[Maria] L'Estrella

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Dazhia Evdokiyadoch Aisenyev
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par Dazhia Evdokiyadoch Aisenyev »

Comme attendu et craint à la fois, le marinero s’avança pour mêler nos corps dans un contact des plus déplaisants. Ses mains chaudes se pressèrent sur mes flancs, peu vêtus, et il commença à m’entrainer à l’extérieur de la cellule.
La sérénité n'est pas qu'un mode de vie qui tient profondément l'individu jusque dans l'intimité de sa pensée ; c'est aussi une tranquillité artificielle qu'on peut fabriquer et s'imposer, simplement parce qu'on s'est entraîné à le faire et que la lucidité est souvent le meilleur moyen de rester en vie. Ici, mon existence n'était pas en péril, mais ma dignité, si. Ma dignité en tant que femme. Pour quitter cette cale il y avait des contraintes et des sacrifices, mais le jeu en valait pourtant la chandelle...


- Quant à toi tu es bien trop patient, l’estalien. Enlève ce pourpoint et prends-moi dans cette cage, comme le mérite toutes les putains de Norsca !

Tout en le provoquant, je me préparai à me livrer au plan le plus bancal que j’avais pu imaginer depuis longtemps.
Néanmoins, dans cette situation, je n’avais guère l’opportunité de faire autre chose…
Dès que le marinero commencerait à enlever son pourpoint en cuir, je plongerai ma main au niveau de sa ceinture pour en retirer le couteau qui s’y tenait. L'espace était si exigu que je comptais bien le mettre à profit afin de gêner le plus possible le mercenaire, le temps de me retrouver dans une position plus avantageuse.

C'est dans les moments les plus intenses, à l'instant précis où vous vous sentez le plus vulnérable, le plus en doute, que votre âme se tourne vers le pilier le plus aveugle de votre bravoure. C'est un fondement adamantin, inflexible, que nous sommes nombreux à partager.
Ce pilier s'appelle la foi. La foi en Ursun, le dieu-ours Kislévite ! J'ai appris tous ses commandements lors de mon long séjour à Erengrad, car le destin des hommes et des femmes du Nord est lié dans bien des esprits aux caprices et à la faveur du Père des Ours.

Aujourd'hui, j'avais besoin du coeur de ce dieu-ours. J'avais besoin de sa rage hivernale, de la force qui parcoure son corps et du sang qui coule dans ses veines. Aujourd'hui, Ursun, ta servante avait besoin de la colère que tu accordes à tes fils, priai-je en moi au moment où je me préparai à passer à l’action.

Je le provoque pour qu’il reste dans la cage et qu’il enlève lui-même son pourpoint. Dès qu’il commence à ôter son pourpoint, je lui dérobe son couteau et je l’attaque.
Si l’estalien refuse de rester dans la cage, c’est sûrement Maria qui va intervenir et je dérobe le couteau quand elle lui assènera son coup de bouteille.
Enfin j’utilise 10 PdC à Ursun pour obtenir une relance ou/et un bonus pour un de mes prochains jets.
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Dazhia Evdokiyadoch Aisenyev, Pirate Norse
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Test de Char de Dazhia : 17, raté.
Le soldat continua de reculer en tirant la porte de la cage avec lui, empêtré par Dazhia.

- "Suavemente, bella, suavemente. Tu vas avoir ce que tu mérites, mais ne te montre pas si pressée." dit-il en rigolant, son haleine puant le mauvais alcool.

Et c'est à ce moment là que la Sire passa à l'action. La pirate se leva d'un bond et se jeta sur le marinero qui lui tournait le dos pour lui fracasser la bouteille sur la tête.
Test d'End du soldat : 19, raté.
Il perd 1d15 = 7 points de vie.

La bouteille explosa sur le crâne du garde avec un grand bruit de verre brisé et le pauvre bougre s'écroula en avant sans un cri, assommé. Il emporta la rouquine dans sa chute et lui tomba dessus, percutant les planches de la cale avec un bruit mat. Dazhia, coincée sous le marin puant, pu cependant attraper sans mal le coutelas qui pendait à sa ceinture.

Pedro poussa un petit cri de surprise en voyant son collègue s'écrouler tandis que les autres prisonniers restèrent silencieux pour ne pas alerter les ponts supérieurs. Ils étaient tous contre les grilles de leurs cages, attentifs et prêts à agir. Un bon pirate savait reconnaître une occasion, et c'en était une, sans l'ombre d'un doute.

Le second marinero semblait indécis, l'esprit embrumé par la boisson. S'il donnait l'alerte, s'en était fait de lui aussi. Mais si il ne le faisait pas ... qui sait ce qui allait se passer. Il pesa le pour et le contre pendant quelques secondes puis poussa une injure en estalien et se jeta vers la table pour saisir précipitamment sa rapière, qu'il dégaina d'un coup sec. D'un pas mal assuré, il se campa face aux cages en pointant un doigt qui se voulait menaçant vers les deux femmes.


- "Arrêtez. Regresais a su jaulas !" leur ordonna-t-il, maîtrisant visiblement mal la langue commune. "Si vous pas faire problemas, alors personne avoir problemas. Rápidamente, sinon mort !"

