[Période des Trois Empereurs][Mélétê] Pour le salut de son âme...

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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Mélétê
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[Période des Trois Empereurs][Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par Mélétê »

Il m'était finalement apparu évident qu'une expédition dans la cité décadente constituait, pour moi, l'unique opportunité de sauver Yanis et ainsi retrouver celle qui avait été ma sœur et qui avait pris soin de la fillette éplorée que j'étais à la mort de notre mère. Yanis, ma sœur, devenue une âme perdue, sacrifiée à des créatures venues des ténèbres pour la tourmenter et lui faire perdre l'esprit. Ma grande sœur, si douce et si aimante, aujourd'hui plongée dans la folie par des sentiments si confus et corrompus qu'elle avait livré son âme à des puissances auxquelles j'aurai aimé ne jamais avoir été confrontée. Elle avait d'abord nié la disparition de son bien-aimé mais, s'étant rendue à l'évidence, elle avait, elle aussi, cherché un moyen de le ramener parmi nous. Malheureusement, là où je cherchais la miséricorde et l'aide de notre déesse Shallya, Yanis se tourna vers ceux-là même à l'origine de nos malheurs, les dieux sombres, dans l'espoir fou d'obtenir des savoirs occultes à même de lui permettre de contrecarrer le funeste destin de Gaillimh. (cf. l'historique sur ma fiche de personnage)
Lorsque j'étais revenue à Altdorf, ma sœur avait disparue. Son enveloppe était toujours présente et sa voix inchangée mais, à l'intérieur, elle n'existait plus ! Un être maléfique avait avili son esprit à tel point qu'elle me jugea responsable, plus que tout autre, des maux qui l'accablaient.
C'est alors que je découvris la nouvelle Yanis, dotée d'une force surhumaine et de capacités magiques, quand elle s'en prit à moi. Sa rage et ses habiletés surnaturelles m'obligèrent à fuir pour sauver ma vie, non sans avoir, toutefois, eu l'opportunité d'apprendre qu'elle se rendrait dans l'Ostermark vers une ville en ruine maudite et honnie de tous où une pierre tombée du ciel semblait capable de lui octroyer la puissance nécessaire pour sauver son amour perdu.
Aucune autre cité ne correspondait mieux à cette description que Mordheim. Si Yanis pensait trouver là-bas de quoi ramener Gaillimh, j'aurai l'opportunité d'en faire autant pour elle. Il me fallait donc faire au plus vite mais les informations que je collectais autant que les histoires qu'on me raconta refroidirent mon ardeur : je ne réussirais jamais si je continuais à agir seule.

Ne sachant comment m'y prendre pour monter une expédition pareille, c'est tout naturellement que je me tournais vers les Schönenfelder : trois frères originaires du Nordland avec lesquels j'avais été amenée à « travailler » lorsque je sévissais dans les rues de la capitale. Ils étaient dotés, entre autres qualités, d'un sens de l'honneur admirable et ils nous étaient redevables, tant à moi qu'à ma sœur, à bien plus d'un titre. Dans l'ordre de naissance, il y avait Gervald, Waldemar et Luderik. Trois gaillards rompus au combat et expérimentés dans de nombreux autres domaines : de véritables aventuriers dont les compétences et savoir-faire s'avéreraient utiles une fois à Mordheim... et peut-être même avant d'y arriver. Ils mirent en branle leurs réseaux et deux nouvelles têtes firent leur apparition : Ottmar Klopp et Yevgeni Dorofeev.
L'un, coupe-jarret pour le compte d'une organisation criminelle locale, avait besoin de se faire oublier quelques temps et trouva là le moyen sûr de quitter la ville rapidement et vivant.
L'autre, Kossar Kislévite las des guerres incessantes qui agitaient sa patrie, était venu chercher une vie d'aventure et s'était lié d'amitié avec les frères Schönenfelder à tel point qu'il aurait pu être l’aîné de cette fratrie. Dès lors, la question de sa collaboration à un périple auquel ces trois là avait pris part ne se posait même pas.

Dans la petite troupe, je ne restai pas longtemps la seule femme : Heidi Ehrlich, une prêtresse bretonnienne de Shallya rencontrée à Couronne quelques années auparavant, n'avait pas hésité à répondre à mon appel à l'aide. C'était la seule personne avec laquelle j'aurais pu me lier d'amitié en d'autres circonstances. La bénédiction de la Mère de Miséricorde ne serait certainement pas de trop là où nous allions même si je rechignais à exposer de la sorte une si belle âme aux tourments qu'on m'avait décrits.

Parmi mes compagnons, je ne comptais aucun réel ami mais il me faut bien avouer que j'avais confiance en chacun d'eux, sans quoi il valait mieux encore s'aventurer seule dans les ruines de Mordheim ; ce que nul être sensé n'aurait fait de son plein gré. En effet, entrer seul dans la cité des damnés tenait plus du suicide que de la bravoure.
Ainsi, même s'il ne cessait de répéter qu'il était pressé de mourir, Almir Steinthorsson, le nain tueur de troll, semblait accepter notre compagnie à ses côtés, posant pour unique condition que personne, jamais, n'intervienne dans un de ses combats avant que ses adversaires, ou lui-même, ne fussent morts. Cela fit sourire mais aucun n'osa le contredire tant il prenait sa requête au sérieux. Seul Keith Hanamaralder, un jeune corsaire qu'on aurait pu aisément confondre avec un de ces jeunes nobles arrivistes en mal de sensations fortes s'il n'avait arboré un bandeau barrant son œil droit, se risqua à poser sa main sur l'épaule du nain en plaisantant :


- Ne t'en fais surtout pas pour ça : nous te laisserons tous crever là-bas à la première occasion !

