[Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Kriegsherr
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[Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Piotr Andreïevitch se trouvait donc dans l’oblast du Nord aux environs d’Ungalya lorsqu’il décida de quitter la tribu ungol des Loups Hurlants (чоно ульж) qui l’avait recueilli et élevé depuis la mort tragique de ses parents. Son mentor et protecteur le Général Gris (Cаарал Ерөнхий) n’était plus, et pour éviter le conflit, il semblait donc avoir décidé de revenir à Erengrad, sa ville natale.
Mais le chemin qui séparait Ungalya d’Erengrad était long et périlleux : cela représentait plus de 150 miles impériaux à vol d’oiseau, qui promettaient de ne pas être de tout repos. Qui plus était, le chemin en ligne directe n’était pas le plus facile, et de loin. Il faudrait d’abord franchir le fleuve Tobol, ce qui en été serait possible uniquement à gué ou sur des ponts, à moins de disposer d’une embarcation, puis en fonction de l’itinéraire choisi, on pouvait se retrouver à devoir traverser une zone connue sous le nom explicite de « marécages gangrénés », passer par les Bois de Grovod ou encore la chaîne montagneuse connue sous le nom des « Dents de Shargun ».
Un autre choix, plus sûr, était de faire un long détour par l’Est, en passant par Zoïshenk, puis en continuant vers l’Est, en direction de Praag, d’où on pourrait facilement rejoindre Erengard en se contentant de descendre la Lynsk.
Bien entendu, une infinité de variantes ou d’autres itinéraires étaient possibles et envisageables. Le choix du sien reviendrait à Piotr Andreïevitch. Ce dernier avait sur lui des rations et une provision de kvas dans son outre : il ne mourrait pas de fin ni de soif, du moins pas dans l’immédiat. Cependant, à pied dans l’oblast, il n’irait pas grand train. Lui qui avait reçu l’éducation des ungols et savait monter aurait eu une grande utilité d’un cheval. Malheureusement il n’avait pas non plus un seul ducat d’or, ni de denga d’argent, ni même un simple pulo de cuivre. Toutefois, avec un peu de chance aidant, il pourrait peut-être s’arranger avec les villageois de la première Stanitsy venue.

Pour l’instant, en effet, Piotr se trouvait seul au milieu de la plaine. Il avait grandi avec les ungols de la tribu des loups hurlants et ne craignait donc pas de se perdre dans l’oblast ou quiconque n’ayant pas été habitué aurait été complètement sans repère. Lui se savait proche d’une petite Stanitsy au Sud, à à peine quelques heures de marche. Là-bas, peut-être pourrait-il trouver un cheval. Sinon, s’il le souhaitait, il pouvait choisir de se rendre d’abord à Ungalya, communauté beaucoup plus importante située légèrement plus au Nord de l’endroit où il se trouvait, à une journée de marche rapide.
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Piotr Andreïevitch
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Piotr sentit les rayons du soleil du matin réchauffer son corps, le climat était clément en cette période de l'année. Il se remémora les différents évènements qui avaient décidé de son départ, la récente perte de son mentor l'avait bouleversée, le vieil homme lui avait tout appris : la chasse, l'équitation et la survie. Piotr avait dû, prestement, mettre ses idées en ordre. Le jeune gospodar avait pris la décision de repartir à Erengrad, "le verrou de la mer des griffes". Que de bons souvenirs étaient attachés à ce lieu où il avait grandi ! Il avait gardé en mémoire une image magnifique des coupoles rutilantes se découpant à l'horizon et l'architecture massive des murailles de la ville. Il pouvait presque encore ressentir la sensation salée des embruns sur sa peau alors qu'il se promenait sur les quais, observant les navires. Même après toutes ces années, une présence ne l'avait jamais vraiment quitté, celle d'Andreï, son père. Celui avait été lâchement sacrifié au nom d'intérêts diplomatiques. Cette trahison perfide, l'avait contraint à l'exil, à partir sur la route glacée où il avait trouvé la mort. A chaque fois que le jeune chasseur y pensait, sa gorge se nouait, il n'avait jamais pu faire son deuil. Cet événement était resté comme une tâche indélébile dans son histoire, il souhaitait ardemment connaître les tenants et aboutissants de cette tragédie.

Piotr embrassa la plaine du regard. La steppe était son milieu naturel depuis des années, il savait au moins que dans cet environnement, il ne pourrait pas mourir de faim. Par ailleurs, il connaissait les différentes routes vers les lieux à partir desquels il serait aisé de poursuivre son chemin vers la ville portuaire. Deux choix principaux s'offraient à lui, la route directe d'Ungalia à Erengrad et une route qui bifurquait vers l'est. La première était la plus périlleuse : de ce côté, au delà de la Toundra, s'étendait la Taïga une zone boisée inhospitalière, un espace marécageux portant le nom de заваан элбэгтэй en Ungol et des zones montagneuses et escarpées. La deuxième zone était bien moins sauvage et impliquait de devoir faire un détour important.Le choix était aisé, Piotr ne souhaitait aucunement se rendre dans des régions peuplées, ni rallonger son voyage, par ailleurs il avait confiance en ses capacités pour survivre. Son choix se porterait sur la route directe. Néanmoins, depuis son départ, un bien lui manquait terriblement, un cheval. Dans la tribu des чоно ульж, c'était la ressource la plus précieuse. Raison pour laquelle il n'avait pas pu en conserver une après son départ. Ses pairs n'auraient jamais pu accepté de lui en donner une, d'ailleurs Piotr avait bien trop d'estime de soi pour leur réclamer quoi que se soit. Son voyage promettait d'être long, sans monture il n'irait pas loin. Il passa en revue les lieux où il aurait le plus de chance d'en trouver une convenable. A proximité se trouvait une Stanista et à une journée de marche, la ville d'Ungalia. Sa réflexion fut brève, le jeune homme dans son accoutrement de trappeur ungol ne passerait pas inaperçu dans une ville et il appréhendait la réaction des habitants. La communauté vivant dans cette stanista était au contraire plus habituée à la présence des ungols avec qui ils échangeaient des fourrures contre du kvas et du matériel. Le gospodar vérifia son matériel et se mit en route, il avait déjà accompagné de nombreuses fois d'autres membres de la tribu au lieu-dit et il ne se perdrait pas en route.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Effectivement Piotr Andreïevitch trouva facilement son chemin dans la vaste steppe qui en aurait désorienté plus d’un. Il ne lui fallut que trois bonnes heures de marche pour parcourir les quelques miles qui le séparaient de la stanista la plus proche.
Celle-ci n’était guère qu’une petite communauté sédentaire gospodar nichée au sommet d’une colline d’une cinquantaine de mètres de hauteur au tout au plus. Une source qui jaillissait d’un rocher au milieu du village se transformait en un petit ruisseau qui coulait par une ouverture ovaloïde et barrée pratiquée dans la palissade. Il devait y avoir là une douzaine de bâtiments protégés sommairement par une palanque de bois qui entourait complètement le village. Ce rempart était renforcé par un fossé d’environ un mètre de profondeur creusé juste devant et garni de pieux de bois durcis au feu. Une unique sentinelle faisait inlassablement les cents pas sur le chemin de ronde.
Piotr était déjà venu dans cette stanista auparavant, plusieurs fois, même. Aussi, lorsqu’il arriva devant la porte, la sentinelle le reconnut et ne fit pas de difficulté pour lui ouvrir, avant de reprendre sa ronde sur les remparts.
Quant à notre héros, il savait que l’essentiel des pouvoir étaient détenus par un seul homme en fin de trentaine, l’ataman Mikhaïl Mikhaïlovitch, qui était également chef de la rota et prêtre d’Ursun. Une telle concentration de pouvoirs entre les mains d’un seul pouvait souvent être néfaste, mais en l’occurrence Mikhaïl était connu pour sa grande droiture et sa sévérité extrême. Il n’était pas du genre à fricoter avec les puissances du chaos.

