[Asriel] Morr sonne toujours deux fois

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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Une goutte de pluie s’écrasa avec légèreté sur les chausses du voyageur. L’orage battait son plein depuis bientôt une demi-heure, laissant les chemins boueux et la terre passablement détrempée. Les paysans avaient rentré leurs troupeaux et les champs de céréales se gorgeaient de cette eau bienfaisante qui les irriguait soudain aussi abondamment. Les larmes du ciel creusaient maintenant des rigoles dans la route de terre, emportant les débris laissés par des marcheurs multiples.

Asriel resserra les pans de sa pèlerine et continua à marcher. Aucune auberge ou relais de coche ne s’était encore trouvé sur sa route, et la faim, la soif, le froid, la fatigue et maintenant la pluie commençait à lui miner très sérieusement le moral. La boue lui collait aux chausses, maculant ses bottes et rendant sa progression très délicate. Sans compter les désagréments purement esthétiques de toutes ces tâches, ainsi que l’impression fort désagréable de moisissures qui le prenait à la gorge.

Au bout d’un long moment, quelques lueurs tremblotantes apparurent timidement au milieu du rideau de pluie qui embrumait le paysage et empêchait le magister renégat de voir plus loin que ses pieds. Un village, sans doute, ou un relais de coche, ou encore un château : en tout cas, un lieu abrité et éclairé, parfait pour contrer cet abominable déluge qui allait finir par l’engloutir et lui donner une pneumonie carabinée, ce qui ne l’aurait guère avancé dans sa quête.

Accélérant le pas, Asriel profita encore pendant une bonne heure de cette délicieuse averse, avant d’apercevoir enfin des toitures en chaume, en bois ou en tuiles s’étaler devant lui. De la fumée grisâtre et malodorante s’élevait des cheminées, promesse d’un feu réconfortant et salvateur. Il arriva bientôt devant ce qui devait être la porte principale du village, gardée nonchalamment par deux miliciens passablement endormis et qui râlait après Ranald pour leur avoir donné un tour de garde par un temps pareil, les deux hommes étant comme le jeune voyageur trempés jusqu’aux os. Le premier l’arrêta d’un mouvement de lance rouillée et, bombant le torse, commença à débiter sur un ton pompeux : « Halte ! Que venez-vous faire dans notre beau village de Reinburg ? » Mais l’autre, appuyé sur sa propre arme d’un air profondément endormi, leva une paupière et lui rétorqua : « Oh allez, tu vois bien que le pauvre est dans le même état que nous, laisse-le se réchauffer à l’auberge. » Celui qui avait pris la parole en premier regarda d’un air dubitatif le nouveau venu, le détailla avec prudence, puis après un regard envers son coéquipier finit par relever sa lance et marmonna : « Ouais, bon, ça ira pour cette fois. Dépêche-toi de courir jusqu’à notre auberge, petit. Tu peux pas la louper, c’est le gros bâtiment cossu au centre du village, sur la place. »

Ces indications en tête, Asriel franchit donc l’entrée et avança vers ladite place. Le village lui rappelait celui de son enfance, autant par son allure générale que par sa proximité géographique avec Geldrecht. Il déboucha bientôt sur la place principale, et vit immédiatement l’auberge, reconnaissable facilement à son enseigne représentant un cochon souriant, les lettres peintes en rouge carmin au-dessus formant les mots : Bienvenue au Cochon ripailleur. Asriel poussa la porte et entra dans l’auberge.
Voilà, installe-toi dans l'auberge comme tu le souhaites ;)
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S'il y a bien une chose à laquelle ses années d'apprentissages ne l'avaient pas préparé, c'était à affronter les éléments. Asriel se surprenait même à regretter sa petite chambre toujours agréablement chauffée qu'il avait laissé derrière-lui. Quitter son collège lui avait apporté autant de joie que de tristesse, mais sa vie passée entre les murs du magnifique bâtiment, qu'il avait fini par considérer autant comme sa maison que sa prison, était arrivée à son terme. Il ne pourrait plus jamais faire marche arrière maintenant, il le savait. Si seulement son maître l'avait écouté, si seulement il avait compris ce qu'il ressentait, alors les choses auraient été bien différentes.

S'il avait eu un peu plus d'expérience, il aurait pu éviter tout les désagréments que lui causait cet orage, mais tout ce qu'il avait pu tenter, c'était essayer d'échapper au froid avec un petit sort très simple qu'il maîtrisait depuis des lustres. Cependant, pour une raison inconnue, il avait échoué, il l'avait pourtant lancé des centaines de fois lorsque le soir, il observait les étoiles sur un des multiples balcon de son collège. Cependant, cette fois-ci quelque chose c'était mal passé, et il était encore en train de se remettre du contre coup qu'il avait subi. Douloureux rappel que quelque soit le nombre de fois où l'on lançait un sort, il ne fallait jamais baisser sa garde. Après cet échec, il avait jugé judicieux de ne pas réessayer immédiatement, il fallait être prudent avec la magie, où l'on finissait carbonisé avant d'avoir eu le temps dire étoile.