Que venait faire un corsaire dans notre entreprise ? Je ne l'ai jamais réellement su, à vrai dire. Il prétendait être entré en possession d'informations susceptibles de le rendre plus riche que dans ses rêves les plus fous !
Almir et Keith avaient rejoint notre troupe à l'occasion d'une halte dans une auberge-relais à mi-chemin entre Altdorf et l'Ostermark, quelque part au bord du fleuve Stir que nous remontions vers Mordheim. De nombreuses chopines de bonne bière et quelques parties de dés plus tard, Yevgeni les avait convaincus de se rallier à nous.

Pour finir, à quelques lieues de quitter le Talabecland, nous portâmes secours à une vieille femme qui, dès lors, et même après qu'elle eut appris le nom de notre destination finale, ne nous quitta plus, clamant dès que l'occasion lui en était donnée, qu'elle nous suivrait jusqu'aux enfers... et même au-delà, pour sûr ! Elle semblait bien inoffensive ; une « illuminée », au mieux une originale, qui vivotait à l'arrière d'une troupe de mercenaires en rendant de menus services. Sans doute avaient-ils eu vent de la prophétie et partaient-ils rejoindre Mordheim afin d'y monnayer leurs services. Tantôt détrousseuse de cadavres, tantôt couturière ou cuisinière selon les besoins et les situations, cette veuve de guerre avait été prise à partie par trois lascars qui lui reprochaient d'avoir soulagé l'un d'eux de sa bourse. Alors que Keith et Almir étaient d'humeur belliqueuse et souhaitait en découdre, Heidi intervint et donna sa bourse aux hommes quand bien même nous avions tous compris que les maraudeurs n'avaient fait que chercher un prétexte pour martyriser la vieille femme sans défense.
Dita Schweif. Elle s'appelait Dita Schweif et elle se révéla bien différente de ce qu'elle semblait de prime abord...
Il est aisé d'apprécier une forte apparence mais il faut se méfier de ce que l'on ne connait pas et craindre ce qu'on ne comprend pas.

Nous étions dix. Dix inconnus, ou presque, réunis par l'attrait irrésistible et la promesse des trésors que pouvait receler Mordheim. Irrésistible et irrationnel compte-tenu des dangers qui peuplaient, hantaient même, les ruines de la cité décadente.
Chacun avait ses raisons pour risquer sa vie en un lieu pareil et chacun les jugeait meilleures -ou au moins aussi bonnes- que celles des autres.
Mais tous les trésors ne sont pas d'or, n'est-ce pas ? En tout cas, celui que je venais chercher n'était pas d'or...
Les récents évènements m'avaient poussée à sortir de ma retraite et à m'allier à neuf autres âmes errantes afin de pouvoir survivre en Mordheim.
Mélétê, bandit de grand chemin.
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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par [MJ] XVI »

J'aime bien la narration et le coté hétéroclite de la bande, les motivations du personnage central peuvent apporter des opportunités intéressante.

Le groupe de Mélétê se voit donc pourvu d'un potentiel de 3D6.

gardez en tête que vous êtes en compétition les uns avec les autres pour la Possession de la couronne du comte.

je souhaite bien du courage aux âmes en quêtes de solution dans cette ville de malheur.

-- 06 Nov 2015, 21:51 --
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[align=]Les théologiens s'affrontent souvent pour savoir à quel calendrier se réfèrent les prophéties, il est donc difficile de savoir si celle de Niklaus le fou était précise, mais en cet hiver de l'année 2010, la terre trembla à Mordheim. Les secousses sismiques n'étaient pas rares dans la cité des damnés, mais cette nuit-là, la puissance ressentie était exceptionnelle, un impressionnant nuage de cendre se mêla à l'atmosphère déjà chargé de la ville, se propageant sur les faubourgs et les hameaux des alentours. Cette poussière, éclairait par les incendies surnaturels de l'agglomération, prit une teinte ardente et dans son épaisseur des silhouettes tournoyantes se détachèrent. Un son de trompe succéda aux grondements et toutes les abominations des rues hululèrent en réponse. Dans le ciel, le ballet des apparitions s'harmonisa avec la musique et pris un rythme effréné. Avec une joie malsaine d'autres créatures se joignirent aux farandoles et autres cercles, pour que finalement dans une grande répétition de la nuit du jugement dansent ensemble morts, démons, bêtes et hommes. Au paroxysme de cette virevolte impie, le sol trembla de nouveau, brouillant puis dissipant l'image. Seules les trompes résonnaient encore. Un splendide hôtel particulier apparu dans le brouillard incandescent, à l'intérieur une cour décomposée de fêtard bariolés entouré un monarque, le front pourrissant ceint d'une couronne miroitante. Un puissant craquement se fit entendre et de très nombreuses pierres ou structures de la cité s'élevèrent lentement dans les airs, voletèrent au grès de vents imaginaires, avant de brutalement s'effondrer et se ré-enchâsser au sol.

En une nuit les quelques cartes tracées par les explorateurs devinrent obsolètes, déformant les distances et les perspectives la rue des marchands s'intercala entre les docks et les quartiers nobles, elle réapparue aussi inexplicablement qu'elle avait disparu, encore toute décoré pour la fête fatale, mais l'impact de la comète n'avait pas épargné ses très nombreux occupants. Changés, Vides, enragés et obéissants à l'homme qui les avaient sacrifiés pour échapper à la colère des dieux, les anciens débauchés sortirent de leurs stases pour bousculer le rapport de force dans les rues. A leur tête, l'enveloppe qui avait contenu l'âme du comte d'Ostermark procédant les symboles du vieux pouvoir revendiqua son ancien titre.

Les très nombreux aventuriers qui peuplaient les faubourgs, tentèrent leurs chances dès le surlendemain, une fois la poussière retombées. Les cartes avaient été rebattues, la fortune souriraient à qui serait assez fort ou rusé pour l'arracher à des mains chancelante.