Ses yeux courraient de l'une à l'autre et le bout de sa rapière tremblait légèrement. Il devait bien se maudire de s'être laissé allé, car la situation dans laquelle il se trouvait désormais était tout sauf confortable. Cependant, il sonnerait peut-être l'alarme si les événements lui échappaient totalement.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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La Sire
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par La Sire »

Holà, du calme, mademoiselle la norse. Un peu d’amour propre, que diable ! Prends-moi dans cette cage, comme le méritent toutes les putains de Norsca. Respecte-toi, bordel. Certes, l’on jouait bien notre vie, là, clairement, mais il y avait des manières bien plus diligentes pour annoncer les choses. Bon, j’ignorais tout de sa vie, et elle eût très bien pu être une de ces hétaïres que je ne l’eusse jamais su. Mais tout de même. Ou bien était-ce ainsi que l’on considérait toutes les femmes, là-haut, dans le Nord, et les concernées ne disaient rien, agréant à ce genre de postulat ? Bande de sauvages. Barbares. En tout cas, si j’ignorais effectivement que ma compagne de geôle provenait de Norsca, je réalisai avec un temps d’arrêt à quel point elle avait effectué un long voyage. Par la barbe de ma mère, c’est que ça en faisait, une trotte. Lorsque l’on aura le temps de causer un peu, faudra qu’elle m’explique tout ce bordel. Mais le moment n’était pas encore venu, loin de là. Nous avions des affaires autrement plus importantes à régler que de dégoiser nonchalamment tout en buvant du thé dans la cale de l’Estrella. J’avais un fil de pute à assommer, et j’y mis tout bon cœur.

Ça ne manqua pas. Il me tournait le dos, offrant un angle parfait pour que je l’attaquasse. Lorsque la bouteille explosa sur son crâne, dense, massive, et alourdie par la moitié de liquide qui dormait encore en son sein –et que, non, j’avais pris garde à ne pas avaler, je pus discerner de son visage en coin comme une violente expression de surprise. Ferme les yeux, la donzelle, songeai-je au moment même où des débris de verre partaient dans tous les sens, et où un lourd liquide se répandit sur le crâne de l’infortuné estalien. C’était que je ne voulais point rendre la pauvre fille caliborgnon par le biais d’une malheureuse éclisse de verre qui lui aurait traversé la rétine. Après tout ça, c’eût été vraiment con. Le bougre tomba comme une masse, s’accrochant niescemment à la pauvre norse qu’il voulait bataculer. Elle chuta en sa compagnie, tels deux amants liés l’un à l’autre, leurs corps entremêlés pour l’éternité. C’était bô. Le bruit qui fut émis alors qu’ils « choissaient » sembla comme réveiller un petit quelque chose dans l’esprit de Pedro, lequel tourna aussitôt la tête dans notre direction. Il afficha un air au moins aussi surpris que son compagnon, à cela près qu’il avait juste été témoin, ou presque, de la scène, et n’avait point reçu de bouteille sur la tronche. Lui préférait les engloutir et les vider, non pas se les manger. Fallait le comprendre, le pauvre ; il observait son ami sur le point de se taper une pirate, détournait la tête l’espace d’un moment pour surveiller l’escalier, veillant justement sur son camarade, et, un instant plus tard, voilà ce dernier qui gisait groggy au sol.

Le petit cri que poussa Pedro fut très plaisant à entendre. Un intense combat se déroula dans son esprit embrouillé par les vapeurs de l’alcool, cela se vit au travers de ses yeux. Pendant ce temps-là, je considérai la norse luttant pour repousser le corps amorphe et puant du marinero. Elle s’était emparée du coutelas qui dépassait de la ceinture du type, mais bataillait avec ce poids mort affalé au-dessus d’elle dans un coït inconscient.

«Eh bien, on galère, ou l’excitation t’a-t-elle gagnée ? Mince, j’ignorai que les putains de Norsca prenaient aussi rapidement leur pied ! », lui lâchai-je dans un grand sourire sardonique tout en retournant l’homme sur le dos, la débarrassant de lui. Je lui tendis alors la main pour l’aider à se relever. Histoire d’être certaine, je donnai un violent coup de talon dans le crâne de l’autre enfoiré.
Dans les autres cages, il y eut aussi du mouvement. La simple vue d’un des marineros s’écroulant de la sorte au sol avait ravivé l’espoir de tous les prisonniers. Certes, ils avaient eu la sagesse de se taire –ils n’avaient point bu d’alcool, les petits joueurs, mais leurs yeux s’étaient écarquillés comme ils s’étaient soudainement emparés à deux mains de leurs barreaux, visage incrusté entre deux de ces derniers. Comme s’ils voulaient mieux être témoins de la scène. Le signe ostentatoire de tout esclave sur le point d’être démis de ses chaînes, désirant agir, être acteur de sa libération.

Pedro, à présent, faisait bien moins le malin. La lutte interne entre sa raison et son cœur avait cessé, et l’homme semblait avoir pris une décision. Après s’être saisi de la rapière qui trainait sur la table, il se dressa en défenseur du tillac, campé sur ses positions devant l’escalier. Si nous avions certes à présent les clefs des geôles, nous ne pouvions pas encore les ouvrir, quand bien même certaines se trouvaient-elles à notre portée ; Pedro serait sûrement plus vif que nous ne le serions lorsque viendrait le moment de lui tourner le dos pour offrir l'objet de leur liberté à tous ces pirates incarcérés. Sauf si l’une d’entre nous s’interposait encore lui et les cages. Demeurait la dernière rapière du type que j’avais assommé, toujours posée sur la table. Je considérai mon malingre tesson de verre que je tenais toujours en main, et je me dis que je faisais vraiment pitié avec ce truc. Inutile de tenter d’affronter un adversaire avec ça, et mieux valait se rabattre sur la lame que personne n’avait encore revendiquée. Mais, là encore, Pedro empêchait tout accès à cette arme.

