Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Test de Domination de Lucretia, basé sur un test opposé de Char contre Int de la cible
Test de Char de Lucretia : 6, 12 degrés de réussite.
Test d'Int du bureaucrate : 13, 1 degré de réussite.
Test de Domination réussi.
Les paroles de Lucrétia ne servirent qu'à enrober le regard qu'elle planta dans celui de l'agent du Bureau municipal. Le pauvre homme fut hypnotisé sur le champ, les yeux ronds et la bouche entrouverte. Il buvait les paroles de la châtelaine tendit que sa volonté procédurière prenait le large et se contenta d’acquiescer mollement lorsque la lahmiane se détourna pour retourner dans le carrosse. Hans Zimmer, le cocher, prit la relève et ils passèrent une quinzaine de minutes à noter minutieusement le nom des personnes qui entraient ainsi qu'à faire l'inventaire précis de leurs effets personnels : chevaux, armes, matériel et sommes transportées. Ces informations furent griffonnées sur des parchemins destinés à être consignés au Bureau des entrées et on remit au cocher un paquet de documents estampillés par l'agent municipal et contenant les autorisations individuelles de chaque individu de l'escorte, ainsi que des chevaux et du carrosse. Les armes des hommes de main de Lucrétia furent quant à elles consignées.

Et après de longues heures d'attente, les baronnes purent enfin faire leur entrée dans le Talagaad. Le faubourg n'était autre que le port de la capitale provinciale et, comme dans tout port, l'activité y était intense. Les rues boueuses étaient encombrées de chariots et de marchands et les quais sur le Talabec grouillaient de monde. Les eaux verdâtres du fleuve étaient parsemées de chalands, barges, péniches et autres navires à voiles. Les auberges et les échoppes de brique jouxtaient les taudis des réfugiés ostlander, hochlander et kislévites qui avaient fuit la guerre, les épidémies et la famine. Les artères saturées, les bidonvilles et les entrepôts à étages formaient un vaste amas bruyant et malodorant qui s'étalait de la Place des Manœuvres jusqu'au fleuve et que surplombait le Chemin du Sorcier, voie pavée qui serpentait jusqu'aux portes de Talabheim.

La suite de la baronne de Bratian s'arrêta à l'auberge de la Transborée, un établissement sis dans le quartier du Petit Kislev. L'hébergement y était correct, bien meilleur que dans les autres bouges sordides du Talagaad, et Lucrétia et Dokhara y prirent une chambre avec Elsa tandis que les hommes de l'escorte se partageait un dortoir. Hans mena les chevaux à l'écurie attenante, refusant qu'un autre palefrenier, kislévite qui plus est, ne s'occupe de ses bêtes, et Marcus entreprit de décharger le carrosse avant de se diriger vers les quais pour trouver une péniche acceptant de transporter l'équipage jusqu'à Altdorf ou Marienburg. Une fois installées, les deux dames ressortirent de l'auberge et se plongèrent dans la foule bigarrée en direction du Chemin du Sorcier. Une fois en ville, elles comptaient se rendre à l'Académie Royale, le lieu de la ville où elles seraient le plus susceptibles de trouver des informations sur l'Inja.

Test de résistance au soleil de Lucrétia, basé sur Int +1 : 19, raté.
Caractéristiques de moitié et perte de 5 pv par minute d’exposition.
Il suffira de te couvrir pour te protéger, je continue donc le post sans interruption.
Mais le soleil des premiers jours d'été chauffait haut et fort au dessus du Talabecland. L'astre diurne était probablement le pire ennemi de Lucrétia, dont la condition surnaturelle souffrait de ces rayons. La lahmiane sentit sa peau d'albâtre la brûler tandis que sa vision se troublait et elle dut s'abriter au plus vite à l'ombre d'un bâtiment pour ne pas souffrir plus avant, bousculant au passage un ou deux passants.

L'Académie Royale était un vaste bâtiment en fer à cheval bâtit autour d'un magnifique jardin botanique où les étudiants cultivaient leurs sujets d'études dans de grandes serres à vitraux. L'établissement faisait face au Grand Manoir, dans le très huppé Quartier Châtelain. Considéré comme une université de second rang dans l'Empire, aux enseignants figés et rétrogrades, l'Académie excellait en revanche dans les domaines de l'agronomie et de l'étude du vivant. De nombreux étudiants venaient ici pour apprendre les voies de la botanique et de l’herboristerie et dans le Hall était exposé le Grand Herbier de Plinus l'Ancien, un recueil savant datant de l'Âge de Sigmar.

Les portes du département Histoire et Civilisations restèrent closes à Lucrétia et Dokhara, à croire que les enseignements avaient mieux à faire ailleurs, mais les baronnes firent la rencontre de Herr Ulmer, naturaliste et professeur d'herboristerie. Elle(s) pu(ren)t s'entretenir avec cet érudit barbu à la solide carrure dans l'une des serres du jardin où s'alignaient des rangées d'immenses plantes tropicales aux allures et aux couleurs variées.

Herr Ulmer était une célébrité dans le petit monde de la botanique, auteur de nombreux ouvrages sur la faune et la flore du Vieux Monde et d'au-delà. A l'inverse de la plupart de ses pairs, c'était un homme de terrain qui avait notamment voyagé en Lustrie et dans les Terres du Sud dans le cadre de ses recherches. Lorsqu'on lui parla de son confrère Arthur van Kalten et de des recherches de ce dernier sur le Nîla Kamalesh, Herr Ulmer prit un air grave.


- "J'ai bien connu Van Kalten, nous avons étudié ensemble et nous partagions le même dortoir ici même, il y a bien longtemps maintenant. C'était un homme passionné, un véritable universitaire. Il était très respecté au sein de cette Académie. Il y a huit ans, il s'est rendu en Inja avec une délégation marchande pour y commencer de nouvelles recherches sur les espèces endémiques de cette contrée. Mais il est revenu ... changé." Le professeur se caressa la barbe, sourcils froncés. "Son regard brillait étrangement, beaucoup ont pensé que son dernier voyage l'avait rendu fou. Il ne parlait que de retourner en Inja, d'une découverte incroyable qu'il avait fait là bas : le boselaphus tragocamelus, me disait-il. Une bête fabuleuse, une sorte de bovidé aux cornes torsadées qui vivait dans les jungles épaisses du centre du pays. Un animal rare, unique. A dire vrai, Arthur me répéta plusieurs fois qu'il n'existait qu'un seul spécimen, ce qui est tout à fait fantasque. Il retourna en Inja dans l'espoir de capturer sa chimère mais revint bredouille et plus dérangé encore. Ses lettres étaient de plus en plus confuses. Il me disait que le bosephalus était en réalité un dieu, que les autochtones le vénéraient, que c'était une créature magique, qu'elle lui avait ..." Il hésita. "... parlé." Il poussa un long soupir en touchant délicatement la tige d'une plante arborescente à côté de lui. "Mon confrère avait perdu l'esprit. Omnibulé par son obsession, il planifia une troisième expédition et ne revint jamais."

C'est tout ce que les baronnes apprirent sur Arthur van Kalten et le Nîla Kamalesh. Von Ulmer leur demanda la raison qui les poussaient à s'intéresser à ces fables et, si elles lui indiquèrent qu'elles se rendaient elles-mêmes en Inja, il leur formula une requête.

- "Taal m'en soit témoin, je ne supporte plus d'être enfermé entre ces murs. Mais j'ai pris des engagements auprès du doyen et je suis bloqué à l'Académie jusqu'à l'hiver prochain. Je suis cependant en train de travailler sur un nouvel ouvrage et j'ai besoin d'éléments supplémentaires pour l'un de mes chapitres. Accepteriez vous que l'un de mes étudiants vous accompagne dans votre voyage pour prélever des échantillons de plantes sur le terrain ? Ce travail préparatoire nous permettrai de monter une véritable expédition en bonne et due forme. Vous me seriez de la plus grande aide si vous acceptiez."
Pour la bibliothèque je compte 3h de recherches avec un test de Chance pour chaque heure.
Test 1 : 18, raté.
Test 2 : 8, moyennement réussi.
Test 3 : 9, moyennement réussi.
Il ne restait plus que la bibliothèque estudiantine à explorer, mais elle révéla n'avoir que de bien maigres ressources. Les rayons n'étant pas dédiés aux sciences de la vie étaient rares, et plus rares encore étaient les ouvrages qui traitaient de contrées éloignées. Les seules choses intéressantes que les baronnes purent trouver furent un inventaire des plantes et substances aromatiques rédigé par un halfling nommé Beberth Herbe-Haute et dans lequel se trouvait une carte grossière du littoral ouest de l'Inja, où les comptoirs commerciaux occidentaux étaient clairement indiqués. Un traité de théologie pu également attirer leur attention, où un chapitre abordait vaguement les croyances et les rites des peuples qui vivaient là bas. La consultation de ces ouvrages était libre, mais pour les emprunter il fallait affronter l'acariâtre bibliothécaire, une vieille femme obèse qui refusait catégoriquement que le savoir sous sa garde ne quitte l'Académie. Lucrétia et Dokhara auraient peut-être plus de chances dans leurs recherches chez des antiquaires ou des colporteurs.
A vous de voir si vous voulez poster ou si vous voulez que j'aille un peu plus loin (au moment où vous quittez l'Académie pour faire des emplettes) en me disant ce que vous voulez faire ensuite.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Après seulement quelques minutes d'absence, Lucrétia revint dans le carrosse, son visage affichant toujours ce même calme, teinté de son habituel sourire en coin narquois.

- Alors ? Les gardes ont-il succombé au charme de la ravissante baronne von Shwitzerhaum ?

Si la question contenait son habituelle part de malice, Dokhara semblait néanmoins s'intéresser à la réponse, attendant poliment que Lucrétia lui conte ses exploits diplomatiques. Aussi la vampire ne rata pas l'occasion qui lui était offerte de vanter son charisme, et la jeune noble l'écouta respectueusement. L'échange se déroula presque mécaniquement, comme suivant les règles d'un petit jeu qui se rodait entre elles. C'était aussi pour la baronne de Soya une manière comme une autre de réadresser la parole à la lahmianne sur un terrain sans danger.

D'ailleurs elle préféra jouer la sécurité, et n'aborder aucun sujet trop sérieux dans les heures qui suivirent, nécessaires au cheminement de leur carrosse à travers les rues bondées du Talagaad. Elles échangèrent des banalités sans importance, au sujet de la météo, de la foule, des odeurs, des commerces, de ce qu'elles aimaient ou détestaient dans la capitale. Loin d'être désagréable, cette conversation ponctuée de quelques rires allégeait un peu l'ambiance trop lourde qui avait pesé entre elles depuis leurs retrouvailles. Pour ce temps seulement, elles redevenaient deux amies de la haute noblesse qui distillaient leurs commentaires sur le monde, sans plus de considération pour de sombres histoires de vampires et de dieux maléfiques. Elles ne faisaient certes qu'endosser leurs rôles, des partitions que toutes deux avaient l'habitude de jouer en société - mais s'en tenir à cette routine, sans débordement pour une fois, était plutôt reposant.

A l'auberge de la Transborée, Dokhara prit les devants et décida de régler les frais pour la nuit à l'avance, devançant les serviteurs de Lucrétia. C'était un bien maigre geste, mais sa compagne avait déjà négocié leur entrée dans la ville, et elle accompagnait après tout la baronne dans son périple sur son invitation - payer cette bagatelle était le minimum dont elle devait s'acquitter par souci des convenances.
Elle se garda bien néanmoins d'émettre une demande sur le type de chambre et de la présence ou non de la camériste à leurs côtés pour la nuit. Elle avait bien entendu une préférence personnelle à l'idée de se retrouver enfin seule à seule avec la vampire dans un lit assez robuste pour supporter quelques violences, mais elle ne se sentait pas la vaillance d'imposer quoi que ce soit à la lahmianne.
Et puis, plus que par peur de contredire les désirs de Lucrétia, cette absence d'action respectait également certains codes de la séduction. Malgré la mauvaise tournure qu'avait pris leur discussion ce matin, Dokhara n'en avait pas moins fait vivement part de ses désirs ardents pour la vampire - à elle seule appartenait désormais la capacité d'y donner suite ou non.

- Je connais le quartier, je m'y suis déjà arrêtée une fois par le passé. A deux rues d'ici se trouve le Balalaïka. C'est rempli de kislevites et l'odeur n'est guère plus agréable que celle de la rue, mais on y profite de musiques traditionnelles de leur pays qui sont étonnamment meilleures que ce que les préjugés laissent entendre, et surtout, ils importent le meilleur Kvas qu'on puisse trouver dans l'Empire.

Dokhara ne s'était adressée à personne en particulier alors qu'ils sortaient de l'auberge, les hommes de Lucrétia pour décharger ses bagages et s'affairer dans le quartier, tandis que les deux femmes devaient rejoindre le centre de la capitale. La suggestion pouvait tant servir aux serviteurs pour passer une soirée agréable si leur maitresse l'y autorisait, qu'à elles-mêmes bien que Dokhara doutait que la vampire goute au manque de raffinement d'un tel lieu.

Son dernier passage dans le bar kislevite datait de sept bonnes années pourtant, mais le souvenir s'était imposé de lui-même dès lors qu'elle avait commencé à regarder où elle se trouvait exactement. Elle n'avait que dix sept ans à l'époque, et son père s'était retrouvé incapable de rejoindre le quartier châtelain à cause d'un quelconque problème administratif - aussi avaient-ils fini par dormir dans une auberge du Talagaad. Elle avait attendu que son père s'endorme pour fuguer. La nuit avait été si agitée, le kvas avait été si délicieux et abondant, qu'elle s'était écroulée ivre morte dans la taverne même. Lorsqu'enfin elle s'était réveillée, c'était au petit matin pour rentrer encore bien imbibée jusqu'à l'auberge de son père. Mort d'inquiétude suite à sa disparition, puis atterré par l'état et l'odeur de sa fille, il lui avait collé une rouste dont elle se souvenait encore aujourd'hui.

Le souvenir de son vieux paternel mourant sur les pavés d'Altdorf se superposa au précédent, arrachant un sourire plein de joie à Dokhara qui se rua à travers les rues du Talagaad en direction du chemin du Sorcier.

- Quelle journée radieuse, ne trouvez-vous pas ma chère ?

S'étant élancée la première dans les rues, heureuse d'avoir quitté le carrosse et d'évoluer désormais librement dans la foule, elle n'avait guère prêté attention à sa comparse, sans quoi elle n'aurait peut-être pas posé cette question. Ce n'était qu'une fois sorties du petit Kislev et en vue de la place du Marché qu'elle s'était enquise de la présence de Lucrétia, se tournant vers elle, et comprenant alors rapidement que la douce chaleur du début de l'été n'était guère au goût de la lahmianne, pas plus que l'absence de nuages dans le ciel. Car de fait, en voyant qu'il leur fallait traverser la bien trop dégagée place du marché, Lucretia n'avait pas trouvé le courage de quitter l'abri du dernier bâtiment offrant une ombre suffisante pour s'y cacher en ce début d'après-midi. Et dire qu'elle hésitait à se plaindre que la forte luminosité ravivait quelque peu sa migraine matinale !

Pourquoi la vampire ne lui avait rien dit plus tôt ? La réponse était évidente - c'était une question d'ego. Quelques mois plus tôt, alors qu'elles cheminaient ensemble au sein de la Taladélégation, elle s'était vantée auprès de Dokhara d'être parfois capable de tenir tête à l'astre solaire, ajoutant même qu'elle comptait bien vaincre cet adversaire un jour.
Possible qu'elle aie quitté l'auberge sans emporter d'ombrelle précisément car ce même ego lui avait fait espérer en être capable aujourd'hui. la baronne de Soya commençait à comprendre suffisamment la vampire pour deviner qu'il lui était difficile d'afficher la moindre faiblesse, et qu'elle avait surestimé ses forces en souhaitant ne rien montrer de ses limites à sa consœur.
Toujours était-il qu'elle était désormais en difficulté, car si elle avait accompagné Dokhara hors du petit Kislev par la force de sa volonté et en longeant les murs, le soleil s'avérait être un adversaire plus redoutable qu'elle ne l'avait escompté, et elle hésitait désormais à poursuivre sa route.
Quel choix lui restait-il ? Le chemin du Sorcier ne lui pardonnerait pas son excès de confiance, aucun bâtiment ne pouvant lui offrir de protection le long de la longue route qui serpentait jusqu'à la Haute Porte. Et faire demi-tour vers l'auberge de la Transborée afin de récupérer de quoi se protéger serait bien plus risible désormais si elle souhaitait garder la tête haute, maintenant qu'elles étaient à plusieurs centaines de mètres de l'établissement

- Ne bougez pas.