Tour un (Jusqu’au 21 Novembre) : première exploration dans la ville après la réapparition de la prospère rue des marchands
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Message par Mélétê »

Mordheim...
La veille de notre arrivée, la terre avait tremblé à plusieurs reprises et si fort que, même si nous étions encore à plus d'une demi-journée de marche, nous en avions ressenti les vibrations.
Chacun de nous resta prostré dans son inquiétude même lorsque les ruines maudites de la cité furent en vue.
Aux alentours de la cité des damnés, l'agitation effervescente d'une fourmilière nous accueillit. Ceux qui redoutaient que la colère de Sigmar s'abatte à nouveau sur les restes de Mordheim et préféraient se trouver le plus loin possible lorsque cela arriverait, croisaient, dans leur exode, ceux qui voyaient là une opportunité supplémentaire de faire main basse sur de nouveaux trésors exhumés par les secousses.
Pour ma part, seule l'angoisse occupait mon esprit. L'angoisse que Yanis ait été présente à Mordheim lors des tremblements de terre. L'angoisse de ne pas avoir eu l'opportunité de la sauver, de ne pas avoir été là plus tôt pour la sortir de cet enfer.
Evidemment, j'aurai voulu partir immédiatement à sa recherche mais la situation ne le permettait pas : toute la cité était emprisonnée dans une gangue de poussière interdisant à quiconque de pouvoir progresser en toute sécurité. En fait, tout le monde, dans les faubourgs, les hameaux et les campements côtoyant Mordheim, attendait impatiemment de pouvoir pénétrer dans la cité.

Nous nous établîmes non loin d'un petit cercle de tentes, au nord, en bordure du Stir. Il y avait là une cinquantaine de mercenaires, soldats et autres vétérans de récents conflits, tous prêts à monnayer leurs services à ceux capables de remplir leurs bourses et de leur assurer une part du butin qu'ils seraient amenés à découvrir.
De là, nous pouvions apercevoir les murs d'une bourgade nommée Le Havre de Sigmar. Nous n'avions pas voulu pousser jusque là-bas de peur que de nouvelles secousses ne viennent la détruire : peur irrationnelle liée à la fébrilité ambiante, sans doute.

Lorsque, le lendemain de notre arrivée, les premières expéditions furent rentrées, la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre : la rue des marchands avait refait son apparition. Apparemment, elle avait disparu lors du jugement de Sigmar avec tout ce qu'elle contenait : biens et habitants. Et ces derniers auraient repris leur place dans les ruines de Mordheim, identiques ou presque à ce qu'ils avaient été autrefois.
Beaucoup voyaient là une occasion en or de devenir immensément riches, espérant ensuite ne plus avoir à poser un pied dans les ruines.
Peu m'importait les trésors exhumés mais il fallait bien commencer quelque part et mes compagnons se rallièrent à cette idée, chacun espérait sans doute y trouver son compte.

De notre campement au nord, il nous suffit d'emprunter la porte de la rivière pour pénétrer les ruines de la cité maudite... A mesure que nous progressions, les bâtiments semblaient tomber en ruines. Là où, dans les artères périphériques, ils demeuraient presque intacts, quelques rues plus loin, les allées n'étaient plus qu'un amoncellement de pierres crasseuses portant par endroit les stigmates calcinés de la colère de Sigmar. Des pans entiers de mus effondrés s'ouvraient sur les entrailles inquiétantes des bâtiments à l'intérieur desquels nous pouvions encore apercevoir les vestiges de la présence des malheureux qui furent balayés avec leur cité.
Bien avant l'inquiétude et l'angoisse, c'était la tristesse qui m'avait frappée lorsque j'avais eu à contempler ce spectacle.
Alors que je prenais un moment pour adresser une prière à Shallya, Mère de Miséricorde, pour le repos de l'âme des innocents qui périrent en ces lieux, Ottmar, qui faisait office d'éclaireur, émit un sifflement pour nous alerter. Il était juché à plat ventre en haut des ruines de ce qui avait du être un bâtiment imposant. Il nous faisait signe d'approcher sans bruit. Je me hâtai d'escalader les gravats et je me plaquai contre une poutre noircie pour observer à ses côtés ce qui méritait tant de précaution.
En contrebas, dans la rue parallèle à celle que nous avions emprunté, évoluait une colonne abjecte de cadavres ambulants menée par un chevalier en armure rouillée tenant, enchaîné, un pauvre malheureux, seul être réellement humain de cette pantomime.
Personne ne souffla mot, ni ne bougea jusqu'à ce que la centaine de squelettes ait disparu dans Mordheim.


- Voilà qui complique considérablement les choses... lâchai-je en me retournant pour redescendre de notre promontoire.
- Oui... renchérit Ottmar. Aucun de nous n'imaginait que ce serait facile mais si nous avons affaire à de véritables armées, c'est plus la même chose.

Nous en avions assez vu et il nous sembla plus prudent de stopper là notre première expédition, seuls Almir et Keith bougonnèrent qu'ils auraient aimé continuer mais ils finirent par se ranger à l'avis général, cette fois-ci.
Pendant l'heure qui suivit, nous avançâmes prudemment et le plus discrètement possible ; rasant les murs, nous fondant parmi les ruines et progressant rapidement afin de ne jamais rester trop longtemps à découvert. Personne ne le mentionna mais nous avions tous senti que des dizaines d'yeux nous avaient suivis pendant tout le temps que dura notre retraite.