C'est pourquoi, lorsqu'il vit les lumières au loin, ce fut pour lui comme s'il venait d'apercevoir Véréna elle-même, il était sauvé. Alors qu'il se précipitait pour entrer dans le village, on l'arrêta pour lui poser des questions. Avant qu'il ait eu une chance de répondre, l'un des gardes prit sa défense, alors, sans piper mot, Asriel prit l'air le plus innocent possible. Reniflant abondamment, il réussit même à pousser un éternuement digne d'un grand imitateur. Cela parut convaincre le milicien qui l'avait arrêté, et Asriel lança un rapide.


Merci.

Avant de se précipiter dans l'auberge que l'on venait de lui indiquer. S'il se pressait ainsi, ce n'était pas uniquement à cause de la pluie, mais également car ce village lui rappelait le sien, faisant remonter des souvenirs. Il les repoussa au loin, c'était vraiment trop douloureux. Sentir un peu de chaleur sur sa peau fut une véritable bénédiction, et dire que ces pauvres miliciens devaient rester dehors, il avait de la peine pour eux. Après avoir balayé la salle du regard, le jeune mage referma soigneusement la porte pour éviter que le froid rentre dans ce lieu béni. Il rabattit la capuche de sa pèlerine en arrière, dévoilant son visage juvénile, puis se dirigea alors vers le comptoir où se tenait l'aubergiste, ses bottes laissant des traces de boue sur son passage. Il avait vraiment très faim, son ventre gargouillait assez fort pour réveiller un mort, du moins si celui-ci avait le sommeil léger.

Depuis qu'il c'était enfui il y a deux jours, avec quelque maigres provisions qu'il avait eu tôt fait d'avaler, c'était la première fois qu'il s'adressait à quelqu'un en disant plus de quelque mots. On ne peut pas dire qu'il avait l'habitude de parler avec des étrangers, encore moins des aubergistes, et il se demandait s'il y avait une formule spéciale à employer. Alors, un souvenir surgit des méandres de son esprit, celui de son père demandant à un tenancier un bon repas et une chambre pour deux. Comme à chaque fois qu'il se rappelait de sa famille, ce fut comme si un poignard lui rentrait dans le coeur, mais il eut tôt fait de chasser ce souvenir encombrant, ne gardant que l'essentiel, maintenant il savait comment il devait s'adresser à son interlocuteur. Il sortit sa bourse qu'il posa sur le comptoir, avant de parler d'une voix forte.


Aubergiste, j'aimerais une chambre où je pourrais passer la nuit, ainsi que de quoi manger et une cruche d'eau.

Asriel n'avait pas la moindre idée de ce que ça allait lui coûter, mais d'après ce qu'il savait, l'argent qu'il avait "emprunté" à son maître en partant devrait largement suffire. Il aurait pu en prendre bien plus qu'il n'en avait actuellement, mais déjà, rien que substituer ces six couronnes lui avait été très difficile. Voler n'était pas dans sa nature, mais il avait néanmoins besoin d'argent pour survivre. Mais ce n'était pas tout ce qu'il souhaitait demander, être fils de marchand pouvait vous faire apprendre beaucoup de choses, comme le fait que les aubergistes étaient au courant de tout ce qu'il se passait dans les environs, leur poser des questions était donc une bonne façon de recueillir des informations. Si les étoiles l'avaient conduit à proximité de son lieu de naissance, ce n'était pas sans raisons. Baissant la voix, pour ne pas être entendu d'oreilles indiscrètes, Asriel ajouta.

Cela fait longtemps que je ne suis plus venu dans la région, j'aimerais me mettre au courant des dernières rumeurs.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 28 avr. 2012, 16:38, modifié 1 fois.
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L’aubergiste hocha la tête et marmonna : « Prenez la chambre six, c’est la seule qu’il me reste. Voilà la clé. Pour votre diner, attendez un peu, ma fille va vous l’apportez à votre table. Et au niveau des rumeurs… Vous savez, notre village est assez tranquille, y a pas beaucoup de choses qui bougent, et c’est tant mieux pour mes vieux os. J’ai cru entendre qu’une famille avait été assassinée dans un village voisin, mais bon, vous savez, les ragots des tavernes, c’est pas forcément très fiable. ‘Fin bon voilà, asseyez-vous à une table, j’ai du boulot moi. » Sur ces paroles, le tenancier prit un torchon qui avait connu des jours meilleurs et entreprit de nettoyer, ou d’encrasser, selon les points de vue, un verre déjà passablement grisâtre.

