[Geralt] Le réprouvé

La province du Nordland est peu peuplée et ses régiments passent l'essentiel de leur temps à patrouiller le long des côtes pour les protéger des pillards du nord. Le Comte Electeur Theodric Gausser siège à Salzenmund.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Wolfgang s'avança vers le Loup Blanc en enjambant les cadavres des ungors et des chevaliers tombés pour défendre le relais.

- "Nulles faveurs pour les traîtres tels que toi." laissa-t-il tomber. "Pour ton infamie, je te maudits Geralt. Que le Veilleur garde la porte du Jardin fermée, et que ton âme erre sans fin dans le Val Gris."

Sous les regards médusés des derniers défenseurs, le Chevalier-Corbeau s'arrêta devant le réprouvé et leva haut son épée pour le décapiter. La dernière chose que vit Geralt fut son reflet dans la lame, les chevaliers autour de lui et, derrière, la porte de l'auberge qui s'ouvrait à la volée et le jeune Emilio qui accourait vers lui.





Son errance dura mille ans, pendant lesquels tous les démons et les monstres se disputèrent son âme, tels des charognards se jetant sur une carcasse abandonnée. Aucune des écritures saintes qu'il avait lues à Siegfriedhof n’apprenaient aux jeunes novices que le Val Gris était en réalité un monde de cauchemars et d'horreur où des créatures de brume vous torturaient jusqu'à la fin des temps. Son supplice n'en finissait pas. Cela ne pouvait être une simple épreuve, non, car il n'y avait pas de fin. Il n'était pas question de trouver la voie, la rédemption, la sortie de cette enfer. Il devait simplement souffrir pour l'éternité, tel était son châtiment. Au milieu de ce charnier, de ce champ d'ossements qui s'étendait à perte de vue, un corbeau le regardait se faire dépecer. Son tourment allait-il prendre fin ? L'oiseau croassa.


Image




Geralt revint à lui, grandement affaibli. A peine pouvait-il soulever les paupières. La lumière vacillante d'une torche lui fendait le crâne. Reprenant peu à peu ses esprits, il se rendit compte qu'il était étendu sur une couche de paille, une couverture rêche posée sur lui. Sans qu'il les sente, il pouvait voir ses genoux trembler sous le tissu écru, et ses mains de même. Sa mutation le brûlait, comme son orbite vide dans lequel on semblait avoir posé un charbon ardent. Son corps criait de douleur, et du besoin d'une dose de sa drogue, seule chose qui le maintenait en état de fonctionner. S'il réussiait à s'ausculter, le Loup Blanc s'apercevait alors que ses blessures étaient bandées, ainsi que la moitié de son visage. Des tâches brunes tâchaient les pansements, mélange d'onguent et de sang séché. Il ne se souvenait de rien. Ses forces l'avaient quittées entièrement. Il était drainé.

Lorsque son unique œil se fit à la luminosité ambiante, il se rendit compte qu'il était dans une cellule fermée par des barreaux. La pièce était minuscules et la seule ouverture, une meurtrière, était trop haute pour qu'il puisse voir au dehors, mais nulle lumière ne filtrait par là de toute façon. Et de l'autre côté des barreaux, entre cette geôle et la porte en bois qui permettait d'en sortir, se tenait Emilio. Le prodige de la Très Sainte Confrérie des Prophètes des Derniers Jours était seul, petit enfant vêtu de riches habits noirs et coiffé de sa coupe au bol blanche. Au dessus de son magnifique pourpoint sombre à motifs floraux, il portait en châle le foulard raffiné de Lucrétia von Shwitzerhaüm. Emilio regardait Geralt à travers les barreaux, une cruche en terre dans la main et un gobelet dans l'autre. Ses yeux aveugles ne voyaient pas le Loup Blanc et, pourtant, ce dernier avait le sentiment d'être transpercé comme par une lance.

L'enfant resta immobile, longtemps, tel une statue. Puis il remplit doucement le gobelet jusqu'à ce que celui-ci déborde et que l'eau touche ses doigts. Alors il s'approcha lentement des barreaux et, sans peur, passa la main à travers pour tendre le gobelet à Geralt, touchant l'une des barres de fer au passage et manquant de renverser le tout. Et, à moins que le Loup Blanc ne le saisisse, il se recula et s'assit en tailleur à même le sol en terre battue, salissant ses beaux atours de soie. Il posa le menton sur son poing et resta là, dans le silence, se grattant le nez par instants.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Wolfgang leva sa lame... Il y eut des cris de stupeurs et de protestations... Et dans le tumulte de son exécution imminente, un cri d'enfant raisonna jusqu'à lui, jusqu'au moment où sa vue troublé par la quantité impressionnante de sang qu'il avait perdu, sombra dans l’obscurité total...

Qui pu dire sur ce qui arriva ensuite... Aucun texte sacré ne pouvait avoir retranscris à la perfection ce qui attendait l'âme d'un parjure rejeté par le Grand Veilleur et de fait... Dans ce lieu après la vie, où le loup blanc fut condamné à goûter à une éternité de souffrance, rien de ce qu'il avait vu, rien de ce qu'il avait pu faire durant son existence... N'aurait pu le préparer à cela...
Dans une marée d'ossement, le regard plongé vers un paysage froid et désertique, les bourrasques de vent glacial lui dévorant la peau, tandis que le ciel sombre et menaçant, grondait comme le symbole de la colère des Dieux, il se retrouva enchainé à même le sol, les crochets l'entravant étant fixé à même sa peau, sans aucune possibilité de fuite, où tout du moins sans s'arracher la moitié du dos si on tentait de forcer un peu. Dans ce paysage hors du temps, d'autres que lui étaient aussi plongés, souffrant des même maux, hurlant comme des diables tandis que des créatures inhumaines et difformes s'amusaient à se nourrir de leur corps, sans que jamais ils ne puissent pour autant en mourir...
Vision d'effroi et de cauchemar, le loup blanc avait été envoyé dans le Val Gris... Cet endroit faisant la jonction entre le monde des vivants et celui des morts, et là où les âmes des défunts étaient condamnés à errer sans but tandis que l'accès au jardin de Morr leur avait été refusé.
Combien de temps s'écoula à partir de là ? Des secondes ? Des minutes ? Des heures ? Des années ? Des siècles ? Le parjure n'aurait su le dire, tant tout ce qui était en train de lui arriver était invraisemblable. Comme tous les autres, son corps fut offert en pâture aux abominations maître de ces lieux... Et comme eux, il ne fallu pas longtemps pour que les cris de Geralt ne raisonnent sur la zone, la peur et la douleur se mélangeant, jusqu'au moment où il supplia que tout ceci s'arrête, sans que pour autant jamais Morr n'entendent ces complaintes.
Il demanda pardon pour tout... Aussi pleura il... Goutant aux pires sévices possibles, tandis que les créatures continuaient à le dévorer, son corps étant devenu un buffet dont il pouvait abuser à leur guise... Alors voici... Voici le sort qu'on avait réservé à un parjure comme lui ?
Son âme condamné à jamais, il regretta alors chacun de ses actes, mais il était trop tard... Morr s'était déjà prononcé sur son sort, et dans ce lieu maudit où nul ne viendrai le sauver, pas même le temps... Pas de rédemption, pas de porte de sortie... Une punition juste et divine... L'enfer...

Et dans le Val gris, tandis que le désespoir et la folie était en train de gagner le chasseur de monstre déjà en charpie, un corbeau se posa non loin de lui, l'observant d'un œil froid et sévère, juge contemplant ici les fruits de la condamnation qu'il avait prononcé...

Puis l'oiseau au plumage noir croassa... Et le Val Gris, à la manière d'une peinture laissé sous la pluie, se dégrada pour replonger le chevalier déchu dans une obscurité opaque...



******



Il émergea brusquement, prenant une profonde inspiration avant d’expirer violemment, de la même façon qu'un marin venant de remonter à la surface tandis que son corps était resté immergé sous l'eau à un cheveux de la noyade.
Fiévreux et tremblotant, sa vision trouble mit un certain temps à s’éclaircir, jusqu'au moment où les contours d'une pièce froide et humide se dessinèrent tout autour de lui, la seul sortie de celle ci étant bloqué par des barreaux... Une... Une cage ?!
La douleur le tiraillant de toute part, incapable de faire la distinction entre le rêve ou la réalité, il ne put s'empêcher de passer ses mains tremblotant le long de son corps, comme si le chevalier était victime de quelques douleurs fantômes, provoquées par le traumatisme qu'il venait de vivre car oui... Son passage dans le Val gris... N'avait pas été un cauchemar... Non il en était persuadé... Ce qu'il venait de vivre avait été pur réalité, l'homme aux cheveux blanc, ressentant encore les crocs acérés des bêtes de l'au delà se disputer sa chair...

Mais alors pourquoi... Était il de retour ?...

Semblant se remémorer ce qui lui était arrivé, les blessures de son corps servirent de déclencheur pour pouvoir se rappeler : Le relais... Son combat contre le Satyre blanc... La lame de Wolfgang...
Parvenant peu à peu à se calmer alors qu'il était totalement déboussolé, incapable de correctement se mouvoir, le simple fait de tourner la tête lui demandant des efforts inimaginables, il put tout de même faire une bref inspection de sa personne... On semblait lui avoir promulgué quelques soins, et tout portait à croire que quelqu'un s'occupait de le maintenir en vie, les bandages sur son corps ainsi que sur son œil, prouvant qu'ils avaient été posé il y a peu encore.
La respiration faible et silencieuse, il remarqua une présence avec lui, un petit bout d'homme l'observant à travers les barreaux de sa cage, tandis qu'il pu enfin dessiner les contours de son visage.


"E... Emilio ?!" Parvint il à prononcer suivi d'un grognement de douleur.

L'aveugle qui ne détacha pas un mot, remplit alors un gobelet d'eau, qu'il se décida à tendre au parjure, son petit bras frêle, passant à travers la cellule, tandis que le loup blanc s'en empara, d'un mouvement lent et tremblant, collant ses lèvres totalement desséché sur le verre avant d'un avaler le contenu petites gorgés par petite gorgés.
Emilio resta alors ici, assit non loin à le contempler et ce malgré sa cécité, semblant le voir d'une façon bien différente du reste des communs des mortels, le loup blanc resta plongé dans le mutisme, tandis qu'il se sentait si petit et si faible face à ce qui n'était de base qu'un simple enfant... Mais en était ce réellement un ? Le loup blanc se souvenait encore de la vision qu'il avait eu lorsque celui ci avait prit l'apparence d'un vieillard lui intimant de tuer Dokhara de Soya en échange d'une place dans le Royaume du Grand veilleur.
Il fallu un certain temps au loup blanc pour voir sa langue se délier, mais ne pouvant continuer à renier et défier celui qui déjà depuis des mois voir des années continuaient à lui envoyer bon nombre de signe pour le guider, il se décida à s'adresser directement à celui qui n'était qu'une représentation parmi beaucoup d'autres, du Grand Veilleur...


"Était ce..." Il frissonna rien qu'en pensant à la question qu'il allait énoncer."J'étais là bas... De l'autre coté mais... Me revoilà... C'est toi qui... Tu voulais me montrer ce qui m'attends quand j'aurais... Alors que..." Il ne savait que dire précisément, ne s'attendant aucunement à une réponse de Emilio, car le loup blanc connaissait déjà les réponses à ses interrogations : Oui il était toujours en vie, et oui... Il n'avait vu qu'un avant goût du sort qui l'attendait si il venait à périr dans l'état actuel des choses...
Ce simulacre de mort n'ayant été qu'un moyen pour le Dieu des chevaliers Corbeaux, de montrer sa toute puissance à cette brebis égarée qui durant trop longtemps avait douté de lui jusqu'à le renier.