Cette cité me faisait froid dans le dos mais je ne devais pas oublier la raison de ma présence ici.
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[MJ] XVI
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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par [MJ] XVI »

[align=]Bonne ambiance, efficace et conforme aux attentes. Pas grande chose à dire de plus, j'attends la suite en espérant que le niveau se maintienne. C'est plus court qu'Anton, mais étant plus dans la longueur proposée, je vais te mettre au même niveau

L'alliance des individualités gagne un potentiel supplémentaire de 4D6 ce qui les propulsent à 7D6[/align]
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[align=]

La fosse s'anima. De la douleur, la rage et la folie qui en saturait le fond, émergea brièvement une conscience malade. Un but obnubilant la motivait : s'emparer du symbole de souveraineté. Pâle reflet d'un objet tant convoité, mais inaccessible, il lui revenait de droit. Il était le maître et tous l'apprendraient.

Son esprit se tendit, s'extrayant avec peine hors de sa prison et toucha une statue difforme qui réagit violemment à ce contact, son corps de pierre rua comme sous l'effet d'une violente douleur. Les pages du codex chevillé à son dos s'animèrent, défilèrent pour s'arrêter au feuillet quarante-sept, le livre dégagea une forte odeur de soufre avant de s'embrasser sans se consumer. Les multiples visages de l'effigie minéral s'animèrent, se tordirent sous l'effet apparent d'un profond inconfort et une bouche sembla vouloir crier. Tous dans la physionomie de la créature évoquait un hurlement, mais aucun son sortait de son orifice, au contraire un lourd silence en sortit pour éteindre les bruits de la ville. L'énorme fragment de pierre magique qui animait l'abomination se consuma lentement en alimentant le sortilège.

La conscience démoniaque perdit de sa subsistance, s'effrita, mais parvient à se fragmenter. Les lambeaux échouèrent dans une dizaine de corps dont l'âme avait été chassée il y a bien longtemps. Les dernières parcelles de désir réveillèrent les entités enragées qui y étaient enfermées et subliminalement leurs donnèrent un but.

Poussant des hurlements silencieux et inaudibles malgré les pavés se brisant sous leurs sabots, onze possédés se ruèrent dans les rues pour accomplirent les souhaits de leur maître brisé.

Damnés, nul espoir. Même vos cris d'effrois vous sont volés.
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Tour 2: affrontement entre bande. Fin le 6 décembre

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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par Mélétê »

Comme lors de notre dernière sortie au milieu de la cité décadente, nous évoluions rapidement et le plus souvent possible à couvert ce qui nous permit de passer inaperçus... ou, au moins, on nous le laissait croire.
La bâtisse désignée par les informateurs de Gervald avait du être le genre d'hôtel particulier que je me faisais un plaisir de « visiter » lors de mes sorties nocturnes à Altdorf. Les vestiges offraient encore quelques signes ostentatoires de richesse : petite cour en façade entourée d'une grille de métal montée sur un épais muret de pierre, porche surdimensionné pour une utilité plus que réduite et larges fenêtres ouvertes sur de petits balcons aux étages... Il y avait même un curieux clocher surplombant la rue et dominant le quartier marchand de toute sa hauteur.
En nous approchant, nous pûmes remarquer quelques aménagements apportés à l'édifice : les fenêtres et autres ouvertures du rez-de-chaussée étaient barricadées de l'intérieur par d'hétéroclites enchevêtrements de planches clouées à la va-vite et une ébauche de herse était visible à la porte principale ; sans doute que cette maison, autrefois cossue et bourgeoise, avait abrité quelques aventuriers à plusieurs reprises.


- Pff... Rien de rien ! pesta Keith en farfouillant bruyamment dans les décombres.
- Sois plus discret, petit, lança Dita Schweif. Il y a des choses en Mordheim qui ne doivent pas être dérangées.
L'éternel sourire moqueur du jeune corsaire s'effaça soudain...
- Et qu'est-ce qu'une vieille folle en sait ?
La vieille répondit par un haussement d'épaule et un large sourire édenté. Keith cracha au sol et envoya un coup de pied dans une planche vermoulue qui éclata sous le choc.
- Rien ! Y a rien, ici !
- Silence...
intima Yevgeni qui faisait le guet à la porte. On vient...
Je m'approchai à ses côtés pour voir une petite troupe d'hommes en armes avancer dans la rue. Il n'était pas plus nombreux que nous mais semblaient mieux organisés.
- Peut-être que... commençai-je immédiatement coupée par le kossar Kislévite.
- Non. Ils viennent ici.
- Par la barbe de mes aïeux ! S'en est assez de jouer à cache-cache !


Au pas de course, Almir sortit à la rencontre des nouveaux arrivants avant que quiconque n'ait pu l'en empêcher.

- Foutu nain...

Je me précipitai et parvins à m'interposer juste à temps entre lui et les hommes ; s'il était encore possible de ne pas mourir stupidement, autant essayer.

- Ecarte-toi, petite... Je croyais avoir été clair : personne ne se met en travers de mon chemin pendant un combat !

Ignorant la mise en garde, je me retournai pour parlementer... Un des hommes sembla faire la même démarche. La tournure de ses phrases, ses gestes, son sens de l'expression, sa moustache soignée, malgré ses balafres et ses couteaux à la ceinture, donnaient à penser qu'il était instruit et malin... Ca, il avait le verbe haut, pour sûr, et il ne cilla pas en demandant qu'on déguerpisse sur le champ. En d'autres circonstances, j'aurai sans doute souri devant tant d'aplomb et de confiance déplacée. Evidemment, je n'avais pas l'intention d'abandonner la seule piste pouvant m'aider à retrouver ma sœur avant même d'avoir pu l'exploiter.

- Non.

