[Uvi] Un apprentissage lourd comme du plomb

[Uvi]

-Ce barbare avait beau être presque indispensable pour notre évasion, il constituait une menace majeure pour le groupe, je fus donc ravi que mes compagnons restent sur leurs garde. Je réalisais alors que ces hommes à qui j'avais sauvé pouvaient encore mourir à tout moment si mon plan échouait. D'un autre côté, qui ne tente rien n'a rien et rester dans l'arène nous garantissait la mort à tous.
J'ai décidé d'ignorer les sarcasmes du barbare et continuer mon chemin vers les portes sans rien dire.

À la fin de mon discours, je constate que la plupart des cannibales semblent tordus de rire. Nous devrons donc utiliser la force. Je me suis dit que de toute évidence, les évasions devaient être rares étant donné que la potion poussait les hommes à s’entre-tuer. Avec un peu de chance la porte était assez fragile pour céder sous des coups de haches répétés. Je me suis donc adressé à mes compagnons à voix suffisamment basse pour que eux seuls puissent m'entendre.

''On passe au plan B, vite ! Détruisez cette porte ! Je vais essayer de les impressionner.''

En attendant que la porte soit détruite je devais gagner du temps, une petite démonstration de magie pourrait faire l'affaire. Je récitais alors quelques mots de pouvoir afin de créer une petite tornade de sable et de feuilles. Un sort tout à fait inoffensif mais qui a le mérite d’impressionner des non-magiciens. Sinon un fiasco semblable à celui que je fis dans la ville d'Aldorf serait encore mieux. Une fois la tornade en place je reprend la parole :

''Les dieux sont en colère et vous riez ! Cette fois vous allez subir leur colère. Vous n’êtes que des lâches, incapables de vous battre par vous même.''

Je lance le sort jusqu'à ce que ça marche ou que j'ai un fiasco, si c'est un fiasco ''spectaculaire'' je dis quand même la dernière phrase.

[[MJ] Kriegsherr]

Et d'un seul coup, à la surprise générale des adorateurs des dieux sombres qui n'avaient jamais ne serais-ce que penser pouvoir être confrontés à une telle situation un jour, tous les participants (plus le serviteur de métal d'Uvi) se précipitèrent vers la porte, les armes à la main, et commencèrent à frapper dans les lourds ventaux de bois. Bien que ces attaques puissent sembler ridiculement petites, futiles et même risible sur des panneaux d'au moins une dizaine de centimètres d'épaisseur, les défenses extérieures n'étaient pas invulnérables, puisque rares avaient étés les attaques contre elles au cours des dernières tueries. On pouvait supposer qu'au plus un ou deux concurrents par édition au maximum avaient pu avoir l'idée de s'attaquer aux murs de bois ou aux portes, sans distinction, essentiellement pour tenter, sous l'emprise de la drogue, de tuer les spectateurs. Mais évidemment, tous avaient rapidement et facilement tués ou neutralisés selon les circonstances.
Ici, cependant, avec un nombre aussi important d'assaillants qui frappaient ensemble sur le portail, moins solide que la muraille, et l'effet de surprise qui leur avait permis de porter leur premier coup sans être criblés de flèches par les villageois... Si ces derniers avaient été longs à la détente, il leur suffirait de très peu de temps pour se ressaisir et riposter pour peu que la porte ne cède pas immédiatement, et à moins que la magie de Uvi ne les effraye. Dans l'intérêt des prisonniers en phase de se libérer, il valait donc mieux faire tomber très vite la porte, s'ils ne voulaient pas que ce soient eux qui tombent comme des mouches.

Test d'INT+4 de Uvi (magie) : 12. Réussi. +1PM et 4 xps.
Effet : Test d'INT pour les autres : 18. Raté.
Attaque de la porte par les alliés : (Jet caché.) La porte résiste.
Riposte : 20 et 20. Deux échecs critiques.