Le ton de Dokhara était péremptoire. Elle n'attendit aucune réponse, et se rua au sein de la Place du Marché. N'hésitant pas à pousser les badauds lui obstruant la route, elle traversa les lieux en cherchant du regard un quelconque vendeur capable de lui fournir une protection pour Lucrétia.

Il ne lui fallut que cinq minutes pour revenir auprès de son amante. Sans faire de manières, elle trottina jusqu'à elle avant de lui tendre une ombrelle de bonne taille, de couleur noire. Le tissu était de qualité moyenne, et allait forcément un peu jurer avec la luxueuse robe que portait Lucrétia - mais Dokhara n'avait pu trouver mieux dans le temps qu'elle s'était imparti. De même, elle avait choisi la couleur non pas par gout, mais davantage pour son niveau de protection optimal.

- En route !

La jeune baronne ne regardait déjà plus la vampire et s'était élancée en avant, comme pour ne pas lui laisser le temps de réagir. Elle ne souhaitait pas ici mettre son amante dans l'embarras, ou être remerciée de quelque façon. S'attarder sur l'incident ne ferait que gêner Lucrétia, et elle en avait déjà bien assez fait...
La symbolique en revanche était importante. La vampire ayant accepté de l'accompagner dans un pays où le soleil serait bien plus présent qu'en Talabecland, il fallait lui prouver que Dokhara la soutiendrait face à son ennemi plutôt qu'utiliserait cet avantage contre elle.


***


Il fallut deux bonnes heures de marche aux deux baronnes pour remonter le chemin du Sorcier puis traverser successivement le quartier des marchands puis de la loi avant d'enfin pouvoir entrer dans le district des châtelains. Elles auraient pu prendre un coche ou emprunter des chevaux pour diminuer ce temps, Mais Dokhara avait passé ces douze dernières journées assise dans un carrosse, aussi refusa t-elle tout net l'idée, prétextant avoir besoin d'exercice. Et s'il eut sans doute été possible de traverser la ville plus rapidement en pressant le pas, la foule compacte qui avait envahie les rues pour profiter du beau temps ainsi que le penchant naturel de Dokhara à fureter devant les étals et vitrines des magasins ne les aidèrent en rien à gagner du temps.

Vagabonder ainsi était agréable, d'autant plus qu'elles étaient désormais en tête à tête. La présence de deux nobles richement vêtues et sans escorte, traversant la Promenade de Fer puis la Rue de la Grâce impériale en choqua quelques-uns. Certains s'écartaient sur leur chemin, d'autres les saluaient respectueusement, quand les derniers profitaient de l'absence de gardes du corps pour se montrer un peu plus rustres. Elle crut entendre une mauvaise blague suggérant que la couleur de sa joue droite témoignait de l'amour de son mari, mais n'y prêta que peu d'attention - à l'exception d'un ou deux importuns qu'un seul regard de Lucrétia suffisait à chasser, rien ne vint gâcher leur traversée du quartier Marchand. Bien au contraire, libérées de leurs intimidants serviteurs, plus nombreux étaient les flagorneurs à trouver le courage de s'adresser à elles pour venir flatter leur ego en vantant leur beauté, ce qui était tout sauf désagréable au goût de la baronne. Si elle appréciait la vie de la rue, il fallait avouer que son déguisement de roturière n'offrait que peu souvent ce type de reconnaissance sociale - et les flatteurs des bas-quartiers, contrairement à ceux-ci, avaient tendance à se montrer un peu plus agressifs dès lors qu'on ne répondait pas favorablement à leurs avances...

C'est d'ailleurs la disparition de toutes ces sources de divertissement à l'entrée du quartier de la loi qui rendit Dokhara moins guillerette. A l'instar du bruit de la foule bien moins présent de l'autre côté du poste de contrôle à l'entrée du district, la jeune noble devint elle aussi bien silencieuse alors qu'elles progressaient en direction de l'Académie Royale. Elle ne put d'ailleurs s'empêcher de jeter quelques coups d’œil vers la promenade des Dieux, attirée malgré elle par le temple de Rhya qui s'y trouvait, et son occupante la plus importante. C'était ici qu'elle s'était faite intercepter par plusieurs soi-disant fidèles de la déesse quelques jours plus tôt, qui l'avaient menacer de tuer la WaldMutter si elle osait s'aventurer plus avant dans la cité.

Un soupir plus tard, son regard se posa sur Lucrétia. Il était temps.

- Vous souvenez-vous de cette délicieuse journée que nous avions passée toutes les deux lors de la Taladélégation ? Nous avions participé à un petit jeu qui nous avait permis de mieux nous connaitre. Nous avions partagé plusieurs secrets très, très intimes. Nous étions si insouciantes, loin de nous douter de ce que l'Amiral et ses sbires faisaient pendant que nous profitions l'une de l'autre. Nous l'avions sous-estimé, et la surprise qu'il nous avait préparé lors de son petit comité privé ne nous avait pas été des plus favorables.

Si sa voix était tout particulièrement sensuelle, son regard rivé dans les yeux de sa consœur n'était en rien charmant. Elle l'appuyait sans cligner des yeux une seconde, sans le détourner, comme pour faire passer un message. Quelques secondes passèrent, avant qu'elle ne regarde à nouveau devant elle en souriant.

- Vous êtes une femme puissante, et quiconque pensant que la petite baronne de Soya puisse vous fuir ou cacher des informations bien longtemps alors que vous comptez l'accompagner dans un voyage de plusieurs mois serait un idiot. Que ce soit par la force ou par le mental, vous ne manquez pas de moyens de me forcer à vous révéler tous mes secrets si tel est votre désir. Mais ce faisant, ne commettriez-vous pas à nouveau la même erreur que dans mon souvenir ?

Dokhara ralentit le pas, sans pour autant cesser d'observer l'horizon.

- Peut-être serez-vous amenée à m'entendre parler de bien curieux sujets dans les jours à venir. Puis-je vous demander de ne pas vous en formaliser et de me faire confiance ? Si une fois arrivés à Marienburg, lorsque viendra le moment de prendre la mer, je n'ai toujours pas réussi à me défaire de cette affection que vous me portez, peut-être que notre promiscuité sur l'étendue marine offrira un cadre plus propice pour me confier à vous...

Dans le souvenir cité, l'Amiral les avait fait surveiller par magie, et s'était ainsi non seulement assuré de la nature de Lucrétia, mais avait également appris quelques-uns des libidineux penchants de Dokhara.

Toute la question était de savoir quelle surveillance les cultistes de Slaanesh exerçaient sur elle aujourd'hui. Écoutait-on encore tout ce qu'elle échangeait avec sa consœur ?

Les ordres transmis signalaient qu'elle ne devait parler à "PERSONNE" du réel but de sa mission. Néanmoins, si elle était si étroitement surveillée, les cultistes devaient obligatoirement savoir que la vampire l'avait "capturée" - et la délégation avait rendu le statut de vampire de Lucrétia plus connu que nécessaire chez la noblesse. Impossible que les infiltrés slaaneshi à la cour de la Comtesse Elise ne possèdent pas cette information.
Reste que le messager venait peut-être de loin, et donc que lorsque l'ordre avait été écrit la présence d'une vampire n'était pas prévue. Dans ces conditions, avait-elle le droit de lui révéler son réel objectif ? La nature de ses employeurs ?

En appuyant à haute voix son incapacité à se défaire de la volonté d'une lahmianne, elle s'excusait à moitié d'un imprévu dans le plan mis en place. Une façon comme une autre de prévenir un éventuel observateur que si la vampire venait à apprendre le pot au rose, la jeune de Soya ne pouvait en être tenue responsable. C'était comme un défi lancé à la face de tout espion - si la volonté de Slaanesh était d'empêcher Lucrétia d'interférer dans leurs plans, alors Dokhara gagnait du temps sur les jours à venir pour leur permettre d'intervenir. S'ils ne le faisaient pas, alors soit les cultistes acceptaient que la vampire connaissent leurs projets, soit elle n'était pas espionnée d'aussi près qu'elle le pensait - et dans les deux cas, elle pourrait alors tout expliquer à la baronne von Shwitzerhaüm.

Évidemment, ce plan supposait que la vampire se tienne tranquille d'ici-là. Autant dire que le risque était loin d'être nul.

Quant à l'éventualité où les cultistes agissent... et bien les clés de leur futur seront dans les mains de Lucrétia.

***

Alors qu'elles traversaient les jardins de l'Académie Royale, Dokhara ralentit à nouveau l'allure, observant les parterres de fleurs bien organisés autour d'elles, les rangées de plantes, mais aussi toutes les merveilles de végétation qui avaient été domptées au sein des multiples serres et qu'elle pouvait apercevoir à travers le verre. Non pas que la jeune baronne avait une quelconque connaissance horticole, mais elle appréciait profiter du spectacle visuel et olfactif offert par ces amas de verdure importés du monde entier. Sa foi en Rhya dépassait son amour pour Ingrid - elle appréciait tout simplement la nature.

Après avoir toqué pour la troisième reprise à la porte du département d'Histoire, Dokhara soupira d'exaspération. C'était le milieu d'après-midi, les vieillards faisaient la sieste ? Voyant le haussement de sourcil de Lucrétia, qu'elle interpréta comme l'agacement d'avoir du faire deux heures de marche au soleil pour une absence de résultat, la baronne s'activa pour trouver une solution. Voyant quelques personnes s'activer dans les serres, elle s'y dirigea et demanda au premier apprenti qu'elle croisa de la présenter à un responsable des lieux. L'adolescent la guida vers Herr Ulmer, qu'il lui présenta sommairement après avoir été incapable de dissimuler sa surprise lorsque Dokhara lui demanda qui il était.

Le professeur ne fut néanmoins pas d'une grande aide pour ce qui était de sa recherche d'un historien ou d'un linguiste à même de lui enseigner les bases de la culture de l'Inja - pas plus qu'elles il ne savait où étaient ses confrères, et s'ils avaient les compétences pour l'aider.

Ce n'est qu'après avoir fait demi-tour jusqu'à l'entrée de la serre tropicale que Dokhara se ravisa, pour refaire le chemin qui la séparait de Herr Ulmer. Elle n'était pas certaine de la pertinence de sa demande, mais elle n'avait pas fait tout ce trajet pour rien !

- Et... par le plus grand des hasards, est-ce que le nom de von Kalten vous dit quelque chose ? Si à ma connaissance il s'intéressait davantage à la faune qu'à la flore, peut-être avez-vous entendu malgré tout parler de ses recherches et de ses livres ? Et de ses expéditions en Extrême Orient...

Était-ce Ranald qui l'avait poussée à tenter sa chance, ou juste son instinct ? Toujours était-il que ce coup de poker porta ses fruits, puisque par un étrange hasard les deux hommes s'étaient en effet connus.

La baronne écouta religieusement le récit de l'érudit. C'était la première preuve tangible qu'elle obtenait sur le sujet qui l'intéressait, et qui donnait un peu de matière à l'étrange quête qu'on lui avait confiée. Elle n'apprenait pas grand chose, mais savoir qu'elle ne poursuivait apparemment pas qu'une chimère était une réussite en soi.

Lorsqu'il lui demanda la raison de cet intérêt pour son confrère décédé, Dokhara répondit calmement.

- Je prépare une expédition marchande pour l'Extrême Orient, et mes associés avaient profité de la troisième expédition de von Kalten pour envoyer une délégation diplomatique en Inja, moyennant une participation aux frais du voyage. Ils m'ont demandé, en plus de mener à bien leurs négociations commerciales sur place, d'enquêter sur ce qu'il était advenu du groupe de diplomates qui avaient embarqué sur son navire.

Lorsque le professeur leur formula sa requête, Dokhara ne sut que répondre immédiatement. Elle échangea un regard avec sa consœur, comme pour lui demander son avais, avant de se rappeler que c'était elle l'instigatrice de cette expédition et qu'elle devait en conséquence prendre les décisions.

- C'est un voyage de plusieurs mois qui se profile, et je ne peux vous promettre d'assurer la sécurité de votre étudiant pendant toute la traversée. De plus, je ne sais combien de temps je devrais rester en Inja - il se peut qu'il aie à se débrouiller seul pour ce qui est du voyage de retour. Ceci étant établi, je ne vois nulle raison de refuser sa venue s'il paie sa place à bord, bien entendu. Si ces conditions vous conviennent, alors qu'il se présente à l'auberge de la Transborée dans le petit Kislev demain matin au lever du soleil, et demande la baronne de Soya.

Elle échangea de nouveau un regard à Lucrétia, échappant à son regard inquisiteur en haussant les épaules et en levant discrètement les mains en l'air, comme pour expliquer qu'elle avait répondu instinctivement sans vraiment y réfléchir.

Et quoi, au pire, ça lui fera un en-cas pour la route, non ?


***


Les trois heures qui suivirent dans la bibliothèque de l'Académie Royale furent moins réjouissantes en termes de trouvailles. Quand bien même s'étaient-elles partagées les recherches pour être plus efficaces, aucune d'entre elle ne trouva quoi que ce soit de pertinent sur von Kalten, et peu de choses sur l'Inja en général.
Deux livres, c'est tout ce que ces trois heures de recherche leur permirent de récolter. Et l'après-midi étant désormais bien engagé, il ne leur restait même plus le temps de les parcourir désormais - quant à les faire sortir d'ici, cela semblait tâche difficile au vu du caractère de la bibliothécaire qui les scrutait avec méfiance depuis leur arrivée.
Si le traité de théologie entrait exactement dans les critères de recherche de Dokhara dans son désir d'apprendre à connaitre la culture des habitants de l'Inja, le second l'intéressait moins - elle trouverait bien une carte de meilleure qualité du pays en Altdorf, quant aux plantes, l'apprenti de Herr Ulmer emporterait très certainement avec lui ce type d'informations - inutile de s'encombrer.

- Dites-moi chère amie, vous dont le charisme a su persuader les gardes de Talabheim de ne point vous ponctionner d'un impôt qui leur est pourtant sacré, ne pourriez-vous pas user de ce même talent pour convaincre la vieille mégère ci-présente de nous laisser emprunter cet ouvrage ?


***


Alors qu'elles quittaient l'Académie, les deux baronnes purent voir que le soleil commençait à décliner dans le ciel - si ses rayons restaient dangereux pour la vampire, il ne devrait plus s'écouler qu'une heure ou deux avant que la nuit ne tombe.
L'estomac de Dokhara se mit à gargouiller bien malgré elle. Elles n'avaient pas mangé depuis ce matin, et avaient sauté le repas du midi. Si cela ne gênait sans doutes en rien la vampire, la jeune baronne commençait en revanche à être affamée.

- Ah... trahie par mon corps. Nous pourrions retourner à l'auberge prendre un repas mais... j'aurais préféré me nourrir dans un endroit un peu plus... raffiné. Comprenez-moi, dix jours que je me déguise en pauvresse et mange comme telle, et notre petit-déjeuner n'a pas fait exception. Cependant je dois avouer être un peu perdue sur mes notions de bienséance en votre compagnie, alors que je connais désormais vos goûts particuliers... qu'est ce qu'il vous plairait de manger ?

Un sourire faussement gêné plus tard, Dokhara leva une main pour cacher sa gorge comme pour prévenir toute suggestion à cet égard.