La réponse fut cinglante et sembla rendre nerveux un rouquin avec une arbalète à la main. Je portai lentement la main à mon pistolet : il serait le premier à tomber si la situation devait dégénérer.
Le moustachu ramena sa main sur ses couteaux ; la tension était palpable. Le sang battait à mes tempes et j'étais toute entière tendue vers la suite des évènements, prête à agir. Mes compagnons étaient prêts eux aussi et ceux d'en face également...
Au moindre mouvement, au moindre bruit ce serait la ruée mais aucun bruit ne survint.

Il nous fallut plusieurs secondes pour réaliser que tout, alentour, nous y compris, était plongé dans un silence absolu !


*Par Ranald ! Qu'est-ce que c'est que cette foutrerie ?! *

Les regards se croisaient, incrédules, interloqués, inquiets. Chacun se demandant d'où provenait une telle diablerie. Etait-ce les nouveaux arrivants venus nous défier qui en étaient à l'origine ou bien Mordheim avait-elle encore livré un de ces mauvais tours ?

Soudain, Almir chargea et alla renverser le rouquin avant qu'il n'ait eu le temps de lever son arbalète. Tout le monde fut surpris. Le choc ne produisit aucun bruit, la bouche grande ouverte du nain ne lâcha aucun son... et tout se précipita. Mes compagnons se ruèrent sur les hommes venus chercher querelle alors que ceux-ci en faisaient autant. Face au moustachu, je restai les bras ballants, les lèvres entrouvertes. J'aurai voulu dire quelque chose, demander que cela cesse mais ça n'aurait, de toutes façons, servi à rien. Alors, je me résolus à me jeter dans la bataille moi aussi. Je tirai ma rapière d'une main et empoignai mon pistolet de l'autre mais je fus coupée dans mon élan : un type arriva en courant au milieu de la mêlée poursuivi par trois des cadavres ambulants que nous avions déjà aperçus alors qu'ils marchaient en colonne sous la direction d'un chevalier en armure rouillée. S'il y en avait trois ici, les autres ne devaient pas être loin.

Tout le monde s'arrêta et resta interdit par la tournure des événements sauf un grand gaillard solide comme une porte de donjon qui attrapa une épée au sol et s'avança pour aller secourir le malheureux bougre au dos lacéré par les squelettes. Il n'avait pas fait deux pas dans sa direction qu'il en sortit de partout : ces horreurs surgissaient au coin des rues, bondissaient au-dessus des tas de gravats, dégringolaient par toutes les ouvertures des bâtiments alentours. Nous étions submergés par le nombre : mon pistolet fit éclater le crâne du premier qui s'approcha et ma rapière fracassa les côtes d'un second. Il y en avait tant que je serai morte sans l'intervention du moustachu qui faisait danser ses coutelas avec célérité au milieu des morts-vivants. Un instant, nous nous trouvâmes dos à dos cernés par une demi-douzaine d'entre eux. Et nous ne fûmes pas trop de deux pour nous en sortir. Instinctivement, nous reculions tous vers l'hôtel particuliers source du litige initial mais certains étaient en mauvaise posture et il fallut que le tueur de troll pourfende habilement quelques sacs d'os pour que la montagne de muscles puisse nous rejoindre avec le corps du blessé sur son épaule. Au moment où les portes de la bâtisse se refermèrent derrière eux, Almir était toujours dehors, sa hache faisant voler des éclats d'os en tous sens autour de lui ; rien ni personne n'aurait pu le forcer à quitter le champ de bataille. A ses pieds, le corps inerte du jeune corsaire était étendu face contre terre.
Une vague de tristesse me submergea et mes yeux s'embuèrent de larmes. Je restai la tête appuyée contre les battants de bois soutenus par une dizaine d'entre nous pour faire barrage à la fureur des squelettes. Je fermai les yeux ; le temps semblait suspendu par le silence écrasant qui emplissait Mordheim. Soudain, Les portes s'ouvrirent et je crus que les morts-vivants étaient parvenus à entrer ; mon cœur s'arrêta. Mes compagnons d'infortunes, tous unis face au même adversaire, s'étaient rués au dehors pour en finir.
La rage de vivre et l'envie de mourir d'un guerrier nain ne mirent pas longtemps pour tailler en pièce l'armée revenue d'entre les morts. Partout, autour de moi, les squelettes jonchaient la rue, les combattants brisaient des crânes, cassaient des côtes, détruisaient des fémurs et pulvérisaient des os. Je courrais en hurlant, sans voix, au milieu de la cohue ma lame fendait l'air à la rencontre des corps squelettiques, j'esquivais leurs attaques désordonnées et continuais à avancer. Rien d'autre n'importait que ma survie à cet instant. Lorsqu'il n'y eut plus aucun adversaire devant moi pour barrer mon échappée, je me retournai et constatai que les frères Schönenfelder achevaient d'abattre les derniers squelettes avec l'aide des hommes auxquels nous étions opposés quelques instants plus tôt.

A l'autre bout de la rue, le moustachu me regardait et m'adressa un sourire qui semblait dire « De rien. Ce n'est que partie remise. On ne tardera pas à se revoir... »

Juchait sur les décombres d'une maison en ruine, le chevalier mort-vivant à l'armure rouillée contemplait la scène. Il savait qu'il avait été défait mais ce qui est mort ne saurait mourir et il n'en resterait sûrement pas là.
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Message par [MJ] XVI »

Bon vu que ton partenaire n'a pas posté, je me vois bien containt de te noter seul. Dommage sans reponce de ça part ton texte n'est rien de plus qu'un combat (que j'aime bien). Tu n'as pas fait intervenir le/les possédés.

donc pour ne pas te penaliser je rajoute 3D6 à ton potentiel de bande. Total 10D6, bravo.

-- 08 Déc 2015, 18:24 --

Dans l'hôtel où la comète avait trouvé Steinhardt, La cour s'anima. Fait de chair livide et l'énergie mau-dite, couvert des plus beaux atours souillés par la fête et la mort, les gentilshommes dégénèrent de fines pièces de joaillerie aux lames acérées et les dames encore toute échevelées, se tenaient prête à bruler d'un feu impies quiconque viendrait réclamer la couronne de leur maître.