Tous les spectateurs présents furent impressionnés par la démonstration de magie du sorcier. Un bon nombre d'entre eux, voyant ou croyant que les choses risquaient fortement de tourner dangereusement hors de leur contrôle, préférèrent la fuite pure et simple et désertèrent les gradins. Décidément, même protégés par des murailles et armés d'arcs avec lesquels ils auraient assez facilement pu décimer le groupuscule d'Uvi sans pertes, la lâcheté et la couardise des villageois était presque à l'égale de leur folie et de leur cruauté. Il semblait maintenant, rétrospectivement, totalement idiot d'avoir pu croire que ces hérétiques auraient pu accepter toute attaque risquée, du moins ceux qui étaient sur cette partie des gradins. Malgré tout, un petit nombre d'hommes, se comptant sur les doigts d'une main sur cette portion de muraille, ne fuirent pas et se saisirent de leurs arcs. Deux d'entre eux décochèrent leurs flèches, mais furent bousculés au moment de leurs tirs trop précipités.
Les traits volèrent à une vitesse folle vers leurs proies. Le premier transperça un cou et tua net l'infortunée victime. Le second se ficha entre les deux yeux d'un autre malchanceux. Les deux bandits qui étaient restés pour tirer venaient de s'abattre mutuellement par erreur. Décidément, Uvi avait vraiment une chance insolente ce jour là, car toute résistance avait été ainsi balayée devant la porte, et le groupe pu la faire céder sans avoir à subir de pertes. Le portail éventré donnait sur un important village de huttes en bois et paille, situé sous les frondaisons et quasi-déserté, à part quelques fuyards isolés. Mais il fallait faire très vite pour le groupuscule, car le gros des habitants était sur les autres portions de gradins et allait sûrement rappliquer d'une seconde à l'autre pour donner la chasse au mage et à ses compagnons. Et s'ils avaient pu impressionner et faire fuir une quarantaine de personnes, l'exploit serait nettement plus difficile face au reste du village, soit environ encore deux cent personnes à peu près.

[Uvi]

-Ce qui s'est passé ensuite relève du miracle, non seulement mon sort a été plus efficace que je ne l'avais espéré en faisant fuir la plus part, mais surtout, Sigmar lui même s'était chargé des deux autres, les deux seuls qui étaient resté pour nous empêcher de fuir se sont entre-tués. Je bafouillais alors une courte prière que j'avais entendu de la bouche d'un prêtre. Mais l'heure n'était pas encore à prier car les portes venaient de tomber sur les assauts de mes compagnons. Il fallait maintenant courir, d'un moment à l'autre d'autres tribuns pouvaient sortir de nul part en nous criblant de flèches.

Nous courûmes longtemps en ligne droite, ou du moins c'est l'impression que j'ai eu. Nous devions à tout prix attendre d'être sur de ne pas être suivis avant de nous arrêter.

S'aventurer ainsi en pleine nature sans connaître notre route était très dangereux, cependant on n'avait aucune autre solution. Je fis attention à ce que nous restions groupé mis à part le golem que j'envoyais dans une autre direction pour créer de fausses pistes. Il était trop long pour nous suivre et il pourrait ainsi nous faire gagner quelques heures. Dans tous les cas, j'estimais que ces sauvages avaient besoin d'être organisés pour mener à bien leurs recherches, et pour s'organiser, ils auront besoin de se réunir, ce qui nous laissait en théorie une certaine avance sur eux.

Notre deuxième priorité était la faim, j'avais mangé il y a moins d'une heure au paravent et mon estomac atrophié devais attendre avant de recevoir de nouveau aliments. Mais les autres n'avaient pas la même chance que moi. Il fallait leurs trouver de quoi manger. Soit grâce à la chasse soit grâce à la cueillette.

Dès que l'on se trouve à une distance respectable de l’arène et que personne ne semble nous suivre, si je trouve un buisson de baies que je sais comestible je demande au groupe de s’arrêter.

[[MJ] Kriegsherr]

Test de FOR pour la fuite (un jet raté ne signifie pas forcément que vous soyez rattrapés) Uvi : 8. Réussi.
Pour Falkar : 2. Réussi.
Pour la jeune femme blonde : 9. Raté de peu.
Pour la brune : 16. Raté.
Pour le barbare : 18. Raté.
Jet potentiel caché pour les poursuivants éventuels.
Jet pour la nourriture : 9. Rien !