- Ceci mis à part bien entendu - j'ai l'audace d'avoir quelques projets pour cette nuit, et ils sont tous incompatibles avec un festin d'un tel luxe.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:00, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Tout un ensemble de stratagèmes ne fonctionna guère pour s’affranchir de toute cette lourde paperasse dans laquelle le convoi de la baronne fut sur le point de s’empêtrer. Le jaspinage mondain et ses tournures alambiquées, la connaissance de la cité-état, les accointances parmi les plus hautes sphères de la région et les lettres de marque qui découlaient de ces dernières… Rien n’y fit. Peut-être, tout au plus, le sbire impérial conçut-il à la laisser passer elle ainsi que Dokhara, mais, en ce qui concernait le restant de sa troupe, tous devaient rester en-dehors des murs de la ville sous peine de devoir attendre que l’énorme mécanisme administratif se mît en marche. Et celui-ci était aussi lent à produire qu’il n’était coûteux à nourrir. Aussi la Lahmiane n’eut-elle pas d’autre choix que d’user de ses pouvoirs.

Comme à l’accoutumée, elle vissa ses pupilles à celles de son vis-à-vis, en plein milieu d’une phrase ampoulée qui commençait déjà à le perdre. Là, sa volonté déferla en un raz-de-marée qui submergea tout sur son passage, emportant les piètres défenses que l’impérial, niescemment, avait dressées. Sa garde mentale explosa, ses barrières immatérielles s’ouvrirent tout grand, et Lucretia s’impatronisa dans cet esprit qui n’était pas le sien, y déversant ses propres idées, ses propres ordres. Le contact visuel se rompit, l’homme cilla une fois, deux fois, et s’en fut terminé. Il exécuta une petite révérence, potentiellement encore légèrement troublé, mais se fit bientôt une raison qui prit le pas sur tout rationalisme. Son ton emprunta des nuances affables, son expression se teinta d’amabilité, et, quelques directives plus tard, que son scribe ne manqua pas de noter, Lucretia sut qu’elle pouvait s’en retourner dans son carrosse.

Rentrant dans le véhicule, elle fit accueillit par l’interrogation de Dokhara qui, toute curieuse qu’elle était, se demandait si l’ensemble du convoi pouvait dès lors passer sans heurt. Mais la véritable question, que Lucretia devina sans peine, était de savoir si, le cas échéant, il n’y avait pas eu sorcellerie dans l’air. Un sous-entendu évident qui fit sourire la baronne.

« En doutez-vous seulement, ma chère ? Bien entendu ; un petit sourire et beaucoup d’éloquence, et le tour est joué. »

Il leur fallut encore malgré tout patienter plusieurs heures avant que ne s’ouvrît véritablement la voie du Talagaad.

Dans cette première enceinte, la population cosmopolite grouillait sur les pavés incertains qui se perdaient dans la boue charriée par le fleuve. Le brouhaha ambiant vous assourdissait l’esprit, et quand bien même voyagiez-vois en voiture qu’il fallait parfois hausser le ton pour s’y faire entendre. Les hurlements, cris, bavardages, grincements de poulie, fracas de caisses qui se brisent, criaillements de mouettes, clapotis des flots et bruits de bottes ferrées qui plongeaient dans la terre détrempée se mêlaient et s’entremêlaient dans un tohu-bohu épuisant et qui perdurait d’autant plus que la circulation s’agglutinait et s’étranglait dans des ruelles plus ou moins étroites. A l’instar de l’entrée de la cité, les charrettes se confrontaient les unes aux autres, les portefaix manquaient de se télescoper, et les cochers s’invectivaient de plus belle. La queue se perdait au loin, disparaissant derrière les coudes que formaient les hautes habitations à colombages où se suspendait un linge passé et grossièrement reprisé. Toute couleur éclatante semblait avoir déserté les lieux, à l’image de ce gris verdâtre et étrangement maronné qui se reflétait dans le Talabec, et l’on ne pouvait que deviner qu’une certaine misère, eu égard aux taudis encastrés les uns sur les autres, s’était emparée de ce quartier où s’entassait une population de réfugiés. Es qualités de grande ville, Talabheim et ses environs annexes véhiculaient les exhalaisons humaines et les relents de crasses que ces derniers abandonnaient dans leur sillage, et l’odorat aussi distingué qu’affûté de Lucretia fut une fois de plus mis à mal. A plus d’une reprise, alors qu’elle conservait cette respiration artificielle et mécanique, son nez délicat se retroussa, et elle se surprit plus d’une fois à brasser lentement l’air devant elle d’une main lassée.

« Je ressens toujours l’envie de revenir au sein de grandes cités comme celle-ci, riches et frétillantes d’une large population aux individus plus intéressants les uns que les autres, et puis, lorsque je franchis le pas, voilà que viennent me harper toutes ces insupportables odeurs, un remplissage de documents à n’en plus fournir, une file d’attente interminable et tous ces… ces pôôvres qui s’agglutinent céans même et moisissent sur place… Ciel, que ne donnerais-je pour m’épargner pareille incommodité ; ne peut-on simplement pas les supprimer ? »

Au sein de la déliquescence humaine, trouver une auberge convenable constituait un défi que releva pourtant Lucretia, et, avertie par les commentaires de certains passants interrogés que lui rapportèrent Marcus et Hans, elle fut en mesure de diriger le carrosse jusqu’à bon port. Ce dernier n’était pas autre que la Transborée, un établissement discret mais très correct qui disposait de tout ce qu’avait pu demander Lucretia. Si la façade demeurait simple, l’auberge se prolongeait au derrière du pâté de maisons dans lequel elle était enchristée, et une large cour permettait d’y accueillir le carrosse. Les chevaux trouvèrent place dans une écurie modeste, les hommes de main dans un grand dortoir, et Elsa, Dokhara et Lucretia résidèrent dans l’une si ce n’était la plus belle chambre de la résidence. Une fois de plus, la noblesse qui se dégageait des deux jeunes femmes ne manqua pas de frapper les tenanciers. Ou était-ce simplement dû à la couleur de leur argent ?

Il fallut quelque temps pour monter les bagages à l’étage et disposer leurs affaires telles qu’elles le souhaitèrent, et, alors qu’Elsa se livrait à la tâche, la Lahmiane vit avec Marcus que pour ce dernier leur trouvât une barge assez large et confortable pour pouvoir tous les prendre à son bord. Puis, lorsque tous les détails furent passés en revue et que l’installation fut bien faite, Dokhara et Lucretia prirent la direction de Talabheim et de son Chemin du Sorcier, longue route sinueuse permettant de franchir le Taalbastion et de pénétrer dans la capitale du Talablecland. La baronne de Soya se fendit d’une petite remarque sur une autre auberge portant le nom typique de Balalaïka, endroit local dont elle vanta l’ambiance et la culture.

« Je gage que cette taverne ne doit malgré tout pas échapper à l’ensemble des préjugés qui sont souvent sources d’une certaine vérité, sans quoi nous auriez-vous conseillé cette auberge plutôt que de devoir chercher par nous-mêmes un endroit décent où nous loger. Ainsi, pas de fous qui braillent des invectives sans queue ni tête, pas d’imbriaques qui roulent sous les tables, pas de cul sec en balançant son verre par-dessus son épaule, et pas de concours de celui qui tape le plus fort à coups de chaise sur son camarade et qui reste le dernier debout ? Mmh… Pourtant, c’est normal au Kislev, ça. »

La foule, comme à son accoutumée, demeurait dense, lourde et bruyante, vous englobant de sa masse compacte et de ses mouvements désordonnés qui poussaient indistinctement les uns contre les autres. Le flux et reflux de la populace se pressant contre le corps de garde rendait la progression des plus difficiles, et les nombreux virages du sentier y étaient pour beaucoup. Et elles n’y étaient pas encore. En sortant, Lucretia fut prise d’une étrange sensation, d’un mal pesant qui lui plombait et son humeur, et ses dons. Tout semblait plus flou, plus embourbé, et les couleurs déjà fades du Talagaad ne s’effaçaient que plus encore, adoptant presque de mornes teintes en noirs et blancs. Ou grises. Les sons parurent diffus, atténués, et un sang étrange qui battit les tympans. Elle grimaça. Le soleil, ce n’était ni plus ni moins que ce foutu soleil qui dispensait ses rayons sur le monde, en ces prémices de printemps. Pas de nuages ; un manque de chance évident alors qu’elle devait justement se déplacer sous les cieux, à pieds, dans une des régions les plus connues pour ses intempéries permanentes. Elle tenta bien de bander sa volonté, de surpasser celle même de l’âtre diurne, mais, pour une fois, rien n’y fit. La saloperie jaunâtre semblait être en état de grâce, en ce jour ; insurpassable. Et la Lahmiane ne put que partir en quête d’ombre, longeant les murs, faisant montre d’une discrétion des plus inhabituelles qui manqua presque d’échapper à sa comparse. A elle de s’exclamer que la journée était radieuse. Lucretia grinça des dents, ce que remarqua finalement Dokhara. Il y eut ce délicat instant de flottement, et la jeune femme comprit, lui ordonnant de ne pas bouger. La Lahmiane retint de justesse toute une série de remarques acerbes et d’invectives du même acabit ; se retrouver dans une pareille situation l’importunait au plus haut point, tant et si bien qu’elle eût volontiers pris pour cible la première personne se trouvant devant elle ou lui adressant la parole. Pour le moment, il s’agissait bien de Dokhara. Elle ne les prononça pas, mais son visage trahit ostensiblement son endêvement soudain. Et elle demeura là, tandis que sa consœur se frayait un chemin au beau milieu de la foule avant de disparaître, engloutie par la masse de chalands.

Elle revint quelque instant plus tard, portant haut au-dessus de sa tête une ombrelle fuligineuse qu’elle lui tendit alors. Et sans plus faire de cérémonie, elle tourna les talons, le plus simplement du monde, comme si elle n’avait rien remarqué, comme s’il s’agissait d’une histoire ancienne à laquelle il ne fallait guère prêter attention. Lucretia reçut cette protection en pinçant les lèvres, bien qu’intérieurement soulagée et reconnaissante. Mais il était des mercis difficilement prononçables qui attestaient bel et bien d’une situation compliquée, des remerciements qui ne traduisaient aucune faute ou remise en question tant qu’ils n’étaient pas véritablement édictés. La vampire, dans son ego, n’avait rien dit, n’avait cherché nulle excuse ou exprimé la moindre gêne ; seul son comportement l’avait trahie pour elle. Et tant que ses lèvres n’avaient rien laissé échapper, elle demeurait comme elle l’était ; c’était Dokhara qui avait cru nécessaire d’aller s’enquérir d’un ridicule morceau de tissu ombragé. Qu’elle eût repris sa concentration, qu’elle eût bandé sa volonté, et Lucretia aurait sans souci pu s’affranchir de cet obstacle que constituait le soleil. Il lui aurait simplement fallu davantage de temps que ne le lui avait accordé Dokhara en allant se procurer son parasol portable. Elle haussa des épaules en suivant la jeune femme ; il y avait des choses que les mortels ne comprendraient assurément jamais. Pour autant, elle veilla bien à ne pas lâcher ledit ridicule morceau de tissu.



***


Il leur fallut un long moment avant de franchir la Haute Porte, et un autre qui se forlongea que plus encore pour parvenir à l’endroit désiré. Il y eut très certainement toute une myriade de taxes qui s’abattirent une fois de plus sur elles, en franchissant l’enceinte de Talabheim et ses différents quartiers, mais leur droit d’entrée si spécifique, dûment négocié auprès de l’impérial, leur permit de se tirer d’affaire sans dépenser la moindre pistole.

La Cité-Etat se composait d’une nuance de couleurs bien plus vives que ne l’était celle de sa périphérie, ou peut-être cela était-il dû à l’ombrelle que portait désormais Lucretia. La populace était également fort différente ; l’on pouvait déjà sentir les troubles qui animaient la capitale du Talabecland en la présence de différents démagogues et agitateurs qui fustigeaient et forcenaient à l’encontre des réfugiés pestiférés qui s’agglutinaient aux abords de leur ville chérie et ne manqueraient pas de faire sombrer cette dernière dans la pauvreté, la maladie et le déclin. Nombre de citoyens réagissaient à leurs propos, la plupart semblant plus ou moins d’accords, avant qu’une troupe de gardes ne vînt les faire déguerpir sous les moqueries et les quolibets soudains de ceux qui les avaient supportés jusque-là. Ce qui ne changea pas, en revanche, fut l’encombrement des ruelles plus ou moins larges et de leurs concessions interminables de chariots et charrettes qui verrouillaient tout passage. De nouveau, la vague montante des rumeurs assaillit l’ouïe de Lucretia qui se fit alors une raison, tentant tant bien que mal d’ignorer tout cela. Louer un véhicule pour être transportées d’un point à l’autre de la ville aurait pu être une solution envisageable, quoique plus coûteuse, mais Dokhara ne voulait rien entendre ; à trop voyager en carrosse, elle désirait à tout prix redécouvrir les sensations de la marche, ce que ne pouvait contredire la Lahmiane. Et puis, se terrer dans une carriole eût été avouer sa dernière faiblesse face à l’astre solaire.

Le quartier de la loi se révéla bien plus morne et terne ; toute la cohue qui régnait dans ses alentours s’évaporait sitôt que l’on passait le seuil de ses premières maisons et, surtout, de ses premiers murs de granite grisâtre. Le contraste était saisissant ; l’on se serait presque cru dans un temple à part entière, embaumé de silence solennel et de cette impression d’éternité qui s’en dégageait perpétuellement. Et pourtant, nombre de gâte-papiers et de scribouillards, plutôt que de prêtres, arpentaient ses pavés, la mine austère et le tempérament sombre, imperméable à la joie qu’ils devaient être. Il s’agit là pourtant d’une trêve sonore que Lucretia accepta bien volontiers.

« Un peu de calme, enfin… », soupira-t-elle, apaisée. Car non seulement son ouïe put-elle se reposer, mais il en alla de même de l’expression de son visage et des œillades noires qu’elle décochait çà et là à l’attention des godelureaux trop téméraires qui s’étaient soudainement faits bien moins présents dans ce nouveau quartier. C’était qu’ils avaient été somme toute assez nombreux, ces rodomonts, à leur conter fleurette et à leur courir le guilledou, en l’absence de toute présence masculine à leur côté, et là où il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un instant de liberté pour les deux jeunes femmes, eux n’y avaient vu là qu’une occasion de plus à saisir. Les petits mots de-ci de-là demeuraient acceptables, mais les rustres qui s’imposaient à elles en leur barrant la route, exprimant de manière plus ou moins subtile le fin fond de leur courte pensée, voilà qui n’allait plus. Fort heureusement pour ces vilains personnages, la Lahmiane se trouvait entourée d’une populace confuse mais aux aguets de chacune de leur réaction ; les remettre à leur place de manière aussi claire que brutale était à proscrire, ce qu’elle regretta fort bien. Après tout, ça, c’eût été véritablement amusant. Puis, passant le grand temple de Vérana et l’Obélisque de la Loi, elles s’introduisirent dans le quartier châtelain.

Ce fut ce moment que choisit Dokhara pour mettre en garde Lucretia d’une manière plus personnelle et autrement plus sérieuse. Elle ne manquerait pas d’aborder des sujets sibyllins dont il ne lui faudrait guère se soucier, poserait des questions étranges sur lesquelles il ne lui faudrait point pourpenser, et chacune de leur interaction, si la Lahmiane comprenait bien le sous-entendu, risquait d’être rapportée à quelque personne que ce fût. Lucretia lui rendit son coup d’œil appuyé, pinçant une nouvelle fois les lèvres.

« Bien. Quand bien même n’apprécié-je aucunement toutes ces petites cabales que vous comme elles tentez de me dissimuler. »

Même si elle pouvait peut-être avoir sa petite idée sur le sujet, tout cela lui paraissait bien étrange. Toutes ces simagrées, toute cette discrétion qu’il fallait adopter, alors que d’un seul regard, Lucretia pouvait l’obliger à lui révéler toute la vérité, tout ce qu’elle tentait de conserver pour elle, pour le moment. Et en quoi commettrait-elle ainsi la même erreur que lorsqu’elles s’étaient toutes les deux rencontrées dans ce carrosse les menant loin de chez elle ? La sororité connaissait sa nature, à n’en pas douter. Une évidence ; qui pouvait le mieux discerner un vampire qu’eux-mêmes ? Et puis… Lucretia haussa les épaules. Cela l’agaçait quelque peu, et, dans ce cas-là, elle doutait fortement de pouvoir faire preuve d’autant de patience qu’elle n’en avait fait montre à l’égard de l’insolence de la baronne de Soya.