Le premier fut une bête énorme, large comme un taureau et furieux comme Khorne, elle survola d'un bond les escaliers pour atterrir devant les portes de la grande salle. D'un formidable coup de défenses le monstre en brisa les battants envoyant une pluie d'écharde à la ronde. Malgré cette débauche de puissance quiconque n'ayant pas la porte dans son champ de vision aurait été incapable de percevoir l'assaut, Mais le couronné était figé en face de celle –ci et tous ses serviteurs surent l'arrivée du possédé en même temps que lui. Comme les éléments d'un même corps ils pivotèrent pour se ruer sur l'asseyant. La haine des femmes de cour se matériali-sa sous forme de lourdes flammes violettes qui écorchèrent la poitrine du colosse, calcinèrent ses yeux et em-brasèrent sa crinière. Ce n'était pas suffisant. Le premier courtisan fut promptement sectionné d'un non cla-quement de pince. Le corps du titan fut traversé de toute part par d'agiles bretteurs voulant entraver sa pro-gression, mais d'un large révère, ils furent tous dispersés. Les excroissances présentent sur le membre rageur mutilèrent les escrimeurs, mais leurs âmes damnées étaient bien trop solidement attachées à leur corps pour les quitter si vite. La bête avançait toujours entamant sans un bruit le parquet délicat de ses ongles, il savait malgré son visage aveugle que l'objet de sa convoitise se rapprochait. Un obstacle se dressa devant lui, grand et maigre, portant encore l'uniforme de la garde du comte. La créature enragée le frappa, mais la griffe ne toucha rien, elle fit un pas de plus, sa jambe en s'abattant ne put devenir un appui fiable, le soldat lui ayant sectionné le sabot d'un coup de lame. Le possédé s'effondra à une dizaine de mètres du trône. Le maître, immobilisé sur son siège leva son bras et lorsqu'il l'abattit les épées de tous ses esclaves firent de même. Chassé de son corps le démon flotta fugacement au-dessus de la foule avant d'être attiré dans un hurlement de mime dans l'un des joyaux de la couronne. Ce fut le premier prétendant, mais il en vint bien d'autres…


Très posément les traits de la statue se déformèrent. L'intense douleur qu'évoquaient ses visages se transforma en caricature de souffrance. La surface de la pierre se couvrit de tache de pourriture et avec une len-teur inexorable la corruption recouvrit la totalité de l'ouvrage. Les détails, les reliefs s'estompèrent, les extré-mités se fissurèrent et churent, les parties massives se désagrégèrent comme si elles étaient faites de chaire. Du cœur démoniaque il ne restait rien. Le sortilège consuma le minéral avant de mourir dans une plainte sourde. Un vent que personne ne pouvait percevoir dispersa les derniers résidus qui tachaient le socle. Les lois de la nature bien que continuellement violées reprirent momentanément leurs droits.

La nuit avait masqué les environs, un léger bruit se fit entendre avant qu'une silhouette se découpe dans la rue boueuse. Elle ralentit légèrement pour s'orienter avant de repartir d'un pas décidé. Ceux qu'elle venait voir était tout proche…



Image

Tour 3 : tour standard.
Vous pouvez avancer sur vos objectifs, croiser d'autres joueurs, rencontrer des monstres, vous battre, survivre, faire des alliances etc… La seule chose imposée est que votre groupe rentre en contact (amical ou pas, momentané ou permanent, à vous de voir) avec un Dramatis Personae (je vous rappelle que le fluff ne définit pas la fin de ces personnages, n'hésitez pas à le faire si le cœur vous en dit)

Mélissande : Bertha Bestraufrung
Vladimir : Marianna Chevaux
Anton : Aenur
Scuzz : Veskit
Meleté : Johann le surin

Fin du tour le 27 décembre

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Mélétê
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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par Mélétê »

- Il ne reviendra pas.
- Je sais bien, Heidi. Je sais bien.


Comme chacun de nous, et malgré sa fausse mauvaise humeur permanente emmitouflée sous son épaisse barbe, le nain avait été très touché par la mort du jeune corsaire. Peut-être même s'en voulait-il de ne pas avoir pu l'empêcher. Quoi qu'il en fut, il avait préféré cacher sa peine en quittant le campement. Le lendemain de l'enterrement de Keith, Almir était parti seul dans les ruines de Mordheim pour « affronter son destin… et bousiller tous ces salopards ! » avait-il dit.

Les disparitions de Keith et le départ d'Almir m'avaient amenée à me questionner sur le bien-fondé de mon entreprise. Je n'étais pas préparée à assumer la responsabilité de la mort de ceux qui avaient accepté de m'accompagner jusqu'ici - à vrai dire, je n'y avais pas vraiment réfléchi - et j'avais du mal à y faire face.


- Aucun de nous ne pense à la mort lorsqu'il te suit. Ce serait stupide de se croire invincible et pourtant nous fermons tous les yeux sur l'éventualité de périr. C'est dans la nature humaine, tenta de me rassurer Heidi. Tu n'es pas responsable de ça, Mélétê. Alors sèche tes larmes et préparons notre prochaine expédition.

La prochaine expédition...
Vers où ? Pourquoi ?
Chacun de nos précédents essais s'était soldé par un échec.
Rien. Nous n'avions rien trouvé. Ni Yanis, ni quelqu'un qui l'aurait vu, ni même un début de piste.
Et pourtant, il fallait continuer. Je ne pouvais pas demander à mes compagnons de me croire mais je savais que ma sœur était vivante à Mordheim.

