[Jekaterina & Joleen] Frontière et désolation

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Ulfrik ne t'a finalement pas suivit, pour la bonne et simple raison qu'il s’absente jusqu'en juillet ... ! Tu continue seule pour le moment, donc, et ton personnage aussi.

Test d'Autorité, basé sur Char : 4-1 = 3, réussi.
Le garde regarda le blason ciselé sur le plastron sans retirer sa main de la garde de son sabre, confus. Lorsque Jektariena se présenta, il sembla hésiter et lâcha finalement son arme en bredouillant une excuse. Il baissa un peu le regard et salua en posant son poing sur le coeur.

- "Respects, Druzhina. Je vais vous mener à l'Ataman." dit-il d'une voix rauque. Il fît signe à l'un des trois autres hommes postés à l'entrée et ce dernier déverrouilla une porte plus petite encastrée dans l'immense portail avant de la pousser pour laisser passer le garde suivit de Jekaterina. Sur son passage, la noble pu sentir le regard appuyé des hommes, mêlé de curiosité et de méfiance.

L'entrée donnait directement sur une vaste cour intérieure encadrée de braseros eux même surplombés de hauts murs couverts de toits en bois. Ca et là, de larges tours carrées brisaient l'harmonie de l'architecture pour s'élever dix mètres plus haut. Au fond de la cour, diverses entrées et grilles donnaient sur d'autre cours plus petites, ainsi que sur des baraquements en bois et ce qui semblait être un arsenal. Une dizaine de soldats s’entraînaient sous les ordres d'un sous-officier, tous recouverts de fourrures pour se protéger de la neige qui tombait et du froid mordant. Le garde en faction traversa la cour principale en passant au travers du groupe de soldats. A mesure que la noble avançait à sa suite, les combattants arrêtaient de s’entraîner et baissaient leurs armes pour observer cette femme qu'ils n'avaient jamais vu avancer avec un port qui rendrait la tsarine jalouse. Même le sous-officier ne pu s'empêcher une oeillade avant de secouer la tête et de beugler quelques ordres, l'entrainement reprenant son cours au son des bâtons qui s'entrechoquent et des injures qui fusent. Jekaterina et son escorte arrivèrent face à une nouvelle porte de moindre taille, elle aussi gardée par quatre hommes dont l'un d'eux déverrouilla la serrure et ouvrit le lourd battant pour eux. Ils pénétraient dans la forteresse à proprement dite, par un long couloir éclairé de torches et de braseros, dont les murs étaient parfois troués d'une porte. Le passage n'était assez large que pour deux personnes de front et l'héritière des Andreska se douta que si le bastion était ainsi construit, il devait être aisé à défendre. Après plusieurs minutes de marche dans les couloirs tortueux de la citadelle, ils se retrouvèrent finalement dans une salle assez vaste où se dressait une longue table poussiéreuse éclairée par un immense lustre en bois ainsi qu'une cheminée. Les seules fenêtres étaient percées haut dans les murs et ne filtraient qu'une lumière vaseuse et terne. Au fond de la salle se dressait une porte gardée par deux colosses blonds et barbu. Ils portaient tous deux une cotte de maille, des braies et de solides bottes en cuir. A leurs ceintures pendaient épées et haches et leurs bras nus et croisés arboraient des tatouages mauves étranges, où courbes et volutes s'entrelaçaient dans une scène aussi érotique que terrifiante. Ils toisèrent le garde qui faisait peut être deux têtes de moins qu'eux, ainsi que celle qui l'accompagnait. Sans qu'aucun mots ne soient échangé, l'un deux ouvrit la porte qu'il dû franchir en se baissant. Il ressortit quelques instants plus tard et hocha la tête en grognant. Le soldat se tourna vers Jekaterina. Sa cape en fourrure semblait mouillée par les flocons fondus et son expression était tendue.

- "Druzhina, le Baron Igor Zvarov accepte de vous recevoir."

Il montra la porte, puis salua avant de se retirer prestement. Les deux colosses lancèrent un regard sournois à la jeune femme, comme pour lui signifier qu'à cet instant précis, ils pouvaient faire d'elle ce qu'ils voulaient. L'un d'eux se contenta de sourire et poussa un peu plus la porte. Jekaterina avança pour se retrouver dans une salle considérablement plus petite. Une cheminée ronflait dans un coin, éclairant une décoration opulente complètement incongrue si loin dans le Nord ; sur les murs flamboyaient des tapisseries brodées tandis que le sol était garni de tapis et de soieries en tous genre. Des couffins étaient installés ça et là autour de tables basses garnies de fruits, de plats raffinés et de vin. Au fond de la salle, légèrement surélevée, était une sorte de chaise-couchée où se tenait le Baron, affalé sur un traversin parfumé. Ses cheveux blonds et parfaitement propre et peignés tombaient de chaque côté d'un visage souriant est bon enfant, si ce n'est qu'un oeil était complètement noir et que la peau d'albâtre semblait parsemée de petites tâches roses et violettes. Zvarov était engoncé dans une armure de Lancier Ailé en parfait état, sans aucune égratignure et reluisante comme jamais, ce qui tranchait avec la tradition de ces vétérans qui tâchaient de montrer le plus de marques possibles. Mais sur cette armure là, aucune dorure ne manquait, aucune fioriture ne faisait défaut. Les grandes tiges empennées semblaient à des ailes parfaitement ordonnées où chaque plume oscillait avec grâce en dégageant une odeur douce et sucrée. Couchée sur le baron, une jeune femme aux formes généreuses jouait avec ses bagues d'un air amusé et tentait d'attirer son attention, à demi-nue. Ils ne semblèrent pas remarquer la présence de Jekaterina pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que Zvarov tourne la tête vers elle et hausse les sourcils en souriant.

- "Oh, de la visite. Respects. Qui êtes vous ? Que puis-je faire pour vous ?" dit-il en agitant nonchalamment une coupe de vin pleine à raz-bord. Quelques gouttes de liquide sombre coulère le long du calice décoré et tâchèrent l'écharpe de la femme qui fit une petite moue et s'empressa de suçoter la tâche en observant Jekaterina de ses grands yeux maquillés.
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Voici le plan de la forteresse, si tu as des questions n'hésite pas !