***


Au sein même du quartier châtelain, le cadre était apaisant. Des parterres de fleurs, des rangées de haies, des verrières dispersées çà et là dans ce paysage bucolique représentaient un tableau des plus agréables. Et l’odeur, là encore, avait radicalement changé. Les déjections humaines et la sueur rance que transportaient des courants moites s’engouffrant entre les ruelles, raclant la moisissure qui s’écoulait goutte par goutte dans des égouts bouchés n’avait plus lieu d’être. Au contraire, ça fleurait des parfums agraires et de terre fraîche, la rosée du matin, et l’herbe coupée.

Lucretia avait beau suivre de manière diligente sa compagne, cela ne l’empêchait pas de se poser nombre de questions. Si leur voyage provoquait l’apparition d’une myriade d’interrogations, celles-ci n’étaient aucunement pas portées sur la flore ou la faune indigène, non pas. Alors, pénétrer dans un tel endroit la rendit circonspecte, car il ne s’agissait pas de simplement se régaler de la vue et des odeurs que véhiculait ce terrain. Et c’était tout particulièrement dans ce domaine qu’excellait l’Académie Royale.

La Lahmiane fut malgré tout quelque peu rassurée en constatant que Dokhara la menait auprès des salles d’Histoire, racine de la culture et des coutumes dont elles pourraient tirer profit une fois parvenue en Inja. Et commença à ressentir un certain désagrément en essuyant refus sur refus après avoir toqué aux portes de divers départements. Cette fameuse impatience montra également le bout de son nez par le biais de mimiques aussi diverses que variées. Elle croisa à plusieurs reprises le regard de sa compagne, haussant un délicat mais ferme sourcil arqué en guise d’interrogation, sans pour autant piper mot. En fin de compte, un étudiant les mena face à l’un de ses professeurs, lequel daigna bien leur adresser la parole.

Herr Ulmer, une célébrité locale dans ce domaine de niche qu’était la botanique et dont Lucretia ne connaissait pas grand-chose, si ce n’était peut-être la confection de certains poisons. Le principal intérêt de la matière selon elle, avec son rapport si particulier à la mort. L’homme avait écrit plusieurs livres rendant compte d’une expérience débordante après avoir voyagé aux confins du monde, mais apparemment pas dans ce pays qui intéressait justement les deux femmes. Rien de très notoire ou significatif pour ces dernières, jusqu’à ce moment où la baronne de Soya posa une certaine question qui, là encore, nourrit la curiosité de Lucretia. Van Kalten ?

L’homme à qui elles avaient affaire se montra soudainement bien plus loquace, passionné et entreprenant dans sa discussion, comme s’il avait à cœur que de partager une passion vis-à-vis d’un vieil ami et de ses aventures. Aventures assez extravagantes, environnées, semblait-il, d’une certaine folie. Et pour cause, si elles cherchaient toutes les deux une personne s’étant rendue en Inja, voilà que ce van Kalten avait justement traversé le monde pour arpenter cette région lointaine à deux reprises. Il y aurait trouvé une créature extraordinaire qui l’aurait mené aux portes de la folie, à tel point qu’il avait tout bravé pour tenter de la retrouver. Et cela jusqu’à le conduire à la mort, lors de son troisième et dernier voyage en Inja, prêtant à cet animal une existence presque divine.

Bien qu’elle retînt tout, Lucretia ne donnait que peu de crédit à toutes ces histoires, qu’elles se révélassent vraies ou fausses. Cela ne la concernait pas si directement que cela, et s’estimait comme étrangère face à ce récit. Elle jeta un discret coup d’œil en direction de Dokhara ; celle-ci buvait littéralement les paroles de l’écrivain, accordant bien plus d’importance à ses dires que ne le faisait Lucretia. Elle paraissait avoir trouvé une réponse à ses trop nombreuses questions, et son visage s’était auréolé d’une confiance retrouvée, rassurée. A elle que de justifier ses questions en explicitant l’objet de leur prochain périple en Orient, ce qui piqua à son tour l’intérêt de van Ulmer. Celui-ci se serait bien proposé pour effectuer avec elles la traversée, mais, ses devoirs obligeant, il n’avait pas d’autre choix que de demeurer en Talabheim. Aussi demanda-t-il, comme moyen de substitution, à ce que l’un de ses élèves accompagnât les deux jeunes femmes.

Dokhara se tourna en direction de Lucretia, et ce fut à son tour de hausser un sourcil interrogateur. Cette dernière fit la moue ; elle n’était pas des plus enclines à laisser un gamin monter à leur bord, surtout lorsque celui-ci ne serait d’aucun intérêt pour leur expédition. Elles cherchaient un savant, un expert en la matière, non pas un adolescent à peine versé dans les arts de la botanique –ce dont Lucretia se fichait éperdument. Mais la baronne de Soya ne sembla pas l’entendre de la même oreille, ou, à tout le moins, n’eut-elle pas la même pensée ; elle accepta. Et au petit regard qu’elle lui coula en coin, incertain, hésitant, la Lahmiane laissa échapper un discret soupir, secouant doucement la tête.



***



La grande bibliothèque de l’Académie Royale, une grande salle quiète où tourbillonnaient dans des rais de lumière ces flocons de poussière tant appréciés des vieux manuscrits au parchemin racorni. Lucretia et Dokhara arpentèrent plusieurs heures durant ses larges allées encadrées de lourdes étagères tout embouquinées d’ouvrages plus ou moins récents, dont les sujets et les écritures, parfois, s’étaient perdus en des temps anciens. Dokhara insista pour effectuer davantage de recherche sur l’étrange personnage dont elle avait mentionné le nom il y avait peu, l’explorateur van Kalten, ce qui étonna Lucretia. Mais celle-ci finit par hausser les épaules et, avec patience et méthode, se mit à sélectionner quantité de tomes pouvant avoir un rapport, de près ou de loin, avec le professeur aventurier. Elle ne négligea pas pour autant ses disquisitions portant sur l’Inja et ses coutumes, mais ses recherches ne s’avouèrent guère concluantes. Il ne lui suffit que d’un regard en direction de sa consœur pour comprendre qu’elle aussi avait fait chou blanc, ou presque. Seuls deux livres ressortirent du lot, l’un traitant des comptoirs commerciaux occidentaux, apposés sur une carte à la précision sûrement douteuse, comme l’autre spécifiait les grandes lignes de la religion de là-bas.

Elles tentèrent bien toutes deux de négocier le tome afin de l’étudier plus en détail, voire peut-être même durant le trajet du voyage, mais la bibliothécaire ne voulut rien entendre ; pas question que quelqu’ouvrage que ce fût ne quittât les lieux. Dokhara s’adressa à la Lahmiane dans ce qui lui sembla être une petite remarque amusée. Ne pouvait-elle pas user de son formidable charisme afin de convaincre la mégère de les laisser emporter ces écrits ? Le sourire de Lucretia se fit plus grand encore.

« Mais je pensais que vous aviez déjà en tête de la zigouiller, moi ! »

Elle se détourna aussi vite, tournant les talons en direction de la bibliothécaire récalcitrante afin de réitérer l’utilisation de son pouvoir. Comme à l’accoutumée, elle riva son regard dans celui de sa cible, inquisitrice, péremptoire.

« Nous allons emprunter les ouvrages que nous souhaitons, et vous allez nous dire si vous ne connaîtriez point quelques antiquaires ou boutiquiers spécialisés dans les pays étrangers. »

***



En sortant de l’Académie Royale, Dokhara fit part à Lucretia de son appétit grandissant et lui demanda si, elle aussi, elle se prêterait bien à manger quelque chose. Par précaution, elle mentionna sa gorge, met qui, apparemment, n’était pas disponible au menu pour le moment.

« Dommage, exprima simplement Lucretia, avant de reprendre en observant autour d’elle. Je gage que si la faim vous tenaille, nous pouvons nous sustenter dans quelques tavernes des environs, encore que je me demande si… »

Elle s’arrêta soudainement, tiquant une fois, deux fois, avant d’effectuer un gracieux demi-tour, faisant face à sa consœur, une expression réjouie sur le visage.

« Vous avez faim et nous cherchons des ouvrages littéraires sur l’Inja ? Alors direction la Fine Plume. Je ne vois pas d’autre endroit qui nous serait plus céans. Diable, comment ai-je pu oublier… C’est cher, chic, et raffiné ; je m’y suis déjà arrêtée à plus d’une reprise lors de mes séjours à Talabheim, surtout lorsque je devais rendre visite à celle qui me confia Bratian. Ce n’est pas loin d’ici ; nous n’avons qu’à emprunter l’Avenue des Héros –si vous cherchez un sigisbée, ne manquez pas votre chance-, et nous y serons. Je me demande si Albert Dorzapf se remembrera de ma personne… »

Petit sourire amusé, et elle se mit en marche.

« Mais j’espère véritablement que vous m’expliquerez toute cette petite mise en scène sur nos recherches. Je pensais que nous serions en quête des us et coutumes de notre futur pays à visiter, et non pas de ses fougères et ses bestioles. »
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:00, modifié 1 fois.
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FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Test de Domination, effectué sous Int : 5, réussi.
La volonté de la bibliothécaire acariâtre, pourtant aiguisée par des décennies de loyaux services, ne résista guère longtemps au regard pénétrant de la lamhiane. Elle obtempéra en balbutiant un peu, se contentant d’apposer un tampon sur la deuxième de couverture de chaque ouvrage d'un geste machinal en répondant à Lucrétia.

- "Il y a bien chez Frau Simone, dans la rue des Rosiers, à deux pas de la Fine Plume. C'est une boutique de luxe où l'on trouve des soieries et des épices fines. Futile, si vous me demandez mon avis ... Du reste, j'ai déjà entendu parler d'un magasin qu'on appelle le Palais des Merveilles. C'est tenu par un homme suspect, un estalien beau parleur." dit-elle avec une moue écœurée. "On dit qu'il n'y vend que de la camelote et qu'il a régulièrement des problèmes avec la municipalité car aucune de ses marchandises n'est en règle ! Belle racaille, Sigmar m'en soit témoin."

Test de perception de Lucrétia, basé sur (Ini+Int)/2 : 20, échec critique.
Test de perception de Dokhara, basé sur (Ini+Int)/2 : 19, échec.

Eh beh, le gang des bigleuses.

La Fine Plume était un établissement raffiné, à l'image du quartier Châtelain. Il se trouvait à l'angle d'une grande allée sise face au vaste jardin du manoir du supposé feu Comte Feuerbach. La rue où ce trouvait ce salon huppé était ornée de magnifiques rosiers grimpants qui s'accrochaient aux façades à colombage des échoppes de luxe et des maisons bourgeoises. Le pavé de l'avenue était impeccable et les caniveaux récurés. Le moindre crottin déposé après le passage d'un fiacre était immédiatement ramassé, encore fumant, par un agent de la ville en livrée blanche. L'air y était frais et ombragé grâce à de grands platanes décorés de guirlandes et de couronnes de fleurs. La populace qui se pressait dans ces rues était plus qu'aisée : de riches propriétaires, bourgeois et commerçants, des artistes en vogue, des figures de la noblesse ou du clergé, des juges, des courtisans et des diplomates. Le moindre mendiant était chassé par l'une des nombreuses patrouilles et il en résultait un tableau bien peu commun dans les cités de l'Empire : celle d'une ville dans la ville, où tous étaient riches, repus et drapés de précieux atours, et où l'air embaumait le dernier parfum à la mode.

L'hôtel privé où se rendaient les deux baronnes s'inscrivait parfaitement dans son environnement. Sa façade était magnifiquement entretenue et avenante avec ses grandes verrières fumées. A l'intérieur, tout y était dernier cri. Un comptoir ovale occupait le centre de la pièce principale, excentricité du propriétaire que le tout-Talabheim s'était empressé de considéré comme au comble de l'avant-gardisme. Des tables en chêne massif étaient disposées ça et là, tantôt grandes et carrées, tantôt petites et rondes. Les chaises y étaient matelassées de velours carmin, la vaisselle était en porcelaine cathayenne et l'argenterie de Meissen. Le personnel était tiré aux quatre épingles et la cuisine était le fief de "Monsieur Philibert" le célèbre chef halfling qui avait jadis servi à la cour du Roy Louen Coeur-de-Lion à Couronne. Bref : la Fine Plume était d'un raffinement exquis et sa clientèle comptait parmi les huiles les plus importantes de la capitale provinciale.

L'activité y était calme en cette fin d'après-midi. Le soleil commençait à baisser dans le ciel et une lumière apaisée filtrait à travers les verrières. Il n'y avait qu'une dizaine de clients, répartis ça et là par groupe de deux ou trois à l'heure du thé. Il n'y avait d'ailleurs que des dames, sinon un gentilhomme qui tenait compagnie à deux d'entre elles. Le comptoir central était garni de mets raffinés et appropriés à l'heure avancée : délicieuses tartes recouvertes de glaçage luisant, gâteaux au chocolat de Lustrie, biscuits aux épices, pâtes d'amande, brioches, fruits confits entiers et même, comble de la luxure, sorbets à la pistache ou à la vanille dont le processus de conservation était tenu secret. Un valet aux airs empruntés proposa aux dames un vaste choix de thés plus ou moins exotiques, de tisanes et même de cafés arabiens. Si Dokhara exprimait le désir de se voir servir quelque chose de plus consistant, le valet disparaissait en cuisine pour revenir quelques instants plus tard lui proposer un part de délicieuse tourte aux ris de veau et au chou frisé de Streissen braisé sur un jus d’échalote bleue. Les cartes des liqueurs et des tabacs à fumer ne leurs furent cependant pas proposées, ces offres ne concernant par les dames.

Albert Dorzapf, le propriétaire affecté et pour le moins métrosexuel de l'établissement, n'était pas présent ce jour-là. Voila qui évita à Lucrétia, qui était une ancienne habituée des lieux, une discussion interminable et animée avec l'hystérique reiklander. Profitant du calme ambiant, elle et Dokhara purent laisser traîner l'oreille ça et là. Rien de bien intéressant en somme, si ce n'était quelques ragots classiques ou discussions de dames riches et désœuvrées : la dernières collection du gantier De Souegnes venait de sortir, le vicomte Von Harchtov était cocu, etc.

Vous êtes tranquilles, postez tant que vous voulez si vous souhaitez discuter et faites moi signe quand vous voulez reprendre.

Petit test d'End de Lucrétia pour voir si elle résiste à l'argent au toucher, basé sur End : 12, réussi. Ca reste désagréable cependant.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara faisait de très nombreux efforts inconscients pour s'occuper l'esprit. Exagérant son insouciance naturelle, elle avait concentré toute son attention sur les diversions offertes par Talabheim, et s'était trouvé un talent naturel dans sa propre lâcheté mentale, réussissant à fuir les pensées qu'elle ne voulait avoir. Malheureusement, trois heures de recherche dans la bibliothèque de l'Académie Royale et l'ennui face à cette tâche rébarbative avaient eu raison de ses capacités de fuite. Bien malgré elle, elle s'était retrouvée à y réfléchir.

Lucrétia voulait la transformer en vampire.

Des heures déjà que cette idée la hantait, tournoyait dans son crâne sans qu'elle ne veuille penser aux conséquences.

Bien sûr, l'idée n'était pas nouvelle pour elle. Alors qu'elle avait appris la condition de Lucrétia pendant la délégation déjà, et constatant le panel de capacités surhumaines que cela offrait à sa consœur, elle s'était surprise à jalouser sa nature, et à se dire que sa vie serait bien plus simple si elle aussi devenait vampire.
Et à nouveau hier, lors de ses retrouvailles, l'idée d'essayer de convaincre Lucrétia de la transformer lui était naturellement venue - un plan comme un autre pour venir à bout de ses opposants.

Mais à la réflexion, jamais ces pensées n'avaient été sérieusement fondées. Elles avaient plus servi à se rassurer, à rebondir pour se sortir de son défaitisme léthargique. Jamais elle n'avait considéré sérieusement le fait de devenir vampire, c'était juste une rêverie sans conséquence, comme en Altdorf lorsqu'elle se jurait parfois qu'un jour elle quitterait sa vie de noble pour pouvoir profiter pleinement d'une existence aux côtés de racailles comme la compagnie de Ruud.