Sur un ton hésitant, balbutiant, il proféra quelques ordres et menaces. Retourner dans nos cages ? Il pouvait aller se faire foutre, et ce fut tout juste si je n’éclatai pas d’un rire sans joie devant une telle absurdité. Ce qui était certain, en tout cas, c’était que l’homme n’en menait pas large. Même lui, à vrai dire, ne savait que trop penser de tout cela, et sa maigre tentative pour nous faire plier devait assurément lui faire aussi pitié que moi-même et mon tesson de bouteille brisée.

«T'as du mal à tenir debout, et t'es tout seul. Il est évident que si tu l’ouvres encore, tu vas mourir, même si l’une d’entre nous doit y passer. Es-tu certain de vouloir mourir ? » Je tentai de gagner du temps, à mon tour. Je considérai le type que j’avais assommé. Faire pression sur Pedro en menaçant de lui trancher la gorge avec mon tesson de verre ? Cela pouvait possiblement fonctionner, mais j’en doutais. Je ne connaissais pas assez bien la relation qui unissait les deux hommes pour être certaine de la pertinence de ce plan. Ce fut à ce moment-là que je sentis la poignée du coutelas tout contre ma paume. D’accord. Merci mademoiselle de Norsca, c’est donc à moi de donner cher de mon corps pendant que tu t’en vas libérer les gus enfermés dans leurs cages. Tout en campant aussi bien sur mes positions que mon vis-à-vis le faisait pour les escaliers, je hochai de la tête sans même regarder ma compagne. Je ne préférais pas prendre le moindre risque en quittant mon adversaire des yeux. Qu’elle s’en allât donc ouvrir les cages.

«Dans tous les cas, tu es mal barré, Pedro. On va la faire simple, car tu seras bientôt en sous nombre, et de loin. Tu gueules, et je te jure que tu trouveras la mort après t’avoir coupé les couilles, car tu le mérites. Tu fermes ta gueule, et l’on t’épargne. »
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 16 janv. 2016, 01:42, modifié 1 fois.
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Dazhia Evdokiyadoch Aisenyev
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par Dazhia Evdokiyadoch Aisenyev »

Les choses venaient de s’accélérer, c’était un fait. Tous les guerriers savent qu'à un moment donné, le temps se fige. Il existe une seconde précise lorsqu'on met sa vie en jeu, qui recèle de singuliers trésors. Lorsque les sabres se heurtent, lorsque l'acier s'échange un baiser mortel, le corps devient l'outil parfaitement maîtrisé de l'esprit. Mais à l'inverse, il peut arriver que l'esprit se retrouve enfermé dans la chair, prisonnier d'une enveloppe terriblement lourde et pataude. Il s'agit d'un choc, d'un ébranlement. Et ce qui avait jeté mon esprit au fond de mon corps, c'était le corps inerte du marinero qui m’entrainait dans sa soudaine chute. Ma compagne de cellule venait d’abattre la bouteille d’alcool sur le crâne de l’estalien, l’assommant dans un bruit sourd.

S'il y a une chose à savoir à mon sujet, c'est que je suis éprise des idées de justice et de dignité, d'honneur. Le tout fondu en un amalgame complexe, résultant sur une morale bien particulière, un code éthique informulé et pourtant plus dur que le fer. En quelques minutes, la jeune femme avait revêtu bien des masques, bien des atours. Ce qui m’intriguait c'était que la sincérité était au cœur de chacune de ces expressions. Elle avait été sincère lorsqu'elle était venue "prendre de mes nouvelles" ; sincère dans la fougue qu'elle détenait, sincère jusque dans son insolence ! Et dans ma propre philosophie, au terme d'une réflexion sans doute rapide mais que j'estimais juste et vraie, la pirate était sincère dans ce qu'elle était de mal, comme dans ce qu'elle était de bien. Dans ce qu'elle avait d'indolente, de turbulente, d'impétueuse, d'égocentrique ; et dans ce qu'elle avait d'humaine, de compassionnelle, de passionnée.

Mais trêve d’analyse psychologique, je devais me sortir de cette entrave puante que représentait le marin assommé. Maintenant qu’il était juché sur moi à la manière d'un de ces rustres de taverne se livrant à quelque rixe absurde, je pouvais sentir sa lame… le terme poignard serait moins à même d’amener un quiproquo. Sans plus attendre, j’attrapai son arme et son trousseau de clefs, qui pendait toujours à son cou.
Si je devais prendre les armes et tuer pour continuer à vivre, il fallait que je prouve que je méritais de conserver le souffle de ma vie. Cette preuve passait par les valeurs de courage, de lucidité et de dignité.


« Mince, j’ignorai que les putains de Norsca prenaient aussi rapidement leur pied ! » Les propos de ma compagnonne m’arrachèrent tout de même un sourire.

- Quelques secondes de plus et tu aurais découvert les talents cachés des femmes de Norsca. Putain, il vous faut combien de temps pour vous décider à agir les Estaliennes ? lui rétorquai-je avec le même sourire moqueur qu’elle arborait, tout en agrippant la main qu’elle me tendait.

