[RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

La population rurale de l'Ostermark est composée de gens capables et autonomes qui se battent souvent aux côtés des Kislévites contre les pillards Nordiques. Wolfram Hertwig dirige sa province depuis Bechafen, situé dans le Nord.

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Ici et là, tout démontrait la sortie de l'hiver. Le vent était frais en ce début de la saison du printemps. La nature sortait lentement de sa torpeur hivernale, prête à accorder de nouveau ses bienfaits au monde. Les arbres bourgeonnaient, les branches s'animaient au rythme de la brise et le flot de la rivière coulait avec calme. Le soleil sortait avec précaution de son sommeil, comme un homme qui émerge d'un songe long et reposant.

Les animaux sortaient également de leur hibernation. Les écureuils parcouraient déjà les sols et les troncs des arbres centenaires du bois aux Griffons pour, déjà, préparer le prochain hiver. Les lapins sortaient de leur terrier avec enthousiasme et célérité, s'activant déjà dans leurs terriers à faire venir les prochaines générations. Les sangliers et les truies sortaient de leurs tanières, accompagnaient par leurs petits marcassins, avaient comme chaque début de printemps, fait la paix avec les renards et les loups, et partageaient le point d'eau avec leurs anciens et futurs ennemis, de même qu'ils le firent avec les nobles cerfs et leurs familles.

L'hiver était passé, et la nature reprenait vie. Ses couleurs revinrent également, le vert, le bleu... et le rouge. Subitement le point d'eau entra en ébullition, tous les animaux commencèrent à couiner, grogner et à paniquer. Tous s'enfuirent du point d'eau, à l'exception de la biche, dont le pelage brun avait déjà viré carmin. Alors que tous les animaux avaient fui la scène, deux Humains y entrèrent.


Le premier était clairement dans ses jeunes années. Plutôt grand, les cheveux châtains et un regard auquel rien ne semble pouvoir échapper. Ses pas sont assurés et quasiment inaudible malgré les branches et feuilles mortes qui constellent le sol. Un arc dans sa main et une flèche dans l'autre, prêt à réitérer son acte si un intrus venait tenter de lui dérober sa proie.

Le deuxième, plus petit, ressemblerait en tout point à un vieux loup dont les crocs sont rarement utilisés, mais toujours entretenus. Sa barbe et ses cheveux sont blancs, ses traits tirés et de nombreuses rides viennent parcourir son visage. L'homme est âgé, mais sa démarche ainsi que l'assurance qui émane de lui ferait hésiter un loup affamé à venir l'attaquer.
Wolfram, le maitre chasseur :
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Avançant avec prudence et sans mot dire, les deux hommes s'approchent de leur proie, agonisante sur le sol. L'archer n'a pas tué la biche d'une seule flèche, mais elle ne peut plus bouger. La flèche l'a atteinte dans la cuisse gauche et a visiblement perforer le muscle. La biche voit ses prédateurs approchaient, et ses tremblements paniqués deviennent plus intenses. L'archer tends son arc à son vieux camarade, avant de sortir une petite lame accrochait à son ceinturon. Il s'avance vers la biche sans gestes superflus ni sans se montrer agressif. Néanmoins, la biche sent que son moment va venir. Les yeux de la biche croisent celui du chasseur, ces yeux noisette qui rappellent à la fois l'écorce des arbres et les plaines verdoyantes. La biche laisse partir un dernier bruit de souffrance quand elle sent le froid de la mort lui traverser le poitrail et transpercer son cœur. Elle chute, lentement sur le sol, avant de finalement mourir dans un calme respectueux.

"- Belle mort, Volker. Quoi toi dis juste avant ?" Demanda le vieux loup blanc en rendant son arc à l'archer.

L'archer se releva, repris son arc qu'il passa sur lui et alla laver sa lame dans la petite rivière. "- Une simple prière. Pour remercier Taal et Rhya de cette bonne chasse."

Le vieux chasseur acquiesça solennellement. "- Da... Khoroshaya okhota."

"- On devrait retourner à Dorna, maître Wolfram."

"- Da. Et impressionnez quelques jeunes donzelles, Yunosha, hein ?" Le vieux chasseur se mit à rire, d'un rire chaleureux et bienveillant à l'adresse de son élève, qui se releva avec un sourire simple sur le visage.

"- Surtout pour entendre d'autres de vos anecdotes, maitre. Autour d'un bon repas et d'un bon verre."

"- Da ! Un bon verre de Kvas !"

Le maître aida son élève à mettre la biche sur les épaules de ce dernier, le vieux loup ne pouvant plus se permettre de tels exercices depuis bien longtemps. Après le passage des chasseurs, quelques minutes plus tard, la nature reprenait déjà ses droits, et de nouveau, des animaux venaient boire au point d'eau.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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Dans le calme de la forêt en éveil, l'herbe se faisait bercer par la brise matinale qui passait entre les arbres comme les enfants passent dans une foule. Le soleil timide du début de journée avait du mal à traverser les feuillages minces et les branches maigres des arbres dans les hauteurs, mais chaque raie de lumière donnait un air pratiquement surréel à la forêt, dans un sens apaisant, relaxant. Ce calme ne fut pas bouleversé par des bruits de pas, mais par des voix qui se réverbèrent contre les écorces et les pierres dressées.

"- Alors, jeune Volker. Quoi toi appris, cette fois-ci ?"

"- J'ai appris que j'ai encore beaucoup à apprendre du vieux loup blanc." Plaisanta Volker, ce qui fit ricaner son maitre.

Les deux hommes marchaient l'un à côté de l'autre et malgré une taille très différente, le plus proche du sol dominait clairement le plus grand. Ce dernier portait sur son dos le résultat de leur dernière chasse sur les épaules sans que cela ne semble le fatiguer ou le déranger. Il faut avouer que ce n'est pas la première proie de cette taille qu'il porte sur ses épaules, et bien avant ça, il aidait déjà son père à porter du bois. Ses épaules étaient solides et il marchait avec aisance dans la forêt, aux côtés de son maitre.

"- Sois plus précis, enfant." Demanda le vieux loup avec une voix abîmée par le temps, mais qui faisait chaud au cœur.

Volker pris quelques instants pour réfléchir, mais il connaissait déjà la réponse. Il soupira vivement avant de reprendre la parole. "- J'ai encore beaucoup de mal à suivre les traces. Je sais toujours où trouver le nord, mais jamais mes proies."

Le vieux loup souris à pleines dents et donna une petite tape dans le dos de son élève. "- Da, Da. Toujours ce problème, alors que tu as orlinyy glaz. Œil d'aigle." Se corrigea le vieil homme en désignant ses yeux.

"- Navré, maître..."

"- Bah ! Pas véritable problème ! Toi jeune, Volker Bauman. Toi plus penser à zapustit' et tselo"

"- Non. Ce dernier point est faux, maître, et vous le savez !" Interrompit Volker, avec un air gêné.

Ce qui provoqua un petit ricanement de la part du maitre, et c'est à cet instant que Volker compris qu'il venait de marcher sur le piège. "- Ah Da... Vrai que toi utiliser mirettes pour garder jeune Elva en vue, hé ?"

Volker détourna le regard, légèrement rosi par les propos de son maitre, tandis que ce dernier fit entendre son rire à la nature, qui semblait apprécier la voix du vieux loup. Ce dernier semblait se passionnait pour piquer son élève là où il savait qu'il ne pourrait pas lui répondre, car lui-même ne savait pas. Il ne savait pas et ne comprenait pas l'attirance qu'il avait pour Elva Braun, la fille du marchand de bois. Et cette incompréhension lui taraudait parfois l'esprit, et son maitre aimait plaisanter à ce sujet au grand embarras de son élève. Cependant, il prenait garde de n'en parler que quand ils étaient seuls en forêt, loin des oreilles du père de la famille Braun.

"- Et quand est-ce que vous allez m'apprendre à utiliser vos pièges ? Vous les avez avec vous depuis un bon moment, mais vous ne vous en servez pas." Fit remarquer l'élève. Il est vrai que quelques semaines plus tôt, le vieux chasseur avait fait l'acquisition de pièges à loup et à ours, mais il ne les avait toujours pas posés.

"- Je t'apprendre quand tu sauras trouver proie, enfant. Alors utilise mieux mirettes." Il ponctua sa phrase par un revers sec et vif de la main sur le torse de Volker.

Les deux hommes continuèrent de marcher quelques minutes, avant d'entendre un son étrange, provenant de devant eux mais ils ne stoppèrent pas leur marche pour autant.

"- Quel est ce bruit ? Je n'ai jamais entendu un animal faire ce genre de bruit."

"- Ça, enfant, être très bon bruit pour enfant de ton âge." Ricana le vieux maitre. "- Ça, être bruit de demoiselle en détresse." Il repartit dans un rire franc et chaleureux, et son apprenti soupira en souriant devant la nonchalance de son maitre, tout en lui emboitant le pas.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Plus les deux hommes s'approchèrent de la voix dans la forêt, plus ils comprirent que c'était la voix d'une femme. La forêt est loin d'être un lieu sûr, et de nombreuses horreurs s'y cachent et prennent parfois des voix humaines pour attirer leurs proies préférées dans leurs pièges. Une leçon que le vieux loup avait enseigné à Volker en prenant parfois des voix plus jeunes, masculines ou féminines, ou parfois des petits bruits d'animaux, et Volker avait appris la leçon. A l'approche de la source, ils déposèrent la biche derrière un arbre et se séparèrent pour encercler ce qui produisit ce bruit.

Le vieux loup rendit son arc à son apprenti, qui lui avait confié pendant qu'il transportait le fruit de leur chasse, et disparus dans les fourrés. Volker pris le chemin opposé, l'arc à la main et une flèche déjà encochée. Il s'abaissa et marcha à pas feutrés sous couvert, ses pieds mettant toujours quelques instants avant de pleinement toucher le sol pour s'assurer qu’aucunes brindilles ne viendraient craquer sous son pas, une fine goutte de sueur vint perler sur son front.
L'effort de ce déplacement était encore nouveau pour son corps, et même s'il se félicitait de faire bien moins de bruits qu'avant, la position dans laquelle il se trouvait était loin d'être agréable et ses jambes le faisait légèrement souffrir après avoir porté une biche sur les épaules.
Ses mains faisaient également un travail que seuls les chasseurs ont l'habitude de faire. Lestes et précises, l'une lâchait la flèche pour écarter une branche du chemin pendant que l'autre gardait la flèche en position ainsi que l'arc en son sein. Les mouvements coordonnés d'un archer à en devenir pénétraient lentement sa chaire autant que le hachoir du boucher ou les positions d'un soldat. Il sourit légèrement, fier de sentir et de voir son corps apprendre, mais se repris bien vite, l'heure était à la concentration.

Dissimulé derrière un arbre, il fit rapidement la distance vers un autre, et la source du bruit devint alors très clair. Il osa un regard en dehors de son couvert, souffla pour que son corps se calme légèrement et siffla deux fois de façon rapprochée, et ils trouvèrent leur écho dans la forêt. Il passa son arc sur lui, sortit de son couvert et s'avança vers la femme qui se trouvait.

"- Yulia. Vous devriez être plus discrète quand vous êtes en forêt, vous savez." dit Volker.

Au milieu des arbres, la chevelure brune de la femme se tourna vers le jeune homme et ses yeux noisette rencontrèrent ceux, noirs, de la femme.

"- Volker ! Loué soit Dazh ! Où est"

"- Juste ici, Yulia Volskaya." Wolfram venait de sortir de derrière une très légère butée, en descendit et commença à marcher lentement autour de la femme. Une légère tension s'installa dans ce petit espace. "- Que faites-vous là ?"

La femme commença à s'exprimer en kislévite, et un dialogue que Volker ne pouvait comprendre s'engagea entre les deux. Volker était resté à quelques mètres de la femme, et quand il vit son maitre commencer à marcher autour d'elle, il fit instinctivement deux pas en arrière. Plusieurs fois ils avaient fait des rencontres dans le bois aux griffons, certaines fois simplement des marchands ou des voyageurs, parfois des brigands qui essayaient d'être ingénieux mais le vieux loup était extrêmement attentif et cette démarche ne faisait qu'augmenter cette sensation de prédateur de la part du maitre chasseur.
Volker avait rapidement considéré son maitre comme un vieux loup, que ce soit dans sa façon de se tenir ou de préférer les pièges et les courtes lames aux flèches. Mais à chaque fois que son maitre interroge un inconnu dans la forêt, cette sensation se ressens encore plus, presque comme si l'esprit de son maitre était remplacé par celui d'un loup âgé et qui pourrait très mal prendre le moindre mot ou le moindre mouvement.

"- J'espère qu'un jour je pourrais faire de même. C'est... tellement impressionnant." Se dit Volker.

Après quelques échanges, le vieux loup s'arrêta de bouger et la tension disparut, comme emportait par la brise qui se levait. Le maitre regarda son élève d'un air étrange. "- Volker, l’petiot Piotr tu t'en souviens ?"

Volker mis quelques secondes avant de se rappeler de qui il parlait. "- Oui, le fils de Yulia. Il lui est arrivé quelque chose ?" S'inquiéta légèrement l'élève.

Le maitre acquiesça doucement de la tête. "- Eux sont venus dans bois pour cueillir baies mais la mama a perdu s'petiot des œils et elle cherche. Tu penses pouvoir le retrouver ?"

Volker sentit son sang ne faire qu'un tour, pris une grande inspiration et alla parler avant d'avoir réfléchis, mais se ravisa de piper mot juste avant.
"- Réfléchis un peu Volker. Tu veux faire tes preuves, mais là c'est pas comme allez chasser on parle de trouver un enfant. Un enfant perdu dans la forêt. Réfléchis avant de répondre."
"- Où a-t-il disparus ?"
Demanda-t-il. Son maitre fit la traduction de la question et de la réponse car la femme commençait à être bien trop inquiète pour faire l'effort de parler autre chose que sa langue natale.

"- Près cours d'eau pas très loin."

"- Merde... Entre les prédateurs et la saison de reproduction qui approche..."
"- Où avez-vous cherché ?"


"- ... Elle chercher un peu hasard."

