Scuzz hocha la tête pour conclure les closes du contrat avec Rusiskabak. Malgré son envie de lui tourner le dos en signe de non respect pour aller ramasser ses armes, l'apprenti n'oubliait pas que le rat-ogre épiait chacun de ses mouvements. Il voulait être sur de pouvoir l'esquiver. Ramassant ses lames, il s'en voulait d'avoir agit si précipitamment lors de son premier assassinat. Il ne ferait plus la même erreur. Il ne laisserai plus personne repartir avec le souvenir de son visage ou son odeur. Il dépassa les étendards des Incisives de Pierre et le poids qui menaçait sa vie à très court terme s'envola. Toujours une patte lié à son passé, Scuzz plongea dans le flot de rongeurs prenant la direction du monastère corrompu.
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Il avait quitté le camp au crépuscule. Sa promenade au marché ainsi que son détour par vil Rusiskabak ne lui avait grignoté qu'une partie de la soirée. Se souvenant que les pestiliens ne resteraient surement pas longtemps dans les parages, Scuzz avait la nuit pour agir.
Il se dirigait selon les instructions de Rusiskabak vers la planque des pestiliens. Un monastère. Il faisait route légèrement enfoncé dans les bois, la nature lui offrant un couvert. Sans trop de difficulté, il trouva une clairière ainsi qu'une battisse en pierre. Les pestiliens étaient là, un rat aveugle ne s'y tromperai pas, vu la puanteur qui gravitait autour du repère des moines. L'air était lourd et légèrement coloré. Des marmites de petite taille étaient installé dans l'herbe autout du monastère dégageant des émanations opaque verdâtre. Était-ce les rituels dont Rusiskabak lui parlait. Pour l’instant, ce versant était trop exposé. La sécurité n'avait pas l'air redoutable mais se faufiler à travers les marmites offrait aux lueurs des foyers verdâtres le loisir de jouer avec son ombre, ne l''encourageait pas à s'introduire par ici.
Continuant sa route dans le sous bois, Scuzz arriva à l'arrière du bâtiment. Il y avait plus d'animation. Des arbres avaient été coupés pour créer une place suffisamment grande pour accueillir un rassemblement. Le mur du bâtiment avait été abattu pour simplifier les allés et venus des disciples de la peste. Des choses-hommes en toges ou à moitiés dénudés étaient trainés vulgairement sur le sol jusqu'au pied de l'autel. En pleine préparation, derrière l'autel, un skaven un peu plus vieux que les autres à en juger à l'avancement de la maladie qui rongeait son corps, mettait des coups de crocs dans certains membres ou corps inerte que les sbires lui apportaient. Il en gardait certains et jetait les autres sur le coté. Personne n'avait l'air de monter la garde, ils étaient tous affairés à une tache bien précise. Scuzz en profita pour se déplacer furtivement et obtenir un point de vue plus agréable pour le spectacle. Eshin, Pestilien, Moulder,... aucun skavens se refusaient de voir les choses-hommes mutilés. Faisant abstraction de toute cette pourriture maladive, la danse macabre le faisait presque saliver.
Une petite cloche retentit, le skaven de l'autel s'impatientait l'agitant. Deux vermines arrivèrent en courant du champ de marmites trainant une petite chariote. Scuzz avait-il manquer de vigilance pour passer à coté de leur présence. Il n'allait pas falloir s'endormir et rester en alerte. Les deux esclaves chargèrent les membres et corps que leur dominant avait jeté au sol. La chariote débordait. A en croire à la stupidité de l'excès du chargement, ils voulaient ne faire qu'un voyage par fainéantise ou pour ne pas fâcher le maitre. La pente douce de la clairière permit à la chariote de démarrer doucement son déplacement. Les deux crétins tiraient comme des bourriques pour s'éloigner rapidement.
La cérémonie allait débuter, tous les moines avaient en leur possession un morceau humain entre leurs griffes.
Ô Grand Prêtre Purulus, grand-divin, main du Rat Cornu, voici-voici vos outils. Sans un mot, le prêtre fit signe au porte parole de s'avancer. Portant fièrement un petit étendard pestilien, il s’avançait salué par toute l'assemblée. Il posa sur un morceau de marbre en piteux état, vestige du monastère des choses-hommes, un morceau de cuir enroulé sur lui même. D'un geste habitué, comme si depuis quelque minutes, les actions de tous les rats faisaient partie du rituel, il déroula le paquet. De la où il était, Scuzz ne voyait pas bien le contenu. Purulus saisit une sorte de hachoir, le brandissant au ciel, il salua le Rat Cornu. Très rapidement pour un vieillard, le hachoir fendit l'air pour venir découper le corps en deux. Un bourdonnement d’excitation et des couinements d'impatience se dégageaient de l'assemblée. Des lumières verdâtres et jaunâtres illuminèrent le coté du bâtiment, les deux troufions et leur chariote lançaient les petits morceaux de chaire humaine dans les marmites.
Scuzz s’ennuyait à les regarder. Il aurait bien grignoté quelques doigts attendant le moment opportun.
Purulus brandit cette fois-ci une lame ténébreuse, profonde et sombre comme la nuit. La lune lui donnait des reflets violets. Le brillant de la lame et l’appât du rachat de sa liberté le firent se rapprocher, jusqu’à atteindre l'arrière de l'autel cérémonial. Toujours dissimulé dans les ombres qu'offraient les bois. Ses yeux étaient rivés sur la lame. Purulus lui frénétiquement découpait le corps de l'humain qu'il avait soigneusement choisi. Il lâcha ensuite l'arme, qui tomba dans un petit réceptacle remplie d'un liquide à en juger le bruit de l'impact. Les nuages aux couleurs verdâtres et jaunâtres envahissaient de plus en plus les lieux. Les couinements des fidèles qui entraient en transe s'élevèrent au moment où Purulus leva la tête de l'humain offert au Rat Cornu. Purulus entrait lui aussi dans une transe des mots incompréhensibles pour Scuzz sortait de sa gueule. Purulus tenait le crâne humain au dessus de sa tête, il le tenait comme un bol, effectuant de puissantes pressions qui faisait ruisseler le sang sur ses pattes et son visage.
Le bruit de l'assemblée, la tension des secondes qui précédaient le vol, la transe hypnotique, les vapeurs de décompositions opaque, Scuzz allait s'emparer de la lame tout de suite. Il n'avait plus qu'a parcourir les quelques mètres qui le séparaient de l'autel, subtiliser la lame dans le réceptacle et fuir avant que le rituel s'achève!