Posant son regard épuisé sur le prodige de la Très Sainte Confrérie des Prophètes des Derniers Jours, milles interrogations se bousculaient dans sa tête à ce moment : Où était il ? Combien de temps s'était écoulé depuis l'attaque de la harde blanche ? Quels étaient les pertes à déplorer parmi les chevaliers corbeaux ? Massimo était il encore en vie ? Et si oui dans quel état ? Et surtout... Qu'est ce qui avait arrêté la lame de Wolfgang au moment de son exécution ...
Tant de question et pourtant, il n'en posa aucune, pensant que d'autres choses plus importantes comptaient en cet instant alors qu'il se retrouvait pour la première fois enfin seul à seul avec l'enfant messager du Grand Veilleur.
Le guerrier déchu baissa alors son regard sur le foulard qu’arborait le petit garçon, objet dont la propriétaire n'était autre que Lucrétia von Shwitzerhaüm.


"Il... Ils sont au courant n'est ce pas ?... Qu'ils... vont tous mourir... Que ce voyage dans lequel ils se sont lancé est sans retour. Toi qui voit tous... Ose me dire que je me trompe..." Tout portait à croire qu'il désignait ici Massimo et son équipe.

Détournant son regard du devin, il fixa son œil valide sur le plafond de sa cellule, tandis qu'il était pensif, son état actuel étant celui d'un homme n'ayant plus envie de se battre. A la manière d'une confession avec lui même, comme sachant qu'il avait une oreille attentif près de lui, le loup blanc se décida à se livrer, commentant ainsi les doutes et les peurs qui le tiraillaient depuis trop longtemps déjà.

"Je rêve souvent tu sais... Où plutôt je fais des cauchemars... Cela parle bien souvent des même thèmes : L'obscurité, le chagrin, la mort... Celle des autres ou encore la mienne...

Et parfois je l'a vois... Belle et lumineuse... Sa chevelure rouge dansant au gré du vent... Elle a grandit certes mais... Rien n'a changé, je retrouve en elle cette même lumière que je voulais protéger il y a maintenant dix ans... Karla...
Mais...
Peu à peu cette lumière disparaît et alors... Je l'a vois... elle... Je n'ai jamais croisé Lucrétia en personne vois tu et... Pourtant... Je l'a fantasme sous la forme d'une ombre, puissante et insatiable... Et là... J'ai peur... Peur car jamais... Je n'ai croisé telle noirceur, telle intelligence, telle force...

J'ai connu assez d'ennemi de la non vie pour pouvoir me donner une idée de vers quoi nous nous dirigeons et... Pas même Agabius en personne... Ne m'avait fais connaître un tel malaise...

Donc je te le redemande... Savent ils qu'ils vont mourir si ils décident de s'en prendre à elle ?"


Attendait il une réponse de Morr à travers Emilio ? Il en espérait une, mais le Grand Veilleur n'était pas du genre à intervenir pour si peu, aussi le loup blanc continua à s'exprimer, donnant son ressentit sur les récents évènements, ainsi que sur la mort qui était venu l'espace d'un instant l'embrasser.

"Les Dieux aiment s'amuser du destin... Et toi... Père... Tu n'échappes pas à la règle. Les corbeaux suivent Massimo parce qu'il est leur chef, touché par ta grâce et pourtant... Contre le Cygor... Il n'y avait rien à ces cotés, et c'est pour cela qu'il a échoué... Tu n'étais pas avec lui...

Ton regard... C'était sur moi qu'il était braqué... Durant toute la bataille, tu étais là, voulant voir les choix de ton fils égaré dans un voile de ténèbres. Cette chasse... N'a jamais été celle du Haut-Capelan... C'est la mienne...

Tu n'as cessé de me dire d’interpréter mes rêves et mes visions alors... Dans la forêt, lorsque j'étais mourant, c'est toi qui a guidé les pas du vieil homme jusqu'à moi, c'est toi également qui à conduit Massimo à me retrouver et à m'épargner, la Harde blanche s'en est prit à eux simplement parce que tu m'as poussé à les rejoindre.
Et ensuite... Alors que j'ai accepté mon sort et ta sentence, que j'ai respecté ma promesse, à savoir protéger Emilio, cracher au visage du Grand Corrupteur, et détruire le Satyre blanc, sauvant la vie de tes enfants... Tu te décides à me ramener ?!"


Une certaine rage se mélangea alors à son incompréhension, lui qui ne connaissait plus la place qu'était la sienne dans ce monde : Ni vivant, ni mort... Serviteur du Grand Veilleur, mais plus membre de son Ordre... Geralt ou le Loup blanc... Son absence d'identité était un enfer, tandis que son objectif même, à savoir retrouver Karla, était devenu aussi malsain que dangereux, une utopie ne pouvant que conduire à sa propre destruction, lui qui voulait tenter de ramener à la raison une personne qu'il avait délibérément abandonné, voulant lui donner une leçon alors qu'il était devenu une épave s'étant laisser aller jusqu'à la corruption chaotique... Minable et pathétique...

"J'ignore ce que tu attends précisément de moi mais...

Regarde moi Père... Regarde ton enfant... Mon corps... est brisé... Mon esprit épuisé... Et surtout... La volonté du combat qui était le mien, m'a abandonné, c'est pour cela que je n'ai opposé aucune résistance à Wolgang tandis qu'il était prêt à m’ôtez la vie."


Il tenta alors de lever ses bras en l'air, usant du peu de force qu'il avait pour tenter d'accomplir un geste simple mais lui semblant pourtant insurmontable. Ses bras tremblotant commencèrent à se lever, se détachant de quelques centimètres du sol, avant de s'écraser lourdement, tant la douleur tiraillant le chasseur de monstre était violente.

"Je... Je suis incapable de vaincre Lucrétia dans l'état actuel des choses... Et aucun de nous... Ne le sera. La réalité est là, aveuglé par notre vanité, pensant que notre ennemi était caché au plus profond de la Sylvanie à panser ces blessures, nous avons relâché notre vigilance, à un tel point que notre adversaire, s'est infiltré parmi les hautes sphères du pouvoir : La Lahmiane jouissait de nombre de privilège au sein du Talabecland... Agabius Von Carstein lui même avait des yeux dans le Grand conseil de l'Ordre des chevaliers corbeaux ...

Cette guerre nous sommes en train de la perdre !"


Il enragea face à un constat cruel de vérité, pouvant blâmer bon nombre de fautif, en étant également un, lui qui avait décidé de fuir l'Empire et l'Ordre après sa traque du maître vampire Agabius, le Loup blanc ayant quitté le champs de bataille entre vivants et morts, alors que le bien avait plus que jamais besoin de champion.
S'abandonnant au plaisir de la chair, des drogues et autres vices... Il s'était lui même mit dans cette situation : Un corps faible animé par un esprit souillé...
L'envie de se faire souffrir lui traversa alors l'esprit, comme pour se punir de l'échec de sa propre existence, et tandis qu'il commença à pleurer, il fut encore en mesure de s'interroger et de constater :


"Nos ennemis sont forts... Plus forts que nous... La non vie est en mouvement tandis que le chaos n'a pas dis son dernier mot... Ta dernière prophétie raisonne en moi et... Les papillons, n'étaient que le prémisse de quelque chose de plus grand j'en suis sûre. Je... Qu'attends tu de moi père ?"

Dans un effort aussi dangereux que fou, Geralt commença à se mouvoir pleinement, rampant au sol tandis que ses blessures encore à vifs, se frottaient contre le sol rocailleux de sa cage le brûlant d'une douleur aussi intense qu’insoutenable. A la manière d'un corps animé par le désespoir d'un être en perdition, il passa alors son bras à travers les barreaux de sa cellule, la main ouverte présentant la paume de sa main à Emilio.

"Je t'en supplie... Emilio... Dit au Grand Veilleur... Dit lui... Que je suis désolé pour tout... qu'aveuglé par ma quête de pouvoir et ma haine, je me suis détourné du chemin qu'était le mien. J'ai... Je... Pitié... Je suis terrifié à l'idée de rester à nouveau seul dans ce voile de ténèbres qu'est ma vie... J'ai besoin... De revoir la lumière... qu'il soit le guide de mon existence... Le fils retrouvant les bras aimant de son saint père... Je ferai tout... Tout ce qu'il voudra ... J'affrontais les épreuves pour retrouver son pardon...

J'ai... J'ai besoin d'aide... Bordel oui... J'ai besoin d'aide je t'en supplie...

Si il désire me voir à nouveau entrer dans cette guerre entre vivants et morts, entre lumière et ténèbres alors.... Je dois me débarrasser de tous mes maux, de mes peurs, mes vices... Aidez moi..."


Il supplia, lui qui était un solitaire depuis de nombreuses années, ayant abandonné bons nombres d'amis derrière lui dans le but de les protéger du danger qu'il pouvait représenter, demandait pour la première fois de sa vie l'assistance dont il avait dramatiquement besoin... Et c'était de Morr en personne dont il voulait l'aide en cet instant.

"Montre moi ce que je dois faire ô saint Père... Et surtout dit moi... Dit moi si Karla... Si elle..." Il hésita un long moment à poser sa question, ayant peur de la réponse qu'il pourrait entendre, mais l'heure était venu de confirmer les doutes du loup blanc : Morr voulait voir Dokhara des Soya rejoindre l'au delà... Il ne pouvait y avoir qu'une raison à cela : La vampirisation... Ou pire encore.
"Est elle devenu... Une enfant de la nuit ?... Je dois savoir Emilio..."
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 22 nov. 2019, 17:16, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Emilio écouta Geralt parler sans intervenir. L'enfant à la coupe au bol se tenait immobile, comme figé, et ses yeux pâles fixaient le Loup Blanc à mesure que ce dernier conversait avec lui-même. Le réprouvé ne savait plus s'il en appelait aux voix dans sa tête, au devin assit face à lui ou à Mórr lui-même. Toujours est-il que le petit tiléen se montra très attentif, sa moue boudeuse tressautant par instants lorsqu'il réagissait aux suppliques de l'homme derrière les barreaux. Lorsque ce dernier eut terminé et s’essouffla d'avoir trop parlé, Emilio se releva en s'époussetant le dernière.

- "Vont-ils réellement tous mourir ? J'ignorais que je n'étais pas le seul ici auquel notre Père envoie des visions." dit-il tandis qu'un sourire énigmatique se dessinait sur son visage poupin pour en disparaître aussitôt.

Sa voix était fluette comme celle d'un enfant, mais affirmée comme celle d'un homme. Elle ne tremblait pas, n'hésitait pas. Son accent du Sud était par ailleurs presque imperceptible, preuve de l'excellent enseignement prodigué par les précepteurs de son ordre occulte.

- "Tes cauchemars n'en sont pas. Il n'y a pas plus de rêves néfastes que de rêves bienheureux. Il n'y a que les signes que le Veilleur nous envoie pendant notre sommeil. A nous, pauvres mortels, d'essayer de les interpréter." Emilio s'avança vers les barreaux de la prison, les mains serrées devant lui. Il ne semblait pas ressentir la peur. Ni d'autre émotion, d'ailleurs. "Mais cela ne doit plus te tourmenter, Loup Blanc. Car ce fardeau incombe aux vivants, or vivant tu ne l'es plus tout à fait, n'est-ce pas ?"

