[Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

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Les Zones Maritimes représentent l'ensemble des mers et océans du globe. Les mers peuvent être calmes et propices à milles découvertes, ou être traîtresses...

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[MJ] Kriegsherr
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[Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par [MJ] Kriegsherr »

Test d’autorité d’Eranor pour le marin : 13. Réussite sur le fil grâce à ta compétence « autorité », car éloquence n’a pas à s’appliquer ici, c’était donc sur du 13 ou moins.

Test de CHA (sans aucun modificateur) : 1. Réussite critique.
Le marin qui avait transmis le message sembla un instant sur le point de lancer une réplique acerbe au heaume d’argent, mais au dernier moment, il se ravisa, cédant devant le regard autoritaire du noble. Sans saluer ni faire plus de cérémonie, il hocha la tête positivement, tourna les talons et retourna d’où il venait, à savoir des ponts inférieurs du navire. Il allait transmettre le message, mais il était clair qu’il n’avait guère apprécié que le noble des forces terrestres le traite comme un vulgaire page.

Eranor trouva celui qu’il cherchait facilement. Comme la quasi-totalité des autres heaumes d’argent, il ne s’était guère éloigné, et était accoudé au bastingage, à observer les rivages lointains d’Ulthuan s’éloigner à l’Ouest. Il semblait ouvert à la discussion et ne manifesta pas d’agacement ou d’irritation lorsque le noble de Caledor l’interrogea, mais n’eut d’autre réaction à la flatterie qu’un fugace petit sourire amusé et désillusionné en coin. Alors que Merethil s’apprêtait à répondre, le commandeur Elidor Dalahnil surgit lui aussi des ponts inférieurs, où il avait du se rendre depuis sa cabine en restant à l’intérieur du bateau.

Il était suivi par la moitié de celui des deux régiments de cinquante lanciers qui avait embarqué à bord du « Requin-Aigle ». Dans le même temps, il y eut un relai entre les équipages de jour et de nuit. D’un coup, avec l’arrivée du soleil, le pont du vaisseau-aigle se retrouvait bondé ! Mais il était largement assez grand pour que tout le monde y circule, et rapidement, place fut faite pour que le groupe puisse s’entraîner dans de bonnes conditions, tandis que les marins, eux, vaquaient à leurs occupations, la plupart des équipes de nuit observant avec curiosité les lanciers s’exercer avant d’aller se coucher, sans doute curieux de les jauger.

Merethil aussi se tourna vers les lanciers et le commandeur et les regarda faire d’un œil distrait tout en répondant enfin à son interlocuteur :

Image –Je ne saurais dire pourquoi, mais vous m’inspirez confiance, Eranor. Sans doute est-ce votre innocence, votre pureté. Puissiez-vous garder de telles qualités éternellement, car elles sont aussi rares que précieuses. C’est pourquoi je vais vous répondre, et bien que je n’aie révélé ce que je vais vous dire à personne dans l’unité, je n’ai rien à cacher, même si par pudeur je préfère garder cela pour moi.

La réponse à votre question sur le déroulement de mon service serait d’une banalité si ennuyeuse qu’elle n’a que peu d’intérêt à être contée. Tout juste ai-je servi comme heaume d’argent dans une unité très loin d’ici. J’ai fait quelques campagnes pour la défense d’Ulthuan, vu trois batailles de taille modeste, qui mériteraient presque la qualification d’escarmouche, et ait participé à deux d’entre elles.

Et concernant ce que vous m’avez dit, je pense que vous ne vous trompez pas. Il nous faut jouer sur nos points forts, Eranor, la discipline et la cohésion sont indispensables au sein de l’équipe.

Votre deuxième interrogation, à savoir pourquoi je suis revenu, a beaucoup plus de sens. Après avoir servi, je suis rentré dans le fief familial et ai eu l’immense chance d’épouser l’elfe que j’aimais depuis mon enfance. Avec elle, nous écoulions des jours paisibles jusqu’à cette nuit. J’étais parti quelques jours pour affaire, laissant ma famille entière, frères, sœurs, cousins, père, mère, femme, enfant… Dans notre domaine côtier.

J’étais en train de rentrer lorsque j’ai appris la nouvelle. La deuxième nuit après mon départ, une arche noire s’était rapprochée de la côte. La ville avait subi un raid druchii. Elle avait été pillée, brûlée, rasée, ses habitants massacrés. Nous n’étions pas préparés à cela. Les habitants étaient des pêcheurs et des agriculteurs pour la plupart, la garde de notre fief a été submergée, massacrée. Lorsque je suis revenu, il ne restait rien, pas même leurs corps, pas même les murs, pas même la nature. Tout avait disparu, brûlé, détruit, rasé. Et ils avaient semé du sel derrière eux pour que rien ne repousse.

J’ai tout perdu cette nuit là, tout ça pour négocier un stupide accord commercial avec le seigneur voisin. Je n’ai pas été là pour sauver ceux que j’aime, pas plus que le peuple qui comptait sur moi. Aujourd’hui, je n’ai de noble plus que le titre, de possessions plus que ce que je porte. Il n’y a plus d’habitant sur mes terres, je n’ai plus aucune responsabilité envers personne. Elles sont mortes comme l’est mon cœur depuis lors.

Depuis, je ne vis que pour une chose. Oh non, ce n’est pas ce que vous croyez, ce n’est pas la vengeance. Au fond de moi, je sais que le seul responsable, c’est moi, et je ne me le pardonnerai jamais, jamais.

Après cela, j’ai eu une période de questionnement intense, alternant entre le désespoir, le poids de la culpabilité et le remords qui ne me quittait pas, et la colère, la haine. J’ai pensé à mettre fin à mes jours, puis j’ai réfléchi, et je me suis dit qu’il devait y avoir une raison à tout cela, que je ne pouvais opter pour la solution la plus facile, la plus lâche, et finir sur un acte de fuite. La responsabilité, disait mon père. Chaque choix entraine des conséquences, et seul le lâche espère les fuir, vainement. Moi, j’ai décidé d’affronter les conséquences de mon échec, la leçon que m’offrait la vie.

Un père ne doit pas abandonner son fils, un noble son peuple. J’ai failli à ces devoirs les plus élémentaires, et depuis je ne vis plus que pour souffrir et expier ma faute.

C’est curieux voyez-vous, il existe chez les nains une tradition similaire, en cas de déshonneur impardonnable, le fautif doit continuer à vivre pour se racheter dans une mort digne, pour son peuple. C’est ce que je recherche, moi aussi, mais contrairement aux traditions naines qui imposent des conditions que j’estime aussi inutiles que stupides, moi, je vais maximiser mes chances de servir mon pays, en ne refusant pas de porter l’armure, de suivre les ordres et la discipline. Mais j’ai tout de même choisi mon affectation avec soin.

Voyez-vous, Eranor, cette unité que vous qualifiez de jeune, elle n’est pas comme n’importe quelle autre unité. On la surnomme « le bataillon de la mort », parce que son taux de mortalité est proportionnel à son efficacité redoutable.

Elidor Dalahnil, notre commandeur, fut un disciple d’Eltharion, dit le Sinistre. Comme lui, il pense qu’il faut porter la guerre sur le territoire ennemi, et lui rendre coup pour coup. C’est un guerrier magnifique et un stratège hors-pair, d’ailleurs, sa couronne de commandement l’honore pour cela, mais elle est inhabituelle, vous l’aurez sans doute remarqué. Au lieu des feuilles de lauriers ou de lys en argent, ilthilmar ou en or, il n’a eu droit qu’à un simple cercle, et de couleur noir. Toujours à l’offensive, il aura tendance à interpréter les consignes selon sa conception très agressive. Mais s’il est efficace, ses hommes sont embarqués dans des campagnes sans fin toujours plus sanglantes les unes que les autres. La plupart ne tiennent pas longtemps. C’est pourquoi l’unité vous semble si jeune.

Comme il n’y avait plus de volontaires sous ses ordres, que les nobles faisaient jouer leurs relations pour éviter à tout prix cette affectation et que les roturiers refusaient de le servir, le conseil de guerre du Roi Finubar a dû trouver une solution, d’autant plus que les princes n’arrivaient pas à le contrôler et à le brider. Et son efficacité ne permettait pas de le limoger ou le dégrader, après tant de victoires et avec un tel talent, par les temps qui courent, ça aurait été se priver d’un atout majeur ce qu’Ulthuan qui manque de guerriers ne peut se permettre.

Un compromis a finalement été trouvé. Il a donc été décidé qu’à part les volontaires, seuls les éléments « douteux », « difficiles » ou « fautifs » seraient affectés à son unité. Ainsi, presque chacun de vos compagnons a une histoire insolite ou tragique, ou un cadavre dans son placard. La plupart vous le cacheront, cependant, souvent par honte, ou parce que c’est trop douloureux, et feront comme si de rien n’était.

Plus rares sont ceux qui ignoraient l’histoire de ce « bataillon de la mort », et ne découvrent qu’ils sont considérés comme « douteux » par leurs supérieurs qu’après leur affectation à cette unité suicide. A voir votre tête je dirais que vous faites partie de ceux-là.

On dit que vous avez rendu visite à Elderwën hier ? Si elle ne vous a pas renvoyé paître, c’est déjà bon signe, on la dirait très hautaine et solitaire de prime abord, sans doute à cause de son équipement luxueux et de son étrange accent que je n’avais encore jamais entendu en plusieurs siècles. Et elle semble gênée en société, comme si elle ne savait pas trop comment se comporter, étrange pour quelqu’un de son rang, sans doute parce qu’elle n’a pas vu beaucoup de nobles elfes durant sa vie, ni jamais connu la cour. En outre, son cheval est plus grand et plus fort que les nôtres, mais plus rustre, moins rapide et moins noble aussi. Je n’en ai jamais vu de tels sur Ulthuan, même s’il est évident qu’il a du sang de coursier elfe dans les veines, je me demande bien d’où il vient… En tout cas j’espère pour elle qu’elle sait dans quoi elle s’est engagée, beaucoup de ceux qui ignoraient la nature de cette unité sont tombés en dépression ou ont voulu déserter, ou alors leurs cœurs se sont peu à peu durcis.

Pour en revenir à mon histoire personnelle, je pense que vous comprenez mieux pourquoi j’ai choisi cette unité, maintenant,…
Merethil était resté étonnement calme durant son long récit. Il n’avait eu des larmes aux yeux, qu’il avait essuyées d’un revers de manche qu’au moment où il avait évoqué sa femme et son enfant. Plus loin sur le pont, à quelques dizaines de mètres d’eux, le « commandeur de la mort », Elidor Dalanhil, entraînait ses hommes au combat individuel, tandis que le sergent d’unité s’occupait lui des manœuvres et formations. Le commandeur était un homme sévère, semblait-il, mais extrêmement compétent, il avait un talent martial supérieur de très loin au niveau actuel d’Eranor, et bien qu’il fasse peur à ses hommes, il leur enseignait à se battre.

Aux côtés de Merethil et de Dréanoc, un marin qui travaillait sur le pont regardait lui aussi les lanciers s’entraîner, et ne put retenir un « peuh » de mépris à la vue de la bleusaille des conscrits mal dégrossis qui constituaient les rangs des lanciers. Effectivement, ce n’était guère brillant, selon les critères elfiques. Surtout comparé aux gardes maritimes de Lothern, dont le capitaine du bateau avait, sans doute pour concurrencer Elidor, fait sortir une vingtaine pour s’entraîner. Et le moins qu’on puisse dire, c’était que les marins, soldats professionnels, étaient de loin meilleurs en tout que les archers et lanciers de conscrits qui successivement se relayaient sur le pont pour s’entraîner avec le commandeur. Seul point positif, le talent individuel de Dalahnil à l’épée paraissait inégalé sur le bateau, Eranor avait suffisamment vu de combats pour reconnaître dans son supérieur un maître en la matière…

Parmi les nombreux lanciers, il aperçut Samellion et Ruvénielle, qui le saluèrent d’un geste de la main avant de se faire sévèrement rabrouer par leur sergent qui leur hurla de respecter la formation.

Il sera bientôt 10 heures, mais tu peux répondre à Merethil et/ou parler à un ou plusieurs autre heaume d’argent (ils sont tous sur le pont à observer l’entraînement), si tu le souhaites.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Eranor
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par Eranor »

Après que le marin soit parti en ronchonnant, Eranor put rejoindre Merethil sans autre difficulté. Celui-ci n’était guère loin, il était sur le pont comme la plupart des autres heaumes d’argent et regardait les terres des asurs s’éloigner. Pendant qu’Eranor engageait la discussion, le commandeur commençait l’entrainement des recrues, se montrant dur mais pédagogique. Non loin, les gardes maritimes suivirent cet exemple, autant pour s’entrainer que pour montrer qu’ils étaient bien meilleurs que ces forces terrestres qu’ils dédaignaient. Les pauvres conscrits étaient surpassés en tout domaine par la force professionnelle de Lotherne, laissant des sourires satisfaits aux marins qui s’occupaient de manœuvrer le navire.

Eranor, quant à lui, n’avait cure de cette rivalité ridicule. De toute manière, les gardes maritimes comme les forces terrestres se battront de toute leur force pour Ulthuan, c’était bien là la seule chose qui comptait vraiment. Quelle importance de savoir qui est le plus fort tant que chacun donne tout ce qu’il peut pour sa patrie ? Des choses bien plus intéressantes étaient dites en ce moment même de toute manière, des informations qui firent apparaitre une expression étonnée et agacée sur le doux visage du jeune asur. Ainsi, il avait été considéré comme un élément « douteux » dans l’armée, après tout ce qu’il avait fait… Après tous les sacrifices qu’il avait consentis… Après avoir presque perdu jusqu’à sa vie… Eh bien, il prouverait aux yeux du monde que ce n’était pas le cas !

Il y avait un certain avantage à cette affectation tout du moins… Eranor ferait très certainement partie de nombreux combats, étant donné ce que l’on disait de cette unité ! Et cette réputation le confortait dans l’idée d’essayer de resserrer les liens de chacun dans le bataillon, car c’était la meilleure chance de tous pour survivre aux épreuves qu’ils auraient à traverser, d’autant plus avec une politique aussi offensive que celle qu’avait eue Eltharion, le génie milliaire asur qui fut le seul elfe à réussir un raid sur Naggaround et à en sortir vivant, celui qui vainquit la waaaaagh ! de Gromm la panse et qui écrasa de nombreux chefs de guerre orque dans leur propre terre, réduisant en cendres bon nombre de forteresse que les nains n’avaient jamais réussi à reprendre depuis des millénaires de combat contre ces engeances vertes.

Mais la colère était bien loin de dominer dans l’expression du noble asur. En vérité, il était bien plus compatissant qu’agacé, car l’histoire de Merethil était véritablement terrible. En tant que seigneur –enfin, héritier- d’un fief, Eranor comprenait parfaitement ce qui avait poussé cet elfe à s’engager de nouveau ainsi que la douleur qu’il devait ressentir vis-à-vis de la perte terrible à laquelle il devait faire face. Ainsi, Eranor posa sa main sur l’épaule de son interlocuteur et prit la parole avec douceur et empathie, visiblement touché par le funeste destin de cet elfe prêt à donner le peu qui lui restait pour sa patrie.


-Vous me voyez sincèrement désolé de ce qui vous est arrivé, Merethil, pour le peu que ça change… J’ai moi-même déjà perdu trop de proche trop tôt, alors je ne puis que compatir sincèrement avec le malheur qui vous touche.