Ce fut d’ailleurs l’ataman en personne qui vint accueillir Andreïevitch en l’invitant à entrer dans sa demeure d’une voix chaleureuse et hospitalière. Mikhaïl était comme à son habitude vêtu en prêtre d’Ursun. Il portait une armure complète de cuir renforcée, sur laquelle était fixée une peau d’ours qui pendait comme une cape. Son casque incorporait la tête d’un vrai ours, le même que celui qui lui avait fourni la fourrure. Deux colliers étaient accrochés à son coup, un fait de griffes d’ours, l’autre de dents. Enfin, une patte d’ours attachée à sa ceinture confirmait qu’il avait tué au moins un ours, probablement à la force de ses mains au vu des nombreuses cicatrices profondes qui recouvraient son corps à la carrure impressionnante. A sa ceinture, il portait également toujours sur lui son coutelas et une paire de marteaux de guerre : étant chef de la rota il se devait d’être prêt à se battre si nécessaire. Mikhaïl Mikhaïlovitch dégageait une impression de puissance, de virilité et de rusticité palpable. Poilu et hirsute, il portait une longue barbe non entretenue et une longue chevelure brune tout aussi négligée, exactement de la même couleur que la fourrure de l’ours dont il arborait fièrement la peau. Ses yeux verts brillaient comme des émeraudes brutes sous des sourcils broussailleux, et rares étaient ceux à pouvoir soutenir son regard quand il était courroucé. Il avait toujours apprécié le jeune homme qui contrairement aux autres ungols de sa tribu des Loups Hurlants, était un fidèle d’Ursun et qui plus est un gospodar également :


-Ah, Piotr Andreïevitch ! Sois le bienvenu. Ca faisait longtemps, dis-moi, qu’est-ce qui t’amène par ici, à pied et tout seul de surcroît ? Des problèmes avec la tribu des Loups Hurlants ? Mais ne restons pas dehors, entre donc chez moi et parlons de tout cela autour d’un bon repas et d’un verre de kvas.

Dit-il en désignant sa maison, une grande bâtisse de bois assez basse et avec de petites fenêtres pour limiter les déperditions de chaleur. Comme son dieu l’exigeait, le confort intérieur était réduit au minimum, et il n’y avait pas de salle de bains, Ursun commandant à ses prêtres de faire leurs ablutions à l’extérieur. Dans la salle à manger, la pièce principale, l’ataman invita son hôte à prendre place autour de la table, à sa droite. Puis, d’une voix forte, il cria :

-Femme, apporte donc à manger et à boire ! Tu ne vois donc pas que nous avons un invité ?

Bientôt, une femme de près de quarante ans apparut, une marmite dans les bras. Elle était forte et avait les cheveux gris. Derrière elle, une fillette d’une dizaine d’années portait une outre. Trois garçons de seize, quatorze et douze ans complétaient la famille. Piotr savait que Mikhaïl avait deux autre fils aînés, d’une vingtaine d’années chacun, mais qui s’étaient établis dans leurs propres maisons et avaient fondé leurs propres familles au sein de la communauté.
Une fois la table mise, tout le monde attablé et le repas servi, l’ataman questionna son hôte :


-Alors, dis-moi ce que tu fais ici. Et bien sûr donne-moi des nouvelles des Loups Hurlants et de leur chef, ce vieux Général Gris…
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Message par Piotr Andreïevitch »

Le gospodar était essoufflé, Piotr avait marché bon train dans la steppe, ne s'accordant que quelques minutes de repos à intervalles régulières pour prendre une lampé de kvas et mordre dans un morceau de viande séché. Bientôt le jeune homme vit poindre à l'horizon la colline où se trouvait la stanista. Même s'il s'agissait d'un lieu qui lui était connu, c'était pour lui angoissant de rencontrer ses semblables. Il leur ressemblait physiquement, mais il n'avait pas reçu tous les codes culturels de la société gospodar. A son sens il devait être perçu comme une bête de foire, un miséreux à qui la vie avait joué un tour pendable. il se rapprochait de la colline, les installations de la petite communauté étaient désormais bien visible, il y avait différentes bâtisses protégées par une palissade. Piotr Andreïevitch comprenait le besoin de sécurité des habitants dans cette contrée inhospitalière, mais cette protection dardée de pieux lui avait toujours fait penser à un chausse-trappe. Pour un ennemi futé, le "travail" était à moitié fait, il n'y avait pas d'échappatoire possible pour les gospodars. Au contraire, un campement ungols avait bien plus de sens, car mobile, les chasseurs et éclaireurs repéraient les dangers de loin et il était aisé de déplacer les yourtes vers un nouveau lieu plus sûr. Piotr avait atteint l'entrée de la stanista, il leva les yeux et reconnu Vassily, le fils du palefrenier, qui était la sentinelle du village, il le salua :

-Salut à toi brave Vassily, est-ce-que ta pouliche à suffisamment engraissé ? est-ce que tous vos animaux ont passé l'hiver sans risques ?

Cette curieuse manière de saluer était typique des ungols, qui se référaient toujours au monde animal lorsqu'il rencontrait une personne qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Dans le présent cas, le chasseur s'était enquit de la grossesse de la femme et de la santé des enfants de la sentinelle.

le garde le salua en retour et le laissa passer dans l'enceinte de la stanista. l'endroit avait une architecture typiquement gospodar, les bâtiments étaient faits de troncs d'arbres empilés et entrecroisés aux angles, les pannes faitières des toitures avaient leurs extrémités sculptées en forme de têtes d'animaux stylisées, enfin, divers élément de la charpente ainsi que les volets des petites fenêtres étaient peints de couleurs vives. Entre les bâtisses, le sol était fait de terre battue, de nombreuse planches de bois étaient disposés au sol formant des voies allant d'une demeure à une autre. lorsqu'il pleuvait, on empruntait les voies de planche, plutôt que patauger dans la boue. A proximité de la source jaillissante du village, quelques poules picoraient le sol à la recherche de vers de terre et un cochon s'ébattait joyeusement dans une flaque. Piotr devait trouver le maître des lieux, l'ataman Mikhaïl Mikhaïlovitch. l'homme était puissant. Il était non seulement chef de la Rota, mais également représentant du culte d'Ursun. Il n'avait pas été toujours amical avec les ungols, loin s'en faut. Son mentor lui avait raconté que lors d'un hiver particulièrement rigoureux, deux chasseurs des loups hurlants s'étaient fait prendre à tenter de chaparder une truie. l'ataman, soucieux de la sécurité de la stanista, avaient pendus haut et cours les deux miséreux puis les avait accrochés à la palissade pour décourager les potentiels malfaiteurs. Les corps, conservés par le froid intense, avaient tenus plusieurs mois. A la suite de celà, s'en était suivi une série d'actes de violences en représailles. il avait fallu de nombreuses années d'efforts au général gris pour rétablir la situation. Dans sa sagesse, le chef de la tribu avait compris qu'il était profitable aux deux communautés de nouer des liens durables.