********************
- Que fais-tu seule, mon enfant ? Il ne faut pas nous éloigner les-uns des autres si nous voulons survivre dans cette cité maudite.

L'intervention de Dita me tira de ma contemplation des eaux noires et insondables du Stir. Comment était-ce possible que ce fleuve si impétueux et aux eaux si claires et vivantes soit à ce point lascif, sombre et inquiétant alors qu'il traversait Mordheim ?

- Ta sœur cherche un pouvoir corrompu qu'elle ne saurait contôler. Personne ne le peut...

C'était la première fois que la vieille femme parlait de façon aussi intelligible et sensée. Alors que jusqu'ici nous la prenions pour une gentille folle qu'il nous fallait protéger, elle se révélait solennelle et sentencieuse.

- Et non, je ne suis pas aussi dingue que je veux bien le laisser paraître. Je sais des choses ; un tas de choses que beaucoup de gens ignorent sur cet endroit et ses secrets. Si ta sœur trouve ce qu'elle est venue chercher, s'en sera fini d'elle : elle appartiendra définitivement aux dieux sombres et tout ton amour et ta bonne volonté n'y pourront plus rien...
Face à mon incrédulité, Dita eut un sourire triste :
- Oui, je sais que tu cherches ta sœur mais je ne sais pas où la trouver et c'est heureux !
- Mélétê ?! Que fais-tu loin du groupe ? Dita ?

Malheureusement, Heidi nous interrompit avant que j'ai pu en apprendre davantage.
- La vieille... Elle s'était perdue. Je suis venue la chercher... Allons, Dita, reviens avec nous ; il ne faut pas nous éloigner les-uns des autres si nous voulons survivre dans cette cité maudite...

********************
- Combien de temps ?
- Deux semaines
répondit Gervalt.
- Si vous voulez trouver quoi que ce soit ici, il faut prendre le risque de venir la nuit... Elle seule accepte de libérer les vrais secrets de Mordheim. Tous ceux qui ne viennent que la journée ne ramassent que les miettes et n'en sont pas pour autant quittes d'une mort affreuse et prématurée.
Le secret est dans l'équilibre entre prise de risque et prudence, entre audace et sagesse...

- Hum... Voilà qui ne va guère enchanter mes compagnons.


Devant la mine circonspecte de l'aventurier, Johann le surin, le plus célèbre des malandrins qui rôdent en Mordheim, sourit et reprit :

- Enfin, tout ça c'est bon pour ceux qui ne sont pas assez forts pour se défendre seuls.
Il écarta un pan de son vêtement de cuir révélant ainsi une rangée de lames acérées à son interlocuteur.
- Pour ma part, je n'ai pas besoin d'autres compagnons que ceux-ci... Je n'en connais aucun de plus fidèle.

Il donna ensuite une grande tape sur l'épaule de Gervalt pour le remercier de lui avoir payé le coup et quitta la taverne en fanfaronnant qu'il avait un travail à accomplir.

********************
- Passer la nuit ici ? C'est de la folie, voyons ! objecta Ottmar. Nous serons tous morts avant le lever du jour !
- Je ne vous oblige pas à rester si vous ne le voulez pas. Je comprends que...

- Je reste...
me coupa Heidi. Shallya peut nous venir en aide ; je sais comment consacrer un lieu afin de le préserver du Chaos.
- Je reste aussi continua Yevgeni avec son fort accent kislévite. J'ai dit je te suis, alors je te suis.
- On reste aussi !
affirma Gervalt pour ses frères et lui.
Dita, redevenue la vieille excentrique que chacun connaissait, acquiesça d'un hochement de tête rapide accompagné de son sourire édenté.

- Vous êtes tous fous ! pesta Ottmar. Fous !

Suite à quoi, il attrapa son barda et s'en fut non sans m'avoir jeté un regard noir empli de ressentiments.
Ce fut la dernière fois que nous vîmes le coupe-jarret.

********************
La luminosité était encore plus étrange alors que la nuit s'apprêtait à recouvrir Mordheim.
Toutes les ombres prenaient une teinte sale plus que sombre et, partout, elles semblaient animées d'une volonté propre comme si elles prenaient vie à la nuit tombée. Mais cela n'était rien à côté des hurlements... Tantôt lugubres et lancinants, tantôt terrifiants et stridents.
Nous avions l'impression que les pierres et les murs hurlaient d'une voix rauque et menaçante à intervalles réguliers, comme s'ils souffraient de devoir respirer.

Nous étions dix et nous ne fûmes plus que sept pour affronter notre première nuit d'épouvante dans les ruines de Mordheim...
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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par [MJ] XVI »

j'aime toujours autant, dommage que vous n’êtes qu'une poignet à continuer.

je rajoute 4D6. Ta bande est maintenant à 14D6.

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Mélétê
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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par Mélétê »

Enfin ! Après plusieurs nuits passées en Mordheim, notre persévérance était récompensée ! Notre dernière escapade nous avait permis de découvrir une bande de déments grattant le sol et fouillant les ruines à la recherche de fragments de pierre verte. J'appris qu'il s'agissait des derniers morceaux de la comète de Sigmar qui vint frapper cette cité décadente de sa colère divine. Beaucoup de ceux qui fouillaient là-bas n'étaient là que pour elle et je croyais que c'était aussi le cas pour ma sœur jusqu'à ce que nous la retrouvions.