"- Bon... Sa va être simple comme exercice."
"- Des conseils, maitre ?"


"- Pense à lever tête pour cachette dans arbre. Et baisse œils pour voir traces. Toi sur, Volker ?" Demanda le maitre un peu inquiet.

"- Le jour viens juste de se lever, maitre. Sans vouloir vous offenser, il faut le retrouver vite avant que les prédateurs ne s'éveillent."

"- Mieux valoir un qui cherche bien, que dix qui cherchent pas bien."

"- Une chance pour moi alors. J'apprends avec un qui cherche bien."

Les deux hommes se sourirent avant que Wolfram ne rassure la femme, qui inonda Volker de paroles kislévites, et même tout comprendre, il comprit qu'elle le remercier et qu'elle prierait pour qu'il réussisse mieux qu'elle. Volker se sentit gêner de cette attention et sentit son ventre se remplir de plomb et sa langue pâteuse. Il avait l'habitude de chasser, et avec son maitre. Il venait d'accepter de retrouver un enfant, à la trace, sans son maitre. Il sentit un poids s'abattre sur ses épaules.
"- C'est ça qu'on nomme... la responsabilité ? C'est ça qu'on ressent quand d'autres comptent sur soi... ?" Se demanda Volker, qui regarda son maitre. Ce dernier vit le regard légèrement troublé de son disciple et ne put lui offrir qu'un maigre sourire.

Les deux chasseurs retournèrent là où ils avaient laissé la biche morte, et Volker la posa sur les épaules de son maitre. Qui ne broncha même pas, ce qui fit plisser les yeux de Volker.

"- Attendez... Où sont passés vos os fragiles ?"

"- Eux fragiles, oui. Fragiles comme pierre !" Le maitre s'esclaffa en prenant le chemin du village avec Yulia.

"- Espèce de..." Volker souria, à la fois nerveusement, mais aussi parce que cela voulait dire qu'il avait servis de mule pendant plusieurs mois pour le vieux chasseur. C'est donc avec un sourire léger et le poids de la responsabilité d'une vie que Volker partit à la recherche du jeune Piotr.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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Volker marchait à travers les arbres et les buissons. Non, il ne courrait pas, il marchait. Il savait que sa capacité à trouver des empreintes de pas dans la nature était loin d'être celle attendue par son maitre, aussi il préféra prendre le temps de bien observer le terrain sur lequel il avançait plutôt que de faire la bêtise de partir au triple galop dans tout le bois, pour au final être épuisé et n'avoir rien trouvé. Il avançait à pas de loup dans ce bois qui, maintenant que le jour était bien levé, commençait enfin à s'éveiller complètement.

Volker remis ses cheveux en place pour essayer de calmer son agitation. Ses doigts le démangeaient d'encocher une flèche, pour être prêt à un éventuel danger, chose qui n'est pas rare dans les forêts et les bois, mais il avait besoin de ses deux mains libres pour inspecter le sol. A plusieurs reprises, il s'arrêta à côté d'une pierre recouverte de mousse sur laquelle se trouvait des empreintes, mais à chaque fois il ne s'agissait que d'empreintes animales.

"- Espèce d'idiot. Voilà ce que ça fait de ne pas écouter ton maître. Tu ne sais même pas faire la différence entre une empreinte de marcassin, et celle d'un petit garçon." Pensa Volker à voix haute.

A chaque fois qu'il s'arrêtait pour inspecter une empreinte, il n'oublia pas de lever la tête en direction des branches, comme son maitre lui avait conseillé. Il ne connaissait pas les capacités du jeune garçon à monter aux arbres, mais il savait que s'il le fallait, n'importe qui saurait monter aux arbres, même un enfant. Mais ce qui inquiéta Volker, ce n'était pas la capacité du jeune garçon à monter à un arbre. C'était la raison pour laquelle il voudrait le faire. Se rappelant des dangers naturels, et ceux qui ne le sont pas, Volker commença à accélérer le mouvement. Il alla d'arbre en arbre, inspectant rapidement les alentours, la mousse des pierres et les arbustes, regardant en l'air de temps à autre. Il commençait à penser que le jeune Piotr avait eu la pire des idées : S'enfoncer dans le bois, en dehors des limites autorisées.

Le bois aux Griffons était très bien connu pour être le repaire de bandits en temps normal, mais tout le monde savait qu'au fond de toutes les forêts et de tous les bois se tapissaient des créatures immondes, vomis par le chaos. Si Piotr s'y était enfoncé... Volker commença à paniquer à cette pensée. Il commença sérieusement à songer de s'y risquer quelques instants, avant qu'une brindille ne vienne se briser derrière lui. Il s'immobilisa, les sens en alerte. Il n'avait rien entendu, rien senti, rien vu. Quoi qu'il y ait derrière lui, c'était très furtif. Et potentiellement mortel. Il se retourna en dégainant sa dague pour faire face à la menace. Un homme.
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L'homme était aussi impressionnant qu'intimidant. Il dépassait largement Volker, il dépassait même surement les deux mètres de hauteur. Sa carrure accaparait la vision, il représentait une menace dont on ne pouvait détourner les yeux et, avec ses bras aussi gros que des troncs d'arbres, il semblait pouvoir être en mesure de mettre au sol n'importe qui avec une simple claque. Sa barbe, hirsute, descendait sur son torse et était, chose détonante dans la vision, attachée par de petites cordelettes. Son casque était fait de cornes de cerf et suffisait à faire comprendre que l'homme n'était pas n'importe qui, enfin Volker le pensa car on ne porte pas les parures d'un cerf juste pour faire beau. Dans les forêts, du moins. Et il y avait quelque chose dans le regard de cet homme. Même Volker avait du mal à le regarder dans les yeux, ces derniers étaient très petits, mais il se sentait comme transpercer jusque dans son âme par le regard accusateur de l'homme en face de lui.
Volker, de son côté, faisait bien pâle figure face à la masse qui était devant lui. Il tremblait légèrement, la bouche sèche et les lèvres pâteuses il tentait de rester le plus serein possible, mais il ne pouvait s'empêcher de trembler légèrement. Il inspirait assez fort pour que l'écho de son souffle se fasse entendre, un souffle qui n'était pas régulier.

Après quelques instants, l'homme leva le bras gauche vers Volker et le pointa du doigt. "- Baisse ça." Sa voix était rauque, comme on pouvait s'y attendre de quelqu'un de cette carrure. Mais elle inspirait une forme de respect, d'autorité mêlée de menaces.

Mais Volker ne baissa pas sa dague pour autant. "- Désolé... Au cas où..." Volker se maudit de ne pas avoir la répartie de son maitre.

L'homme baissa lentement son bras en grommelant quelque chose. "- Soit tu baisses ton arme. Soit je te brise le bras, bandit."

Bandit ? Volker resta plusieurs instants dans l'incompréhension. Lui ? Un bandit ? Il tourna la tête derrière lui, pour voir si l'individu ne parlait pas à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qu'il n'aurait pas encore vu. Mais personne n'était là. Il se retourna vers l'homme. "- Je ne suis pas un" Mais à peine avait-il eu le temps de tourner la tête et de revenir vers l'homme, que ce dernier était déjà devant lui, à quelques centimètres. Il venait de lui saisir le bras, et Volker avait l'impression que ce dernier était pris dans un piège à ours. Il poussa un hurlement de douleur, douleur si forte qu'il en lâcha son arme au sol.

Aussitôt, l'homme donna un coup de pied dans la dague et poussa Volker contre un arbre. "- Je ne te veux pas de mal. Rends-toi et laisse le bois tranquille."

Le bras de Volker était endolori, pratiquement paralysé même. Il tremblait encore plus, et sa voix se fit plus aigüe. "- Je suis pas un bandit !"

L'individu resta stoïque pendant quelques secondes face à Volker. Ses sourcils se froncèrent légèrement, comme essayant de détecter le moindre signe suspect, ou de mensonge. "- Tu es quoi, alors ?"

Un rire se fit entendre, brisant la tension entre les deux. En même temps, ils tournèrent la tête en direction du rire, l'un avec une expression de peur et de souffrance sur le visage, l'autre toujours aussi stoïque. Un loup était en train de s'avancer vers les deux protagonistes. Un peu plus gros que ceux que Volker a déjà rencontré lui-même, il savait donc qu'il s'agissait d'un loup alpha, les plus gros, les plus forts, et donc les plus dangereux. Il n'était pas aussi gros qu'un loup géant, Volker en avait vu une tête dans la maison de Wolfram, mais on y était presque. Son pelage était aussi gris que ses yeux étaient jaunes. Et, sur son dos, un petit garçon riait comme un bienheureux. Il était en train de gratouiller l'arrière des oreilles du loup quand il releva la tête et pris une grande inspiration.

"- VOLKER !!"

"- Piotr ! File !" Cria Volker.

Mais le petit garçon fronça les sourcils. L'homme des bois s'avança jusqu'au loup et fit descendre Piotr avec précaution. "- Tu le connais, petit homme ?"

"- Bah vi ! C'est Volker, m'sir." Dis Piotr, comme si c'était l'évidence même alors qu'il touchait le plancher des vaches. Il ne lâchait pas l'individu des yeux. "- C'est un chasseur, Volker !"

L'homme haussa un sourcil et regarda Volker d'un œil presque nouveau. "- Un chasseur ? Pas un contrebandier, ni un bandit ?"

"- Bah non ! Même qu'il va prendre la place de Wolfram !" Dis le jeune garçon, fier de lui. Il en bomba même le torse.

"- Le petit homme dis vrai ?" Demanda l'individu en s'approchant de Volker.

Ce dernier se remis droit sur ses jambes en se tenant le bras droit. "- Le petit dis vrai. Je m'appelle Volker Bauman, apprenti chasseur de Dorna sous la tutelle du chasseur Wolfram."

L'homme s'arrêta brusquement, les sourcils très froncés et un air inquisiteur. Il semblait à Volker qu'il était en train de se faire percer par des milliers d'aiguilles tellement le regard de l'homme était acéré. "- Tu n'oserais pas me mentir, toi ?"

Volker serra les dents en sentant de nouveau une aiguille le percer. Il prit une grande inspiration et lâcha un profond soupir. "- Je ne mens pas sur les choses dont je suis fier." Il venait de retrouver sa voix et son calme. Les aiguilles s'étaient comme retirées au moment où il avait retrouvé son calme, et l'homme en face de lui sembla surpris.

"- Volker... Bauman. Ton"

Mais il ne put continuer sa phrase. Le jeune Piotr s'était rué vers Volker et avais pris une de ses jambes dans ses bras. "- Dés'lé Volker, me suis perdu. Mais l'monsieur là, il m'a aidé. Alors il est gentil. Et son chien, l'est trop beau." Dit-il en regardant le loup avec admiration, tandis que ce dernier baillait à côté de l'homme des bois.

Volker posa sa main la plus valide sur la tête de Piotr. "- Tu es sain et sauf, c'est l'essentiel, Piotr." Il releva la tête vers l'homme. "- Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous êtes. Et en toute honnêteté, tant que vous n'êtes pas une immondice, ce que vous ne semblez pas être, je n'ai rien contre vous. La mère du jeune Piotr s'inquiétait après qu'il a eu disparu, et j'ai accepté de le retrouver. Vous avez été plus utile que moi, homme des bois. Merci du fond du cœur. Si je peux faire quelque chose pour vous remercier, dites-le-moi."

Les deux hommes se regardèrent dans les yeux, et l'homme des bois semblait être déstabilisé par les paroles de Volker. Peut-être n'y croyait-il pas ? Peut-être que l'honnêteté de Volker l'avait frappé ? Peut-être était-ce autre chose ? Quoi qu'il en soit, l'homme formula une demande. "- Filez. Et laissez le bois tranquille."

Volker acquiesça et emmena Piotr avec lui, en direction du village. L'homme, de son côté, les regarda partir.

"- Bauman..." Murmura-t-il dans sa barbe.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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Message par Volker Bauman »

"- 'core dés'lé, Volker..." Le petit Piotr s'était vivement rapproché du jeune chasseur après avoir qu'ils soient partis. Le petit garçon devait presque courir pour avancer au même rythme que Volker, la différence d'âge s'accompagnant de la différence de taille, mais Volker marchait plus vite que de coutume, comme s'il voulait mettre de la distance.

"- Plus vite, Piotr. Sinon tu risques d'être punis." La menace semblait marchée. Le petit avait bien accéléré le rythme, et Volker n'avait plus à tourner la tête toutes les cinq secondes pour s'assurer qu'il était toujours là. Mais il regardait tout de même derrière lui très souvent, sentant une présence derrière eux. Il n'aurait su dire ce que c'était, mais cette sensation ne le quittait pas depuis qu'ils avaient croisés la route de cet homme, aussi large qu'un chêne centenaire et au moins aussi intimidant que son père.

Puis finalement, au bout d'une heure de marche rapide, le chasseur et sa petite escorte finirent par sortir du bois. Le soleil était haut dans le ciel, mais il n'était pas encore à son zénith. Volker estimait que la dixième heure venait de passer. Il avait mis deux heures à chercher et ramener le petit Piotr.

"- Pas mal. Même si tu n'as rien pu faire cette fois-ci, Volker. Retiens tes erreurs et corrige-les." Pensa-t-il.

Au loin se dessinait déjà le village de Dorna. L'agitation se faisait aussi bien entendre que voir, le marché ayant déjà commencé et les voyageurs et marchands venaient et sortaient du village. En s'approchant de leur village, Volker remarqua que certains de ces marchands venaient avec leur carriole, surement dans le but d'acheter les troncs d'arbres directement ici plutôt qu'à Bechafen. Volker en ricana doucement. "- J'en connais un qui va leur faire comprendre que"

"- Piotr, fais gaffe !!"

Volker attrapa le petit par l'épaule et le tira dans sa direction sans ménagement alors qu'un marchand et son escorte sortaient juste du village. Le marchand était fulminant et n'avait même pas vu le petit et ne s'intéressait pas plus que ça à Volker, occupait qu'il était à maudire telle vente, ou tel accord. Volker n'aimait pas beaucoup les marchands, tous plus aigris les uns que les autres, et toujours prompts à n'entendre que ce qu'ils veulent.