Asriel s’assit à une table isolée et attendit son repas. En l’attendant, il balaya la salle du regard. Au milieu, deux hommes, la sueur au front, se livrait à un bras de fer très musclé. Après plusieurs minutes d’efforts intenses, l’un finit par céder et son bras s’abattit sur la table avec un fracas plus que conséquent, sous les exclamations des spectateurs. Le gagnant se leva et hurla : « Patron, tournée générale, c’est moi qui paye ! », ce qui augmenta encore la clameur. Le visage buriné, marqué par les années, un bandeau noir sur l’œil droit, le vainqueur avait tout l’air d’un vieux mercenaire, comme en témoignait l’épée ouvragée qui pendait à sa ceinture. Son adversaire, beaucoup plus jeune, les cheveux blonds coupés courts et l’air renfrogné, semblait ruminer sa défaite et se força à rire avec les autres. D’ailleurs, à y regarder de plus près, les hommes autour de la table avait tous l’air d’être de rudes guerriers, probablement des mercenaires, qui buvait en ce moment plus que de raison.

A la droite d’Asriel, deux hommes discutaient. L’un avait le teint pâle, les yeux cernés, l’autre arborait un sourire franc et une cicatrice lui zébrait le visage. La crosse d’un pistolet dépassait de son long manteau brun, qui, râpé comme il était, avait vraisemblablement connu des jours meilleurs. Quoi qu’il en soit, les deux inconnus étaient plongés dans une grande conversation, à grand renfort de gestes, de chuchotements et de rires complices. Sur une table proche, un jeune couple se tenait la main, le jeune garçon susurrant des mots doux à sa dulcinée sous l’œil réprobateur de la tablée de gauche, constituée de paysans du coin et d’artisans qui venaient goûter la bière locale en médisant sur leurs voisins avant de rejoindre leurs épouses pour le dîner. Les autres tables étaient occupées par un halfling bedonnant fumant sa pipe, discutant avec un véritable géant à la barbe rousse et bien fournie, une elfe discrète, les doigts effleurant sans cesse son arc et une famille de voyageurs avec un petit garçon.

Asriel fut tiré de ses observations par une jolie jeune femme d’environ son âge, les cheveux ailes de corbeau coiffés en deux tresses et le visage agrémenté d’un bon nombre de tâches de rousseurs, qui déposa devant lui un bol de soupe fumante, une tranche de pain et un plat de ragout aux herbes, ainsi qu’un pichet d’eau. La jeune femme lui adressa un sourire enjôleur, lui touchant furtivement l’épaule avec un sourire malicieux puis repartit servir les autres clients. Dehors, l’obscurité nocturne s’était abattue sur Reinburg…
Voilà, tu peux faire ce que tu veux de ta soirée ;)
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La réponse de l'aubergiste fut assez décevante, ainsi, le seul évènement d'importance qui c'était produit dans le coin était la mort de ses parents et l'enlèvement d'Aléa. Penser à cette tragédie ne lui causait plus trop de peine maintenant, seul se souvenir des bons moments qu'il avait passé avec eux lui était insupportable. Il eut un soupir, il avait cru que peut-être, d'autres choses du même genre c'étaient produit dans les parages, ce qui lui aurait permis de l'aiguiller sur une piste.

C'est l'air songeur qu'il s'assit à sa table après avoir récupéré sa bourse, qu'il avait fait disparaître dans ses vêtements. Il examinait d'un air distrait les occupants de la taverne, il fallait qu'il trouve un autre moyen de trouver une piste sur ce qu'était devenue sa soeur, et pour le moment, il ne voyait absolument pas comment faire. Il avait également un autre problème, tôt ou tard on se lancerait à sa poursuite, et si pendant les deux derniers jours, il avait évité un maximum de rencontrer d'autres personnes, son passage dans cette auberge laisserait une trace indéniable. D'autant que c'était presque certains que ses poursuivants iraient fouiner dans les environs de son village.

Pourtant, il n'avait pas trop le choix, il devait se mêler à la foule s'il voulait retrouver sa soeur, et après de nombreuses heures de contemplation, il était clair que c'était à proximité du lieu où il avait grandi qu'il trouverait des réponses. Les ravisseurs n'avaient donc pas du s'éloigner de la région, mais ce n'est pas pour ça qu'il serait facile de les trouver, c'était comme de chercher une aiguille dans une botte de foin, sans savoir à quoi pouvait bien ressembler une aiguille. Alors qu'il regardait le groupe de mercenaire une idée lui vint, il avait trouvé un moyen de brouiller sa piste, tout en facilitant ses recherches.

Une distraction se montra à lui, la jeune fille qui lui apportait son repas lui fit un magnifique sourire, et Asriel ne put s'empêcher d'y répondre. Avant de repartir, elle lui toucha l'épaule, le jeune homme la regarda s'éloigner, et faillit remonter la capuche de sa pèlerine pour cacher le rouge qui lui montait aux joues. C'était la première fois qu'une fille lui montrait un quelconque signe d'attention, les personnes de la gente féminine n'avaient jamais fait l'objet de son étude dans le collège céleste, où elles étaient pour ainsi dire quasiment absentes, mais c'est un sujet qu'il avait soudain envie d'approfondir un peu plus. Il secoua la tête pour s'éclaircir ses idées, il devait s'occuper d'une chose à la fois.