Il y a, sur ce navire même, deux lanciers qui ont une histoire similaire à la vôtre, savez-vous,
continua Eranor en désignant d’un mouvement de tête Samellion et sa sœur, Ruvénielle en plein entrainement. Alors que j’étais sur un autre navire partant pour les terres de l’empire assignées à la protection d’un mage, une arche noire fut aperçue et lâcha sur nous ses terribles bêtes. Nous fûmes coulés et je perdis connaissance. Par une chance incroyable, je me réveillai sur une plage luxuriante, avec ma monture saine et sauve, sans autres blessures que quelques ecchymoses, avec aucune autre perspective que de m’enfoncer dans la jungle de la Lustrie pour espérer y trouver de l’eau fraiche. Je vous passe les péripéties qui s’y déroulèrent, mais je finis par me retrouver devant l’une des colonies humaines de ce « nouveau monde », tel qu’ils l’appellent.

J’imaginais y trouver du soutien, car l’Empire est un de nos alliés, mais je me trompais. Cette ville n’était pas sous leur juridiction, mais sous le contrôle des Norses, ces hommes du nord qui, parfois, parviennent à passer nos patrouilles et les brumes magiques autour d’Ulthuan pour piller un village sans défense. C’est ici que je tombai sur deux de nos citoyens, mis en cage comme de simples animaux et traités comme des esclaves par ces maudits couards qui se sentaient forts pour avoir massacré des pécheurs désarmés. Je me décidai alors à faire mon possible pour leur venir en aide et je pus les faire venir à moi en dépensant un peu d’or, comme si je n’étais qu’un client pervers et sadique qui fréquentait les maisons closes horripilantes de cette ville crasseuse. C’est ici que ces deux lanciers m’apprirent ce qui leur était arrivé.

Le navire des hommes du nord était arrivé à leur petit village alors qu’ils étaient entrain de pêcher avec leur père et leur mère. Quand ils revinrent, le bateau rempli de poisson, ils ne trouvèrent qu’un village en ruine qui se faisait piller par des brutes. Ces derniers se jetèrent sur ces proies faciles et tuèrent leur père devant leurs yeux avant de réduire en esclavage les survivants.

Comme vous, ces deux elfes ont choisi de prendre les armes pour leur patrie et pour leur concitoyen plutôt que de sombrer dans la dépression et la fuite. Ce comportement est plus que louable, je suis heureux de voir des asurs tel que vous dans cette armée, car même avec tout ce que vous avez sur le cœur, vous choisissez d’être présent pour tous les autres asurs plutôt que de tout laisser tomber.


Eranor s’appuya de nouveau sur le bastingage, dos la mer, observant les recrues s’entrainer devant lui avant de continuer, avec une voix plus pensive, réfléchissant aux dernières assertions de Merethil sur ce qu’était cette unité et sur Elderwën.

-Je vous remercie de ces précisions au sujet de notre « bataillon de la mort ». J’avoue qu’il est assez agaçant d’apprendre de cette façon que l’on me considère comme un élément instable et peu fiable… Mais au moins pourrais-je prouver le contraire ici. D’un certain côté je n’aspirais pas à mieux que de servir sous les ordres d’un stratège tel que le commandeur Dalahnil et si je puis servir Ulthuan en suivant ce chemin dédaigné, alors soit ! Tout ce qui change est que je pense que l’on devrait faire d’autant plus fi de nos désaccords passés et que l’on devrait d’autant plus apprendre à se combattre ensemble si l’on veut survivre désormais !

Vous ne vous trompez pas, j’ai bien rendu visite à Elderwën hier soir
continua le noble de Caledor après une courte pause et en affichant un petit sourire. J’étais intrigué par son affectation, un elfe aussi riche ne peut se retrouver dans une unité sur le pied de guerre que par choix et je voulais comprendre qui elle était réellement derrière cette apparence si hautaine et solitaire. Son accent n’est autre que celui de l’empire et cela ne m’étonnerait guère que sa monture soit issue d’un croisement entre leurs chevaux et nos purs sangs. J’ai pu discuter avec elle et apprendre à un peu mieux la connaitre, je pense sincèrement qu’elle a un très bon potentiel… Elle ferait un très bon soldat, mais nous y gagnerons tous en essayant de mieux faire connaissance à mon avis.

Eranor avait prononcé ses derniers mots en cherchant du regard Elderwën. Au-delà de ce qu’il pensait devoir faire pour le bien de son unité, le jeune asur appréciait la compagnie de cette elfe qui se sentait étrangère à son propre peuple. Il avait beau n’avoir passé que très peu de temps en sa compagnie, il n’en ressentait pas moins une grande sympathie pour elle qu’il voyait déjà comme une amie et, en son for intérieur, l’héritier des Cimes Stellaires ne se voyait pas cacher ce qu’il savait de ce bataillon à cette elfe d’ailleurs qui s’était engagée pour combattre au nom d’un peuple qu’elle n’avait jamais côtoyé et d’une terre qu’elle n’avait jamais foulée. Mais même s’il la trouvait, Eranor voulait laisser à Merethil le temps de lui répondre ou de prendre congé, à la fois par curiosité envers la façon de penser de ce noble malchanceux que par simple politesse.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 14 déc. 2016, 17:33, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par [MJ] Kriegsherr »

Merethil resta souriant lorsqu’il entendit son camarade lui répondre, et il compléta, tandis qu’Elderwën Eskeladel s’approchait en voyant qu’Eranor l’y invitait :
Image -Le malheur ne frappe effectivement pas que les nobles, mais la différence est que contrairement à ces gens-là, moi j’avais la responsabilité de défendre mon peuple, et j’y ai failli. Vous n’avez pas à être désolé pour cela, c’est moi qui le suis, et j’assume les conséquences de cet échec même si je sais que je ne pourrais jamais les réparer.

Quant à votre affectation ici, vous avez à mon avis la bonne réaction, leur prouver qu’ils se trompent. Je ne sais pas pourquoi vous êtes considéré comme un élément incontrôlable ou douteux, et je ne vous le demanderai pas. Vous devriez je pense pouvoir le deviner vous-même assez facilement, en général les raisons en sont souvent évidentes.

Mais voici Elderwën qui approche, accueillons-la chaleureusement. C’est la première fois qu’elle vient vers les autres. Elle semble avoir abandonné son armure de protocole et de glace.
La fille de l’ambassadeur était arrivée près de Merethil et Eranor, et salua poliment et timidement son Merethil, et Eranor un peu plus chaleureusement. Sur son visage se lisait l’espoir, un espoir mince, hésitant, pas assuré, mais l’espoir d’être acceptée. Merethil eut un petit sourire et lui dit :
Image –Bonjour Elderwën. Je me réjouis de vous voir vous joindre à nous, d’habitude vous êtes plutôt réservée.
L’elfe née dans l’Empire eut un timide sourire, elle semblait un peu gênée, ne sachant pas trop si elle devait prendre la remarque pour une critique, toujours est-il qu’elle se tourna vers Eranor en répondant :
Image –Je vous l’accorde, Merethil, à vrai dire j’ai même été froide et solitaire jusqu’à présent. Le fait que je sois fille d'ambassadeur, une elfe impériale*, cela ne me met pas en confiance vis-à-vis de vous, qui êtes nés sur cette terre. Mais comme Eranor me l’a fait comprendre, nous sommes tous sur le même bateau maintenant, et j’espérai qu’entre frères d’armes, nous pourrions…
*: En reikspiel dans le texte.
Image –Bâtir un semblant de cohésion et de solidarité, voire d’amitié, c’est cela ? Il ne faut pas avoir honte de ce que vous êtes, Elderwën. Vous l’ignorez peut-être, mais ici chacun ou presque garde un lourd secret ou une histoire mouvementée. Vous êtes sans doute la plus méritante d’entre nous, puisque vous n’avez été affectée ici qu’en raison de votre origine, là où j’ai par exemple échoué à protéger les miens.
Devant le regard interrogateur que lui lança l’elfe blonde, Merethil comprit qu’elle ignorait tout de l’histoire de cette unité, de son contexte, ce qui n’était pas étonnant pour une elfe qui n’avait connu que l’Empire. C’est pourquoi il fit un signe de tête positif en direction d’Eranor, et lui dit en soupirant :
Image –Je constate que tout comme Eranor il y a quelques minutes encore, vous ignorez tout de l’unité dans laquelle nous servons. Cependant, je pense qu’il serait bon de vous en informer. Une telle révélation est susceptible de miner le moral, la loyauté ou la discipline, mais je pense qu’elle vous permettra au contraire de relativiser votre sentiment d’infériorité envers nous. Un sentiment qui n’est pas justifié.

Eranor, je vous laisse libre de lui dire, si vous l’estimez également capable de suporter un tel poids. J’ai beau la côtoyer depuis plus longtemps que vous, je pense que vous êtes l’elfe le plus à même de faire cela, puisque contrairement à nous tous vous avez sa confiance, et que vous la connaissez mieux que nous tous, étant le seul à lui avoir parlé.
Elderwën leva un sourcil interrogateur, se tournant vers son nouvel ami, comme pour attendre de sa part des explications.


***



Peu de temps après, les derniers groupes de lanciers et d’archers du vaisseau-aigle avaient terminé leur entraînement matinal et libérèrent l’espace central du pont principal pour vaquer à leurs occupations près des bastingages pour observer le rivage qui restait à vue sur tribord ou l’entraînement des gardes maritimes ou des heaumes d’argent, ou à l’inverse se rendaient sur les ponts inférieurs, à l’intérieur de la coque, où se trouvaient la salle commune des soldats et les couchettes.

Samellion et Ruvénielle, eux, décidèrent de rester à l’écart sur le pont principal pour observer leur sauveur et son équipe s’entraîner. Tanaris aussi s’était apparemment réveillée car elle venait de sortir sur le pont par l’entrée des cabines, et s’étira, avant de monter sur le promontoire où était situé le gouvernail, au dessus des cabines. Elle avait une mine heureuse et curieuse, et posa ses deux coudes sur la balustrade en regardant, penchée sur le pont qui lui faisait face, les combattants.

Il fallait dire que les heaumes d’argent étaient une curiosité intéressante, il s'agissait de la cavalerie lourde standard des hauts-elfes, celle où servaient tous les nobles. Certains roturiers et gardes maritimes semblaient donc curieux de savoir si oui ou non les conscrits de la noblesse vaudrait mieux que leurs homologues du peuple, où s’ils n’avaient de plus que leur équipement et leur titre. Une certaine curiosité naquit dans les regards des observateurs extérieurs, ils se demandaient ce que le chef d’unité préparait pour eux, d’autant qu’ils avaient une plage horaire d’entraînement de deux heures pour eux dix, soit autant que toute l’unité de lanciers et d’archers embarqué en avaient eues respectivement alors que leurs effectifs étaient largement supérieurs.

Le commandeur Dalahnil s’était bien échauffé en entraînant les lanciers et les archers, mais il n’avait fait jusque là que passer dans les rangs en corrigeant ça et là quelques positions, et en donnant des conseils. Sa cavalerie lourde constituerait son élite au corps-à-corps, sa force de frappe, celle qui pourrait faire la différence, son fer de lance, en somme. Qui plus était, c’était l’unité avec laquelle il serait potentiellement en mesure de charger et de se battre personnellement sur le champ de bataille, étant lui-même monté.

Alors que le grand-heaume avait réuni au garde-à-vous devant lui ses hommes, puis avait salué et s’était lui-même mis dans le rang, le commandeur faisait les cent pas en tournant devant son élite, un air amusé sur le visage tandis qu’il les jaugeait, ses yeux clairs s’attardant sur chacun d’entre eux tour à tour. Puis il prit la parole :

Image -Bien. Vous l’aurez remarqué, nous sommes sur un bateau, et donc ne pourrons hélas pas nous entraîner dans les meilleures conditions, c’est-à-dire avec nos montures.

Mais pour autant, pas question de tirer au flanc. Le combat en formation n’aura à priori pas grand intérêt non plus, puisque nous n’auront pas vocation sur le champ de bataille à former d’unité pédestre. Tout au plus, si nos montures étaient inutiles ou hors-de-combat, rejoindrions-nous les unités de lanciers ou d’archers pour les appuyer lors des corps-à-corps, car à une dizaine l’intérêt d’une formation autonome à pied serait quasi-nul.

Dès lors, nous ne travaillerons que les aspects potentiellement utiles, ceux qui pourront vous servir plus tard, et peut-être vous sauver la vie. Nous suivrons au cours de ce voyage trois axes de travail : le physique, la technique et la théorie; et ce dans deux buts différents mais complémentaires.

Tout d’abord, renforcer votre capacité individuelle. Un soldat qui ne sait pas se battre n’est pas un soldat, c’est un poids mort sur le champ de bataille.

Ensuite, renforcer votre capacité collective. Je sais que vous n’avez jamais ou presque jamais travaillé ensemble jusqu’à présent. Pourtant, face à l’ennemi, il faudra ne faire qu’un seul bloc pour être efficace.

Mon travail, ainsi que celui du sergent, sera de remédier à cela et de faire en sorte de faire de vous de vrais heaumes d’argent, ces cavaliers qui font la fierté et la réputation des armées asures sur le globe, et il y aura du travail croyez-moi, car nous partons de loin.

Je ne vous connais pas tous, nous allons donc commencer par le plus simple, pour vérifier vos capacités. Je vous demanderai de choisir un binôme pour vous entraîner contre lui dans une opposition simple. Armes en bois, duel classique à mort simulée. Je passerai parmi vous pour que je puisse évaluer ce que vous valez réellement.

Ensuite, nous commencerons le vrai travail. Execution.
Eranor était libre de choisir son binôme, et il était observé par son commandant. Il pouvait plutôt s’orienter vers sa nouvelle amie Elderwën Eskeladel, ou vers Merethil, qu’il semblait apprécier et réciproquement, ou au contraire vers Seïlil Nerasfer, s’il souhaitait une opposition basée sur une rivalité réelle. Rovarion ou dans une moindre mesure son second Belnaith Estanel et Kalisha, constitueraient des options osées, car ces éléments étaient considérés comme forts, d’après ce que lui avait dit Elderwën. A l’inverse, Lorimir Morecon serait le choix de la facilité, offrant une victoire plus certaine. Enfin, défier Orcan ou Isidris serait un choix neutre.

En fonction de celui qu’il affronterait, Eranor aurait plus ou moins de chance de l’emporter, cela était évident. Mais gagner contre un faible aurait moins de retentissement que contre quelqu’un d’un niveau plus élevé. Dans tous les cas, observer celui ou celle avec lequel il formerait un duo pour cet exercice serait révélateur de son caractère.

Tu peux choisir de répondre/révéler ou non à Elderwën durant l'ellipse, et éventuellement parler aussi à Merethil, mais n'engage pas de nouvelle conversation.

Tu as la possibilité de choisir un binôme (ne pas choisir est une option possible aussi). Dis-moi aussi dans la foulée comment tu te bats (parade/esquive, attaques, etc...), afin que je puisse résoudre le combat directement.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par Eranor »

Pourquoi donc Eranor avait-il été considéré comme un élément trouble ? Étais-ce pour son échec à protéger Artemisia et le mage qu’on lui avait ordonné de suivre ? Ou était-ce parce que son rapport était trop invraisemblable pour être pris au sérieux ? La vraie raison était certainement bien plus sombre… Nul doute que l’administration militaire n’était pas sans savoir la triste histoire de la sœur d’Eranor, et que ceci était suffisant pour le faire considérer comme un élément douteux. Le noble de Caledor fut bien vite tiré de ses pensées par Elderwën qui, ayant remarqué son regard, se dirigeait vers les deux interlocuteurs. Eranor afficha un grand sourire, heureux de la voir se rapprocher d’autres éléments du groupe d’elle-même, ce qui ne pourrait lui faire que du bien.

