[Temps de Sigmar][Erik Jaëger] A la chasse

[[MJ] Le Sombre Garde]

La forêt était inhabituellement silencieuse. Là où auraient du frémir les feuilles, bramer un cerf dans le lointain, glouglouter une rivière, rien ne faisait de bruit. Un sentiment de malaise diffus et d'attente se propageait dans les bois. Le petit groupe de Cherusens était mal à l'aise lui aussi. Ils regardaient autour d'eux, épiant le moindre mouvement. Un écureuil qui eut le malheur de faire trembler une branche juste au-dessus de la tête de Hans tomba raide mort lorsqu'une flèche le traversa de part en part. Le chasseur eut l'air honteux d'avoir les nerfs aussi à vif mais ramassa sa prise. Nulle nourriture ne pouvait être gaspillée, pas même la plus maigre pitance. Franck s'approcha de son chef.

« Je n'aime pas ça Erik. C'est pas naturel ce silence. Quelque chose va mal. »

Un murmure d'assentiment parcouru le petit groupe. Ils avaient quitté les ruines de leur village depuis maintenant cinq jours et c'était la première fois qu'ils vivaient cela. Leur voyage vers le nord avait été plutôt tranquille jusqu'à présent, mais là, tous avait sortit une flèche de leur carquois et tenait leur arc prêt à décocher. Avant qu'Erik ne puisse répondre à Franck, Karl, qui était allé en avant en éclaireur, revint en courant. Son visage était blanc comme la neige, et il paraissait nauséeux.

« Venez voir. C'est pas joli. »

Le suivant, le groupe de Cherusens arriva à une clairière. Une scène de carnage les attendait. Au moins cinq corps reposaient sur le sol, mais aucun n'était complet. Ils paraissaient dévorés, mais pas par un animal, plutôt un monstre quelconque. Des tripes reposaient à ciel ouvert, répandant une odeur infect de mort et de putréfaction. Derrière Erik, Franck vomit bruyamment. Tous, en tant que chasseur, avaient vu des repas d'ours à moitié dévoré. Mais même ça était joli comparé à ce qu'ils avaient sous les yeux. Karl indiqua un sentier vers la droite.

« Les traces partent par là. On les suit ? »

Hans intervint.

« Les suivre ? Mais qui a bien pu faire ça par Ulric ? Quelle bête sauvage a pu faire cela ? »

« Aucune bête ne ferait ça, croyez moi ! »

Répondit Karl brutalement.

« Vous croyez que c'est l'œuvre des orques ? »

Demanda le jeune Galba. Tous se tournèrent en expectative vers Erik, attendant sa décision. Ce qu'il allait dire allait conditionner les jours à venir de sa petite troupe.

[Erik Jaëger]

Cela faisait cinq jours déjà que le petit groupe de Cherusen, menés par Erik Jaëger, essayait de rejoindre leurs frères au Nord. Personne ici ne savait exactement où se situait les autres membres de leur clan, puisqu'ils n'avaient jamais quitté leur propre village depuis la naissance, pas même les fidèles chasseurs, qui ne voyagaient que dans la forêt, c'est à dire au mieux à quelques kilomètres de leur village. Mais les anciens récits racontés par les bardes du village -maintenant morts, comme tous les autres, qu'ils reposent en paix, chez Morr- disaient qu'il fallait passer par la forêt par le Nord, pendant plusieurs jours.


Erik espérait qu'ils arriveraient bientôt. Leurs réserves diminuaient, et il ne voulait pas perdre de temps à chasser maintenant. Il avait d'autres choses en tête, plus pressantes. Cependant, alors que leur route s'était avérée tranquille pendant ces cinq jours, la forêt paraissait étrange ... trop silencieuse, comme lors de ce maudit jour où leur village fut entièrement rasé.