Le petit groupe s'ébranla et réussit tant bien que mal à mettre quelques centaines de mètres entre eux et le village, peut-être un petit kilomètre au plus, avant que plusieurs d'entre les compagnons du mage ne soient contraints de s'arrêter. En effet, si Falkar et Uvi avaient été capturés relativement très récemment, la veille, ce n'était pas le cas de tous. Le barbare, en particulier, semblait souffrir de ses blessures superficielles, qui pourtant ne semblaient pas à première vue très graves. Du moins s'arrêta-t-il de courir le premier, profitant de l'occasion dès que la femme brune, qui était elle plus sérieusement atteinte au bras, et qui de plus n'avait rien eu à manger depuis sa capture qui remontait peut-être à des jours, voire plus d'une semaine, tomba d'épuisement. Elle ne s'était pas plainte, n'avait pas poussé un seul gémissement, mais son corps avait lâché là où son mental tenait encore bon. Toujours était-il que dans la foulée, les autres s'étaient arrêtés aussi, ne voulant pas les laisser derrière eux. Evidemment, après s'être assurés qu'aucun danger direct ne les menaçaient, tout le monde se mit au chevet de l'inconsciente. La bonne nouvelle était qu'elle n'était probablement tombée que par la faute de la tension et de la fatigue accumulées et de son hypoglycémie : rien de grave. Mais comme personne n'avait de quoi manger et qu'il ne semblait rien y avoir d'un tant soit peu comestible dans les environs, ils ne pouvaient rien faire. Elle reprit très rapidement conscience, au bout de seulement quelques secondes, et les trois personnes agenouillées à côté d'elle purent clairement lire un avertissement dans son expression, avant même qu'elle n'ait eu le temps d'avertir d'une voix faible :

-Attention !

Quasiment à la même seconde, avant même d'avoir compris ce qui se passait, Falkar s'effondrait sur elle avec un petit cri de surprise, puis demeurait ainsi, face contre terre et le corps à moitié sur celui de la brune qui semblait trop faible pour bouger ou faire quoi que ce soit. Il était impossible de déterminer, en l'état, si Falkar était mort, blessé ou juste assommé. La jeune fille blonde hurla instinctivement de peur, se jeta au sol et se retourna, pour regarder de face celui qui était à l'origine de ce qui venait de se produire. Elle était désarmée et semblait totalement impuissante, assise par terre. Uvi tourna la tête derrière lui et put voir que le barbare se tenait debout, son arme à la main et un sourire mauvais sur le visage. Il était confiant, sûr de sa force, et ne pensait pas que les deux jeunes gens qui lui faisaient face puissent lui résister efficacement longtemps. Il avait aussi entièrement récupéré de sa blessure.

Tu es accroupi face à ton adversaire (à quelques dizaines de centimètres de toi), qui a le même profil qu'avant, mais avec tous ses PVs. Un tas d'armes en bazar (les vôtres) est juste à tes pieds. Juste derrière toi, adossé à un arbre, la brune qui ne peut rien faire du tout, mais pas crier, et le corps de Falkar, dont tu ne peux actuellement déterminer s'il est mort, blessé ou assomé seulement. A un mètre environ à ta gauche et derrière toi, la blonde terrifiée et sans son arme est recroquevillée par terre, mais elle pourrait peut-être se battre ou agir si elle en a l'opportunité.

[Uvi]

-Nous avons marchés longtemps sans trouver la moindre source de nourriture. Ni arbre fruitier, ni baies, ni plantes nourrissante, ni même d’animaux sauvages. Mais le plus inquiétant était l'absence de vie humaine et de civilisation. Nous avions fait une halte pour nous reposer un peu et j'en profitait pour réfléchir au meilleur moyen de nous sortir de là. En effet, sans avoir de repère fixes, il est facile de tourner en rond. Je me suis alors dit qu'il y avait peu de chance que les cannibales aient traversés le fleuve, et la meilleure solution était d'aller vers le sud pour tomber sur le fleuve. Ensuite en le suivant en amont ou en aval nous finirions par trouver une zone habitée.

Mais alors que j'avais le dos tourné, j'entendis un hurlement, c'était l'une des deux femmes que nous avions libéré. Le colosse venait d'envoyer un coup de sa hache sur Falkar. Il y avait peu de chance qu'il s'en soit tiré mais ce vieil homme était mon ami et je me devais de l'aider. Je me levai, pris mon épée courte ainsi que mon bouclier et interpellai l'homme.