Réfléchissant au plan qu'il était en train de mettre en place, il commença à manger. Son bol de soupe fut avalé d'une traite, lui brûlant la langue. Quand au ragoût aux herbes, il ne fit pas très long feu, et le pichet se trouva très vite aussi vide que la tête d'un orque. Inutile de dire que sa tranche de pain n'eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait lorsqu'elle alla rejoindre les autres aliments dans son estomac. Durant son très court repas, Asriel se surprit à jeter de nombreux coups d'oeil à la serveuse qui passait de tables en tables, si bien qu'il se demanda s'il n'était pas la cible d'un sort quelconque, avant de se réprimander en se disant que c'était la chose la plus stupide qu'il ait jamais pensée, si jamais elle lui avait lancé quelque chose, il l'aurait forcément senti, et puis il se serait aperçu qu'elle possédait une affinité avec les vents de magie. Pour lui, ses semblables se détachaient comme des sources de lumière dans une nuit noire. Une fois son repas fini, Asriel s'aperçut qu'il n'était pas totalement repus, mais décida ne pas recommander quelque chose, il ne savait toujours pas combien tout cela allait lui coûter, il avait pensé que l'aubergiste lui demanderait de payer immédiatement, mais apparemment il aurait à le faire plus tard, surement quand il partirait.

Bon, il était temps d'agir, prenant son courage à deux mains, il se leva avant de se diriger vers la table des guerriers bruyants (je t'ai eu :P). Sa mission passait avant tout, ce n'étais pas le moment de se laisser distraire, s'il n'en avait jamais vu auparavant, il savait que les mercenaires pouvaient être engagés, il fallait juste leur donner quelque chose en échange, en général des pièces de monnaies sonnantes et trébuchantes, mais aujourd'hui, Asriel avait autre chose à proposer. Il était étrange comme ils ressemblaient à la description que son maître lui avait fait de ce genre de personnes.

Il essaya de se donner un air mystérieux, de montrer à ces non-voyant le pouvoir dont il était investi, il leur parla d'une voix qui se voulait mystique et ferme tout à la fois. Il espérait que c'était l'impression qu'il donnait, parce que intérieurement, il se sentait véritablement intimidé par ces masses de muscles qui lui faisaient face. Après avoir parlé à un inconnu, il s'adressait maintenant à toute une tripoté de personnes qui n'avaient sans doute absolument rien à faire de lui. En plus, ils buvaient de l'alcool, son maître l'avait autorisé à essayer une fois, Asriel en gardait un très mauvais souvenir. Durant son discours, il fixa son regard sur l'homme borgne, qui devait être le chef, ce qui ne l'aidait pas à prendre de l'assurance, ce bandeau était décidément intimidant.


Pardonnez-moi de vous interrompre, mais j'ai une proposition de travail, si je pouvais parler avec votre chef en privée, c'est quelque chose d'assez délicat.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 29 avr. 2012, 17:42, modifié 1 fois.
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Message par [MJ] Drakonis »

Le chef des mercenaires regarda Asriel attentivement puis partit dans un gigantesque éclat de rire, avant de finir par hoqueter : « Allons blanc-bec, que veux-tu à Martland Œil-Noir et à sa bande de combattants ? T’as la peau sur les os, alors pour nous payer… On bosse pas gratis mon petit, alors j’espère que ta bourse est bien remplie gamin ! Et là, on a un contrat, donc dans tous les cas, ton boulot, y passera après. »

L’homme bailla fortement et ajouta : « Bon, là, je monte, j’ai la selle de mon cheval à réparer. Si t’es toujours intéressé, vois-ça avec mon second, le grand crétin blond avec du mou dans les bras, hein Kurt ? » L’intéressé était le jeune mercenaire qui avait perdu au bras de fer. Ce dernier acquiesça, encaissant sans broncher la vigoureuse tape dans le dos que lui administra son supérieur. Œil-Noir se dirigea vers les escaliers qui menaient aux chambres à l’étage et grimpa les marches rapidement.

La salle se vidait. La famille et le halfling avait eux aussi gagné le premier étage, ainsi que le jeune couple qui était apparemment pressé de se retrouver seul dans une alcôve pour discuter plus plaisamment des choses de la vie. L’homme au long manteau et au pistolet s’était également retiré, son compagnon aux joues creuse ayant sorti un livre et le parcourant avec attention. Enfin, une bonne partie des paysans avaient regagné leurs pénates, seuls deux restaient, au demeurant passablement avinés.