L'ataman ne fut pas dur à trouver. Celui-ci, prévenu de son arrivée, était venu à sa rencontre.
L'homme avait un physique massif et dégageait une impression de force brute. Sa tenue entièrement confectionné à partir d'une peau d'ours, était à la fois la preuve de sa bravoure et de son statut de chef spirituel de la communauté. Piotr n'était pas sans savoir qu'une telle tenue ne pouvait être porté qu'à condition d'avoir tué, soi-même, la bête lors d'un combat honorable. En outre, sa ferveur en Ursun devait être grande pour porter une telle fourrure en été.

Les rapports qu'ils avaient eu dans le passé, avaient toujours été cordiaux. Lors de leur première rencontre, l'enfant avait été agréablement surpris de rencontrer un prêtre d'ursun, aussi loin de chez lui. Il lui avait fait comprendre que lui aussi priait le père-ours. Depuis, une sorte de complicité c'était installée

-La sève du grand chêne coule encore vivace dans vos veines et même le loup se retire en jappant face à l'ours ! Lui dit le chasseur en s'inclinant respectueusement.

Mikhaïl, le salua chaleureusement :

-Ah, Piotr Andreïevitch ! Sois le bienvenu. Ça faisait longtemps, dis-moi, qu'est-ce qui t'amène par ici, à pied et tout seul de surcroît ? Des problèmes avec la tribu des Loups Hurlants ? Mais ne restons pas dehors, entre donc chez moi et parlons de tout cela autour d'un bon repas et d'un verre de kvas.

Mikhaïl lui désigna une isba de grande taille, dont la porte d'entrée était sobrement décorée par des symboles entrelacés creusés dans le bois. Alors qu'il entrait à la suite de l'ataman dans la demeure, le jeune homme se sentait tiraillé par un conflit intérieur. Il se demandait encore, s'il était judicieux de décrire les récents événements qui l'avaient poussé au départ ?
S'il livrait le fond de sa pensée sur la mort de son mentor, le général gris, il y aurait à coup sûr un incident entre la stanista et les loups hurlants. Cela signifiait trahir l'œuvre de son père adoptif et affaiblir les deux communautés. De plus, il n'avait pas de preuve à avancer pour étayer ces soupçons. Néanmoins, son désir de justice était fort. Lors de la première tragédie qu'il avait vécue, il avait été impuissant, car trop jeune. Il avait là l'occasion de pouvoir agir, même de manière imparfaite...À l'invitation du maître de maison, il s'attabla. Machinalement, il sentis sa jambe droite, s'agiter, il espérait que personne ne s'en offusquerait.


-Femme, apporte donc à manger et à boire ! Tu ne vois donc pas que nous avons un invité ?


L'homme savait parler aux femmes, s'était une évidence, pensa Piotr.
Le repas fut servis en rien de temps. Piotr trouva si admirable le comportement de la famille qu'il lança un compliment à son hôte qui ne manquerais pas de lui faire plaisir :


-Le berger qui a bien dressé son chien, peut lui laisser sans crainte son troupeau !

Un instant, l'homme le regarda d'un air dubitatif, puis s'esclaffa :

-Alors, dis-moi ce que tu fais ici. Et bien sûr donne-moi des nouvelles des Loups Hurlants et de leur chef, ce vieux Général Gris…enchaîna Mikhaïl

La question ne pouvait plus être éludé, Piotr se fit violence et lui répondit :

-il y a de cela plusieurs jours, je me suis fait homme.

Dans la tribu des loups hurlant, la condition pour devenir adulte n'était pas uniquement d'atteindre un âge précis mais aussi de revenir avec succès de son expédition. Son interlocuteur écoutait avec attention, le jeune gospodar continua son récit:

-mon expédition de chasse dura trois jours, lorsque je revins au sein de la tribu avec mon glorieux trophée, j'appris que le général avait rendu son dernier souffle. Il m'a été rapporté, qu'il avait paisiblement fermé les yeux après avoir prisé une dernière fois le tabac de son khoroog.

Il omit de dire qu'il n'avait pas pu voir sa dépouille, malgré ses demandes répétées.

-le vent du changement souffle sur la tribu, plusieurs familles affûtent leurs flèches et je crains que la bruine matinale ne se teinte de rouge. Dans ce contexte, je ne veux pas prêter allégeance à qui que ce soit. J'ai donc décider de quitter la tribu et souhaite me rendre à Erengrad, ma ville natale.

Mikhaïl observait Piotr avec attention et l'incita à continuer son récit.

-comme vous l'imaginez c'est un long voyage. J'ai pris ma décision à la hâte, en emportant que le strict nécessaire, malheureusement je n'ai pas pu conserver mon cheval... Dit un peu gêné le jeune homme. pour continuer mon périple j'aurais grand besoin d'une monture, je l'aurai bien acquise si j'en avais eu les moyens. Pensez vous qu'un échange de bons procédés soit possible ? Demanda Piotr.

Il scrutait la réaction du chef de la Rota, la suite des événements allais dépendre de son bon vouloir. Le jeune chasseur allait devoir compter sur l'aide d'un autre, situation qu'il haïssait par-dessus tout...
Modifié en dernier par Piotr Andreïevitch le 23 août 2015, 21:15, modifié 4 fois.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Même s’il ne portait pas particulièrement les Loups Hurlants dans son cœur, le prêtre d’Ursun sembla peiné d’apprendre la mort de leur vieux chef, le Général Gris. C’était principalement grâce à lui que les relations entre sa tribu Ungol et la stanista gospodar s’étaient détendues. Et même si les Loups Hurlants étaient des nomades et qu’il ne passait près de sa stanista que rarement, une fois tous les deux ou trois ans en général, il n’était jamais bon de savoir que les tensions pourraient renaître. Qui plus était si un affrontement interne allait avoir lieu pour sa succession. C’était à cela qu’il pensait lorsqu’il répondit à son hôte :

-Et bien, par Ursun, quelle histoire dis-moi ! Désolé pour le Général Gris, c’était quelqu’un de sage, et je sais qu’il était proche de toi. Mais je suis content que tu sois enfin entré dans la cour des grands. Tu es un homme, maintenant, Piotr ! Je t’en prie, continue donc ton récit…

Le chef du village laissa terminer son interlocuteur, tandis qu’il finissait de manger. Sa famille était également captivée par le récit du jeune nomade.
Test de CHA de Piotr : 5. Réussite.
L’ataman Mikhaïl Mikhaïlovitch écouta attentivement la proposition de son ami Piotr Andreïevitch, puis il répondit dans la foulée :

-Un échange de bons procédés, hein ? Je t’aime bien mon petit, mais de là à te donner un cheval sans contrepartie… Non, désolé, ma stanista est déjà bien trop pauvre pour que je puisse me permettre ce genre de cadeaux.

Toute la famille était captivée par la discussion entre les deux hommes, et écoutait attentive ce que le maître de maison allait décider. Celui-ci n’avait pas terminé, en levant le doigt pour souligner son propos, il continua :

-Néanmoins, il y a peut-être quelque chose que tu pourrais faire pour nous grâce à tes talents uniques de chasseur, en échange de quoi je consentirai éventuellement à t’offrir un cheval, mais je te préviens, ce sera dangereux… Es-tu quand même prêt à entendre ma proposition ?