Aucun bruit de feuille, d'animal sauvage, de rivière ... le néant. Et cela n'annonçait rien de bon. Tous avaient senti ce malaise, et le petit groupe d'humains était devenu plus anxieus, plus stressé. Ils marchaient dorénavant lentement, silencieux, épiant le moindre mouvement. Ils avaient chacun leur arc à la main, prêt à être utilisé en cas de besoin. Une flèche transperça d'ailleurs un pauvre écureuil, qui avait pour crime d'être passé au mauvais endroit au mauvais moment. Franck, son tueur, parti chercher la maigre dépouille qu'il fourra dans son sac, et s'approche de son chef, Erik, qui le regarda d'un oeil désapprobateur. Certes, ils allaient avoir besoin de nourriture, mais un pauvre écureuil ne changerait rien à la donne ... mais malgré son regard, le chef des chasseurs n'ajouta rien. Les hommes étaient tristes, tout comme lui, et mieux valait se défouler sur un pauvre écureuil qu'entre eux, ou pire. Finalement, Franck lui parla de sa voix grave :

« Je n'aime pas ça Erik. C'est pas naturel ce silence. Quelque chose va mal. »

Tous les autres chasseurs acquièssèrent de la tête ou par de petits mots. Puis Karl, le chasseur le plus expérimenté après Erik, qui était parti en éclaireur sous ses directives, revint en courant, essouflé et chamboulé. Il avait vu quelque chose de pas joli, vu son propre visage entièrement blanc ...

« Venez voir. C'est pas joli. »

Le groupe de cherusen le suiva sans problèmes jusqu'à une petite clairière. Un macabre spectacle les attendait. Cinq corps reposaient au sol, dans une position différente. Aucun n'était complet, mais ils paraissaient dévorés. L'odeur de la mort planait ici, et Erik pria Morr pour que les âmes de ses pauvres gens trouvent bien son royaume.

Franck vomit bruyamment. Même les chasseurs, pourtant habitués à voir des scènes de carnage, étaient choqués. Ce n'était clairement pas l'oeuvre d'une bête sauvage, même pas d'un ours. Un animal tuait quand il était affamé ou poussé à bout, alors qu'ici, on aurait dit que tout n'était fait que ... que par plaisir, par amusement. Aucun des chasseurs n'avait jamais vu ça de sa carrière.

Karl indiqua un sentier vers la droite de la clairière.

« Les traces partent par là. On les suit ? »

Hans intervint.

« Les suivre ? Mais qui a bien pu faire ça par Ulric ? Quelle bête sauvage a pu faire cela ? »

« Aucune bête ne ferait ça, croyez moi ! »

Répondit Karl brutalement.

« Vous croyez que c'est l'œuvre des orques ? »

Demanda le jeune Galba. Ils se tournèrent tous vers Erik, dont ils attendaient une réponse, un ordre. Après tout, c'était lui le chef des chasseurs, et c'était lui qui les avait menés dans cette quête de vengeance et de rédemption.

Ce dernier parla alors, un peu énervé :

« Bon sang, par Ulric, faites moins de bruits ! »

Il laissa les autres prendre conscience que leur bruyante conversation aurait pu leur être fatale, puis repris après un instant de réfléxion :

« On va prendre le sentier, et suivre ces traces. On peut pas laisser d'autres humains se faire ... dévorer par d'immondes monstres. Si on le fait pas, combien d'autres innocents mourront encore ? »

Erik partit en premier, afin de montrer l'exemple. Il donna ses directives juste avant de s'engouffrer dans le sentier :

« Oubliez pas. Gardez vos arcs et vos armes prêts. Ne parlez qu'en signes, comme quand on chasse, et restez groupés. Compris ? »

[[MJ] Le Sombre Garde]

Les chasseurs prirent donc la piste de la chose, ou des choses qui avaient fait cela. Ils marchaient depuis quelques temps. Malgré les frondaisons, le soleil tapait fort en cette fin d'été. La sensation de malaise ne faisait que se renforcer au fur et à mesure que la troupe avançait. Soudain, un hululement retentit à la droite du groupe. Tournant la tête, ils ne virent rien d'inhabituel et continuèrent à avancer. Désormais, un sentiment prégnant d'être observé gagna les Cherusens.

« J'aime pas ça Erik, j'aime vraiment pas ça. »

Confia Karl dans un souffle.

« C'est pas naturel tout ça et … »

Il était dit qu'Erik ne saurait pas ce qu'allait dire Karl car un grognement étouffa la fin de sa phrase. Tous se tournèrent vers lui pour apercevoir qu'une flèche était fichée en travers de la gorge. Elle n'était sûrement pas de facture humaine, grossière comme elle l'était. Avant que quiconque puisse réagir, des grondements, des hurlements et brames retentirent en avant de la piste. Quelque chose avançait sur eux à toute vitesse. Il leur fallait réagir rapidement maintenant.