"- Fais attention où tu vas, Piotr. En forêt tu vas te perdre, mais ici tu risques de te faire rouster par un inconnu." Dit Volker au petit qui tirait la langue au marchand dans son dos. "- Et range cette langue, tu vas te la couper."

Volker et Piotr se dirigèrent dans le village jusqu'à arrivés sur ce qui servait de grand place. En vérité, ce n'était pas bien grand, mais c'était l'endroit où tout le monde se rencontrait et où les marchés se faisaient, grâce au puit. Dorna était certes un village fluvial, mais l'utilisation du fleuve était bien plus occupée par les barques et les transports fluviaux que pour autre chose, si bien que la place du puit était devenue la grand place du village. Ici on pouvait sentir l'odeur du pain, là-bas les légumes, et il fallait essayer de ne pas trop prêter attention au bruit qui venait du quartier du bois. Volker avait entendu dire que dans d'autres régions de l'Empire, les gens hurlaient comme des poissonniers. Il était persuadé que les poissons étaient plus conciliants qu'un marchand de bois, et les échauffourées étaient fréquents. C'est surement pour ça que la taverne est juste à côté, après une bonne bagarre, une bonne descente. C'est en tournant les yeux vers les marchands de peaux que Volker, comme il s'y attendait, aperçu son maitre, aux côtés de Yulia, la pauvre était morte d'inquiétude, et ça se voyait. Et Volker essayait de ne pas imaginer ce que son maitre pouvait être en train de lui dire, il avait une manière bien personnelle de faire comprendre aux gens qu'ils avaient fait une bêtise, et il n'était pas du genre à regarder si vous étiez un homme, une femme, un enfant, un vieillard, un paysan ou un soldat. Il fit signe à son maitre, qui arriva en marchant avec le plus grand calme, tandis que la mère s'était déplacée comme une bourrasque qui hurlait le nom de son enfant, et avait presque fait tomber un vendeur d'argile.

"- Toi avoir réussi, louveteau." Dit Wolfram une fois devant son élève, le regardant dans les yeux.

Volker se pinça les lèvres. "- Je... Ce n'est pas moi, maitre. Il y avait quelqu'un dans la forêt, et il a retrouvé Piotr à ma place."

Wolfram fronça légèrement les sourcils et claqua la langue. "- Toi vivant. Petit Piotr vivant. Ce quelqu'un pas être méchant. Si lui été, vous pas ici en si bon état. Discussion plus tard, Volker."

Le jeune chasseur acquiesça et regarda la mère dorlotait son enfant. Un sourire attendri naquit sur ses lèvres. Il avait déjà vu ce genre de scènes un grand nombre de fois, la mère qui serre son enfant fort contre elle, parfois tellement que ça en devenait embarrassant ou que l'enfant suffoque presque. Il les enviait d'avoir ce genre de moment. Il les enviait d'avoir une mère. Il aurait aimé savoir ce que cela faisait, avoir une mère qui aime son enfant. Ses pensées furent interrompues par un soupir de son maitre.

"- Patriarche Braun." Murmura Wolfram en regardant depuis le quartier des bois.

Ces deux seuls mots suffirent à se faire contracter la mâchoire de Volker. S'il n'aimait pas les marchands, il détestait le père Braun. Le meilleur marchand de bois de Dorna, qui avait des contacts et des contrats avec Bechafen, et qui voyait toutes choses pour ce qu'elle valait en pièces sonnantes et trébuchantes. On arrivait difficilement à voir de la compassion ou une forme d'intérêt autre que ce que la relation peut lui apporter. Gros, le visage composé de quelques boutons, les cheveux gras et l'odeur de sa sueur couverte par quelques parfums, il était moins bien habillé que beaucoup d'autres marchands que Volker avait vu, mais il savait où partait cet argent, et pour cela le patriarche n'était pas le dernier des enfoirés de ce monde. Une bonne partie de son argent partait dans l'éducation de son seul enfant et unique héritière : Elva Braun.
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Le marchand s'approchait à pas lourd vers le chasseur et son élève, tandis que Yulia les remercia chaudement et partis avec son enfant main dans la main.

"- Patriarche Braun." Salua Wolfram à l'attention du marchand. "- Bonne journée."

"- Si vous le dites." Le contraste entre Wolfram et le patriarche Braun était aussi bien physique que verbal. Là où les phrases du chasseur du village étaient un peu lentes, chaleureuses et accueillantes, celles du marchand étaient rapides, concises et froides.
Il regarda en direction de Volker et son regard se fit assassin, cependant Volker ne baissa pas les yeux. "- Vos talents vont m'être nécessaire, Wolfram."

L'interpellé fronça les sourcils. Volker compris rapidement. "- Il a besoin de nous, maitre Wolfram."

"- Je n'ai pas besoin de quelqu'un pour parler en mon nom, gredin !" S'emporta le patriarche.

"- Vrai." Répondit Wolfram. "- Mais vous parler très vite. Et moi, je comprendre lentement. Donc soit vous parler plus doucement, soit Volker devra parler."

Le désigné Volker se pinça fortement les lèvres pour éviter d'avoir à rire en pleine place publique. Qu'est-ce qu'il aimait son maitre. Il venait de mettre un homme qui n'aimait pas perdre son temps et qui détestait le jeune homme en face lui devant le choix de renoncer à la vitesse ou entendre celui qu'il détestait. "- J'vous adore, maitre."

Le marchand fulmina quelque peu, mais parla d'un coup plus lentement. "- Vos talents vont m'être nécessaire, Wolfram."

"- Oui, ça Volker avoir dit."

Volker commençait à se demander si son maitre ne le faisait pas un peu exprès, et le connaissant, c'était surement le cas. "- J'ai besoin d'une escorte efficace pour me rendre à Bechafen au plus tôt, et le plus rapidement possible."

"- Je être sûr que routes sont surs, patriarche."

"- Je n'ai pas le temps de passer par les routes, nous couperons à travers le bois."

Volker entendit sa gorge se nouer, ainsi que celle de son maitre.

"- Traverser le bois ? Sa être dangereux, patriarche. Surtout en cette"

"- Je me fiche de vos recommandations, vieux chasseur. Je veux que vous me serviez d'escorte, à moi, mes quelques mercenaires et à ma fille."

"- Elva pars avec vous ?" Volker posa la question sans même avoir réfléchis, ni se rendre compte qu'il l'avait posé. Mais même devant l'air cramoisi que venait de prendre le père Braun, il ne se démonta pas.

"- Oui, elle vient. Il est temps qu'elle voit plus que ce... bourbier dans lequel elle a grandis. Qu'elle voie à quoi ressemble une vraie ville, et qu'elle se trouve un fiancé de bon rang." Dit le marchand avec ce ton méprisant, hautain et rabaissant envers Volker. Ce dernier serra la mâchoire et avait une sérieuse démangeaison dans les doigts, qui ne demandait qu'à se saisir d'une flèche pour l'enfoncer dans le lard du père Braun.

Heureusement, Wolfram intervint juste avant. "- Je refuser, patriarche."

"- Et de quel droit refusez-vous ?!" Le rouge commençait sérieusement à illuminer la face du marchand, et sa voix avait assez porté pour que quelques passants commencent à les regarder de travers.

"- Simple. Volker être mon élève. Je pas pouvoir le laisser pendant longtemps. Lui devoir devenir chasseur, alors lui devoir apprendre de moi." Les mots du maitre chasseur commençaient à mettre les nerfs du patriarche à vif. "- Écoutez, patriarche. Si vous vouloir traverser bois, très bien. Mais vous devoir faire choix. Soit vous partir avec autres chasseurs, soit vous partir avec plus d'hommes, soit nous partir avec Volker."

"- Hein ?" Volker tourna la tête vers son maitre, incertain de ce qu'il venait d'entendre.

"- Quoi ?! Ce fils de bucheron, escortez ma fille ?!!" Les passants commençaient à marcher à quelques mètres d'eux.

"- Soit Volker venir, soit aucun des deux viens." Son maitre faisait preuve d'un immense sang-froid devant quelqu'un qui faisait plusieurs têtes de plus que lui, et bien plus imposant également. Le jeune chasseur se demandait si ce calme et ce sang froid était dans les normes kislévites, ou si après tant d'années passaient à chasser des proies plus imposantes et massives que lui, le patriarche ressemblait plus à un animal inoffensif qu'à autre chose pour son maitre.

Le marchand pris plusieurs grandes inspirations, ce qui le calma légèrement mais il était très loin du calme d'une rivière. Il regarda une dernière fois Volker avant de reprendre parole vers Wolfram. "- Si cette engeance s'approche trop près de ma fille, chasseur..."

"- Moi et Volker seront proches. Mais lui pas toucher votre fille, à part des oeils. Et quand repas de la nuit et dormir, nous pas dormir trop proches de vous et escorte. Vous engager nous pour passer bois, nous devoir voir vous. Vous d'accord, patriarche ?" Le maitre chasseur tendit la main vers le marchand.

Ce dernier regarda Volker pendant un long instant avant de finalement serrer la main de Wolfram. "- Nous partons dans trois jours, avant le lever du soleil." Et il retourna dans le quartier des bois.

Wolfram poussa un long soupir et dis quelque chose que Volker ne compris pas. "- Maitre, pourquoi vous avez acceptés ?"

"- Moi ? Pas accepté. Lui avoir accepté parce que lui pas le choix."

"- Comment ça ?" Demanda Volker, dans l'incompréhension.

"- Lui vouloir traverser bois, donc lui avoir besoin de chasseurs. Seuls chasseurs ici être moi et toi, louveteau. Lui trop cupides pour payer autres chasseurs, donc lui nous demander. Et lui savoir que moi connaitre bois mieux que personne de ce côté du bois. Lui pas avoir choix, au final. Moi pas accepté. Lui accepté."

Volker acquiesça. Les raisons étaient simples, mais n'étant pas habitué au stress il n'avait pas compris. Mais une chose encore lui échappait. "- Pourquoi veut-il traverser le bois ?"

"- Toi pas entendu, louveteau ? Trouver homme pour sa fille."

"- Non." Répliqua immédiatement Volker, à la surprise de son maitre. "- S'il voulait juste trouver quelqu'un pour sa fille, il aurait fait le tour comme tout le monde. Il ne l'aurait pas mise en danger, pas elle. Il y a une autre raison."

Le vieux chasseur se gratta les favoris. "- Hum... toi raison louveteau, toi avoir raison. Finalement, toi savoir utiliser tête." Il donna un petit coup de coude dans le flanc de son élève avec un petit sourire. "- Surtout quand petite Elva être dans discussion, hein ?"

Volker rougis légèrement et détourna le regard. "- Vous allez continuer encore longtemps, maitre ?"

Ce dernier partit sur un rire amical, que Volker accompagna d'un léger sourire. "- Da, louveteau, encore un bon moment. Maintenant, nous aller boire un coup pendant que toi me raconter ce que tu as vu dans bois."

Le duo de chasseur se rendit dans la seule taverne du village. Pas bien grande, mais toujours bondée de clients aux origines diverses et variées. En entrant les chasseurs furent accueillis par le tenancier, Herbert, suivi par les habitants de Dorna qui reconnurent aussitôt le duo. Avec la promesse d'une chopine, les deux chasseurs s'installèrent à leur place habituelle, et par respect pour eux, personne n'avait osé s'assoir à cette table. C'était Volker qui avait choisis cette table, il y a quelques temps déjà. Elle était assez enfoncée, permettait d'être discrets, et il y avait une vue sur les deux fenêtres, la porte principale et le comptoir.
La taverne était pleine, comme à l'accoutumée. Des marchands de passage, quelques mercenaires cherchant du travail ou une rixe avant de comprendre que même les femmes du coin savaient donner de bons bourpifs, des voyageurs kislévites qui levèrent leur chopine en direction de Wolfram, qui les salua avec un signe de prière de l'une de leur divinité, et aussi, cachée dans toute cette foule, une petite équipe de nains. Il n'était pas si rare que ça de voir des nains dans les parages après tout, la cité naine de Karak Kadrin était proche de l'Ostermark, mais les tueurs nains donnaient tous cette impression de danger, comme si ce dernier rôdait proche, ou qu'ils étaient le dit danger.

Volker fut tiré de ses pensées par Herbert qui venait de poser une pinte sur leur table à chacun. "- A vot'santé les gars, au frais d'la maison pour l'cerf."

Wolfram renifla sa pinte et laissa sa joie s'exprimer. "- HAA ! Kvas, Herbert ! Toi être bon gars, Herbert ! Zdorov'ye !!" Lança-t-il a ses compatriotes en commençant à descendre le liquide.

Volker restera toujours sidérer de voir son maitre descendre ce tord-boyaux comme si c'était du petit lait. A plusieurs reprises, il avait essayé d'en boire une seule petite pinte, et à chaque fois que la première gorgée descendait, il avait l'impression d'avaler un brasier ardent et dévorant et supplier pour de l'eau très fraiche. Il fut donc ravi de constater que sa pinte ne contenait que de la bière et commença à la sirotait pendant que le temps passait dans la taverne.

En effet, le temps passait. Volker était un coureur, il aimait les grands espaces et pouvoir aller où bon lui semblait, mais il se serait mentis à lui même s'il disait qu'il n'appréciait pas ces situations calmes et décontractantes de temps en temps. Un endroit familier, une ambiance agréable, des personnes qu'il apprécie et respecte. Il ne manquerait plus qu'un ménestrel ambulant pour compléter le tableau, ainsi qu'Elva. Dansante au milieu de l'assemblée, ses cheveux de feu au vent, ses geste sensuels et

"- Volker ? Toujours là, louveteau ?"

Volker fut brutalement sorti de ses rêveries pour revenir dans la réalité. Il secoua sa tête et, au regard que faisait son maitre, il devinait sans mal qu'il avait compris et il se remis à rougir. Il grimaça en détournant le regard et sirota encore un peu.

Le vieux chasseur ricana doucement avant de reprendre son sérieux. "- Quoi toi avoir vu, Volker ?"