''Si tu veux manger un des membres de notre groupe, tu devras d'abord me tuer. Je t'ai déjà battu en corps à corps et épargné. Tu avais bu de la potion, imagine un peu ce qui pourrait t'arriver si j’utilise ma magie !
Je te laisse le choix, part d'ici avant que je ne compte jusqu'à dix ou bien je te transforme en torche humaine. Un..Deux...''

Je prenais un grand risque mais il était hors de question de rester là sans rien faire. J'étais bien conscient que si j'avais réussi à le battre c'était uniquement grâce à Sigmar. Et quant à la magie, je ne pouvais rien faire pour le combattre.

[[MJ] Kriegsherr]

Mais le traître semblait se ficher totalement de ce que lui disait le magicien. Peu lui importait les menaces et les considérations de son ennemi, il allait juste tenter de l’abattre, et le plus vite possible. Ensuite, une fois qu’il lui aurait réglé son compte, la dernière fille ne poserait pas réellement de problèmes à éliminer elle aussi, pensait-il. Pour toute réponse à son discours, Uvi vit avec horreur que le malade mental levait sa hache et frappait en sa direction, tandis qu’un « Attention ! » désespéré fusait de la part de derrière lui. Aurait-il le temps d’éviter la lourde et meurtrière arme à deux mains ? Rien n’était moins certain.

Attaque du barbare : 3. Réussite. Parade d’Uvi : 17. Raté. Localisation 20 : Torse. Dégâts subis : 22+10+18-8 = 42 dégâts. Ouch !

La jeune femme blonde avait eu beau crier pour essayer d’avertir son dernier compagnon encore en vie et celui qui l’avait jusqu’ici tirée de là, elle hurla en vain de faire attention. Le magicien avait été trop lent pour anticiper clairement le coup puissant du champion, dont le redoutable fer de la grande hache vint frapper avec une violence rare le flanc gauche d’Uvi. Heureusement le bouclier ramassé sauva ce dernier, car même s’il n’avait pas du tout pu prévoir et parer au sens strict du terme l’attaque, le bois fit écran entre le tranchant de la hache et le corps. En effet, il était porté de la main gauche, et le bras reposait contre le flanc au moment où le coup fut porté. Cependant, même si cela évita au mage de se faire couper en deux en une seule attaque, la force de celle-ci était telle que l’énergie dispersée à l’impact avec le bouclier et du bouclier le flanc avait à peu près l’effet d’une rencontre avec une arme contondante. Une série de craquements retentirent, tandis que le mage ressentait brusquement une énorme douleur dans toute la longueur de sa poitrine gauche, et avait du mal à respirer. Un instant plus tard, il crachait du sang. Au bas mot, il estimait avoir au moins quatre côtes cassées. C’était déjà un miracle qu’il puisse encore tenir debout et se battre, mais le magicien savait que cela était absolument nécessaire, car s’il tombait, la mort serait certaine pour tout le groupe. Maintenant, il devait riposter, rester debout et se battre, et tuer son adversaire. Il le devait à tout prix. Devant un tel spectacle, la dernière membre encore à peu près intacte du groupe se releva, et vint se mettre debout aux côtés d’Uvi, même s’il n’avait pas pu ramasser d’armes, elle le soutiendrait. Elle semblait douter de leurs chances de survie, mais en voyant l’apprenti sorcier doré si mal en point, elle essaya d’adopter une apparence forte et optimiste pour l’encourager.

-Courage, on va l’avoir !

[Uvi]

-Mais ma tentative d'intimidation n'a pas fonctionné, alors qu'il s’avançait vers moi je me réjoui qu'il laisse Falkar. Avec un peu de chance on pouvait encore le sauver. Il fallait agir vite et bien. Ceci dit, pour le moment c'est la brute qui avait l'avantage de la force. D’ailleurs le premier coup qu'il m’asséna m’eus tranché en deux si mon bouclier ne s'était pas trouvé devant la lame. Ce n'était pas non plus comme une parade car mon corps absorbait toute la puissance du coup. Je fus poussé en arrière mais réussi à garder l'équilibre.

''Tu va le regretter''

En fait, j'avais dit ça pour la forme, mais je ne pensais pas vraiment ce que je disais. Le combat devait continuer et je ne pouvais plus trop compter sur mon bras gauche pour parer les coups. Le barbare était bien trop fort et son allonge naturelle m’empêchait de m'approcher trop près. Je décidai donc de feinter, regardant loin derrière le barbare je m'exclame avec une expression de peur en pointant mon épée dans la direction de mon regard.