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Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Pour certaines personnes, la faiblesse pouvait être quelque chose d'attendrissant. Une sorte d'étincelle d'innocence, une sorte de fragment de candeur qui était d'autant plus précieux qu'il était fragile. Pour ma part, la faiblesse m'irritait. Elle m'agaçait, me faisait même enrager parfois au point que je me mettais silencieusement à maudire, avec toute la hargne d'un esprit frustré jusqu'à ses extrêmes limites, l'ignoble individu qui avait osé s'abaisser à profiter de l'existence.
Bien sûr, je n'avais rien contre le plaisir. Je n'avais rien contre le fait de saisir les opportunités qui se présentaient, lorsqu'enfin, rien que pour une seule fichue fois dans toute l'année, vous pouviez baisser les bras et vous laisser porter par quelqu'un d'autre. Mais jamais lorsqu'un tel répit se faisait au détriment des autres ! Jamais lorsqu'il fallait, pour son propre confort, sacrifier ses plus élémentaires devoirs !

C'est pourquoi au cours des longues minutes pendant lesquelles Igor Zvarov m'ignorait, mon coeur avait bouillonné d'une rage froide, de celle qui n'obscurcit aucune de vos pensées mais les aiguise plus sûrement qu'un rasoir. De cette colère livide, qui bannit toute possibilité de pitié - ne laissant rien qu'une marée enflée de rancoeur et de mépris.
Si je haïssais autant les personnes faibles, c'est parce qu'elles me renvoyaient l'image de ma propre tentation. De mon propre désir prégnant d'abandonner et de ne plus lutter face à la dureté de la vie. Et cette réflexion-là aurait pu suffire, indépendamment de leur caractère parasitaire de nuisible, à expliquer mon dédain infini pour les servants du Chaos - tous plus faibles de coeur les uns que les autres.

A Kislev, les jugements sont prompts. Je ne demandais aucune preuve pour soutenir le verdict que je m'étais fait dans mon esprit : le baron vouait son allégeance aux seules puissances de la ruine. Une accusation si grave était loin d'être une chose qu'il fallait clamer sans avoir les moyens immédiats d'appliquer la sentence appropriée - j'ignorais encore quel sort j'aurai souhaité décerner à cet homme, bien qu'il se soldât inéluctablement par sa mort - et pour l'instant, j'étais loin d'avoir ces moyens. Aussi me fis-je violence pour calmer les ardeurs meurtrières grondant au fond de mon être à la manière d'une meute de chiens jappant après le gibier.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je n'étais pas une femme dépourvue de tolérance. Je dénonçais les défauts d'autrui, mais j'avais une conscience aigüe des imperfections humaines et du fragile équilibre qui consistait à les réprimander autant qu'à les accepter. Toutefois, ici, il n'y avait aucune once de tolérance à avoir. S'il le fallait, je décapiterai moi-même l'Ataman ; mais pour ça, j'avais besoin d'établir aussi méthodiquement que possible son exécution. Préparer sa mise à mort, froidement.

Un autre jour.


- Mes respects, Ataman Zvarov, lâchai-je d'une voix à la neutralité absolue en ignorant royalement la jeune femme à ses côtés.

Je ne l'ignorais pas simplement en ne mentionnant pas son nom - ceci, elle ne le méritait simplement pas. Mais je faisais partie de ces personnes si sûres et si tranchantes dans leurs propos, dans leur attitude, que je pouvais très clairement faire sentir à un individu de mon entourage qu'il n'existait même pas pour moi. C'était ce que j'exprimais sans équivoque possible au sujet de cette sangsue qui s'imaginait certainement avoir quelque importance aux yeux du noble, là où elle n'était que l'égale du siège sur lequel il était vautré : un objet de confort supplémentaire.
Cet aveuglement...

Mais je devais me concentrer sur quelque chose d'autre : quel était le meilleur moyen d'atteindre cet homme ? Comment préparer la voie jusqu'à son abattage ? Comment placer les jalons qui, un jour, amèneraient son cou à portée du fil acéré de ma lame ? Dans ce genre de cas, devinai-je, plusieurs cartes pouvaient être jouées mais au bout d'un moment, il faudrait bien décider d'en utiliser une en particulier. L'atout de la séduction ? Celui de la confiance ? De la servitude ?
Une voie pour l'approcher. Une voie pour détruire le mal rongeant Leblya, comme m'en avait averti à demi-mots Vladimir Ivanovich.


- Je me nomme Jekaterina Andreska, Druzhina de Kislev.

Quelle carte vas-tu jouer, petite fille ? Tu as beau vêtir l'armure des fils de l'ours, brandir la hache et la lance, tu ne peux pas apparaître autre que tu es à tes propres yeux. Tu ne peux pas te cacher que, malgré tes vingt-neuf printemps, tu n'es pas encore une femme - pas telle que tu le voudrais. Tu ne peux pas prétendre que tu es la digne fille des Andreska ; cela sonnerait faux à tes oreilles. Allez, avoue-le. Tant que tu n'auras pas vu sourire le patriarche de ta famille, tant que tes aînés n'auront pas reconnu et ta valeur, et tes efforts... tu seras toujours une petite fille.
Une ombre furieuse déforma brièvement mes traits, avant qu'ils ne reprennent leur impassibilité coutumière.


- Les désolations s'agitent et le Nord gronde de la rumeur du Chaos. Les terres au-delà du pays des Trolls ne sont jamais aussi calmes qu'avant la tempête qu'elles se préparent à vomir, et c'est pourquoi je suis ici.

C'était une vérité largement déformée que je lui livrais là, mais nul même connaissant mes véritables motivations n'aurait pu m'accuser de mensonge. Le fief des sombres dieux était en perpétuel tourment, ruminant à jamais sa hargne contenue par Kislev. Et si la raison fondamentale de mon arrivée à Leblya n'était pas exactement celle-ci, elle en revêtait des aspects.
La carte de la servitude, évidemment. C'était celle que je jouais depuis que j'étais gamine. Celle qu'on avait enfoncé dans ma chair et dans mon sang, à grands coups de discipline autant que d'abnégation à peine commençais-je à rêver. Je me rappelais fugacement les journées passées à me tenir dehors dans le froid meurtrier, priant pour être à bout de mes forces au plus vite et m'effondrer dans la neige pour qu'on vienne me chercher, plutôt que de braver les éléments chaque fois plus longtemps - prolongeant d'autant mon calvaire.

Oui, je pouvais supporter maintes choses, même faire semblant de servir un être corrompu. Si cela pouvait me permettre de rapporter un peu de noblesse au royaume...


- Ma loyauté vous appartient, énonçai-je en m'inclinant dans un léger cliquetis métallique. J'étais venue vous le signaler, et recueillir les devoirs que vous auriez à me confier.

En silence, je l'observais avec la rigidité d'une statue de pierre. J'avançais en territoire inconnu, n'ayant nullement désiré l'informer d'où je résidais pour l'instant et encore moins réclamer un logement dans la forteresse proprement dite. Je n'oubliais pas non plus que j'avais rendez-vous avec Ivanovich, et n'avais guère envie de m'attarder dans les parages de Zvarov.
Ce n'était qu'une première rencontre avec le loup qui tenait Leblya. Pour cette fois, je ne serais pas son ennemie avouée. Mais je me faisais la farouche promesse de piéger la bête, et une fois fait, elle connaîtrait le goût amer du repentir !