L’Asur répondit lui aussi chaleureusement aux salutations d’Elderwën et écouta le début de conversation pensivement. Merethil avait décidé de lui-même d’avouer ce qu’il savait de l’unité avant qu’il n’eut le temps de le faire, ce qui n’était pas plus mal car au moins, la jeune elfe verrait-elle que d’autres asurs étaient prêts à partager avec elle dans cette unité. Mais Eranor ne pouvait éteindre la petite lueur d’inquiétude qui le traversait car il n’était jamais facile d’annoncer une nouvelle aussi dure à une personne que l’on apprécie autant. Après une petite seconde de silence pensive, l’héritier des Cimes Stellaires commença à répondre avec douceur mais sans pouvoir entièrement cacher que lui aussi était touché par cette information.

-Je pense que tu connais le grand général Eltharion, Elderwën, n’est-ce pas ?

Elderwën avoua en avoir seulement entendu parler et laissa Eranor reprendre.

-Ce général talentueux a pour doctrine porter la guerre au cœur même des contrées de nos ennemis, que ce soit dans les terres noires de nos sombres cousins ou dans les plaines arides occupées par les hordes innombrables des peaux vertes ou quel qu’ennemi que ce soit. Ses stratégies offensives paraissaient dangereuses, surtout alors que nos troupes manquaient de plus en plus d’effectifs, mais son exceptionnel talent et sens stratégique l’ont fait voler de victoire en victoire. Ce fut le premier asur à lancer un raid victorieux sur Naggaround et à en sortir vivant, malgré la tentative d’assassinat d’un de ces maudits Durchiis, il écrasa la whaaaag! Qui s’était rependue en Yvresse puis pris la mer pour les terres arides et y massacra d’innombrables tribus orque afin que de telles exactions ne se reproduisent jamais. Il détruisit de nombreuses anciennes forteresses naines que ces derniers n’avaient jamais réussi à reprendre et tua tant de chefs de guerre que les plus puissantes tribus traversèrent le pays entier pour affronter et détruire cet elfe sans jamais y parvenir. Eltharion comprit alors qu’il ne ferait qu’épuiser ses forces car les orques étaient innombrables et décidèrent alors de rentrer en Yvresse où il fut désigné comme régent du royaume.

Notre commandeur était l’un des disciples de ce grand général et sa doctrine suit celle de son ancien maitre. Il pratique des stratégies offensives et agressives avec talent, mais ses campagnes provoquent inévitablement un certain nombre de pertes, bien plus grande que dans d’autres osts. Les nobles ont alors commencé à jouer de leurs relations pour éviter que leurs progénitures n’entrent dans ce bataillon et Dalahnil s’est vite retrouvé avec un manque d’effectifs. Cependant, le conseil de guerre ne pouvait pas se permettre d’enlever le commandement d’un asur aussi efficace que lui, il fut alors décidé que seuls les volontaires et les éléments que l’on considère comme douteux seraient envoyés dans l’unité de heaume d’argent du commandeur, unité particulièrement touchée par les pertes au cours des campagnes, à un tel point qu’elle prit le sobriquet de « bataillon de la mort ».


Eranor laissa un petit moment de silence après cette révélation. Il soupira et observa la réaction d’Elderwën alors qu’elle apprenait que de par sa naissance, on la jugeait moins digne de confiance qu’un autre asur. Mais le noble de Caledor ne lui laissa pas le temps de répondre avant de continuer en se voulant rassurant.

-Hormis Merethil qui fut volontaire pour cette unité, nous avons donc tous été jugés douteux par le haut commandement. Je pense qu’il est possible de trouver des échecs ou de noirs secrets dans le passé de chacun de nous dans ce bataillon… Je sais que ce n’est pas facile pour toi d’apprendre que tu es méconsidérée uniquement de par ta naissance, continua l’asur en mettant une main sur l’épaule de son amie, mais au moins, ce ne sont pas tes actes et tes échecs qui t’ont conduit là, tu es celle qui a le plus de mérite parmi nous tous, comme le disait Merethil.

Je ne t’en ai pas parlé hier, mais mon passé n’a rien de plus glorieux que le tien…
Avoua Eranor avec un air plus sombre sur le visage. Par deux reprises, j’ai échoué à ma tâche. Ceux que je devais protéger sont tous morts ou disparus. J’avais été affecté à la protection d’un mage, celui dont je t’avais demandé des nouvelles, et j’ai échoué. Je devais ramener une petite Halfing chez elle, et j’ai là encore échoué, la voyant disparaitre après une attaque dans la jungle de Lustrie. Et plus sombre encore est mon passé plus lointain… Aslerith… Mon échec le plus impardonnable…

Mais le passé est le passé, et je désire désormais montrer au monde que je ne suis pas l’elfe douteux qu’il veut que je sois ! Je suis venue ici pour protéger notre peuple, et qu’importe que ce soit en allant là où les autres refusent d’aller, au moins serais-je plus utile qu’en garnison dans des forts attaqués tous les siècles...

***
Les Heaumes d’argent furent rassemblés à leur tour sur le pont, vêtus de leurs armures scintillantes. Le commandeur allait vraiment commencer l’entrainement avec eux et quelques marins ainsi que Tanaris qui s’était levée, Ruvénielle et Samellion ne voulaient pas en manquer une miette. Il s’agissait de l’élite de l’armée de Dalahnil, une cavalerie lourde composée uniquement de noble et les roturiers étaient tous curieux de voir si la seule différence entre eux et ces cavaliers n’était que l’armure et l’argent.

Eranor fit un petit sourire en direction des deux elfes qu’il avait sauvés en les saluant d’un léger mouvement de tête et observa ses compagnons d’armes un à un après que le commandeur eut fini de donner ses directives. Le noble de Caledor allait devoir choisir celui contre lequel il devrait se battre pour montrer sa valeur et plusieurs choix s’offraient à lui. Des choix difficiles, d'autres plus simple, basés sur la rivalité ou l’affection. Mais aucun de ces arguments ne put faire choisir le jeune asur. C’en était un tout autre qui s’imposa en lui et qui le fit se diriger vers Seïlil Nerasfer, le fier autre elfe de Caledor qui s’amusait à rabaisser la famille d’Eranor qui n’avait pu défendre ses possessions alors qu’elle était au plus mal.

Apparemment, ce ne serait pas Seïlil qui essaierait de faire des efforts, ce serait donc au fils Dréanoc de le faire. Celui-ci aurait pu chercher une victoire facile et vouloir démontrer sa force en combattant les éléments désignés comme étant les meilleurs, mais l’éphémère petit gloire qu’il aurait pu en tirer n’avait finalement guère d’importance face à ce qu’il désirait faire car ce petit duel serait l’occasion rêvée pour s’adresser à l’autre elfe de Caledor de son unité et pour essayer de reprendre sur de meilleurs bases, quel qu’en soit l’issue, victoire ou défaite. Plus tard, ces deux elfes devront se battre côte à côte, alors autant essayer de s’entendre le mieux possible maintenant plutôt que de faire perdre de l’efficacité à ce « bataillon de la mort ».

Eranor attrapa alors une épée et un bouclier et s’approcha de Seïlil avec une expression qui se voulait amicale et sans arrogance dans la voix.


-Seïlil, je pense que nous serions tous les deux heureux de nous affronter alors que dirais-tu de le faire maintenant ?
Eranor pare avec son bouclier et attaque normalement, mais il va essayer d’être attentif vis-à-vis du positionnement, des postures et de ce qui pourrait être considéré comme des failles dans la défense ou dans la technique de combat de Seïlil de façon à pouvoir en parler après le combat.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 14 déc. 2016, 17:34, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
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Monture
Coursier elfique : Senthoi
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par [MJ] Kriegsherr »

L’expression d’Elderwën se figea lorsqu’elle apprit la raison de son affectation dans cette unité, et par-là même ce que l’on pensait d’elle. La fille de l’ambassadeur d’Ulthuan dans l’Empire n’aurait pas présenté une figure différente si on lui avait craché dessus. Après quelques secondes de surprise, un masque glacial recouvrit son beau minois et ses yeux lancèrent des éclairs. Elle se contenait pour ne pas le laisser transparaître trop ouvertement, mais il visible pour ceux qui étaient proches d’elles et qui étaient familiers des sentiments efliques qu’elle bouillait intérieurement.

La fin des paroles d’Eranor eurent pour effet de la calmer un peu, mais elle répondit d’une voix glaciale, où perçait une émotion électrique, très tendue. Il était clair qu’elle s’exprimait avec le cœur, sans avoir pris le temps de se poser ou de réfléchir à ses paroles. Certes, ces paroles représentaient exactement son état d’esprit du moment, sans tricherie, sans filtre, mais c’était aussi une réaction à chaud, et donc sans doute excessive et susceptible d’évoluer lorsqu’elle y aurait repensé en prenant du recul. Evidemment, son accent était encore plus tranché que d’habitude, et les mots en reikspiel* plus nombreux que jamais dans sa tirade en eltharin :

* : Pour les dialogues d’Elderwën Eskeladel seulement, les mots ou expressions en italique suivis d’un astérisque sont en reikspiel dans le texte comme ce sera toujours le cas pour elle à l’avenir, de manière à ne pas avoir à le rappeler à chaque dialogue, mais pour ne pas qu’on l’oublie non plus, je le mettrai dorénavant à la fin ou au début du post en spoiler.
Image -Je ne saurais dire quel sentiment domine en moi, entre la colère et la douleur. Ainsi c’est comme ça que me considère le pays* pour lequel j’aurais tout donné sans même l’avoir connu, et sans rien attendre en retour alors que rien ne m’y obligeait ? Ne suis-je aux yeux des natifs, non pas qu’une elfe inférieure, cela je le savais déjà, mais également quelqu’un à la loyauté incertaine ? Une traitresse potentielle ?

Ce qui me dérange n’est pas le danger, m’aurait-on prévenue à l’avance que je n’aurais pas forcément refusé de m’engager. Mais c’est ce manque de confiance et de considération* qui me sidère, tout ça parce que je suis de naissance et de culture elfe impériale*. Soit, j’aurais dû comprendre depuis longtemps que les gens comme moi n’étaient pas souhaitables en bonne compagnie, qu’ils faisaient tâche.
Elle leva la main gauche, sa main forte, pour couper court à toute interruption tandis qu’elle reprenait son souffle.
Image -Puisqu’Ulthuan ne veut pas de moi, alors tant pis, je ne me battrai pas pour elle, je vais arrêter de faire semblant d’être ce que je ne suis pas et ne serai jamais. Moitié impériale*, moitié asur, entièrement elfe, telle est mon destin* et je l’assumerai fièrement.

Mais n’aie crainte, Eranor, je ne renoncerai pas. Non pas pour leur prouver quelque chose, je n’ai rien à prouver à ces gens, car je n’ai commis aucun crime, jamais rien fait qui justifie leur mépris et leur méfiance. Je les ai toujours adorés, idéalisés, enviés,* et je me suis détestée ainsi que ma famille pour ça. Je pensais que l’armée me permettrait de devenir réellement une asure pleine et entière. Mais je me trompais. Je réalise que ne pourrais jamais être comme eux et vous, parce que je n’ai pas grandi dans le même univers*, ma conception de la vie, mes valeurs sont différentes. Quels que soient les efforts que je ferai, je serai toujours « l’elfe à l’accent bizarre » qui vient d’ailleurs.

Je me battrai, mais plus pour moi ou pour Ulthuan. Je le ferai pour toi, Eranor, pour toi, Merethil, et pour tous les autres pauvres bougres qui sont dans le même bateau que nous. Des gens qui sont comme moi. Tu l’as dit toi-même, Eranor, ce qui compte, c’est que nous sommes frères et sœurs d’armes. Pour eux, pour vous, oui je pense que je pourrai me battre et mourir sans le regretter*.
L’air encore très dépité, remplie d’amertume, et toujours sous le choc des révélations qui venaient de lui être faite et qu’elle avait clairement beaucoup de mal à digérer, la gauchère s’éloigna volontairement, montrant ce faisant qu’elle avait envie qu’on la laisse tranquille, seule un moment. Merethil, lui, haussa les épaules et annonça à Eranor d’un ton confiant, en regardant l’elfe blessée psychologiquement s’éloigner :
Image –Une grande dame avec un grand caractère et un cœur non moins grand, assurément, et qui se laisse parfois exploser à la manière des humains probablement. Encore que je ne connaisse presque pas cette race, mais on dit que leurs courtes vies les rends très démonstratifs et impulsifs. Beaucoup plus que nous autres en tout cas…

Mais vous aviez vu juste sur une chose au moins. Elle fera une magnifique soldate, même si je ne suis pas sûr qu’elle se batte au nom d’Ulthuan, peu importe du moment qu’elle se bat pour Ulthuan.

***



Elderwën n’eut pas beaucoup de temps pour digérer la nouvelle avant le début de l’entraînement, car il était déjà presque dix heures et qu’Elidor Dalahnil ne tolérait aucun retard de la part de ses hommes. Elle fut donc présente au rendez-vous, exactement à l’heure dire, son visage étant un masque de froideur et de dureté protocolaire à demi-hautaine comme lorsqu’Eranor l’avait vue pour la première fois. Mais elle ne souhaitait pas encore parler pour l’instant, et quand bien même elle l’aurait souhaité qu’elle ne l’aurait pas pu, car il était l’heure de s’entraîner et non pas de bavasser.

Quant à notre héros, l’héritier des Cimes Stellaire avait donc décidé de défier en duel son rival politique, qui était lui l’héritier du Val-aux-Etoiles. Le fier calédorien était un adversaire de bon niveau, mais pas autant, certainement, qu’un Rovarion ou même, dans une moindre mesure qu’un Belnaith ou une Kalisha.

Elidor Dalahnil observa ce choix de la même qu’il observait les réactions de chacun en passant dans les rangs : sans rien laisser transparaître.

Test de CHA d’Eranor : 9. Réussite.
Evidemment, comme cela était très prévisible, Seïlil Nérasfer ne refusa pas le combat, bien au contraire, il en sembla enchanté, et répondit immédiatement à l’apostrophe du Dréanoc en ces termes, d’un ton où perçait toute la fierté et l’assurance si typiques de Caledor :
Image –Bien sûr que je relève ce défi, Eranor Dréanoc ! Je dois dire que ta demande me surprend grandement et agréablement, autant qu’elle me réjouit. D’une part, parce que je ne pensais pas que tu aurais le courage de me défier, les tiens ont plutôt tendance à éviter la confrontation à tout prix et font honte à la réputation de ceux de Caledor. D’autre part, parce que je vais avoir le plaisir de te donner une leçon d’escrime.

Allons, en garde. Prépare-toi à rencontrer ton maître, Dréanoc, cela fait des siècles qu’aucun Dréanoc n’a remporté un duel contre un Nérasfer, et j’entends bien perpétuer la série !
Seïlil, marqué par les traditions martiales de sa famille et de Caledor, commença par saluer profondément son adversaire, et attendit qu’il soit prêt, avant de lancer l’offensive.
Combat Eranor VS Seïlil : en trois touches gagnantes (non parées ou esquivées bien sûr). Eranor a l’initiative.