Emilio le fixait intensément sans le voir et Geralt pouvait lire l'infini des possibles dans ces prunelles bleu glacé. Il glissa ses doigts aux bagues d'argent dans son gilet et en sortit une petite chaînette au bout de laquelle pendait la fiole de pollen de sirène, qu'il tendit à travers les barreaux.

- "Tu as connu les coups et les blessures, tu as lutté contre les monstres, tu t'es brûlé dans les foyers des fournaises infernales, tu as erré dans les terres noires et les limbes de la folie. La maladie te ronge, ton corps est brisé, ton esprit consumé. Es-tu sûr d'appartenir au monde des mortels, Loup Blanc ? Es-tu toujours un homme qui s'est un jour appelé Geralt, ou n'es-tu qu'une âme en peine qui divague, sans maître, jusqu'à ce que le temps et l'oubli ne la fassent disparaître ? Un serviteur de notre Père a prononcé une oraison funèbre pour toi, lors d'un après-midi pluvieux, non loin d'Übersreik. Tu es peut-être mort ce jour, Loup Blanc, et déambule dans le Val Gris depuis. Ou peut-être pas ..."

Nouveau sourire aussi étrange qu'éphémère.

- "Tu murmures à propos de guerres, de dieux, de destinées ... Tu parles beaucoup, Loup Blanc, pour quelqu'un qui n'est ni mort ni vivant. Et tu veux que j'intercède en ta faveur auprès de Mórr ? Oublies-tu donc que je ne suis qu'un enfant ?" Cette question était tout à fait incongrue, tant l'aura de mystère qui se dégageait d'Emilio faisait de lui un être supérieur. "Si tu trouves en toi la foi, alors je peux t'indiquer deux façons d'entrer toi-même en communion avec le Veilleur."

Disant cela, il s'approcha d'un coin de la pièce et saisit un objet long enveloppé dans un drap, au sol. Il retira le tissu pour dévoiler le katana de Hirohito, reposant dans son fourreau en bois laqué, qu'il passa à travers les barreaux.

- "Tu peux prendre cette épée qui t'est si chère, et te laisser tomber dessus. Ainsi tu seras certain d'être mort, et alors, si ton âme n'est pas si noire qu'ils le prétendent, notre Père t'ouvrira-t-il peut-être les portes de son Jardin pour de bon. Ou ... " Il glissa à nouveau la main dans son gilet, pour en sortir une grosse clé en fer cette fois. "... tu peux pousser la porte de cette cage, marcher parmi les vivants, et implorer Mórr pour qu'il guide ton âme perdue. Tu accompliras sa volonté, car cela sera ta raison de vivre. Voilà, pour l'heure, la seule question qui vaille réellement qu'on y réponde. Souhaites-tu vivre, ou mourir ? Vis, et sers notre Père. Meurs, et franchis le Val Gris une dernière fois. Tu es un fantôme, Loup Blanc, et tu as maintenant, face à toi, un choix que peu d'esprits tourmentés se virent un jour offrir."

Image
-1 Pollen de sirène
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Il était étrange de constater que dans cette échange, c'était l'enfant qui était en train de sermonner le loup blanc. Intrigant personnage qu'il était, son visage et son sourire enfantin n'était nullement en adéquation avec la sagesse dont il savait faire preuve. Les apparences étaient bien souvent trompeuses, et alors qu'il était pour le commun des mortels un simple enfant atteint de cécité, pour ceux qui le connaissait, il voyait mieux que quiconque, et était la voix du Grand Veilleur en personne.
Allongé au sol, rampant à la manière d'un mendiant cherchant à attirer l'attention de ses maîtres, le loup blanc ne put qu'écouter avec attention les mots de son jeune interlocuteur. Ici chaque phrase était choisit avec soin, chaque parole pouvait détenir un sens caché, car c'était ainsi que fonctionnait le Dieu des rêves, Emilio ne faisant que retranscrire sa parole quand il le fallait.

Quoiqu'il en soit, les réponses qu'il s'autorisa à l'encontre du chasseur de monstre furent en majeur partie plus qu’énigmatique... Vie et mort ?... Geralt ou le Loup blanc ?... Était il, alors que les paroles d'Emilio raisonnaient en lui, réellement le même qu'avant son combat contre le Satyre blanc ? Qu'avant son court mais intense passage dans le Val gris ? D'un point de vue physiologique, rien n'avait changé, ses blessures étant toujours profondes, son œil manquant toujours à l'appel, et sa mutation continuant de le dévorer alors... Pourquoi avait il la sensation étrange de se sentir... Différent ?!


*Suis je vivant ?* Il n'arrêta pas de se répéter inlassablement cette question.
Vivant... Oui... Il continuait de respirer, il sentait le froid du sol entrer au contact de sa peau tandis que la souffrance continuait à le tirailler à travers tout son être. Il était en vie c'était certain, l'instant présent étant bien réel et pourtant... Alors qu'il lui suffisait de regarder droit dans les yeux d'Emilio pour lui dire : "Bien sûre que je suis en vie"... Il se ravisa... N'osant l'affirmer.
Pourquoi une telle hésitation ? Une sensation... Quelque chose au plus profond de lui même, un manque qu'il n'avait jamais connu... Comme si... Une part de sa personne était encore enchainé au Val Gris, les bêtes cauchemardesques qu'il avait croisé continuant de s'en repaitre pour leur plus grande satisfaction.

Parvenant à se redresser pour se placer à genou devant le jeune enfant, il repensa alors à sa rencontre avec le Prêtre Reiner, ainsi que les mots qu'il lui avait destiné : "Alors que le monde veut te voir mort, un jour tu ne seras plus qu'un souvenir pour les vivants... N'oublie pas qui tu es..."
Son identité... Était il Geralt le chevalier de l'Ordre ? Le Loup Blanc le chasseur de monstre ? Ou peut être même l’horrible parjure au masque terrifiant ? Non... Tout ceci n'était que les fragments d'une ancienne vie qui l'avait conduit à l'échec et à la décadence.

Un passé qui n'était dans un sens plus le sien...


"Dans ce cas... Qui suis je vraiment... Ou plutôt... Qui je souhaites devenir ?" Il murmura ses mots tout en contemplant la paume de sa main, de la même manière qu'un nouveau né découvrant pour la première fois son corps.
Observant le garçon, celui ci lui tendit alors la fiole de pollen de Sirène, lui déposant dans le creux de la main, tendit que le chasseur de monstre se mura dans le silence en observant la poudre toujours capable de le maintenir en vie. Son corps tremblant à cause du manque, il se refusa à s'en administrer une dose dans l'immédiat, craignant de voir ce moment avec le devin, gâché par les effets néfastes de l'horrible substance.
Enfin, il ouvrit la cellule de celui qui était revenu de l'au delà, lui confiant alors son Katana, que le chasseur de monstre attrapa tout, en écoutant le choix qu'on lui proposait : Le suicide et un retour voulu dans le val gris, ou bien quitter sa cage, et partir dans un nouveau voyage non plus dont le but premier était de retrouver Lucrétia ou bien Dohkara ... non... Un voyage spirituel, un sorte de recherche dont le but final était de guérir Geralt de ses maux... Et ainsi atteindre un nouvel état de conscience.

Dans l'obscurité de son existence, un chemin venait d'être tracé, et c'était à lui d'accepter de le suivre et de se confronter aux épreuves que Morr dresserai sur sa route. Les vices de loup blanc devaient être détruits, son âme lavé de tous ténèbres, et ainsi une fois sa quête de foi accomplit, peut être recevrai il les dons et le pardon du Grand Veilleur.
Un sentiment étrange le parcourra alors, lui qui n'avait été ces derniers mois que chagrin et haine, apposant la mort dans son sillage, constamment hanté par les fantômes de son terrifiant passé... Ressentait ici pour la première fois une pointe de sérénité qu'il n'avait plus connu depuis de nombreuses années...

Se redressant enfin, usant du fourreau de sa lame comme une béquille de fortune tandis qu'il se tenait maintenant face à l'enfant, les nombreuses questions qui jusque là lui traversèrent l'esprit furent balayé d'un revers de main. L'enfant serait pour lui un guide, mais les réponses que Le loup blanc cherchait ardemment à obtenir, devrait être le fruit de sa propre recherche.


"Je... J'aimerai sortir dehors... Voir la lumière du soleil ou celle des étoiles. Sentir la caresse du vent... C'est étrange mais... Une chose si banale... J'ai l'impression que cela me ferait du bien."Dit il en s'avançant boitant, tandis qu'il venait de faire le choix de quitter sa cellule, en oubliant totalement que là dehors, les autres membres de l'Ordre devaient également être présent, la survie de Geralt ne devant sûrement pas plaire à tout le monde.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Emilio se contenta de hocher la tête et ouvrit la porte de la petite pièce, en la maintenant pour que Geralt puisse passer. Ils se retrouvèrent dans le cellier de la tour des Patrouilleurs Ruraux, dont la cellule devait servir de geôle temporaire aux agents impériaux. Ils n'avaient pas donc pas quitté le relais. Les quelques patrouilleurs présents baissèrent le regard et évitèrent le duo. Le jeune garçon guida le Loup Blanc dans la cour à l'extérieur. Les nuages étaient noirs et l'atmosphère lourde, sans lumières. Les seules traces de la bataille subsistant encore étaient le mur Est effondré, le toit de l'atelier crevé et les tâches de sang noir qui tapissaient le sol. Il régnait dans l'air une odeur atroce de chair brûlée, qui venait probablement des bûchers dressés à l'extérieur du rempart pour brûler les cadavres de la Harde Blanche.

- "Après le combat, tu t'es effondré." lui apprit simplement Emilio. "Hildegard a pansé tes blessures et t'a soigné, parce que Massimo le lui a ordonné. C'est lui que nous allons voir, maintenant."

Marchant au rythme de l'infirme, le petit devin poussa la porte du bâtiment principal et laissa Geralt passer devant. La grande salle avait été reconvertie en hôpital de campagne, où les grandes tables servaient de couche pour les blessés tandis que le tenancier distribuait des bols de soupe chaude. Olaf Henning, son crâne chauve bandé, grelottait devant le feu, emmitouflé dans plusieurs couches de couvertures. Il avait été durement blessé pendant l'affrontement et portait le bras en écharpe. A côté de lui, son fidèle molosse Maximilien dormait, une attele sur la patte et une oreille arrachée. Lorsque le réprouvé arriva dans la pièce, les discussions moururent et tous se tournèrent vers lui. Geralt pouvait sentir le regard brûlant de haine de Carmen Bàrcenas. La princesse de Bilbali, fière et belliqueuse, se sentait probablement trahie par le mensonge de notre héros et le rangeait désormais au rang de ses ennemis. Wolfgang von Hengebach le toisa, tandis que Fédor, Klemens, Engelbert, Giovanni, Julan et les autres le regardaient passer en silence.

Carmen poussa soudainement un sifflement de frustration et ne chercha plus à se contenir. Elle dégaina une dague de sa ceinture et, avant que quiconque ne puisse réagir, elle traversa la pièce d'un bond pour se jeter sur Geralt. Emilio s'arrêta net et se tourna vers elle avec un mouvement si rapide qu'il en paraissait surnaturel. Son regard pâle se planta dans les prunelles noires de la princesse estalienne et la figea sur place avec qu'elle s'apprêtait à frapper, bras levé. Elle resta là, immobile et les yeux écarquillés, comme gelée. Seule sa poitrine se levait et s'abaissait, faisant onduler la grande étoile tatouée dans le décolleté de son corsage. La pupille de la Très Sainte Confrérie des Prophètes des Derniers Jours se tourna simplement vers Geralt et lui fit signe de continuer à le suivre, comme si rien ne s'était passé. Ils montèrent l'escalier ensemble tandis que Carmen, derrière eux, poussait un hurlement de colère et se laissait tomber au sol en exprimant toute la rage qu'elle pouvait dans sa langue natale.