Au nom de Kislev...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 18 avr. 2012, 21:19, modifié 1 fois.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
    Jekaterina Andreska, Noble (voie du pouvoir)
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
      • Témoignage d'un Tiléen au sujet de Kislev
"J'ai attendu en vain, qu'on vienne briser les chaînes de mon devoir. Elles sont mon armure et ma servitude."

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Le Grand Duc »

L'Ataman haussa l'un de ses sourcils épilé et jaugea Jekaterina du regard, sans gêne. La femme à ses côté se contenta de la regarder en plissant les yeux, un demi-sourire sur les lèvres, avant de se mettre à masser Zvarov qui ferma les yeux et s'installa plus confortablement dans ses couffins colorés.

- "Des Andreska de Kislev, vous dites ? Rien qui ne me soit familier. Quant à votre aide, je crains qu'il ne soit inutile. Tout va pour le mieux ici ! Mes hommes tiennent le ... Chaos loin de Leblya et les habitants sont heureux. Que demander de plus ?" dit-il en souriant avant de se redresser sur les coudes et de porter la coupe à ses lèvres. Il bu tout le contenu en plusieurs gorgées et un filet de vin coula le long de ses joues poudrées pour perler sur l'armure. "Maintenant, si vous voulez vraiment perdre votre temps ... Vous pouvez rejoindre les hommes à la caserne. Certains manquent de compagnie ..."

Le Baron laissa flotter quelques secondes qui tintèrent du rire cristallin de la jeune femme, suivit du sien, plus désagréable.

- "Mais je plaisante, voyons ! Par les Dieux, comme vous me semblez triste et sans joie ! Cela semble être l'apanage des envoyés de la Tsarine, croirai-je. Sachez qu'ici, dans l'Oblast, nous ne sommes pas tels que vous le pensez. Au lieu de brutes épaisses, vous avez devant vous un homme raffiné, amateur d'arts et de musique !" dit-il le sourire au lèvres en la fixant. Son oeil noir semblait rouler dans son orbite, comme par lui même. "Irina va vous mener dans le quartier des officiers. L'un de mes capitaines trouvera bien quelque chose à vous faire faire qui soit digne de votre ... position." termina-t-il avant de se coucher contre son oreiller, face au plafond.

Celle qui se prénomait Irina se pencha vers lui et lui glissa quelques mots à l'oreille avant d'en lécher et suçoter le lobe. Le Baron ricana et hocha la tête. La jeune femme se leva, à demi-nue, avant de ramener sur elle une épaisse fourrure à l'intérieur cousue de soie. Elle sauta prestement du lit et se retrouva face à Jekaterina, à seulement quelques centimètres. Elle sourit, d'un air qui pouvait être aussi charmant que malsain, et lui fît signe de suivre. Elle était d'une splendeur presque terrifiante. Alors qu'elle leva le bras pour ouvrir la porte, un pan de fourrure glissa et dévoila son épaule blanche et fine. Avant de se couvrir à nouveau, Irina se tourna et lança un nouveau regard langoureux à la noble kislévite.
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Ses mots résonnaient à mes oreilles, odieux de futilité, odieux d'aveuglement, odieux de tromperie. La fureur qui faisait grésiller mes pensées comme autant de braises ne naissait pas des insultes à peine voilées que Zvarov avait prononcées à mon égard, ni même de son manque absolu de dignité - envers moi comme envers lui-même. Non... si mon sang était réchauffé d'un tel incendie, c'était bien parce que, quelque part, je prenais cet homme pour un kislévite - à cause de son apparence, de ses atours et de sa position. Illusion.
Hallucination.

L'hallucination d'un coeur qui, habitué à porter les armes au nom d'une autorité supérieure à la mienne, refusait de voir cette même autorité gangrenée par la langue pourrie du Chaos. Et, en considérant inconsciemment l'individu comme appartenant encore à mon peuple... je lui accordais l'infime chance d'être une victime. D'avoir été corrompu ; d'avoir un passé, au sein duquel autrefois il avait été quelqu'un d'autre... une personne sans doute plus honorable, regardant les désolations avec haine et non bienveillance.
Son hésitation... "Mes hommes tiennent le ... Chaos loin de Leblya et les habitants sont heureux."

Seul un fou à Kislev aurait prononcé ces premiers mots. La folie était elle aussi un luxe que nous ne pouvions pas nous permettre, encore moins un Ataman ! Une ire sourde de courroux dévorait mes entrailles alors que je forçais mes yeux à rester imperturbables tandis qu'ils se laissaient caresser par le regard alangui de la dénommée Irina. Qui crois-tu être pour moi, gamine ? Une chatte de gouttière à la robe néanmoins soyeuse, qui pense pouvoir envoûter le coeur d'une femme ? Tu jettes ton charme sur un être bien trop sauvage, que ton parfum insidieux n'apprivoisera jamais. Du menu fretin pour les crocs d'un félin qui feule de rage, alors veille à ne pas trop me tenter, morveuse.

Ces paroles, je brûlais d'envie de les lui cracher au visage, mais je m'abstenais de laisser frémir ne serait-ce qu'un seul de mes traits. Les siens étaient d'une régularité parfaite, alors qu'elle-même resplendissait surnaturellement. Magnificence mystifiée, joliesse ténébreuse cristallisée dans le corps blême d'un serpent aux lèvres purpurines... Je devais réviser mon jugement sur son utilité, que j'avais peut-être trop hâtivement réduite à celle d'un objet confortable.
Qui es-tu vraiment, toi qui sers dans l'ombre du traître ? Son assassin ? Son espion ? Le cavalier qu'il avance secrètement sur l'échiquier de son machiavélisme, traversant les lignes adverses pour y implanter la perversion et la mollesse ?

A moins que tu ne sois la reine ? Serais-tu dangereuse à ce point-là...?
Il me faut ton pendant. Je dois trouver celui ou celle qui, comme toi, côtoyait autrefois l'homme qu'était Igor Zvarov. Découvrir l'origine de la trahison, la détruire, la fracasser sous le poids de mon jugement... terrifier, jusqu'à la lie et jusqu'au moindre lambeau de son âme, le plus insignifiant des séditieux sévissant en ces lieux.

L'ardeur que j'avais pour cette tâche ne manquait pas. Les moyens, en revanche, c'était une autre histoire...