Mais le dénommé Kurt se planta devant Asriel et lui fit : « T’as entendu le capitaine ? Bon, si c’est toujours ok, viens t’asseoir à une table tranquille, et explique-moi ta petite affaire, bonhomme. »
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La réaction du mercenaire fut peu ou prou ce à quoi il c'était attendu, il encaissa donc ses remarques sans broncher, d'autant qu'il était soulagé d'avoir une chance de s'expliquer. D'un signe de tête, il fit signe au second de le suivre, puis le conduisit à sa table, où ils purent s'asseoir tranquillement pour discuter. Le fait qu'on soit prêt à l'écouter lui donna confiance, on ne le prenait pas non plus pour un moins que rien, il avait quand même eu un petit effet. Il était plutôt content de devoir faire affaire avec ce Kurt, qui était nettement moins impressionnant que Martland Oeil-Noir. Le jeune mage parla à voix basse, il ne voulait pas que des oreilles indiscrètes entendent ce qu'il avait à dire.

La mission que j'ai à vous proposer, c'est de m'aider à retrouver quelqu'un qui c'est fait enlever il y a deux ans dans le village voisin. Je sais de source sûre que les ravisseurs, ainsi que la personne en question sont encore dans les environs.

Il valait mieux ne pas préciser ce qu'était la source sûre, où il serait surement tourné en ridicule. Les néophytes avaient souvent du mal à croire ce que beaucoup considéraient comme de la superstition, durant sa formation, il avait bien été averti à ce sujet. D'ailleurs ceux qu'y croyaient dans les prédictions des mages célestes regrettaient souvent d'avoir demandé de connaître leur avenir, même certain de ses confrères hésitaient à regarder leur destinée ou celle de leurs proches. Ce n'était pas le cas d'Asriel, et deux ans auparavant, il avait clairement vu que sa soeur avait un avenir, bien qu'il ignorait lequel, et il savait que ce futur était lié aux environs de l'endroit où il était actuellement. Plus Asriel parlait, plus il s'affirmait, et moins il se sentait intimidé, après tout, il avait en sa possession des pouvoirs dont l'homme blond n'avait pas idée.

Mais je vous vois déjà demander, qu'est-ce que je suis prêt à vous donnez ? Eh bien tout d'abord, mon soutien sans rien demander en échange pour le contrat que vous avez actuellement. Vous vous demandez alors, mais quel soutien ce gringalet peux bien nous apporter ? Et moi je vous répond, je ne suis peut-être pas une force de la nature comme-vous, mais je pense que si je m'appelais mage, vous auriez une idée de quoi je suis capable.

Il fit une courte pause pour laisser le temps au mercenaire d'intégrer ce qu'il venait de dire, puis reprit avec un léger sourire.

Je pourrais bien sûr vous faire une démonstration de mes pouvoirs, mais la magie est parfois capricieuse, je m'en voudrais d’endommager cette bien jolie taverne, ou de blesser quelqu'un par accident.

Il espérait ne pas en faire trop non plus, mais vu que ce genre de personnes semblaient aimer les démonstrations de force, cela devrait le convaincre de sa puissance cachée. Il ne bluffait pas, mais risquer de faire flamber la taverne ou de tuer quelqu'un juste pour appuyer son discours n'était pas vraiment de son goût. Les éclairs ne devaient pas être utilisés à la légère, surtout lorsqu'on était entouré de bois, ce Kurt devait donc se contenter de mots pour le moment.

Ce ne sera bien sûr pas tout, après le succès de la mission que je vous aurais confié, mais seulement si la personne que je recherche est récupérée vivante, je vous accompagnerais pour encore deux de vos contrats, toujours sans rien demander en échange. Cela vous convient-il ?
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 29 avr. 2012, 21:10, modifié 1 fois.
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Kurt serra ses poings en entendant mentionner la magie, et gigota sur son siège, apparemment très mal à l’aise. Puis il fronça les sourcils, tendu, manifestant en proie à un dilemme intérieur, le visage rouge grenat, la respiration coupée, comme s’il était submergé par une réflexion un peu trop intense.
Test de Char : 19, complètement raté
La face de taureau du mercenaire vira presque au violet, et il expira brutalement tout l’air accumulé. D’un geste vif, il attrapa le poignet du mage et lui souffla à la figure, exhalant des relents de mauvais vins : « On va être très clair mon bonhomme. La magie, j’aime pas ça. Mais t’as pas l’air d’un magister des Collèges, et la magie maléfique, c’est contre les préceptes des dieux. Le gars avec le long manteau, celui qui vient de partir, c’est un répurgateur. Alors s’il entend qu’un sorcier se balade en ville, il va pas aimer. Et à mon avis, le bûcher, c’est pas un coin sympa. Donc c’est pas compliqué : soit je te dénonce, soit tu me donnes… Allez, cinq couronnes d’or, histoire que j’oublie ce que je viens d’entendre... Oh, et évite de te me balancer un sort ou d’être trop brusque, tout le monde nous regarde mon joli. »

Effectivement, tous les yeux s’étaient levés vers les deux hommes, les commentaires allant bon train, et certains franchement peu flatteurs. Un rire gras s’éleva des mercenaires restant, dont l’humour délicat n’était plus à mettre en doute. En tout cas, Asriel était en très mauvaise posture.
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Asriel n'essaya pas de se dégager, il ne comptait pas s'engager dans une lutte de pur force physique contre un tel homme, et malgré la douleur qu'il ressentait dans son poignet, il n'en laissa rien paraître. Cependant, il ne fit rien pour cacher à quel point l'halène de Kurt le gênait, son nez se fronçant constamment.