L’ataman Mikhaïl Mikhaïlovitch ne plaisantait pas et n’était pas du genre à faire des cadeaux déguisés, et encore moins de l’importance d’un cheval. Pour lui, tout devait se mériter, rien ne devait vous tomber tout cuit dans le bec, et il ne faisait jamais crédit à personne, non pas qu’il n’ait pas confiance, mais dans un endroit aussi inhospitalier que le Nord de Kislev, se priver de quelque chose de certain pour quelque chose d’éventuel était une pure folie, et on risquait bien de n’être jamais remboursé. Bien qu’il aimât la flatterie, l’ataman n’était pas non plus corruptible : ses responsabilités nombreuses, tant envers son dieu le Père-Ours, qu’envers son village et son boyard l’avaient empêché jusqu’à présent de tomber dans ce travers, en constituant une sorte de barrière morale qu’il se refusait à franchir. Non, pour obtenir de lui quelque chose de lui, il n’y avait qu’une seule manière : lui donner quelque chose d’équivalent à ses yeux. Et en l’occurrence, il était en position de force, car Piotr Andreïevitch n’avait rien d’autre à offrir que ses capacités particulières acquises auprès des ungols, celles-là même qu’il comptait utiliser, si toutefois ce dernier lui donnait son accord.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Une fois sa demande formulée au prêtre d'Ursun, Piotr retenait son souffle, les secondes semblaient durer une éternité. Sa jambe droite, n'ayant jamais cessé de s'agiter tout au long de son récit, martelait frénétiquement le parquet.

Tac, tac, tac,

Le jeune homme avait toujours connu un certain stress, lors de ce genre de situation.

Tac, tac, tac

Il se remémora la scène de l'ours gigantesque qui lui avait laissé la vie sauve. Il s'était dit ce jour-là que vivre ou mourir, parfois, ça ne tenait pas à grand-chose.

La voix de Mikhaïl le ramena à la réalité :


-Un échange de bons procédés, hein ? Je t'aime bien mon petit, mais de là à te donner un cheval sans contrepartie… Non, désolé, ma stanista est déjà bien trop pauvre pour que je puisse me permettre ce genre de cadeaux.

Tac,

Piotr se sentit rassuré et sa jambe s'arrêta de bouger. C'était la réponse qu'il attendait, jamais il n'aurait accepté de recevoir une monture en cadeau. Il aurait été même blessé dans son amour-propre que l'ataman lui fasse un tel don. Lui, qui avait vécu une dizaine d'années au sein de la tribu des loups hurlants, savait mieux que personne la valeur d'une telle bête. Dans la steppe, les distances étaient gigantesques, posséder un cheval signifiait pouvoir se mouvoir sur de longues distances, se réchauffer en se blottissant contre ses flancs, pouvoir chasser les hardes d'élans et avoir une chance d'échapper aux menaces et périls de la toundra. Avec le temps, certains cavaliers et leur monture nouaient un lien indéfectible de confiance et d'amitié, si bien qu'il n'était pas rare de voir des chevaux se laisser dépérir après la mort de leur maître. Même après leur trépas, les chevaux avaient une grande utilité pour la communauté ungol, le crin servait à confectionner des tissus, des chasse-mouches et bracelets. Leur peau, une fois tannée, servaient à confectionner des vêtements ou toiles de yourtes. Même les sabots et les tendons pouvaient être utilisés, bouillie dans de l'eau, pour faire de la colle.

Piotr, satisfait de cette première déclamation de l'ataman , attendit sans piper mot qu'il lui ai exposé totalement son point de vue.


-Néanmoins, il y a peut-être quelque chose que tu pourrais faire pour nous grâce à tes talents uniques de chasseur, en échange de quoi je consentirai éventuellement à t'offrir un cheval, mais je te préviens, ce sera dangereux… Es-tu quand même prêt à entendre ma proposition ?

Piotr pensa que l'attitude de Mikhaïl était imprégné des enseignements d'Ursun et se sentit honoré. Le jeune gospodar ne savait que peu de choses de la vie, malgré tout il avait compris que rien n'était jamais vraiment gratuit. les individus étaient intéressés par essence, puisque la vie était faite de contreparties, du moins il n'avait jamais rencontré un exemple infirmant cette théorie. Dans le cas présent Mikhaïl, tel le père-ours dans ces préceptes, dévoilait son point de vue en tout franchise et sans le ménager, Piotr lui en était gré et répliqua :

-Le héron cendré ne s'arrache pas les plumes pour que ses enfants puissent à leur tour prendre leur envol ! Le barzoï revenu bredouille n'aboie pas contre son maitre, si il veut son écuelle ! Piotr pensa avoir explicitement montré à l'homme qu'il partageait ses idées sur ce que devait être un échange de bons procédés.

Après une seconde de flottement, il décida d'ajouter :

-Ataman Mikhaïl, vos mots me touchent, car je partage votre point de vue en tout point. Il est certain, qu'un bien d'une telle valeur ne peut être accordé, sans qu'une juste contrepartie ne soit donnée en retour. c'est pourquoi je suis prêt à entendre votre proposition. Si cela implique de faire appel à mes talents de chasseur, je m'acquitterais de la tâche confiée avec toute mon expertise et si, lors de la mission, je dois verser mon sang, le père-ours jugera de ma bravoure à l'aune de mes actes.

Piotr se félicitait de s'être rendu à la Stanista ce qui lui permettait, ce jour, de traiter avec un homme si honorable. Il adressa une prière de remerciement à Ursun :
Je vous salue Ursun, Seigneur bestial,
les gospodars sont avec vous.
Puisse mon bras avoir la force,
Puisse mes jambes avoir l'agilité,
Pour servir vos sauvages desseins.
puissant Ursun, notre Père-ours,
accordez nous, votre bienveillance,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Il avait l'impression que le père-ours à travers son représentant dans ce lieu, lui donnait l'occasion de faire ses preuves.
Le chasseur, trépignant d'impatience, avait hâte de connaitre la nature de la tâche qui lui serait confiée...
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 20 août 2015, 19:44, modifié 1 fois.
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Piotr Andreïevitch, Voie du chasseur
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

+1 PdC envers Ursun. Profil mis à jour.
La réponse d’Andreievitch avait visiblement plu à la famille de ses hôtes. L’aîné des enfants présents hocha la tête d’un air convaincu, car c’était là le genre de discours qu’il aimait entendre. Un sourire éclaira le visage de l’ataman qui répondit à son hôte :

-Bien, Piotr, je n’en attendais pas moins de toi. Laisse-moi te mettre au courant de la situation, avant de te dire ce que plus précisément nous attendons de toi.

Tu l’ignores sûrement comme tu viens juste d’arriver, mais le boyard Boleslav est passé ici il y a peu de temps de cela. Il nous a fait part d’informations pour le moins inquiétantes, et d’une mission de la tsarine elle-même. En résumé, un groupe de kyazaks venus de l’Est a franchi les montagnes du Bord du Monde en passant par le col de Belyevobota, le « Haut-Col », il a plusieurs mois déjà. Ils l’ont franchi de nuit, et il est incapable de dire combien ils sont exactement, mais l’estimation la plus probable est qu’on a affaire à une communauté d’au moins une centaine d’individus, peut-être plus.
Ce n’était ni des norses, ni des Kuls. Il s’agit plus probablement de dolganes, peut-être même d’une autre tribu. En tout les cas ces mouvements sont anormaux, d’autant plus anormaux qu’ils ont attaqué sur leur chemin un grand nombre de stanitsy – ce qui jusque là est un comportement normal pour des kyazaks-, mais semble-t-il avec une tactique et des intentions différentes des habituelles. Il semblerait en effet qu’ils rechercheraient avant tout la prise d’esclaves. Le Père des Ours seul sait comment, ils ont réussi à échapper à toutes les rotas envoyées à leur poursuite et à traverser d’Est en Ouest tout Kislev en un temps record. Il y a quelques semaines, ils ont atteint les collines caverneuses appelées Zamak Spayenya, au Nord d’ici, et en auraient fait leur repère. Depuis ils lancent des raids dans tout l’oblast alentour, toujours avec l’objectif principal de faire des prisonniers.