Round 1 :

Eranor attaque : 1. Réussite critique. Imparable.
Seïlil attaque : 10. Touché. Parade : 11. Ratée. Relance : 1. Réussite critique. => seconde attaque offerte.
Eranor réattaque : 17. Ratée.

Round 2 :

Eranor attaque : 5. Touché. Parade : 11. Ratée. Relance : 6. Réussite.
Seïlil attaque : 15. Raté.

Round 3 :

Eranor attaque : 16. Raté.
Seïlil attaque : 10. Touché. Parade : 19. Raté. Relance : 20. Echec critique => pas de parade possible au prochain round.

Round 4 :

Eranor attaque : 10. Touché. Parade : 4. Réussie.
Seïlil attaque : 11. Touché.

Round 5 :

Eranor attaque : 17. Loupé.
Seïlil attaque : 4. Touché. Parade : 11. Ratée. Relance : 15. Ratée.

Seïlil gagne par 3 à 1.

NB : C’est bête au début j’avais oublié les malus de l’armure et tu gagnais au tour 9 par 3 à 2 !
Le combat se livrait en trois touches gagnantes, mais les deux adversaires avaient un style quasi-similaire et très défensif, chacun maniant l’épée et le bouclier avec une grande aisance naturelle, qui était la preuve d’un talent inné, mais encore mal exploité. C’était comme assister à l’aube de deux jeunes pleins de promesses, deux diamants bruts, mais que seul le travail permettrait de tailler. Il leur faudrait s’entraîner dur et gagner en expérience en conditions réelles également pour continuer à progresser et réaliser le potentiel important qui sommeillait en chacun d’entre eux.

Toutefois, l’affrontement en lui-même n’avait pas été aussi spectaculaire qu’il aurait pu l’être. Des approximations, notamment dues au poids et plus généralement à la gêne occasionnée par le port des armures avaient joué. Jusqu’à présent, contre des adversaires d’une technique et d’une rapidité moindre, cela n’avait pas trop handicapé Eranor, mais contre Seïlil, il en fut autrement !

Trop confiant, le blond avait foncé sur son compagnon d’entraînement châtain qui en avait profité pour le rosser convenablement, corrigeant l’imprudent et téméraire assaillant dans les règles de l’art. Le héros manqua même d’infliger une seconde touche dans la foulée. Mais cette première touche avait servi d’avertissement pour Seïlil, qui ne s’était laisser dominer ni par la colère, ni par le doute. Il avait su réagir correctement, s’était contenté de se ressaisir, de se reconcentrer et ne commit plus l’erreur de sous-estimer son adversaire ou de prendre des risques inconsidérés. Cela lui permit de refaire son retard, puis de prendre l’avantage avant d’en terminer.

Finalement, le combat se termina à peu près en même temps que la plupart des autres, certains ayant cependant été légèrement plus longs ou plus rapides, mais ni Eranor, ni Seïlil n’avaient eu le loisir de les observer, trop concentrés qu’ils étaient sur leur propre confrontation. Lorsque celle-ci prit fin sur la victoire du plus prétentieux des deux elfes, Seïlil reposa son épée dans les tonneaux d’épées d’entraînement et alla directement serrer la main de son partenaire d’entraînement :

Image –Je dois l’avouer, tu te bats mieux que je ne l’aurais cru, Dréanoc. Ce fut un bel affrontement.
Eranor eut le loisir de répondre s’il le souhaitait. Peu après, lorsque les derniers duels eurent cessé, une voix sévère tomba sur les combattants :
Image –J’ai vu du bon et du moins bon chez chacun d’entre vous. Mais le point commun chez la plupart d’entre vous, c’est que votre marge de progression est énorme.

Globalement, c’est encore beaucoup trop lent, trop brouillon, même si parfois les intentions sont bonnes. Seule la pratique régulière, la remise en question permanente des acquis et le travail permettront de vous améliorer. Chez certain d’entre vous, c’est encore trop pensé, il faut que le combat devienne un réflexe, un instinct, comme chez ces hommes-lézards.

Et bien évidemment, cela passera aussi par du travail sur le physique. Avec notre morphologie, nous n’atteindrons jamais leur endurance ni leur force, mais vous pouvez tous gagner en force et en endurance si vous acceptez les sacrifices que cela implique. Il faudra également travailler les points forts de notre race, la vitesse d’exécution et la technicité.

Souvenez-vous que l’ennemi ne vous fera pas de cadeaux. Plus vous travaillerez dur à l’entraînement, plus vous aurez de chances de vous en sortir le moment venu.
Dans la lignée de son discours, Elidor enchaîna avec des exercices purement physiques pour renforcer les heaumes d’argent. Il s’agissait de se forger des corps plus forts, plus capables tant en termes de volume musculaire que d’explosivité et d’endurance.

Cela passait évidemment par l’effort, et le commandeur Dalahnil était impitoyable là-dessus avec ses soldats. Hommes ou femmes, avec de grandes ou de petites capacités, il poussait chacun au bout de ses limites, à la limite de la rupture tant physique que psychologique. Porter des poids, faire des séries de pompes en armure, de sprints fractionnés, du gainage… Les heaumes d’argent suaient et souffraient autant que les troupiers de base, voire même plus encore car ils étaient moins nombreux et qu’ils pouvaient donc moins se reposer en douce sans être remarqué et repris verbalement d’une manière assez violente qui contrastait avec l’habituel tact des elfes en politique. Il faisait presque pitié de voir les jolis visages des uns et des autres déformés par la souffrance et couverts de sueur, les visages rouges et à bout de souffle. Mais c’était l’armée, et un bataillon de choc. La faiblesse y était un grave défaut. Kalisha semblait être la seule à être dans son élément, à apprécier cela, mais les autres souffraient en silence, acceptant ces exercices comme une épreuve dure mais nécessaire. Lorimir, seul, se plaignait tout le temps, les larmes aux yeux, il semblait rechigner à faire les exercices, jetait sans cesse l’éponge sans même essayer, ou boycottait ses propres performances, s’attirant sans cesse les foudres de Rovarion. Elderwën et Orcan étaient aussi à la peine physiquement et plus d’une fois l’un des deux craqua, mais pas mentalement, et reprenait dès que les forces leurs revenaient, ils étaient tancés par Rovarion lorsqu’ils faiblissaient, mais moins que Lorimir car le problème n’avait pour eux pas la même origine. Tous les autres, dont Eranor, tenaient bon, leur physique et leur mental étant aussi affutés l’un que l’autre. Ils n’avaient que des remarques de temps à autre lorsqu’ils montraient des signes de fatigue, remarques qui leur faisait l’effet d’un coup de fouet et les remobilisait immédiatement.

La plupart du temps, Elidor laissait la tâche ingrate de l’entraînement purement physique au grand-heaume Rovarion, et prenait à l’écart l’un ou l’autre de ses elfes pour travailler avec lui la technique du combat. Eranor y eut bien sûr droit à son tour, comme tous les autres. Là, il enchaînait les démonstrations pratiques sur des points spécifiques à chacun qu’il voulait travailler. Des gammes, un enchaînement prédéfini de parades et de coups qui devaient se répéter inlassablement entre deux partenaires le plus rapidement possible, servaient à imprégner les fondamentaux et à maîtriser les gestes pour gagner à la fois en justesse et en rapidité d’exécution, il y en avait un grand nombre à apprendre par cœur, car elles seraient à répéter ensuite à chaque entraînement, systématiquement, jusqu’à ce que les gestes deviennent aussi exacts que fluides et rapides, et qu’ils ne soient plus pensées mais deviennent des réflexes.
Mais il y avait aussi des entraînements ciblés sur des points particuliers. Les techniques de parade, d’attaque, de feinte, de bottes, les déplacements. A chacun, Elidor apprenait ce qu’il estimait qu’il leur manquait le plus, et les lacunes étaient si nombreuses à l’entendre qu’il aurait pu leur enseigner pendant des mois encore. Pour l’héritier des Cimes Stellaires, il eut ces mots :

Image –Tu as un potentiel certain, Dréanoc. On voit que tu t’es déjà battu, mais ce genre d’apprentissage par la pratique doit être raffiné et amélioré par une maîtrise parfaite de la technique et des fondamentaux. Repose toi toujours sur les fondamentaux. Avant de commencer à entreprendre, il faut être sûr de ses bases. Savoir où et quand attaquer n’est utile que si on sait déjà exactement comment attaquer.

Tu as indéniablement les capacités d’un grand combattant, ton esprit est vif et agile, et tu as une compréhension innée du combat. C’est ce qui fait ta force et tu dois garder cela et même le travailler pour en faire ton point fort.

Mais pourtant, tu ne me battras jamais tant que tu penseras à mauvais escient. Si je t’attaque maintenant, tu dois être en mesure de parer sans réfléchir, et de riposter de même dans la seconde. Ce qui sépare le bon combattant du moyen, c’est que le bon combattant sait se battre sans y penser. Et ce qui sépare le bon combattant de l’excellent combattant, c’est que l’excellent combattant sait se battre sans y penser, mais se bat en pensant.

Tout le monde n’en est pas capable. Certains ne saisissent même pas la nuance, mais pourtant l’appliquent quand même, d’autres comprennent mais sont incapables de l’appliquer. Tu as ces capacités, Eranor, je l’ai vu, de même que Seïlil. Pour atteindre ton summum, tes gestes doivent être des réflexes, tu ne dois même pas avoir besoin de réfléchir pour bouger ton bras, mais tu dois te servir de ta tête pour analyser le style de combat de l’adversaire, trouver une faiblesse, et élaborer une stratégie tout en combattant.

L’alliance de l’instinct du guerrier tel que celui des hommes-lézards nés exclusivement pour se battre, et de l’intelligence des elfes, voilà ce que tu dois rechercher en toi. Cette quête te prendra du temps, peut-être n’y parviendras-tu jamais, ou n’en as-tu même pas conscience ou envie.

Qu’importe, tout cela pour te dire que nous allons donc travailler les fondamentaux avec toi. Je veux plus de rapidité, plus de justesse dans les gestes, avec et sans armure, fatigué ou pas. Je veux que la parade et l’attaque, deviennent des réflexes. C’est pourquoi dans un premier temps je vais te faire désapprendre à penser pour ces choses là...
Ce quart d’heure passé en particulier avec Dalahnil fut particulièrement douloureux. Le commandeur avait commencé par apprendre une série de gammes complexes à Eranor, qu’ils avaient répété une première fois, pour qu’il les assimile. Puis, Elidor avait accéléré le rythme à tel point qu’Eranor n’arrivait plus à suivre. Il venait juste de les apprendre et n’arrivait pas à penser pour se souvenir de l’enchaînement assez vite pour parer les coups de son supérieur. Il en ressortit couvert de bleus sur tout le corps, les jambes et les bras, mais Dalahnil paraissait satisfait de lui, il lui demanda de persévérer et de faire mieux la prochaine fois, que ça finirait par rentrer petit à petit et qu’ils pourraient ensuite passer à un autre exercice, comme des suites de parades ou d’attaques. Après cela, les exercices physiques étaient encore plus douloureux à accomplir, mais en serrant les dents il put les réaliser.

Enfin, lorsque tous furent passés devant Elidor, le commandeur vérifia l’heure et constata qu’il leur restait encore du temps pour s’entraîner. Le premier affrontement avait duré entre cinq et dix minutes. L’entraînement physique intense qui avait suivi avait lui pris une bonne heure et demie. Il mit donc fin aux exercices physiques, car après tant d’intensité pendant une durée qui commençait à s’allonger, la qualité des mouvements étaient moindre, le gain également et le risque de blessure et d’accident augmentait.

Elidor ordonna donc un petit jeu, une opposition à cinq contre cinq. Eranor et Seïlil seraient capitaines de deux équipes adverses, avec pour mission de défendre un fanion. Chacun à leur tour pourrait choisir un compagnon (bien sûr, Dalahnil ne participait pas). Puis, il faudrait capturer le fanion de l’équipe adverse et le ramener dans son camp. Les deux camps seraient situés pour l’un à la poupe du navire, pour l’autre à la proue. Eranor put commencer à choisir, sur ordre d’Elidor.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par Eranor »

La réaction d’Elderwën fut telle que l’avait prévue Eranor. La jeune elfe ne put s’empêcher d’exploser et de se sentir trahie par un peuple qu’elle avait cherché à défendre d’elle-même. L’elfe imperiel se sentait déjà déconsidéré de par sa naissance, désormais il lui semblait même qu’on lui crachait dessus et elle se retrouvait incapable de se contenir. C’était peut-être là la principale différence qu’il y avait entre les elfes d’Ulthuan et les elfes des mers, car dès leur plus jeune âge, l’on apprenait aux asurs à contenir leurs émotions puissantes, et se maitriser soit à tout prix pour ne pas s’autodétruire. Cet enseignement n’avait peut-être jamais été donné à Elderwën, ou dans une moindre mesure, et la colère bouillante qu’elle ressentait ne pouvait alors qu’exploser.

Pourtant, elle ne renonçait pas. Elle ne voulait pas abandonner pour autant. Elle allait tout de même donner le meilleur d’elle-même et s’entrainer ainsi que se battre jusqu’au bout de ses forces pour le bon maintien de l’unité. Avec le temps, elle verrait alors les beautés de son peuple que sa colère l’empêchait d’apercevoir en ce moment. Eranor avait confiance, car il savait que même si elle avait décidé de s’éloigner pour le moment, elle reviendrait. Elderwën était telle que l’avait souhaitée Eranor, elle n’abandonnerait pas et irait jusqu’au bout.


-J’ai côtoyé quelques humains dans mes pérégrinations , répondit alors Eranor à Merethil, mais pas suffisamment pour pouvoir décrire une race entière. Mais il est vrai que j’ai pu voir des explosions d’émotions telles que celle-ci plusieurs fois, surtout venant d’une petite Halfing, qui, certes n’est pas humaine mais a vécu au sein de l’Empire toute sa vie. Ces gens ne ressentent pas forcément les choses avec plus d’intensité que nous, mais ils n’ont pas les siècles dont nous disposons pour nous entrainer à réagir sans nous laisser nous noyer dans nos émotions.

Pour le moment, nous ne lui avons montré que le pire que nous avions à offrir je comprends donc sa réaction. Si personne n’est prêt à lui montrer le meilleur, alors moi je le ferais.


Le commandeur ne tarda pas à appeler ses heaumes d’argent et Eranor ne put que constater qu’Elderwën, encore touchée par ses révélations, avait repris son masque de glace et se cachait derrière un air hautain. Elle se calmerait certainement avec le temps songea le noble saur… En attendant il devait se concentrer sur l’entrainement. Eranor avait défié Seïlil et le combat promettait d’être rude, il aurait besoin de toutes ses capacités s’il voulait gagner. L’autre elfe de Caledor accepta avec joie l’offre de duel qu’avait fait Eranor et pris même la chose mieux encore qu’il l’avait espéré.