Il n'était plus qu'un énorme réservoir où se mélangeait colère et crainte, et il ne demandait qu'à se déverser sur la personne la plus proche. Comment cet imbécile osait-il le menacer ainsi ? Le jeune mage n'essayait même pas de calmer le tourbillon d'émotion qui s'agitait dans sa tête, ce qui, il faut le dire, obscurcissait quelque peu son jugement. Il ne comptait pas se laisser faire, ça c'était sûr, cependant la mention du répurgateur le faisait hésiter, voilà qui pourrait se montrer extrêmement ennuyeux, pour ne pas dire mortel.

Mais celui-ci n'était apparemment pas à sa recherche, où Asriel serait déjà en train de brûler vif sur un bûcher, ce qui lui donnait un avantage, surtout s'il était capable de faire croire qu'il faisait encore partie des Collèges de Magie. Il n'avait pas la lettre que tout apprenti supérieur ou compagnon sorcier était censé porter sur lui, mais il pourrait fournir une explication tout à fait plausible sur ce point. Bien que les relations entre les répurgateurs et les Collèges de Magie soient tendues, il savait qu'un de ces chasseurs de la persécution du Chaos ne prendrait pas le risque de condamner à mort quelqu'un appartenant à l'illustre ordre dont il faisait encore parti il y a peu. Il fallait juste espérer qu'il ne fasse pas partie des plus fanatiques de sa profession.

C'est pour cela, que malgré le danger, Asriel décida de prendre le taureau par les cornes, il allait rendre coup pour coup, même si pour cela il devait aller devant le répurgateur. Si le jeune mage avait pu réfléchir calmement et posément, il se serait sûrement traité d'imbécile fini, mais sûr le moment, cela lui paraissait une excellente idée. Ses yeux bleus se firent aussi dur que de la glace, et sa voix devenue polaire devait donner l'impression que la température avait baissé de plusieurs degré dans la salle. Il avait heureusement toujours la présence d'esprit de continuer de parler en chuchotant, mais sa voix donnait l'impression de pouvoir exploser à tout instant.


Qui pensez-vous être pour décider si oui ou non ma magie est maléfique ? Pour qui vous prenez-vous pour me dire si je fais partie des Collèges ou pas ? Je comptais garder profil bas car ma mission l'exigeait, mais si je dois me révéler au grand jour, croyez-moi vous allez le regretter.

Courrez donc voir le répurgateur, portez vos accusations, mais si jamais par hasard je me révélais faire partir d'un Collège, que pensez-vous qu'il se passera ?


Il leva sa main qui n'était pas emprisonné, poing fermé, pouce levé, puis au fur et à mesure de son discours, la déplia jusqu'à ce que ses cinq doigts s'agitent devant la tête du mercenaire.

1.Insulte d'un apprenti supérieur en mission impériale.
2.Voix de fait sur sa personne.
3.Fausses accusations le concernant.
4.Entrave au bon fonctionnement de sa mission.
5.Et pour couronner le tout, tentative de chantage.

Cela nous donne donc, au minimum, une dizaine de coups de fouets, puis l'on vous coupera la main qui m'a touché, quand aux trois dernières infractions, je crains qu'elles ne soient passibles de la peine de mort.


Tentant d'ignorer les relents d'alcool, Asriel se rapprocha du visage du mercenaire, reposant sa main sur la table.

Dites-moi, selon vous, que vaut la parole d'un mercenaire contre celle d'un futur mage impérial en mission pour son maître ?

Je vais donc vous demandez deux choses. Tout d'abord, retirez votre main, ensuite, reconsidérez ma proposition.


Si jamais le mercenaire ne se laissait pas convaincre par ce morceau de bravoure, Asriel n'était soudain plus si sûr qu'il voulait aller jusque devant le répurgateur. En effet, plus il y pensait, plus le prix que lui demandait le mercenaire devenait "raisonnable", tandis que l'idée de convaincre le redoutable rempart contre le chaos se révélait de moins en moins attrayante. Il pouvait toujours tenter de fuir, mais cela lui paraissait difficile vu la situation présente.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 04 mai 2012, 17:45, modifié 1 fois.
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Asriel, Voie de la sorcellerie Illégale
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[MJ] Drakonis
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Re: [Asriel] Morr sonne toujours deux fois

Message par [MJ] Drakonis »

Kurt se gratta l’arrière de la tête, l’air un peu ennuyé, sa face bovine à la limite de l’écarlate face à l’effort demandé pour peser le pour et le contre. La réflexion avait l’air intense, ou du moins plus poussée que l’habituel « je tape, je réfléchis » d’un mercenaire aussi fin. Après plusieurs minutes de silence, l’homme tourna finalement la tête vers le sorcier et ouvrit la bouche pour faire connaitre son avis.
Test de Char : 10, raté
Avec un sourire franchement sinistre, le seconde de Martland murmura : « Je crois qu’on s’est pas bien compris toi et moi, mon gaillard. Tu vois, si t’es un mage légal, les répurgateurs tu
t’en fiches, si ce n’est pas le cas… Ben, tu payes mon prix. Honnête non ? »
Puis il lui fit un retors et avança sa main, paume tendue, une expression insolente au visage, comme s’il défiait Asriel d’aller voir ce fameux répurgateur.