Emilio attendit Geralt dans le couloir, puis poussa la porte d'une chambre. L'intérieur était éclairé par des chandeliers. Massimo était étendu sur un lit, extrêmement raide, et Hildegard était assise sur un tabouret à son chevet. Elle lui massait les jambes avec des onguents en murmurant des formules, et ne s'arrêta pas lorsqu'Emilio et le Loup Blanc entrèrent, ne les regardant que distraitement. Chaque centimètre carré de la peau du Haut-Capellan était couvert d'ecchymoses. Son bras gauche prenait un angle étrange au niveau du coude, et son visage était tuméfié. Il semblait ne pas pouvoir bouger un doigt, comme s'il était moulé dans l'argile.

- "Approche, Geralt le Parjure." murmura-t-il, peinant même à bouger les lèvres.

Il fut pris d'une violente quinte de toux en prononçant ces quelques mots, son visage se tordant de douleur. Hildegard s'interrompit en jetant un regard réprobateur à Geralt, et Massimo la renvoya d'un geste de la main. La sorcière fit la moue et souleva les bords de sa robe-panier pour quitter la chambre en frôlant le Loup Blanc. Ce dernier était désormais seul avec Emilio et le chef des Corbeaux.


- "Mon corps est brisé." déclara ce dernier lorsque sa toux fut calmée. "Hildegard pense qu'il faudra désormais me déplacer dans un fauteuil." Il voulu lâcher un rire amer mais son état ne le lui permis pas et il fut pris par une autre quinte de toux. "Comment servir Mórr, dans cet état ? Moi qui fus l'un de ses plus grands templiers ... Je vais devoir retourner en Tilée et me retirer dans l'un de nos monastères secrets, où je rejoindrais les anciens de notre ordre, dont le rôle est de préparer les nouvelles générations de héros qui protégeront ce monde contre la menace vampirique." Il toussa à nouveau puis regarda Geralt à travers ses paupières gonflées de sang. "Tu dois te demander ce que signifie tout ceci. Pourquoi ne t'ai-je pas tué lorsque je suis tombé sur toi dans les bois ? Pourquoi n'ai-je pas révélé ton identité à tous lorsque j'en ai eu l'occasion ?"

Il toussa à nouveau, plus violemment encore. Emilio, pendant ce temps, restait silencieux de l'autre côté du lit, les mains sagement croisés devant lui. Ses grands yeux blancs scrutaient Geralt.

- "Parce que le Veilleur me l'a demandé, Loup Blanc. Dans mes songes. Pourquoi, je l'ignore. Tu es un traître, un félon, et la corruption te gangrène." dit enfin Massimo en faisant référence aux veines noires qui rongeaient le corps du réprouvé. "Et pourtant, Mórr a une autre destinée pour toi."
- "Loin au Nord, des armées se rassemblent, des forces maléfiques sont à l'oeuvre. Tu dois les arrêter. Notre Père t'a choisit." dit Emilio de sa voix fluette. "Sauve les hommes des Filles de la Nuit. Prends leur tête, et guide les dans la grande guerre qui s'annonce. Les ténèbres ne peuvent l'emporter, ou ce sera la fin."

Massimo cligna des yeux, reprit sa respiration.

- "Ma quête s'achève ici, où la tienne commence. Tu prends la tête de cette mission. Retrouve Lucrétia von Schwitzerhaüm, mets un terme à son existence, et disparais avec elle. C'est ainsi que tu trouveras la paix, Mórr m'en soit témoin. Emilio, mon épée."


L'enfant saisit le fourreau laqué de noir et le souleva pour venir le présenter à Geralt, le tendant des deux mains. La garde représentait deux ailes finement ciselées en argent qui formaient un V resserré autour de la lame et le pommeau était enchâssé en son centre d'un gros saphir ovale et parfaitement poli qui semblait briller à la lueur des bougies.

- "Elle s'appelle Del'ait, ou "l'écharde de lune", en reikspiel. Elle vient d'Ulthuan, par-delà les mers, et m'accompagne depuis de nombreuses années. Elle est à toi, désormais. C'est sa lame d'argent qu'il te faudra plonger dans le coeur de la vampire. Avec elle, et une foi véritable, tu vaincras."
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Lorsqu'il arriva dehors, le champs de bataille qu'était devenu le relais s'offrit à lui, contemplant ainsi un paysage dévasté et portant toujours les stigmates de la bataille acharné que s'était livré l'Ordre et le Chaos. Le sol boueux se mélangeait désormais au sang noirâtre des terribles hommes bêtes, dont les cadavres avaient été évacué en dehors des ruines des défenses dans le but de les faire brûler, une odeur abominable recouvrait maintenant la zone, tandis que le ciel était opaque, de sombres nuages continuant à se montrer menaçant à l'horizon.
Se mouvant à la manière d'un vieillard, Geralt s'avança de quelques pas pour se placer au milieu de la cour, dépassant le jeune Emilio, il leva alors les yeux vers le ciel, prenant soin de prendre une profonde inspiration, avant de relâcher calmement l'air stocké dans ses poumons, un geste si banale et qui ne dura au mieux que quelques secondes, suffit pourtant à lui faire un bien fou.
Alors qu'il continuait à réfléchir aux propos cités plus tôt par Emilio, la réalité de sa condition refit vite surface : Gravement blessé et toujours en convalescence, le mal qui rongeait son corps frappa à nouveau, une toux grasse s'emparant de lui, le pliant en deux de douleur, tandis qu'il ne devait son maintient sur ses deux pieds qu'au fourreau de son Katana qui lui servait désormais de béquille de fortune. Le messager de Morr voulu s'avancer pour l'aider, mais le chasseur de monstre lui intima de ne pas approcher d'un geste de la main.
S'emparant de la fiole de Pollen de sirène qu'il contempla dans le creux de sa paume de main, il resta là hésitant à ingérer ce produit si rare et pourtant si néfaste… Même si désormais il sentait que quelque chose avait changé en lui depuis son passage dans le Val Gris, sa condition de mortel lui imposait de continuer à prendre son terrible remède , le destinant à une mort certaine, un sort que même Emilio ne semblait pouvoir changer pour l'heure.
Portant la poudre au niveau de sa narine, il inhala le poison, le produit se déversant dans son système nerveux et sanguin, ses pupilles se dilatant, tandis qu'il fut prit de spasmes incontrôlables. Si le Pollen agissait comme un pseudo remède, les effets néfastes étaient aussi divers que variés : Fièvre, augmentation du rythme cardiaque, tremblement… Il fallait du temps pour que ceux ci disparaissent presque totalement… Tout du moins jusqu'à la prochaine crise de manque…

Le devin aveugle, qui jusque là n'avait plus prononcé un mot, invita alors le chasseur de monstre à le suivre, tandis qu'il expliqua que sa survie après son combat contre le Satyre Blanc suivi de la prononciation de son exécution imminente par Wolfgang, avait été le fruit de l'intervention in extremis de Massimo…
A l'énonciation du nom du Haut-Capelan, le loup blanc fut rassuré de savoir que celui ci avait survécu à l'attaque dévastatrice que Le Cygor avait su lui porter… Mais même si Emilio resta évasif à son sujet, le Loup blanc n'était pas dupe : Il était fort probable que l'Immortel portait de lourds stigmates de son duel, sans doute irréversible.
Geralt serait de toute façon vite fixé, car c'était à son chevet que le jeune Emilio comptait le mener.

Le binôme se dirigea donc vers le bâtiment principal, transformé désormais en hôpital de fortune, on pouvait y entendre les cris des rescapés de la récente bataille, certains implorant qu'on les soulage de leur maux, tandis que d'autres se refusaient à l'idée de devoir être amputé d'un membre, bien trop abimé pour pouvoir être sauvé.
Dès l'entrée du loup blanc, un silence morbide s'installa, tandis que la majeur partie des principaux protagonistes des deux Ordres présent, étaient attablés de par et d'autre de la pièce, les regards se portant tous à hauteur du chasseur de monstre. Wolfgang était là, le regard toujours aussi dur à son encontre, pour d'autres comme Klemens, celui ci était pensif, mais au final une chose était commune à chacun : la méfiance dont ils faisaient tous preuve à celui qu'ils voyaient tous comme Geralt le parjure de l'Ordre des chevaliers Corbeaux.
Observant droit devant lui, Geralt fit abstraction de tout ceci, mais une personne en particulier, habité par une colère et une haine sans limite à son égard, ne pouvait supporter la présence du parjure ici : la princesse Carmen Bàrcenas ne pouvait en rester là, aussi dans un geste aussi fou que désespéré, elle sauta par dessus une table, pour se diriger vers le chevalier déchu, s'emparant d'une des dagues qu'elle portait à la ceinture, tentant ainsi de frapper sa cible avec toute la force, la grâce et la dextérité dont elle seule savait faire preuve, dans le but d'achever l'horrible traitre polluant sa vue.
Si personne n'eut l'idée ou le temps de s'interposer, ce fut Emilio qui sauva à nouveau la vie du loup blanc, le jeune garçon dont la dextérité fut durant un court instant supérieur à l'agresseur, plongea son regard d'aveugle dans celui de la jeune femme, la tétanisant sur place alors que la peur se lisait désormais dans son regard.
Figé dans son attaque, elle était désormais totalement immobile, sa poitrine seul continuant à se mouvoir au rythme de ces respirations. Et tandis que Emilio et Geralt continuèrent à avancer, la dépassant sans ne plus lui porter la moindre attention, la jeune femme s'écroula au sol, son cris de rage transperçant la salle entière…
Ici le Loup blanc était le témoin du désarroi de cette princesse à la beauté envoutante et pure, qui depuis sa première rencontre avec Massimo, avait toujours décidé de le suivre aveuglement, ayant une foi total en lui ainsi qu'en Morr et pourtant... cette fois… cette seule fois… Elle ne semblait pouvoir accepter que l'homme qu'elle avait juré de suivre ne se résigne à défendre et épargner un parjure que les plus hautes instances de l'Ordre voulaient absolument voir disparaître.