Pourtant il y avait eu leurs adieux. Avant la seule et incroyable nuit qu'elles avaient pu partager, Lucrétia avait tenu un discours qui ne lui ressemblait en rien. Ses mots étaient restés gravés dans la mémoire de la jeune baronne.



"Baronne de Soya. Vous rencontrer aura été un réel plaisir. Plus que cela, en vérité, et, pour une fois, les mots me manquent. J’ai la sensation que peu de gens me connaissent aussi bien que vous, à présent, et que je vous connais mieux que quiconque, également. Je sais qu’il y a en vous quelque chose de profond et de puissant, bien que je peine à éclaircir ce qui vous ronge, au sein de vous-même. Je me dis que je pourrais être celle qui apaiserait tout cela. Je me dis également que vous auriez faite une excellente Lahmiane, et que je vous aurais de bon cœur accordé le Baiser de Sang."



Mais la vampire avait quitté sa vie, et Dokhara avait préféré laisser cette histoire de côté, prétextant une plaisanterie douteuse de Lucrétia pour ses adieux, plutôt qu'un possible aveu sincère.

Alors que sa consœur lui négocie son aide contre cette transformation... ce n'était pas prévu. Cela créait tant de questions qu'il était impossible de ne pas se perdre dans des conjectures inutiles. Et à chaque fois qu'elle levait la tête vers la lahmianne, prête à lui formuler une interrogation, un simple regard curieux de sa part la décourageait. Elle se sentait trop bête de jouer le rôle d'une enfant criant "pourquoi ?" en boucle, et n'arrivait pas à mettre sa fierté de côté pour quémander des explications.

Pourquoi moi ? Y en avait-il eu d'autres ? Qu'est-ce que je représente pour elle ? Qu'est ce que ça changera ? Serais-je encore capable d'aimer ? De ressentir comme je ressens, la nourriture, la musique, le sexe ? Comment cela nous liera t-il ? Serais-je encore... "moi" ?

Et outre l'incompréhension, il y avait les doutes. Poussée par sa culpabilité, elle avait promis à Lucrétia dans le quartier de la Loi que le temps venu, elle lui expliquerait tout. Mais désormais, cet engagement la terrifiait. Si elle souhaitait faire de la fausse Dokhara une vampire, maintiendrait-elle cette offre si elle apprenait toute la vérité ? Elle ne manquait pas d'afficher un mépris évident pour les habitants des bas-quartiers, leur aspect, leur odeur, leurs pratiques rustres : tout cela la répugnait. Comment réagirait-elle en apprenant que son amante préférait la compagnie de cette basse-plèbe à celle de ses pairs ? Qu'elle avait passé plus de soirées dans des débits de boisson douteux que dans des réceptions privées de nobles ?

Devait-elle vraiment tout lui révéler ? Son association à l'ordre des Bienfaiteurs du Reikerbahn District dans son enfance ? Le meurtre de son père ? Ses déviances l'ayant mené dans les griffes d'une secte dédiée à une terrifiante divinité des plaisirs ? Ses sentiments encore présents pour la WaldMutter Ingrid, dernier espoir qu'elle pensait avoir contre la corruption ? Ou pire encore... devait-elle lui parler de cette corruption, avouer ce mal qui la rongeait, l'addiction dévorante de sensations qui lui faisait régulièrement perdre tout contrôle d'elle-même ?

Elle avait tant à perdre à être sincère. Et si peu à gagner.

Mais pouvait-on mentir à une vampire ?

A cette question, comment ne pas blêmir de terreur alors qu'elle put être témoin des capacités de Lucrétia ?

Elle avait tout d'abord rougi à la pique de Lucrétia sur le possible meurtre de la bibliothécaire - elle ne s'était pas attendue à une moquerie de cet acabit, qui la laissa totalement coite, bien que quelque peu amusée par l'esprit taquin de sa consœur.
Mais lorsqu'elle avait été témoin des facultés surnaturelles de suggestion de la lahmianne, son esprit ne laissa plus de place au rire, le remplaçant par toujours plus de doutes, agrémenté d'un soupçon de peur.

Sans aucune résistance, la vieille mégère aigrie avait accepté la requête de Lucrétia. La vampire n'avait même pas eu à négocier ni avancer d'arguments en leur faveur - elle avait juste ordonné, et obtenu.

Alors même que la nature de vampire de Lucrétia phagocytait l'esprit de Dokhara à longueur de journée, c'était comme si elle se bernait elle-même malgré tout en oubliant à chaque fois que sa consœur n'était pas humaine. Un déni de réalité persistant qui parasitait ses réflexions, et qui survivait à chaque preuve de l'évidence - sa force démesurée, sa faiblesse au soleil, ses repas pris à même le sang de la baronne, sa crainte de l'argent, sa transformation en corneille noire... Et pourtant, comme un réflexe de défense, alors qu'elle déambulait dans Talabheim avec Lucrétia, Dokhara oubliait. Elle "savait" que sa compagne était une vampire mais ne pouvait s'empêcher de s'adresser à elle comme à une consœur de la cour, comme si cloisonner leur relation dans un semblant de normalité permettait de se protéger de l'intrusion du surnaturel dans son quotidien.

Mais plus que ce soudain retour à la réalité, cette démonstration des pouvoirs de Lucrétia fit germer une autre question, bien plus terrifiante.

Si elle peut faire plier à sa volonté qui elle le souhaite, qu'est ce qui l'empêche d'utiliser ce pouvoir sur elle ? Et... l'avait-elle déjà fait ? Comment faire confiance à quelqu'un capable de manipuler l'esprit des gens ?



***


La prétendue déception de Lucrétia à l'interdiction de se nourrir de son sang permit à Dokhara de sortir de ses noires pensées pour retrouver un peu de son enthousiasme. Là encore, elle savait la pensée assez irrationnelle, mais savoir que la lahmianne la trouvait littéralement "à son gout" lui faisait plaisir.

Je suis un délicieux repas et j'en suis fière. Je suis bonne pour le sanatorium.

Quoiqu'il en soit, elle accepta avec grand plaisir la proposition de Lucrétia. Si elle avait entendu parler de la Fine Plume de nom, son père ne l'y avait jamais emmené, et elle était curieuse de voir si la réputation de révélateur de talents de l'établissement était fondée.

Elle demanda néanmoins à tout d'abord faire un détour par le magasin de Frau Simone mentionné par la bibliothécaire puisqu'il était non loin de leur destination - le temps avançait, et si le salon littéraire serait sans doutes ouvert en soirée, ce ne serait pas le cas du magasins. Malgré son estomac récalcitrant à l'idée de devoir patienter encore un peu, Dokhara tenait à explorer toutes les pistes en sa possession dans sa recherche documentaire avant de profiter de sa soirée : le travail d'abord, le plaisir ensuite.

Quant à la question de Lucrétia sur les incohérences de leurs recherches, Dokhara ne put répondre que d'un hochement de tête tandis que son visage s'assombrissait. Oui, elle s'expliquerait... de gré ou de force, au vu des pouvoirs de la lahmianne.


***


Au début, Dokhara ne prêta que peu d'attention au magnifique décor qu'offrait le quartier Châtelain pour ces dernières minutes de marche, toute perdue qu'elle était dans ses réflexions. Elle fut néanmoins sortie de son introspection en remarquant que de nombreuses personnes tournaient la tête sur leur passage, les suivant du regard avec plus ou moins de discrétion. De fait, Lucrétia était d'une beauté tout bonnement surnaturelle, et si ce même comportement avait été observé dans le quartier marchand, il était alors imputable à la plus basse extraction des observateurs. Mais ici, au milieu de leurs homologues, à moins d'une curiosité intéressée pour l'identité des deux baronnes, seul le physique onirique de la lahmianne était à même d'expliquer cette attitude de la part de la populace aisée de Talabheim.
Elle se rappela alors de son propre accoutrement. Vêtue de la provocante robe carmin de sa consœur, elle révélait bien plus de ses modestes formes que ne le permettaient habituellement ses longues robes blanches. S'il eut été difficile pour une fervente de Slaanesh de son acabit d'être gênée par l'impudeur de sa tenue actuelle, elle ressentait néanmoins un léger inconfort à l'idée de déambuler au milieu de ses pairs dans des vêtements qui n'étaient pas les siens. Comme un maitre épéiste aguerri qu'on enverrait au combat avec un marteau de guerre.
Et puis un autre problème en découlait. En étant habillée avec une robe faite pour souligner les courbes obscènement parfaites de Lucrétia, et même si elle avait été parfaitement ajustée par Elsa, Dokhara ne pouvait incarner que le rôle de faire-valoir de la vampire, une version identique mais de qualité inférieure, qui déambule à ses côtés comme pour la magnifier, elle.
Plus que jamais, la baronne avait hâte de retrouver son foyer en Altdorf pour y récupérer ses affaires personnelles.

Ses sens désormais éveillés à son environnement, la baronne de Soya put alors profiter du paysage offert par le quartier Châtelain. Il était vrai que même l'Oberriek District d'Altdorf, dans lequel elle résidait, recelait une activité bien plus bruyante et industrielle qu'ici. La liaison très étroite entre Talabheim et le culte de Taal et Rhya était évidente dans un tel quartier, où la végétation fleurissait à tous les coins de rue pour embellir un cadre dénué de toute misère sociale.

Tout à coup, elle n'avait plus si envie d'aller s'enfermer dans un salon de thé. Elle avait envie d'aller se perdre dans la nature - dut-elle être celle factice d'un parc dans la ville - pour se coucher dans l'herbe avec sa consœur et attendre la nuit pour profiter du spectacle de la voute céleste avec elle, qui, après une telle journée de printemps sans nuages, s'avèrerait sans doutes sublime. Malheureusement, cette pensée ne manqua pas de rappeler sa précédente amante à sa mémoire , qu'elle se décida à chasser aussitôt en accélérant le pas : la Fine Plume était un excellent choix de destination et il était inutile d'en changer.

L'hôtel privé tint ses promesses de luxe. Dokhara apprécia tout particulièrement la luminosité tamisée de la pièce, le soleil traversant les verrières fumées offrant des dégradés magnifiques de couleurs dans toute la salle.
Plus que cela, c'est bien évidemment l'immense choix de pâtisseries qui obtint toute l'attention d'une baronne affamée, éclipsant même la déception de ne pas voir de musicien se produire pour le moment. Étiquette oblige, elle avait cependant l'expérience des privations, et demanda à contrecœur au personnel un repas non pas constitué uniquement de sucreries, mais plus consistant. Elle n'oubliait pas qu'elle était devenue un mets de choix pour sa consœur, mais qu'à se faire vider de son sang trop régulièrement sans s'alimenter de repas copieux, elle pouvait risquer sa vie.

Après s'être enquise des désirs de sa compagne, elle se décida à attendre l'arrivée de son plat en observant les ouvrages disponibles dans l'établissement. Le patron n'étant pas là, et ne souhaitant pas forcément ébruiter son futur voyage, elle préféra faire ses recherches par elle-même en parcourant le titre des ouvrages visibles dans les bibliothèques disposées ça et là, plutôt que de demander de l'aide à quiconque.

Une fois son repas servi, confortablement installée à une petite table ronde qu'elle avait choisi hors d'exposition directe des fenêtres pour éviter un inconfort à la lahmianne, elle laissa ses oreilles trainer à gauche à droite pour écouter les ragots locaux - qui n'avaient pas plus d’intérêt que ceux d'Altdorf.
Après avoir avalé sa première bouchée de tourte, des étoiles apparurent dans les yeux de Dokhara qui afficha un sourire enfantin.

- C'est délicieux ! Excellent choix d'établissement ma chère !

Il lui fallut toute la volonté du monde pour manger à un rythme raisonnable son repas, se forçant même à en laisser une partie. Là encore, elle remercia l'éducation stricte de son père, qui lui permit de faire bonne figure.

Passées les premières bouchées, l'ambiance à table devint un peu plus pesante. Sans plus d'objectif à accomplir pour la journée, elles étaient désormais livrées à elles-mêmes... et à leur relation.

Bien sur, la jeune baronne hésita à poser l'une des nombreuses questions qui lui brulait les lèvres sur le sujet vampirique, quand bien même le lieu ne se prêtait vraiment pas à discussion si privée.
Elle ne put se retenir néanmoins. Car de toutes les questions qui l'obsédaient depuis ce matin, l'une en particulier lui tordait le ventre, plus importante pour Dokhara qu'elle ne voulait bien se l'avouer. Une question simple en apparence, mais qui emportait avec elle un nombre vertigineux de problématiques différentes.

- Lucrétia... avez-vous déjà eu des enfants ?


***

Lorsqu'elles quittèrent l'établissement, la nuit était déjà tombée. Comme l'avait supposé Dokhara, la voute céleste était magnifique à observer par cette météo, et elle ne put s'empêcher de rester quelques secondes debout au milieu de la route, la tête tournée vers les étoiles, à profiter de l'instant présent tandis que le vent s'engouffrait dans sa chevelure.

Heureuse d'avoir pu se dégourdir les jambes après trop de journées d'inactivité, Dokhara ne poussa néanmoins pas le vice à souhaiter rentrer à la Transborée à pied, quand bien même la tombée de la nuit rendait les conditions plus propices à la promenade pour Lucrétia. En effet, plus que de la paresse, la jeune noble considérait que deux baronnes ne pouvaient pas se permettre de marcher seules de nuit dans les rues de la ville. La présence de la vampire les protégeait bien sur de tout danger - il s'avérait juste que ce n'était pas "convenable" pour des personnes de leur rang. Aussi fit-elle appel au service d'un fiacre pour effectuer leur trajet de retour.

Malheureusement, l'ambiance une fois les portes du véhicule fermées redevint aussi pesante qu'au début du repas. Les deux femmes s'évitaient du regard, préférant observer chacune par une fenêtre différente les habitations qui défilaient, comme si elles avaient oublié comment communiquer. Comme si la complicité qu'elles avaient développé lors de la Taladélégation était impossible à retrouver.
Lucrétia avait-elle changé ? Elle avait été très agressive depuis leurs retrouvailles, n'hésitant pas à envoyer valser la baronne contre la paroi de son carrosse, ou encore à la gifler assez fort pour laisser une marque sur sa joue.
Non. la vampire était immortelle, immuable par nature. Elle n'aurait pas changé en quelques mois. Elle n'agissait qu'en réaction au comportement de Dokhara.
Le problème ne venait non pas de sa consœur, mais d'elle-même.
Lors de la Taladélégation, elle savait où elle allait, ce qu'elle faisait. Elle avait recruté le groupe de Ruud sans peur, conquis le cœur de la WaldMutter, capté l'attention d'une lahmianne. Rhya, Slaanesh, Ranald, et même Sigmar via la fidélité de Marguillon à son égard - les dieux étaient des outils à son service, pas l'inverse.
Aujourd'hui, elle n'était plus que l'ombre de cette Dokhara. Un amas de doutes, sans plus de conviction sur ce qu'elle devait faire ou pas. Elle avait peur des espions du culte, peur d'avoir perdu à tout jamais Ingrid, peur de devenir une vampire, peur des conséquences des choix qu'elle avait fait. Peur de Slaanesh.

Dokhara ferma les yeux et poussa un long et profond soupir.

Lucrétia avait été porteuse d'espoir dans un moment où elle s'était égarée, où elle en était arrivée à se croire prête à accepter la perte de la liberté qu'elle chérissait tant. Lorsqu'elle avait vu la vampire, la part d'elle qui se débattait pour ne pas mourir a ressurgi, le feu s'est rallumé. Elle ne le laisserait pas disparaitre.

Quelle idiote elle avait été. Qu'importait ce que signifiait le Baiser de Sang. Pourquoi se torturait-elle ainsi l'esprit, à se poser mille questions inutiles ? Tout cela n'avait aucune importance : tout ce qui comptait, c'était d'aller de l'avant, d'affronter l'avenir sans peur, et si cela impliquait de devenir lahmianne, ou d'affronter le jugement de Lucrétia lorsqu'elle lui aurait tout révélé à son sujet, alors qu'il en soit ainsi !

Elle rouvrit les yeux, pour plonger son regard dans les prunelles émeraudes de Lucrétia. Elle savait quoi faire pour rétablir le lien qui les unissait.