Pedro de son côté n’avait pas perdu son temps pour saisir sa rapière et nous menacer avec. Il semblait perdu entre appeler ses compagnons au risque de se faire punir pour son incompétence et régler le problème lui-même. C’est pour cela qu’il nous jeta quelques mots mal assurés. Ses mots résonnaient à mes oreilles, odieux de futilité, odieux de tromperie. La fureur qui faisait grésiller mes pensées comme autant de braises naissait des insultes à peine voilées qu’il prononçait à notre égard et de son manque absolu de dignité.
Quelque peu sonnée par la chute que je venais de faire, je plaçai la poignée du coutelas dans la main de ma partenaire. Elle serait plus à même de terminer le boulot. De mon côté, je comptais lancer le trousseau de clefs dans la cellule des huit pirates qui observaient la scène - ils n’allaient pas sortir d’ici sans participer aux festivités !
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 16 janv. 2016, 01:45, modifié 1 fois.
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Dazhia jeta le trousseau dans la cage d’Élias "Trois-Doigts" et de ce qu'il restait de l'équipage du Corbin, et les clés retombèrent dans la paille souillée. L'amputé jeta un regard à la norse et se baissa pour attraper le trousseau. Il essaya rapidement les différentes clés depuis l'intérieur et trouva la bonne, qu'il tourna dans la serrure. Cette dernière céda en grinçant et l'ancien capitaine poussa la porte du pied, un sourire se dessinant sur son visage mangé par la barbe.

- "La peste m'emporte si c'était pas là une bonne idée." dit-il en se frottant les mains, faisant un pas en dehors de sa cage. "Bien joué, rouquine. Maintenant, Élias et ses foies jaunes reprennent du service."

Il fit signe à ses hommes miteux d'aller se servir dans les caisses et les malles jetées en tas au fond de la cale tandis que lui-même se campait entre les cages des trois tiléens et des arabéens.

- "Ecoutez moi bien, bande de bachibouzouks. J'suis même pas sûr qu'vous allez piper un mot de c'que j'vais vous dire, mais si y'en a un qui comprend, alors qu'il explique à ses p'tits copains. Si ces filles font l'tapin c'est bien pour sortir leurs belles miches de là, et j'compte bien faire pareil ... sans le tapin." dit-il avant de lever les clés à autour de son visage, bien en évidence. "J'vous fais sortir à une condition : qu'vous envoyiez vot'lot de bourre-pif et qu'on s'casse vite fait. Capisce ?"
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Les trois tiléens se contentèrent d'incliner la tête, tandis qu'un arabéen traduisait à toute allure pour ses congénères, lesquels approuvèrent également.

Pedro assistait à tout cela en écarquillant les yeux de plus en plus, les mains tremblantes. Il n'avait visiblement jamais imaginé qu'une simple partie de dés se terminerait comme ça et, lorsque la Sire l'invectiva, le garde n'eut pas à réfléchir longtemps pour prendre sa décision. Il lâcha sa rapière en bredouillant quelque chose en estalien, puis leva les mains en l'air et recula, fébrile, pour aller s’asseoir à même les planches dans un coin sans quitter les prisonniers qui s'évadaient des yeux. De grosses gouttes de sueurs perlaient sur son front gras et sa moustache frétillait de trouille.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par La Sire »

Ma parole, c’était ma parole ; j’avais mis en jeu la mienne et non pas celle d’un autre, et surtout pas celle de l’ensemble des pauvres bougres qui se traînaient actuellement dans leur cage en recherchant cette fameuse clef, capable de leur offrir la liberté. J’espérai toutefois à ce qu’elle fût respectée, et cela par l’ensemble de l’équipage. Je n’avais pas beaucoup de principes, mais celui-ci, j’y tenais fortement, sans quoi le monde dans lequel nous vivions, et plus spécialement la piraterie, n’aurait plus aucun sens. Nous n’étions pas les monstres et ces images barbares dont voulaient nous faire revêtir les grandes puissances du Vieux Monde, assoiffés de sang, prêts à tuer quiconque se dresserait sur notre chemin, par la ruse, la fourberie, ou la tromperie, non. Quelle valeur s’affecterait au si classique « drapeau blanc » en termes de pourparlers si cette règle comme celle de la simple parole et promesse, ô combien bassement matérialistes, devait être souillée ? J’avais déjà été capitaine, j’avais déjà dirigé un équipage, voguer un navire, et mener mes batailles. Il y avait de ces fois-là où vous n’en meniez aucune, car la simple vue du drapeau noir renversait les cœurs en les coulant sous la peur et le désespoir. Mais le navire adverse savait ; il baissait son propre pavillon, et nous laissait l’aborder, en toute connaissance de cause. Nous prenions les marchandises, mais laissions la vie sauve à l’équipage plutôt que de les affronter et les faire passer par-dessus bord en cas de victoire. C’était une situation gagnant-gagnant, en sus de sauvegarder la vie de nos propres hommes. Ce qu’il advenait du capitaine adverse lorsqu’il rentrait à bon port, c’était une autre histoire. Mais au moins demeurait-il encore en vie. Si l’on souhaitait à ce que ce cas de figure arrivât encore, autrement plus facile et agréable, alors fallait-il respecter ses engagements, aussi tacites fussent-ils.

