[Concours] L'épée brisée

Dans cet espace intemporel et hors du monde, les plus talentueux écrivains peuvent écrire pour le plaisir ou se mesurer entre eux, pour leur gloire personnelle ou par vengeance....

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[MJ] Loec
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[Concours] L'épée brisée

Message par [MJ] Loec »

J'ai entendu dire que certains d'entre vous étiez motivés pour un concours ? Le voici ! J'ai décidé de faire dans l'originalité. Mais sans attendre, les modalités :

-Les textes présentés au concours seront directement posté ci-dessous. Veuillez ne pas utiliser le sujet pour les commentaires.
-Les textes pourront être proposés jusqu'au 1 décembre. Les résultats seront annoncés au plus tôt après cette date limite.
-Le grand gagnant du concours se verra offrir une place de PJ permanente avec moi ! Dépendamment du nombre de participants, les 2ème et/ou 3ème places pourront gagner des bonus (xps, objets...). Il va de soit qu'un PJ déjà MJité arrivant en première place gagnera un autre prix.
-Le thème du concours est le suivant : http://picosong.com/fG6a/
Image
Et oui ! Une musique. En vous inspirant de celle-ci et de l'image ci-dessus, vous devrez créer une texte sur un sujet libre (en rapport avec le monde de warhammer battle) ne dépassant pas 6000 caractères !

Bonne chance à vous !
Oserez-vous vous aventurer dans les Bois sauvages de Loren ?

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Anton
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Profil : Venez découvrir mon livre de recette http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 177&t=3179

Re: [Concours] L'épée brisée

Message par Anton »

Sous les collines, aux frontons des Montagnes Noires, le Troll attend.

Oh, il ne le sait pas en fait, ce qu'il attend. Il tourne en grognant dans sa caverne, son trou enfoui dans un replis de terrain, dans le cercle des grands hêtres des collines. Mais les Dieux ont décidé qu'aujourd'hui il serait leur pion, leur jouet, le jeu aux enjeux qui le dépassent. Et à l'autre bout des collines, l'expédition se déploie.



Il y a les tueurs apathiques du Suddenland. Il y a des chasseurs de Terre-Noire, des trappeurs bardés d’attirails, des mercenaires, des miliciens aux allures guerrières de prétoriens, des mules chargées de foin, de torchères et de paille. Il y a le chevalier Von Adeldoch, en armure noire et au casque aux ailes de corbeau, mutique. Et puis, devant, seul, ouvrant la marche les pommettes contractées par la haine et l'effort, il y a Anton Von Adeldoch.

Le troll, apathique, guette en raclant le sol de ses immenses pieds difformes la fin du jour. Le fleuret de Von Adeldoch rayonne dans les ultimes lueurs du soleil qui se couche.

Louvoiement d'une longue file d'ombres silencieuses. Dans les sous-bois de cette partie perdue de l'Empire, l'expédition approche pas par pas. Les traces du monstre sont faciles à trouver, sa grosse carcasse a dessiné des sentiers décharnés dans la profondeur des frondaisons, et toutes sont dirigées vers le même point, son repaire. Les trappeurs guident d'un geste le jeune baron lorsque les yeux noirs d’impatience il se retourne vers ses hommes pour les encourager à voler sur ses pas.


Au milieu des hommes, le chevalier de Morr avance abruptement, ses traits dissimulés par son heaume à l'aspect peu amène. Les paysans et les soldats avec lesquels il grandissait autrefois à Terre-Noire lui lancent parfois des regards songeurs, ou de crainte. Un grand Tiléen, arbalète au poing, ne le quitte pas. Raclement des roches sous les pieds, craquement des branches, l'expédition avance. Les premiers ossements sont trouvés sous un arbre par les premiers de la troupe. Ils lancent des imprécations puis continuent plus vite, plus vite encore. Et le soleil tombe.

Depuis sa caverne, le monstre guette le signal de la fin du jour. Les Dieux se jouent de lui, et tardent à lui accorder le crépuscule. Sa faim s'accroît, sa haine aussi, celle qui traverse son corps et sa tête pour l'occuper tout entier, celle qui fait de lui la terreur de ses colline et l'ultime prédateur. La haine qui le pousse à s'enfermer dans la touffeur de son repaire, pour que l'ennui et la frustration le dévorent et fassent de lui un pur objet d'instinct et de violence, sans but, sans préoccupation autre que de tuer, détruire, écraser, ravager. C'est cette haine que les Dieux veulent se donner en spectacle à la tombée du jour. Von Adeldoch avance.