Je m'avançais sur Irina qui avait stoppé en ouvrant la porte, lui délivrant un sourire aussi éclatant que mauvais. C'était cette sorte de rictus, mêlé de défi et de raillerie, qui semblait vouloir clamer : "Viens, viens donc jouer avec moi si tu t'estimes à la hauteur, mais prends garde à ne pas miser trop haut"... Parvenue à sa hauteur, je fis pivoter davantage encore les gonds pour mieux libérer le passage et la dépasser. Je franchis le seuil en passant juste contre sa chair à peine vêtue, si bien que mes épaisses fourrures en épousèrent les formes et peut-être même que mes mailles la meurtrirent un peu au passage.

Je faisais effectivement partie de ces individus survoltés ou passionnés... à moins que ce ne fut simplement une part d'obscurité... ne pouvant pas s'empêcher de rechercher le conflit, la friction, d'une manière parfois violente. Presque... mauvaise.
Comme tout Kislévite j'avais été élevée dans la haine virulente du Chaos ; cette rancoeur latente, débridée, n'avait cessé de grandir avec les années et l'expérience, plongeant ses racines très loin dans les fibres de mon être. Cette Irina ne perdait pas plus pour attendre que son maître indolent.

Une fois sortie, je la fixais pensivement tout en prenant sa suite afin qu'elle me mène aux officiers.


- Depuis combien de temps servez-vous auprès de l'Ataman ? murmurai-je d'une voix que je parvins néanmoins à rendre cinglante.

On m'avait toujours dit à demis-mots que j'étais la même femme en amour et au combat. Que j'étais toute aussi mordante, toute aussi difficile à approcher et toute aussi prompte à blesser. En cet instant, une personne qui m'eût connue sous ce jour aurait hésité à dire si j'affrontais ou tentais cette Irina.
C'était très exactement le genre d'illusions que je souhaitais lui laisser...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 24 avr. 2012, 09:34, modifié 1 fois.
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Irina passa la porte silencieusement et referma derrière Jekaterina. Sans lui répondre, elle passa entre les deux gardes aux tatouages étranges en leur lançant une oeillade suggestive. Les colosses ricanèrent, bras croisés, et suivirent la noble kislévite et la courtisane du regard jusqu'à ce qu'elles quittent la pièce et se retrouve dans le couloir. Irina se retourna vers la jeune femme et la regarda droit dans les yeux. Son regard avait quelque chose de troublant et d'attrayant à la fois.

- "La vérité concernant qui sert qui semble vous échapper, Jekaterina des Andreska ..." murmura-t-elle avec un demi-sourire. "Mais si vous souhaitez une réponse, sachez que je réside à Leblya depuis de long mois, venue avec l'espoir de rencontrer le seigneur des lieux. C'est chose faite. Maintenant suivez moi." termina-t-elle avant de se détourner et de continuer dans le couloir éclairé seulement par quelques torches mourantes. Sa voix était langoureuse et menaçante en même temps, pleine de menaces et de promesses.

L'inquiétante courtisane l’entraîna dans les couloirs et les passages du bastion, traversant de temps à autres des corps de garde où les hommes de faction se contentaient de s'écarter sur son passage en saluant, les yeux baissé, comme par crainte. Bien que Jekaterina se doutait que les couloirs et pièces du donjon soient toutes plus au moins semblables, il lui sembla qu'ils empruntaient une voie complètement différente de celle qu'ils avaient suivit pour arriver aux appartements de l'Ataman. Imperturbable, Irina marchait devant elle, son long manteau en fourrure traînant au sol. Finalement, elles débouchèrent sur un long couloir éclairé par un unique brasero à moitié éteint. Irina poussa une lourde porte et fût signe à Jekaterina d'entrer la première, un sourire étrange aux lèvres. Elle entra à son tour et referma derrière elle. A clé.

La pièce était minuscule, à peine plus grand que des latrines, et complètement vide. Seules deux torches accrochées aux murs éclairaient le sol en pierre veinée. Là, à la lueur des flammes, Irina se tourna vers l'héritière des Andreska et laissa glisser sa pelisse en fourrure qui tomba au sol avec un bruit feutré. Elle ne portait plus qu'une robe serrée à la taille, en soie des plus fines, qui laissaient voir les courbes de son corps. Sans cesser de fixer la noble kislévite, Irina défit lentement le lacet qui tenait sa robe fermée et la laissa tomber également, se retrouvant complètement nue. La lumière dansante jouait avec ses seins ronds et pleins, ses hanches parfaitement ciselée, sa taille fine et son cou pur. Irina se mordit la lèvre.


- "Je crois qu'il est temps que nous fassions plus ample connaissance, vous et moi ..." dit-elle en passant un doigt à l'ongle manucuré sur ses lèvres pulpeuse. Mais soudain, elle écarta brusquement les bras et leva le visage vers le plafond. Sa bouche commença à articuler des mots que Jekaterina ne comprit pas, si noirs et terribles qu'elle en eut des frissons. Sous les yeux de la noble et à la lueur des torches, la peau de Irina vira au mauve suave, ses traits changèrent de même que ses bras et ses jambes qui se tordaient et se remodelaient à vue d'oeil dans un concert de bruits écoeurants. Ses mains devinrent d'énormes pinces violacées couvertes de chitine. Dans son dos et sur ses épaules poussèrent des excroissances écorchée, sortant de sa chair. Ses cheveux si soyeux tombèrent et laissèrent place à des cornes tandis que sa face se transformait en une grimace immonde. Ses pieds devinrent des sabots fendus et ses pupilles se dilatèrent. Lorsque la mutation cessa, l'ignoble créature poussa un grincement et fit craquer les os de son corps. Elle tourna enfin sa face hideuse vers Jekaterina et lui sourit de ses dents pointues.

- "Me voilà prête pour m'offrir à vous ..." dit-elle avec une voix criarde qui vint pourtant vriller l'esprit et la volonté de Jekaterina.
Test de volonté basé sur Int : 5, réussi.
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Le masque était tombé bien vite. Je détaillais sans peur mais avec une haine palpable le corps chitineux du démon, le coloris lavande de sa chair et le fond glacé de ses yeux d'azur. Cette créature exsudait une beauté troublante et monstrueuse que je reconnus comme l'apanage des servants de Slaanesh. Ceux-là aimaient jouer avec l'indicible, mêler l'hideux à l'exquis, troubler l'âme par un hypnotisme détestable. Tu me prends pour une souris, serpent ? Pour une pauvre petite chose dont tu vas te faire adorer, que tu invites au milieu de tes anneaux afin de mieux m'y étouffer ? Ne t'attends à rien d'autre de ma part que le tranchant de ma lame, car je n'ai pour toi qu'une haine à la virulence ardente, une haine qui croit au fond de mon coeur comme l'arbre décharné des Andreska que seule la rancoeur peut revigorer.
Ton engeance abominable n'aurait jamais dû sortir des désolations - à moins qu'à l'instar de l'Ataman, tu ne sois née humaine et aies alors voué ton âme aux Sombres Dieux.