L’on entendit les cliquetis des mauvaises clefs aguichant le pêne de la serrure qui couina quelque peu, avant, qu’enfin, ce fût la bonne que l’on introduisit, et mon ancien équipage se libéra de sa geôle. Pendant ce temps-là, je conservai Pedro sous la bonne garde de mon regard, ne le quittant pas des yeux. Il ne savait que faire. Les clefs changèrent de main, et, dans mon dos, je sentis que l’on se posta au niveau des cages tiléennes et arabéennes. Elias reprenait du service ; cela pouvait être amusant. Il déclama bien quelques vers alambiqués –ou pas- aux derniers enfermés, leur proposant la liberté sous la seule condition de tout donner, par la suite, pour se tirer de là. J’eus assurément émis une ou deux conditions complémentaires, pour être certaine de ce que je faisais, mais Elias demeurait Elias, et l’homme n’avait pas la pensée tranchante. A l’inverse, il était évident que les prisonniers avaient eu aussi leur mot à dire, mais personne n’en profita. Ils l’eussent pu, malgré tout. Certes, ils étaient toujours prisonniers, mais il y avait peu de chances pour que les deux femmes que nous incarnions ainsi que le groupe d’Elias pussent mettre en déroute la totalité de l’équipage estalien. Aussi étions-nous aussi tributaires de leur participation qu’ils l’étaient de la nôtre. Mais ils acceptèrent sans faire de chichi, hâtés par la liberté qui les attendait après qu’on leur eût traduit les palabres de leur « sauveur ». Quand bien même devraient-ils encore se battre pour la mérité. Mais mieux valait combattre une dernière fois plutôt que de se livrer soi-même à un sort pire que la mort, n’était-il point ?

Si Pedro continuait de batailler ferme avec lui-même pour déterminer la meilleure marche à suivre, il ne put se concentrer véritablement sur cette intense réflexion, et j’y voyais là deux causes bien différentes. L’alcool, tout imbriaque qu’il était, et le flux incessant de prisonniers qui se libéraient de leurs chaînes et s’écoulaient dans la cale, comme l’eût fait la mer par une voie d’eau perçant les œuvres vives. Et il pouvait être certain que chacun des anciens prisonniers céans-même se rappelleraient tous tant qu’ils étaient le visage et l’identité de celui qui les avait surveillés. Il se rendit à la raison, déposant les armes avant de lever les mains en l’air, et ce fut tout juste s’il ne se pissa pas dessus.

«Bien, Pedro. Je considère cela comme étant la bonne solution. Peut-être même vas-tu parvenir à gagner non seulement ta vie, mais aussi ta liberté. »

Je laissai volontairement planer l’indécision et le doute à son sujet, dans sa tête, allant, au même titre que mes compagnons, fouiller dans les caisses pour y récupérer mes affaires. Ma rapière, mon pistolet –rien que remettre la main dessus, apposer ma paume sur la poignée ou la crosse, si je les trouvai, me rasséréna grandement, et la suite de mon matériel ainsi que mes accessoires de jeux.

«Bon, les pistolets, on oublie direct. Ça sera pour après. On va tenter de la jouer finaude. Quelqu’un sait-il parler l’estalien, hormis Pedro ? »

Mieux valait mettre un holà à la trépidation intempestive d’Elias et de ses hommes. Oui, ils avaient envie d’en découdre, mais foncer dans le tas comme les bœufs qu’ils étaient ne se révélerait assurément pas comme étant la meilleure des solutions. Je n’avais encore que trop bien en tête le départ précipité de Sartosa. Si, certes, celui-ci m’avait permis de m’en sortir, il avait aussi fallu compter avec un avitaillement négligé, des manœuvres en mauvais état, un gréement non inspecté… Inutile de s’interroger sur les causes des si nombreuses avaries que nous avions essuyées durant la tempête. Au final, rien ne pressait véritablement ; nous disposions d’un peu de temps. Autant s’en servir pour éliminer, peut-être, de façon plus commode un ou deux marineros plutôt que de tous les affronter d’un coup.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 17 janv. 2016, 19:29, modifié 1 fois.
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Dahzia est pnjisée pour ce tour-ci, avec son autorisation
Le trousseau n'avait de cesse de cliqueter à mesure qu'il passait de mains en mains et que les grilles des cages s'ouvraient unes à unes. Les détenus firent le moins de bruit possible et s'en allèrent récupérer ce qu'ils pouvaient dans les caisses du fond. Huit sabres, une douzaine poignards et de couteaux, deux pistolets à silex, des babioles. La Sire et Dahzia trouvèrent leurs affaires dans le tas et s'équipèrent rapidement, sous les pupilles tremblantes du gros Pedro, toujours prostré dans son coin et qui essayait de se faire le plus petit possible.

- "Allez les gars, priez vos dieux." lança Elias "Trois-Doigts" en soupesant une rapière dans sa main intacte. "Va falloir en découdre sévère pour se sortir de cette mouise."

En quelques instants, la cale de l'Estrella se retrouva remplie de pirates armés et prêts à se battre pour retrouver leur liberté chérie. Les arabéens restaient entre eux, ne parlant visiblement pas la langue commune. Ils échangeaient à voix basse dans leur dialecte râpeux et se passaient les armes qu'ils avaient pu trouver dans les malles.

Elias se tourna vers les deux femmes et fronça les sourcils.


- "Oublie pas qu't'es pas à Sartosa, la Sire. Ici y'a pas papounet pour t'sortir des beaux draps. T'es sous mes ordres ..." Il jeta un coup d'oeil à Dazhia. "... et ta copine la rouquine aussi, tiens. Si vous voulez vous en sortir, faudra m'écouter et pas faire les malines."

L'un des tiléens se dégagea adroitement de la foule de forbands qui se serraient dans le petit couloir entre les cages et s'avança vers Maria et Dazhia. Il finissait d'enfiler un gilet fauve et safran qu'il venait sûrement de récupérer au fond de la cale, et portait un bandeau en tissu et de lourdes boucles en or. Son teint était tanné par la mer et ses yeux pétillaient de malice.