Les deux combattants avaient des équipements similaires et se battaient avec des techniques proches, ce serait donc une première pour Eranor car jamais il n’avait affronté d’adversaire si proche de lui, que ce soit en capacité ou en équipement, et encore moins sur un sol instable comme celui d’un navire. Pourtant, le combat commença plutôt bien car, trop confiant en ses capacités, Seïlil fonça sur Eranor en ouvrant sa garde. L’héritier des Cimes Stellaires en profita pour assener un coup rapide tout en déviant aisément l’arme de son vis-à-vis momentanément déséquilibré par ce mouvement soudain et inattendu. Le fils Dréanoc en profita pour essayer de donner un second coup mais l’autre elfe de Caledor sut se reprendre et dévia l’attaque sans peine. Il ne semblait plus disposé à refaire la même erreur et ajusta au mieux sa position.

La suite du combat se déroula bien moins bien, malheureusement… Les attaques d’Eranor ne surent trouver de nouvelles failles dans la défense de l’elfe blond et celui-ci, poussé par sa peur de perdre contre un Dréanoc, redoubla d’efforts pour gagner ce duel en envoyant des attaques rapides et précises là où Eranor semblait le plus gêné par ses anciennes blessures et le poids de son armure. Le jeune Eranor finit même par se mettre plus en danger encore après un faux mouvement de son bras gauche, laissant son bouclier inutile pendant quelques secondes. Seïlil ne laissa pas passer cette occasion et mise fin au duel après quelques attaques rapides.

Eranor avait perdu lors de cet entrainement, mais c’était une défaite au gout de victoire étant donnée ce qu’elle avait permis. L’autre elfe de Caledor semblait moins arrogant et l’ambiance était bien moins tendue entre les deux jeunes soldats. Seïlil alla déposer son arme, suivi d’Eranor et vint même lui serrer la main après un combat qu’il avait bien mal commencé.


-Je te remercie Seïlil tu es toi-même un excellent combattant et je pense que tu pourrais devenir bien meilleur encore en prenant garde à ne pas sous-estimer ton adversaire.

L’entrainement repris alors avec des exercices purement physiques destinés à forger les corps des elfes qui formeraient la cavalerie lourde de l’ost. Le commandeur poussait ses troupes jusqu’à leur maximum. Chacun avait gardé son armure afin de mieux s’habituer à celle-ci, rendant alors les exercices d’endurance ou de force pure encore plus difficile. Tous donnaient de leur mieux, hormis Lorimir qui abandonnait à chaque fois et se plaignait toujours de ce qu’on lui ordonnait. Cet elfe avait les capacités de réussir mais ne s’en donnait absolument aucun moyen, il allait falloir réussir à le motiver réellement pour qu’il ne représente pas un point faible dans l’unité. Elderwën et Orcan peinaient aussi parfois à suivre les autres mais dès qu’ils avaient repris leurs souffles, ils étaient reparti. Avec le temps, ces deux heaumes d’argent pourraient suivre le reste du groupe, à n’en pas douter, leur mental semblait aussi dur que les autres.

Le commandeur Dalahnil passait dans les rangs et prenait à part chaque elfe pendant l’entrainement physique pour les entrainer par lui-même à l’art du combat. Il donnait des enchainements à apprendre par cœur et souhaitait que chacun soit capable de se battre sans avoir besoin de réfléchir aux coups qu’ils allaient donner. Les soldats devaient être capable d’acquérir des automatismes extrêmement rapide afin de pouvoir réagir plus vite qu’ils ne pensent et donner de meilleure chance de victoire à chacun. Le tour d’Eranor vint rapidement et il fut mis à mal comme il ne l’avait pas été depuis ses jeunes années. Elidor était effectivement bien plus fort que lui l’arme en main et enchainait ses attaques et ses parades avec plus de rapidité et de précision qu’il n’avait jamais vus auparavant. Ce talent impressionnant poussait Eranor à essayer d’aller toujours plus loin, à aller jusqu’au bord de l’épuisement en répétant toujours plus rapidement les coups qu’on lui avait montrés sans jamais réussir à atteindre la célérité du commandeur décoré.

L’héritier des Dréanoc ne passa pas plus d’un quart d’heure avec Elidor mais ce fut un quart d’heure particulièrement éprouvant. L’Asur en sortait avec quelques ecchymoses et s’était tant donné qu’il sentait déjà ses muscles lourds le supplier de se poser, mais il se refusait d’abandonner et reprit les entrainements physiques en se mordant la lèvre. Elidor Dalahnil avait tout de même vu un bon potentiel en lui et ce qu’il lui avait dit le poussait à donner encore plus de lui-même afin d’atteindre l’excellence de ce combattant hors pair. Après une heure et demie environ, Elidor arrêta les entrainements physiques. Les heaumes d’argent en étaient arrivés à un point où il ne servait plus à rien de continuer car cela ne faisait que plus les épuiser et augmenter le risque de blessure. Néanmoins, il restait un petit peu de temps et le commandeur organisa une sorte de jeu où Eranor et Seïlil furent décrétés chefs d’équipe. Le commandeur avait certainement vu quelque chose de particulier dans ces deux asurs et observerait avec attention chacun de leurs choix.

L’héritier des Cimes Stellaires eut le privilège de commencer à choisir son équipe, lui laissant le choix parmi les meilleurs des membres de l’unité. Pourtant, l’objectif d’Eranor n’était, encore une fois, pas la victoire et ses choix allaient certainement paraître incompréhensibles aux yeux de certains. Pour commencer, le regard d’Eranor se posa sur l’elfe de l’empire et le nom d’Elderwën sorti de sa bouche. Seuls deux elfes ne parurent pas surpris par ce choix jugé complètement, le commandeur Dalahnil qui ne réagissait simplement pas et Merethil qui sourit en approuvant le choix. Il avait compris qu’Eranor avait choisi cette elfe pour la rassurer, pour lui montrer qu’elle avait sa place ici et parmi son peuple. La victoire paraissait bien peu importante face à l’idée de la voir rassurée. En rejoignant Eranor, l’elfe impériale rosit légèrement, apparemment flattée par ce choix et le sourire qui ornait son visage avant l’entrainement réapparu, ce qui donna une moue satisfaite sur le visage de l’héritier des Dréanoc. Seïlil répondit en choisissant le grand heaume dans son équipe, cette fois, sans surprise alors qu’Eranor enchaina sur Merethil.

L’on put alors remarquer que le grand heaume prit le pas sur Seïlil et le poussa à choisir son second. Le vrai capitaine de l’équipe adverse serait Rovarion finalement, car il semblait que c’était lui qui reprenait les rênes désormais. Eranor continua son équipe avec Lorimir, provoquant encore plus d’étonnement qu’avec son premier choix. Même Elderwën et Merethil semblaient ne pas comprendre pourquoi il avait décidé de le choisir à ce moment. Seul Elidor restait sans réaction et certains se permirent même de ricaner à ce choix. Pourtant, ce futur heaume d’argent avait besoin de reprendre confiance en lui et en ses capacités, il allait devoir comprendre qu’il allait faire partie d’un tout et Eranor comptait bien l’aider en ne le choisissant pas en dernier et en lui donnant une place importante dans son équipe. Isidris fut la suivante sur la liste de Seïlil et partit le rejoindre tout de même un peu vexée de n’être choisi qu’à ce moment, ne laissant plus que Kalisha et Orcan comme choix à Eranor. Celui-ci termina alors en prenant Orcan avec lui, privilégiant la cohésion au plus fort pour son équipe, car il ne connaissait pas Kalisha et doutait qu’elle n’écoute ses ordres réellement. Le noble asur regroupa alors son équipe proche de son fanion et exposa sa stratégie.


-Il ne sert à rien de se voiler la face, l’équipe adverse est plus forte que le nôtre en matière de combat pur, mais tout n’est pas perdu. Nos adversaires vont être très sûrs d’eux et cela les poussera peut-être à l’erreur, ce sera alors à nous de saisir l’opportunité au mieux.

J’ai un plan pour maximiser nos chances, un plan dans lequel vous allez tous avoir une importance fondamentale. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous séparer et de laisser des membres du groupe en arrière pour protéger le fanion, mais nous pouvons néanmoins jouer sur la surprise et la rapidité, ainsi que sur une formation souple qui permet de s’adapter à la situation. Nous allons essayer de progresser le plus rapidement possible en maintenant la formation avec deux combattants en ligne à l’avant et trois à l’arrière en formant un triangle avec ceux de devant. Le but est que le centre arrière puisse venir en aide avec celui qui est le plus en difficulté à l’avant ou se replier au cas où un élément passerait la formation pour aller défendre le fanion tandis que les deux flancs arrière pourront profiter de l’engagement de l’avant pour déborder l’adversaire et se diriger directement vers le fanion de l’adversaire.

Merethil et Orcan, vous formerez l’avant. Vous allez devoir tenir le plus longtemps possible pour laisser aux autres le temps d’aller chercher le fanion ennemi. Je serais au centre arrière, je viendrais vous soutenir le plus rapidement possible si la stratégie se déroule correctement et je pourrais réagir en cas de problème. Elderwën et Lorimir, vous allez avoir les rôles les plus importants… Vous serez sur les flancs arrière et vous allez devoir profiter de l’engagement pour filer droit sur le fanion ennemi. Le but n’est pas de mettre hors-jeu les combattants de l’équipe d’en face, mais de capturer ce fanion, alors n’essayer pas de nous aider en combat mais profitez de la moindre brèche pour traverser le terrain. Si vous parvenez tous les deux à passer la première ligne et que des éléments ont été laissés en arrière pour protéger le fanion, Lorimir, engagez un combat contre eux pendant qu’Elderwên essaie de récupérer le fanion. Son armure la ralentira moins que les nôtres et elle aura plus de chances d’arriver à notre fanion que nous. Des remarques ou des questions ?

La formation devrait ressembler à peu près à ça :
Image
pour plus de précisions, demande-moi par mp !
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 14 déc. 2016, 17:34, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par [MJ] Kriegsherr »

HRP : les réactions et les choix des PNJs décrits par Eranor dans son post précédent ont été donnés par moi par MP.
Les choix d’Eranor Dréanoc lui permirent de garder la main mise sur l’ensemble de ses compagnons d’entraînement, contrairement à Seïlil Nérasfer qui en sélectionnant son chef d’unité et des éléments fortes têtes comme Kalisha, s’était fait débordé sur l’autorité, mais possédait un effectif de bien meilleure qualité cependant. Les deux stratégies de choix pouvaient se comprendre, mais à l’évidence, celle d’Eranor n’était pas dictée uniquement dans le but de gagner, sans quoi il n’aurait jamais sélectionné Elderwën en premier et Lorimir avant le dernier choix, à moins de n’avoir prêté aucune attention à ses coéquipiers et d’ignorer leurs capacités.

Sur le plan tactique, l’héritier des Cimes Stellaires avait tenté de reprendre la main avec un plan audacieux, mais cela serait-il suffisant pour compenser le déficit de qualité individuelle ?

Déroulement déterminé par des jets de dés qui ne sont pas explicités ici. (En fait je me suis fait plaisir j’ai modélisé le combat avec des figurines et je l’ai joué comme une escarmouche warhammer). Il sera donc uniquement mais fidèlement résumé dans le texte.
Dès le début de l’exercice, il semblait bien que Rovarion avait opté pour une tactique radicalement différente de celle d’Eranor, et sans doute moins subtile. Et pour cause, disposant des meilleurs éléments, il n’avait pas besoin de déployer des trésors d’inventivité pour gagner, pensait-il. Il laissa Kalisha partir seule devant, et ordonna aux autres de se déployer sur une seule ligne pour affronter l’ennemi frontalement. Lui et Belnaith étaient au centre de la formation, Isidris et Seïlil gardant chacun un côté.

Le premier contact opposa donc une Kalisha seule aux éléments centraux du dispositif imaginé par Eranor Dréanoc. Malgré l’élan de sa charge, la violence et la rapidité de ses attaques, la khainite échoua lamentablement. Son assaut fut non seulement repoussé par la première ligne composée de Merethil –qu’elle avait ciblé le premier, le sachant supérieur à son camarade- et Orcan. Le noble qui avait perdu tout son domaine recula et la laissa frapper dans le vide avant de riposter d’un coup maîtrisé à la gorge, stoppant son arme de bois avant de frapper le cou de sa camarade.

Le calme et l’expérience de Merethil l’avaient emportés pour cette fois sur la fougue et l’énergie de Kalisha, qui pourtant, individuellement, était meilleure combattante à en croire les dires d’Elderwën et le petit échantillon qu’Eranor avait pu voir. Verte de rage, cette dernière fut la première à quitter l’exercice.

Mais il n’était plus temps pour réfléchir à une adaptation tactique, car déjà la ligne des quatre les chargeait d’un pas résolu et coordonné. Face à des ennemis qu’il savait lui être supérieurs et qui couvraient toute la longueur du pont utilisable pour l’entraînement (car il était formellement interdit de déranger les marins qui travaillaient sur les bords), il jeta l’éponge sans même essayer et préféra se replier derrière Eranor qui dût prendre sa place pour éviter que sa formation ne soit submergée par le flanc droit. Sur le flanc gauche, Rovarion était opposé à Merethil et le duel s’engagea entre les deux elfes, empêchant ce dernier de retenir également Seïlil Nérasfer qui déborda sur la gauche et se retrouva nez-à-nez avec une Elderwën décidée et désireuse de ne pas décevoir les espoirs qui avaient été fondés sur elle. A droite, Orcan était opposé à Belnaith au centre, tandis qu’Eranor couvrait son flanc contre la princesse Isidris Syphaë.

L’affrontement tourna donc vite au quadruple duel, loin de ce qu’Eranor avait imaginé de prime abord. Isidris était loin d’être une mauvaise guerrière, mais elle était légèrement inférieure au caledorien, qui sut prendre le dessus sur elle pour l’éliminer en quelques passes d’arme. Juste à sa gauche, la situation était inverse, et l’expérimenté Belnaith Estanel domina assez logiquement Orcan dans leur duel.
Au centre gauche, le Grand-Heaume Rovarion affrontait Merethil dans un combat d’une grande qualité. Mais pour l’instant, aucun ne parvenait à prendre l’avantage, bien que le chef d’unité soit très supérieur sur le papier, la défense de Merethil tenait bon, tant bien que mal. Enfin, sur le flanc gauche, une Elderwën Eskeladel déchaînée parvint à se débarrasser de Seïlil Nérasfer au grand étonnement de se dernier. Elle avait donc le champ libre devant elle pour accéder au fanion, même si elle pouvait également choisir de venir en aide à Merethil contre Rovarion.

Le combat se poursuivrait donc dans un duel entre le second de Rovarion et le nouveau venu dans l’unité. Tandis, qu’au centre, Merethil continuerait à tenir tête à son sergent. Lorimir Morecon, bien que le flanc droit soit maintenant suffisamment dégagé pour qu’il passe, semblait trop hésitant pour tenter quoi que ce soit. Il attendait inutilement derrière les deux elfes qui continuaient à se battre, Eranor et Merethil. Quant à la fille de l’ambassadeur d’Ulthuan dans l’Empire, elle hésita une seconde à aider ses camarades à combattre, puis choisit finalement de s’en tenir au plan du Dréanoc, de faire confiance réciproquement à celui qui lui avait fait confiance en la choisissant la première.

