[Armando] Héritage méridional

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[MJ] Vivenef
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Re: [Armando] Héritage méridional

Message par [MJ] Vivenef »

  • «Des gens d’l’Empire ? Ah, ça, j’chais pas. Moi, j’ai juste reçu des consignes, j’étais pas à la réunion, moi. On m’a just’ dit que les deux types à dada, là, y r’cherchaient un homme et une gamine. Et qu’on d’vait pas non plus aider Muros –pasque vot’ village, là, y ‘est pas sur les terres du Muros, qui paraît ? Fin voilà. Donc on vous laisse passer. Mais pas gratuitement non plus, hein, faut pas rêver ! »

    Lorsqu’Armando sortit de sa bourse trois excelentes, ou couronnes dans l’Empire, les yeux du soldat miroitèrent de convoitise, et il en fut de même des deux autres gardes.

    «J’crois qu’on a trouvé un arrangement, m’sire. Que Myrmidia vous bénisse ! Et pis, bha,j’pense que vous avez plus d’mouron à vous faire, v’savez. Les types sont pas allés plus loin qu’ici, et j’doute que, si y en avait des aut’, qu’les aut’ aient fait d’même. Tout’façon, à partir d’ici et d’aud’là, c’est plus leur territoire, y ont plus de pouvoir. Par contre, j’vous recommande pas trop d’passer par les bois, vraiment… M’enfin, c’vous qui voyez ! Bonne route ! »

    Et le chariot continua sa route dans les venelles de Verín, faisant halte à la première auberge qu’ils trouvèrent que pour se trouver de quoi manger. Autant préserver les rations qu’ils avaient déjà pour quelque délicat moment où la civilisation et son confort seraient hors de portée. Un fade brouet et un petit morceau de viande plus tard, et ils étaient repartis.

    Si la crainte de voir apparaître de nouveau les cavaliers demeurait au tout début, elle ne tarda pas à disparaître à mesure qu’ils s’éloignaient de plus en plus de Muros et de ses alentours, et que les paroles du garde se gravaient dans leur esprit. Ils se trouvaient en dehors de la zone d’influence des sbires de cette étrange comtesse. Et là, la charrette, tractée par le cheval, continuait tranquillement sa route, sans aucune interruption, et Sansa, à son grand plaisir, put enfin sortir du baril.

    Aux heures se succédaient les jours, et les routes poussiéreuses et ensoleillées se succédaient aux auberges ou dortoirs plongées dans une nuit froide et ténébreuse. Le maître d’arme, sa jeune protégée, et le viticulteur s’arrêtaient de ci de là à la tombée de la nuit, ne reprenant leur périple qu’au petit jour. Peut-être étaient-ils chanceux, mais aucun incident majeur ne vint perturber leur trajet. De temps à autre, quelques gardes soupçonneux venaient les interrompre pour un simple contrôle de routine à l’entrée des villes ou d’un de ces royaumes dont personne ne savait exactement ce qui en marquait le début où la fin.
    Ce que constata Armando, en revanche, c’était que voyager coûtait cher. Péage, nourriture, auberge, et même, une fois, bandits de grand chemin, les occasions de « prêter » leur argent étaient multiples, et le maître d’arme pouvait bel et bien pester que ces péagers réclamaient justement son argent afin de protéger les honnêtes voyageurs comme lui contre ces brigands qui venaient à leur tour leur emprunter le même or. En dépit de tout le savoir de l’estalien, face à la dizaine de canailles armées d’épée, d’arc et d’arbalètes, c’eût été folie que de protester, et il dut se délester d'une autre excelente, au même titre que Miguel. Après quoi, on leur souhaita un agréable trajet jusqu’à leur destination finale, alors que la bourse de l'estalien était désormais totalement vide.

    A l’horizon se dressait une énorme tour qui pointait vers les cieux, et ils surent qu’ils étaient proches de leur destination finale. Manquait à savoir sir le nom d’Alberto de Riviera Roja était connu dans les environs. Il leur fallu plusieurs tentatives avant de pouvoir mettre la main sur une personne ayant déjà entendu parler de l’oncle de la fillette, et l’inconnu, un type assez bourru mais à la vêture distinguée, leur indiqua et le nom du village, et sa direction. Albarracín.