Le chef de la rota avait parlé avec gravité et passion à la fois. Dans l’oblast du Nord, et surtout dans les petites stanitsy isolées, tout le monde ne portait pas la tsarine Katarina dans son cœur, et le sentiment de devoir envers elle était en général très faible, chacun gérant librement sa communauté comme il l’entendait. Mais l’ataman Mikhaïl Mikhaïlovitch était un patriote, vétéran de nombreuses batailles pour Kislev, dont la Tempête du Chaos où il avait combattu sous les ordres de la tsarine en personne. Il avait toute confiance, en tant que fidèle d’Ursun, en la fille du tsar Boris Ursus, qui fut le grand prêtre d’Ursun et la principale cause du renouveau de la foi en le Père Ours. Qui plus était, les maraudeurs menaçaient à présent jusqu’à sa propre communauté, qu’il se devait doublement de protéger en tant qu’ataman et chef de la rota. Il reprit et compléta :

-Mais ce ne sont pas ces kurgans qui nous intéressent, du moins pas directement. En effet ils pourront compliquer la tâche, mais le boyard Boleslav a été formel, l’objectif prioritaire est de tuer un monstre inconnu qui rôde dans cette même région de Zamak Spayenya et a mis à feu et à sang plusieurs stanitsy, depuis l’arrivée des kyazaks. Les rotas envoyés contre lui ont toujours échoué à le retrouver, ou quand elles l’ont fait, elles ont été décimées jusqu’au dernier. On ne sait pas de quoi il s’agit, il faudra donc se montrer très prudent, d’autant qu’on ne sait pas non plus si la bête a des liens avec l’arrivée des maraudeurs, ou s’il s’agit juste d’une coïncidence.
Quoi qu’il en soit, nous devons trouver son repère, puis l’éliminer avant qu’elle ne devienne un danger trop grand pour le Kislev. Le boyard nous a demandé au nom de la Tsarine Katarina de remettre de l’ordre dans tout cela, après avoir tiré la situation au clair afin de pouvoir rédiger un rapport pour la renseigner. C’est la tsarine en personne qui m’a nommé à une telle position d’ataman. C’est elle qui nous a tous sauvés durant la Poussée du Printemps.
Je lui suis fidèle et je ne la trahirai pas. Les autres stanitsy des environs ont toutes refusé cette mission dangereuse, mais par Ursun je ne m’avouerai pas vaincu avant d’avoir essayé.


Voilà mon plan : avant d’agir, il nous faut savoir où et comment frapper, de manière à ne pas finir comme les autres rotas sur qui la bête est tombée. Ils étaient alors la proie et le monstre le chasseur. Cette fois, si le Père des Ours le veut, c’est nous qui seront les chasseurs.
Et c’est toi, Piotr Andreievitch, qui aura la mission de repérer le monstre. Tu iras en chasseur, pour prendre tous les renseignements nécessaires sur notre proie, sans te faire repérer.
Puis, tu reviendras ici, et nous irons avec la rota occire ce monstre.

Bien sûr, tout ce dont tu auras besoin pour ta mission te sera prêté. Cela te convient-il ?


A ce moment, le fils de Mikhaïl âgé de seize ans, prénommé Taras, prit la parole, enthousiaste :

-Père, moi aussi je suis un fidèle servant de notre tsarine Katarina. Moi aussi je suis prêt à me battre pour Kislev au nom du Père Ours. Je t’en prie, permet-moi d’accompagner Piotr Andreïevitch dans sa traque, je lui serai utile et je ne le ralentirai pas.

Le jeune homme était plein de vitalité et, bien qu’il fut frêle comparé à son paternel, il était déjà de la carrure et de la taille d’un homme moyen. Piotr allait-il appuyer sa demande ?
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Piotr Andreïevitch
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Piotr, observa la petite famille, qu'il était bon de se sentir compris ! un instant, il lui sembla faire corps avec leur vision de la vie, aussi vrai que deux rameaux fleurissant sur le même tronc. Le jeune homme grogna de contentement comme il lui prenait souvent, lors des moments où il était satisfait. Mikhaïl, le sourire aux lèvres, commença à lui exposer sa mission :

- Bien, Piotr, je n’en attendais pas moins de toi. Laisse-moi te mettre au courant de la situation, avant de te dire ce que plus précisément nous attendons de toi.

Le chasseur piaffait et il ne tenait plus en place.

- Tu l’ignores sûrement comme tu viens juste d’arriver, mais le boyard Boleslav est passé ici il y a peu de temps de cela. Il nous a fait part d’informations pour le moins inquiétantes, et d’une mission de la tsarine elle-même. En résumé, un groupe de kyazaks venus de l’Est a franchi les montagnes du Bord du Monde en passant par le col de Belyevobota, le « Haut-Col », il a plusieurs mois déjà. Ils l’ont franchi de nuit, et il est incapable de dire combien ils sont exactement, mais l’estimation la plus probable est qu’on a affaire à une communauté d’au moins une centaine d’individus, peut-être plus.

Piotr, pensa instinctivement au phalène du bouleau, ce drôle de papillon velu qui restait immobile le jour posé sur l'écorce argenté de l'arbre, mais qui s'agitait la nuit. Pourquoi un tel stratagème ? c'était effectivement inquiétant.

- Ce n’était ni des norses, ni des Kuls. Il s’agit plus probablement de dolganes, ...semble-t-il avec une tactique et des intentions différentes des habituelles... Il y a quelques semaines, ils ont atteint les collines caverneuses appelées Zamak Spayenya, au Nord d’ici, ... avec l’objectif principal de faire des prisonniers. continua le prêtre d'ursun.

Les mots se bousculaient dans la bouche de son interlocuteur, norses, kuls, dolganes. le chasseur se souvenait vaguement des premiers, il ne les avait jamais vu, mais il les savait fréquemment en guerre contre Erengrad, sa ville natale. Ils étaient également les épouvantails de son enfance. lorsqu'il avait été turbulent, sa mère le menaçait parfois de le donner au grand vilain norse. elle l'affublait de tous les maux : il était bedonnant, ses boyaux lui sortait de la panse, des nuages de mouches tournoyaient autour de son faciès répugnant et des runes purulentes étaient scarifiées sur son corps. Qu'est ce qu'on peut raconter aux enfants pour qu'ils se tiennent tranquille ! le chasseur esquissa un sourire à cette pensée.
En revanche, pour les kuls et les dolganes, ces noms ne lui disaient rien. se pouvait-t-il qu'il parle des "алдсан овог"? La tribu des loups hurlants avait eu mainte fois l'occasion d'observer différentes tribus nomades s'étant détourné de la tradition, ces moins-que-rien vivaient de rapine et s'attaquaient à plus faible qu'eux pour les asservir, tels des charognards. la tribu n'avait jamais connue maille à partir avec ces engeances, car les éclaireurs, les repéraient de loin. Il faut dire que, jusqu'à présent, ces bougres avaient toujours été aussi discret qu'une compagnie de sangliers en rut. le jeune homme supposa que c'étaient ceux dont l'Ataman parlait. Ainsi donc, ils opéraient un changement de comportement. Dans le règne animal, le mode de vie des animaux s'en trouvait modifié lorsque qu'un nouvel évènement venait perturber leurs environnements. Or pour Piotr ces hommes sans racines étaient pires que des bêtes, quels éléments nouveaux avait modifiés la donne ?
Le prêtre d'ursun poursuivit son exposé:


-Mais ce ne sont pas ces kurgans qui nous intéressent, du moins pas directement. En effet ils pourront compliquer la tâche, mais le boyard Boleslav a été formel, l’objectif prioritaire est de tuer un monstre inconnu qui rôde dans cette même région de Zamak Spayenya....Les rotas envoyés contre lui ont toujours échoué à le retrouver, ou quand elles l’ont fait, elles ont été décimées jusqu’au dernier...Quoi qu’il en soit, nous devons trouver son repaire, puis l’éliminer avant qu’elle ne devienne un danger trop grand pour le Kislev.