Elle ignora donc le combat et courut droit sur le fanion adverse. Pendant ce temps, la bataille continuait au centre, mais ni les uns, ni les autres ne parvinrent à prendre l’avantage. Guère gênée par son armure richissime, l’elfe impériale était déjà sur le chemin du retour. Notre héros et les siens n’avaient plus qu’à tenir encore un peu pour lui permettre de repasser du bon côté et ils l’emporteraient…

Et ce fut chose faite ! Si Rovarion arriva enfin à bout d’un Merethil vaillant, il ne put intercepter la seule fille restante en jeu car Eranor arriva au même instant à se débarrasser de Benlaith après un combat acharné. Voyant la victoire lui échapper, Rovarion hurla de frustration et fit un moulinet avec son épée avant de se jeter sur Eranor qui faisait barrage pour l’empêcher d’atteindre Elderwën Eskeladel qui passa derrière lui. A partir de cet instant, la victoire était presque certaine. Le Grand-Heaume n’eut d’ailleurs même pas le temps d’éliminer Eranor que des cris de joie féminins essoufflés retentirent derrière son dos. Grognant de rage, le chef se retourna et alla reposer sa lame de bois avant de faire un signe à Belnaith et de rentrer dans sa cabine.

Trop confiants, et bien que supérieurs sur le papier, les hommes de Rovarion s’étaient laissés surprendre. Et ce malgré l’inefficacité totale de Lorimir qui s’en tirait bien, étant dans le camp des vainqueurs et « survivant » sans avoir rien fait.

Pour ce qui était des autres, sur le côté, les réactions furent diverses. Seïlil Nérasfer était interloqué, il n’arrivait pas à y croire, son équipe de rêve avait été battue, alors même qu’il avait pu prendre exactement tous ceux qu’il voulait, les meilleurs, sans qu’Eranor ne perturbe le moindre de ses choix. Isidris Syphaë avait elle pris un air pincé et hautain, comme si elle estimait inconvenant qu’un noble de rang bien inférieur au sien ait osé l’éliminer, et elle ne tarda pas à se retirer également dans sa cabine.

Kalisha, ne dit rien, mais retourna s’entraîner seule, tandis qu’Orcan souriait. Il n’avait servi à rien ou presque, éliminé le premier, mais il était quand même heureux d’avoir gagné et alla féliciter ses coéquipiers en leur adressant un :

Image –Bien joué tous. Bravo Eranor, à vrai dire je dois t’avouer que je ne croyais pas la victoire possible. Et bravo Elderwën aussi, tu as battu Seïlil en combat singulier et tu es partie chercher le drapeau seule, ce n’est pas rien ! Et Merethil n’a pas démérité non plus, tenir aussi longtemps contre Rovarion, peu d’entre nous en sont capables.
Elerdwën rayonnait comme jamais, les joues empourprées par l’euphorie de la victoire, un grand sourire qui dévoilait ses dents parfaitement blanches sur les lèvres. Ses yeux brillaient et elle était toute à sa joie d’avoir, au-delà de simplement gagné, justifié la confiance qui avait été placée en elle, mais elle jubilait trop pour parler. Merethil, pour sa part, semblait content mais plus à la manière d’un adulte fier de regarder ses enfants gagner, il remercia l’équipe mais ne s’attarda pas, sans doute fatigué et désireux de se laver. Se tournant vers Eranor avant de partir pour les cabines, il lui fit un clin d’œil et le salua avec son épée de bois avant en s’inclinant légèrement, comme pour tirer le chapeau à sa performance.

Lorimir, lui, se retira en traînant les pieds et en laissant entendre :

Image –Je ne vois vraiment pas ce qui est plaisant dans l’idée de tabasser ses congénères pour se préparer à recevoir les coups des ennemis...
Les spectateurs qui ne faisaient pas partie de l’unité, commentaient aussi le spectacle. Ruvénielle et Samellion applaudirent la performance de grande qualité de leur sauveur et de ses camarades, accompagnés de quelques uns de leurs camarades d’unité qui les avaient suivis. Ils s’attirèrent un regard flatté et légèrement rougissant d’Elderwën qui n’avait sans doute pas l’habitude d’être autant mise en avant, à l’honneur, toujours cachée derrière sa sœur ainée meilleure qu’elle dans son enfance, puis discriminée de par ses origines. Tanaris Mïnwandel avait observé tout l’entraînement depuis le pont supérieur où était situé le gouvernail, et qui dominait la zone d’exercice et de travail des marins. Elle applaudit également Eranor avec un grand sourire encourageant. Les gardes maritimes présents, eux, se contentèrent de sourires et de commentaires entre eux, sans doute pour chambrer leurs camarades « terrestres ».

Seul un observateur parmi tous était resté de marbre. Lui seul, seul le commandeur avait gardé la tête froide et une expression neutre sur le visage. D’ailleurs, il coupa court rapidement à la petite célébration en appelant d’un ton qui n’admettait pas de contestation :

Image –Dréanoc ! Venez avec moi.
Elidor Dalahnil emmena son subalterne dans son bureau et referma la porte pour que la conversation reste privée. Il avait toujours cette expression froide et sévère sur le visage, et commença à s’exprimer sur ce qu’il avait vu :
Image –Dréanoc, il semblerait que vous ayez effectivement un grand potentiel comme le prince Astaris l’a décelé. Vous êtes intelligent et avez indéniablement le sens tactique. Toutefois, tout à l’heure, vous n’avez pas joué le jeu à fond.

Oh, certes, vous avez gagné quand même, mais vous n’avez pas tout fait pour. Que ce soit par méconnaissance des capacités de vos camarades, par affinités, par envie de briller ou parce que vous pensez que la cohésion du groupe est plus importante que le gain de mon exercice ne m’intéresse pas. Vous avez gagné contre toute attente et je vous en félicite, mais en plus de votre talent, vous avez eu de la chance, car vous n’avez pas tout fait pour gagner. Les initiatives sont bonnes, je les encourage même, mais elles ne doivent concourir qu’à une seule chose : la réussite de la mission quelle qu’elle soit.

Soyez rassuré cependant sur la cohésion. Je vous ferai travailler ensemble, ce groupe saura se battre comme un seul homme, j’ai déjà mes projets là-dessus.

A l’avenir, j’attends de vous que vous mettiez tout en œuvre pour la mission, indépendamment de ce que vous pensez. J’espère avoir été assez clair, Dréanoc. Rompez.
Le commandeur ne laissa pas l’opportunité à Eranor de répondre. Mais une fois dehors, celui-ci avait une nouvelle fois le choix de ses actions. Toutefois, il était fatigué et un peu de repos et de sommeil, ainsi qu’un repas lui auraient été plaisants. D’ailleurs, ses collègues étaient presque tous partis se reposer…
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par Eranor »

Aucun des compagnons d’Eranor n’eut à redire à son plan et chacun prit rapidement position. En face, le grand heaume n’avait pas jugé nécessaire d’essayer un plan audacieux, disposant des meilleurs éléments de l’unité et voyant sa victoire certaine, comme l’avait espéré Eranor. Kalisha partit devant, certainement poussée par sa soif d’affrontement car Eranor doutait que Rovarion n’ait ordonné un acte aussi fou qui mettait bien plus en danger la guerrière qu’il n’aidait la formation en face. Celle-ci prit la forme d’une ligne avec, en son centre, Rovarion et son second, Belnaith et Isidris et Seïlil sur ses flancs.

Kalisha se lança dans la mêlée sans vergogne et la folie de son geste se révéla immédiatement. Elle s’était jetée sur Merethil, voulant affaiblir le dispositif du noble de Caledor en éliminant les éléments les plus forts en premier. Celui-ci n’eut qu’à faire un pas en arrière pour laisser la dévote de Khain frapper dans le vent avant de lancer sa lame de bois en direction de sa gorge et de la stopper nette au niveau de son cou. Ainsi fut éliminé le premier des combattants ennemis, en quelques secondes à peine. Merethil était resté stoïque et ne s’était pas laissé affoler par la charge pleine de violence de Kalisha, preuve d’un sang-froid particulièrement appréciable aux yeux d’Eranor. Celui-ci fit continuer d’avancer sa petite troupe encouragée par une première petite victoire, mais les choses commencèrent à mal tourner ici. Lorimir, voyant l’affrontement inévitable sur son flanc, se débina et passa derrière Eranor qui dû prendre sa place en étouffant un juron juste avant que la ligne du grand heaume ne soit sur la formation de l’elfe de Caledor.

Eranor avait souhaité placer Lorimir sur cette place afin de le mettre sur les devants, qu’il puisse se sentir plus important, mais il n’y avait rien à faire, c’était lui qui refusait catégoriquement d’y mettre du sien. Désormais, l’héritier des Cimes Stellaires avait perdu le léger avantage qu’il avait obtenu grâce à Merethil et l’affrontement allait s’avérer difficile car il n’avait pas non plus le temps d’opérer à une quelconque manœuvre ou à un changement de plan.

Rovarion chargea sur Merethil et le mis en difficulté, l’empêchant de bloquer le passage à Seïlil comme prévu au départ, qui vint directement attaquer Elderwën qui, elle, semblait prête à en découdre, heureuse de montrer que l’on pouvait avoir confiance en elle. Orcan ne pouvait pas espérer soutenir deux adversaires et se contenta de se concentrer sur Belnaith tandis qu’Isidris, la noble des hautes sphères, attaqua Eranor. Cette jeune elfe avait une bonne technique, mais ce fut insuffisant pour gagner le duel qu’elle avait démarré. Après quelques passes d’armes, Eranor écarta l’arme de son adversaire avec son bouclier et la percuta au flanc d’un revers de son épée de bois, éliminant la noble qui parut fortement irritée de perdre contre un rang si inférieur que celui d’Eranor. À côté de lui, Belnaith avait réussi à éliminer Orcan, poussant l’héritier des Dréanoc à le charger pour qu’il ne puisse passer dans la formation, Merethil tenait bon devant son sergent même s’il était largement dominé. Il ne pouvait pas prendre l’initiative et une victoire tiendrait du miracle mais il parvenait à rester debout, ce qui était déjà une excellente chose en soi. À l'opposé, Elderwën avait finalement réussi à éliminer Seïlil au grand étonnement des deux protagonistes. Étais-ce parce qu’elle souhaitait absolument montrer ce dont elle était capable, par chance ou un peu des deux ? Aucune importance, car désormais, ce qui comptait était de voir ce qu’elle allait faire.

Lorimir, qui avait le champ libre pour aller chercher le fanion, restait désespérément derrière, incapable de choisir d’agir et de donner la victoire à son équipe. La situation perdura quelques instants encore, jusqu’à ce que le noble de Caledor parvienne à passer la défense du second du grand heaume au même instant que celui-ci réussit à se débarrasser de Merethil. Eranor lança alors un rapide regard à Elderwën qui semblait hésiter entre aider ses camarades ou bien suivre le plan de départ, option qu’elle choisit finalement lorsque le noble asur se jeta sur Rovarion pour l’empêcher de stopper l’elfe de l’empire. Ce dernier, en rage face à la défaite qu’il allait subir, envoya des attaques rapides et précises sur Eranor, mais il était déjà trop tard. Aucunement gênée par son armure, Elderwën put enfin atteindre le fanion, mettant fin au jeu et donnant la victoire à son équipe.

Le grand heaume grogna, rangea son épée et alla en direction de sa cabine en intiment à son second d’en faire de même, certainement blessé dans son ego par cette défaite alors même qu’il avait tous les éléments réunis pour gagner. Eranor alla en direction de Seïlil, interloqué et ne comprenant pas comment cette défaite était possible pour lui serrer la main.
-Ce fut un beau combat, je te félicite Seïlil.

Ce fut Orcan qui vint rejoindre Eranor par la suite dans le but de féliciter toute l’équipe. Le noble de Caledor était fier et ne regrettait en aucun chacun de ses choix, rien que le visage rayonnant d’Elderwën était une récompense bien suffisante.


-Cette victoire est autant la vôtre que la mienne, je vous félicite tous pour ce combat que vous avez mené. Orcan, tu nous as donné le temps qu’il fallait, sans cela, tout aurait été perdu. Merethil, tu es celui d’entre nous qui nous’est le mieux battu aujourd’hui en résistant devant notre grand heaume, félicitation pour ce tour de force ! Et toi, Elderwën, tu nous as donné la victoire en plus de t’être battu avec talent. Je te félicite sincèrement, bravo pour ces performances.

Lorimir… Un exercice n’est pas toujours plaisant, mais souvent utile. Ce que nous aurons à affronter plus tard sera bien pire que ce que nous venons de faire là…


Sur ces mots, Merethil s’inclina légèrement devant Eranor qui répondit d’un salue de la tête. Le noble sans terres devait être fatigué et descendit dans sa cabine, laissant les autres sur place. Autour de l’espace d’entrainement, Ruvénielle, Samellion et quelques autres lanciers applaudissaient à la performance, faisant d’autant plus rougir Elderwën et lui montrant qu’elle pouvait être acceptée et mise à l’honneur malgré ses origines. Tanaris faisait de même, un grand sourire aux lèvres. Eranor voulu se diriger vers cette assemblée pour ne serait-ce que saluer ses deux compagnons qui avaient voyagé avec lui de la Lustrie à leurs terres natales mais il fut d’abord appelé par le commandeur Dalanhil, seul parmi tous à être resté complètement stoïque.
Celui-ci amena l’héritier des Cimes-Stellaires dans la cabine qu’il avait érigée comme un bureau avec une expression sévère qui n’avait à aucun moment été touché par l’allégresse générale sur le pont. Le petit discours que tint le commandeur eut le gout de reproche car celui-ci n’était pas dupe et savait parfaitement qu’Eranor avait délibérément choisi de ne pas mettre toutes les chances de son côté pour gagner à ce petit jeu. Le jeune noble n’eut le temps de ne rien dire avant d’être renvoyé à ses occupations, laissant vexation et colère se partager son esprit.

Il n’était pas d’accord. Ou plutôt, si, il l’était, car il était effectivement d’une importance capitale de mener à bien la mission qu’on lui donnerait, mais cela n’impliquait pas d’essayer à tout prix de vaincre et de se montrer comme étant le meilleur aux entrainements pensait Eranor. Les missions qui seront données au bataillon seront d’autant plus réalisées que celui-ci sera soudé et que les dissensions et les mésententes entre ses membres seront effacées. Et le commandeur avait beau dire qu’il serait celui qui créerait la cohésion dans ce groupe, il ne passerait lui-même que peu de temps en compagnie des cavaliers de son ost en comparaison de ces derniers. Chacun des elfes présents ici devra, autant que leurs supérieurs, donné du leur pour le bon fonctionnement de cette armée.

Mais Eranor respecterait tout de même les ordres de son supérieur, car le contraire serait vraiment un manquement à la discipline. Cependant, il ne le ferait pas forcément de la manière qu’il pourrait imaginer pour certains exercices, car si de nouveaux exercices tels que celui-ci étaient à faire, Eranor ne privilégierait pas la force mais la discipline et la capacité à agir en groupe, car c’était là qu’il voyait le plus de potentiel de victoire. Et les plus forts de l’unité ne disposaient pas tous de ces choses-là…

Les pensées qui tournaient en tête du noble asur l’emmenaient petit à petit dans une colère profonde, aussi décida-t-il de rejoindre sa cabine pour prendre un bain et essayer de se vider l’esprit, tout en saluant Ruvénielle et Samellion au passage, après quoi il irait rejoindre Elderwën pour voir comment elle supportait désormais la révélation qu’il lui avait faite avant l’entrainement. En y songeant, il n’y avait pas que ça… Eranor sentait l’agacement toujours plus grand en lui et ses obligations militaires le rendaient impuissant à faire quoi que ce soit pour se défendre, ce qui nourrissait plus encore sa colère. Au fond de lui, l’Asur ressentait que s’échapper en discutant avec une personne qu’il appréciait pourrait l’aider et cette personne se matérialisait en le jeune elfe de l’empire.