[Erik Jaëger]

Le chef des chasseurs n'eut pas besoin de le répéter. Malgré leur peur, "ses" hommes le suivirent sans broncher ni poser de questions. Après tout, ils étaient ici pour se venger et tuer, alors pourquoi ne pas commencer dès maintenant ?

Les Cherusens prirent donc le chemin du sentier, Erik en première position, marchant lentement, accroupi afin de faire le moins de bruit possible. Il sortit son arc et garda une flèche prête, au cas où. Le sentier était sale, de nombreux trous étaient remplis d'eau croupie et des cailloux coupants ainsi que des arbustes hirsutes parsemaient le parcours des hommes. Quelques rayons de soleil passaient au travers des branches des différents arbres, mais de moins en moins nombreux au fil de leur route. Les arbres eux mêmes devenaient plus sombres et plus nombreux à chaque mètre. Une sensation de malaise et d'oppressement commençait à se répandre parmi les humains, et même Erik, d'habitude confiant, ne put se résoudre à penser à partir. Alors qu'il envisageait un repli, un hululement étrange retentit à sa droite. Tous les Cherusens se retournèrent vers ce qui semblait être la source, mais ils ne virent rien à travers cet opaque mur d'arbres. Après quelques minutes, il n'entendirent plus rien et Erik reprit la marche avec ses hommes, peu rassuré mais ayant retrouvé une once de courage. Après quelques mètres supplémentaires, Karl brisa le silence et parla dans un souffle à son chef :

« J'aime pas ça Erik, j'aime vraiment pas ça ... c'est pas naturel tout ça et … »

Erik allait lui confier qu'il pensait à rebrousser chemin lui aussi, quand une flèche de facture grossière lui rentra dans la gorge. Au même instant, de nombreux bruits et grognements montèrent en puissance. Ils provenaient de l'avant de la piste. Le stress et la peur étaient presque palpables chez les Cherusens.

Karl perdait beaucoup de sang et même si il était presque certain qu'il allait mourir, il était inconcevable pour Erik de laisser un frère de sang seul ici. Il cria ses ordres, le silence n'étant plus utile désormais :

Repliez vous et préparez un tir de couverture ! Je m'occupe de Karl ! Allez-allez !

Erik rangea son arc et s'apprêta à porter son ami sur les épaules. Ils n'avaient parcouru que quelques centaines de mètres, ils pouvaient regagner la clairière en peu de temps et se battre là bas afin d'utiliser le sentier comme goulot d'étranglement, ou fuir si personne ne les avaient rattrapés ... Erik souleva son compagnon de toute ses forces, et essaya de courir aussi vite qu'il le pouvait avec sa nouvelle charge, ce qui n'était pas aisé : bien que musclé, la route ne convenait pas du tout du fait des nombreuses crevasses, et il était clair qu'il ne pourrait pas tenir un rythme de course très longtemps, mais il devait le faire. N'importe quel Cherusen l'aurait fait pour lui. Et puis, il se dit qu'un tir de couverture viendrait si le danger se rapprochait trop ...

Désolé de l'attente-retard comme je l'ai dit dans un autre post ^^ sinon, je suppose que je dois réussir un test de force pour porter Karl. Si il n'y a pas besoin, précise le moi que j'édite légérement mon post ^^

[[MJ] Le Sombre Garde]

Désolé du léger retard.

Erik n'eut pas le temps d'aller très loin. Le corps de Karl pesait lourd. Tandis qu'il courait, il sentit des impacts dans son dos, avec des bruits sourds. Pas besoin de voir pour comprendre que d'autres flèches venaient d'atteindre Karl, et que le fait de le porter sur ses épaules venait probablement de sauver la vie au Cherusen. Celui-ci parcourut quelques mètres de plus avant que ses compagnons ne se mettent à tirer sur ce qui venait derrière lui. Leurs visages montraient différents degrés de rages, mais surtout de terreur.