Piotr réfléchissait à toute allure, la présence de la bête, était-t-elle, la cause ou la conséquence de l'enhardissement des tribus ? qui du faucon ou de l'œuf en somme ? l'échec des rotas successivement lancés à la poursuite de la créature, ne l'étonnait en aucune mesure. Les gospodars manquaient sans nul-doute de finesse dans leur approche. Pour le jeune homme c'est ce qui distinguait un "bon" d'un "mauvais" chasseur. sans préparations, sans repérages, sans connaissances d'aucune sorte, une chasse était vouée à l'échec et pouvait se terminer tragiquement, selon la nature de la proie.

-Le boyard nous a demandé au nom de la Tsarine Katarina de remettre de l’ordre dans tout cela, après avoir tiré la situation au clair afin de pouvoir rédiger un rapport pour la renseigner. C’est la tsarine en personne qui m’a nommé à une telle position d’ataman. C’est elle qui nous a tous sauvés durant la Poussée du Printemps.
Je lui suis fidèle et je ne la trahirai pas. Les autres stanitsy des environs ont toutes refusé cette mission dangereuse, mais par Ursun je ne m’avouerai pas vaincu avant d’avoir essayé.


Tiens voilà qu'il repart de plus belle sur la tsarine ! pensa Piotr. Il en avait une image fantasmée issue de l'enfance. C'était un sacré personnage, qui avait su transcender sa condition de femme. On racontait que là où elle allait, les environs se couvraient d'une fine pellicule de givre. Plus improbable encore, elle savait se faire respecter de la gente masculine et plus spécifiquement de la soldatesque. Un spécimen unique en son genre aux yeux du jeune chasseur. La dernière phrase prononcé par Mikhail, résonnait avec les aspirations patriotiques qu'avait toujours entretenus Piotr. l'homme était brave et fidèle à ses idéaux, il ne se laissait pas abattre face à l'adversité. ce comportement lui sembla admirable.

-Voilà mon plan : avant d’agir, il nous faut savoir où et comment frapper, de manière à ne pas finir comme les autres rotas sur qui la bête est tombée. Ils étaient alors la proie et le monstre le chasseur. Cette fois, si le Père des Ours le veut, c’est nous qui seront les chasseurs.
Et c’est toi, Piotr Andreievitch, qui aura la mission de repérer le monstre. Tu iras en chasseur, pour prendre tous les renseignements nécessaires sur notre proie, sans te faire repérer.
Puis, tu reviendras ici, et nous irons avec la rota occire ce monstre.

-Bien sûr, tout ce dont tu auras besoin pour ta mission te sera prêté. Cela te convient-il ?

l'homme avait lu dans ses pensées, la méthode était la bonne. Piotr fut, dans un premier temps, sincèrement impressionné, puis il pensa qu'à l'image de l'enfant qui tombe de sa monture, les gospodars finissaient, fatalement, par apprendre de leurs erreurs.

Piotr avait laissé finir Mikhaïl et lui dit :


-Tes paroles sont pleines de sens, ataman Mikhaïl. j'accepte de te prêter mon concours pour l'accomplissement de cette tâche.

Il en savait plus qu'il ne lui en fallait pour commencer sa mission. Ses idées étaient claires et la chasse était son domaine. En outre le brave homme, avait pris le temps de lui exposer très clairement le contexte local. il ne lui manquait plus que le matériel nécessaire pour commencer...

-Père, moi aussi je suis un fidèle servant de notre tsarine Katarina. Moi aussi je suis prêt à me battre pour Kislev au nom du Père Ours. Je t’en prie, permet-moi d’accompagner Piotr Andreïevitch dans sa traque, je lui serai utile et je ne le ralentirai pas. le plus âgé des fils de l'ataman venait de faire irruption dans la conversation.

La première réaction de Piotr fut sans équivoque, il était stupéfait par l'outrecuidance du jeune homme. D'une part l'adolescent avait commis l'impensable, prendre la parole devant son père sans qu'il ne le lui ait demandé, un affront qui méritait le knout ! D'autre part, Piotr eu des doutes sur le succès de sa mission, s'il devait se trimbaler cette triple buse d'imbécile. Néanmoins, il ravisa très rapidement son jugement, un groupe de deux, ouvrait le champs des possibles : l'aîné pourrait mettre à profit ses compétences, l'aider dans ses manœuvres, voir jouer le rôle d'appât. Par ailleurs, l'idée d'avoir un ersatz "d'écuyer" lui obéissant au doigt et à l'œil, l'amusait.

Le chasseur, voyant le teint du père devenir pivoine, tenta de faire retomber la pression :


-Le chiot, emporté par la fougue de ses jeunes années, ne sait pas qu'il est mal-avisé d'aboyer dans la yourte, pourtant il est peut-être, animé des meilleures intentions.

Avant que mikhaïl ne puisse répliquer, il enchaina :

-Le bien commun de la communauté prévaut sur les individus, la présence de votre bien-aimé fils à mes côtés, serait une chance pour la stanista. En effet, il aura l'occasion d'apprendre comment desceller et pister différents types de menace à l'avenir, gage de sécurité pour votre communauté.

Puis, Piotr se mit debout, leva les yeux au plafond de l'isba et étendit ses bras à mi-hauteur, il implora Ursun :

-Père-ours retient le bras qui pourrait châtier l'insolent, son cœur est pur et il ne souhaitait pas manquer de respect à son père.

Piotr Andreïevitch, attendait, fébrilement, la réponse du père. La suite des évènements pouvait s'en trouver considérablement changé...
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 23 sept. 2015, 10:49, modifié 5 fois.
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Piotr Andreïevitch avait bien anticipé la réaction de l’ataman à la demande de son fils. Le chef de la rota considérait évidemment le fait que son fils prenne la parole ainsi sans y avoir été invité comme un affront, d’autant que la conversation ne le concernait pas directement, puisqu’elle se déroulait entre Piotr et Mikhaïl. Son visage s’empourpra de colère, mais avant qu’il n’ait pu dire ou faire quoi, le gospodar élevé par les Ungols prit la parole et tenta de calmer la situation en appuyant l’insolente demande de Taras, le troisième fils de l’ataman.
Test de CHA : 11. Raté, mais ce n’est un d’échec trop important non plus.
Test de perception : 12. Raté.
Les arguments du fils d’Andreï ne semblèrent pas convaincre le prêtre d’Ursun, mais au moins eurent-elles pour effet de l’apaiser un peu, momentanément. Mikhaïl Mikhaïlovitch se détourna de son fils, et salua son hôte pour le remercier, en disant :

-Tes paroles sont pleines de sagesse, et aussi tu ne partiras pas seul. Puisqu’il doit en être ainsi, mon fils t’accompagnera…

Sur sa chaise, Taras dut se retenir de ne pas hurler de joie et d’embrasser Piotr. Il s’agitait et semblait euphorique à l’idée de partir enfin à l’aventure contre les forces du mal, et à l’idée de servir la tsarine et de peut-être devenir un héros comme son père. Des étoiles brillaient dans ses yeux, reflets de ses rêves dans lesquels il se voyait déjà remercié par la Reine de Glace Katarina en personne qui lui remettait le titre de boyard et les félicitations de la nation entière pour avoir débarrassé le Kislev d’un monstre qu’on pensait imbattable. Il déchanta vite quand son père, qui l’ignora totalement, reprit, d’un ton maîtrisé :

-Oui, Ivan, mon second fils, t’accompagnera. Il est fort et brave, c’est un bon combattant, et contrairement à Boris mon aîné, il n’a pas vocation à diriger la stanista quand je ne serais plus, et il pourra donc s’employer à des tâches comme l’éclairage, tâches importantes, certes, mais qui ne peuvent seoir à un ataman.
Tu pourras avoir toute confiance en lui, il obéira à tes directives.