Une fois passé par sa cabine et lavé, Eranor alla donc rejoindre Elderwën pour lui parler avec un sourire légèrement teinté de dépit.


-Tu as vraiment été remarquable tout à l’heure, Elderwën. Tu mérites ta place auprès de tout peuple autant que chacun de nous, sais-tu… Jusque-là, tu n’as pu voir que le pire que nous avions à offrir, mais il y a tant de merveilles que nous avons érigées… J’aurais aimé te montrer les beautés d’Ulthuan, peut-être serait-ce possible lorsque nous rentrerons de cette campagne…
Mais, d’ailleurs, sais-tu où nous allons ? Je suis arrivé alors que l’ost était entrain de partir, je n’ai pas la moindre idée de notre destination…
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 17 juil. 2017, 23:55, modifié 1 fois.
Raison : +6xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par [MJ] Kriegsherr »

* :
En reikspiel dans le texte pour les mots en italique précédents immédiatement l’astérisque. Valable pour tout le post, pour les dialogues d’Elderwën.
Lorsqu’il la chercha, Eranor retrouva Edlerwën Eskeladel sur le pont du Requin-Aigle, en conversation avec la magicienne Tanaris Mïnwandel. Cette dernière, comprenant que les nobles désiraient s’entretenir entre eux, prit congé et s’éloigna avec un sourire sur les lèvres. L’elfe née à Altdorf la regarda quelques instants encore avec un air indéchiffrable sur le visage, avant de reporter son attention vers Dréanoc, qu’elle accueillit avec un air amical.
Image –Une elfe bien étrange que cette Tanaris Mïnwandel, si tu veux mon avis. Elle n’a pas arrêté de me questionner sur les humains et l’Empire* avec une curiosité et une excitation qui n’est en général que mépris chez les autres, et je dois dire, moi-même aussi par moment. Un mépris qui m’inclut et c’est d’ailleurs bien normal.

Quoi qu’on en dise, je ne suis pas comme ma sœur, je n’aime pas particulièrement ni les humains*, ni leur monde. S’ils ne me sont pas totalement indifférents cependant (contrairement à la pensée de beaucoup j’ai l’impression), je préfère et de loin les elfes, il n’y a pas à dire, objectivement*, notre culture, notre mode de vie et même notre race leurs sont supérieurs. C’est pourquoi je vous suis et resterai à jamais intrinsèquement* inférieure, Eranor. Toi, les autres, vous êtes comme des civilisées face à une des vôtres née et élevée parmi les sauvages. Même si je recouvre d’un vernis de civilisation, même si je m’intègre, je sais qu’au fond de moi il y aura toujours ce côté sauvage, humain* que je le veuille ou non.

Chez cette magicienne à l’éternelle bonne humeur, je ressens comme une fascination* à l’égard des humains* que je connais très bien, car un certain nombre d’elfes parmi ceux qui choisissent d’aller volontairement dans l’Empire* ont le même regard.
Après cette introduction mélancolique, elle écouta sans mot dire ce que l’héritier des Cîmes Stellaires lui confia, puis répondit d’un air flatté :
Image –Merci pour ces compliments, Eranor, mais sans ton plan, nous n’aurions jamais pu l’emporter, et tu t’es débarrassé de deux ennemis. Je pense que c’est toi le vrai héros* dans cette histoire. Cela dit, je serais ravie de t’avoir comme guide si un jour les dieux veulent que j’aie le temps de découvrir le berceau de notre civilisation.

En revanche, concernant notre destination, je ne saurais dire. Le commandeur et ceux qui étaient au courant n’ont sans doute pas jugé bon de m’en informer. Et après tout, on ne peut que facilement les comprendre, puisque je suis une « probable traîtresse* ».
Un des marins qui était non loin s’avança et se permit d’intervenir dans la conversation. Un instant, Elderwën prit un air outré, se demandant quel roturier malotru osait ainsi interrompre une discussion clairement privée entre deux nobles. Mais elle se ravisa bien vite en constatant qu’il s’agissait ni plus ni moins que du capitaine du navire. Le commandant du Requin-Aigle les coupa donc en ces termes, d’une voix forte et traînante à la fois :

-N’est-ce pas évident ? Nous voguons plein Nord-Est en suivant les côtes d’Ulthuan depuis notre départ de Lothern, sur la mer extérieure, en restant à portée de vue des côtes à tribord. Il n’y a qu’un seul objectif militaire de ce côté-là. Comme vous le savez, le Roi-Sorcier Malékith prépare ses troupes pour une prochaine invasion à grande échelle depuis des décennies, le maudit ! L’ost du Prince Astaris a reçu l’ordre de rester en alerte en guettant les mers. Nous devons patrouiller sur les mers pour protéger nos côtes les plus septentrionales et empêcher tout débarquement, en Nagarythe ou sur l’Ile Blafarde.

Evidemment, vous autres pauvres engagés n’êtes pas rompus à la subtilité raffinée et aux nuances fines qu’exigent le combat sur des navires. Vous autres terrestres n’êtes guère plus dans nos fières nefs que poids morts qui nous ralentissent. Si danger il y a, nous vous ferions donc débarquer en anticipant leur trajectoire, et nous mènerons la bataille sur deux fronts. A terre pour vous, afin d’éviter qu’ils ne souillent Ulthuan de leur présence, et sur mer pour nous, afin de les exterminer comme il se doit.

Mais je me méfie de ce damné commander Dalahnil. Cet elfe est une plaie, aucun capitaine ne voulait l’avoir dans son bateau, et je ne sais ce que j’ai fait pour mériter cela. Je vous parie à dix contre un n’importe quelle somme qu’il ne s’en tiendra pas aux ordres. Sinon pourquoi avoir autant insisté pour partir en avant du reste de la flotte ? M’est avis qu’il a un plan derrière la tête, mais quant à savoir lequel, ça mystère.

Heureusement, contrairement à vous, il est peut-être mon supérieur, mais je ne dépends pas de son commandement, pas plus que mes troupes, d’ailleurs. Grâce à Mathlann notre chef est l’amiral et après lui je suis seul maître à bord pour décider ou non d’engager une action. Je le mènerai là où il me le demandera parce que j’en ai reçu l’ordre, et que mon honneur et mon serment m’y obligent, mais je ne l’aiderai pas plus en risquant un seul de mes hommes dans une de ses folies coutumières.


***

Ainsi s’écoulèrent quelques jours de voyage à bord du Requin-Aigle. La Lance d’Ecume voguant seule à leurs côtés, portant en son sein l’autre moitié du bataillon du commandeur Dalahnil. Les entraînements intensifs du chef de guerre, qui les supervisaient toujours tous individuellement, rythmaient la journée et une routine s’installait. Les marins restaient très méprisants envers les terriens, et ces derniers leurs rendaient bien, on sentait une vraie rivalité entre les deux composantes de l’armée d’Ulthuan. Une volonté de compétition qui pour l’instant, il fallait bien le reconnaître, penchait très largement en faveur des gardes maritimes. Les soldats professionnels ridiculisaient leurs homologues majoritairement simples conscrits par leur discipline supérieure et leur précision incroyable. Ils semblaient réglés comme des horloges, au tir comme au combat au corps-à-corps individuel et en formation serrée de lanciers, et savaient en plus manœuvrer leur navire comme personne ou presque n’en était capable hors de la race des Asurs.

En plus des deux entraînements qu’Eranor Dréanoc connaissait déjà (physique pur et technique pour le combat individuel, ainsi que l’exercice appliqué tactique et de combat –autrement dit la capture de drapeau-), qui se répétèrent inlassablement chaque jour, il fut introduit dès le premier jour deux autres séances elles aussi quotidiennes.

La première d’entre elle avait lieu le soir, après qu’ils eurent dîné. Il s’agissait de notions tactiques et stratégiques simples, limités aux basiques. Bien que la grande majorité des heaumes d’argents ne seraient jamais placés en situation de commandement militaire opérationnel, tous étaient nobles et pouvaient, le cas échéant, se retrouver à devoir prendre leurs responsabilités et diriger un groupe, que ce soit dans leur domaine lors d’un raid ennemi, ou dans une bataille parce qu’ils auraient été séparés de leurs supérieurs ou se retrouveraient les plus haut gradés vivants.

Dans cet exercice, tous n’étaient pas égaux. Bien que basique, les notions données étaient hermétiques à certains, qui ne comprenaient pas le pourquoi de chaque situation et se contentaient en ce cas d’apprendre par cœur des préceptes généraux. Ce n’était pas forcément par manque d’intelligence, mais simplement parce que la matière n’était pas faite pour eux, qu’ils n’avaient ni d’intérêt, ni de talent naturel pour ces choses. Trois esprits sortaient cependant du groupe, contrastant positivement même vis-à-vis du Grand-Heaume Rovarion. Ces trois-là semblaient plus doués, et potentiellement promis à exercer de plus hautes fonctions s’ils en décidaient ainsi et en avaient l’opportunité. Il s’agissait de Seïlil Nérasfer, d’Isidris Syphaë et bien sûr d’Eranor Dréanoc.

Le second entraînement eut lieu juste après la fin du cours, qui avait duré environ une heure de vingt heures à vingt et une heure. Il prit totalement de cours les nobles, pour la plupart déjà épuisés par leur longue journée sur les flots, auxquels Elidor ordonna d’enfiler leurs tenues de combat et d’aller s’équiper en armes d’exercice.

Une fois qu’ils furent tous réunis devant le commandeur, lui aussi équipé pareillement, ce dernier désigna Rovarion et Belnaith de la pointe de son épée de bois, et tandis que ces derniers le rejoignaient avec un sourire carnassier sur leurs visages, le commandeur, toujours neutre, expliqua dans la salle de cours qu’ils allaient devoir affronter la pénombre et le froid humide de la nuit en mer au Nord :

Image –Je sais que vous êtes fatigués. Mais vous ne vous coucherez pas avant d’avoir réussi l’exercice que je vais vous donner, même si pour cela vous devez y passer toute la nuit.
Avec moi, vos deux chefs d’unité, Rovarion et Belnaith. Etant les plus expérimentés, ils n’auront nul besoin de pratiquer l’exercice d’apprentissage dont vous avez à l’évidence cruellement besoin au point même que l’un d’entre vous sabote mes entraînements pour tenter d’y remédier…
Ses yeux de faucon s’arrêtèrent longuement sur Eranor lorsqu’il prononça cette phrase. Puis il continua :
Image –C’est très simple. Vous êtes huit, nous sommes trois. Nous serons quelque part sur le pont du bateau. Vous devez nous tuer –virtuellement bien sûr-, avant de l’être, évidemment. C’est tout. Nous aurons trois minutes d’avance pour nous permettre de nous cacher si nous le souhaitons. Ensuite, vous devrez sortir et l’exercice commencera. Bonne chance, et rappelez, vous êtes huit et nous sommes trois, ça devrait être facile pour vous, en un quart d’heure même pas vous serez dans vos lits si vous réussissez.
Et les trois chefs quittèrent la salle de classe improvisée sur ces mots. Seïlil Nérasfer bomba le torse, d’un air fier, et annonça fièrement :
Image –C’est l’occasion pour moi de prouver ce que je vaux. Je vais me couvrir de gloire.
Kalisha, moqueuse, était hilare et répliqua aussi sec :
Image –A, laisse moi rire Seïlil !Un elfe aussi précieux et prétentieux que toi ou cette Isidris vous me faites pitié ! Par Khaine, je suis la meilleure combattante, je m’entraîne tous les jours et je vais le prouver en les écrasant. La guerre, le combat, c’est la violence, le sang, la sauvagerie brute, pure !
La princesse Syphaë lança un regard assassin à la servante de Khaine et s’exprima d’un ton hautain, aussi cinglant qu’humiliant :
Image –Ce n’est pas parce que je ne m’abaisse pas à me vautrer dans la fange comme toi, minable chose, que je ne suis pas meilleure que toi à tout point de vue. Même un imbécile idéaliste comme ce benêt d’Eranor frère de traitresse l’aura remarqué.
Elderwën se plaça immédiatement en face de la princesse d’Yvresse, le visage rouge de colère, son côté impérial ressortant clairement dans son manque de contrôle sur ses émotions :
Image –Retire immédiatement ce que tu viens de dire espèce de sale pimbêche*. Il n’existe pas sur tout Ulthuan d’elfe plus loyal et plus dévoué à sa patrie qu’Eranor !
Cette fois, ce fut Seïlil qui intervint en faveur d’Isidris :
Image –Ah oui ? Tu m’en diras tant. Et comment pourrais-tu le savoir, toi qui n’as jamais mis un pied en Ulthuan à part durant les deux semaines à Lothern.
Le noble calédorien avait visé juste, blessée, touchée, Elderwën baissa la tête, honteuse, tandis que la noble princesse écrasait les autres de sa suffisance, un air plus supérieur que jamais sur le visage tandis qu’elle prenait plaisir à écraser sa proie impériale dans ses griffes, la sentait émotionnellement complètement à sa merci -et elle n’en aurait aucune- :
Image –Votre comportement est galant, Nérasfer, mais n’espérez pas pour autant vous attirer mes faveurs.

J’aurais très bien pu toute seule clouer le bec à cette étrangère à demi-humaine, car pour s’être exilé auprès de ces singes, sa famille doit les aimer, et qui sait avec quoi a pu traîner son père, sa mère ou même sa sœur, qui dit-on est encore plus dévergondée que ce rejeton grossier qui indispose nos regards par sa simple vue, et nos oreilles par son parler à demi-barbare auquel je ne comprends mot. Trop ignare pour maîtriser notre magnifique langage, son cerveau à moitié primitif utilise des termes de la langue simiesque qui m’est totalement inconnue, je ne m’abaisserai pas à apprendre une seule lettre de ce langage dégénéré qui est sa langue natale, ne l’oublions pas.