- D'ici à l'auberge, en comptant la difficile descente du Chemin du Sorcier, nous bénéficions environ d'une vingtaine de minutes c'est cela ?

Le sourire complice de Dokhara en disait long sur l'idée qui lui trottait en tête.

Si elle voulait retrouver celle qu'elle était, alors il lui fallait commencer par cesser de craindre l'influence de Slaanesh sur ses actes. Elle s'était interrompue ce matin quand, prise d'une passion frénétique, elle était prête à faire l'amour à la lahmianne au beau milieu de la salle commune de l'auberge. Elle avait eu peur qu'en s'abandonnant à ses instincts les plus bestiaux comme le culte lui avait enseigné de le faire, elle devienne inconsciemment la marionnette du Prince des Ténèbres.

Une nouvelle pensée à Ingrid avait fait irruption dans son esprit. Des paroles qu'elle avait prononcé il y a longtemps, et que son isolement au sein du culte en Altdorf lui avaient fait oublier.



"Un dieu noir s'est approprié les curiosités sexuelles, ses travers les plus sombres... mais est-ce vraiment justifié ? Non pas. Celui là, comme tous, marche sur les plates bandes de Taal et Rhya. L'homme est nature. tous les vices sont dans la nature.
Ni le désir ni l'assouvissement du désir ne sont contre nature... C'est réfréner ses passions qui l'est plus... Vis, aime, Dokhara. Accepte toi."




Elle avait oublié. Mais elle n'oublierait plus.

Elle se leva, et se pencha doucement vers Lucrétia pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres, qui se prolongea pour devenir plus passionné. Posant un genou contre elle sur la banquette, elle utilisa cet appui pour se pencher davantage, collant son corps contre le sien. Elle intensifia son baiser, n'hésitant pas à mordiller sa lèvre tandis que l'une de ses mains se glissait derrière sa nuque pour la caresser. L'autre prit position sur le haut de la cuisse de sa consœur, ses doigts serrant sa hanche. Alors que leur échange se faisait de plus en plus intense, éveillant leurs sensations et leur désir, elle laissa sa seconde main relâcher sa prise pour descendre lentement le long de la jambe de Lucrétia, la caressant du bout des doigts. Arrivée au bout de sa course, elle se saisit du tissu de sa robe et le tira de quelques centimètres vers le haut, tandis qu'elle interrompait leur étreinte pour permettre à son regard de croiser celui de la lahmianne.

- Puisque je vous ai affirmé avoir prévu quelques activités cette nuit pour nous deux, je pense pouvoir mettre à contribution le temps qui nous est alloué pour vous en offrir un aperçu. Il s'avère en effet que je n'ai pas pris de dessert à la Fine Plume car aucun d'entre eux ne semblait être à la hauteur de celui qui m'intéressait. Et je crois que vous seule êtes en mesure de m'aider à satisfaire mon appétit.

Elle tira davantage le tissu de la robe vers le haut, découvrant davantage la baronne Von Shwitzerhaum.

- Me permettez-vous ? demanda t-elle taquine, un sourcil levé, tout en se mordillant la lèvre inférieure, son regard glissant déjà vers la source de sa convoitise.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:00, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

La vieille bibliothécaire, dont le visage aigri et rêche indiquait un tempérament des plus austères, contempla la Lahmiane avec une expression de circonstance lorsque celle-ci lui commença à lui adresser la parole. Mais, au moment même où elle rencontra son regard, toute velléité disparut de ses pupilles, et ses traits s’adoucirent subitement pour emprunter un air hagard, perdu ; docile. Car, une fois de plus, la volonté même de la vampire avait supplanté celle de son vis-à-vis, s’engouffrant avec une force nonpareille dans un esprit qui n’y avait jamais été préparé. Elle était en terrain conquis, et aurait pu lui demander n’importe quoi ; elle se serait exécutée sans plus attendre, de gré ou de force. Par ailleurs, Lucretia alla légèrement plus loin que la première demande de Dokhara ; si elle acquit bel et bien la possession de ce livre potentiellement intéressant, elle reçut également plusieurs adresses pouvant mener à d’autres découvertes du même acabit, ce qui leur permettrait de gagner un temps considérable dans leur recherche.

« Frau Simone et le Palais des Merveilles. C’est noté. En vous remerciant, madame », fit-elle avec une moue amène, non sans oublier de prendre avec elle son dut. Lucretia s’en retourna aux côtés de Dokhara, affichant une mine satisfaite, contrairement à sa consœur. Son regard s’était atourné de teintes ambiguës, ses lèvres s’étaient entr’ouvertes dans une question qui ne serait jamais posée, et il sembla à la Lahmiane qu’elle avait légèrement pâli. Une situation qui lui rappelait ses premiers abouchements en compagnie de la damoiselle de Soya, alors qu’elles résidaient toutes les deux à Bratian et que la vampire s’était amusée à l’effrayer quelque peu en lui montrant des images surréalistes de fantôme ou en éradiquant toute la vie d’un petit étang.

« Et voilà ; un charisme toujours au point, apparemment, ainsi que quelques paroles bien senties, et le tour est joué. Voyez-vous, il paraît que la langue peut être une arme encore plus redoutable qu’une lame… M’est avis que tout cela est vrai, et je suis certaine que vous ne pouvez qu’approuver », lui glissa-t-elle soudainement au creux de l’oreille dans une proximité déplacée en lui cédant l’ouvrage, insinuant un sous-entendu qui dérivait dans tous les sens, tout autant sur les dernières exactions de Dokhara que sur des actes pour certains presque aussi immoraux.

Ce fut tout juste si, d’une humeur enjouée, elle ne s’éloigna pas en sifflotant quelque air guilleret, faisant tournevoler son ombrelle au-dessus de sa tête.



***



En sortant de l’Académie Royale pour s’en aller à la Fine Plume, Dokhara et Lucretia empruntèrent l’Avenue des Héros. A l’image du quartier châtelain, cette grande rue resplendissait d’une nette propreté et d’une multitude de couleurs tape-à-l’œil, principalement apportées par les costumes et les habits extravagants de sa populace. Des robes à la traîne à n’en plus finir, portée de temps à autre par des serviteurs requis pour la seule occasion, des étoffes bigarrées qui se mélangeaient aux brocards criards ou nuancés, des mazzochii se confrontaient aux bonnets coniques que ne venaient qu’égaler en hauteur les coiffures plus ostentatrices les unes que les autres des dames. Bien qu’opulent et d’une tout autre condition que les autres quartiers de la ville, l’agitation demeurait tout autant effervescente, quoique pour des raisons différentes. Céans même, point de charretiers fulminants ou de tombereaux qui s’entrechoquaient les uns aux autres ; les remplaçaient des marchands aux étalages noyés sous les tissus d’argent et les broderies damassés, attirant dans leurs filets de cris perchés les chalands qui venaient dès lors s’amarrer d’un air curieux le long de leur boutique. Tout aussi exubérant, les nobliaux et godelureaux qui, par désir d’impressionner leurs bachelettes, se lançaient moult défis d’un air aussi bravache que fanfaron, et les rodomontades résonnaient ribon-ribaine aux oreilles insensibles des majestueuses statues de l’avenue. Celles-ci observaient avec bienveillance, morgue ou intérêt ce charivari qui se déroulait sous leur stèle de marbre, plongées dans une immortalité intemporelle qu’avaient pourtant altérée çà et là quelques dégradations volontaires ; si certaines arboraient encore les couronnes de fleurs dépéries du dernier carnaval, d’autres voyaient certaines de leurs phalanges brisées au marteau et au burin, et il en allait de même concernant une série de regards et d’oreilles tout aussi vandalisés.

Bien que divers agents immaculés s’abaissaient dans cesse afin ramasser le moindre détritus qu’aurait pu libérer le passage d’un cheval ou l’un de ces canidés à la toilette aussi alambiquée que celle de leur maître, tout n’était pas parfait. Un forcené, probablement un zélote sigmarite, haranguait la clientèle, diabolisant les traînes les plus prolongées des robes. Le prédicateur comparait ainsi les femmes les arborant à des animaux, boueux l’hiver et poussiéreux l’été. Qu’il s’agissait là d’un appendice à un balai de sorcière, un encensoir infernal. Lucretia y vit déjà là, si la parole de l’homme parvenait à tomber de malveillantes oreilles, l’objet d’une taxe supplémentaire. Et si le fanatique alpaguait les passants, l’humeur mauvaise et la bouche écumeuse, il ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes au passage des deux jeunes femmes dont les coupes de leur vêture s’avéraient aussi étroites que révélatrices. Une Lucretia taquine ne manqua pas, avec lascivité et ingénuité, de glisser l’air de rien un index le long de son décolleté provocant.
Le tapage de l’homme ne tarda pas à alerter une patrouille qui le conduisit aux portes du quarter châtelain.

Avant de se rendre à la Fine Plume, les deux jeunes femmes firent une halte dans l’établissement le plus proche que leur avait conseillé la bibliothécaire ; chez Frau Simone. Eu égard à la nuit qui ne manquerait pas de bientôt s’appesantir sur le monde, limitant aussi bien leurs déplacements dans la ville que par les horaires peut-être point tardifs de cette marchande, mieux valait effectivement s’y rendre le plus tôt possible. Un restaurant tel que la Fine Plume, quant à lui, demeurerait ouvert à la fin du jour et pour plusieurs heures encore. Au sein du lieu renseigné, elles cherchèrent une fois de plus des ouvrages portant sur l’Inja et ses populations, sur ses coutumes et ses usages, sur sa religion et son histoire. Ou, à tout le moins, cela fut ce que rechercha Lucretia ; Dokhara, de son côté, pouvait tout aussi bien s’opiniâtrer à quêter d’autres tomes animaliers ou autre pour des raisons inconnues de la première.

Par la suite, elles franchirent toutes les deux le parvis de la Fine Plume, se plongeant dans un monde légèrement plus décalé, mais tout aussi somptueux, que ce qu’offrait ordinairement le quartier Châtelain en extérieur. La propreté des lieux, d’une manière évidente, était aussi rayonnante qu’à l’accoutumée. Tout semblait avoir été finement poli, et la moindre surface se transformait inlassablement en un miroir de bronze, d’étain, d’acier ou de fer qui réverbérait la lumière dans toutes les directions. C’était blanc, c’était lumineux, c’était beau, c’était à la pointe du modernisme. Le noir ébène des tables rivalisait avec la silhouette alambiquée de certains tabourets métalliques, les étagères embouquinnées, apportant une atmosphère ancienne et authentique, se disputaient aux tableaux peints dans un style plus que contemporain, et l’odeur du parchemin se partageait à celle des délicieuses pâtisseries exhibées en d’impeccables vitrines, attirant tous les regards et toutes les convoitises. Lucretia n’y fit pas exception, et elle remarqua ô combien Dokhara les avait aussi repérées.

Albert Dorzapf n’était pas présent ce jour-là, ce qui déçut presque Lucretia, laquelle aurait apprécié, malgré tout, échanger quelques banalités avec l’étrange personne qu’il incarnait. Difficile de déterminer les penchants de l’homme, mais elle savait ne pas le laisser aussi indifférent qu’il aurait aimé le croire. Dans le cas où leurs précédentes recherches chez Frau Simone n’auraient pas été concluantes, il aurait très bien pu être une nouvelle source de renseignements concernant différents endroits d’intérêt portés sur la culture orientale. A ce propos, les yeux perçants de Lucretia scrutèrent en de nombreuses reprises les côtes de la multitude d’ouvrages alignés sur les étagères, un tableau qu’elle n’avait fait que voir et revoir tout au long de la journée. Elle ne ressentait pas forcément le besoin de dormir pour se reposer, mais, de temps à autre, il lui prenait l’envie de s’en remettre aux bienfaits réparateurs et apaisants d’une courte pause léthargique. Nul doute que ces images de livres poussiéreux entassés viendraient la hanter sous peu dans ses prochaines rêveries.
Et les deux repas leur furent alors apportés, amenés entre les mains d’un serviteur à l’affabilité presque obséquieuse.

Fidèles à ses souvenirs, les goûts qui envahirent Lucretia s’avérèrent des plus délicieux ; de quoi être presque douloureux alors que ses papilles gustatives s’animèrent pour en percevoir toutes ces saveurs auxquelles elles n’étaient pas habituées. Et pourtant, la Lahmiane avait coutume de consommer les meilleurs plats dans la meilleure vaisselle possible. Dokhara, elle aussi, était aux anges, et son visage rayonnait d’une joie retrouvée, manifestant son approbation.

« Je ne le sais que trop bien. Vous comprendrez peut-être un peu mieux, désormais ; lorsque l’on a la possibilité de connaître un tel plaisir gustatif quand on le souhaite, à portée de main, il est tentant que d’y revenir sitôt qu’il nous en vient l’envie. »
Ce disant, elle effleura d’un regard matois le cou de la jeune femme que cette dernière lui avait momentanément interdit.

Par la suite, alors qu’elles savouraient toutes deux leur repas respectif et que l’instant se forlongeait, Lucretia perçut l’agitation qui travaillait sa compagne. Nombre de regards lui furent jetés à la dérobée, nombre de questionnements échouèrent là où les retraites, elles, réussirent en tout point en la présence de lèvres finalement pincées et de visage détourné. Jusqu’à ce qu’elle posât une question qui la tiraillait apparemment. Avait-elle déjà eu des enfants ?

Lucretia ne put réagir autrement qu’en tiquant à plusieurs reprises, observant bien grand la baronne de Soya, tout en face. Elle gloussa quelque peu, avant de reconsidérer l’interrogation avec davantage de pensée et de réflexion.

« Non, finit-elle par avouer. Et fort heureusement. Car j’imagine qu’il doit être difficile d’observer ses enfants vieillir et mourir avant soi-même. Car il faut être encore humaine pour procréer, et cela aurait signifié, n’ayant jamais connu et aimé d’homme avant ma renaissance, que l’on m’eût violée autrefois. Et car je n’en ai jamais voulu. Pas comme cela, pas… ceux-là. Cette question est étrange. Qu’auriez-vous souhaité entendre ? Me voyez-vous donc comme l’une de ces mères aimantes et patientes qui couvent leur rejeton d’un œil aussi mièvre que pathétique ? Cela pourrait être amusant. Juste pour la plaisanterie. Par autodérision. L’espace de cinq minutes. Mais pas davantage. Et vous, très chère, si la question vous obnubile à ce point-là, serait-ce parce que vous en avez déjà caressé l’espoir ? »

***



Au sortir de la Fine Plume, un vent froidureux s’engouffra sous leur vêture. Levant la tête, imitant Dokhara, elle constata la majesté de la voûte céleste dans toute sa vastité ; une vision qui avait de quoi remettre en question même le plus mégalomane des hommes. La température avait considérablement chuté sans la présence de l’astre solaire, en ce début de saison encore trop timide pour parvenir à conserver la chaleur diurne, et le rayonnement nocturne, en l’absence de nuages, s’en trouvait décuplé.

Alors que les ruelles et venelles se vidaient de leur populace la plus intègre pour ne laisser, peut-être, que la lie de la société, elles décidèrent de héler un coche afin de rentrer sans connaître de plus ample bissêtre. Au tout début, la Lahmiane considéra sa consœur d’une expression sceptique, mais haussa finalement les épaules ; il était peut-être plus sage, et autrement plus prudent pour Dokhara, de rentrer effectivement à l’abri des regards.

Une fois les panneaux de bois refermés sur elles-mêmes, cette étrange pesanteur palpable qui s’était invitée lors du dernier repas fit de nouveau son apparition, s’immisçant entre les deux femmes. Ou plutôt, se dit Lucretia, qu’il provenait bien davantage de sa vis-à-vis que d’elle-même ; l’inconfort qu’elle pouvait potentiellement ressentir n’était que le reflet de celui de sa compagne. La vampire, elle, n’avait rien à se reprocher, pas plus qu’elle avait jusque-là agi différemment. Elle restait elle, comme toujours, et ne voyait pas ce qui avait pu, de son côté, falsifier leur relation.