Taras faillit s’étouffer en entendant son père le léser au profit de son frère plus âgé. Il prit un air ouvertement outré et coupa son paternel :

-Non, père, ce n’est pas juste ! J’ai largement l’âge nécessaire pour me battre, vous nous avez toujours raconté vos exploits alors que vous n’aviez que quinze ans. J’en ai seize et je veux…

Cette fois la colère du prêtre d’Ursun ne fut pas contenue et éclata d’un coup. Il devint écarlate, tandis que son fils blêmissait, et se leva brusquement en frappant un grand coup de poing sur la table, tout en s’écriant sur un ton qui n’admettait aucune discussion :

-ASSEZ ! Tu es mon fils et tu ferras comme je te l’ordonne. N’as-tu pas honte de te donner ainsi en spectacle devant notre invité ? Et ne crois pas que tu échapperas à ta juste punition. Piotr Andreïevitch n’aura pas à voir cela, mais tu ne perds rien pour attendre une fois que notre affaire sera réglée. En attendant sort d’ici tiens toi tranquille.

Tandis que son fils de seize ans Taras sortait, les joues rosies par la honte, Mikhaïl Mikahaïlovitch se retourna vers son hôte et s’excusa :

-Pardonne-nous pour la scène à laquelle tu as dû assister, mais mon fils Taras est jeune et impatient. Il est avide de gloire, de richesses et d’aventures et n’écoute rien. En voulant prouver sa prétendue maturité il ne fait qu’étaler sa médiocrité. Il est encore jeune et loin de prouver qu’il est prêt à assumer une quelconque responsabilité. Crois-moi, il t’aurait plus gêné dans ta mission qu’autre chose. Heureusement, mes autres fils sont d’une autre trempe…


L’ataman soupira, puis vit que Piotr avait terminé son repas, tout comme lui. Il continua donc :

-Mais je vois que tu as fini. Viens donc, je vais te présenter à mon fils Ivan, puis nous nous occuperons de ton équipement.

Ivan Mikhaïlovitch habitait dans une autre isba non loin de celle de son père, mais plus petite. Lui et sa femme, une kislévite brune de taille moyenne au visage sévère et fier, et aux yeux couleur d’acier, saluèrent respectueusement le patriarche et son hôte. Elle n’était pas particulièrement belle, mais pas laide non plus, et tenait un bébé contre son sein de son bras droit, tandis qu’une petite fille de quatre ans lui tenait la main gauche en regardant avec crainte et admiration son grand-père et ce mystérieux inconnu. En réalité la fillette avait déjà croisé brièvement Piotr quelques années auparavant les rares fois où il était passé commercer avec la stanista, mais elle était bien trop petite pour en avoir gardé le moindre souvenir. Ils étaient devant la porte de leur isba. Mikhaïl comptant ensuite amener son fils et Piotr devant les écuries, il n’avait pas demandé à entrer.
Ivan lui-même était un kislévite de taille et de carrure moyenne. Physiquement, il ressemblait beaucoup plus à sa mère qu’à son père, et à vrai dire seuls ses yeux verts rappelaient son paternel dans son apparence : outre les différences physionomiques -Ivan avait un visage rond et jovial, quand son père avait la face carrée et sévère-, il portait des cheveux courts d’un noir de jais, et était rasé de près. Bien qu’athlétique, il n’y avait rien de commun avec son père au niveau musculaire non plus. Lui, sa femme et sa fille portaient des vêtements de simples paysans aisés, des rubakha en lin brodées et teintées, avec un ceinturon militaire pour Ivan, et une ceinture savamment décorée pour sa femme, qui arborait également quelques bijoux, preuve d’un niveau de vie moyen, mais correct.
Quand son père l’informa de sa mission, le jeune Ivan, qui devait avoir une vingtaine d’années, hocha la tête et rentra chez lui pour se préparer.
Piotr, pendant ce temps, fut lui aussi amené à se préparer. On lui présenta des équipements, des provisions supplémentaires et des objets de toutes sortes dont il pourrait avoir besoin. Une fois qu’il se fut équipé, Mikhaïl l’amena aux écuries, à l’entrée du village. En repassant devant chez Ivan, ils purent constater que celui-ci était fin prêt à partir, il portait un gambison de lin, arc et d’un carquois, une épée et un petit bouclier rond. Il venait de faire ses adieux à sa famille, et rejoignit son père et Piotr aux écuries…

Là, chacun prit un cheval et se prépara au départ imminent…

Bon ici, c'est un post "d'équipement", en gros tu n'es pas encore parti (ça se sera le post suivant), mais je te demande juste de me préciser ce que tu emportes parmi ce qu'on peut raisonnablement trouver et te confier dans un petite stanista (si tu as un doute sur ce que tu peux prendre contacte moi par MP).
Tu peux aussi décrire précisément le cheval qu'on te prête et son nom.

Comme d'habitude tu peux mettre des petites interactions avec les PNJs pour rendre ça plus vivant, ici ça n'aura guère d'importance.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Piotr sentit que ses arguments, lancés à l'emporte-pièce à son interlocuteur, n'avaient pas remporté l'adhésion pleine et entière escomptée. A la réflexion, cela lui parut logique, le chef de la Rota ne s'était pas hissé à l'honorable place qui était la sienne, sans avoir un minimum de circonspection. Mikhaïl n'était pas homme à se faire imposer le moindre choix par le premier venu et encore moins dans une telle situation.

-Tes paroles sont pleines de sagesse, et aussi tu ne partiras pas seul. Puisqu’il doit en être ainsi, mon fils t’accompagnera…

Quelle ne fut pas la surprise pour le chasseur de constater que le prêtre d'ursun n'avait pas écarter d'un revers de la main sa suggestion. Il se demandait néanmoins, comment le père allait faire pour accepter que son fils l'accompagne, lui qui semblait si prompt à vertement corriger ses enfant à la moindre incartade.
il ne tarda pas à l'apprendre :


-Oui, Ivan, mon second fils, t’accompagnera. Il est fort et brave, c’est un bon combattant, et contrairement à Boris mon aîné, il n’a pas vocation à diriger la stanista quand je ne serais plus, et il pourra donc s’employer à des tâches comme l’éclairage, tâches importantes, certes, mais qui ne peuvent seoir à un ataman.
Tu pourras avoir toute confiance en lui, il obéira à tes directives.