Nous venions de passer les deux dernières nuits retranchés dans les ruines d'une ancienne échoppe où nous avions choisi d'établir notre campement. L'endroit avait été choisi car il offrait une vue dégagée sur les alentours immédiats par sa façade avant ainsi que de nombreuses possibilités de fuite sur l'arrière qui donnait sur les quais. Les points d'accès étaient faciles à sécuriser et à défendre ce qui nous permit de survivre jusqu'ici. Les prières et rituels de Heidi tinrent longtemps éloignés les importuns mais à plusieurs reprises, il nous fallut user de nos armes pour contenir les assauts de rats immondes évoluant debouts et habillés comme des parodies d'humains. Chacun avait tenu bon pour la sécurité et la sauvegarde de tous ; même la vieille Dita usa de ces « connaissances » pour nous soulager, j'en étais sûre même si je n'avais rien vu d'ostensible qui l'aurait prouvé. Plus d'une fois, pourtant, alors que la situation devenait critique, nos assaillants furent mis en déroute sans qu'on en comprenne vraiment la raison. J'aurais pu jurer par tous les dieux du Vieux Monde qu'elle en était la raison et son petit sourire, lorsque je l'interrogeais du regard, ne faisait que me conforter dans cette idée.

Au crépuscule, nous étions résolus à nous aventurer plus avant que jamais en direction de ce qu'on appelait « la Fosse » et constituait le cœur maudit de cette ville damnée. Nous fîmes de de notre mieux pour cacher notre présence à ceux que nous croisions, pauvres fous psalmodiant, mutants en maraude et autres abominations mais nous dûmes combattre quelquefois quand certains c'entre eux, mus par des forces qui nous dépassent, savaient malgré tout où nous trouver. ce n'est qu'au petit matin que nous trouvâmes Yanis. Elle était méconnaissable et... transfigurée.

La jeune femme que j'avais connue était devenue une créature stupéfiante. Elle portait les vestiges de ce qui fut une tenue de cuir pourpre, notamment une longue jupe en lambeaux, un corset et des manches longues assortis. Elle allait pieds nus et toutes les parties visibles de son corps, y compris le visage, étaient couvertes de tatouages et signes cabalistiques. Ses yeux, marqués par la Magie Noire, brillaient d'une lueur malsaine et arboraient une pupille violette des plus inhabituelles. Ses longs cheveux noirs battaient dans le vent tels des serpents cherchant à mordre et, si elle n'avait été aussi inquiétante et sans doute dangereuse, elle aurait pu être belle. Elle menait une douzaine de possédés dont certains n'étaient plus que des caricatures de ce qu'il avaient été : déformations, infirmités et autres mutations les avaient transformés à tel point qu'ils n'étaient plus vraiment humains. Elle les invectivait et les exhortait à creuser le sol et fouiller les débris.

Alors que j'allais sortir de notre cachette pour courir à sa rencontre, un brouhaha éclata non loin stoppant les possédés dans leur activité et une troupe de femmes en armes surgit soudain. En quelques secondes elles encerclèrent le groupe pour empêcher quiconque de fuir. Elles étaient moins nombreuses mais leur équipement et leur détermination suffit à asseoir leur autorité sur les lieux. Un échange d'éclats de voix résonna et Yanis fut prise à partie. Elle s'était dressée et avait bondi sur le première prêtresse qui lui avait fait face. Immédiatement, elle fut repoussée par deux autres d'entre elles puis saisie aux bras, molestée, traînée à l'écart des possédés tenus en respect par le reste des prêtresses. Celle qui avait été agressée semblait être à la tête du groupe. Magritta, selon ses consœurs, fit attacher Yanis et commença à la fouetter en hurlant qu'elle lui ferait passer le goût de s'en prendre à une Sœur de Sigmar. A chaque coup de fouet, elle vociférait ses menaces et Yanis répondait en riant à gorge déployée.

- Arrêtez ! Je me résolus à intervenir en sachant pertinemment vers quelle issue dramatique je venais d'orienter cette rencontre. Ne voyez-vous pas qu'elle n'a plus ses esprits ? Ce n'est plus qu'une âme égarée. Un mal profond la ronge et elle n'est plus capable de tenir un discours cohérent ! Ma sœur est la raison de ma présence à Mordheim. Libérez-la, rendez-la moi et vous n'entendrez plus jamais parler de nous. Nous quitterons cette cité maudite sur le champ !


Face à mon intervention, les Sœurs de Sigmar se mirent en position défensive, prêtes à l'éventualité d'une rixe entre nos deux factions. Ce faisant, elles offrirent aux possédés la possibilité de se carapater dans demander leurs restes. Je ne m'attendais pas à obtenir un accord immédiat mais je n'avais aucune intention de risquer la vie de mes compagnons et de ma sœur en engageant un affrontement à l'issue incertaine.

- Voyons, soyez raisonnable ! Je ne suis pas votre ennemie, je n'aimerai pas avoir à tuer pour sauver ma sœur ! Elle ne représente rien pour vous et la laisser aller ne vous sera pas préjudiciable. Peu à peu, j'avançais les mains bien en évidence, suivie de mes compagnons, pour montrer ma bonne foi. Ne soyez pas bornée ! La mort de vos sœurs est un sacrifice inutile...

Je sentais bien que la tension montait et que Magritta ne céderait pas : l'affrontement tant redouté semblait de plus en plus inévitable.

- Ainsi soit-il... Que Shallya ait pitié de nous...

Chaque groupe s'élança vers l'autre et les armes s'entrechoquèrent. La mêlée fut de courte durée et quand un autre groupe de prêtresses arriva pour y mettre un terme, la moitié de nos opposantes étaient tombées, Gervalt et Luderik aussi... Le tribut à payer pour récupérer Yanis fut des plus lourds...
Après avoir assuré à la Matriarche Suprême que nous n'étions pas là pour les pierres vertes mais bel et bien pour ma sœur, elle me laissa la détacher et nous pûmes nous éloigner.


Je croyais en avoir terminé avec Mordheim... Je me trompais lourdement.
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Re: [Concours/Mélétê] Pour le salut de son âme...

Message par [MJ] XVI »

très bien. Reste à attendre, le message de meli.

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