Avant qu'il ne puisse atteindre les rangs des archers, Erik fut renversé par une masse imposante. Il chût brutalement, le corps de Karl passant au-dessus de lui, mort, cinq ou six flèches parsemant son dos. Roulant sur le sol pour se retourner, le fier guerrier fit face à son adversaire et marqua un temps d'arrêt devant l'horreur qui le surplombait : une silhouette humanoïde de plus de deux mètres cinquante, mais qui n'avait plus grand chose d'humain. Des poils grisâtres recouvraient son corps d'une fourrure rêche et épaisse. Ses pattes, car c'était plus des pattes que des jambes, se terminaient par des griffes plus longues que celles des loups. Mais le pire était la tête : uniformément blanche sauf pour deux bandes noirs verticales qui passaient par les yeux, elle était la copie conforme de celles des blaireaux que l'on pouvait voir de temps en temps près du village. Les babines étaient retroussées sur des crocs aiguisés. Dans sa main droite, l'être tenait une masse d'arme imposante. Un bandeau de cuir recouvrait son œil droit. Tout dans lui criait l'animal, mais tout rappelait l'humain, comme par exemple la tunique verte qu'il portait.

Dans un grognement, l'étrange être leva son arme au dessus de sa tête et s'apprêta à défoncer le crâne d'Erik. Celui-ci devait réagir très vite.

[Erik Jaëger]

Malgré son endurance et sa force, le corps de son ami était un poids trop gros pour envisager une fuite rapide. De plus, Erik, qui commençait à faiblir au fil des enjambées, sentit des impacts dans son dos. En tant que chasseur, il compris rapidement la signification de ces différents impacts et des bruits sifflants qui les accompagnaient : des flèches qui pénétraient la chair de Karl.

Erik ne put s'émouvoir trop longtemps de la mort maintenant sûre de son ancien compagnon. Celui ci avait fait l'ultime sacrifice à son frère de sang en prenant les flèches à sa place. Erik était désormais en sueur et son instinct barbare reprenait le dessus : il n'avait qu'une seule envie, c'était voir ces ennemis invisibles, et leur faire payer le prix du sang.

Après quelques mètres supplémentaires, Erik remarqua les autres Cherusens au loin qui, malgré la peur, n'avaient désobéis à leur chef. Eux aussi voulaient se venger de tout ce chaos. Erik, portant toujours le corps de Karl, voulu les rattraper, mais il fut renversé par quelque chose de massif. Il fut projeté sur le côté, renversant le corps de son ami cloué de flèches. Erik se releva presque instantanément, l'adrénaline accumulée par la course, la peur et la haine se déchargeant d'un seul tenant. Et quelle ne fut pas sa surprise face à ce qui l'attendait : Une hideuse bête de forme humaine, mais avec des traits de différents animaux, allant de la fourrure du loup à une tête et des défenses de blaireaux. La créature dominait Erik en taille et en masse, et elle tenait une imposante masse d'arme. Erik remarqua malgré tout que cet être étrange avait des habits et un bandeau à l'oeil droit, signe qu'elle n'était pas uniquement un animal ... mais une véritable engeance faite aux Dieux.

La bête poussa un grognement ignoble et leva son énorme gourdin comme ci ce n'était qu'un vulgaire couteau et Erik compris rapidement la signification de ce geste. Il devait rapidement esquiver ce coup fatal, sortir son épée, et se préparer à son nouveau devoir : la vengeance. Il était seul face à sa némésis.

Pas grave ^^ joyeux noël à ceux qui vont lire :p Bref, sinon j'utilise la compétence "réflexes éclairs" afin d'esquiver le coup de la bestiole et je sort mon épée afin de contre attaquer

[[MJ] Le Sombre Garde]

Ordre d'attaque :
Erik (8+1 INI)
Homme-blaireau (9 INI)

Jet d'attaque Erik : 8 (réussite)
Jet de parade Homme-blaireau : 2 (réussite)
Jet de localisation : 15 (torse)
Dégâts : 23
Homme-blaireau : 42/65

Malgré sa position précaire, les réflexes d'Erik lui permirent de se lancer avant son adversaire et son épée parvint à percer le torse de la bête. Celle-ci poussa un grognement de fureur sous le choc. Toutefois, celui-ci ne fut pas assez important pour l'arrêter et la masse vola vers Erik.