Je lui dédiais un sourire aussi éclatant que railleur.


- Ton orgueil, persifflai-je en passant du vouvoiement au tutoiement dans une évidente forme de mépris, est si difforme et bosselé qu'il me fait rire autant qu'il me répugne. Il aura suffi de te prétendre la servante de Zvarov pour que tu m'offres la seule vérité que j'avais besoin de t'arracher, dans un sursaut de vanité.

Vanité... L'un de mes précepteurs d'enfance m'avait un jour déclaré : "Vanité ; tout est vanité". Il y avait une pensée extrêmement profonde dans ces quelques mots. Les individus recherchaient le plaisir ou la valeur, le premier amenant les hommes à s'imaginer perclus de la seconde. N'avez-vous jamais été hérissé par la suffisance de ceux qui vivaient dans l'opulence et le confort ?
Quant à ces parangons de vertu, ne sont-ils pas pleins de morgue en égard à leur propre valeur ?

Ce qu'il avait cherché à me dire, il y avait des années de cela... c'était que l'orgueil était la chose la plus répandue chez les êtres vivants intelligents. Une fibre presque universelle de l'âme. Une corde sur laquelle il fallait jouer, pour en tirer la musique de la réussite.
C'était certes une victoire bien mince, ridicule, dont je me vantais auprès de la démonette. Mais tout en parlant, je me rapprochais insensiblement d'elle et surtout, des vêtements qu'elle avait ôtés...


- Pantin d'un dieu infâme, marionnette gonflée d'imbécillité, tu n'es qu'un chien aveugle dans sa meute, grondai-je en la défiant des yeux. Sans dignité, sans espoir, vouée à une damnation que tu as librement choisie... Tout homme et toute femme ne sachant pas disposer avec davantage de lucidité du libre-arbitre qui lui est alloué ne devrait pas avoir le droit de vivre ; voilà ce que nous enseigne Kislev ! Voilà ce que tu aurais dû apprendre ! criai-je.

Tout en l'apostrophant, j'avais glissé mon pied sous les étoffes au sol et me préparai à me livrer au plan le plus bancal que j'avais pu imaginer depuis longtemps. Néanmoins, dans cette situation, je n'avais guère l'opportunité de faire autre chose...
Mon pied chaussé du fer de ma cuirasse partit sans crier gare vers le genou aux nuances mauves du démon. Dans le même temps, je cherchais à plonger la main dans les étoffes pour en retirer la clé qu'Irina avait utilisé pour refermer la porte. L'espace était si exigu que je comptais bien le mettre à profit afin de gêner le plus possible la créature, le temps de me retrouver dans une position plus avantageuse.

Etait-ce une vague étincelle de pitié qui, l'espace d'un fugitif instant, avait touché mon coeur ? Pitié pour quoi ? Pour les pièges auxquels elle avait peut-être succombé pour peu qu'elle eût été humaine jadis ? Pitié pour sa faiblesse ? Au nom de quel imbécile principe la pitié existait-elle ?!
La pitié, c'était le pardon. Le pardon, c'était l'erreur, prêter le flanc à la trahison. Une telle attitude allait à l'encontre du plus élémentaire instinct de survie et en ce sens, n'avait pas sa place dans le comportement des habitants du Nord.

C'est pourquoi j'étranglai sauvagement cet éclat de pitié dans mon coeur. Et bientôt, si Ursun le voulait, je ferai de même avec ce démon.

Pour expliciter un peu :
- je tente de la frapper pour la distraire et pouvoir surtout récupérer la clé, que je souhaite utiliser afin de sortir d'ici (et évidemment repartir au plus viiiite à l'auberge pour reprendre mes armes ; ça m'apprendra à vouloir être polie et me présenter désarmée devant l'Ataman). Si je peux lui jeter le vêtement à la tête afin de gagner une seconde supplémentaire, je prends, au point où j'en suis... :mrgreen:
- je signale les compétences pouvant peut-être servir ici : musculation, résistance accrue, volonté de fer.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Jekaternia Andreska s’était vraiment jetée dans la gueule du loup, elle avait foncée tête baissée dans le piège qui lui avait été tendu et y était maintenant fourrée jusqu’au nez. Ce qui était étrange, c’était que bien qu’elle eut tout de suite identifié l’ataman et son amie comme des ennemis, elle n’avait pas pour autant pris ses précautions et agi en conséquence. Grand mal lui en prit, car elle se trouvait maintenant dans une situation extrêmement dangereuse et défavorable, enfermée et désarmée dans une petite pièce vide, avec une démonette de slaanesh face à elle. Il fallait ajouter à cela que la clef de la pièce se trouvait dans une poche du manteau qui traînait aux pieds de la démone, et que celle-ci se trouvait entre la noble et la porte. Bref, il faudrait que l’héritière des Andreska se montre vraiment forte si elle voulait s’en sortir.

Du moins réagit-elle avec courage, en commençant par toiser avec mépris et haine son ennemie, avant de la provoquer oralement. Une telle bravade laissa son adversaire un instant sans voix et sans réaction, car elle ne s’attendait pas à un tel défi de la part de celle qu’elle considérait comme sa proie, puis le visage de la démone forma une sorte de rictus horrible. La slaaneshie allait éclater de rire et répliquer Jekaterina ne lui laissa pas le temps de retrouver ses mots ni d’agir. N’écoutant que son devoir et sa témérité, la jeune noble essaya une manœuvre désespérée pour tenter de s’enfuir. Son pied passa discrètement sous la légère robe qui gisait sur le sol, prêt à l’envoyer dans les airs au visage de la démonette pour l’aveugler, et lui laisser le temps de se saisir de la clef rangée dans une des profondes poches du lourd manteau de fourrures. Dès qu’elle l’aurait, elle ferrait voler son poing vers son ennemie pour la sonner et espérer gagner assez de temps pour passer derrière elle et ouvrir la porte… Le plan était risqué et n’avait presque aucune chance de réussir, surtout parce qu’elle aurait énormément de mal à ouvrir la porte sans laisser le temps à la slaaneshie de l’empaler dans le dos.