    Ce ne fut qu’alors que la nuit commençait à reprendre ses droits sur le monde qu’ils parvinrent en vue du village. Un petit village fortifié de murs que surplombait un château de pierre noire à moitié encastré dans l’une de ces falaises qui délimitaient la côte, empêchant tout amarrage de navires si ce n’était dans le port de Bilbali. Comme partout ailleurs dans le royaume de Tigarre, le sol était pauvre, poussiéreux, rocailleux, et seules deux petites fermes entourées de champs de céréales se tenaient en-dehors de l’enceinte d’Albarracín.

    Au niveau du corps de garde, lorsque la charrette s’arrêta, deux hommes leur barrèrent le passage, et on leur demanda expressément de décliner leurs identités et d’expliciter la raison de leur venue en ces lieux.

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Armando Florès
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Re: [Armando] Héritage méridional

Message par Armando Florès »

On dit que l’or rend les hommes heureux. Armando l’apprit bien rapidement à ses dépends. Plus le voyage avançait, plus sa bourse se lestait. Tous et chacun prétextant une raison valable pour les empêcher de continuer sans une petite rémunération. Puis il y eut les brigands. L’Estalien aurait bien aimé en découdre avec eux, mais vu leurs nombres cela aurait été stupide et notre homme ne souhaitait pas mettre en danger la petite. Sa bourse se retrouva finalement sans contenu, toute l’argent qu’il avait ardemment gagné ayant disparût.

Heureusement, tous ces déboires financiers les avaient menés à destination. On avait certes dû s’informer où trouvé l’oncle de la petite à Bilbali, mais finalement l’on trouva la destination. Albarracín. Il s’agissait d’un petit hameau fortifié. Lord Fritz, avant sa mort, avait avisé le maître d’arme que l’oncle de Sansa, du côté maternel, possédait une place forte et plusieurs hommes d’armes à sa solde, La vue des murs rassura grandement Armando, exténué de ce long périple. Alors qu’ils approchaient des murs, il remarqua le château de pierre noire à même la falaise.

Puis, ils furent à nouveau stoppés par des gardes, Armando craignant de devoir leur offrir de l’argent pour leurs passage, chose qu’il ne possédait malheureusement plus, joua la carte de la franchise. Il faut aussi avoué qu’il était las de ce voyage et n’espérait plus qu’une chose depuis un moment, que la petite soit en sûreté chez son oncle.


-Yé mé nomme Armando Florès, yé souis oune maître d’arme qui oeuvrait pour Lord Fritz. Si yé souis ici c’est pour respecté ses dernières volontés et ménés la pétite qué voici à son oncle, el Señor Alberto de Riviera Rosa. Normalément, il est au fait dé notré vénou.

Le bretteur espérait deux choses, que les gardes étaient bien à la solde du seigneur et que celui-ci avait bien reçu la missive envoyée par son frère par alliance. Fidèle à ses habitudes Lord Fritz devait avoir envoyé un coursier à cheval et un pigeon, mais avec les évènements qu’il avait vécu à Costa Espéranza, même si la route après Verín avait été beaucoup plus calme, forçait l’Estalien à demeurer sur ses gardes. Instinctivement, sa main glissa sur la garde de son épée lors de son discours, observant attentivement la réaction des deux gardes afin d’agir si besoin s’en faisait sentir.
Florès, Armando, Voie du Maître d'arme
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[MJ] Vivenef
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Re: [Armando] Héritage méridional

Message par [MJ] Vivenef »

  • «Armando Florès ? murmura le garde alors que l’intéressé lui contait rapidement son histoire. Lorsqu’elle fut achevée, le garde eut une illumination, se rappelant bel et bien quelque ordre qui lui avait été donné. Oh, mais bien sûr ! Oui, j’ai reçu des indications vous concernant, mais il semblerait que Don Alberto de Riviera Rosa ne croyait pas en vos chances d’arriver ici en vie. Toi, va-t’en l’avertir de l’arrivée de nos invités, commanda-t-il à un autre milicien, qui s’empressa d’exécuter l’ordre en grimpant sur un cheval et en s’en allant à toute allure en direction du château.
    Venez donc, vous êtes les bienvenus en ces lieux. »