Ainsi le petit impertinent n'était pas le plus âgé des fils de Mikhail. Sa mémoire lui jouait des tours. A y repenser le chef de la stanista, avait bien deux autres fils qui avaient déjà fondé leur foyer et possédaient leur propre isba. Pendant qu'il y pensait, la scène de ménage continuait sous ses yeux. Le pauvre gamin s'enfonçait dans sa bêtise, Piotr eu pitié car il devinait ce qui attendrait le fils après son départ. un pensée le réconforta : il y avait une chance que la pogne brutale de Mikhail, ravive le sang du fils indigne et irrigue l'importante partie émergée de son cerveau.

-Pardonne-nous pour la scène à laquelle tu as dû assister, mais mon fils Taras est jeune et impatient. Il est avide de gloire, de richesses et d’aventures et n’écoute rien. En voulant prouver sa prétendue maturité il ne fait qu’étaler sa médiocrité. Il est encore jeune et loin de prouver qu’il est prêt à assumer une quelconque responsabilité. Crois-moi, il t’aurait plus gêné dans ta mission qu’autre chose. Heureusement, mes autres fils sont d’une autre trempe…

Le chasseur, prudent, ne fit pas le moindre commentaire sur l'impertinent. Mais il se sentait soulagé de ne pas faire équipe avec un tel énergumène, l'impatience et le manque de discipline qu'il avait affiché tantôt, auraient conduit très certainement à la faillite de l'expédition et possiblement à leur disparition.

-Qui veut s'enfoncer profondément dans la taiga choisit sa meilleure monture et non pas celle qui le mord. je rend hommage à l'intelligence de votre jugement.

Il pesa longuement ses mots, puis continua :

-Soyez sans crainte, Je veillerais sur Ivan comme je le ferais pour mon meilleur cheval. C'était pour Piotr une déclamation très élogieuse, car il mettait très haut la place d'un cheval sur son échelle de valeurs.

L'ataman, ne savait pas quoi penser de cette dernière tirade ; fort heureusement, poussant un long soupir, il lui laissa le bénéfice du doute. Le repas était terminé et son hôte l'invita à le suivre pour le présenter à son futur "écuyer".
Ils sortirent de l'isba, le soleil était encore haut dans le ciel, le chasseur observa un vol de grives qui passa devant l'astre dans un battement d'aile. Piotr se rendit compte que plusieurs habitants les observaient, visiblement ils étaient devenus le sujet de conversation brulant de la journée, il décida de ne pas y prêter attention et fit comme si de rien n'était. La demeure d'Ivan était toute proche. bien que plus modeste que celle du père, cette isba avait été fort bien bâtit. les rondins strictement de même diamètre et l'étonnante régularité de leur assemblage, dénotait l'habilité supérieure de l'artisan qui l'avait érigée.
A leur arrivé, la petite famille sortit pour les accueillir et les saluer.


-A la vue d'une si charmante compagnie, le merle reste coi ! déclama le chasseur

l'atmosphère était détendu. Piotr admira la tenue traditionnelle de Nadiejda, la femme d'ivan, des rubashka de couleur bleue nuit maintenues par une ceinture composée d'une série de médaillons de bronze finement ciselés et dont une extrémité pendait nonchalamment, plaquée contre le tissu couvrant sa hanche. Des boucles d'oreille et un sautoir de bronze et d'ambres polis magnifiaient l'ensemble.
Le gospodar en mission jaugea également le fils cadet de l'ataman, il avait le corps plutôt athlétique mais de fine taille, son visage d'une rondeur déconcertante affichait un air placide mais volontaire. "Brave bête !" pensa le chasseur en le voyant. Piotr avait toujours eu l'impression de pouvoir desceller un trait de caractère à partir du physique de la personne qu'il rencontrait, si il avait eu plus d'éducation, il aurait pu savoir qu'il était physionomiste. Ce n'était pas une science exacte bien sûr, mais il ne se trompait que rarement en la matière. Il espéra qu'ils feraient une bonne équipe, "l'écuyer et son maitre" , cette idée lui chatoyait l'esprit.
Bien vite, Mikhaïl expliqua la teneur de leur visite et un voile sombre embruma le regard de Nadiejda. Elle allait se retrouver seule avec leur enfants à devoir attendre l'improbable retour de son mari. Son prénom signifiait "espoir" et la terrible prédestination portée par le choix de ses parents, se révélait en ce jour. Le fils, quelque peu préoccupé, écoutait son père silencieusement. le chasseur gospodar nota la différence de caractère entre les deux frères, celui ci semblait être plus à l'écoute et obéissant que Tarass. Au bout de la conversation, Ivan obtempéra dans l'instant et retourna à l'isba pour se préparer, sans même lancer un regard à sa femme. Piotr suivit le prêtre d'ursun, afin de faire de même.

Mikhaïl, l'emmena à la demeure de la veuve Kochäll. Celle-ci était une femme très âgée à la peau parcheminée et à la dentition douteuse. Elle se tenait sur un banc, avec son fichu sur la tête, devant la bicoque, entrain d'éplucher des pommes de terre. Le Patriarche expliqua au chasseur que le mari de la femme, un soldat, était mort lors du siège de Praag, depuis elle avait vécu seule et était désormais quasiment sénile.
Il passèrent devant la Kochäll qui rumina quelques mots incompréhensibles, le patriarche poussa le battant de la porte. Instantanément, Une forte odeur de moisi taquina les narines du jeune homme. Les deux compères entrèrent et Mikhaïl se dirigea prestement vers un coffre en chêne recouvert de poussière. Il l'ouvrit et demanda a Piotr de prendre ce qu'il souhaitait. il y avait, là, divers objets en bon état de conservation. le chasseur choisit une petite dague parfaitement équilibrée, une corde soigneusement tressée d'une longueur d'environ 5 mètres , il prit également un briquet à amadou, des bracelets de force en cuir et plusieurs mètres de tissu, jaunis par le temps.

Ils rejoignirent Ivan devant les écuries. L'un des plus jeunes fils de l'ataman, Altaï, attendait au garde-à-vous. Son père lui fit signe et il accouru vers le Piotr. Il lui tendit une besace de cuir, contenant des pirochkis et du hareng saur fumé. il ne manquait plus que leur monture, Piotr et Ivan se dirigèrent ensemble vers les écuries. Les chevaux attendaient tranquillement, dans le clair-obscur de la pièce.
Piotr poussa un cri de joie, c'étaient des chevaux des steppes dont la morphologie était comparable à celle des poneys. C'était le même type de bête que ceux qu'il avait montés au sein des loups hurlants. Ces chevaux était clairement les plus adaptés à leur mission. il étaient endurants, se contentaient de peu de fourrage, et avaient un tempérament nerveux ce qui leur permettaient d'être très réactifs en situation d'affrontement.
le chasseur se dirigea vers une belle bête à la robe gris pommelée, il passa sa main dans les poils soyeux de l'animal le temps qu'il s'acclimate à sa présence. Ensuite, Piotr le détacha, vérifia sa mise, ses mouvements, puis examina sa dentition et ses sabots. En bon physionomiste, il avait choisis une monture de premier choix. la bête s’appelait огонь, se qui signifiait "feu" en gospodar. Satisfait, il harnacha l'animal, jeta un tapis de selle sur sa croupe et d'un mouvement fluide, l'enfourcha. Ivan du seller le sien, un cheval à la robe noire tacheté. Enfin tout fut prêt et ils dirigèrent leur monture, carquois et arc accrochés à leur flanc, vers l'entrée de la palissade de la stanista.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 23 sept. 2015, 10:49, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Piotr Andreïevitch, Voie du chasseur
Profil: For 8 | End 9 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 9 | NA 1 | PV 34/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... dreievitch

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