''Ils nous ont suivis.''

Je devais attendre qu'il tourne la tête avant de me jeter en avant pour lui trancher la gorge. Si il ne croyait pas à ma feinte, je devais rien tenter d'agressif et reculer sur le coté afin de le prendre en tenaille.

[[MJ] Kriegsherr]

Test de charisme (pour te montrer convainquant) : 19. Echec.

En considérant le champion sur son apparence pure, on aurait pu croire qu'il serait assez bête pour se laisser prendre au piège que lui avait tendu Uvi. Contre toute attente, l'homme n'était pas aussi rustre qu'il n'y paraissait. Certes, il ressemblait et se battait comme un barbare, mais en réalité, au départ, avant sa capture, la drogue qu'on lui avait continuellement administrée au cours de semaines entières et les traitements qu'on lui avait fait subir, il n'était peut-être en fait qu'un simple citoyen de l'Empire capturé, tout comme Uvi, Falkar ou n'importe quel autre membre de leur groupe. Ce qu'avait fait sa captivité sur lui l'avait rendu plus bestial, et lui avait fait développer ses instincts les plus bas.
Cependant, il semblait plus que probable qu'avant même le début de son clavaire, le champion ait disposé naturellement de ses défauts, même s'ils étaient peut-être enfouis au fond de lui-même et cachés sous une épaisse couche de vernis de civilisation, et qu'il n'en avait peut-être même pas pris conscience avant sa libération de la drogue par le magicien doré en herbe. Maintenant qu'il était libéré des effets du produit, il n'en était que plus dangereux, car, même s'il était moins résistant et plus insensible à la douleur, il était aussi plus vif, plus intelligent, et pire que tout, plus cruel. Il avait eu le choix, et avait sciemment voulu continuer à tuer, à cannibaliser même. Ses yeux traduisaient même son malin plaisir à voir la peur et la souffrance qu'il causait autour de lui. Certains diraient que c'était un pauvre homme qui avait trop souffert et qui avait fini par craquer et sombrer dans la folie, d'autres que son séjour lui avait ouvert les yeux sur sa véritable nature et lui avait révélé le véritable but de sa vie.
Une seule chose sûre, c'était qu'il s'assumait pleinement dans son être, et qu'il n'y aurait aucune pitié à attendre de lui, bien au contraire.
Un sourire carnassier naquît sur son visage déformé par le plaisir qu'il semblait ressentir en cet instant. Il était le loup et avait devant lui deux agneaux apeurés, même s'ils faisaient de pitoyables tentatives pour le cacher et se montrer courageux. Ces fous allaient au devant d'une mort douloureuse et certaine en l'affrontant, et c'était tant mieux ainsi, pensait-il. Il ne comprennait d'ailleurs pas pourquoi ils ne fuyaient pas tant qu'ils en avaient encore le temps, puisque l'un d'entre eux aurait peut-être encore la possibilité de lui échapper comme cela. Levant son arme, il grogna de satisfaction à l'idée du massacre qu'il allait faire.

Attaque du barbare sur Uvi : 8. Touché. Parade d'Uvi : 20. Echec critique (je lui fait produire un effet spécifique, car tu risques de mourir ne serais-ce qu'avec un rattage "normal" ). Dommages : 36. Localisation : jambe gauche.

Tu devrais mourir, toutefois, comme tous mes PJs, tu disposes (ou plutôt tu disposais) d'un point de destin qui te donne droit à un sauvetage DEM in extremis ==> Utilisation automatique de ce point.

L'arme lourde et dangereuse tournoya en direction du sorcier qui n'eu pas d'autres choix que de reculer le plus vite possible. Mais il était trop tard pour éviter l'impact imminent entre le tranchant du fer de la hache et le crâne d'Uvi. Comme au ralenti, celui-ci comprit alors qu'il ne pourrait pas éviter ce coup-ci et qu'il allait mourir d'ici quelques dizièmes de secondes. Miraculeusment, soudain, il sentit son pied buter contre une racine et il tomba lourdement en arrière, sans même pouvoir amortir sa chute. Il était sauvé, mais seulement momentannément, car il se retrouvait sonné, sur le dos, et son arme était tombée juste derrière lui, hors de portée de son bras. Il n'eut pas le temps d'agir que déjà la brute était sur lui, et sa hache entamma un nouveau mouvement que cette fois il ne pourrait plus éviter. Il allait mourir ainsi. Son cerveau avait à peine eu le temps d'assimilier l'information qu'une douleur inouïe par son intensité irradia son corps et qu'il perdit sur le coup connaissance...