Dans les légendes, on ne parle que rarement de l'approche sourde de l'antre de la bête, des cœurs qui palpitent, de la mise à l'épreuve de la fidélité, des raclements rauques et assourdis des armes que l'on déploie, des pièges que l'on pose, des prières chuchotées dans un souffle sourd au Dieu tutélaire. Les légendes ne détaillent pas les positions bâties en toute hâte, les tactiques, les préparatifs frénétiques et les courses vives dans l'obscurité qui tombe pour être prêt, enfin prêt, lorsque le jeu des Dieux commencera. Non, les légendes ne disent rien de tout cela, mais ici, lorsque la bête sort enfin, elle trouve ses ennemis à sa porte. Ils sont en place, habités d'une furie d'extase, de revanche. Des noms sont hurlés à la face des Dieux, à la face de l'abomination, des cris aussi, tellement plus humains, cris de crainte et de frénésie. Et la sombre danse voulue par les Dieux commence. Des flèches partent des braseros soudainement révélés pour aller se planter dans le cuir de la bête, et elle hurle à son tour face au ciel qui se couvre, face aux ombres qui envahissent son monde d'un linceul de bruit et de douleur.


Sur les collines des Grandes Marches, au Pied des Montagnes Noires, le troll charge la lisière des bois de hêtres et de futaies qui peuplent les abords de son domaine et d'où partent en sifflant de longs sillons flamboyants. Dans le jour qui meurt et qui s'éteint, l'immense tronc qui lui sert d'arme percute bois, pierre et chaires, creuse un trou béant dans la vie qui l'entoure et cherche, encore et encore, à détruire plus. Et la douleur qui vient, il ne la sent pas, et les coups dans sa chair, il les ignore, et les yeux pleurant de la fumée des braseros renversés, il tape encore et encore de là d'où vient la lumière et le bruit, les coups et les cris. La haine le porte, l'aveugle, le dirige, il veut tuer!

Dans son dos une lance immense s'enfonce. Le bras qui la tient porte l'armure noire des chevaliers de Morr. Une deuxième la rejoint, et le bras qui la tient l'ôte et la renfonce encore, sous des spasmes de rage, de colère et de peur. Anton von Adeldoch a oublié ses plans, oublié ses hommes, oublié ses projets, il a chargé avec son frère, et les armes chauffées au rouge déchirent la chair avec une odeur abominable.


La bête hurle, elle a enfin senti la douleur. Elle va pour se retourner, un carreau s'enfonce dans sa tête grotesque. Sa massue déchire tout devant, derrière, à sa gauche, une hache vient de la droite et s'enfonce dans son flanc. Des cordes tendues devant les lourdes jambes cassent avant que le troll ne trébuche, mais d'autres reviennent, plus nombreuses encore, se prennent dans ses pieds, autour de ses bras, et toujours la brume absurde et la lumière des braseros et du feu, qui grossit et l'ébloui. Il hurle encore et sa haine trouve sa dernière ressource: il court vers sa caverne. Et ses plaies, peu à peu se referment.

Mais devant sa caverne, un barrage de feu l'attend. Il hésite et des flèches, encore, viennent rouvrir ses plaies. Alors il veut charger, et des épieux l’attendent, il charge encore et les humains se dispersent, et des flèches, encore, toujours. L'entrée de sa caverne prend feu, il se retourne, il a perdu sa haine, il n'a plus que la peur.


Et c'est la peur qui lui donnera la force de courir jusqu'aux hommes amassés, pour aller mourir sur leurs cordes, leurs filets, leurs flèches et leurs épieux. Et dans la meute rassemblée pour l’hallali, le bras d'Anton von Adeldoch se distingue, il frappe avec toute sa rage d'orphelin, avec la rage de celui qui a perdu sa jeunesse avec la mort de son père, avec la rage de celui qui sait qu'il n'y a plus désormais qu'un chemin possible, celui de l'obéissance à son destin. Et il y a à côté son frère qui frappe, qui frappe sans relâche, d'une lourde hache noire dédiée à Morr et qui ouvre des plaies béantes dans la bête que même ses pouvoirs ne peuvent régénérer.



Dans la caverne où leur père partit un jour trouver la mort pour une chimère, l'héritier de Terre-Noire et le Templier ne trouvèrent pas la Couronne qui motiva la funeste expédition paternelle. Ils trouvèrent un absurde tas d'ossements, empilés par le troll pour s'en faire une couche, et des broutilles amassées en trophée par l'ignoble bête. Ils y trouvèrent l'anneau abrasé aux armes de Terre-Noire que portait leur père lors de son départ, anneau d'argent qu'Anton portera tout le reste de sa vie. Et puis aussi, à son côté, vestige du combat solitaire qu'un homme mena en ces lieux par folie ou ignorance, l'épée des Adeldoch.

Une épée brisée.

EDIT : J'ai restauré ton post ! Loec

EDIT : MJ Loec, je ne sais pas quoi dire. :shock: . C'est de la magie? Mille mercis!
Modifié en dernier par Anton le 12 nov. 2014, 02:54, modifié 1 fois.
Anton von Adeldoch, Noble du Sudenland, lien vers l'aventure en cours: http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 380#p97380
Profil de combat :
FOR 9/ END 11/ HAB 7/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 11/ PAR 8/ TIR/ 9/ PV 75/75, bonus de l'équipement inclus avec -2 Par/Hab à l'adversaire, -1 armure de l'adversaire et parade 10, protection tête/bras/torse de 9.