    L’homme les conduisit au-travers du village, alors que la poussière soulevée par les sabots de la monture commençait à retomber au sol. Il s’agissait d’un village d’une petite centaine de personnes, isolé sur ces terres infertiles, mais heureusement protégé par les murailles qu’ils avaient pu voir. Une classique auberge se tenait là, en bordure du village, et y entraient ou en sortaient bon nombre de personnes qui, bien qu’étant probablement de simples fermiers, mettaient un point d’honneur à bien se vêtir, et parangonnaient le menton haut dans les rues. Beaucoup d’entre eux se retournaient sur le passage de la charrette escortée de ces quelques gardes, et l’on tentait de deviner l’importance de ses occupants.
    Un petit bâtiment de pierres blanches, décoré de bas-reliefs à motifs de boucliers et d’armes sculptés sur le devant de l’édifice, indiquait la présence d’un temple dédié à Myrmidia, et à ses côtés se tenait un terrain d’entraînement sur lequel soldats, disciples du culte et paysans se livraient à des passes d’arme et à des séances de tir à l’arc. Des poules et quelques vaches traînaient dans les ruelles, bloquant le chemin ou se faufilant en coquetant entre les jambes des passants qui juraient alors d’avoir manqué d’écraser sans le vouloir ces stupides bestioles.

    Ils sortirent tous du village, empruntant alors un petit chemin étroit serpentant sur la falaise. Quiconque tentant de s’emparer de la petite forteresse devrait y réfléchir à deux fois avant de se risquer à cette activité aussi hasardeuse que dangereuse, et quelques cailloux roulèrent sur le chemin avant de tomber dans un vide qui ne laissait aucune chance de survie. Etait-ce l’impression d’Armando où bien faisait-il de plus en plus sombre alors qu’ils progressaient vers le château ?
    Menaçante, la petite montagne se dressait devant eux, susceptible de tous les écraser, ainsi que le fortin, si elle était amenée à s’effondrer, et le poids de son ombre gigantesque pesait sur leurs épaules.
    En fin de compte, ils parvinrent tout en haut du plateau, devant la petite forteresse baignant dans la pénombre de ces millions de tonnes de roche demeurant derrière elle. L’accès n’avait pas été aisé, gardant la bastille bien à l’écart du petit village.

    A l’entrée, Armando put apercevoir différents gardes protégeant un homme solide, grand et bien bâti. Pourtant, il semblait lassé, fatigué, et l’ombre de ce château et ces grands murs naturels de rochers qui l’entouraient, à flanc de falaise, semblaient être un grand fardeau pour lui. Il était bien habillé, portait la moustache, et dans ses yeux pétillaient une petite étincelle de camaraderie, nonobstant l’épuisement qui l’habitait.

    « Armando Florès, ainsi, c’est vous. Et voici sûrement Sansa. Oui, tu ressembles quelque peu à ton père, mais surtout à ta mère, laissa-t-il échapper après l’avoir auscultée du regard, avant de porter son attention du Miguel. Et vous êtes …?

    Ainsi, c’est terminé, je présume… J’ai reçu un pigeon annonçant votre possible arrivée, ainsi que des nouvelles concernant cette subite attaque. Puis, plus rien. J’ai bien tenté d’y répondre, de demander d’autres nouvelles, mais mes questions restèrent sans réponse. Quant à vous, je n’y croyais pas. Je ne pensais vraiment pas que vous parviendrez à vous échapper, et même à faire tout ce chemin jusqu’ici. Je suis heureux de m’être trompé… Quand bien même arrivez-vous à un moment qui n’est pas aussi propice que cela. Enfin…
    Mais vous devez mourir de faim ou de soif ! Allons, venez vous restaurer et vous désaltérer, et racontez-moi tout ce qui s’est passé. Je veux tout savoir.
    »

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