Le jeune chasseur posa sa pinte et se pencha sur la table, les mains jointes. Elles ne tremblaient pas, mais cela l'aida à rassembler ses esprits. "- J'ai appliqué vos conseils, maitre. Mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver la trace du petit Piotr. Et, en vérité, je ne l'ai pas retrouvé. Comme je vous l'ai dit, c'est un autre qui l'a fait. Il était plus grand que mon père, aussi large qu'un tronc, un regard acéré comme s'il essayait de me couper avec. Il avait des cornes de cerf sur la tête, et il était accompagné par un loup alpha. J'ai déjà vu des loups, maitre, et je vous assure que ce loup était plus grand, sans être un loup géant. Il avait retrouvé Piotr, mais il m'a pris pour un bandit. On a eu... un petit différend." Il posa sa main sur son bras encore un peu douloureux. "- Le sang n'a pas coulé, mais il a une bonne poigne. Piotr est arrivé sur le dos du loup, et quand il m'a reconnu, l'homme des bois m'a posé quelques questions puis m'a demandé de ne pas déranger le bois." Volker souri d'incrédulité et secoua la tête. Même lui aurait eu du mal à croire à ce qu'il venait de dire si lui-même n'avait pas été présent. Il devait passer pour un simplet ou un fou.

"- Quelles questions, homme du bois t'avoir posé, Volker ?"

"- D'où je venais, ce que je faisais ici et qui j'étais."

"- Et toi avoir répondu ?"

"- En toute honnêteté." Dit-il en tournant légèrement la tête vers son maitre pour lui assurer qu'il disait la vérité. C'est cet instant précis où il vit quelque chose dans les yeux de son maitre qui n'était pas de la curiosité, ni un intérêt quelconque, ni même de l'inquiétude. Il ignorait ce que c'était, mais il ne prit pas la peine de demander ce que penser son maitre. S'il estimait qu'une question doive être posée, il l'aurait fait.

Le maitre chasseur bu une nouvelle fois à sa pinte de kvas, et la descendit d'un trait. "- Toi vivant. Petit Piotr vivant. Si lui été mauvais, vous pas rentrés. Mais volshebnik dans bois présage rien de bon."

Volker fronça les sourcils et tourna la tête vers son maitre. "- Vol cheb nique ?"

Son maitre lui décocha une calotte derrière la tête. "- Volshebnik, louveteau. Toi avoir parlé à volshebnik."

Volker ne compris toujours pas, et son maitre n'arrivait pas à trouver la traduction pour ce mot. Après une bonne minute à essayer de trouver le bon mot, Wolfram s'avoua vaincu et leva les bras en l'air en parlant en kislévite. Du peu que Volker compris, il semblait dire du mal de sa langue natale. Ce à quoi certains voyageurs, très idiots de l'avais de Volker, tentèrent de lui faire comprendre que c'était le kislévite la langue de barbare. Volker eu juste le temps de prendre sa pinte en main que la table se fit renverser au sol et qu'une petite rixe éclata à l'intérieur avant de continuer dehors sur injonction de la femme d'Herbert. Volker remis tranquillement la table en place, ainsi que d'autres afin d'aider Herbert qui le remercia du coup de main. Après une bonne dizaine de minutes, toujours assis à sa place, son maitre revint s'assoir à sa place. Il amena sa pinte en bouche, mais réalisa qu'elle était déjà vide et jura dans sa langue natale. Il lâcha un bref soupire avant de se lever, accompagné cette fois-ci de Volker.

"- Toi avoir quartier libre, louveteau. Jusqu'à départ des Braun. Sois prêt, et sois à l'heure. Et évite que printemps descendent en dessous ceinture."

Volker ne rougis pas cette fois-ci, il en ricana même. Peut-être l'alcool l'y avait aidé, à moins que ce ne fut l'état de son maitre. Malgré la pinte descendu et la rixe à laquelle il venait de prendre part, son maitre arrivait toujours à marcher droit. Un peu plus lentement, mais toujours droit, et toujours alerte. Volker était vraiment fier de son maitre. Et maintenant qu'il avait quartier libre, il se demandait bien quoi faire.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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"La chasse est mon devoir. La traque est mon honneur. Abattre la bonne cible est ma responsabilité."
Compétences :

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Adresse au tir (+1 TIR)
Camouflage rurale (+1 camouflage en campagne)
Course à pied (+1 pour courir)
Déplacement silencieux forestier (+1 silencieux en forêt)
Escalade forestière (+1 escalade en forêt)
Réflexes éclairs (+1 INI quand surpris)
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Nécessaire antipoison
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Contrairement à ce que Volker avait pensé, les trois jours étaient passés plus vite que prévu. Le village recommençait à fourmiller d'activités, comme de coutume quand l'hiver s'en va et que le printemps revient. Volker avait passé un peu de temps dans le village, simplement à marcher et apprécier cette petite bourgade dans laquelle il avait toujours grandis. Et aussi dans l'espoir de croiser une certaine Elva, mais il avait rapidement compris qu'il ne la verrait pas. Le père Braun avait fait comprendre à sa fille qu'elle n'était pas autorisée à sortir de la maison jusqu'au moment de partir pour des raisons de sécurité. Mais quand les gens finirent par apprendre que Wolfram et Volker lui serviraient également d'escorte, avec quelques gros bras, certains avaient vite compris la réelle nature de cet enfermement à domicile.
Il était de notoriété que le père Braun détestait Volker en particulier, alors qu'il s'entendait plutôt bien avec le père de ce dernier. Le père de Volker, d'ailleurs, n'était pas chez eux ayant expliqué avant la chasse de Volker et son maitre qu'il partait dans une partie du bois pour voir les arbres et marquer ceux qui seraient intéressants. La tâche était un peu longue et périlleuse, et normalement on ne s'aventurait pas seul dans le bois aux griffons, mais Markward Bauman savait très bien utiliser sa hache. Le fils ne connaissait pas le passé de son père et ne lui posé que peu de questions, son père semblait se perdre dans ses souvenirs et en devenait muet avant de prendre sa hache pour aller faire du petit bois. Son passé le tourmentait, ça crevait les yeux, aussi c'était un sujet tabou au sein de la famille Bauman.

Finalement, au petit matin du quatrième jour avant que l'aube ne se lève, Volker marchait au milieu de la place du marché, qui était encore vide de monde. Même les marchands ne préparaient pas leurs étales si tôt dans la journée. L'air était très frais, revigorant et vivifiant. Volker avait sur lui ses habits et quelques laines supplémentaires pour contrer le froid, et avait passé la veille à préparer son arc, ses flèches et ses armes de chasseur.
"- Bonne préparation. Sa primordial quand partir en forêt, louveteau. Si toi pas préparer, alors forêts te dévorer." Lui avait répété quelques fois son maitre.
Maitre qui, justement, l'attendait au niveau du puit du village. Debout dans une fourrure blanche, il pouvait semblait être un esprit au milieu de la nuit. Il semblait simplement être là. Sa respiration si lente qu'on aurait dit qu'il ne respirait pas, il ne bougeait ni ne tremblait. Et Volker était persuadé que si quelqu'un s'approchait du vieux chasseur dans cet état avec de mauvaises intentions, le pauvre bougre se rendrait compte qu'on ne surprend pas un chasseur.

"- Maitre." Salua Volker.

"- Toi être ponctuel, louveteau. Bien, ça." Répondit le maitre après plusieurs secondes. "- Viens. Les Braun se préparent."

Volker acquiesça et suivis son maitre jusqu'à la demeure des Braun. La demeure des Braun était tout simplement immanquable dans le village. En dehors de l'église de Sigmar, c'était le seul bâtiment à avoir des étages en plus du rez-de-chaussée, et elle était aussi grande que deux maisons mises côte à côte. Volker était toujours impressionné autant que sceptique sur l'utilité d'une maison aussi grande, d'autant que les Braun étaient peu nombreux, il n'y avait que le père et sa fille.
Quand ils arrivèrent, les serviteurs du père Braun étaient en train de charger la cariole des quelques affaires de leur maitre, surveillés par quatre gaillards à l'air encore à moitié endormis.

"- Hey, z'êtes qui, vous deux ?" Beugla l'un des hommes en s'approchant des nouveaux venus, suivis de ses compagnons.

"- Je suis Volker Bauman, apprenti chasseur, et voici Wolfram, maitre chasseur. On fait partis de l'escorte." Présenta Volker.

Les gros bras dévisagèrent Volker et Wolfram quelques instants, avant que le moins massif ne prenne la parole. "- Ah ouais, c'est vrai." Dit-il en collant une claque sur le bras d'un de ses collègues. "- Le client nous a dit qu'on serait un peu plus. L'avait pas dit qu'ce s'rait des chasseurs, par contre."

"- Je ne vous paient pas pour discuter !" Tonna le père Braun, alors qu'il sortait de sa maison. Il arriva rapidement à hauteur du groupe qu'il avait engagé, l'air déjà passablement irrité. "- Qu'est-ce qui se passe ?!"

"- Rien, m'sieur. On s'assurer de qui y z'étaient."

"- Maintenant que c'est fait, retournez à vos postes ! Je ne vous paie pas pour..."

Le père Braun continua de pester à l'encontre des mercenaires, mais Volker ne l'écoutait déjà plus. Elle venait de sortir de la maison. Il la regardait se déplaçait en ligne droite jusqu'à la carriole, ses longs cheveux flamboyants attachés en tresse dévoilés les traits fins de son visage. Ses yeux se laissant guider par la tresse, il ne put que descendre lentement et détaillé le corps d'Elva Braun, à quelques mètres devant lui, mais dût rapidement sortir de sa contemplation, son maitre lui ayant donné un coup de coude pour le sortir de sa contemplation. Et apparemment, il n'avait pas été très discret.
Elva Braun

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"- Et toi, espèce de sale petite vermine, si tu oses ne serait-ce que trop t'approcher de ma fille, je donne l'ordre qu'on te tranche les doigts, compris ?" Gronda le père Braun en menaçant Volker du doigt.

"- Je resterais à distance raisonnable, Herr Braun." Affirma Volker, tandis que son cœur dansait la chamade.

Le père Braun serra les dents et retourna, avec ses gros bras, vers les serviteurs pour qu'ils aillent plus vite. A côté de lui, un vieux chasseur ricanait pour ne pas rire ouvertement, et lâcha quelque chose sur les jeunes et le printemps avant que, quelques minutes plus tard, le cortège se dirigea vers le bois aux griffons.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Le cortège avançait à une allure acceptable, que ce soit pour le cocher, les mercenaires embauchés et même par le père Braun. Cela faisait quelques heures qu’ils étaient entrés dans le bois aux Griffons, et rien ne s’était passé en dehors de quelques bosses, cailloux et autres branches qui passaient sous les roues du carrosse. Les deux seuls qui trouvaient que le cortège n’avançait pas assez vite étaient le chasseur, ainsi que son élève. Eux qui étaient habitués à se déplacer plus vite que ça, et surtout avec bien plus de discrétion, avaient les nerfs à fleur de peau.

Il fallait dire que le cortège faisait un véritable boucan, entre les branches qui craquaient sur la route, les exclamations outrées du père Braun quand le cocher roulé sur une pierre ou quand l’un des mercenaires essayait de s’approcher de trop de sa fille adorée. Les bruits de la nature se faisaient rarement entendre, et les deux chasseurs étaient très mal à l’aise.


« - Lui nous faire tuer si lui pas la fermer. » Tempêta Wolfram.

« - Et lui nous fera tuer par ses hommes si on va lui dire, maître. » Tempéra Volker.


Les deux hommes avançaient évidemment en avant du cortège, chasseurs et éclaireurs des bois, pour éviter de mauvaises rencontres sur la route, ou du moins alerter si le chemin était bloqué par un obstacle. Et jusque-là, rien n’avait été à signalé, et aucun des deux n’allaient alerter le cocher pour chaque pierre ou branche sur la route. Ils étaient en forêt, n’en déplaise au père Braun.

Les mercenaires, étonnamment, étaient bien plus conciliants que ce que Volker avait passé de prime abord. Ils étaient bourrus et avaient plus de muscles que de cervelle, mais une fois dans la forêt, ils avaient rapidement compris que les chefs de l’expédition étaient les chasseurs, et surement pas un homme au ventre aussi énorme que son égo, bouffi d’orgueil qui se déplace en carriole en pleine forêt avec sa propre fille et quelques bagages.

Le cortège avançait bien, mais même avec toute la bonne volonté du monde, il ne pourrait atteindre Bechafen en une seule journée de voyage, et le soleil commençait à baisser. Wolfram alla prévenir le père Braun et les mercenaires qu’il allait falloir monter le camp dans peu de temps, et proche d’un cours d’eau. Évidemment, cela n’a pas du tout plut au paternel Braun, qui s’apprêtait à de nouveau hausser la voix plus que de raison, mais fut tempérait par sa fille, qui le calma en quelques mots doux, mais stricts, et ainsi grâce à elle, le camp put être mis en place rapidement avant que le soleil ne décline de trop.

Le père et la fille restaient à l’intérieur de la cariole, tandis que les mercenaires avaient rapidement allumé des feux autour de la cariole en prenant soin de bien attacher les chevaux. Ensuite, ce fut au tour des rations d’être sortis et les hommes commençaient à manger quand Volker et Wolfram revinrent du ruisseau non loin. Avant que les deux ne s’approchent de trop du camp, deux mercenaires vinrent leur prendre les gourdes d’eaux.


« - Donnez-nous ça, les gars. » Dit le premier, avec une voix légèrement enrouée de ceux qui n’ont pas parlé depuis longtemps. Son compagnon pris les gourdes que le maitre et l’élève ramenaient et pointèrent en direction de la cariole.

« - Et on aimerait beaucoup qu’il la ferme. Z’auriez une astuce ? » La question eu le mérite de dérider un peu le maitre chasseur, et Volker vis dans les yeux de son maitre la malice d’une blague arriver.

« - Prenez. Et si vous avoir poison, vous pouvoir verser dans eau Braun père ? »


Cette fois-ci, le quatuor rit en cœur à la blague de Wolfram. Les autres mercenaires commençaient à arriver quand les deux premiers reprirent leur sérieux et retournèrent vers la troupe avec les gourdes, tandis que les deux chasseurs faisaient un tour de repérage.


