remarque alors qu'une bourasque de vent projetait ses cheveux sur son visage. Après s'être retournée pour fermer la porte, elle distingua une large silhouette titubant dans l'obscurité: le gardien de l'auberge revenait bredouille, s'appuyant maladroitement sur son baton. Au loin, il lui semblait entendre des rires, à moins que ce ne soit le bruit du vent. L'homme, qui venait d'arriver à sa hauteur sembla à peine la remarquer. Il était furibond, entendant à peine Klarentza alors qu'elle murmurait. D'une voix d'ivrogne, il lui demanda:
- Hein ? Comment ?
Alors Klarentza répéta d'une voix plus forte:
- Des rires d'enfants dans le noir ; c'est un signe.
- Un signe de quoi, gromella le portier.
- Un signe d'espoir, expliqua la tisseruine qui réalisa qu'elle tentait vainement de fuir sa destinée.

Mais pour toute réponse, le portier lui adressa un regard bovin. Alors, la jeune fille se hissa sur la pointe des pieds pour lui glisser quelques mots à l'oreille. Elle lui dit que les enfants étaient l'avenir, que l'avenir était l'espoir. Mais en réalité, elle n'était pas dupe: c'était elle-même qu'elle cherchait à convaincre, non ce pauvre bougre de portier. Aussi, l'abandonna t'elle sur ces propos énigmatiques pour s'engouffrer dans l'auberge. De retour à l'intérieur, la Tisseruine sentit sa détermination lui revenir alors que ses mains se réchauffaient sous l'effet de la chaleur.

Se rapprochant du feu, elle s'assit devant l'inconnu et resta un quelques instants silencieuse à observer les flammes. Elle aurait bien commandé une soupe ou une tisane mais la jeune fille jugea que cela aurait nuit à sa crédibilité. Aussi, se contenta t'elle de rester immobile devant le feu crépitant. Au bout d'un temps de réflexion, elle finit par déclarer:
- Moi aussi, j'attends quelqu'un. Un sigmarite qui aurait des informations à propos d'un certain culte.

Puis, se retournant vers l'homme à la balafre, la jeune chirurgienne ajouta
- Que diriez vous de patienter ensemble ?

[[MJ] Malal]

L'homme finissait son repas d'un air grave, l'air semblait pesant à ses cotés. Il se rinça le gosier à l'air d'une gorgée de bière.


- Moi aussi, j'attends quelqu'un. Un sigmarite qui aurait des informations à propos d'un certain culte.

L'homme reposa sa bière et posa son regard émeraude sur Klarentza. Il ne pipa mot et son faciès ne laissa émerger aucune expression particulière.

- Que diriez vous de patienter ensemble ?

Je ne saisis pas bien votre demande mademoiselle. Que voulez vous insinuer par patienter ensemble? Et qu'entendez vous par "Un sigmarite qui aurait des informations à propos d'un certain culte" ? De quel sigmarite et de quel culte parlez vous?

Jet de dé secret

L'homme s'écarta doucement de la table tout en restant assis. Il semblait pouvoir fendre sur klarentza comme un loup devant sa proie si celle-ci tentait de fuir. Les yeux du Loup ne la quittait pas une seule seconde.

[Klarentza]

Un vague malaisse envahit la malédictor. Elle n'était pas de taille face à cet homme, elle le savait. Quand à la mission qu'on lui avait confiée, elle avait la nette impression quelque chose clochait. Si on lui avait simplement demandé d'éliminer ce Chris Van Allsberg, cela ne lui aurait posé aucun souci. Un drogue dans sa boisson, un poignard dans le dos ou messager contaminé aurait amplement suffit pour remplir la mission. Mais on l'avait chargée d'écarter toute menace, ce qui signifiait qu'éliminer le sigmarite n'aurait d'autre effet que de renfoncer les soupçons qui pesaient déjà sur la loge. On lui avait donc confié une mission impossible sans aucune directive ni aucune aide. Et subitement, un soupçon fit jour au sein de l'esprit tortueux de la malédictor. Elle se souvint des regards écoeurés ou méfiants des autres membres du culte, de ces sourires en coin, de ce mépris qu'on lui avait si souvent jeté à la face. Et plus que tout, elle se souvint du visage qu'Olga ; Olga qui avait été une mère pour elle, et qui pourtant l'avait éloignée de la loge des Ongles Fétides. La jeune fille comprit subitement à quel point elle était seule, désespérément seule.

Réalisant subitement qu'elle était restée muette durant un peu trop longtemps, elle avala sa salive en bredouillant quelques paroles inintelligibles au milieu desquelles on pouvaitet distinguer le nom d'Allsberg. Puis, elle sorti l'écusson du bienveillant qu'elle avait conservé jusque là. Après l'avoir posé sur la table, elle parvint à articuler:
- Il appartenait à ma mère. Enfin, je crois, ajouta t'elle après un instant d'hésitation. Je ne suis plus vraiment sure de rien maintenant qu'elle a disparu. Mais il faut que je sache si elle était réellement une cultiste et quel est son lien avec cet objet.
Puis, elle ajouta d'une voix pleine d'espoir où se mêlait peur et timidité:
- Vous comprenez ? Il faut que je sache, il faut que j'en ai le coeur net !

C'était une chose que de manipuler des mendiants ou des imbéciles imbus d'eux mêmes, mais cela en était une autre que de négocier avec l'homme au regard d'acier qui se tenait devant elle, prêt à dégainer.

Tout doucement, avec lenteur, elle posa l'écusson sur la table pour le pousser vers son interlocuteur.