Test d’hab de Jeka : 17. Echec.
Attaque de la démonette : 19. Echec.
Attaque de Jeka : 5. Réussite. Esquive de la démonette : 14. Echec. Elle perd 8 PVs. Il lui en reste 52.
Test d’endurance de la démonette : 18. Echec. Bon pour toi, ça. ;)
Tout se passa très vite, en quelques secondes seulement. Jekaterina commença par lever brutalement son pied droit, envoyant voltiger le vêtement léger, puis, sans attendre de voir si le fin tissu gênait la chaotique, elle se pencha sur le manteau, trouva les poches et y plongea ses mains en espérant tomber sur la clef. Au même moment, la démone, qui n’avait pas été dérangée par le vêtement, émit un sifflement rageur et détendit son bras droit, donnant un grand revers en direction de la tête de la noble. La pince frôla la tête de celle-ci et la décoiffa au passage. Elle avait eu chaud, mais ses efforts étaient récompensés : sa main droite se referma sur la clef. Aussitôt, elle se releva et envoya au passage son poing droit serré sur la clef dans le joli ventre de la démonette, dans un uppercut qui atteint son but et lui fit mal aux jointures. Mais cette petite douleur n’était rien face à ce qu’avait dû encaisser la démone. Le souffle coupé, elle se plia en deux pendant quelques secondes, crachant même un peu de sang. Le choc, s’il n’était pas mortel ni même grave, avait permis à Jekaterina de passer derrière son ennemie, même si elle savait très bien qu’elle n’aurait pas le temps d’introduire la clef dans la serrure. A peine avait-elle atteint le panneau qu’elle dut se retourner dos à la porte pour faire de nouveau à la slaaneshie furieuse, qui s’était retournée pour lui faire face et la frapper de nouveau : elle était sacrément rapide, beaucoup trop pour espérer pouvoir ouvrir la porte sans l’avoir au moins très sérieusement sonnée auparavant.
Test d’Int de la démonette (si elle le rate elle ne disparaît pas mais redevient une fille normale) : 1. Réussite.
Attaque de la démonette : 19. Echec.
Heureusement pour elle, une nouvelle fois, l’héritière des Andreska sut éviter la pince qui fonçait vers son crâne, et allait maintenant pouvoir riposter…
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Les choses se passaient mal, c'était un fait. La créature me faisant face n'avait rien d'humain, rien qui méritait d'être sauvé. A la manière d'un lierre tenace et envahissant, le mal avait profondément plongé ses griffes corruptrices dans cet être se tenant devant moi, un être qui n'aurait jamais dû poser le pied en ce monde. Mon poing fermé avait frappé presque sans bruit sur la chair rosée de mon adversaire, lui arrachant assez de son assurance pour me glisser derrière elle. Peut-être aurai-je dû profiter de cette ouverture, songeai-je en rivant mes yeux aux siens, avec autant de force que s'ils avaient pu être les piques nécessaires à sa crucifixion.
Je ne me rappelais que trop bien la vivacité avec laquelle son bras s'était détendu, manquant de peu mon visage. Cette vigueur alerte, quasi-hystérique, était l'avantage qu'elle possédait et qui risquait de mener cet affrontement à une issue à laquelle je préférais ne pas penser.

Mes dents grincèrent alors que je foudroyais le démon d'un regard sombre.

Tout mon corps réagissait à l'aura maléfique la nimbant, comme la peau peut réagir à un vent ardent ou à une caresse polaire. Je ne savais pas ce que c'était, n'arrivant pas à en déterminer précisément les conséquences sur moi, mais sa présence devenait plus indicible de seconde en seconde, troublante, mortifiante même. Vous êtes-vous déjà tenu au bord d'un abîme mystérieux, aux ténèbres fascinantes ? Elles vous appellent, elles vous murmurent de les rejoindre et de vous unir à elle. Un mariage odieux, aux relents changeants de domination, où l'on ne sait pas vraiment si vous possédez le pouvoir ou s'il vous possède ; mais cette idée, ce principe de pouvoir, demeure omniprésente. Tout ce qu'il y à faire, dans ces cas-là, c'est de regarder la nuit des abysses bien en face et de lui cracher à la face, avant de la maudire et de tourner les talons.

"Telle est la sentence de Kislev !" furent les mots qui résonnèrent farouchement en mon for intérieur. "Ma patrie a toujours foulé les engeances du Nord, de ses bottes cerclées de fer et du lourd sabot de ses chevaux !"


- Et moi, Druzhina, je suis une des voix de Kislev ! grondai-je en me jetant sur l'être impie, portant la main au croc démesuré qui pendait à mon cou.

Je savais que ce combat n'était pas en ma faveur ; j'en avais l'intime certitude, à la manière d'une main fouaillant votre ventre en guise d'avertissement. Mais cette rapidité fébrile dont elle faisait preuve m'interdisait d'emprunter la porte - le temps de la déverrouiller, réalisai-je, cette chose m'aurait déjà taillée en pièces.
Je n'étais pas vraiment douée à ce jeu-là, mais mes aînés m'avaient déjà appris à me battre sans aucune arme. Surtout, ils m'avaient enseigné à réfléchir avec mes yeux, à voir avec l'instinct. Et lorsque je contemplais mon adversaire, je remarquais que plusieurs choses s'inscrivaient dans mon esprit, le frappaient ainsi qu'on peut battre une monnaie pour y inscrire un portrait.

Avec la cuirasse familiale que je portais, il était très probable que mon poids excédait assez le sien pour me permettre de tirer un atout si jamais je parvenais à la faire chuter. Elle disposait d'une force malsaine, mais je n'avais pas souffert depuis ma tendre enfance pour rien ; bien que d'ascendance noble, je me targuais d'être aussi solide que n'importe quel soldat du royaume, et tout aussi résolue que le plus acharné des vétérans du Nord. A défaut d'avoir leur expérience, je partageais leur détermination et la même haine du Chaos !
Une haine qui faisait étincelait mes prunelles alors que mes mains se tendaient vers les poignets légèrement violacés du démon - non pas de blessures, mais d'une teinte d'orchidée.


- Je t'enterrai entre ces dalles de pierre s'il le faut ! arguai-je violemment.

C'est dans les moments les plus intenses, à l'instant précis où vous vous sentez le plus vulnérable, le plus en doute, que votre âme se tourne vers le pilier le plus aveugle de votre bravoure. C'est un fondement adamantin, inflexible, que nous sommes nombreux à partager en ces contrées glacées. Et il a beau être déraisonnable aux yeux de nos protégés turbulents de l'Empire, il n'en fait pas moins partie de nous. Intimement.
Ce pilier s'appelle la foi. La foi en Ursun, le dieu-ours de notre tendre patrie, du royaume de Kislev !