Quand il reprit ses esprits, il fut surpris de ne pas se retrouver au paradis, mais bien allongé quelque part il ne savait pas où. Tout son corps semblait impossible à bouger, comme envellopé d'une chape de plomb, et une douleur permanente et sourde l'emplissait, et il suait à grosses goutes. Il ne pouvait même pas ouvrir les yeux, et aucun de ses cinq sens ne semblait fonctionner correctement. Il devait avoir une forte fièvre. Autour de lui, il avait vaguement consicence de bruits indistincts, mais il retomba aussitôt dans un sommeil agité...

Une certitude : tu es encore en vie, et pas au bout de tes aventures ! Je te laisse décrire le combat, et ce que tu as pu ressentir. Puis je te ferrai te réveiller vraiment et t'anoncerai la situation dans mon prochain post.

[Uvi]

J'ai eu chaud je crois ^^, mais je vais être moins belliqueux à partir de maintenant ^^

-Mais la brute était plus rusée que je ne le pensais et ma feinte n’eut aucun effet sur lui. Je pense même me rappeler l'avoir vu sourire avant de continuer à s'avancer vers moi. Mon cerveau cherchait en permanence de nouvelles feintes, mais dans l'urgence de la situation je n'avais que des idées idiotes. Rien de ce que je pouvais faire ou dire ne pouvait détourner l'attention de mon adversaire. Encore un peu sonné par son coup précédent, je ne pu que reculer. Cependant, alors que l'homme allait me porter un coup, mes pieds heurtèrent quelque chose de dur. Je heurtais brutalement le sol


Mon arme glissa alors hors de ma portée, emportant avec elles mes dernières chance de remporter le combat. J'allais mourir, c'était certain. Mais la jeune femme qui se trouvait derrière moi n'était pas encore condamnée. Du moins pas si elle parvenait à s'enfuir. C'était tout ce qui importait à mes yeux, il fallait un survivant capable d’alerter l'armée impériale des agissement de la tribu et quelqu'un devait faire jeter le cannibale en prison et punir ses crimes. Peut-être qu’abandonner l'homme qui lui avait sauvé la vie pouvait être vu comme un acte de lâcheté, mais cette fuite permettrait de sauver bien plus de vies. La seule chose qu'il me restait à faire, c'était de lui demander de partir.


''Cours !!!''


C'est le seul mot qui sortit de ma bouche. L'instant d'après, une lourde lame pénétrait la chair de ma jambe. Je ne sais plus si j'ai crié ou pas mais j'ai finis par m’évanouir.


-Mais... Comment avez vous survécus père ?

Le jeune homme était tant absorbé par le récit qu'il n'avait pas dit un seul mot pendant environs une heure.

-Hummm, hé bien, figure toi que...

[[MJ] Kriegsherr]