« - Vous pensez qu’ils vont le faire, maitre ? » Demanda Volker, partagé entre la fin de son rire et une légère inquiétude.

« - Toi tuer main qui te nourris ? » Rétorqua son maitre.

« - Sa dépends. Si c’est le père Braun, peut-être. »


Les deux ricanèrent quelques instants et finirent par reprendre leur sérieux. Sans eux pour assurer le repérage dans les bois, ils risquaient une très mauvaise surprise dans les instants qui suivraient. Ils se séparèrent l’un de l’autre, mais restèrent à portée pendant leur repérage. Ce dernier dura seulement quelques dizaines de minutes avant que le maitre et l’élève ne se retrouve, au même endroit qu’ils s’étaient séparés, l’air dégagés et commencèrent à regagner le camp, quand Volker commença à murmurer doucement.


« - Maitre, j’ai vu des traces de passage. Beaucoup. »

« - Branches brisées. Marques sur troncs. Et pas oiseaux, ni même petits sangliers. Mauvais, très mauvais. Combien de traces ? »

« - Je dirais six, mais il fait trop noir pour en être certain. »

« - Svoloch’. »

« - Mais j’ai vu des traces plus profondes. Une seule, mais elle était plus profonde. Donc plus gros. »

« - Zhizn ‘ebet meya ! » Tempêta le maitre chasseur en serrant les dents. « - Va réveiller. Que eux prêts. Et toi, vise ennemis. Pas fesses à nous. Ni viser petite Elva. »


Volker acquiesça et se mit à marcher plus rapidement vers le camp, quand au même moment, des bruits de sabots se firent entendre non loin. Ni une ni deux, Volker dégaina son arc avec une flèche déjà prête à partir dans la direction des sabots.


« - Qui va là ?! » Les pieds sur ses appuis, l’œil fixe sur ce qui approchait et la main prête à relâcher la flèche de son arc. « - Sortez des ombres, je vous entends ! »
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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"La chasse est mon devoir. La traque est mon honneur. Abattre la bonne cible est ma responsabilité."
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Déplacement silencieux forestier (+1 silencieux en forêt)
Escalade forestière (+1 escalade en forêt)
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Aristelle de Lancustre
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Aristelle de Lancustre »

Aristelle et son infortuné compagnon de route, maitre Laroussière, avaient été obligés de faire l'un des plus longs voyages qui soient, depuis les bordures de couronne jusqu'à la partie la plus orientale de l'empire de Sigmar, tout cela pour retrouver un monstre précis, légendaire, dont on prétendait qu'il portait l'héritage de Khorok Tue-les-hommes. Traverser la moitié du vieux monde à seule fin d'aller se faire tuer, en théorie du moins, était une expérience qui resterait dans la mémoire de la jeune noble comme la preuve de l'absurdité du système bretonnien.

Le trajet s'était fait en simplicité, comme il sied à un noble bretonnien, c'est à dire surtout pas en charrette mais à dos de cheval. La jeune noble avait donc tout fait pour que son trajet soit divertissant, et ne tenait jamais en place. Elle avait tenté de soûler mais avait à la place craché sa bière qu'elle trouvait infect pour se faire chasser d'un village qui ne supportait pas de critiques aussi véhémentes. Elle avait ensuite voulu goûter à la spécialité clinaire de chaque région qu'ils visitaient, ce qui en plus de lui arracher le pécule qui lui restait lui fit amèrement regretter sa Bretonnie natale. Finalement, arrivée en Ostermark, elle s'était rendue dans le premier village venu pour quérir des informations sur la créature qu'elle recherchait. Elle ne trouva que la suspicion, la paranoïa et les superstitions en guise de réponse. On lui parla du bois du Griffon comme d'un lieu où il vaut mieux ne pas se risquer, au contraire du bois mort où il est préférable de mourir que d'approcher ses frondaison. Mais ces deux bois en étaient-ils deux ou un seul ? La créature était dans lequel ? Et où précisément ?

Le sens de l'orientation d'Aristelle était encore moins développé que sa patience. Elle ne trouva pas les informations dont elle avait besoin. Elle pesta, elle menaça, et flanqua même un coup de pied à un humble paysan. Malheureusement pour elle, dans l'empire, les paysans ne se laissaient pas faire de la sorte, et on lui fit bien vite comprendre à elle et son compagnon de route qu'ils feraient bien de déguerpir.

Aussi ce fut au tour du sens de l'orientation d'Aristelle d'être mis à l'épreuve et de montrer sa faiblesse. La jeune noble avait revêtu son armure, empoigné sa lance, et, montée sur son fidèle canasson, avait résolu de s'enfoncer dans le bois du griffon. L'idée était de soit trouver la créature, soit traverser le bois jusqu'à Bechafen et y trouver des informations pour finalement mettre la main sur cette bête. Les projets de la bretonnienne étaient à ce point vagues.
La fleur à la lance, avec l'espoir de faire un vrai combat, la demoiselle était donc partie devant, suivie par un Lancelot au regard désaprobateur, qui ne cessait de lui rappeler qu'elle n'était pas là pour jouer.


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Finalement, ils étaient entrés dans le bois vers la fin de la matinée. Vers midi ils commencèrent à se demander où ils étaient précisément, mais ne s'inquiétaient pas encore. Deux heures plus tard, ils perdirent de vue tout ce qui ressemblait à des constructions humaines. Au bout de quelques heures encore, ils admirent une bonne fois qu'ils tournaient en rond, et s'il était miraculeux qu'ils n'aient pas encore fait de mauvaises rencontres, ça ne les empêcha pas de se disputer. L'un suggérant de continuer tout droit à travers les arbres pour sortir de la forêt coûte que coûte, l'autre persuadée qu'ils retrouveraient le chemin s'ils cherchaient assez. Très vite, la dispute laissa place à un long silence, comme si le temps s'était étiré de manière informe pour figer leurs heures d'errance. Ils ne dirent pas un mot, progressant lentement entre les branches et les troncs bruns. Les oiseaux chantaient encore, et c'est tout ce qu'ils espéraient. Ils tendaient l'oreille en craignant de les entendre se taire. Ce serait le premier signe annonciateur d'un danger.

Puis ils réalisèrent combien de temps avait passé quand la nuit fut sur eux. L'homme de loi commença à grommeler. Aristelle retira son casque pour rafraichir sa tête dans l'air du soir. Elle soupira en remuant ses longs cheveux, puis caressa la crinière de son cheval en lorgnant avec lassitude sur les environs.
Pourtant, même en ne voyant rien, elle entendait qu'il y avait un bruit. Pas d'oiseaux, non. Elle désigna une direction, un tier au hasard, un tier à l'instinct, et un autre tier de ce que ses sens lui indiquaient, et décréta qu'on irait dans cette direction tout droit jusqu'à trouver signe d'activité humaine. Elle renfila son casque et éperonna sa monture avec un mince espoir.

C'est ainsi que les bruyants chevaux débouchèrent dans la pénombre de la nuit proche de ce que les cavaliers ne pouvaient pas encore identifier comme un campement. En revanche, il y avait des gens,bien visibles, et l'un d'entre eux se tourna vers eux avec célérité. Les silhouettes étaient vagues, et du mouvements faisait craquer les branches tout autour d'eux. Aristelle ne remarqua pas instantanément l'arc, mais elle entendit l'injonction, et lasse et affamée comme elle l'était elle rétorqua rudement à la silhouette, pendant que Lancelot Laroussière, arrivant derrière, demandait des explications.


"Des ombres ? Quelles ombres ? Il fait nuit bougre !

- Qu’est-ce que c’est mademoiselle ?

- Hé bien, Quelqu’un.

- Ça c’est une évidence, pas une réponse.

- Juste.
" elle se tourna vers l'étranger. "Qui êtes vous ? brigand ?" Et ce faisant elle affermit sa prise sur la hampe de sa lance.

Le chasseur s'expliqua rapidement. Il voyageait aussi, et il se dirigeait vers...

"Bechafen ! Oh, quelle chance ça pardi." Puis se tournant vers Lancelot : "Tu vois bien Lancelot, nous n'avons plus qu'à les suivre maintenant. Je t'avais bien dit que couper à travers les arbres était la meilleure solution.

- Pardon mademoiselle, mais je crois bien plutôt que c'était mon idée. Et puis vous accordez bien vite votre confiance à ce qui ressemble à un braconnier !


- Quel rabat-joie ! Je te concède le premier point, mais en second on parlera ici de chasseur et pas de braconnier.

- Quelle différence ?

- Aucune, mais je trouve le mot plus joli.

- Savez vous que je suis las ?

- Et moi donc...
"

Et alors, le bruit de la forêt se fit à nouveau ressentir. Non pas entendre, mais ressentir. Quelque chose se passait qui faisait taire les oiseaux, détaler les petits rongeurs, et peut-être même les fourmis sur les arbres frissonnaient elles. En tout cas, c'est l'impression que ça donnait, mais cette sensation ne venait-elle pas de quelque chose de beaucoup plus concret ? Quelque chose de clairement définissable qui se traduisait par un sentiment ineffable que quelque chose frissonnait dans le bois.

En fait, c'était ça, le bois frissonnait. Les branches bougeaient, le sol craquait, et un mouvement sonore se précisait derrière les abres, trop étalé et trop régulier pour être le fait d'un animal. Plutôt une meute qui avancerait à un pas rythmé. Un groupe. une bande.

Le chasseur avait bien plus d'expérience dans ce domaine, et pendant qu'Aristelle tournait négligemment la tête pour voir s'il se passait quelque chose, celui qui avait vu les empreintes leur cria avec peut-être une pointe d'agacement :

"Fermez là et mettez vous à couvert ! Ils sont juste à côté !"

À couvert ? Aristelle ne savait même pas ce que ça voulait dire, mais elle se dressa au contraire sur ses étriers pour voir ce qui se tramait. Et ce qui se tramait, c'est que parmi les silhouettes brunes des troncs d'arbres émergeaient des silhouettes un tout petit peu moins brunes, qui se précisèrent comme des silhouettes humaines.

Dans la clarté de la plus blanche des deux lunes, ils apparurent clairement, à l'instant où ils désiraient être vus. Ceux là avaient des airs bien plus clairement proches de l'idée qu'Aristelle se faisait des brigands, si bien qu'elle n'estima pas nécessaire de le leur demander. Elle en avait déjà combattu en Bretonnie. Certaines de ses premières condamnations à mort avaient tenté de l'envoyer mourir dans les pièges de voleurs et de hors la loi, mais en règle générale les bandits bretonniens étaient assez peu hardis, et refoulaient bien vite quand ils voyaient l'éclat d'une armure, sans se demander si c'était une adolescente engoncée à l'intérieur.

Les hommes qui s'étaient glissés entre les arbres pour s'approcher du campement et de la carriole du marchand étaient près d'une dizaine. Leurs formes étaient incolores, presque brumeuses tant leurs tenues étaient discrètes et sobres. Pourtant, au milieu d'eux, il y en avait un qui brillait. Littéralement. Les mailles de son armure luisaient dans l'éclat lunaire, et là où les autres n'avaient que des gourdins brunâtres, il tenait prête une hache au style bien différent de ce qu'Aristelle avait connu en Bretonnie. Il avait un maintien plus droit et plus altier que les autres, mais aussi, l'air de rien, un bouclier en main gauche. Lui,était paré pour un combat. Les autres étaient parés... pour le suivre.

Était-ce un militaire ? Un déserteur ? Un aristocrate ? Un voleur ayant récupéré tout ce matériel sur un cadavre ? Toutes ces questions, Aristelle ne se les posait absolument pas. La bande de brigands semblait opérer avec une certaine synchronisation, et même s'ils n'avaient peut-être pas prévu l'arrivée des deux bretonniens, ils attaquaient en s'estimant capables de gagner. Il n'y eut pas besoin d'un souffle pour qu'ils se communiquent leurs positions mutuelles. Ces gens savaient tendre des embuscade, et même s'ils ne savaient pas se déplacer en forêt sans laisser de traces, ils avaient réussi à s'approcher suffisamment, pour passer à l'assaut.

Aristelle cligna des yeux, resserra sa prise sur sa lance, et fusillant les assaillants du regard, elle fit faire un quart de tour à sa monture pour leur faire face.
Elle avait en un instant oublié le petit braconnier, l'homme de loi agaçant et le feu de camp. Son corps frissonnait en constatant la présence d'une menace réelle, mais était réchauffé par le poids rassurant de son armure. Aristelle remua les épaules pour faire tinter ses spalières, et dévisagea les truands d'un regard assuré.

"Vois tu cela Lancelot ?

- Oui mademoiselle, c'est terrible !

- Non, c'est épastrouillant ! Un combat en vue enfin !
"

Avant qu'elle ne puisse faire ou dire quoi que ce soit d'autre, le meneur des brigands souffla un mot dans un langage presque inarticulé qui était bien trop étranger aux oreilles de la bretonnienne pour qu'elle en distingue même la phonétique, et en un bond, comme un seul homme, les bandits se jetèrent sur eux.
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

"- Fermez là et mettez-vous à couvert ! Ils sont juste à côté ! "

Cette femme était complètement folle ! A rester aussi à découvert, elle allait se faire flécher par tous ce qui pouvait avoir un arc, même rudimentaire ! Elle est sortie de nulle part et ma flèche allait partir si elle avait eu un ton différent, mais heureusement pour elle, j'ai senti plus de curiosité et d'incompréhension générale qu'autre chose. Mais elle va vraiment finir par se faire tuer à rester comme...

"- Par les dents de Taal ! Les gars, sortez vos armes !! On nous attaque !!!!" Hurlai-je quand je les vis.

Ils se mirent à sortirent des ombres et des arbres, totalement camouflés dans ce terrain qui leur semble terriblement familier. Je les comptais rapidement, et mes doigts se mirent légèrement à trembler quand je compris qu'ils étaient au moins autant que nous, et qu'ils avaient plusieurs archers. Heureusement, les autres n'avaient que des gourdins et des tenues en cuir déjà bien usée. Je soufflais presque de soulagement quand la cavalière sonna de son clairon avant d'entamer sa charge. Le son m'a totalement pris au dépourvu et m'a pratiquement vrillé les oreilles.