Non, Dokhara recommençait ce soudain petit manège qui l’avait prise après être entrée à la Fine Plume. Ce même air indécis, inquiet, ces mêmes regards en coin, sans jamais trop oser croiser le chemin de ses iris, ces mêmes moues hésitantes. Elle semblait définitivement en prise avec elle-même.

Puis, ouvrant les yeux, la jeune femme plongea avec résolution dans le regard de la Lahmiane avant de franchir le maigre espace qui la séparait de cette dernière. Une question mutine fut posée, dans un sourire de connivence qui en disait long sur ses pensées actuelles et ses plans futurs. Puis ce baiser, timide, délicat, porté sur les lèvres de la Lahmiane. Baiser qui devint alors plus entreprenant, plus osé, plus décidé, après cette demi-seconde d’hésitation, comme pour effacer les doutes et marquer le changement. Dokhara se lova contre Lucretia, laquelle ne la repoussa point. Elle accepta l’étreinte avec douceur et mesure, percevant déjà la suite des évènements. Et ils furent en tout point conformes à ce qu’avait sous-entendu le sourire de sa compagne ; tout en continuant de l’embrasser et d’unir leurs lèvres dans une union passionnée, une main esseulée partit à l’aventure en suivant les jupons de la vampire. Dans cette descente hasardeuse et tatillonne, quelques doigts agrippèrent la chute de tissu pour s’y glisser en dessous, et commencer, lentement mais sûrement, à remonter le tout. Les regards se croisèrent une fois de plus.

« Vous noterez que vous n’êtes pas la seule à n’avoir aucunement pris de dessert… Ne craignez-vous donc pas la direction que pourrait emprunter mon appétit… ? »

La Lahmiane ne conclut point sa phrase d’un oui ou d’un non ; ses actes parleraient pour elle. Elle attira avec entrain son amante, alors penchée dans sa direction, complètement sur elle. Assurément que Dokhara n’eut pas d’autre choix que de lâcher l’objet de ses convoitises, ses genoux se positionnant de part et d’autre de la taille de sa compagne, toujours assise. Et ce fut au tour de ses propres mains de s’en prendre à la vêture de la baronne de Soya, remontant le tissu tout en effleurant considérablement le galbe de ses jambes. Alors que ses lèvres s’emparaient de leurs homologues et les mordillaient çà et là, elle finit de l’attirer que plus à elle encore en conquérant la partie callipyge de son corps, se faufilant sous quelque dessous qu’elle pouvait porter, peau contre peau. Lucretia hocha un sourcil curieux et taquin.

« Tiens donc… Aurait-on délibérément oublié quelque chose ? »

Car Dokhara ne portait rien, et une phalange indiscrète vint vérifier tout cela en effleurant une intimité découverte. En profitant matoisement, la vampire écarta lentement ses genoux, elle forçant Dokhara à faire de même, et cela en même temps qu’elle s’attelait à reproduire, avec une lenteur et mesure calculée, ces attouchements des plus lascifs.

Tandis que ces actions laissaient sous-entendre un futur bien précis avec une pression plus intense et plus appliquées sur cette partie du corps, Lucretia changea drastiquement d’angle d’attaque, retirant ses mains de sous la robe pour saisir à son tour la nuque de son sa consœur. Ses doigts en firent le tour, revenant dans le creux de sa gorge, pour commencer à se perdre dans le décolleté fort ouvert de la jeune femme. Avec cette même lenteur mesurée, la Lahmiane se perdit entre les courbes de sa partenaire pour en saisir, morceau après morceau, tout le tissu de rembourrage qu’elle jeta sur le côté dans un geste négligent. Le corsage devint subitement plus lâche, et, joueuse, Lucretia introduisit ses doigts sous la bretelle gauche, avant tirer doucement vers la droite, dénudant pouce après pouce la poitrine de sa compagne. Et réitéra la même chose juste après, avec la droite. Ainsi rabattu entre ses deux seins, le corsage mettait en valeur d’une nouvelle manière, autrement plus altérée, ostentatrice et osée, ce que Dokhara avait à offrir. La Lahmiane effleura avec sensualité et légèreté ce tableau voluptueux juché sur elle, avant de contempler leur propre situation et les étoffes réparties aux quatre vents dans l’habitacle.

« Pensez-vous vraiment avoir le temps pour un jeu de cet acabit céans même… ? Je gage que le cocher viendra tôt ou tard nous déranger lorsque sera venu le moment de descendre. Et ne manquera pas de s’effondrer devant pareil spectacle. Je ne voudrais pas avoir la mort d’un innocent sur la conscience, vous me connaissez », sourit-elle en lui volant de nouveau un baiser.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:01, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 36 xps
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

La Fine Plume


Non elle ne désirait pas d'enfant, évidemment. Déjà qu'elle ne souhaitait pas se marier par peur de l'engagement, alors une progéniture...
Et pourtant... la petite fille en elle s'était faite une promesse. Alors même qu'elle subissait jour après jour l'éducation académique dénuée d'amour de son père, elle s'était raccrochée à l'idée que lorsque viendrait son tour d'être parent, elle ne commettrait pas les mêmes erreurs, et offrirait un amour inconditionnel à ses enfants.
Mais aujourd'hui, quand bien même volerait-elle la semence d'un homme pour avoir un fils ou une fille... elle aurait certes les moyens financiers de l'éduquer seule, mais quand bien même ? Une mère pervertie par de sombres divinités, s'acoquinant avec criminels, cultistes et vampires, tuant des innocents... en quoi pareille génitrice serait meilleure famille que Wildred de Soya ?

Dokhara se mordit la lèvre, non pas sensuellement, mais pour contenir une colère naissante. Lucretia prenait sa question à la légère, sans faire preuve de la moindre once d'empathie envers ses sentiments.

Bien sur, Dokhara souhaitait savoir si la lahmianne avait déjà transformé d'autres personnes avant elle. A cette question elle n'eut finalement pas de réponse assez claire pour en établir une certitude. Apprendre qu'elle serait la première aurait été agréable pour son ego. Et si ce n'était pas le cas... qu'étaient devenus les autres ?
Mais plus que cela... elle exprimait un doute sur son avenir. Devenir vampire, c'était s'interdire définitivement la possibilité d'avoir des enfants. Et si Lucrétia souhaitait aujourd'hui la faire devenir comme elle, n'était-ce pas un substitut du désir humain de procréation dont elle se moquait ? La baronne de Soya commençait à connaître sa consœur, à deviner sa manière de cacher ses failles derrière du sarcasme, comme pour mieux se mentir à elle-même. Cela se devinait dans l'insistance inutile avec laquelle elle réfutait l'idée d'avoir un enfant.

Malgré ses efforts, elle ne put cacher une pointe d'agacement dans sa réponse.

- Ce n'est pas étrange, et ça ne m'obnubile pas. C'est normal d'y réfléchir pour une humaine.

Comme le ressac de la marée, Lucrétia devait commencer à avoir l'habitude de voir Dokhara changer d'émotion entre deux phrases. Car la suivante est tout de suite plus calme, posée, comme regrettant la tension inutile de la précédente.

- C'est juste... pardonnez la métaphore peu inspirée, mais ce n'est pas parce qu'on a pas prévu de franchir une porte que cela ne nous inquiète pas lorsqu'elle se ferme. Des fois j'aspire à une vie simple. Avant de me rappeler qu'elle m'ennuierait à mourir. Comme une enfant gâtée éternellement insatisfaite, uh ?

Elle haussa un sourcil à l'attention de sa consœur comme pour qu'elle valide cette moquerie, même si la question était rhétorique. Puis elle reprit une bouchée de sa tourte.

Nouveau silence, nouvelle gêne.

Félicitations Dokhara. C'est ton tout premier rendez-vous depuis des mois en tête à tête avec la femme que tu convoites, et ton premier sujet de conversation concerne tes désirs de procréation. Tu es une maitresse de la séduction, le culte serait fier de toi.


***


Le Fiacre


Voir Lucrétia réagir à ses avances fut le plus puissant des aphrodisiaques. Agir était tellement plus simple que de parler ! Il n'y avait pas de doutes, pas d'hésitations, juste le désir et l'instinct qui prenaient le contrôle. Les caresses se succédaient, les baisers échangés gagnaient en intensité, la peau se découvrait, le tout avec un naturel qui ne pouvait être présent dans d'ennuyeuses conversations guindées.
A califourchon sur elle et pressée contre son corps, ses mains n'étaient guère capables de trouver un angle d'attaque acceptable dans la vêture de sa consœur, aussi saisit-elle sa nuque et le bas de son dos afin d'accentuer leur étreinte.

- Nulle crainte non. Plus maintenant.

Tandis que Lucrétia s'aventurait toujours plus avant sous sa robe, le souffle de Dokhara suivait la même progression crescendo, s'accélérant encore et encore. Mais lorsqu'elle ne fut plus qu'à quelques centimètres de son intimité, il s'arrêta net inconsciemment, comme par appréhension.
Cette dernière fut justifiée.
Peut-être que ces dix derniers jours de chasteté avaient accru sa sensibilité - toujours est-il que cette première caresse la fit sursauter tandis qu'un pic de sensibilité lui fit échapper un cri de plaisir, interrompant leur baiser.
Elles échangèrent un regard amusé, Lucrétia apparemment très fière de la réaction déclenchée par sa caresse, Dokhara fronçant les sourcils comme pour lui intimer de ne pas prendre confiance trop rapidement dans ses capacités à la satisfaire.
Bien entendu, Lucrétia prit ce regard mutin pour un défi, et ses doigts enhardis d'une motivation nouvelle se firent plus téméraires encore.

La baronne se laissa totalement submerger par ses sensations. Fermant les yeux pour mieux les ressentir, elle planta inconsciemment ses ongles dans la peau de son amante, tout son corps se crispant bien malgré elle face aux vagues de plaisir qui la traversaient. Abandonnant les lèvres de la vampire, elle laissa glisser sa tête contre l'épaule de Lucrétia, embrassant dans un rythme erratique sa nuque. Elle dut se retenir à plusieurs reprises de ne pas mordre sa consœur malgré la sensibilité accrue de son intimité dont la lahmianne semblait pleinement profiter - mais le souvenir de sa dernière tentative en terme de morsure était encore vivement gravé dans son esprit - et sa colonne vertébrale - aussi le peu de bon sens qui lui restait lui permit de ne pas franchir cette barrière. Quand bien même la vampire dut sentir à plusieurs reprises des incisives pincer sa peau, avant de se rétracter pour ne plus faire place qu'à un nouveau baiser.

La vampire se lassa finalement de ce petit jeu, rompant doucement leur étreinte pour laisses ses doigts décidément bien inquisiteurs se plonger dans la poitrine de son amante. Cette dernière, amusée, la laissa procéder, profitant de cette pause salvatrice pour reprendre son souffle. Tandis que la lahmianne s'amusait à retirer les étoffes servant de rembourrage appliquées sous son corset, Dokhara lui servit un regard faussement désapprobateur - toujours juchée sur elle, elle restait en position de dominante et jouait donc le rôle de l'adulte jugeant le comportement puéril de son enfant, sans pour autant l'interrompre car n'ayant pas le cœur de gâcher son plaisir.

Profitant de vêtements bien moins tendus, Lucrétia atteignit ainsi son objectif en jouant avec les bretelles des vêtements de Dokhara qu'elle fit glisser de part et d'autre de ses épaules. La jeune baronne de Soya ne put s'empêcher de sourire en voyant avec quelle passion la vampire s'appliquait à rendre une parfaite symétrie du vêtement qui, libéré de toute tension, offrait désormais une vue plongeante sur la poitrine de la baronne.
Bon sang, le corset était désormais si lâche que ses tétons se dressaient désormais à deux bons centimètres en retrait de l'armature, comme incapables de retourner s'y cacher sans l'aide de toutes les étoffes dispersées au sol ! C'était presque ridicule, mais le désir de la baronne était trop fort pour se laisser menacer par une quelconque sensation de gêne.

Le regard de Dokhara changea, abandonnant son air faussement hautain pour devenir le vecteur de sa passion brûlante. Elle avait eu le temps de reprendre son souffle : la pause était terminée.

- Ainsi donc ce n'est qu'après m'avoir attouchée et effeuillée, que vous me demandez d'incarner la voix de la raison que vous ne sauriez être ? Malheureusement, je vais devoir vous décevoir une fois de plus - ce rôle m'est inconnu et le restera à jamais. Mais si vous souhaitez vous en parer, je vous laisse bien entendu une poignée de secondes dès à présent pour m'arrêter.

Elle déplia ses jambes, retirant ses genoux de la banquette pour reprendre appui sur le plancher du véhicule. Elle susurra alors quelques phrases à l'oreille de sa consœur avant de s'agenouiller.

- Si j'arrive à vous faire jouir une première fois avant notre destination, alors cet innocent sera mort pour une bonne cause - ma conscience saura surmonter cette épreuve. Mais j'ai cru comprendre que votre ouïe était plutôt affutée, vous saurez donc m'interrompre à temps pour protéger cette vie si cela s'avérait nécessaire, n'est-ce pas ?

Elle conclut sa question en mordillant avec taquinerie l'oreille de sa consœur, puis sans retenue aucune, souleva tous les froufrous composant sa robe pour y glisser ses mains, allant retirer toute dentelle pouvant lui faire barrage. Elle invita ensuite son amante à écarter davantage les cuisses avant de se faufiler dans ce chemin désormais dégagé.

La raison et le bon sens avaient déserté l'esprit de la baronne. Elle s'était abandonnée totalement à ses envies, ne laissant plus aucune pensée faire obstruction à sa quête du plaisir immédiat. Bien ou mal, Slaanesh ou Rhya, humaine ou vampire, elle s'en foutait totalement - seule comptait désormais la jouissance de ses sens et la fusion de leur extase.

Leur première et dernière nuit remontait certes à plusieurs mois, mais il est des détails sur ses amants que Dokhara n'oubliait jamais. Et en l’occurrence, elle se rappelait très précisément d'une manière de procéder à laquelle Lucrétia était tout particulièrement sensible, pour laquelle elle perdait volontiers le contrôle qu'elle aimait tant exercer sur sa personne. Si la jeune de Soya avait été malhabile de ses mots depuis ses retrouvailles avec la vampire, elle comptait bien lui prouver désormais que les autres talents dont elle pouvait faire preuve avec sa langue étaient eux restés intacts - sinon perfectionnés par ses nombreuses expériences au sein du culte du Prince des plaisirs.

Il était temps de faire crier Lucrétia.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:01, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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[MJ] Le Grand Duc
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Vous ne trouvez rien d'intéressant chez Frau Simone si ce ne sont des soieries arabiennes et des épices fines. Pas plus sur les étagères du restaurant.
Toutes occupées qu'elles étaient, les deux baronnes ne faisaient guère attention à ce qui pouvait bien se passer au delà des rideaux tirés du fiacre dans lequel elles se trouvaient. La rumeur de la rue s'était tue ? Rien de plus normal à cette heure avancée. Pourtant, le véhicule s'arrêta soudainement, avec une rudesse peu commune pour un service d'un tel prix.
Test de perception de Lucré, basé sur (Ini+Int)/2 : 1, réussite critique.
Test de perception de Dokhara, basé sur (Ini+Int)/2 : 12, raté.


Une voix forte résonna de l'extérieur, étouffée par la distance et l'habitacle clos du fiacre.

- "Baronne Dokhara de Soya, veuillez sortir de ce véhicule !"