- "Je suis votre homme, donna." dit-il avec son accent chantant et un sourire charmeur. "Lucio Ancona, de Tobaro. Pour vous servir." Il s'inclina et leur fit un baise-main espiègle. "Je parle parfaitement l'estalien, et je pense pouvoir vous aider."
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Tandis qu'il disait cela, le garde que la Sire avait assommé et qui gisait entre les pieds des pirates grogna et sembla se réveiller. L'un des arabéens tatoués se baissa rapidement, lui saisit une touffe de cheveux pour tirer sa tête en arrière et lui trancha proprement la gorge. Le sang gicla et le marinero trembla quelques instants en gargouillant avant de s'immobiliser définitivement, couché sur le ventre. Pedro poussa un petit couinement terrifié, ses yeux porcins rivés sur le poignard sanglant et sur les yeux de l'arabéen qui le fixait avec un sourire mauvais.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par La Sire »

J’avais bel et bien récupéré l’équipement que j’avais toujours porté avec moi, mon matériel de navigation, mon astrolabe, mes cartes, mes outils, ma gourde de rhum en métal –que je laissais de côté sans même en boire, une fois m’avais suffi, et surtout, mes armes. Ma rapière, que j’examinai scrupuleusement afin de vérifier, savait-on jamais, qu’elle n’avait point été abimée par l’entreposage des plus foireux, dans tout ce bordel de caisses aux assortiments hétéroclites, et mon pistolet. Et lui aussi, je me mis à l’examiner, car je n’avais point l’intention qu’il me pétât entre les mains dès la première utilisation. En sus de cela, je vérifiai qu’il fût bien chargé, car m’était avis que, d’ici peu de temps, j’en aurai l’usage, et que le sang se mettrait à couler. Ouais, j’avais récupéré mon équipement. Presque tout mon équipement.

«Pedro, j’ai failli oublié. Rends-moi mes foutus dés. »

Ce que je n’avais clairement pas oublié, en revanche, c’était la localisation même de l’endroit où ils avaient été planqués lors de la venue du capitaine de toute cette joyeuse troupe. Super, la cachette. Les dés, c’étaient comme les cure-dents ; ça ne se prêtait pas. J’imaginais fort bien que je récupérai mes petits cubes de bois, lesquels ne m’avaient pas tant porté chance que cela, mais qu’importait ; j’en avais toujours pris soin, et les passai sous quelques rasades de rhum, au cas où. Et cela même en dépit des potentiels regards choqués et déçus des pirates qui contemplaient les petites gouttes de ce précieux liquide tomber au sol.

J’avais balancé ma demande à l’attention de la totalité de l’équipage. Tout le monde se trouvait armé, prêt à en découdre, et la nitescence du métal tranchant se reflétait sous la chiche lueur des bougies et des lampes à huile. Seulement, avant même que j’émisse la conjecture de mon plan, Elias s’y opposa directement, peu amène. Lorsque je pensais au fait qu’il reprenait le service, ç’avait simplement été pour signaler qu’il était sorti de sa cage, le bougre, et non pas qu’il se remettait en tête de devenir capitaine alors même qu’il n’avait rien tenté pour l’être de nouveau. Ce genre de truc ne passait pas vraiment. Aussi me tournai-je en sa direction.

«Tout comme tu ferais mieux de ne pas oublier que tu n’es plus sur ce bateau-cercueil de Corbin où tu officiais, pour quelque raison que ce soit, en tant que capitaine, Elias. Mauvais bord d’attaque, voiles qui dégueulent, chanvre grossier, cordage non goudronné, sous toile, manque d’étoupes et j’en passe... Dois-je vraiment rappeler à l’ensemble de l’équipage que nous sommes tous dans ce putain de trou uniquement parce que tu ne sais pas tenir un navire ? Non ? Merci, c’est tout ce que je voulais savoir. »

Je me détournai alors subitement de sa personne, jugeant avoir d’autres chats à fouetter. Encore que, non, j’avais un dernier truc à dire, pour que les choses fussent bien claires.

«Je m’en bats les ovaires de qui sera le prochain capitaine de tout cet équipage que nous formons malgré nous. J’espère juste que les gens auront assez de jugeote pour ne pas voter en ta faveur lorsque surviendra le conseil. Mais si c’est le cas, bha, tant pis, je me plierai à l’avis général, non sans croiser les doigts. Maintenant, si tu permets, je vais tâcher de nous libérer de là. »

Je ne savais pas si ma petite logorrhée vipérine avait porté ses fruits sur chacun de ces marins ayant retrouvé leur liberté, mais je m’en foutais. Au moins avait-elle possiblement fait de l’effet à l’un de ces types, car vint un homme qui se présenta à moi par un baisemain. Bha ça alors, si j’avais su. Inutile de noter que j’en fus quelque surprise, bien malgré moi ; les pirates n’étaient clairement pas dans le genre à procéder de la sorte. Visage ouvert, sourire franc, regard malicieux… Ouais, je voyais tout à fait le type d’homme qu’il incarnait et qui savait jouer de ses avantages. Mais je notai également d’autres choses, toutes aussi intéressantes. Il parlait parfaitement l’estalien, et provenait de Tobaro. Eu égard à la position particulière de cette dernière cité, naturellement défendue par les Rochers du Fol et de traitres courants, les habitants de Tobaro étaient généralement de très bon marins, expérimentés et compétents. Pourquoi en irait-il autrement de sa personne. Bref, il se révélerait assurément très précieux. Je repris contenance, haussant un sourcil bien arqué, me fendant d’un sourire torve.