"- Par les seins de Rhya, vous allez" Mais je n'ai pas eu le temps de dire plus que la cavalière chargeait déjà un bandit que je n'avais pas vu à cause d'elle. Il était recouvert d'une épaisse armure, était bien mieux équipé que ses confrères bandit et semblait donner les ordres. Au moins, elle savait où il fallait allait frapper. Mais c'est au même moment que les hurlements des bandits résonnèrent dans la forêt, et que ceux des mercenaires suivirent juste derrière. Je m'apprêtai à décocher ma flèche quand l'un des mercenaires me bouscula pour me passer, faisant tomber ma flèche sur le sol.

"- Espèce de sac à viande ! Fais gaffe, par Taal !!" L'incendiai-je, alors qu'il fonçait vers les ennemis et récolté une flèche dans le torse pour sa peine. "- Bien fait." Pensé-je au moment où j'entendis un grognement sur ma gauche et, en jetant un coup d'œil rapide, je vis que mon maître s'était également pris une flèche dans le corps. Je me suis senti gelé pendant ce qui me semblait être une éternité, mais vu la vivacité de mon maitre, la flèche n'avait pas touché le cœur. Je soufflai un gros soupir de soulagement en préparant ma prochaine flèche, et c'est là que je pris conscience d'une chose qui allait changer mon point de vue sur le combat : Je suis à l'arrière. Mon père disait toujours que les guerriers avaient le meilleur point de vue pour frapper les ennemis, tandis que ceux en arrière avaient le meilleur point de vue pour voir ce qui se passait lors d'un combat. Maintenant, je comprends un peu mieux, et je réalise plusieurs choses.

La première, qui est à la fois rassurante et inquiétante, c'est que les mercenaires et les bandits semblent être sur une égalité en termes de motivation. Quand l’un frappe, son opposant réplique, mais on sent qu'il y a quelque chose qui cloche dans les deux camps. Je me dis que pour nous, les mercenaires ne sont pas assez payés pour ça, qu'ils le savent, mais qu'ils se battent plus par envie de survivre qu'autre chose.
L'autre camp, lui, semble affamé. Pas de violence, ni de sang, juste... Affamé. Comme s'ils n'avaient pas mangés depuis plusieurs jours, ou alors très peu. Leurs assauts sont pourtant efficaces, plus que les nôtres, mais leurs visages sont émaciés, certains n'ont plus que la peau sur les os et... Pourquoi leurs visages me semblent familier... ? Wolfram semble lui aussi hésitant. Je l'ai vu préparer sa lame pour atteindre sa cible sur le flanc, quand d'un coup il s'est arrêté dans son mouvement. Quelque chose a dérangé mon maitre, et en plus de ne pas être courant, ce n'est pas normal.
Ma pensée est brièvement coupée quand j'entends un cri de douleur au loin, par devant, et quand mes yeux en trouvent l'origine, je ne peux m'empêcher de sourire un peu. La cavalière semble bien mieux réussir ses assauts que nous les nôtres. Elle a mis en difficulté le chef des bandits.

"- Ouais, c'est ça bande de vermines !! Allez ! Un coup à droite ! Puis à gauche !! Mets-lui croche-poing, mon gars !! Ta garde, monte ta garde !!!"

J'en crois pas mes esgourdes !! Est-ce que ce connard de Braun est en train de faire des commentaires alors qu’on risque notre peau pour ce fils de chienne ?! "- Reprends toi Volker. L'écoute pas, reste concentré." Je retourne à la vision du champ de bataille, et enfin, je comprends ce qui me dérange quand je prépare ma flèche. A cette réalisation, mon bras me fait défaut, se ramollis et ma flèche pars dans l'obscurité à plus de trois mètres de ma cible. Je comprends mieux pourquoi ces visages me semblaient familiers et pourquoi mon maître s'était mis sur la défensive... Ce sont des kislévites. Réduits à faire du banditisme pour simplement survivre. Je perds le cours du combat pendant quelques brefs instants suite à cette réalisation. De ce que mon maître m'a dit, les kislévites sont un peuple fier, qui ne s'abaisse à faire rapine que pour les plus infâmes d'entre eux, ou s'ils n'ont absolument aucun autre choix... Et de là où je suis, avec ces yeux qui sont les miens, ils n'ont rien d'infâmes. Je suis pris d'une pointe de culpabilité qui disparait un peu quand je vois mon maître se jeter violemment sur l'un des bandits, le renversant et lui plantant son arme dans la carotide. Est-ce qu'il est enragé de voir son peuple tomber si bas ? Est-ce parce qu'il veut vivre ? Est-ce que c'est quelque chose d'autre... ? Je n'en sais rien, mais il ne lâche son adversaire que lorsqu'il ne reste de ce dernier qu'une carcasse pratiquement décapité.
Le combat continue pendant quelques instants jusqu'à ce qu'un bruit ne résonne dans les arbres, un hennissement.

Je lève rapidement ma tête vers la cavalière et je vois qu'elle est malhabilement repoussée par les archers pour emporter le corps de leur chef, dont Morr semble avoir déjà récolté l'âme. Cette vision, celle de notre meilleur atout en train de se faire malmenée, suffit à ce que les mercenaires prennent la fuite quatre à quatre dans la nuit. "- Revenez ici bande de vauriens !! Rapaces !! Bons à rien !! Ne comptez pas sur moi pour vous payer quoi que ce soit, les traines la grolle !!!" Entendais-je hurler le père Braun. Je serre très fortement les dents pour ne pas lui répliquer et je prépare une autre flèche quand je vois que les bandits ont également pris la fuite, mais eux ont eu le temps d'emporter les corps de leurs morts. Je ne peux m'empêcher de voir que certains ont encore un respect pour ceux qui ont combattus pour eux et, quand le regard de mon maître croise le mien, j'ai compris qu'il pensait la même chose que moi. On ne va pas les poursuivre.

"- Qu'est-ce que vous faîtes, bande de lézards ?!" Dis le père Braun en s'approchant de moi. "- Poursuivez les ! Il faut apprenne à ces fils de catins les bonnes manières !!"

Son haleine me déplait autant que sa corpulence maintenant que je dois le supporter. "- Non, Herr Braun." Dis-je en remettant mon arc à mon épaule en me tournant vers les autres survivants. "- On ne va pas les poursuivre."

"- Espèce de sale raclure, tu oses me répondre ?!" Je sens la colère dans sa voix, mais c'est quand il me tourne pour que je lui fasse face, que je lui balance une droite qui le fait vaciller en arrière et criait à en faire s'envoler les oiseaux, s'il y avait des oiseaux.

"- Ils sont simplement affamés, espèce de gros lard bedonnant ! Affamés et vaincus ! Ils ne reviendront pas !" Me mis-je à hurler de colère. Cet espèce de porc sur deux pattes ne connais donc rien des concepts de pitié ?! Ou même d'empathie ?! L'assaut de ces bandits kislévites était clairement désespéré, causé par la faim plus que par l'envie, et lui veux qu'on aille les poursuivre pour les achever ?!

Le père Braun retrouve de sa hargne et s'apprête à m'en décocher un quand mon maitre arrive pour, à son tour, lui en coller une dans le ventre, pliant cet homme obèse en deux, à genoux sur le sol. C'est l'une des rares fois où je vois mon maitre a les crocs sortis, et il est clairement en colère. Alors que le père Braun est recourbé sur lui-même, Wolfram l'attrape par les cheveux pour lui relever la tête.

"- Personne. Poursuis. Eux." Il finit par lâcher le père Braun après lui avoir dit quelque chose en kislévite et, à mon étonnement, le gros lard semble comprendre ce que mon loup de maitre lui dit. Mais rapidement après l'avoir lâché, mon maitre s'assoit lentement et avec lenteur contre la cariole, révélant la flèche dans son ventre, mais il me fait signe d'aller me présenter d'abord... Ça n'a pas l'air trop grave au moins...

"- Bonsoir, Fraü. Herr." Dis-je en regardant d'abord la cavalière, puis son vis à vis masculin. "- Je m'appelle Volker Bauman, apprenti chasseur, et voici mon maitre, Wolfram. Excusez-le, il a déjà du mal à parler en Reikspiel, et avec sa blessure c'est avec moi que vous parlerez la plupart du temps."

La cavalière descendit de son cheval avec facilité en prenant garde de ne pas briser la hampe de la flèche qu'elle avait dans le corps. Des cheveux blancs étincelants, un visage très joli et un regard qui me ferait baisser des yeux, si je n'avais pas déjà vu ceux d'un loup ou... de bandits. Et même si j'arrive à articuler normalement, je sens que mes putains de joue rougissent !

"- Bien le bonsoir, monsieur... Fol cœur ?"

Je ricane légèrement en essayant de cacher mes petites rougeurs. Une voix agréable, un peu rugueuse comme un cuir lisse avec quelques bosses. Elle doit avoir l'habitude de crier ou de boire. "- Volker."

"- Qu'importe." Me réplique-t-elle de la même façon qu'un marchand riche. Au moins sur le côté noble, je ne me suis pas trompé. "- Je suis la demoiselle Arsitelle de Lancustre." Dit-elle en tendant légèrement sa main vers moi l'espace d'un instant avant de rapidement la ramenée à elle. Bizarre cette coutume. "- Oh, et à côté de moi c'est Maitre Lancelot Laroussière. Ne faites pas attention à lui. Cependant, je suis curieuse de savoir qui est ce gros bonhomme là-bas. Il doit avoir une capacité pulmonaire méritoire de ce que j'ai vu et surtout entendu."

Je glousse légèrement pour ne pas simplement rire. Au moins, le fait de parler de ce gros lard a le mérite de faire disparaitre totalement mon début d'incendie facial. "- Il s'agit d'un marchand du nom de Braun. Et dans la cariole se trouve également sa fille, Elva. Nous sommes chargés d'escorter l'un et l'autre à Bechafen. Comme mon maitre et moi sommes les seuls chasseurs du village, et qu'on connait plutôt bien le bois, on doit se taper le trajet avec ce beugleur. Que faites-vous ici ?" Puis, me rappelant d’un détail somme tout important, je m'écarte sur le côté pour lui donnait accès au feu de camp. "- Venez, on va vous enlever ça le plus proprement possible. On peut au moins faire ça et vous donner de quoi manger et boire, vu ce que vous avez fait pour nous."

La noble sembla assez étonnée que je lui propose tout ça, mais son étonnement le disputait à la joie. Ce qu'elle faisait ici ? Une condamnation à mort apparemment. A cela je haussai les sourcils, puis les épaules en espérant que ce ne soit pas pour meurtre. Quoi qu'elle serait surement déjà morte si c'était le cas. Avant de nous mettre autour du feu pour commencer le repas, je me suis d'abord occupé d'ôter la flèche du ventre de mon maitre. Heureusement que la flèche s'est plantée dans le ventre et non le torse. La blessure aurait pu être bien plus grave. J'avais les mains qui tremblaient. J'avais pas vraiment peur de lui faire mal, il en avait vu d'autres, mais j'avais peur de briser la hampe. Si je faisais mal le travail, mon maitre allait avoir une pointe de flèche dans l'estomac pour le reste de sa vie. Et je ne pus m'empêcher de glousser en pensant que cette pointe ne le dérangerait plus très longtemps à ce rythme. Finalement j'ai réussi à retrouver mon calme après quelques minutes, et avec précaution, je réussis à retirer la hampe jusqu'à la pointe. Je déchirais un morceau de mes vêtements pour le donner à mon maitre afin qu'il appuie sur sa blessure, avant de voir que son flanc était un peu violet et que je me rende compte de l'état de mon maitre. Mais il me rassura en disant que si un os était cassé, il le sentirait. Cela me calma immédiatement et je passai ensuite à la noble.

Avec l'aide de son acolyte, nous lui défaisons l'armure au niveau du torse, et première constatation, la flèche sera bien plus simple à enlever que celle de mon maitre. Elle s'est plantée dans le flanc, et son armure a empêché la flèche de pénétrer trop profondément dans la chaire.

"- Sa va, la flèche n'est pas rentrée trop profondément, dites merci à votre armure. Sa va pincer et piquer en même temps, mais ça va partir rapidement." Dis-je en ricanant car c'était surement la flèche la plus simple que j'ai eu à enlever.

La flèche sortit pratiquement toute seule et elle n'aurait même pas besoin de compresse. Puis, finalement, l'heure du repas sonna. Comme d'habitude, le père et la fille Braun mangeaient dans la cariole, nous laissant l'extérieur rien que pour nous quatre.

Pendant que les autres mangeaient à leur guise nos dernières rations, moi je récoltais ce qu'il y avait sur les morts des mercenaires. Rien de bien fameux, ils avaient leur gourdin, leur protection faite de cuir et quelques effets personnels, et c'était tout. Apparemment, le père Braun leur avait promis le paiement à l'arrivée, et ils étaient trop pauvres pour refuser l'offre visiblement. Avant de revenir vers les autres, je pris soin de faire glisser les corps vers le bois. Une fois au feu, je m'immisce dans le cercle pendant que certains sont pensifs.

Pour ma part, j'étais dans mes pensées devant ma ration. C'était la première fois que je participais à un combat de ce genre, la première fois aussi que je voyais des gens s'entretuer. Mais ça ne me touchait pas particulièrement. La mort, j'y suis habitué. Et les humains ne sont que des sacs de viande qui arrivent à mieux penser que des animaux, mais au bout du compte, on n’est pas si différent que ça d'un lapin, d'un ours ou un renard. Non, ce qui me fais rester dans mes pensées, c'est le fait qu'un peuple fier, désormais en exil, en soit réduit à faire du banditisme dans le bois au griffon. Oh, il y a toujours eu des bandits, c'est vrai, ça et d'autres choses encore. Mais ces bandits-là ne venaient pas de l'Empire. Ils n'avaient littéralement plus de maisons, c’étaient des réfugiés qui avaient traversés mille dangers pour arriver ici, et le résultat ? Ils ont fini bandits pour simplement survivre. J'ai de la peine pour ces gens...
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Aristelle de Lancustre »

En un éclair, Aristelle avait été saisie d'un mélange d'appréhension et de ferveur. L'approche des brigands avait été soudaine, minutieusement préméditée, et leurs intentions hostiles n'auraient su être plus claires. Pour autant, la demoiselle couronnoise ressentait une sorte de pincement au cœur en tournant la bride vers eux. Un combat, oui, mais elle aurait préféré mille fois affronter des monstres comme des hommes bêtes ou des animaux sauvages, tuer d'autres humains avait toujours quelque chose de crispant d'une certaine manière. Elle jaugea donc la bande qui venait d'apparaitre pendant une seconde, puis se sentie secouée par une hésitation. C'est alors que son regard s'abaissa fort à propos sur la selle de son cheval, remarquant un objet qui y était accroché.