Je n'avais jamais vu le monde de la même façon que les prêtres ayant participé à mon éducation, mais Ursun avait fait partie de mon enseignement au même titre que le métier des armes. La canine de plantigrade reposant sur ma chair, attachée à une lanière de cuir, était une véritable relique ; longue d'au moins huit pouces, elle dépassait en taille certaines des dagues que portaient les soldats. Je ne remercierai jamais assez les cieux gelés de mon pays pour ne pas avoir rencontré le monstre à laquelle elle avait appartenu...

Aujourd'hui, j'avais besoin du coeur de ce même monstre. J'avais besoin de sa rage hivernale, de la force qui avait dû parcourir son corps et du sang qui avait coulé dans ses veines. Aujourd'hui, Ursun, ta servante avait besoin de la colère que tu accordes à tes fils, priai-je en moi au moment où je heurtais la créature.

Le plan est d'attraper les bras de cette vilaine bête afin de l'empêcher de me charcuter, et de profiter de l'action pour la faire chuter au sol.
Je dois rappeler mes compétences à chaque fois (musculation, résistance accrue, volonté de fer) pour qu'elles soient prises en compte ? (histoire de savoir si je dois faire attention... :D)

NB : ah oui j'oubliais. Un total de 10 PdC pour avoir un coup de pouce. :roll: Je ne sais pas trop si c'est à ta libre appréciation ou si je dois formuler ce que j'en attends précisément - vu le caractère précipité de l'action je suis plus pour te laisser décider, mais au cas où : si possible, ce serait pour agir la première (gain d'ini) et gagner en précision (gain d'attaque)
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Dans la petite pièce aux murs de pierre du château, le combat qui opposait Jekaterina Andreska à une démonette de Slaanesh faisait rage. Pour l’instant, en dépit du fait que la noble héritière des Andreska soit désarmée, elle avait put prendre l’avantage sur son ennemie, mais la lutte était terriblement déséquilibrée. Non seulement le corps même de la démonette était une arme, mais en plus, elle avait réussie à piéger comme une débutante son adversaire, qui ne s’était pourtant pas montrée naïve, mais seulement étonnamment imprudente bien que parfaitement consciente du danger. Finalement, elle s’était retrouvée enfermée dans une petite pièce, où la belle femme avait révélée sa véritable nature corrompue, et Jekaterina avait déclenché le combat pour essayer de se sortir de ce sacré mauvais pas.

La démonette semblait confiante et sûre d’elle-même, elle faisait face à son ennemie avec une assurance certaine, mais avec un rictus cruel dérangeant sur le visage, dû au coup de poing que la Andreska lui avait asséné dans le bas ventre. Face à elle, la noble n’avait que l’ombre d’une chance, mais elle comptait bien la saisir et se battre jusqu’à la fin. Une lueur de froide détermination dans le regard, Jekaternia, qui avait parfaitement compris que sa seule chance de s’en sortir consistait à empêcher son ennemie de l’attaquer, se jeta avec une témérité folle sur la démone, tentant de saisir ses membres et de les immobiliser. Le plan pouvait marcher, car si la démonette était plus vive et mieux armée que la kislévite, cette dernière était la plus musclée des deux.

(L’attaque 1 de la démonette a déjà été effectuée au tour précédent).
Test d’intelligence de Jeka pour résister à la slaaneshie : 6. Réussi.
Test d’habilité pour Jeka : 7. Réussite. Elle parvient à se saisir de son ennemie.
Test de force comparés : Jeka : 11. Raté de 2 points (car Jeka avait un bonus de +1 en force grâce à sa compétence musculation).
Démonette : 16. Raté de 8 points. Jeka parvient donc à maîtriser la démonette, mais il y aura un test de force comparé au début de chaque tour à partir du prochain pour voir si elle se libère. Si Jeka rate un test d’intelligence pour résister à la démonette, celle-ci pourra se libérer automatiquement lors du tour, mais pas attaquer.
C’était incroyable, contre toute attente, le plan de l’héritière des Andreska avait fonctionné jusqu’à maintenant : elle était non seulement parvenue à se saisir des bras de son ennemie démoniaque, mais avait même réussie à la faire tomber au sol. Les deux ennemies luttaient l’une sur l’autre, la kislévite parvenant pour l’instant à se maintenir au dessus de la slaaneshie. Leurs corps enchevêtrés se tortillaient l’un contre l’autre, tandis que le visage de l’humaine était à une dizaine de centimètres au plus de la face de la démone. L’une et l’autre donnaient toute leur énergie pour maintenir leurs efforts, la chaotique pour se dégager ou prendre l’avantage, la Andreska pour essayer de la maintenir contre le sol. Mais cela durerait-il ? Rien n’était moins certain, car la bougresse se débattait comme une folle et la magie impie qui émanait de la créature risquait fort d’affecter la noble à la longue. Aussi, rarement un combat n’aura été aussi inégal, puisque la démonette surpassait très largement son ennemie au corps à corps. Jusqu’ici, seul la chance et une volonté de fer avaient permis à Jekaterina de résister.
***
Non loin de la scène ou se déroulait la tragique de lutte héroïque de la noble héritière de la famille des Andreska, à l’entrée de la petite ville de Leblya, car une sorte de diligence venait d’arriver en ville, or, ce véhicule hippomobile n’était absolument pas prévu ou annoncé. Il s’agissait d’un voyage apparemment entrepris dans un grand secret et dans une grande hâte, mais pourtant, aucun voyageur d’importance n’était à bord. En plus du cocher et d’un convoyeur, qui avaient l’air typique de mercenaires natifs de Kislev, seuls deux voyageurs se trouvaient dans l’habitacle. Le premier était un homme grand et plutôt fort, d’une bonne trentaine d’années, le crâne rasé et imberbe, les yeux noirs et déterminés. Il s’agissait d’un impérial, probablement. Il semblait être peu habitué au froid, mais ses lourds vêtements nordiques qui le recouvraient presque intégralement le protégeaient efficacement contre le climat. Il ne transportait aucun bagage avec lui, et son long manteau de laine mal dégrossie devaient dissimuler ses armes, s’il en portait.

La deuxième passagère était encore plus inattendue. Une jolie jeune femme qui ne devait pas même pas avoir 20 ans débarqua de la diligence pour entrer à l’auberge du « Troll qui rote », le seul établissement de la bourgade. Ses vêtements étaient trop légers pour la protéger efficacement et durablement contre le froid kislévite, surtout dans une ville aussi au Nord, mais elle ne s’attarda pas dehors, n’ayant elle aussi pour seuls bagages que ses armes et sa gibecière où elle avait rangé tout son barda. Le coche venait tout droit de Kislev, et avait été spécialement payé par le premier voyageur, la petite impériale se trouvait alors dans les parages et avait profité de l’occasion qui lui était offerte pour accompagner gratuitement l’homme jusqu’au village septentrional de Leblya. En effet, la jeune femme avait pas mal voyagé depuis Middenheim, d’où elle était partie il y avait peu. Elle avait réussie à dégotter un contrat peu juteux dont personne ne voulait et qui l’avait amené à la capitale kislevite, pour transmettre un message en main propre à un commerçant. Puis elle avait cherché à nouveau du travail, et c’est comme ça qu’elle était tombé sur cet homme venu de l’Empire aussi, qui l’embaucha pour l’accompagner jusqu’à Leblya, le trou perdu le plus au Nord de Kislev, à condition qu’elle ne pose aucune question.