Et gardez à l’esprit que je suis bien au-delà de votre portée à tous. Trop belle, trop riche, trop puissante et trop douée pour une bande de perdants dans votre genre.
Cette tirade fit l’effet d’un uppercut qui sonna complètement la fille de l’ambassadeur Eskeladel. Tremblante de honte et de rage, humiliée et rabaissée devant les autres, Elderwën ne savait pas quoi faire. Muette, elle encaissait les insultes en sachant qu’elles reposaient sur un fond de vérité et reflétaient en tous cas la pensée de certains membres du groupe à son égard, car parmi eux, Lorimir, Kalisha et Seïlil approuvèrent les dures paroles de l’éloquente princesse. Merethlil tentait de calmer le jeu, levant les mains pour réclamer le calme en répétant « Paix, paix mes amis », mais nul ne semblait l’écouter. Au contraire, le ton continua à monter lorsqu’Orcan, cette fois-ci, pris la défense d’Elderwën, le visage livide, les traits tirés, il semblait lui aussi avoir été touché par le discours qu’il venait d’entendre et répondit d’une voix lente qu’on devinait timide et peu assurée en temps normal :
Image –Vous êtes infecte, Isidris, aussi mauvaise que belle et parfaite. Comment pouvez-vous insinuer ce que vous osez insinuer, et quand bien même, juger les gens sur leurs origines, leurs familles et non leurs choix. Elderwën est courageuse et de déterminée, elle vient risquer sa vie pour sa patrie volontairement. Son père sert notre Roi Phénix comme le vôtre, même si son rôle est moins prestigieux.
L’intervention d’Orcan déclencha une explosion de rires presque générale et Lorimir Morecon fut le premier à se ressaisir et à lancer d’un air méprisant, entre deux éclats de rire :
Image –Entendre ça, de la part de toi ! Tu es impayable mon pauvre ! Et dis-moi, ton père Ultran le perverti, le fameux philosophe amoureux des orques, il fait quoi, lui ? Il sert le Roi-Phénix peut-être ? Ah, c’est vrai, le semi-orque qui vole défendre la semi-humaine, ça ne m’étonne pas ! Ce n’est plus une unité, c’est un vrai zoo ici ! Il t’a même donné le nom d’un Orc, Orcan. Dis-moi, ta mère, elle était verte et hurlait Waaagh en agitant une grande hache ? On sait qui porte la culotte au moins chez toi ! Il l’a rencontrée lorsqu’elle est venue avec Grom La Panse, elle l’a violée et il en est tombé amoureux, c’est ça ?
Le fils du seul philosophe haut-elfe reconnu « pan-orque », le très controversé Ultran dit « le perverti » baissa la tête et se tut, secoué par la force des insultes à son encontre, d’une violence inhabituelle en Ulthuan. Mais il fallait rappeler que le contexte était tout sauf habituel dans cette unité que regroupait le pire des hauts-elfes. Et ajouter à cela que la controverse lancée par le philosophe Ultran, avait été très virulente contre lui, l’excluant presque à l’unanimité. Seuls quelques défenseurs d’une certaine liberté d’expression, qui ne partageaient pourtant pas son avis et le faisaient savoir haut et fort pour ne surtout pas être associés à lui, avaient sauvé sa peau au prix d’un exil à vie des terres d’Ulhtuan. Il n’avait pas dû être facile pour Orcan de naître et de vivre au sein d’une famille en exil, rejetée par les siens à cause de la pensée philosophique il est vrai ultra-minoritaire et un brin extrémiste de son père. Eranor ignorait d’ailleurs qu’Ultran fut marié et avait un enfant. Sa compagne l’avait certes choisi et partageait donc, ou du moins supportait, sa philosophie, mais son enfant, lui, n’avait pas choisi ses parents, et il était impossible de dire, à premier vue, si Orcan partageait ou non les vues de son controversé paternel.

Quoi qu’il en fut, Eranor n’avait plus beaucoup de temps s’il souhaitait intervenir avant que les trois minutes ne soient écoulées. Mais que ferait-il, et l’écouterait-on ? C’étaient deux autres questions. Car pour l’instant, le seul à prôner la modération, Merethil, était tout bonnement ignoré, il agitait les bras et s’excitait en demandant le calme en pure perte, ne faisait qu’ajouter à la confusion ambiante.

Isidris, en révélant les « secrets » qui avaient amené Eranor et Elderwën à être affectés à cette unité, puis Lorimir en révélant celui d’Orcan, sans compter Seïlil et Kalisha qui jetaient de l’huile sur le feu, c’était un véritable incendie qui venait de se déclencher dans l’atmosphère confinée de la cabine qui avait été transformée en salle de classe. Et dire que déjà, dans une minute ou deux tout au plus, peut-être même seulement quelques secondes, il faudrait sortir sur le pont pour vaincre leurs chefs, individuellement très supérieurs pour au moins d’eux d’entre eux…

L'entraînement chaque jour sera le même, mais il ne sera pas rejoué en RP. Là on considère que c'est un focus sur le dernier entraînement du premier jour, l'action se passe donc le soir du premier jour du départ, quelques heures après ta discussion avec Elderwën et le capitaine du navire, auquel tu peux d'ailleurs répondre si tu veux, mais sans relancer la conversation (cependant tu peux dire qu'elle dure plus longtemps et en résumer la teneur par le discours indirect [= dans les descriptions narratives et non sous la forme de dialogue], y compris en me demandant par MP si tu veux les réactions d'Elderwën ou une idée du sujet qu'elle aborde à la suite si tu n'en abordes pas 1 toi-même. Dans tous les cas si tu choisis de répondre ou de résumer un dialogue, interdiction formelle d'anticiper sur ce qui se passera le soir, évidemment, pas même indirectement, Eranor n'étant pas devin ;) . Libre à toi de ne pas répondre là-dessus aussi, si tu estimes que la 1ère partie du message n'en vaut pas la peine car tout a été dit.


NB : Ensuite quand vous sortirez de la "classe", et que l'exercice commencera, je te donnerai un schéma grossier du pont afin que tu puisses agir en fonction.

Ensuite, une fois l'exercice terminé, tout le voyage sera sauté d'un coup, on considèrera que chaque jour se passera normalement, en bien ou mal en fonction de ce qui va sortir du 1er jour.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Eranor
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche (suite)

Message par Eranor »

Elderwen discutait avec Tanaris lors de l’arrivée d’Eranor, mais celle-ci ne resta pas, laissant les deux nobles seuls entre eux. L’elfe de Caledor acquiesça à ce que disait son compagnon d’arme sur les humains, sans pour autant les dénigrer. Certes, ils n’étaient guère plus que des enfants à ses yeux, et leur civilisation était bien loin d’égaler la glorieuse civilisation asur, mais il n’en restait pas moins que certains humains faisaient des efforts pour améliorer les choses chez eux et que d'autres cherchaient la paix plus que la violence qu’avait pu entrevoir Eranor en Lustrie. Les deux sœurs du domaine des eaux claires en étaient la preuve, deux jeunes femmes, l’une qui s’était battue pour survivre dans un environnement d’une cruauté sans limite et l’autre qui avait tout fait pour aller chercher sa sœur, quoi qu’il lui en coûte.

La suite lui révéla la véritable destination des navires, non pas par la bouche d’Elderwen, mais par celle du capitaine du navire lui-même. Et celle-ci fit froid dans le dos d’Eranor pendant un instant… Le vaisseau elfique partit droit en direction des terres sombres et froides de Naggaryth pour y patrouiller et empêcher les forces corsaires de frapper dans les terres d’Ulthuan tandis que les forces terrestres seraient débarquées pour porter le combat à travers le pays ombrageux où des incursions durchiis débtaient Bien peu d’expédition n’avait pas été décimée en agissant de la sorte, et l’on pouvait bien mieux comprendre la volonté de la noblesse de ne pas affecter leurs enfants dans cette unité si celle-ci s’enfonçait en cet endroit avec si peu d’expérience…

Eranor remercia le véhément capitaine d’un ton froid et prit congé en faisant signe à Elderwen de le suivre sans relancer la discussion pour ne pas envenimer plus encore les choses entre les forces maritimes et terrestres de cette expédition. Depuis le départ, celles-ci s’entendaient particulièrement mal et ce devait sans doute être à cause de l’affectation de Dalahnil qui avait, semble-t-il, une bien mauvaise réputation malgré la couronne qui ceignait son front, signe d’un grand talent militaire. Eranor profita du reste de son temps pour raconter, d’un air sombre, les deux confrontations qu’il avait dû avoir avec les elfes noirs, deux confrontations qui n’avaient, pour aucune, tournées bien. La première, avec le groupe de corsaire sur un ilot de l’ancienne Naggaryth massacrée par un jabberslyth qui, par la suite, poursuivi le noble de Caledor des jours durant et la seconde, plus mortelle encore, alors qu’il était sur un navire en direction de l’empire et qu’une arche noire lâcha l’une de ses puissantes bêtes sur le vaisseau elfique isolé.

***
Les jours s’écouleraient, similaires à ce premier jour. Les entrainements physiques seraient souvent suivis de capture de fanion et le commandant entrainerait inlassablement ses élites comme ses lanciers et ses archers. Comme il l’avait prévu, Eranor actait désormais pour gagner, mais d’une façon bien différente à celle qu’aurait certainement faite Dalahnil, choisissant de se battre aux côtés de ceux qui seraient le plus apte à appliquer une bonne discipline, voyant là plus de chances de gagner qu’avec les plus talentueux (qui étaient aussi les plus imprévisibles). Les gardes maritimes étaient, elles aussi, sur le terrain d’entrainement, montrant leur talent bien plus travaillé que celui des troupes terrestres, montrant une discipline de fer et un bras sûr.

Mais le premier entrainement ne s’arrêta pas à celui des armes et au petit jeu, car Elidor choisit d’apprendre la stratégie de base à son unité composée de nobles asurs. Eranor se distingua particulièrement dans ces cours, ainsi qu’Isidris et Seïlil. Il n’y avait rien d’étonnant à cela, car il s’agissait d’une véritable passion de l’héritier des Cimes Stellaires, qui avaient passé bon nombre d'heures de son enfance à étudier cet art dans l’antique bibliothèque des Dréanoc, seul ou avec un percepteur. Que Seïlil soit aussi formé à la stratégie n’avait rien d’étonnant, étant donné qu’il était de Caledor aussi, la région la plus martiale et la plus fière d’Ulthuan, berceau des dragons et terre des princes dragons qui, en des temps anciens, donnèrent bon nombre de roi phénix à l'île continente.

Le second exercice fut plus étonnant et plus au combien plus difficile ! Elidor et ses deux lieutenants prirent trois minutes d’avance pour se cacher et ordonnèrent à leurs soldats de les retrouver et de venir à bout d’eux. Il n’y aurait pas de repos avant que ceci ne soit fait ! L’exercice semblait à première vue aisé, mais Eranor s’aperçut bien vite d’où résidait la réelle difficulté…

Le pont était désormais un véritable capharnaüm ! Une foire aux cochons chez des halflings serait plus calme ! Chacun y allait de son désir de faire comme il le souhaitait, et il semblait que dans ce but, le moment des révélations était venu. C’était à qui révèlerait la plus grosse casserole de l’autre aurait-on dit désormais ! Seul Merethil s’échinait à calmer les choses sans le moindre succès, car personne ne l’écoutait, comme s’il n’était même pas là. Seïlil avait commencé à supputer qu’il dirigerait, vite détrompé par Kalisha qui voulait simplement foncer dans le tas suivi d’Isidris qui, poussée par son arrogance digne des pires princes dragons de Caledor, s’autoproclamait meilleur que chaque elfe présent ici. Si seulement c’en était resté là… Mais apparemment, la princesse asur en savait plus long sur Eranor qu’il n’eut cru, révélant à tout le passé tortueux de sa sœur prodigue. Les quelques mots qu’elle eut prononcés eurent l’effet d’un coup de massue sur son crâne, laissant Eranor les yeux écarquillés, momentanément incapable d’agir, comme sourd et incapable de bouger. Douleur et colère se déchiraient son être, ne laissant aucune place à toute réflexion. Il ne put même pas réagir à la pique que la princesse et que Seïlil asséna à Elderwën qui avait pris sa défense. Ce ne fut que lorsque Lorimir descendit Orcan que les sens semblèrent revenir à l’héritier des Dréanoc.

Eranor se mit alors à regarder autour de lui tandis qu’un bourdonnement sourd s’élevait dans son crâne. Merethil essayait encre de calmer le jeu sans ne rien réussir, Elderwën était prostrée et bouillait dans son coin, Orcan semblait totalement décrédibilisé aux yeux des autres de par son père qui, certes, était très controversé et dont les idées avaient de quoi inquiéter, mais qui n’était cependant pas son fils. Et pendant ce temps, sur le pont, les trois officiers attendaient certainement leur soldat pour mâter ceux qui décideraient d’y aller seul. Peut-être était-ce là une leçon que voulaient lui donner Elidor ? Peut-être était-ce pour lui montrer que seul lui était apte à rassembler ses hommes ? La colère prenait de plus en plus le dessus sur la douleur désormais, tant de bêtise sidérait le noble Eranor et l’échec était simplement inenvisageable pour lui ! Ces asur qui s’amusaient à se moquer les uns des autres pour montrer qui était le plus important… L’on aurait dit un groupe d’enfants se disputant pour savoir lequel prendrait le plus gros bâton ! C’était simplement inadmissible que la noblesse d’un peuple aussi grand que celui des asurs ne fasse ne serait-ce qu’oser se rabaisser de la sorte !

Eranor ferma les yeux en se massant le front, la tête baissée, pendant quelques secondes afin de se calmer et de se mettre en de bonnes dispositions pour paraître relativement calme et autoritaire puis donna un grand coup sur une paroi de la salle de classe en criant d’une voix grave et autoritaire.

-SIIILENNNCE !

Mais n’avez-vous pas honte ? Écoutez-vous un peu ! Vous, des seigneurs asurs ! Vous, les guides de notre peuple ! Vous qui êtes nés pour mener la plus grande des civilisations vers sa plus grande gloire ! Vous êtes censés être un exemple pour nous tous, et que faites-vous ? Vous vous disputez comme une bande de gobelin pour un morceau de cadavre décomposé pour savoir qui est le meilleur et qui est le plus beau !

Vous n’êtes plus dans une cour ! Vous n’êtes plus des enfants ! Vous êtes dans l’armée asur aujourd’hui, alors agissez comme de vrais défenseurs d’Ulthuan ! Si vous voulez tout savoir les uns sur les autres, très bien ! Oui, ma sœur ainée s’est bel et bien laissé corrompre par le culte du plaisir et a proféré des actes si ignobles que je n’ose pas même les imaginer ! Eh oui, je n’ai pas su m’en rendre compte à temps pour l’empêcher de s’enfuir ! J’ai une dette envers notre patrie, et je compte bien la payer par mon sang ! Mais nous sommes tous logés à la même enseigne ici… Si nous nous trouvons dans cette unité, c’est pour une raison simple : nous avons tous été jugé indigne de confiance, comme étant des éléments à risque et nous tous ici avons des choses sombres à cacher, quel que soit notre titre de noblesse…

Mais en vérité, ça n’a pas la moindre importance ! Qui ci-présent a déjà dû se battre à plus de vingt contre dix ? Qui ci-présent a déjà dû tenir une ligne contre un déferlement de sang, de violence, de mort et de brutalité ? S’il y en a un, alors il sait qu’en face, ils n’en ont rien à faire de notre passé ! Ceux d’en face se fichent entièrement que vous soyez noble ou riche, que vous soyez beau ou paré d’or et de diamant ! Ils feront tout leur possible pour vous abattre et c’est tout ! Laissez-donc votre passé en dehors de ça, car ce n’est pas lui qui vous sauvera l’arme en main !

Nous nous dirigeons droits vers Naggaryth et nous serons débarqués directement sur les rives où nos cousins honnis ont décidé de s'installer. Nul doute que nous allons avoir à les affronter peu de temps après ! Je les hais autant que vous tous réunis ici, mais eux seront tout de même prêts à nous recevoir… Ils seront disciplinés et entrainés, et si nous ne sommes pas même capables de nous entendre pour cet exercice, alors je ne donne pas cher de notre peau !

Alors, par Asuryan, nous allons sortir d’ici tous ensemble, nous allons rester groupés et chercher méticuleusement nos supérieurs et leur prouver que nous sommes tout à fait capable d’agir comme une vraie unité même lorsque aucun supérieur n’est là pour nous chapeauter !

Si possible, j'utilise les compétences autorité et éloquence (si elle marche bien dans ce cas) pour maximiser mes chances si j'ai un teste de charisme !
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 17 juil. 2017, 23:56, modifié 1 fois.
Raison : +6xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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