Lancelot avait suivi son regard. Il comprit. Les deux se regardèrent pendant une fraction de seconde. Il n'en fallut pas plus pour que l'homme de loi lui lance un "Non, ne l'utilisez pas !"

Et la demoiselle de répondre tout en empoignant son clairon :

"Imbécile ! Aristelle de Lancustre fait comme il lui plait !"

L'euphorie la gagnait déjà, lui insufflant des paroles encore plus effrontées que d'ordinaire, ainsi qu'un courage qui redoubla quand elle porta l'instrument à ses lèvres.
Elle n'avait pas particulièrement appris à en jouer ou à répéter les sonneries rituelles, mais le simple fait de souffler dans un clairon lui donnait une assurance suffisante pour couvrir tous ces détails et faire surgir au milieu du bois une sonorité gaillarde, téméraire et guillerette à la fois.

Ainsi, elle attira l'attention de tout le monde, secoua les dormeurs avant qu'ils n'entendent le cri de leur sentinelle qui les appelait à riposter. Remettant rapidement en place son clairon, Aristelle, dont le visage se parait d'un sourire de défi, saisit fermement la bride, la hampe de sa lance, et éperonna sa monture.

"Taïaut ! Taïaut !"

Et ainsi commença le combat. Aristelle s'étant retardée dut se satisfaire de ce que son attaque n'ait ni effet de surprise ni la faculté de bloquer l'assaut des brigands. Des flèches filèrent, une qui rata largement sa cible, quelle qu'elle ait pu être. En revanche, deux personnes dans le camp des honnêtes gens furent frappés de plein fouet, et les hampes des projectiles n'eurent pas le temps de cesser de vibrer que le groupe de malandrins se jetait sur les gardes de la carriole pour les rosser avec une violence rare. Une détermination aveugle, sans doute désespérée, donnait une vigueur incroyable à ces arsouilles sans cœur. Seulement, l'un d'entre eux était resté légèrement en retrait du combat, se préservant pour rendre ses coups de hache plus opportunistes. Celui qu'Aristelle avait de suite visée : le chef.

Son visage dur se tourna vers le son du galop endiablé, les sourcils froncés, il vit Aristelle venir à des kilomètres. Peu importait pour elle.

Elle ne chargeait pas à la mode bretonnienne, lance couchée et montée sur les étriers. Non, elle chargeait d'une façon moins rigide. Son armure épousait ses mouvements comme une seconde peau, elle l'ignorait simplement pour l'instant, ne laissant pas son poids peser sur elle. À la fin d'un combat l'armure devenait toujours soudainement plus lourde, c'est pourquoi il fallait faire vite tant que l'euphorie du combat lui permettait de faire chaque geste avec l'adresse d'une acrobate.

Elle ne coinça pas sa lance, elle la tint en main et la fit légèrement varier de directions pendant qu'elle chargeait. La pointe pencha dans un sens, puis dans l'autre, puis d'un coup se lança tout droit et vint cogner plus ou moins au hasard en direction du tronc de son adversaire. Celui-ci pensait avoir vu venir le coup, il en était persuadé, mais il se trompait. Et sa tentative de parer la lance se heurta à une totale incompréhension de l'attaque qui venait vers lui. Il esquissa un geste, se ravisa, leva son bouclier, le positionna au mauvais endroit...

Et le choc fut rude. Pas aussi rude que si une lance d'arçon lancée avec la force d'un destrier bretonnien l'avait percuté avec la force du météore, mais le fer de lance frappa néanmoins vivement les mailles couvrant son torse, avec une force telle qu'on aurait pu croire que l'acier se déchirerait. L'acier ne se déchirait pas, mais la chair et les os en dessous ne s'en tirèrent pas indemnes. L'homme vrilla, grimaça de douleur et tituba tout en laissant un ovni traverser son champs de vision à toute vitesse.

Le cheval d'Aristelle dépassa la cible, tandis que la guerrière reprenait en main sa lance. Elle tira les rênes et fit faire un petit mouvement virevoltant à sa lance tout en se retournant à moitié ; toute entière prête à attaquer de nouveau. Mais son attention fut détournée par un projectile qui vint cogner contre son armure, laissant un bout de métal tout juste aiguiller sa chair, lui arrachant une grimace de désagrément. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle réalisa que les archers adverses étaient juste là, et que la bataille avait bien plus d'ampleur que sa seule petite personne.

À deux pas de là, la brutalité de la mêlée atteignait des sommets qu'on aurait difficilement attendus de la part d'une bande de gueux avec des bâtons. On avait déjà envoyé rouler au sol quelques cadavres, mais le pire était sans doute les cris. Ou plutôt le cri. Qui était cet homme qui beuglait depuis la carriole comme un dément sans s'arrêter ?

Fichtre, voilà bien qui ne devait pas la préoccuper pour l'instant, car le chef des malandrins avait décidé de profiter de la blessure de la guerrière pour s'avancer en faisant décrire un grand arc menaçant à sa hache. Menaçant bien plus que meurtrier, car il ne fit que fouetter l'air avec une force désespérée. Le courant d'air qui vint frotter son visage découvert par le casque sans visière suffit toutefois à faire reprendre une fermeté et une vigueur rêches et meurtrières à la guerrière.

Son cheval étant flanc droit vers l'homme, elle effectua des mouvements vifs et secs. leva un coude en l'air et pointa avec la même main son fer droit vers son adversaire, une flamme bleue de détermination illuminant son regard. Un geste. La pointe trouva exactement l'endroit déjà affaibli par sa première attaque. L'ennemi fut tant saisi par la douleur et désemparé par la virulence du coup, qui pourtant ne portait pas la vitesse d'une charge derrière lui, qu'il n'esquissa pas son geste de lever de bouclier. Sa main perdit en fermeté, et son bouclier semblait prêt de lui glisser des mains.

Alors Aristelle, toujours du même regard, sans cligner des yeux, ne laissant que le temps à son esprit d'attraper l'information, saisit l'occasion en réitérant son geste, exactement le même, à un intervalle si court qu'on aurait pu croire que ce n'était que le prolongement du premier.

Quand sa lance revint vers elle, la pointe fit gicler une petite trainée rouge qui fit presque trembler d'effroi la guerrière. Mais en même temps, elle ne pouvait pas ne pas se sentir délivrée.
Alors elle tourna bride et s'écarta un peu de la mêlée, reprenant son souffle, et digérant mieux la douleur que lui infligeait la flèche dans son torse. Elle eut alors tout le loisir de voir les brigands s'arrêter dans leurs assauts pour se tourner vers leur meneur à terre. Un désarroi qui était plus que de la peur se lisait dans leurs regards, et pourtant au même moment les mercenaires qu'ils combattaient prenaient la fuite. Leur victoire était à portée, et pourtant, les brigands venaient d'accuser une perte trop grande pour eux, alors, eux qui étaient humains, profitèrent du répit pour ramasser leurs morts (peut-être les pensaient-ils encore vivants) et repartir doucement vers les bois touffus d'où ils avaient jaillis.

Des hommes qui restaient. Rien ne pouvait ou ne voulait les poursuivre. Lancelot s'était enfui et caché dans un bosquet à peine le clairon avait-il chanté cette mélodie terrifiante et si mal exécutée de la charge. Le jeune braconnier lui, semblait ne pas vouloir les gêner dans leur fuite. Quand au seul combattant restant de la bande, il était sans doute trop vieux et trop amoché pour qu'on lui demande de courir après des malandrins. Aristelle songea pendant une seconde à se lancer à leur poursuite, mais cette idée s'estompa vite. L'idée que même en les rattrapant elle ne pourrait pas grand chose contre six hommes prêts à en découdre ne lui vint pas à l'esprit, mais en revanche elle se sentait bien plus fière d'avoir mis fin à la bataille en ne prenant qu'une seule vie. Ceci et la douleur de la flèche plantée dans son sein la convainquirent de plutôt rester bien sagement ici et de se reposer.

Aussi, lorsque le gros monsieur sortit de la carriole pour hurler aux autres de se lancer à la poursuite des bandits, la décision d'Aristelle était déjà prise. Elle regarda les impériaux débattre pendant quelques instants, plutôt amusée de voir ce monsieur qui n'était apparemment pas un combattant essayer d'exhorter un vieillard blessé et un jeune archer de se lancer à la poursuite de six brigands qui venaient de leur infliger une sévère défaite en combat.
Elle faillit toutefois s'étrangler en voyant que les deux sous fifres ne se gênaient pas pour frapper celui qui se prétendait leur maitre. C'était choquant avant d'être drôle, mais drôle ça l'était tout de même, et Aristelle ne se retint d'éclater de rire que parce que c'était vraiment trop douloureux. Elle se ressaisit tout de même, et parvint à ignorer la pointe de flèche qui lui lancinait le poitrail pour reprendre sa mine habituelle, à la fois hautaine et souriante. Elle ne devait pas se forcer pour sourire, car elle était en vérité très fière d'elle même dans cette affaire.

Aussi, c'est ainsi que la vit le braconnier quand il décida de porter son attention vers elle.

"Bonsoir, Fraü. Herr. Je m'appelle Volker Bauman, apprenti chasseur, et voici mon maitre, Wolfram. Excusez-le, il a déjà du mal à parler en Reikspiel, et avec sa blessure c'est avec moi que vous parlerez la plupart du temps."

Aristelle retira son casque et secoua quelque peu sa chevelure pour s'aérer la tête. Parbleu ! son armure devenait lourde, et brulante, tout soudainement c'était devenu pénible de garder ce morceau de tôle sur le crâne. Elle ne montra rien de son inconfort cependant, comme on lui avait appris à le faire à la cour de la noblesse bretonnienne. Si on pouvait être certain d'une chose avec une demoiselle, c'était qu'elle ne montrerait jamais aucune forme d'inconfort de manière visible, dut elle bruler sur un bûcher, être mise au pal, ou pire : dormir avec un petit pois sous ses matelas !

Elle descendit de cheval avec une certaine grâce et s'approcha calmement de l'étrange monsieur Volker, dont la prononciation du nom manqua d'arracher un rire caustique à la guerrière. C'est que la prononciation en reikspiel était toujours amusante à détourner, avec leurs "v" comme des "f", les "w" comme des "v" et bien entendu leurs "u" comme des "ou". Si bien qu'elle entendit que son interlocuteur s'appelait "fol cœur bas ou mâne". Si elle avait voulu faire un léger effort, bien-sûr, elle connaissait assez bien la langue pour deviner comment orthographier Volker Bauman, mais à la place elle ne put s'empêcher d'échapper une petite pique, ne serait-ce que pour voir si son interlocuteur connaissait quelque chose du bretonnien.

"Bien le bonsoir, monsieur... Fol cœur ? Qu'importe. Je suis la demoiselle Aristelle de Lancustre."

Et tout en parlant elle retira un gant et tendit sa main vers Volker dans un geste qui laissait présager qu'elle s'attendait à un baise main. Mais aussitôt elle retira sa main avant qu'il n'ait pu comprendre ce dont il s'agissait. C'était son habitude de prendre un plaisir puéril à duper les attentes des hommes, et même si ça n'avait pas marché, elle esquissa un sourire malicieux tout en reprenant comme si de rien n'était. Au même moment, Lancelot Auguste Gidéon Laroussière parvenait à son côté, faisant encore profil bas. Il s'était caché comme un couard pendant toute la durée du combat et revenait désormais dans le dos de la noble en époussetant ses habits de bourgeois lettré. Il n'avait pas de raisons d'avoir honte ou de se justifier, car pour un bretonnien la bravoure n'est demandée que si l'on est noble, et personne n'aurait idée de reprocher à un roturier d'être lâche, fut-il d'une ancienne famille de la noblesse déchue.

"Oh, et à côté de moi c'est Maitre Lancelot Laroussière. Ne faites pas attention à lui." Elle esquissa un geste vers le marchand qui essuyait encore les dégâts de son uppercut en plein ventre. "Cependant, je suis curieuse de savoir qui est ce gros bonhomme là-bas. Il doit avoir une capacité pulmonaire méritoire de ce que j'ai vu et surtout entendu."

Au moins, elle comprit que par cette pique, qui était pourtant une des plus banales de sa carrière, elle venait peut-être de gagner un peu de la sympathie du braconnier. Non, point braconnier, mais chasseur. En tout cas, il lui proposa sans ambages de se joindre à eux à leur feu de camp. Aristelle fut prise par surprise, mais une surprise si agréable qu'on ne saurait s'en contrarier. De toute manière elle comptait précisément leur demander cela, et la mine renfrognée de Lancelot ne faisait qu'accroitre le bonheur de la guerrière.

Quand on lui demanda ce qu'elle faisait ici, elle prit son air détaché habituel, et tout en jouant avec ses cheveux laissa échapper :

"Ce que je fais ici ? Oh, c'est très simple: je suis condamnée à mort. Une longue histoire. Vous savez soigner les blessures de flèches ? Oh, et je meurs de faim. Qu'est-ce que vous avez préparé dites moi ? Oh, et je demanderais bien au marchand s'il a du fourrage pour mon cheval."

À sa déception, la réaction de Volker ne fut pas plus atterrée que ce qu'un haussement de sourcil faisait supposer. Elle s'enorgueillissait habituellement de la mine ébahie des gens qui la voyaient déclarer comme ça au débotté qu'elle était "condamnée à mort". Mais peut-être ce Volker avait-il ses raisons.

