Yiredan écarta une nouvelle branche devant lui, et se coula silencieusement dans le chemin ainsi libérer. Cela faisait longtemps maintenant qu’il s’y était habitué, car bien des jours s’étaient écoulés depuis qu’il avait entamé son voyage, et ses origines elles-mêmes lui rendaient la tâche bien plus facile encore. Néanmoins, vu les environs immédiats, la discrétion était de mise.Allez hop, petit game facile:
Titre du film? (vraiment fastoche celui-ci
Pour des yeux non habitués ou inattentifs, les épais sous-bois dans lesquels le mage elfe se trouvait ne se seraient en rien distingués des autres sous-bois déjà rencontrés. Mais pour quelqu’un comme lui, quelqu’un qui connaissait les signes et savait les lire, il en allait tout autrement.
La forêt semblait vivante à Yiredan, ici comme partout ailleurs. Cela n’était pas le problème. Non, le problème était cette… tension. Cette tension qui semblait l’habiter toute entière, comme si tous, animaux et arbres confondus, se faisaient tout petits et retenaient leur respiration, tentant désespérément d’échapper à une attention malsaine et inquiétante. Comme si un prédateur inconnu parcourait les bois, mais en pire. En bien bien pire. Yiredan avait déjà connus des bois traversés par des hommes-bêtes, mais ce qu’il avait alors ressenti provenant de la nature qui l’entourait était une rage et une colère brulante face aux aberrations que représentaient ces immondes mutants.
Mais ici, il n’y avait ni rage ni colère. Seulement de la peur et du désespoir….
C’est à ce moment là que l’odeur vint frapper les narines sensibles de l’elfe. Une odeur de fumée, comme un parfum de mort, serpentait lentement sous la ramure des arbres. Mais nulle flamme n’était visible, et l’odeur était celle d’un feu déjà éteint depuis longtemps.
De toute façon, jamais un feu de forêt n’aurait pu créer de pareils sentiments parmi les habitants des bois. De la panique oui, et il aurait vu des animaux fuir à bride battue pour échapper aux flammes. Mais jamais cela n’aurait pu expliquer cette terreur qu’il sentait sourdre de partout autour de lui, cette impression d’être pris au piège.
Suivant la piste donnée par le feu, il progressa lentement, attentif à ne pas laisser le moindre bruit ou le plus petit mouvement le trahir. Et il parvint soudain en lisière d’une large clairière dans laquelle se trouvait l’explication navrante de la désormais omniprésente odeur de fumée.
Au centre de la clairière, une petite chaumière achevait de se consumer, quelques volutes de fumée sombre s’échappant encore des poutres noircies. Les murs de pierre avait tenus bon, mais le toit s’était totalement effondrés, et le peu qui en restait semblait avoir été dévoré par les flammes.
Et devants la bâtisse, plusieurs formes sombres se trouvaient allongées. Si il y avait eu le moindre doute qu’en à leur nature, les corbeaux qui voletaient de ci-delà, plongeant de temps en temps pour y frapper au hasard l’aurait immédiatement renseigné. Yiredan eut un sourire amer en se disant que, comme toujours, les charognards ne semblaient guères affectés par l’ambiance générale de la forêt. Au contraire même, ils semblaient plutôt s’en réjouir….