L'ouïe acéré de Lucrétia lui permit d'entendre le claquement d'un bon nombre de bottes sur les pavés alentours, ainsi que les cliquetis d'un équipement militaire, et peut-être même le son d'une corde que l'on tend.
Si vous tirez les rideaux du fiacre de part et d'autre, vous réalisez que vous êtes dans une rue large pour laisser passer deux chariots. Vous êtes entre deux pâtés d'habitations à étage avec des colombages et des échoppes -fermées- au rez de chaussée (vous voyez les portes closes, celle sur votre droite jouxte une verrière). Vous ne pouvez pas voir dedans ni derrière dans sortir mais vous ne voyez personne de votre position, pas même des passants.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Voilà bien longtemps qu’elles n’avaient pas vécu pareil moment, toutes les deux, et elles semblaient définitivement s’en donner à cœur joie. Le plaisir de la chair et du partage les unissait plus encore que leur position, juchées l’une sur l’autre dans le fond d’un fiacre oublié, alors que le crépuscule avait déjà bien englouti le monde. Lucretia jouait de la sensibilité exacerbée de Dokhara, laquelle s’était désormais perdue dans le creux de son cou après avoir délaissé sa bouche. Les lèvres de sa compagne butinaient avec envie sa peau, et, tandis que la Lahmiane s’activait sous les jupons de sa consœur, cette dernière manquait tout juste de se contenir. Les ongles se plantaient dans les chairs, au travers des vêtures, et de petites incisives se livraient à un jeu des plus dangereux, asticotant le haut d’une épaule sans toutefois ne jamais franchir la limite imposée. Sans doute Dokhara se remembrait-elle un peu trop sa dernière tentative, soldée par une cuisante déconvenue. Et pourtant, il ne lui aurait fallu pas grand-chose, actuellement, pour réitérer cette mascarade, et elle cherchait dans ce contact éperdu une échappatoire, un exutoire à tous ces gémissements qui se frayaient un chemin au travers de sa gorge délicate. Pour un peu, et Lucretia se serait bien fendue de petites piques aussi mesquines que taquines sur ces fameuses portes à ne pas franchir alors même que sa consœur y mettait, présentement, bien du sien, mais elle préféra ne pas rompre l’instant en se focalisant sur ses attentions prodiguées.

Après avoir dénudé le haut de la jeune femme en usant de sa robe d’une manière que le créateur n’avait assurément point pensée, Lucretia concentra ses caresses sur la poitrine dévoilée. Ses mains étant occupées autre part, quoique potentiellement au repos pour le moment, elle n’eut pas d’autre choix que d’utiliser ses lèvres et sa langue pour venir chatouiller les petites pointes rosées qui faîtaient chacun de ses seins. Elle écouta avec négligence les paroles de Dokhara, alors même qu’elle les avait provoquées, et se contenta de se tordre la tête pour lui jeter un coup d’œil presque innocent et interrogateur, visage plongé dans le corsage. En guise de réponse, elle accentua la pression effectuée par ses lèvres et ses joues sur un mamelon qui n’en avait pas tant demandé, arrachant aussi bien un léger bruit de succion qu’un nouveau gémissement de son amante, presque douloureux cette fois-ci.

Le message fut passé et compris sans souci ; Dokhara se pencha plus en avant dans sa direction que pour mieux lui susurrer quelques voluptueuses et taquines mises en garde, que Lucretia accepta bien volontiers. En vérité, se partageait à cette complicité retrouvée l’excitation de se faire ainsi découvrir en plein ébat, dans la cabine d’un fiacre des plus banaux qui circulait dans la ville au hasard des ruelles enténébrées. Et, eu égard à leur situation et à leur genre, elles couraient peut-être un risque à être ainsi exposées, s’adonnant au saphisme. C’était comme troquer l’espace de quelques instants leurs atours et leur noblesse contre la simplicité et la culpabilité même de ces voleurs qui, dans leur plus grande liberté, pourtant, se voyaient menacés de la perdre à tout jamais en se faisant attraper. S’aimer l’une et l’autre comme l’eussent fait deux simples femmes, indépendamment de leur condition, de leur religion et de leur nature, et oublier tout ce qui pouvait les différencier e près ou de loin. S’abandonner volontairement, pendant ces quelques minutes, dans la luxure, le plaisir et le désir ; se livrer à l’autre. Non, il n’était pas même sûr que la Lahmiane criât à l’intrus si elle en percevait un.

Ce fut au tour de Dokhara que de lui rendre la monnaie ; aussi joueuse qu’exigeante, elle força les genoux de la vampire qui, consentante, s’exécuta presque docilement. Tout autant de tissus et de jupon furent mis de côté, retirés, rabattus dans la précipitation collective mue par une excitation palpable. Chaque brocard éliminé ne la poussait que davantage encore vers cette promesse tacite de désir et de transcendance qu’elle avait déjà connue lors de leur dernière nuitée, et ses perceptions s’en trouvèrent d’autant plus décuplées. Les doigts de la jeune femme, glissant çà et là sur sa peau, la firent frissonner, et la caresse de ses lèvres lui arracha plusieurs petits gémissements qui s’en trouvèrent croissants. Lucretia n’était pas femme à s’abandonner aussi facilement aux mains d’autrui, mais, dans cet habitacle si confiné, elle osa et réussit à se détendre entièrement. Bientôt, sous les délicatesses de son amante, elle se retrouva presque affalée sur la banquette arrière, paupières closes, se concentrant sur ces multitudes de sentiments et d’émotions qui la traversaient. Ses mains, lorsqu’elles n’erraient pas sur la banquette, en quête d’une prise invisible à laquelle se raccrocher, se glissaient dans la chevelure de Dokhara, l’enjoignant à poursuivre ses exactions contre son intimité.

Si Lucretia n’était plus humaine, le mécanisme naturel de respiration demeurait profondément ancré en elle, afin de parfaire l’illusion de sa mortalité. Ce même mécanisme s’emballa sous la langue de sa compagne en exaltations progressives, cherchant un souffle inutile qui paraissait pourtant lui manquer. Elle se retrouvait soudainement compressée par le coutil de son corset, haletante, ne sachant plus où se mettre, comment se comporter. Se contorsionnant sur elle-même, aussi bien poussée par le désir que par la volonté de se défaire de son carcan, ses doigts s’agrippèrent aux lacets de son dos pour les délier maladroitement. Esseulée dans cette tâche que lui compliquait délibérément et avec satisfaction sa compagne, la Lahmiane ne put tout au pire que les desserrer légèrement, et n’eut pas d’autre choix que de forcer sur sa vêture pour s’en affranchir. Et ce fut lorsqu’elle parvint à libérer sa poitrine et que les contractions les plus délicieuses et prenantes lui traversèrent le corps sur des gémissements toujours plus prononcés, comme pour en exhiber et en goûter toute la quintessence d’un plaisir indicible, que le fiacre freina brutalement.

Le retour à la réalité fut des plus douloureux, encore que l’embardée involontaire que fit Dokhara contre Lucretia arracha à cette dernière les derniers sursauts de son ultime jouissance, et la Lahmiane émergea de son plaisir sans trop y croire vraiment. Il lui fallut plusieurs secondes avant d’être ramenée à la réalité, un petit moment pour reprendre conscience de son corps alors que s’évanouissaient les vestiges diffus de ses émotions. Elle tiqua, battant des paupières, observant l’habitacle dans lequel elle avait été ramenée. Dokhara avait l’air aussi surprise qu’elle, sinon davantage. Et agacée, apparemment. Lucretia prit les devants.

« Ne serait-ce pas vos nouvelles copines, quelquefois ? » maugréa-t-elle tout bas.

Un léger sentiment d’urgence s’empara également de Lucretia ; il était bien probable à ce qu’elles fussent amenées à ouvrir les portes du fiacre, pour une raison comme pour une autre. Dans ce moment suspendu, la Lahmiane tendit l’oreille, percevant tout un ensemble de bottes battant le pavé de Talabheim, de mailles cliquetant les unes contre les autres, et le possible bruit d’une corde qui se tendait. Enfin, une voix confirma ce à quoi elle s’était attendue ; elles devaient sortir. Ou plutôt, Dokhara seule devait sortir, ce qui alimenta nombre de pensées dans l’esprit de Lucretia.

Qui cela pouvait-il bien être ? Avait-on seulement conscience de sa présence céans même pour que l’on nommât uniquement la baronne de Soya ? Elle songea directement à la sororité dans la mesure où celle-ci se trouvait impliquée dans le voyage que devait poursuivre son amante jusqu’en Inja, et ne voyait de toute façon que cette secte pour être ainsi au courant de ses moindres faits et gestes jusqu’à la retrouver dans cette ruelle. Ces réflexions étaient menées alors même que Lucretia se rhabillait dans la hâte, rajustant son corsage du mieux qu’elle le pouvait tout en lissant sa robe contre ses jambes. S’il le fallait, elle aida également Dokhara à faire de même. Un petit coup d’œil en direction de la fenêtre du véhicule ne lui apprit pas grand-chose de plus, si ce n’étaient qu’elles se retrouvaient enchristées dans une large ruelle encadrée de hautes habitations au colombage apparent. Quelques échoppes çà et là, une verrière se découpant à l’angle d’un pâté de maisons, mais aucun passant aux alentours. De quoi leur assurer une échappatoire, si tentées qu’elles auraient pu être de prendre la fuite. Mais pour le moment, l’heure n’était pas à une telle décision. Mieux valait voir ce qu’on leur voulait. Ou ce que l’on voulait à Dokhara. Lucretia haussa des épaules à l’attention de sa consœur, avant de murmurer, tout bas :

«Je ne sais pas ce qui se trame, et moins encore qui a pu vous tracer jusque-là. Il serait judicieux, dans un premier temps, de voir ce que l’on vous veut, je gage, puis d’agir en conséquence. Je ne sais pas non plus s’ils ont conscience de ma présence, mais, dans le doute, je ne me montrerai pas… Pour le moment. »
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:01, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara avait une très forte propension à l'empathie.
Elle comprenait la vraie nature des sentiments de ses prétendants, devinant la duperie, le mensonge et la perversité dans leurs promesses.
Elle ressentait la tristesse de ceux qui n'ont plus rien, l'obligeant à les aider de son mieux non par générosité, mais par besoin égoïste d'évacuer ces émotions étrangères qui la parasitaient.
Elle avait partagé la culpabilité de Rhomgar, le dégout de Rolff, l'ambition d'Alda, l'amour d'Ingrid, comme si c'étaient ses propres émotions.
Un talent à deux facettes, permettant de mieux jouer avec les désirs d'autrui pour les manipuler, mais affectant plus que nécessaire le coeur de la baronne.
Là encore, Slaanesh avait perverti ce don : puisque Dokhara, par addiction au plaisir, avait perdu peu à peu la capacité de ressentir par elle-même, elle restait néanmoins capable de retrouver ces émotions perdues en les insufflant dans son entourage pour les ressentir par substitution. C'est ce qu'elle avait fait chez ses serviteurs, c'est comme cela qu'elles les avait perverti les uns après les autres, abusant de leurs faiblesses pour leur inspirer des émotions puissantes, afin d'y gouter à son tour. Un petit jeu malsain qu'elle avait pourtant répété mois après mois sans le moindre remord.

Un tel don était un cadeau divin pour tout cultiste de Slaanesh. Il permettait de ressentir le plaisir qu'elle donnait à autrui.

Chaque gémissement de Lucretia, chaque soubresaut de son bassin, la baronne de Soya les faisait siens comme si c'était elle qui profitait des caresses d'une autre. Elle ressentait chaque variation du plaisir qu'elle offrait, et pouvait en conséquence adapter à la perfection ses caresses pour offrir un plaisir décuplé à sa victime. Un talent unique, affiné par des mois d'expérimentations au sein du culte.

Et pourtant, il y avait bien plus que le plaisir empathique d'offrir la jouissance à sa consœur dans cet instant.
Pour la première fois, elle soumettait la vampire. Elle avait l'ascendant complet sur elle, la lahmianne ayant relâché toutes ses défenses, tout son contrôle, pour s'abandonner aux dons de Dokhara. Que ce soient ses mains cherchant désespérément à agripper quelque chose pour contenir ses sens ravagés par le désir, les gémissements qui s'échappaient de ses lèvres bien malgré elle, l'accélération saccadée de son souffle, les crispations soudaines de ses cuisses l'enserrant contre elle immédiatement suivies d'un nouveau relâchement, sa tentative maladroite de desserrer son corset comme si l'habit ne pouvait plus contenir tout ce qui émanait d'elle... c'étaient autant de batailles gagnées, des barrières détruites sur le chemin d'une baronne de Soya qui ne s'arrêterait pas avant l'ultime victoire.

Vampire surpuissante ou pas, Lucrétia comme les autres fut l'esclave de sa passion, et Dokhara obtint, pendant cette poignée de minutes, le contrôle total sur le corps et l'esprit de sa consœur.

Son succès était entier, car en cet instant, Lucretia von Shwitzerhaüm fut sienne.

Alors qu'elle profitait de derniers soubresauts incontrôlés sous l'assaut d'une Dokhara qui, bien qu'ayant accompli sa tâche, se délectait encore de quelques taquineries destinées à abuser du contrôle acquis jusqu'à la dernière seconde, le fiacre s'arrêta brutalement.

Toutes deux eurent du mal à revenir à la réalité après le choc de ce freinage, alors qu'un homme l'alpagait par son nom à l'extérieur, l'exhortant à sortir du véhicule d'une voix autoritaire.
D'ailleurs si Dokhara aurait du être inquiétée de la situation, il n'en fut rien dans l'immédiat. Ces quelques minutes d'intimité avec Lucrétia lui avaient fait retrouver une confiance totale en elle-même, et elle se sentait désormais invincible. Tout au plus sentait-elle poindre l'agacement de n'avoir pu profiter de cette complicité retrouvée plus longtemps.

La réflexion de Lucrétia entacha un peu cette confiance, puisqu'elle suggéra que cette interruption puisse être due aux supposées lahmiannes avec qui Dokhara était en contact. Le rappel de ce mensonge qu'elle n'avait pas dissipé s'insinua dans son esprit, accompagné d'une pointe de culpabilité.

Pas le temps de réfléchir néanmoins. Dokhara se releva dans l'urgence, remontant les deux bretelles affaissées de sa robe sur ses épaules avant de saisir et tirer un grand coup son corset vers le haut.
Elle observa le rembourrage disséminé partout sur le plancher du véhicule, et abandonna l'idée de l'utiliser. Il avait fallu du temps et du talent à Elsa pour disposer convenablement de toutes ces couches de tissu à afin qu'elles remplissent avec élégance et discrétion les vêtements de Lucrétia - une poignée de secondes ne suffirait jamais à arriver à un résultat satisfaisant. Saisissant les lacets du corset dans son dos, elle tira dessus de toutes ses forces, déformant le vêtement et l'étouffant quelque peu, pour dissimuler au mieux les problèmes de gabarit de l'habit. Tout observateur prenant le temps de regarder verrait malgré tout que le corset n'était pas du tout adapté aux courbes de Dokhara, mais c'était le mieux qu'elle pouvait faire dans la situation présente.

Lucrétia l'aida à lisser sa robe, puis lui proposa de sortir seule.

Oui, elle en était venue à la même conclusion. C'était le choix le plus judicieux - elle seule avait été nommée, et peut-être ces opportuns ne connaissaient pas l'identité de celle qui l'accompagnait. Dans la mesure du possible, inutile donc de révéler son existence ou de la mêler à ses problèmes.

Et pourtant... impossible de ne pas rattacher cette interruption à la scène qu'elle avait joué dans le quartier de la Loi. A haute voix, elle avait émis un défi aux cultistes de Slaanesh, rappelant à tout espion pouvant l'entendre qu'une vampire comme Lucrétia pouvait perturber la mission qui lui avait été confiée. Et que s'ils souhaitaient qu'elle soit écartée, alors ils devraient intervenir.


Étaient-ce eux ?


A cette pensée, la fantastique confiance en elle de Dokhara se fit moucher en un instant.


Non ! Elle ne pouvait pas être séparée de Lucrétia ! Pas maintenant, pas alors qu'elle venait de retrouver leur complicité !


Ils ne pouvaient pas la lui prendre elle aussi.


Elle créait du sens. Elle lui permettait de ressentir à nouveaux des choses par elle-même. Elle lui rendait ce que le Prince des plaisirs lui avait volé.



Pas elle.




Pitié.






Un regard de panique sur la porte de véhicule, puis vers Lucrétia.

Plus le temps d'expliquer, de douter. Il n'y avait pas d'échappatoire.

Elle saisit la poignée du véhicule, mais avant de l'ouvrir, sans tourner la tête à nouveau vers sa consœur, ne put s'empêcher de laisser s'échapper d'elle une bouffée de panique dans une voix presque suppliante.

- Ne les laissez pas nous séparer.

Puis elle sortit, tentant de rester aussi digne que possible dans ses vêtements mal adaptés, ses cheveux mal coiffés, isolée face à Sigmar seul sait quels dangers.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 févr. 2018, 12:01, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 48 xps
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
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