Lorsqu'il se réveilla pour la seconde fois après avoir encaissé le coup de hache du champion, Uvi se sentait déjà un peu mieux, même s'il était très loin d'être au meilleur de sa forme. Au moins avait-il l'esprit un peu plus clair et pouvait-il utiliser ses sens. Il s'aperçut tout d'abord qu'il ne sentait plus du tout sa jambe gauche, celle qui avait été frappée par le barbare, et cela n'était pas de bon augure. Puis, à mesure que la mémoire lui revenait, des considérations plus inquiétantes encore virent reléguer ce problème au rang de secondaire ? Où était-il, que lui était-il arrivé ? Plus généralement, qu'en était-il de ses compagnons ? S'ils avaient été repris par leurs ravisseurs sanguinaires, tout cela n'aurait servi à rien. Au moins, il semblait exclu qu'il soit entre les mains du traître cannibale, car ce dernier l'aurait achevé. Etait-il possible qu'il ait été sauvé ? Et si oui, par qui, pourquoi, comment et avec ou sans ses compagnons ? Pour le savoir, il lui faudrait commencer par écouter et ouvrir les yeux, puis éventuellement questionner un éventuel homme présent.
En tendant l'oreille, il put percevoir les lentes respirations de plusieurs personnes endormies ou assoupies. La première chose qu'il vit en ouvrant les yeux était une toile de coton épais et jaunie : il se trouvait donc dans une grande tente, et à en juger par la luminosité, ce devait être la fin de l'après-midi, vers cinq ou six heures. En regardant autour de lui, le magicien pu constater qu'il se trouvait dans une sorte d'infirmerie, où il devait y avoir une dizaine de lits répartis en deux rangées séparés par une allée centrale. Plusieurs d'entre eux étaient occupés. Outre les patients, assis sur une chaise à l'entrée, se tenait un religieux d'une cinquantaine d'années aux cheveux noirs, tonsuré et vêtu d'une robe de bure brune. Il somnolait et ne s'était pas rendu compte qu'Uvi était revenu à lui, mais c'était plutôt bon signe, car si une Eglise officielle était présente, cela voulait dire qu'il était à priori hors de danger, il pouvait donc se concentrer à nouveau sur son intégrité physique.
Un simple coup d'oeil jeté sur ses draps confirma ce qu'il avait jusque là supposé et redouté à la fois, tout en espérant s'être trompé. Il n'avait plus de jambe gauche, mais un moignon qui s'arrêtait à la mi-cuisse. Il était handicapé, infirme, amputé d'une jambe. Cette simple pensée failli bien le renvoyer dans les pommes...
Une heure ou deux plus tard, temps que le mage avait employé à se reposer et à réfléchir sur son sort, le prêtre se leva avec difficulté de sa chaise, s'étira et sortit de la tente, pour y revenir quelques instants plus tard avec du pain, du fromage et une outre. Bientôt, alors qu'il allait commencer à manger, une jeune femme blonde entra en trombe dans la tente, mais tout en respectant le silence du lieu. Uvi eut la bonne surprise de reconnaitre en elle sa compagnonne d'infortune, la première qu'il avait libérée de l'emprise de la drogue, après le barbare. Elle avait donc survécu et semblait en bonne santé, en plus de quoi elle portait des vêtements neufs et avait certainement pu se laver, car elle était propre et sentait bon. Elle passa rapidement en revue les patients des lits avant celui d'Uvi, s'assurant qu'il n'y avait pas de problème et vérifiant au passage s'ils ne s'étaient pas réveillés. Quand elle arriva à celui du magicien doré, elle s'aperçut que ce dernier s'était réveillé et s'assit à son chevet. Son visage exprimait sa compassion et sa gratitude pour lui, ainsi qu'une certaine joie timide qu'il se soit réveillé. Consciente qu'il devait souffrir et qu'il n'avait peut-être pas envie de parler, elle se contenta de le saluer dans un chuchotement, pour ne pas réveiller les autres alités qui avaient besoin de repos :

-Bonsoir. Je ne veux pas vous déranger, je comprendrais que vous ne vouliez pas me parler, mais voici tout de même un morceau de pain, du fromage et de la soupe de légumes chaude, si vous avez faim, et une outre d'eau si vous avez soif.

En même temps qu'elle parlait avec douceur, elle posa sur le lit d'Uvi la nourriture et lui tendit l'outre d'eau, des vivres qu'elle semblait en fait avoir apportée pour elle à l'origine, ne sachant pas qu'Uvi s'était réveillé. Comme celui-ci était encore très faible et peinait à bouger les bras, elle ne savait pas si elle devait l'aider ou le laisser seul. Dans le doute, elle proposa toujours son aide, et en profita pour dissiper ses éventuelles réticences.

-J'irais m'en chercher d'autres, alors n'hésitez pas, mangez. Vous devez sûrement être affamé et assoiffé, ça fait au moins deux jours que vous n'avez pas mangé. Si vous voulez parler, je suis là, et de même si vous voulez que je vous aide... Sinon, je peux m'en aller.

Manifestement, elle ne voulait surtout pas brusquer ou offenser le sorcier doré, dans son regard, en plus des émotions précédentes, se lisait assez clairement un mélange d'une grande reconnaissance envers celui qui l'avait sauvé, et malgré tout d'une peur confuse, peut-être due à l'image donnée des sorciers par la culture populaire, et peut-être aussi à d'autres facteurs moins évidents ...