Jet d'attaque Homme-blaireau : 17 (échec)

En fin de compte, le coup d'épée avait du quand même déstabiliser le monstre puisque sa masse passa au dessus de la tête du Cherusen. Ses amis ne pouvaient pas venir à sa rescousse car d'après ce qu'il entendait, ils avaient également été atteints par des bêtes sauvages et luttaient pour leurs vies.

Je te rappelle que les règles de combat ont changé. Tu as maintenant accès à différentes actions pour te battre.

[Erik Jaëger]

Erik n'eut même pas besoin d'esquiver : largement plus réactif que l'immonde bête qui se tenait face à lui, le barbabe Cherusen sortit son épée de bronze de son fourreau en peau de bête et d'un seul mouvement puissant entailla profondément le torse de l'homme blaireau, qui grogna sous la fureur du coup.

Le chasseur profita de cet instant de répit pour se remettre à bonne distance de la bestiole qui, malgré le coup qu'elle avait reçu, s'était rapidement remise de ses émotions et paraissait encore plus énervée et haineuse que jamais avec le sang qui dégoulinait en flot de sa blessure. La bête, retrouvant son instinct primitif de survie, se rua à l'assaut avec son énorme gourdin en beuglant de plus belle. Mais le coup du Cherusen l'avait malgré tout bien entamée, et Erik esquiva facilement le grotesque assaut de l'engeance.

Erik n'avait d'yeux que pour son adversaire, mais il entendait désormais que les bruits des flèches avaient laissés place à ceux de la fureur des corps à corps. Il entendait aussi des cris, mais il ne pouvait déterminer à qui précisément ils provenaient. La seule chose sûre, c'est qu'il ne pouvait compter que sur lui même.

Ne voulant pas perdre d'autres frères face à de telles monstruosités, Erik se relança à l'assaut, repensant aux morts des derniers jours. Il leva son bras armé en criant :

Ulric, guide ma main !

Erik contre attaque la bête sans viser d'endroit précis. Il veut juste lui faire le maximum de dégâts

[[MJ] Le Sombre Garde]

Ordre d'attaque :
Erik (8+1 INI)
Homme-blaireau (9 INI)

Jet d'attaque Erik : 7 (réussite)
Jet de parade Homme-blaireau : 8 (réussite)
Jet de localisation : 11 (jambe droite)
Dégâts : 21
Homme-blaireau : 21/65

Lorsque l'épée du chasseur lui perça la jambe droite, l'homme-blaireau poussa un hurlement de douleur et de fureur mêlé. Son œil unique était injecté de sang. La masse vola une fois encore.

Jet d'attaque Homme-blaireau : 4 (réussite)
Jet de parade Erik : 2 (réussite)
Jet de localisation : 2 (tête)
Dégâts : 20
Erik : 40/60

Et cette fois-ci elle atteignit sa cible. Le métal toucha violemment la tête d'Erik, l'envoyant bouler. Le monde était sans dessus dessous pour le Cherusen. Alors qu'il tentait vainement de se remettre debout, l'être chaotique le chargea en hurlant. Les trois flèches qui lui traversèrent le poitrail l'arrêtèrent très vite et il s'effondra juste devant Erik. Ce qui était gênant était le fait que les flèches ne venaient pas de derrière lui, là où se trouvaient ses camarades : elles venaient de devant lui, et d'autres à leur suite, tuant toujours plus de montres vu les grognements de douleur qu'il entendait. Enfin, tout fut fini, et les chasseurs survivants de sa troupe le rejoignirent hébétés. Quinze hommes se tenaient devant eux, tous leurs arcs bandés, sauf un, qui regardait les Cherusens. De petite taille, il était trapu, les muscles saillants. Son visage était brun, mangé à moitié par une barbe noire drue. Un bandeau sur son œil en faisait une sorte de pendant humain de l'homme-blaireau. Lorsqu'il parla, on put entendre à son ton qu'il avait pour habitude d'être obéit.