Lorsqu'ils quittèrent la grande salle pour un couloir, Emilio se figea alors devant une porte, intimant le chasseur de monstre à la pousser pour pouvoir y pénétrer. Se faisant, il s'engouffra dans une chambre éclairé par des chandeliers, où le corps de Massimo reposait sur un lit, tandis qu'à son chevet, se tenait la mage Hildegard, cherchant à lui prodiguer soin et réconfort. S'approchant sans bruit, le loup blanc ne put que contempler avec gravité les lourdes blessures qui ravageaient désormais le corps de ce templier de légende qu'était Massimo. Ici nul besoin de connaissances médicals pour comprendre… Que le corps de cet homme était entièrement brisé… Et que si la magie pourrait l'aider… Aucun pouvoir ne saurait être en mesure de le remettre entièrement sur pied.
L'immortel l'invita alors à s'asseoir près de lui tout en congédiant Hildegard qui ne se cacha pas de porter un regard plein de dédain à l'encontre du Loup blanc, avant de disparaitre de la pièce en fermant la porte derrière son passage. Désormais face à face sous le regard de Emilio, Massimo joua directement la carte de la sincérité : Son corps était désormais un puzzle que personne ne saurait reconstruire, aussi plus jamais ne serait il en mesure de marcher à nouveau un jour…


"Voila qui est curieux… Je trouve que tu as bien meilleur mine que moi." Dit il avec une touche d'ironie, ne pouvant qu'également constater le triste avenir qui attendait désormais celui qu'on surnommait l'Immortel… Une retraite anticipé, un retour en Tilée dans le but de pouvoir former les générations futurs, c'était vers cela que semblait tendre son futur…

Ayant des difficultés à s'exprimer, Massimo continua pourtant à s'expliquer, semblant persuadé que l'instant présent pourrait être déterminant pour l'avenir de cette chasse qui les avait tous rassemblés dans ce relais. Il expliqua les raisons qui avait poussé cet homme de foi, à épargner l'horrible parjure, pourtant gangréné par le chaos, au moment de leur première rencontre dans les bois de la Drakwald : Une vision, quelques murmures du Grand Veilleur, un pari avec la destinée…
Geralt le laissa s'exprimer, tandis que Massimo tenta de lui expliquer que malgré ces nombreux péchés, Morr avait une tout autre destinée pour Geralt, et ce qu'importe les erreurs du passé, son retour du Val gris en étant la preuve. Loin au Nord, les ténèbres continuaient à grandir, l'obscurité se préparant à se déverser sur le monde tandis qu'une fois le moment venu, plus rien ni personne ne saurait l'arrêter, et ces forces au Nord n'avaient qu'un seul point commun : Les filles de la nuit… Lucretia et …

Et alors, le jugement tomba : Ni vivant ni mort, Emilio lui avait expliqué qu'il n'était plus tout a fait Geralt, ou encore le Loup blanc, ou même le parjure, mais bel et bien… autre chose… Et Massimo était en train de lui livrer la réponse : le sacrifice d'une destinée pour une autre : Celle de Massimo contre celle de Geralt, le Loup blanc remplaçant l'Immortel…
Tout ceci en était trop, et Geralt se décida à intervenir, portant ses mots à l'attention du devin.


"Tout ceci… Tout miser sur une simple prophétie ? Pour répondre aux demandes de notre père ?..." Il resta pensif quelques instants avant de reprendre : "Redonne lui son corps Emilio… Morr se trompe … Son champion est ici, tandis que je suis son pire échec. Je suis prêt à passer un nouveau marché avec notre saint père si cela permet de lui redonner son corps." Mais pour seule réponse, il n'obtint qu'un long silence de l'enfant suivi d'un sourire en coin.
Se faisant, Geralt reporta toute son attention vers Massimo, cherchant à comprendre pourquoi un homme tel que lui avait décidé de se sacrifier pour voir Geralt s'élever vers quelque chose que lui même était incapable d'entrevoir.


"Tout ceci… Par simple foi... tu aurais décidé de tout perdre pour ta foi ? Dans le but de me demander de prendre ta place ? Moi le traitre ? Celui qui a tout abandonné, qui il y a peu encore forniquait avec les puissances des Dieux sombres ?! C'est une folie... !" Il se leva de son tabouret, boitant à travers la pièce en réfléchissant avec de dire :
"Un aveugle et un croyant… Votre jugement est faussé à tous les deux ! Voyez vous ce que je vois quand je me regarde dans un miroir ?! Un homme brisé, toujours rongé par la maladie et attendant son heure… Dans deux mois tout au plus je rejoindrais à nouveau le Val gris, et tu aurais décidé de gâcher ta vie pour ça Massimo ?! Ce n'est pas l'Immortel qu'on aurait du te nommer mais plutôt Massimo le fou !

Prendre la tête de cette mission ?! Aucun membre de l'Ordre attendant dans la grande salle n'acceptera de marcher à mes cotés. Vois tu comment ils me perçoivent ? Vous êtes ici tous les deux les seules qui m'estiment un temps soit peu. Je ne suis pas un leader, mon échec contre Agabius en est la preuve… J'ai perdu tout ceux que j'aimais en Sylvanie pour au final vivre cette vie que je n'ai jamais cesser de regner."


Il se mit à genou au chevet de l'homme au corps en pièce, son regard plongeant dans le sien, pour tenter de lui faire entendre raison quand au projet qu'il désirai voir Geralt accomplir.

"Chaque membre de ton équipe est habité par la foi qu'ils portent à notre Saint père… Mais ce n'est pas ça qui les lie. Ils sont rassemblé autour de toi pour l'homme que tu es, pour les actions que tu as su mener tout au long de ta vie. Ils sont capable de te suivre jusqu'en enfer non par parce que Morr leur dicte, mais parce qu'ils savent que tu sauras les guider à travers le sentier tortueux qu'est notre combat !."
Il laissa un silence, espérant enfin faire entendre raison à Massimo, mais l'Immortel continuait malgré sa situation à le dominer du regard… Un regard si troublant et dont aucune pensée ne parvenait à être déceler.
"Quand j'ai été excommunié de l'Ordre… J'étais un chevalier… Mais la réalité est… que je n'ai jamais totalement terminé ma formation. Un soldat de Morr se doit d'avoir un corps et un esprit fort… Je suis devenu pour beaucoup l'une des meilleurs lames de l'Empire mais… Mon esprit… Je ne suis pas toi Massimo…"

Il recula alors, malgré tout ce qui lui était arrivé depuis qu'il avait croisé la route du Haut-Capelan et de Emilio, la foi du Loup blanc envers le Saint Père était encore trop hésitante pour qu'il ne se résigne à accepter un autre sort que celui de la damnation éternel, et pourtant, les faits étaient là… Durant trop longtemps le Loup blanc avait échappé au destin, le défiant pour pouvoir être seul maître de son existence, mais à terme… Même après tout ce qu'il avait pu faire, sa route l'avait à nouveau mené dans les bras de Morr…
Massimo ordonna alors qu'on lui apporte son épée, ce que Emilio exécuta, la lame protégé par son fourreau fut présenté sous le nom de Del'ait ou "l'écharde de la lune", forgé au sein même des terres elfiques, cette arme était unique en son genre et possédait un pouvoir sans commune mesure, un objet crée de toutes pièces pour affronter les forces du mal. La garde de la lame fut tendu au chasseur de monstre, tandis que malgré ses protestations, on lui intimait de s'en saisir dans le but de reprendre la quête qui fut celle de Massimo il y a peu encore… Tuer Lucretia von Schwitzerhaüm pour ainsi accomplir la prophétie que Morr avait énoncé à travers Emilio…
Le loup blanc observa la lame, tandis qu'il tenta encore d'échapper à l'appel de la destinée :


"Wolfgang est ton disciple… C'est un chevalier complet et un homme au service de Morr ! Il fera un chef de grande qualité et…" Il n'eut pas besoin de continuer, les yeux de Massimo trahissant déjà la réponse qu'il comptait lui offrir : Choisir son successeur n'était pas son choix mais bel et bien celui du Saint père, et celui ci avait parlé.

Observant l'arme de Massimo à la manufacture unique et parfaite, le Loup blanc se résigna alors à s'en emparer sans pour autant croire que quelque chose de particulier saurait se produire, continuant de penser qu'il n'y avait plus rien à obtenir du parjure qu'il était, son passage au Val gris ne pouvant lui absoudre tous ses péchés.
Refermant la paume de sa main autour de la garde, il dégaina alors l'épée, l'acier et l'argent chantant une fois qu'elle fut à l'air libre. L'épée était d'une légèreté incroyable, et le maniement qu'elle offrait était bien plus équilibré que le Katana de Hirohito ou encore la Dent d'Alaric que possédait autrefois le chasseur de monstre. Le revenant du Val gris contempla alors le joyeux qu'était cette arme sainte, puis abaissa l'épée avant de dire silencieusement :


"Entre mes mains… Ce n'est qu'une arme banal… C'est l'épée qui choisit son maître pas l'inverse… Et ici elle refusera de…"
Il fut coupé, ressentant le long de son bras, des frissons, puis quelques picotements qui se répandirent jusqu'à l'extrémité de ses doigts.
Des pensées lui traversèrent alors la tête, et ici… Il n'était plus questions de cauchemars ou d'horribles visions non… Il repensa aux moments heureux qu'il avait su vivre dans cette existence qu'il haïssait tant : Il se vit enlaçant Ombre dans un lit de soie, son corps nu contre le sien, tandis qu'elle l'embrassait langoureusement… Il se vit en compagnie de Nathalie, Gertrud et le nain Sannri, rigolant à gorge déployé autour d'un feu en plein milieu des terres sauvages… Il se projeta au sein des Sentinelles, partageant un verre avec Hirohito et le reste de la bande… Et il se vit… Avec Karla… Lorsqu'il croisa pour la première fois le regard de cette enfant qu'il pensait il y a peu encore être originaire des rues d'Altdorf…
Se sentant étrangement bien, il mit un temps à remarquer que la lame de Del'ait commença à s'embraser d'elle même, des flammes blanches et étincelantes émanant de l'acier l'a composant, éclairant la chambre d'une lumière et d'une chaleur douce et apaisante …


"Comment ?!..." Murmura t'il sans pouvoir détacher son regard des flammes de l'épée, pouvoir qui n'était nullement propre à son arme, mais venant bel et bien du plus profond de son âme, ressentant alors un pouvoir qu'il n'avait jamais soupçonné jusqu'à maintenant : Non pas celui des ténèbres ou de la mort… Mais bel et bien de la lumière, de la vie et de la foi…
Observant ici un nouveau signe de la manifestation de Morr à son égard, sa concentration fut alors perturbé, si bien que les flammes continuèrent de grandir, jusqu'au moment ou la chaleur qui émanait de celle ci, se fit bien trop forte, forçant le Loup blanc à lâcher la garde de l'épée, la laissant tomber au sol alors qu'elle retrouva son aspect normal, la lumière blanche qui en émanait laissant à nouveau place à celle créer par les chandeliers disposés à travers la pièce.

Sous le choc, il fallut un moment au loup blanc pour émaner de sa torpeur, se décidant alors enfin à se laisser tomber sur le tabouret siégeant près du lit de Massimo, tandis que celui ci et le devin Emilio continuaient de l'observer sans un mot : La lame et Morr avaient parlé… Geralt était et deviendrai celui qui devait prendre la place de l'Immortel…
Que dire face à ceci ? Quels explications demander ? Désormais le Loup blanc se devait de répondre au destin, de choisir de fuir à nouveau, ou de combattre au nom du Saint père. Poussant un soupir, il engloba alors ses mains autour de son visage, fermant son œil valide comme espérant se réveiller d'un mauvais rêve, la réalité qu'il espérait étant qu'il soit toujours piégé dans le Val gris, son âme continuant à être dévorée par les ignobles créatures qu'il pouvait se remémorer mais… Il n'en fut rien…


"Je... Je n'ai jamais chassé la Baronne de Bratian pour sa condition vampirique mais plutôt… Parce qu'elle possède quelqu'un qui m'est cher… La chaotique… Celle que la Lahmiane à fait évader des prisons de l'inquisition… Dohkara de Soya… Pour moi, il y a dix ans, elle se nommait Karla… Et … Si toi Massimo, tu as parié sur ma destinée… Autrefois, j'ai parié sur le destin de cette jeune femme…
Ce n'est pas pour Lucretia que Morr m'a choisit… C'est pour elle… Quand une lumière naît, elle est toujours accompagné d'une ombre… Et je crois… Que mon destin est intiment lié d'une façon ou d'une autre à Karla...
La prophétie énoncé par Morr parlait de deux filles de la nuit… Je crois que … si Lucretia est la première, alors Karla serait…"
Il ne parvint pas à terminer sa phrase, même si ce qu'il tenta d'expliquer coulait de source désormais.
"Si Emilio est ici pour me guider… Alors Lucretia est celle qui guidera la descendante des De Soya…"

Il ramassa la lame elfique pour la ranger à nouveau dans son fourreau avant de reprendre :

"Mais... Il y a autre chose… Une troisième force… Les papillons n'étaient qu'un avertissement des puissances de la ruine, et je les ai défié ouvertement en tuant le Satyre Blanc… Ce pouvoir dont tu parles au Nord, je pense que quelque chose va arriver, une menace comme jamais l'Ordre n'en avait affronté auparavant.