«Ah ouais, t’es comme ça, toi ? Bien, parfait. Eh, Pedro, mon vieux ! », fis-je à l’intention de l’intéressé en marchant d’un pas vif en sa direction. Je lui administrai une petite tape amicale sur l’épaule, tout en lui explicitant le plus simplement et le plus familièrement du monde la situation suivante.

«Tu vois, notre ami ici présent Veautrôme Dauna sait parfaitement parler estalien. Il te comprend donc tout à fait, mon cher, et veillera à ce que tu ne dises pas de conneries. Car, vois-tu, tu vas aller face à l’escalier, tu vas gueuler le nom d’un de tes petits camarades, et tu vas lui expliquer qu’un problème nécessite sa présence immédiatement. Invente ce que tu veux, je m’en tape tant que c’est crédible. Mais si tu dis de la merde… »

Couic. Ce n’était pas tout à fait le bruit d’un type qui se faisait égorger comme un cochon, mais l’onomatopée était reconnue par tous. Et c’était justement ce qu’il venait de se passer. L’estalien que j’avais assommé avait commencé à faire des siennes, remuant de manière fort peu séante, et l’un des arabéens avait eu la bonne idée, et je l’approuvais, de veiller à ce qu’il restât inerte, sans causer de problème. Pedro, lui, n’avait pas semblé des plus enchantés. Je le reconsidérai de mon plus beau et sarcastique sourire, tout en désignant le cadavre de son collègue.

«Bha… Voilà. ¿ Vale ? »

Voilà, tel était mon plan, à réitérer tant que cela fonctionnerait. Car je considérais qu’il valait mieux les affronter un par un que les dix d’un coup, très clairement. Au bout d’un moment, si le plan fonctionnait, ils se rendraient forcément compte de la supercherie. Mais, avec un peu de chance, l’on en aurait descendu suffisamment pour alléger notre peine à venir.
Je me tournai vers l’équipage, et également vers le tiléen, car un plan se devait d’être approuvé.

« Ça vous convient ? On se planque, et on zigouille le premier qui parvient en bas de l’escalier. En silence si possible. Et on recommence jusqu’à amoindrir au maximum leurs forces. »
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Message par [MJ] Le Grand Duc »

Dazhia pnjisée pour ce tour si également.
Les pirates qui comprirent la Sire approuvèrent son plan en se contentant d'hocher la tête tandis qu'Elias maugréait en jetant un regard mauvais à la jeune femme. Pendant ce temps, Lucio traduisait les directives de Maria à Pedro. Le garde suant écouta attentivement le tiléen et se dépêcha de se relever. Sa chemise sale était trempée et le pauvre bougre soufflait comme un cochon, non sans avoir jeté un coup d’œil paniqué au corps de son camarade étendu sur les planches. Il alla se poster dans l'escalier et toussa pour clarifier sa voix tremblante. Pendant ce temps, Lucio jeta un regard entendu à la Sire et vint se plaquer d'un côté de l'escalier, attendant que la jeune femme fasse de même de l'autre.

- "Allez, planquez vous, bande de raclures. Qu'on s'fasse pas avoir ce coup-ci, on a pas droit à l'erreur." grogna Elias "Trois-Doigt" à l'adresse des autres.

Suivant son conseil, les prisonniers allèrent se serrer du côté de la table, dans l'angle mort où on ne les verrai pas du haut des marches. Les arabéens tatoués se contentaient de suivre la masse sans tout comprendre de ce qu'il se passait, attentifs et les doigts serrés sur les manches de leurs armes. Lucio fut rejoint par ses deux compagnons tiléens, le blond barbu et le costaud aux favoris et à la mâchoire carrée. Dazhia, quant à elle, se saisit de ses poignards et vint se placer à côté de Maria.


- "Je vous présente Valante Belleni et Ducio "Toro" Dal Re". dit Lucio à voix basse avec un sourire tandis que ses compagnons inclinaient la tête. Valante semblait être le blond, ses cheveux attachés en arrière et une expression neutre sur le visage, tandis que "Toro" avait le cou d'un boeuf et le visage marqué par les cicatrices, et un air renfrogné.

Pedro toussota à nouveau et mis ses mains en porte-voix.

- "Hoy, tios ! Tengo un pequeño problema abajo. Alguien puede bajar ?" lança-t-il avec hésitation vers le pont supérieur.

Le garde ventru jeta un coup d’œil craintif à la Sire pour voir sa réaction puis s'empressa de trottiner vers le fond de la cale pour s'éloigner. On entendit des voix à l'étage puis des bruits de pas sur les planches et en haut des marches. Deux marineros descendaient sans savoir ce qui les attendait dans la cale. Lucio jeta un regard entendu aux jeunes femmes postées de l'autre côté de l'escalier et releva son sabre, prêt à frapper.

Les deux soldats posèrent le pied dans la cale et écarquillèrent instantanément les yeux.