Voilà où elle en était, et maintenant qu’ils étaient arrivés à bon port sans accroc, elle était à nouveau au chômage. Elle avait néanmoins quelques pièces dans sa bourse, sa paie pour l’escorte, autant dire une misère. Et à présent, elle se retrouvait dans cet endroit où les contrats devaient être sacrément rares. Mais bon, en entrant à la taverne, en questionnant et en écoutant les rumeurs, qui savait, elle pourrait peut-être bien tomber sur quelque chose quand même. Dans tous les cas, si sa tenue était plutôt légère et agréable en intérieur ou des les climats plus modérés, sous cette latitude, si elle désirait passer un certain temps à l’extérieur, il lui faudrait acquérir des vêtements chauds. En attendant, en entrant à l’auberge, elle fit sensation, les rudes hommes du Nord peu habitués à voir une telle fleur impériale débarquer chez eux. La moitié des hommes de la taverne au moins la reluquait plus ou moins ouvertement, au grand dam des serveuses kislévites, qui elles aussi étaient plutôt mignonnes, mais dans un autre genre plus rustique, plus grossier. Seul son ex-employeur resta totalement insensible à sa présence, se contentant de louer une chambre avant de disparaître à l’étage. Le barman, un solide gaillard kislévite bourru à la voix grave se tourna vers Joleen et lui demanda alors :


-Impériale, hein ? Et que puis-je faire pour vous ma p’tite dame ?
Une description précise de l'auberge est disponible en haut de la page 6 de ce même sujet [1et post de Duc]
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Bienvenue dans l'aventure, Joleen. ^w^ Ne pas tenir compte de cette scène, Jeka n'est pas toujours comme ça... T.T
La lutte m'opposant à la damnée n'était pas la seule que je menais. En moi se disputaient férocement les désirs contradictoires de l'âme et du coeur, la première m'appartenant mais disputée par la démone et le second étant la propriété de ce royaume que je défendais envers et contre tout, cette rude patrie qu'était la mienne. Me tenir face à la démone n'avait pas été une chose facile, tant était insidieux le maléfice de sa seule vue ; mais ce terme de "vue", ici, recouvrait tous les sens possibles dont dispose un être humain, à l'exception du toucher.
Maintenant que je l'enserrais dans mes mains crispées, juchée sur elle à la manière d'un de ces rustres de taverne se livrant à quelque rixe absurde, je pouvais sentir la tiédeur abominablement délicieuse de sa peau. Bien que ce fusse moi qui la maintenais, j'avais le sentiment perturbant qu'elle me caressait les poignets. J'en venais à mieux réaliser quelles étaient les armes de Slaanesh, et du même coup, celles de ses méprisables serviteurs : la séduction, oui... mais la séduction traîtresse, l'asservissement en réalité, le viol spirituel de votre volonté.

Mon corps pouvait faillir. Mon sang pouvait couler, ma peau pouvait être arrachée de mes os et ceux-ci, réduits en morceaux épars ; mais ma volonté ! Ma volonté était cette sorte d'inexpugnable phare au fond de moi, ce feu ardent qui pouvait remplacer les larmes carmines qu'on m'aurait arrachées d'une entaille ; j'avais toujours juré que lorsque la force de mes membres viendrait à faillir, celle de mon coeur la remplacerait.
Je ne pouvais pas céder à l'appel langoureux qui émanait de la créature à l'indicible joliesse. Je ne pouvais pas me parjurer. Ce droit-là ne m'avait jamais été accordé.

Le luxe de la trahison, songeai-je avec une curieuse pointe d'amertume, était la possibilité d'être faible. La possibilité d'abandonner, de se laisser aller dans les bras doucereux de la facilité. Pour la noblesse d'acier de Kislev, la facilité n'existait pas. Bien sûr, on aurait pu me rappeler l'image pas si lointaine Zvarov, vautré dans la soie et le velours, sirotant stupre et vin de la même bouche. Mais celui-là, qui aurait pu soutenir qu'il appartenait à cette noblesse que j'évoquais ? Il n'était qu'une pâle imitation, une ombre dégénérée et osée d'un idéal beaucoup trop élevé pour que ses mains avides puissent le saisir.

Je tremblais sous l'effort, penchée que j'étais sur celle dont je ne parvenais pas vraiment à déterminer si elle était le chasseur ou la proie.


- Tu peux séduire mon âme,
sifflai-je entre mes dents serrées, mais tu devras souiller Kislev toute entière pour t'emparer de mon coeur, car ses principes de fer sont les miens...

Mes faiblesses n'étaient pas celles de mon pays, et comme l'avait déjà dit l'impératrice dont je portais le prénom, Kislev existait en chacun de nous... c'était cette fierté de la nation qui nous portait en avant, sous la bannière vaniteuse d'une vassalité loyalement choisie, librement acceptée ! Cet insecte dédaigneux que je maintenais au sol servait parce qu'il avait été assez faible pour succomber à l'asservissement que son maître d'aujourd'hui lui avait proposé hier. Il ne valait rien.
Cette Irina ne méritait même pas de toucher mon coeur. D'y poser le souffle perverti de ses tentations malsaines.

Un rictus éminemment mauvais étira mes lèvres, en un sourire en lame de couteau. Une seconde plus tard, je m'abattais sur elle, envoyant mon front à l'encontre de son nez.

Ahum... Marcus, si tu vois ça, je t'interdis le moindre commentaire.

J'use de mon action pour maintenir mon emprise et de mon attaque pour euh... comme décrit... attaquer. è.é
Usage de cinq PdC pour affermir l'action, et cinq autres pour mieux résister à la perversion de cette sale bête. *sbaffe*

Krieg, j'ai pris un vent d'hiver qui mérite au moins une montagne de nougat en guise de réparation : "Je dois rappeler mes compétences à chaque fois (musculation, résistance accrue, volonté de fer) pour qu'elles soient prises en compte ? (histoire de savoir si je dois faire attention... :D)"
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 27 mai 2012, 11:50, modifié 1 fois.
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    Jekaterina Andreska, Noble (voie du pouvoir)
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