<<Celui qui torture l'âme d'Anarbarziz et de ses fils. Il réunit ses armées prêt à fondre sur le monde, Cœurs vaillants, protégez nous car pour l'affronter, les filles de la nuit devront périr une fois encore.>>

Qui que ce soit ce champion que le chaos semble vouloir ramener… Tout porte à croire qu'il a besoin de Lucretia et de Karla d'une façon ou d'une autre… Je dois les trouver avant lui… Et être prêt si ce fléau parvient à fondre sur nous…"


Finalement pour terminer il dit dans un soupir inquiétant et emprunt de gravité :

"Je sais ce que je dois faire désormais… Mais j'ignore si j'aurai la force de le faire…" Il se tourna alors face à Emilio, ployant le genoux devant l'enfant, malgré la douleur que lui causait toujours ses blessures récentes.
"Dans mon ancienne vie… Dietrich était mon maitre… Dans cette nouvelle qui m'est offerte… Accepteras tu de me former, de me guider, et de m'aider Emilio ?"

Il baissa la tête, sachant qu'il se devait d'apprendre à nouveau, à la manière de l'initié qu'il fut autrefois : Le corps était forgé mais l'esprit devait l'être encore… Ce ne serait qu'ainsi, que Geralt parviendrai à maîtriser Del'ait, et à renforcer sa foi en Morr, et ainsi recevoir ces dons…
Se relevant alors, il tourna sa tête vers Massimo, déposant le Katana de Hirohito au pied du lit du blessé avant de dire :


"J'aurais deux faveurs à te demander… Ce Katana… était celui d'un ami que j'ai perdu… Cette lame m'a sauvé la vie plus d'une fois et pourtant… J'ai souillé ce qu'elle représente par mes sombres actions… Aujourd'hui… Je crois que cette épée mérite le repos. Je ne peux la ramener dans les contrées où elle a été forgé mais… Je pense que tu sauras lui trouvé une place en Tilée.

Enfin… Concernant les autres membres de l'Ordre… Donne leur le choix : Me suivre… Ou bien rentrer avec toi. Vu ton état, il te faudra de toute façon une escorte pour rentrer Massimo… Tu es l'homme qu'ils respectent et qu'ils admirent… Je ne veux pas leur enlever ça…


Et sur ses mots, il fixa sa nouvelle arme dans son dos, attendant les mots de Emilio et de Massimo.

Le destin… avait parlé...
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Emilio cligna des yeux, impassible. Il ressemblait à un petit fantôme, avec sa peau blanche et son regard translucide.

- "Ce n'est pas moi qui te guidera, Loup Blanc. Je ne suis que le réceptacle de la volonté du Grand Veilleur. Seul ton coeur saura te remettre dans le droit chemin, si tu as la foi." lui répondit cet étrange enfant. "Mais je t'accompagnerai dans ta quête, où qu'elle mène. C'est là mon unique tâche."

Emilio était-il un guide pour la troupe de l'Ordre de la Couvée du Corbeaux, ou le destin de ce prophète n'était-il que de réconcilier Mórr et le Loup Blanc ?

- "Quant à l'épée de ton ami, elle me suivra lors de mon dernier voyage en Tilée." murmura Massimo avec le peu de forces qu'il lui restait. "De tes actions futures dépendra le destin de cette arme venue de l'Est : soit elle sera scellée dans nos chambres fortes pour toujours, soit elle sera exposée dans la grande salle du monastère, aux côtés des artefacts que portèrent jadis les héros de l'Ordre. Maintenant va, Geralt. Nos chemins ne se recroiseront jamais, mais sois sûr que je saurai ce qu'il est advenu de toi."

En bas, les Corbeaux attendaient avec anxiété. Lorsque Geralt redescendit, accompagné d'Emilio, ils se levèrent tous pour lui faire face, sous les yeux des autres défenseurs ayant survécu à la bataille. Carmen, du fond de la salle, fixait le réprouvé d'un regard meurtrier.
A toi de délivrer le message que tu veux aux Corbeaux.
Tu vas devoir passer des jets de Char pour déterminer qui reste et qui part, avec des bonus ou des malus différents selon les protagonistes et selon tes arguments.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Une fois les demandes du Loup Blanc prient en compte, le chasseur de monstre redescendit en compagnie de Emilio vers la grande salle de l'édifice principal du relais, ce fut donc avec une certaine anxiété, que Geralt se retrouva à nouveau face à face avec le reste des membres de l'Ordre de la couvée du corbeau.
Un silence pesant n'acquis, tandis que les chasseurs de vampire étaient attachés aux lèvres du parjure, attendant de le voir prendre la parole, tout en redoutant ce qu'il pourrait bien leur annoncer suite à son entrevu avec Massimo dont l'état de santé était désormais connu de tous.
Croisant le regard de feu de la belle Carmen, le loup blanc s'adressa alors au jeune devin :


"Quoiqu'il se passe Emilio, je te demande de ne pas intervenir…"

Le jeune garçon ne lui adressa au mieux qu'un simple sourire, puis Geralt fit un pas en avant, tandis que sa main gauche était parcouru de spasmes incontrôlables dû à sa récente prise de Pollen de Sirène. Détachant l'épée Del'ait de son dos, il posa l'arme sur la table devant lui, l'affichant aux yeux de tous, les réactions qui s'en suivirent étant différentes selon les protagonistes : Fureur, mine grave, stupéfaction…
Tous attendaient désormais des réponses, que seul Geralt pouvait leur offrir, et des mots qu'il emploierai, détermineraient qui ou non accepterai de le suivre non pas par devoir mais bel et bien par choix.


"Je sais… Je sais ce que vous pensez tous de moi, ce que vous voyez en moi… Comment vous en vouloir ? Alors que la vision abjecte que je vous offre est celle que je partage lorsque je m'observe dans un miroir…"

Il poussa un soupir, posant sa main sur le bandage recouvrant l'œil qu'il avait perdu, comme pour prouver la conclusion qu'il tirait de sa misérable existence. Puis d'un air plus grave, il tenta de s'expliquer, même si il n'était nullement venu devant eux pour obtenir la moindre compassion ou pitié.

"Je n'ignore pas que tous ici connaissent les charges qui pèsent sur moi… Pour l'Ordre et l'Empire, je suis un homme à abattre… Bien des histoires circulent sur mon compte : Assassin, chasseur de monstre, héros, serviteur de la non vie, rejeton du chaos…

J'ai fais beaucoup d'erreurs durant mon existence, et je ne suis pas devant vous aujourd'hui pour tenter de vous convaincre que mes choix étaient guidés par la logique ou la raison, ni même par le pouvoir ou le désir… J'ai tué… Beaucoup de gens… De mauvaises personnes, mais aussi des bonnes… Des fois pour un semblant de justice ou par caprice…
Au final… L'heure n'est plus aux excuses ou au reproches… Et j'ai franchis des lignes que personnes ne devraient jamais dépasser…"
Sur ces mots, il souleva sa chemise pour montrer son corps meurtri et marqué de centaines de cicatrices, ainsi que de la mutation chaotique qui s'était emparé de lui. A la vue de celle ci, les soldats de l'Ordre de l'Ours firent un pas en arrière, fronçant les sourcils tandis qu'il voyait Geralt non plus comme le héros qui avait su vaincre le Satyre blanc, mais plutôt comme une abomination qui pour la grâce de l'Empire aurait dû périr avec lui.

"J'ai souillé tout ce que j'ai pu un jour représenter, simplement parce que dans le fond, ma vie n'avait plus aucune importance… J'ai tout perdu il y a des années, et plus personne ne m'attends nul part, ou tout du moins, ceux qui marche encore parmi les vivants, je préfères les tenir éloigné de ma personne pour ne pas les perdre à tout jamais…"

Sentant que Wolfgang voulait intervenir, le Loup blanc leva la main en sa direction pour lui demander de le laisser continuer. Il reprit alors :

"Je sais, je sais… Qui cela intéresse d'entendre les état d'âmes d'une pourriture n'est ce pas ?"

Il fit alors quelques pas en direction du groupe de chasseur de vampire, certains portant leur main sur la garde de leur épée, restant toujours aussi méfiant à l'égard de l'horrible parjure. Puis il se figea devant eux, Carmen attendant le moindre geste suspect de sa part pour lui sauter à la gorge.

"Il y a dix ans… J'ai rencontré une jeune fille à la chevelure rouge, qui se nommait Karla. Je n'étais qu'un initié de l'Ordre à l'époque, ne parcourant le monde que depuis peu, ma renommé n'était pas celle d'aujourd'hui voyez vous.
Dans les yeux de cette jeune adolescente, j'ai vu la flamme d'une volonté inébranlable, j'ai entrevu une destinée que jamais je n'ai vu ailleurs, et pourtant alors que je voulais… que j'aurais pu…"
Il s'arrêta, voyant dans les regards de son auditoire que personne ne semblait savoir où il voulait en venir.
"Voila que je continue à me morfondre sur le passé." Dit il avec une pointe d'ironie "Cette fille… est la chaotique que Lucretia von Schwitzerhaüm a aidé à faire sortir des prisons de l'Inquisition à Talabheim… J'ignore pourquoi, j'ignore comment et dans quel but… Mais ce que je sais… Ce que je soupçonne, c'est que Karla… La Karla que j'ai connu… à rejoint les rangs de la non vie d'une manière ou d'une autre… La prophétie énoncé par Emilio ne fait que confirmer des doutes que j'ai refusé de voir ces derniers mois.

Tout ça pour dire… Que ma destinée s'est entremêlé à la sienne d'une manière ou d'une autre. Mon retour au sein de l'Empire, n'a jamais eu pour but de poser des problème à l'Ordre, je n'ai jamais cherché la vengeance, ni même à réintégrer la guerre entre les vivants et les morts… Après Agabius… J'avais trop perdu pour revenir… Non… Tout ce que je voulais, c'était revoir cette jeune femme que j'ai abandonné dix ans en arrière et pourtant…"


Il croisa le regard de tous les hommes et les femmes se tenant devant lui.

"Et pourtant me revoici plongé dans ce conflit, l'Ordre se tenant devant moi en quête d'une vampire nommé Lucretia et fuyant jusqu'au bout du monde… Au final… Même en reniant tout ce qui nous a forgé, le passé nous rattrape toujours, et on ne peut fuir étenellement le destin." Il eut alors un rire forcé."Quel ironie…"

C'est alors que son expression se fit plus grave encore, le temps était venu d'annoncer les décisions prisent par Massimo, et le Loup blanc savait déjà, que ses révélations seraient sans doute un choc pour la majeur partie de l'assemblée devant lui.

"Tout comme je l'ai fais avec Karla… Massimo a fait un choix… Le choix de ne pas me tuer, de ne pas vous révélez mon identité… Le choix de sacrifier sa destinée… Pour laissez la mienne s'accomplir…

Morr a parlé, et malgré mes crimes et ce que je suis… Il semble que notre Saint père juge que tout n'est pas perdu pour moi."