Une voix venue de derrière le dos de Kurt hurla : « T’en mets du temps mon vieux, il te pose des problèmes le freluquet mystérieux ? S’il nous fait chanter, on l’écrabouille quand tu veux et après, on boit à la santé des honnêtes gens et du boulot bien payé. » Kurt répondit d’une voix faussement tranquille : « Du calme les gars, il est dur en affaire le petiot, c’est tout, vous alarmez pas, buvez votre solde et fermez-la. » Sur ces paroles, il reprit sa position initiale face au jeune homme, et murmura : « Allons, tout cela commence à être suspect mon joli. Et une compagnie de mercenaires avinés, malgré tes immenses pouvoirs, ça risque d’être un sacré morceau pour le grand mage. Cinq couronnes, et on te fiche la paix. Sinon, tu risques d’avoir de gros ennuis… »
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Re: [Asriel] Morr sonne toujours deux fois

Message par Asriel »

Asriel commençait à retrouver son bon sens, il était maintenant convaincu que la fuite n'était pas une option, et qu'aller voir le répurgateur était tout sauf une idée acceptable. Il n'arrivait d'ailleurs pas à croire qu'un instant plus tôt, il ait été prêt à le faire. Il ne lui restait donc plus qu'une solution, mais devoir céder devant un tel personnage était profondément humiliant. Asriel manquait de s'étouffer de rage, la seule chose qui le retenait de tenter de griller cet être répugnant sur place, en dehors du fait que se soit suicidaire, c'était l'idée que cela risquait fort de compromettre ses recherches. Il ne devait pas perdre de vue son véritable but, et pour l'accomplir, il devait garder profil bas.

Il avait sous-estimé la haine que les autres humains portaient envers la magie, il était certain que Kurt était un très bon exemple de ce que les citoyens de l'Empire en pensaient. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il en était ainsi, elle était un outil, et pouvait être utilisée autant pour faire le mal autant que le bien, il était stupide de la condamner sur de simples préjugés. Mais il ne servait à rien d'expliquer tout cela à l'imbécile qui lui faisait face, la mort dans l'âme, Asriel dégagea son bras, puis plongea sa main dans les profondeurs de ses vêtements, sortant bientôt cinq couronnes d'or de sa poche, qu'il posa ensuite sur la table. Décidément, il aurait mieux fait d'aller voir la serveuse, qui semblait d'ailleurs s'être évaporée, ce qui n'était pas plus mal, Asriel avait suffisamment de soucis comme cela, il n'avait malheureusement pas le temps de se laisser distraire.

Sans un mot, le jeune mage ramassa son bâton de marche, puis alla voir l'aubergiste.


Savez-vous quelle est la route la plus rapide pour aller en Bretonie ?

Asriel n'écouta même pas la réponse, il savait très bien comment aller dans le pays de la chevalerie, il avait juste voulu mettre en place sa fausse piste, cela devrait suffire à leurrer ses poursuivants lorsqu'ils passeraient par ici. Après avoir jeté un dernier regard brûlant d'une colère non contenue au fameux Kurt, Asriel monta les marches de l'escalier de bois qui menait à l'étage. Il trouva facilement la porte qu'il cherchait et n'eut aucun mal à l'ouvrir avec la clé qu'on lui avait donné. A la lueur d'une torche accroché au mur d'en face, il put contempler ce qui serait sa chambre pour une nuit. Elle était plutôt simple, tout semblait être présent en un exemplaire, un lit, une fenêtre, une chandelle, une allumette, et une chaise qui avait connu des jours meilleurs. Après avoir allumé la chandelle, Asriel s'assit sur la chaise qui craqua allègrement sous son poids.

Pouvait-il faire confiance au mercenaire pour qu'il ne le trahisse pas, ou devait-il s'enfuir ? Asriel connaissait la réputation des répurgateurs, et ce Kurt devait probablement les détester autant que les mages. De plus, ces hommes d'armes fonctionnaient à l’appât du gain, et une chose était sûr, le mercenaire n'avait rien à gagner à parler de lui au répurgateur, d'ailleurs, s'il essayait de monnayer son information auprès de lui, il était probable que le servant de Sigmar préfère la prendre de force. Donc, maintenant que le mercenaire avait eu ce qu'il voulait, Asriel ne pensait pas que celui-ci allait le dénoncer.