En tout cas, Aristelle se dirigea sans hésitations vers le feu de camp, avide de se sustenter au plus vite. Elle laissa son cheval brouter librement, puisqu'on n'avait pas de fourrage à lui proposer, et elle savait l'animal assez bien dressé pour ne pas s'éloigner, surtout dans une forêt inconnue où sa maitresse était la seule présence familière. La jeune aristocrate prit place près du feu, mais avant de pouvoir elle même manger, il lui fallut s'arrêter pour qu'on lui retire son armure, avant d'ôter la pointe de flèche qui l'avait touchée. À sa grande surprise, le chasseur ne se fit pas prier et vint par lui même aider à défaire les sangles du haubert, tandis qu'Aristelle réprimait des tremblements. Ces gens simples n'avaient pas le même sens qu'elle des distances à prendre socialement. Elle se contenta tout de même du geste, et le guida pour retirer les lourdes pièces de métal et de mailles. Puis, avec assez d'adresse pour ne pas trop la faire souffrir, il lui retira la flèche. Elle resta un temps abasourdie, car elle s'était attendue à devoir réprimer une douleur bien plus grande. Mais c'est que sa peau devenait plus dure sans doute.

En tout cas, la jeune noble manifesta bientôt sa reconnaissance... en s'éloignant de plusieurs pas de Volker. Le plus naturellement du monde, elle mit plusieurs mètres entre les deux sans même s'en rendre compte. Elle pratiqua quelques gestes dictés uniquement par un enthousiasme peu réfléchi, levant les deux bras et s'étirant avec un soupir de soulagement qui se mua en couinement plaintif quand elle comprit que sa blessure n'avait pas disparu magiquement. Qu'importe, elle était contente de pouvoir bouger sans rien avoir sur les épaules le torse et les bras pour alourdir ou freiner ses mouvements. Elle fit donc quelques étirements et assouplissements, tout en se maintenant à distance respectueuse de tous les hommes, puis elle revint près du feu pour se sustenter enfin.

Aristelle de Lancustre ne portait sous son armure qu'une tunique matelassée d'un beau bleu brillant. Une trace de forme caractéristique sur son épaule montrait l'endroit où on avait arraché le petit écusson brodé qui parait autrefois la tunique du blason de la famille de Lancustre. Le bas du corps en revanche était couvert par des braies épaisses de cavalière, d'un brunâtre simple qui jurait presque avec le reste.
En se glissant, elle vint s'asseoir en tailleur auprès du feu, demandant aussitôt ce qu'il y avait à manger. Aussi frugales que puissent être les rations, elle les ingéra avec enthousiasme, se remplissant la bouche pendant que Laroussière s'excusait du regard pour le comportement de la condamnée.

Décidant brusquement de reprendre la parole, Aristelle s'exclama :

"Ils étaient étranges ces brigands, s'pas ? En tout cas, ils étaient pas comme les hors la loi bretonniens. Ces chiens sans honneurs n'auraient jamais interrompu un combat qu'ils étaient en train de gagner pour ramener le corps de leur chef. D'ailleurs, je ne sais pas ce que vous comptez faire des deux morts. Vous voulez les transporter jusqu'à la Bechafen pour les enterrer dans un jardin de Morr ? Ou bien chez vous on peut enterrer les gens dans la forêt. Je ne sais pas ce qu'ils préfèrent ici, et j'ai l'impression que c'est différent dans chaque province de l'empire."

Disant cela, elle essayait de se réchauffer avec ce feu de camp. Elle sentait toujours quelque chose d'étrange dans cette forêt. Un silence mortifié qui figeait l'atmosphère de ces troncs brunâtres et sombres. Elle commençait à se sentir étrangement inquiète. Se rendant compte qu'elle n'avait pas très envie de parler d'un sujet aussi sinistre que celui des sépultures, elle fouilla du regard l'alentour pour se chercher un nouveau sujet de conversation. C'est fort à propos que son cheval vint à passer près d'elle, et elle siffla pour lui indiquer de s'approcher. L'animal, presque instinctivement, vint paitre juste à côté d'elle, si bien que, assise par terre, elle pouvait d'une main caresser la crinière du canasson.
Et comme tout couronnois était obsédé par son cheval, Aristelle décida de parler du sien. Elle semblait presque trop décontractée à côté de la bête, lui accordant une confiance inouïe.

"Je vous présente Dahu, il est merveilleux, c'est moi qui l'ai dressé. Ce n'est pas un destrier Bretonnien, mais il a un grand potentiel. Forcément, puisque je l'ai entrainé, mais ça je l'ai déjà dit." elle commença alors à s'agiter sur place, comme si elle venait de se rappeler d'une histoire drôle qui devait être racontée immédiatement. Elle dodelina de la tête, et reprit : "Il faut que je vous raconte comment on a décidé de l'appeler Dahu. C'est que, voyez-vous, j'ai commencé son dressage très tôt, et quand mes parents me l'ont offert, j'ai aussitôt commencé des exercices d'équitations pour l'instruire de tous les mouvements du cavalier et des réponses attendues à ces mouvements. Et le poulain s'en sortait très bien, très docile comme on l'espère de la monture d'une jeune demoiselle et pourtant très agile et rapide comme je l'espérais moi. Seulement, il avait un problème : il ne comprenait pas les directions. Sitôt qu'on lui indiquait de tourner à gauche il tournait à gauche, sitôt qu'on lui indiquait de tourner à droite il tournait aussi à gauche, et quoi qu'on fasse, quelque soit le côté dont on le frappe, là où on tirait la bride, là où on lui hurlait d'aller, il tournait toujours à gauche et il était plus facile de lui faire faire un tour complet pour aller à droite. On a cru un long moment que c'était la conséquence d'un handicap physique ou de quelque malformation, mais non, le désordre en était bien tout à fait mental. À force de persévérance, et en refusant catégoriquement de l'échanger pour un autre cheval, j'ai fini par venir à bout du problème, mais entre temps tout le monde au chateau avait pris l'habitude de le surnommer le dahu. On m'a dit que c'était une référence à une créature légendaire des montagnes grises je crois... enfin bref. Quoi qu'il en soit, nous ne l'appelions plus que “le dahu“, tant et si bien qu'on se rendit bientôt compte qu'on ne voulait pas lui donner d'autre nom, et que le surnom devint son nom officiel. Heureusement, il a appris à tourner à droite depuis, mais je ne me verrais pas l'appeler autrement que Dahu."

Lancelot Laroussière tiqua un peu à ce récit.

"Vous ne m'aviez jamais racontée cette histoire, et séant vous la confiez à des étrangers sans plus avant y songer. Quoi ? vous faites si vite confidence de votre personne ?

- C'est que chacun sait qu'un bourgeois ne prête pas l'oreille s'il ne peut la reprendre avec intérêts et bénéfices.

- Oh, laissez tomber alors. Je vous vois déjà bien venir sur cette pente.

- Mais voyons, puisque tu es si désireux de garder les formes, fais donc ton devoir Lancelot. N'es-tu pas censé présenter à tous les étrangers que nous croisons de quelle manière je suis condamnée à mort ?

- Certes mais..." il lança un regard peureux vers les deux hommes qui mangeaient à leurs côtés. "Le moment est peut-être mal choisi pour entrer dans des détails juridiques et se risquer de lancer un débat dessus, ce qui serait encore pire, sans compter que la loi est énoncée en langue étrangère pour eux et qu'il me faut traduire le texte sans en changer une virgule pour ne pas enfreindre le code des huissiers... enfin mademoiselle vous conviendrez qu'une autre heure..."

Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres d'Aristelle.

"Non, non, vous avez fait serment de tenir cette responsabilité et de répondre des conséquences d'une évetuelle incompréhension de ma condition même par des estrangers, tant et si bien qu'en toutes circonstances “point n'estoit permit de laisser au doute au quiproquo ou au malentendu chance de bafouer l'intérêt et le sacré de ma quête ni d'entacher l'honneur de ma famille ou de la loi bretonnienne en sabotant l’exécution de la peine à purger.“ N'est-ce point on ne peut plus clair ?"

Lancelot Laroussière leva les yeux au ciel. Finalement, il se tourna vers les deux étrangers, et surtout vers Volker pour lui adresser un regard où se mêlaient lassitude et mépris.

"Elle me fait le même coup à chaque fois." laissa-t-il glisser entre ses dents.

Puis il tira de sa besace un parchemin qu'il déroula et parcourut longuement du regard. Puis il se leva devant le feu de camp, et sans quitter le parchemlin des yeux, il déclama d'une voix forte. Sans doute ceux qui étaient dans la carriole purent entendre au moins en partie ses mots, mais comprirent-ils ce qu'il disait pour autant ?

"Ainsi, par respect des serments de ma fonction et de mon devoir, et par respect de la volonté des très nobles jurés, du très noble juge de la cour et de la noble maison de Lancustre dont l'honneur ne saurait être entaché tant que la gente demoiselle Aristelle de Lancustre se pliera aux conditions de la loi et à la volonté des très nobles jurés et du très noble juge de la cour ; mon devoir de maintenir la clarté de la conditions de la susmentionnée gente demoiselle Aristelle de Lancustre me place dans l'obligation de vous faire lecture dans la meilleure traduction en reikspiel qu'il m'est possible d'effectuer de la déclaration qui condamne la gente damoiselle Aristelle de Lancustre et qu'elle se doit par la volonté des très nobles jurés et du très noble juge de la cour de présenter à titre informatif à quiconque entrerait en contact avec elle durant l'exécution de sa quête condamnatoire."

Il reprit sa respiration, lança un regard suppliant vers Aristelle qui l'ignorait tout en calinant doucement son cheval. Il se lança donc :

"Eut égard que la gente demoiselle Aristelle de Lancustre a été condamnée maintes et maintes fois pour récidives aux infractions suivantes : infractions des lois somptuaires en adoptant un accoutrement interdit à sa caste ; infraction de la loi royale en usurpant un habit interdit à son sexe ; tentative de duper son prochain en masquant sa nature et son identité ; usurpation d'identité et port d'armes indécent.
À ces crimes commis avec récidive s'ajoute la violation des préceptes de la dame du lac dévolus aux dames de la noblesse, ces préceptes étant :
Observez l’humilité et l’innocence.
Servez votre père et obéissez-lui jusqu’au mariage, puis observez ces mêmes règles avec votre époux.
Portez assistance à ceux qui sont faibles et sans défense malgré eux.
En effet, la gente demoiselle Aristelle s'est déshonorée au risque de porter l'opprobre sur sa maison en affichant une arrogance indécente pour son sexe, en désobéissant à la volonté de son père le patriarche de Lancustre, et en profitant de son sexe pour infliger impunément des coups et blessure à des chevaliers. Par ceci la gente demoiselle Aristelle de Lancustre est coupable d'avoir déshonoré son rang, sa caste, et son sexe.
Ensuite viennent les infractions temporelles, avec atteintes physiques à la personne ne plusieurs chevaliers, qui n'ont pas désiré que leurs noms soient spécifié."
il toussota pour faire passer ce détail. "La gente demoiselle Aristelle de Lancustre a été accusée d'avoir manqué de respect à de nobles chevaliers, d'avoir usé de menteries et et de duperies auprès d'eux, de les avoir attaqué de manière déloyale avec des armes qu'elle n'aurait pas dû posséder, d'avoir bafoué les codes sacrés du duel chevaleresque et trainé dans la boue et préceptes sacrés de la noblesse, d'avoir infligé des blessures et d'avoir insulté des chevaliers de bretonnie, et enfin d'avoir usurpé l'identité d'un chevalier de bretonnie sans avoir le droit à cette dignité.
Après un jugement équitable de la noblesse bretonnienne et par décision conjointe du très noble juge et des très nobles jurés, la gente demoiselle Aristelle de Lancustre a été, à plusieurs reprises et après toutes les révisions possibles du procès, reconnue pleinement et sans circonstances atténuantes coupable de tous les chefs d'accusations cités précédemment. La condamnation, en accord avec les lois de la bretonnie, est adaptée au rang noble de la gente demoiselle Aristelle de Lancustre. Eut égard à la gravité des crimes, et eut égard à la non coopération de la gente demoiselle Aristelle de Lancustre qui est soupçonnée d'avoir échappé à ses condamnations précédentes par tricherie ; la gente demoiselle Aristelle de Lancustre a cette fois été condamnée à chevaucher jusque dans les contrées lointaines de l'Ostermark pour y tuer l'homme bête héritier de Khorok Tue-les-hommes et cela seule sans soutien extérieur, ou à périr en essayant. Elle ne devra pas revenir sur les terres sacrées de bretonnie sans avoir exécuté sa sentence."


Lancelot avait livré une version quelque peu hachée par la traduction mais proche d'être complète, n'omettant que les détails intraduisibles et les plus abscons. Malgré tout, en détachant son regard du parchemin pour scruter les deux étrangers, il devinait que l'explication n'était pas si limpide. Il opta alors pour une approche plus simpliste.

"En d'autres termes, la demoiselle de Lancustre est coupable d'avoir, à plusieurs reprises, tentée de se faire passer pour un chevalier de bretonnie, crime gravissime qui vaut une condamnation à mort. Suivant les traditions bretonniennes, la condamnation prend la forme d'une quête estimée hors de la portée du condamnée. La demoiselle de lancustre ici présente ayant survécu insolemment à ses précédentes condamnation, tout en commettant récidives de certaines infractions, la peine qu'elle subit actuellement cumule l'exil à la condamnation à mort.

- pff... " souffla Aristelle, avec un calme qui frôlait la somnolence. "D'abord je ne l'ai vraiment fait qu'une seule fois, et c'était il y a des années, je m'en souviens à peine. Ensuite, t'as-t-on déjà dit combien ton discours était soporifique ?"

Elle s'agrippa à l'encolure de Dahu, comme pour ne pas s'effondrer de sommeil.

"Maintenant je suis fourbue. Un volontaire pour monter ma tente ? Je n'en aurais plus la force."
Aristelle de Lancustre, Noble
Profil: For 10 | End 10 | Hab 8 | Cha 8 | Int 8 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_aristelle_de_lancustre

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Le clairon sera utilisé.



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