Il fixa alors le chevalier Wolfgang et s'adressa directement à lui :

"Je l'ai vu Wolfgang… Au moment où tu as levé ta lame et que je me suis écroulé… J'ai vu le Val Gris et j'ai marché dans ces terres hostiles alors que le ciel grondait au dessus de moi et que mon corps était réduit en pâture par les créatures ignobles qui le peuple.

Et… Je suis revenu… Par la volonté du Grand Veilleur…"


D'une voix forte, il annonça alors la volonté qu'était celle de Massimo et du Saint père :

"Si je porte l'épée de Massimo, c'est parce que son pouvoir réagit à mon contacte… Le Haut-Capelan me voit comme celui qui doit lui succéder dans cette mission concernant la baronne de Bratian. C'est sa volonté, celle de Morr et celle d'Emilio… De fait…"

Mais déjà les premières protestations se firent entendre, cette révélation sonnant comme un coup de massue pour la plupart des protagonistes devant lui, la princesse Carmen était désormais tremblante, se mordant la lèvre de rage jusqu'au sang.
N'ayant plus la possibilité de s'exprimer dans la cohue général, tous furent rappelé au silence au moment où ils virent Geralt se jeter deux genoux au sol, jusqu'à laisser son front se coller au sol froid et dur de la salle principal. Ne relevant plus le regard, il continua à parler, le ton de sa voix étant désormais emplit de chagrin et de désespoir.


"Ces dernières années… Je suis resté seul en pensant pouvoir tout gérer… Et voyez le résultat…

Je n'ai… Je n'ai pas choisi cette destinée que Morr veut m'imposer… Je n'ai jamais voulu vous causer le moindre tort… Et encore moins à Massimo, qui a sacrifié tout ce qu'il était pour l'être abject que je suis… Que tous les Dieux m'en soient témoin, j'ai espéré de tout mon être que quelqu'un m'ôte la vie pour me libérer de mes maux mais… Je ne peux mourir … Pas tant que notre Saint Père n'aura décidé que m'a tâche ai été accomplit.

Je ne suis pas Massimo, sans doute ne serais je jamais la moitié de l'homme qu'il est mais… Je vous demande… Je vous supplie… De bien vouloir m'aider…
Je ne mérite ni votre affection, ni votre respect et encore moins votre pardon mais… Laissez moi au moins vous prouvez… Que dans ce corps brisé et mourant, se cache encore l'âme du chevalier de l'Ordre que je fus…"


Il ôta alors de son cou le pendentif de l'Ordre reçu par le prêtre Reiner, celui ci étant le dernier vestige de la vie qu'il menait autrefois parmi l'Ordre secret de chasseur de vampire et le posa au sol devant lui.

"Je ne suis ni vivant ni mort… Je ne suis ni Geralt, ni le Loup blanc, ni le parjure… Je suis un fantôme arpentant cette terre en quête de réponses…
Je suis prêt à m'en remettre à chacun d'entre vous, dans le but d'apprendre, et de vous prouver ma loyauté ainsi qu'à notre père.
Les ténèbres se rassemblent loin au Nord, le Chaos est en marche tandis que les filles de la nuit arpente notre monde en semant la mort et la destruction dans leur sillage."

Il releva alors les yeux plongeant son regard dans chacun des membres de l'Ordre l'observant sans détacher un mot.
"Je vous en supplie… Je ne pourrai pas y arriver seul. Je ne peux vous commander et vous obligez à venir avec moi alors… Ce choix est le votre, celui de miser… Sur l'homme que je suis…

C'est ainsi que je me présente à vous et à votre jugement, que celui où celle qui désire se soulager, m'abatte sur le champs, je ne résisterai pas, et je ne suis pas armé…

Ou bien vous pouvez prendre la route de la Tilée en compagnie de Massimo, en oubliant à jamais celui que je suis…

Et si aucun de ces choix ne vous donne satisfaction alors… Laissez moi marcher à vos cotés… Sur les traces de la Baronne…"


Faisant preuve ici de sincérité, cela serait il suffisant pour rallier des partisans autour de lui malgré la haine qui émanait à son égard de ces anciens frères d'armes ?
Il n'allait pas tarder à le savoir, lui qui avait tant à prouver, tandis qu'il sentait le regard de Emilio et de Morr poser sur lui en cet instant.

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 27 déc. 2019, 22:57, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Test de Charisme pour convaincre Wolfgang von Hengebach
Bonus : +4, raison inconnue, +2, sens du devoir, +1 loyauté envers Massimo.
Malus : -2, haine profonde envers Geralt.
Total : +4
Résultat : 17, raté. Wolfgang part.

Test de Charisme pour convaincre Carmen Bàrcenas
Bonus : +2, sens du devoir, +2, nécessité de protéger Emilio
Malus : -6, haine viscerale envers Geralt.
Total : -2
Résultat : 6, réussi. Carmen reste.

Test de Charisme pour convaincre Fédor Lohwaven
Bonus : +1, relative indifférence, +1, raison inconnue.
Malus : -2, manque de confiance en la capacité de Geralt à mener la mission à bien.
Total : 0
Résultat : 9, raté. Fédor part.

Test de Charisme pour convaincre Giovanni Beccaria
Bonus : +2, sens du devoir, +2 nécessité de protéger Emilio, +2 arguments de Geralt.
Malus : -2, manque de confiance en la capacité de Geralt à mener la mission à bien.
Total : +4
Résultat : 9, réussi. Giovanni reste.

Test de Charisme pour convaincre Klemens Kurz
Bonus : +2 sens du devoir, +2 respect martial pour Geralt
Malus : -1 défiance, -1 prosternation de Geralt
Total : +2
Résultat : 4, réussi. Klemens reste.

Test de Charisme pour convaincre Engelbert
Bonus : +10 son maître reste
Malus : -2 défiance
Total : +8
Résultat : 12, réussi. Engelbert reste.

Test de Charisme pour convaincre Hildegard de Mérode
Bonus : +1, raison inconnue.
Malus : -2, manque de confiance en la capacité de Geralt à mener la mission à bien, -1, manque de foi.
Total : -2
Résultat : 17, raté. Hildegard part.
L'annonce de Geralt provoqua des exclamations et des éclats de stupeur parmi les Corbeaux. Pourraient-ils entendre que c'était ce traître qui allait succéder au Haut-Capellan à la tête de la mission ? Lui qu'on disait touché par la corruption vampirique ? Qui avait trahi son ordre ? Qui dévoilait aux yeux de tous la terrible mutation qui gangrénait son corps ? Wolfgang vociféra en voyant ces veines noires et gonflées sous la peau du réprouvé, et pulvérisa une cruche en terre d'un coup de gantelet.

- "ASSEZ ! Quand prendra fin cette mauvaise plaisanterie ?" cria-t-il à l'assistance, en tournant le dos à Geralt qui était prosterné au sol. "Cela ne se peut, c'est la fièvre ou quelque poison qui font délirer Massimo. Ce menteur, ce parjure est arrivé parmi nous hier seulement, parce que nous l'avons débusqué alors qu'il s'acquoquinait avec des sbires des Puissances de la Ruine, et aujourd'hui c'est à lui que nous devons obéir ? Foutaises !" lança-t-il en levant un doigt menaçant, se tournant pour chercher le regard vide d'Emilio.

L'enfant s'était assit sur le comptoir, de l'autre côté de la salle, et resta parfaitement immobile, ses petites jambes pendues dans le vide. Ses yeux ne voyaient rien, ses oreilles ne semblaient pas entendre, et sa bouche livide resta close.

- "Serais-tu en train de remettre en question le message du Grand Veilleur, Wolfgang ?" lui demanda le Padre Giovanni de sa grosse voix, ses gros bras croisés sur son torse.

- "Le message du Grand Veilleur ? Parlons-en." rétorqua l'impétueux Chevalier-Corbeau. "Mórr ne peut s'être trompé à ce point. Alors qui ? Es-tu sûr et certain, Giovanni, des dires de cet enfant ?" Il pointa Emilio du doigt, qui resta silencieux. "Ce sont ses prédictions qui nous ont menées dans la forêt le jour où notre route à croisé celle du traître. Ce sont ses visions qui nous ont enfermé ici alors qu'une harde d'hommes-bêtes venait chercher Geralt. Et ce sont eux deux, seuls, qui viennent de parler à Massimo avant de nous annoncer que c'est maintenant un félon qui va diriger les fiers paladins de notre Père à tous. Peux-tu affirmer, frère-questeur, qu'ils ne viennent pas d'assassiner le Haut-Capellan pour pouvoir prétendre prendre sa suite avec sa bénédiction, et sans que personne ne s'oppose à eux ? En es-tu certain, dans ton cœur ?"

Les traits du chanoine se durcirent, tandis que le regard de la princesse de Bilbali se décrocha enfin du Loup Blanc pour se poser sur Wolfgang. Une colère sourde brûlait en elle si puissament qu'elle semblait dirigée sur quiconque ses yeux noirs de posaient.

- "Wolfgang" articula-t-elle avec un timbre glacial, l'arrête du nez frémissante de fureur. "Comment oses-tu t'adresser de la sorte à un aruspice de la Très Sainte Confrérie des Prophètes des Derniers Jours." Son accent faisait rouler les r comme le tonnerre.

- "Ma sœur", lui répondit le chevalier d'un ton sec, "ta foi est profonde et véritable, mais elle t'aveugle. Ce qui se déroule ici ne peut pas être, et n'est que le fruit de machinations issues d'un esprit malade. De sombres forces sont à l'oeuvre ici, qui tentent de nous détourner de notre sainte mission. Nous ne devons pas nous laisser berner ! Regardez donc ce traître, ce drogué à genoux devant nous, nous suppliant de l'accompagner." lâcha-t-il avec dégoût en baissant les yeux vers Geralt. "Si nous le suivons, ce n'est pas vers la glorieuse destinée réservée aux fidèles de Mórr que nous allons, mais droit dans la gueule des démons !"

Plusieurs personnes de l'assistance se signèrent à la mention de telles entités.

- "Emilio est la Voix, ainsi en a décidé le Conclave de Luccini." gronda le chanoine. "Il est celui qui doit nous guider à la Fille de la Nuit. Le Veilleur murmure dans ses rêves, et nous devons obéir à ces commandements. Aussi obscurs soient-ils. Les voies de Mórr sont impénétrables."

Klemens jeta un regard creux à Geralt, au sol, puis se leva de son siège. Après un bref moment de flottement où chacun resta dans l'expectative, le Garde Noir vint se placer à côté du Padre Giovanni et croisa les bras, donnant ainsi son approbation silencieuse, et défiant du regard quiconque oserait lui barrer la route. Son écuyer, Engelbert, hocha la tête sans un mot et vint se porter à ses côtés.

- "Alors ainsi soit-il." siffla Wolfgang avec dégoût. "Mais croyez bien que je ne laisserai aucun suppôt du mal se dresser entre ma mission et moi."

Sur ces mots terribles, le chevalier saisit son épée et quitta le relais sans se retourner. La porte d'entrée claqua derrière lui alors qu'il se dirigeait à grandes enjambées vers l'écurie. Hildegard de Mérode se leva au même instant, ajustant les larges rebords du panier qui portait sa robe d'aristocrate.

- "Le Haut-Capellan aura besoin des soins que je peux lui prodiguer sur la route de la Tilée." se contenta-t-elle de dire d'un ton pincé. "Je ne vous accompagnerai donc pas."

Son air de dédain et ses manières hautaines cachaient vraisemblablement d'autres états d'âmes, mais la thaumaturge ne se justifia pas autrement et quitta la pièce pour retourner à l'étage. Il y eut alors un instant d'hésitation dans la grande salle, et Fédor prit la parole sous les regards surpris de l'assistance.