Bien sûr, il était toujours possible que la haine que Kurt portait à Asriel parce qu'il était mage, soit suffisante pour que, malgré tout, il le fasse. Mais vu le temps qu'il faisait dehors, Asriel courrait à peu près autant de risques pour sa vie qu'il s'enfuit ou pas. Dans ce cas, mieux valait rester au sec, même s'il serait bon de prendre certaines précautions. Se levant, il alla fermer la porte de sa chambre à clé, puis utilisa la chaise branlante pour bloquer la poignée. Il alla ensuite jeter un coup d'oeil à l'ouverture qui servait de fenêtre, écartant un instant les volets de bois pour tenter de repérer un itinéraire de sortie s'il avait besoin de partir rapidement. Il ne voyait pas grand chose dans le noir, mais il estima qu'en sautant, il devrait atterrir sur le sol sans trop de dommages.

Rassuré par ces précaution, Asriel déposa son bâton de fer et son sac à dos juste à coté de son lit, avant de s'y allonger, ruminant de sombres pensées. Malgré ses pouvoirs, il n'avait rien pu faire contre Kurt, il était trop faible, et celui-ci avait tout ses compagnons pour le protéger, ce qu'Asriel détestait l'injustice, surtout lorsqu'il en était la cible. Après être parti demain, il ne reverrait probablement jamais ces mercenaires, mais si jamais le destin les réunissait à nouveau et qu'Asriel en avait l'occasion, il ferait payer à Kurt son chantage et récupérerait son bien. Au moins, cet épisode lui servirait de leçon, pour libérer sa soeur il ne pouvait que compter que sur lui.

L'apprenti bailla, il était éreinté, mais il n'était pas encore temps de dormir, il devait étudier, quelque chose qu'il n'avait pas eu trop le temps de faire ces deux derniers jours. Il sortit donc un grimoire enluminé de son sac à dos, puis commença sa lecture. Il avait bien fait de subtiliser ce livre lors de son départ, surtout que si son maître l'avait gardé ainsi dans son coffre personnel, c'est qu'il devait contenir de précieuses informations. Cependant, il déchanta bien vite lorsqu'il lut le premier chapitre, où l'auteur parlait d'une théorie qui liait l'azur à l'astrologie, et sûr comment les mages célestes pouvaient y voir plus clair que d'autres personne exerçant cette pratique. Le jeune mage n'était pas sûr d'être d'accord avec cette supposition, et ne voyait d'ailleurs pas forcément l'utilité d'établir une théorie entière là-dessus. Alors que, quelque peu ennuyé par le sujet, il se préparait à passer le chapitre, il tomba sur quelque chose qui raviva son intérêt. L'auteur évoquait en effet, au cours d'une digression, une théorie qui avait été exposé par son maître mais dont celui-ci ne lui avait jamais parlé. Elle parlait de la possibilité que connaître le futur pouvait parfois permettre de le changer. Malheureusement rien n'était développé, l'auteur du grimoire de l'"Azur et ses Mystères", considérant la théorique comme totalement absurde.

En dehors d'un petit paragraphe d'explication, tout ce qu'Asriel avait était le nom du grimoire écrit par son maître à ce sujet, "L'avenir, Destin Irréfutable ?". Il était étrange que le jeune mage n'en ait jamais entendu parler, mais une chose était sûr, il aurait donné beaucoup pour mettre la main sur ce livre, car il trouvait cette théorie très intéressante. Tout ceux regardant dans le futur partaient du principe que ce qu'ils voyaient ne pouvait être changé, pour eux, cette règle était acquise aussi surement que la couleur de l'herbe, mais sans qu'il y ait de véritables raisons ni justifications.

L'apprenti continua sa lecture pour voir si l'auteur faisait d'autres allusions à cette théorie, mais ne trouva rien. Fatigué par les propos pompeux de l'auteur sur le sujet, Asriel alla consulter la table des matières, heureusement pour lui, la suite avait l'air beaucoup plus intéressante, il y en avait en effet plusieurs chapitres consacrés à différents sorts ainsi que leur apprentissage. Asriel savait qu'il lui faudrait du temps pour déchiffrer ces passages, et encore plus pour mettre en pratique ce qu'il lirait, et ce n'était sûrement pas quelque chose qu'il avait envie de faire ce soir, mais cela lui serait très utile à l'avenir. Il y avait également d'autre chapitres apparement digne de son attention, mais mu par un espoir fou, Asriel finit de lire le chapitre qui l'ennuyait, toujours sans rien trouver d’intéressant sur la théorie qui l'intéressait. Déçu, il referma son grimoire, puis le remit dans son sac avant de souffler sa chandelle, il était temps de dormir, demain il partirait aux premières lueurs de l'aube.
Modifié en dernier par [MJ] Drakonis le 08 mai 2012, 14:44, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp/ Total d'xp: 30
Asriel, Voie de la sorcellerie Illégale
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 11 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 60/60 1 PM
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