« Qui êtes-vous ? Que faites-vous sur ce territoire ? »

[Erik Jaëger]

L'homme blaireau, hébêté par son attaque précédente, entendit à peine le cri du cherusen et reçu le coup d'épée d'Erik en plein dans la jambe droite. Il se releva cependant aussi vite qu'il ne s'était effondré sur son genou gauche : le chasseur pouvait voir dans son unique oeil injecté de sang la même chose que dans ceux des orks qui avaient massacré son village natal : une envie de meurtre, une envie de sang. Comment de telles créatures avaient le droit d'exister sur un aussi beau territoire ?

Erik fut pris de court par la réactivité de la bestiole, qui lança un nouvel assaut sous l'effet de la fureur. La masse fut projeté avec vigueur par la bête, et s'écrasa contre la tête du chef des chasseurs, l'envoyant bouler près du corps de son ancien ami qui gisait dans une mare de sang. Pendant quelques secondes, l'humain n'entendit plus aucun son. Totalement chamboulé par ce choc innatendu, il cru même aperçevoir son épouse au loin, parmi les arbres sales, qui l'appellait déséspérément. Erik voulu l'appeller à son tour, mais au moment où il tenta de se lever, la vision disparue et il fut brutalement ramené à la réalité du combat. L'engeance chaotique chargeait vers lui en hurlant, prête à finir son oeuvre. Etait-ce enfin la fin ? Pouvait-il rejoindre sa famille et ses amis pour toujours, près des Dieux ?

Les flèches fusèrent aussi vite que les pensées d'Erik. L'homme blaireau fut arrêté dans sa charge et tomba juste devant son ancien adversaire, la vie quittant son corps, la rage qui l'habitait s'en allant de son dernier oeil. Erik, surpris, réussit à se relever, bien que difficillement. Il entendit de nouveaux cris étranges, des flèches provenant de devant lui s'abattant sur les mi-hommes, mi-animaux. En quelques secondes, les hommes-bêtes furent exterminés. Erik regarda autour de lui, et remarqua que lui et ses frères furent épargnés. Abasourdis, inquiets, ils rejoignirent leur chef d'un pas calme, trahissant leurs nombreuses blessures. Puis, d'un coup, une quinzaine d'hommes sortirent de la sombre forêt. Ils encerclèrent les Cherusens en gardant leurs arcs braqués vers eux.

Les Cherusens regardèrent ces hommes, plus petits qu'eux mais beaucoup plus trapus, aux cheveux beaucoup plus sombres. Un homme de la même facture sortit du rang. Il était très musclé et portait une épaisse barbe noire. Il portait lui aussi un bandeau à l'oeil. Il vint se poster à quelques mètres d'Erik, et s'adressa à son groupe. Son comportement montrait clairement qu'il devait être le chef de ces étranges hommes.

« Qui êtes-vous ? Que faites-vous sur ce territoire ? »

Erik fut tout d'abord surpris de pouvoir comprendre l'homme, même si il avait un accent bien tranché. Peut-être n'étaient ils pas si différents que ça, après tout. Mais son instinct lui disait de se méfier aussi ...

Le Cherusen rangea malgré tout son épée, et intima à ses frères de ranger leurs armes également. Il n'aurait servit à rien de se battre contre d'autres hommes en des temps pareils. Puis il répondit à l'homme :

« Je me nomme Erik, et voici mes frères. Nous sommes les derniers survivants de la tribu Cherusen, plus au Sud ...» ces derniers mots furent très difficiles à prononcer. Ces événements paraissaient si lointain désormais, et pourtant cela ne faisait que quelques jours à peine que sa vie avait changée du tout au tout ...

Erik se redressa et continua, lentement, afin de bien se faire comprendre de tous :

« Des Orques ont détruit notre village, et nous avons fait le serment de les exterminer ou de périr en essayant. Nous avons errés sans but avant de tomber sur une étrange clairière où gisaient plusieurs cadavres ... des cadavres humains ... j'ai alors lancé mes frères le long de ce sentier, afin de retrouver ce que je pensais être d'autres orques, mais nous avons été pris en embuscade par ces ... choses ... ces ... ces hommes-bêtes ... »

Le Cherusen cracha de dégout sur le cadavre de son ancien adversaire, et ne rajouta rien d'autre. Il attendait la réaction de cet homme avant de poursuivre. Erik espérait qu'il ferait vite : il y avait surement certains de "ses" hommes qui avaient besoin de soins, ou de réconfort avant d'aller rejoindre les Dieux ...