- "Moi j'ai pas signé pour ça. Ces histoires de traîtrise j'en ai rien à carrer, mais j'vais pas risquer ma peau en suivant un type que j'connais pas et qu'a pas les épaules pour une telle mission. Moi j'ai pas d'lubie, j'suis pas un fanatique. J'suis un professionnel. D'la chasse au vampire, certes, mais ça s'arrête là. J'compte pas m'faire fumer comme un bleu parce qu'un gamin et un borgne qui s'arrache les yeux en pleine baston me le demandent. Et puis c'bon vieux Olaf sera pas d'la partie non plus, or si y'a personne pour veiller sur lui il s'ra pas capable de se faire frire un oeuf." essaya de plaisanter le tireur d'élite halfling. Mais son vague sourire s'évanouit bien vite, car l'heure n'était pas aux rires. Son ton se fit alors plus triste tandis qu'il s'adressait directement aux Corbeaux restant. "Désolé les gars, ce sera sans moi." annonça le Béret Noir du Moot.

Mais contre toute attente, c'est Julan qui fit un pas volontaire vers les soldats de Mórr, et s'adressa directement à Geralt cette fois-ci.

- "Moi par contre, je souhaite vous rejoindre."


Image



Son annonce provoqua les exclamations de ses frères d'arme, blessés et valides, derrière lui. Il répondit simplement en levant la main dans leur direction pour qu'ils se calment.

- "Nous autres, les Ours Noirs, avons la réputation d'êtres des ivrognes violents qui ne vivent que pour la bataille et les beuveries. Je ne suis rien de plus qu'un soldat, c'est vrai. Mais j'admire votre pitié, et la ferveur sincère avec laquelle vous avez livré bataille hier. Je ne doute pas que ce dieu, pour lequel vous donnez tant, vous regarde d'en-haut. Ou d'en-bas, où que soit sa demeure ..." dit-il avec maladresse. "Nous qui chevauchons de champ de bataille en champ de bataille, nous apprenons à honorer Mórr autant qu'à le craindre, et tâchons de rester éloignés de lui autant que possible. Aujourd'hui, je reviens sur les serments qui me lient à mon ordre, si vous me l'autorisez, pour me joindre à votre chasse, sous vos ordres Loup Blanc, qui vous que soyez. J'espère ainsi trouver en moi la foi, et une raison supérieure pour laquelle tirer l'épée du fourreau."

Seule Carmen, adossé à la cheminée de pierre, ne dit plus rien. Elle resta là, bras croisés, le regard vissé sur Geralt. Le Padre Giovanni réussit à lui arracher une hochement de tête, signe de son ralliement à ce qu'il restait des effectifs de l'Ordre de la Couvée du Corbeau.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Wolfgang éclata de rage face aux propos du loup blanc, pour lui toute cette histoire n'était que des affabulations venant d'un homme condamné, traitre de son Ordre, drogué et surtout asservi par les sombres puissances de la ruine. Les paroles du chevalier à l'encontre du chasseur de monstre furent durs, et celle ci trouvèrent leur publique à travers l'assemblée.
Les sentiments prenant le dessus sur la raison, le disciple de Massimo, animé par la rage, en vint même à remettre en cause le rôle du jeune Emilio au sein du groupuscule de chasseurs de vampires. A l'entendre parler, Geralt était ainsi parvenu à corrompre l'esprit du jeune enfant, profitant également de la faiblesse de l'Immortel pour obtenir son soutient dans leur entreprise concernant la baronne de Bratian et sa traque.

De son coté, Geralt resta à genoux, écoutant les paroles des différents protagonistes sous les yeux du jeune garçon aux dons de devin, muré dans le silence désormais. Heureusement pour le parjure, ses mots semblèrent avoir trouvé écho au travers de quelques membres de l'Ordre, à moins que le ralliement de Emilio et de Massimo le concernant ne suffisent à unir l'Ordre autour de lui, le prêtre Giovanni fut le premier à se rallier à lui, expliquant que simples hommes qu'ils étaient, ils ne pouvaient remettre en cause les projets du Grand Veilleur, devant exécuter ces demandes même quand celles ci semblaient invraisemblables.
Tandis que deux camps étaient en train de se forger parmi les chasseurs de vampires, l'un sous le commandement du Loup blanc et l'autre par Wolfgang, peu à peu, chacun commença à faire son choix : Klemens et son disciple, qui si ils doutaient du loup blanc ne pouvaient que reconnaître ces talents exceptionnels de combattant, vinrent le rejoindre alors que Fédor, se moquant de ces inepties en tout genre, préféra se retirer en grand professionnel qu'il était tout en sachant que son camarade Olaf, blessé et désormais sur la touche, aurait besoin de son soutient pour l'avenir. La mage Hildegard de son coté, se proposa à servir d'escorte pour le Haut-Capelan pour on retour en Tilée, non s'en porter un dernier regard vers Geralt, celle ci ne lui offrant de toute manière aucunement sa confiance, il semblait qu'elle aurait de toute façon, refusé de le suivre…
Face à tout ceci, voyant que ces compagnons lui tournèrent le dos uns à uns, leur foi en Morr ne pouvant les détourner de leur sainte mission, même si pour cela ils se devaient de voyager aux cotés du sombre parjure, explosa de rage avant de quitter la salle principal du relais, non sans une dernière mise en garde : Qu'importe la tournure des évènements, personne ne saurait se mettre en lui et sa sainte mission… Ce que craignait le loup blanc était en train d'arriver : l'Ordre se déchirait maintenant de l'intérieur, affaiblissant ces forces sans même que la guerre contre les filles de la nuit et le chaos n'ai même commencé.

Enfin, la dernière protagoniste fut la plus hésitante quand au choix qu'elle se devait maintenant de faire : La princesse Carmen étant confronté à un choix cornélien, à savoir écouter sa foi et les espoirs qu'elle avait à l'encontre de Emilio, ou bien tourner le dos à la décision du Grand Veilleur, ne pouvant faire abstraction de la haine qu'elle vouait à Geralt…
Mais ce fut la voie de la raison plutôt que celle des sentiments qu'elle se décida à suivre, acquissent de la tête pour désigner son choix : Elle suivrait Geralt, à la grande surprise du Loup blanc.
Enfin, une dernière intervention plus que surprenante se fit entendre, celle du chevalier Julan, membre de l'Ordre de l'Ours Noir, s'avança devant le reste de l'assemblée ainsi que les quelques survivants de son groupe pour annoncer son choix de rejoindre les chasseurs de vampires dans leur entreprise. Sachant que les hommes comme lui étaient vu comme des rustres ne vivant que pour la bataille, il semblait que le combat mené avec l'Ordre de la couvée du Corbeau avait fait naître en lui une foi nouvelle pour le Dieu Morr. Bien loin de connaître toutes ces histoires de vampires et autres monstres que le commun des mortels pensait être de simples contes pour enfant, le chevalier se proposait désormais à offrir sa lame à Geralt, malgré les protestations de ces désormais anciens frères d'armes.


"Je serais idiot de refuser une nouvelle lame Julan… Vous pouvez désormais vous comptez parmi nous." Dit il tandis qu'il se redressa sur ses jambes, ramassant le collier de l'Ordre des chevaliers Corbeaux qu'il avait posé plus tôt au sol, tout en reprenant l'épée Del'lai qu'il refixa dans son dos.

Désormais, il semblait que cette équipe composé de Geralt, Carmen, Giovanni, Emilio, Klemens, Engelbert et Julan serait celle qui continuerai au nom de Morr et de l'Ordre à continuer la traque de Lucretia Lahmiane. Si certes leur ralliement autour du parjure n'était que le fruit de la foi qu'ils avaient en Morr, le loup blanc se devrait dès lors de faire ses preuves au plus vite, dans le but de créer ne serait ce qu'un semblant de cohésion au sein du groupuscule car en effet, la route serait encore longue et pleine de dangers pour retrouver la vampire, et face aux ténèbres pointant loin au Nord… Seul l'entraide et la foi qu'ils auraient chez les uns et les autres, saurait les faire revenir en vie de ce voyage qu'on disait pourtant sans retour.

De plus, si Geralt avait été choisit par le Grand Veilleur pour prendre la place de Massimo, l'accomplissement de la grande Destinée qu'on lui prédisait devrait passer par nombre de sacrifices : Toujours hanté par le passé, les puissances de la ruine n'ayant sûrement pas totalement abandonné les vils projets qu'ils lui destinaient, le Loup blanc se devrait de faire preuve d'une volonté sans faille à travers son voyage pour ne pas sombrer définitivement dans ses anciens travers, au risque cette fois ci de rejoindre à nouveau le Val gris ou pire encore et cette fois ci pour l'éternité.
Comme il l'avait fais de nombreuses années en arrière, Geralt devrait apprendre à nouveau, de sorte à retrouver le chemin de la foi capable de le guider vers Morr et ces préceptes : Son corps mourant, il devait maintenant reforger son esprit de manière à s'élever à nouveau, de sorte qu'au moment venu… le parjure laisserai place au héros…


"Faîtes vos adieux à Massimo, et reposez vous… Dès que nous serons près, nous partirons pour le Ostland en direction de Rossin, espérons que là bas nous trouverons de nouvelles pistes dans notre chasse, ainsi que les moyens de nous ravitailler pour l'avenir, le combat contre la Harde de blanche aura su épuiser nos forces et nos ressources."

Là dessus, les différents membres de l'Ordre s'éparpillèrent autour de lui, Geralt portant un dernier regard en direction de Carmen, hésitant à lui adresser quelques mots, mais se refusant finalement de le faire, pensant qu'il était encore trop tôt… Le moment où elle serait prête, elle saurait venir lui parler en temps voulu.

"Frère questeur !" Il vint à la rencontre du prêtre de Morr, Giovanni. "Massimo m'a dit… Que vous seriez pour moi une âme à l'écoute bien loin de tous jugements… Et ce malgré… Ce que je suis…" Il hésita un moment à continuer, dépassant alors enfin ses doutes pour finalement demander :
"Mon corps est sans aucun doute perdu… Et mon âme est aussi noir qu'une nuit au sein de la Drakwald mais… Bien loin de pouvoir me racheter aisément de mes fautes, le début d'une possible rédemption commence par apprendre à nouveau les préceptes enseignés par Morr. A la manière de la brebis s'éloignant du troupeau, il me faut un précepteur…"

Le père Giovanni au regard dur, continua alors d'écouter Geralt sans dire un mot :

"Aidez moi… A rester dans le chemin que Morr veut me tracer… Aidez moi à maitriser le pouvoir de l'épée de Massimo, pour ainsi marcher dans ces traces. Et aidez moi à découvrir les dons que le Saint père me réserve dans cette nouvelle vie qu'il a accepté de m'offrir."

Il poussa un long soupir de lassitude et d'épuisement, ses blessures le faisant souffrir, avant de dire d'une voix grave :

"Et comme preuve de mon engagement, laissez moi me confesser à vos yeux, de mes peurs, mes crimes, et mes doutes… Car telle est la volonté de notre Saint Père..."

Le prêtre le jaugea alors un long moment, avant d'acquiser en silence avant de se retirer.
Le loup blanc se retrouva alors à rejoindre le jeune Emilio avant de lui dire tout simplement :


"J'espère que Morr… Ne s'est pas trompé à mon sujet… Je l'espère vraiment… Emilio."

Puis le chasseur de monstre disparu, pour profiter d'un peu de repos.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 04 janv. 2020, 16:08, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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