- "Qué ?!" lança l'un d'eux en portant la main à sa rapière.
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par La Sire »

Après tout ce petit esclandre, plusieurs bonnes nouvelles se succédèrent les unes aux autres. Déjà, Elias ferma sa grande gueule et ravala ses prétentions de capitaine, bougonnant quelque peu, mâchonnant ses joues non sans me lancer quelques mauvais regards. Soit je lui avais coupé la chique, soit il s’était rangé du côté de la sagesse, décidant qu’il valait mieux, effectivement, délayer son ambition personnelle et agir pour l’intérêt commun. Le plan sembla être accepté à l’unanimité, quand bien même les arabéens ne pigèrent pas un traître mot, semblait-il, de ce que j’avais pu dire. Oh ouais, ce que j’appréhendais le moment où viendrait le temps de transformer toutes ces personnes aux origines aussi diverses que variées en un seul corps, en un unique équipage. Il y avait pourtant bien eu un traducteur qui s’était chargé de relayer les informations qu’Elias avait transmises à ces autres peaux-noires alors enfermés dans leur cage, mais celui-ci avait subitement décidé de se taire. Ou bien avait-il été trop surpris par ce plan, préférant analyser ses tenants et aboutissants plutôt que de faire la traduction. Bha, qu’importait, tant qu’ils finissent tous par comprendre le plan dans sa généralité. Tant qu’ils ne faisaient pas de bruit et se contenter de dégommer des marineros, moi, je ne leur en voudrai pas. Enfin, Lucio paraissait bel et bien capable de parler l’estalien, sans souci, et si Pedro avait eu l’esprit de jouer sur la non-compréhension de mes paroles, ce fut chose impossible à présent que le tiléen débitait des mots dans la langue de Magritta. Lorsque les explications s’achevèrent, l’on vint se mettre en position.

Moi, j’allai me coller d’un côté de l’escalier, prête à en foutre une au premier qui passerait à ma portée. La rapière dégainée, ma dextre tenant fermement la poignée, j’attendis patiemment que tout le monde se mît en position. La Norse me rejoignit, dégainant à son tour ses deux dagues. Lucio se plaça de l’autre côté de la cage d’escalier, en compagnie des deux autres tiléens qui l’avaient accompagné en cage, et les présentations furent faites.
Valante Belleni et Ducio « Toro » Dal Re. Ah, ouais, il était vrai, en fait, que je n’avais toujours pas décliné mon identité. Par ailleurs, j’ignorais toujours le nom de mon ancienne compagne de cellule avec laquelle j’avais pourtant échangé bien des mots.

«La Sire », me contentai-je de dire. Inutile de balancer mon patronyme et tout le tatouin ; je doutais fortement que cela les intéressât. Par ailleurs, j’aimais à conserver pour moi-même mon vrai prénom, ès qualité de pirate. Il pouvait être plus difficile de remonter jusqu’à moi, ou jusqu’à mes origines, ainsi. Je savais que bon nombre de mes confrères agissaient de la sorte. Les surnoms, c’était loin d’être surfait. J’avais quand même dévisagé, l’espace de quelques instants, les deux nouveaux que m’avait présentés Lucio. Un blond barbu, d’accord. Mais c’était surtout le second que je relevai. Un visage patibulaire, une trogne renfrognée, bon nombre de cicatrices… Le corps d’un homme pouvait autant en dire sur son passé que le gréement et la cale d’un navire. Lui avait l’habitude de se battre, à coup sûr, et, en sus de cela, il était parvenu à se réchapper desdits combats, bien qu’en laissant quelques fragments de chair et de peau. En gros, il était assurément expérimenté. Bref, c’était sans doute un bon combattant, et il nous serait d’une aide précieuse.
Quant au restant de l’équipage, celui-ci alla bien sagement se mettre dans le fond de la pièce, près de la table, de manière à ne point être vu lorsque descendraient les marineros. Mais leurs armes, à l’instar des nôtres, avaient été sorties au clair.

Ce fut au tour de Pedro de jouer, et l’estalien parut avoir compris la leçon. Se clarifiant la voix d’un air mal assuré, il parvint à contrôler ses tremblements incessants qui le parcouraient encore pour se poster au bas de l’escalier, et gueuler quelques mots dans sa langue natale. Bon, d’accord, j’avais mis Lucio à côté de lui afin d’être certaine qu’il ne tenterait pas de nous jouer un mauvais tour en baragouinant quelques trucs, un long texte, des explications foireuses, ou que savais-je encore, mais je fus rassurée. Ce qu’il dit, là, je n’eus pas trop de souci pour tout comprendre, et j’hochai de la tête, me tenant prête. Il n’avait pas fier allure, le Pedro, et ça se vit clairement lorsqu’il me regarda, moue incertaine. En revanche, mon hochement du chef sembla le rasséréner quelque peu, quand bien même l’appréhension du combat à venir le tiraillait toujours. Presque honteux de sa propre action, il se terra dans le fond de la cale.

En haut, sur le tillac, il y eut du mouvement, et des bruits de pas se firent de nouveau entendre. Deux paires de bottes descendirent alors de concorde les marches, annonçant l’arrivée imminente de leurs propriétaires. Nul doute qu’ils allaient être surpris. Afin de bien me faire comprendre, j’observai la norse –ou Dazhia, si elle m’avait dit son nom, et Lucio, posant mon index sur mes lèvres. Pas question de gueuler comme des putois au moment de l’attaque, que ce fût pour nous donner du courage ou pour bien montrer que, non, on n’était vraiment pas contents.
Comme prévu, les deux marineros eurent l’air très surpris ; cela se vit et dans leurs regards, et dans leurs mains qui se portèrent instantanément sur leurs rapières. N’étant pas d’humeur à leur faire la conversation, je frappai directement le premier à ma portée.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 23 janv. 2016, 16:54, modifié 1 fois.
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La Sire - Maria Lucini, voie du Forban.
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