Détails permettant d'arriver à ce profil:
Profil: FOR 8/ END 10/ HAB 8/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 10/ PAR 9/ TIR/ 9/ PV 75/75
Compétences: Monte, Arme de prédilection (rapière +1 Att)
armes: Arc court (dégâts:26+1d8, malus -2/16m) ; "fleuret estalien" (rapière, dégâts:14(+8)+1d8, parade 10, rapide (-2Par/Hab de l'adversaire pour parer/esquiver), perforant (1) (ignore 1 point d'armure adverse))
Protections: mailles. Torse, dos et bras, protection de 9, encombrement de -1 HAB, ATT et PAR
Talisman de Gork : +1 For Att et END
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges
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Hans Ottweiler
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par Hans Ottweiler »

Le soldat s'obligea à faire encore un pas, puis un autre, puis un autre.


Le mage était avec la reine. Il était habile, elle était jeune, il lui parlait de l'épée brisée du roi ancien, elle pensait à la légitimité qu'elle aurait avec cette arme. Lui était de garde il trouvait ça trop beau, il avait raison. Hélas.


Il faisait nuit, le brouillard masquait les astres. Les eaux saumâtres des marais l'entouraient de toute part. Chaque foulée était un combat, sortir le pied de la boue, l'y rentrer plus loin. Soulever sans cesse les kilos de terre détrempée accrochés à ses jambes. Avancer pied nu, la vase dévorant tout ce qu'elle attrapait et à chaque appuie l'angoisse de s'enfoncer.


Le bonimenteur disait que l'amont du fleuve était surveillé par des yeux qui ne dormaient jamais, elle l'a cru. Il lui a conseillé de rentrer dans l'estuaire avec son navire, sa belle reine l'avait accepté. Lui trouvait ça dangereux de rentrer dans cette nasse, il avait raison.



Sa longue hampe sondait le sol devant lui, cherchant les zones fermes. Il était totalement crotté, ses chutes successives n'avaient laissé aucune de ses pièces d'équipement propres. Quel déshonneur pour lui un garde royal, toujours couvert des étoffes les plus vives de peut-être mourir vêtu comme un mendiant. Se présenter devant la reine ainsi souillé, remplissait le soldat de honte, mais sa honte pourrait sauver sa souveraine bien aimée. Cela valait toutes les disgrâces. Avancer ! Encore.


La légende disait que le roi frappé à mort par le démon N'kari avait tenté de regagner le bord du fleuve et que ces compagnons l'avaient enterré où il était tombé la dernière fois. Les deux camps étaient en déroute, une grande confusion régnait, les fossoyeurs avaient ensuite péri sous les coups de bêtes effroyables et personne ne put regagner le tombeau de fortune du monarque, dernier porteur de l'épée. Le champ de bataille était dans une zone hostile et toutes les expéditions de récupération lancées jusqu'à ce jour s'étaient soldé par des échecs.


Il n'en pouvait plus. Son corps d'ordinaire si souple et endurant grinçait de partout, n'était que plaintes, tous ses muscles criaient, il avait besoin de repos, une petite pause, pas longue ou alors une petite heure de sommeil. Voilà ici c'était un peu sec il allait m'allonger et dormir. Ses pieds s'arrêtèrent. Sa volonté l'obligea à penser à sa reine, sa joie. Morte. Au milieu de la salle du trône en flamme. Ses jambes raides comme du bois firent un pas de plus.


Le mage disait avoir retrouvé le cairn royal. Il avait montré un fragment de la lame, fragment qui ne pouvait provenir que de l'épée légendaire, la reine se voyait déjà la reforger. Il réclamait juste l'essence du serviteur infernal qui était piégée dans la pointe qui l'avait traversée. La belle dirigeante avait accepté elle voulait stopper la guerre civile. Mais les accords passés avec des sorciers sont des marchés de dupe.



Comment avait-il pu hésiter ! Comment avait-il pu seulement songer à abandonner ! Il était officier de la garde royale, un pilier de son peuple et les piliers ne faiblissent jamais ! Il n'était plus fatigué. Il allait y arriver.
Un bruit de clapotis d'eau à droite. Ils n'étaient pas loin, ils avaient retrouvé sa trace. Comment faisaient-ils ? De la magie ?


Son rang ne lui permettait pas de s'opposer au conseiller qu'était devenu le marchant de rêve, mais il fallait agir, les ennemies de son royaume étaient légions et si cet escroc était l'un d'eux, se serait une catastrophe. Il décida de suivre discrètement la créature que le conjurateur avait envoyée. En éclaireur avait-il dit. Parfaite pour transmettre un message avait pensé le militaire, son instinct ne le trompait pas.


Les voilà. Le soldat pouvait presque voir leurs silhouettes. Sa vision n'arrivait pas à percer le brouillard, mais il entendait clairement leurs longues démarches souples. Il avait toujours eu une ouïs impeccable il put les compter: sept. Trop pour lui. Les poursuivants profitaient de l'ilot dans lequel il s'était engagé pour le cerner. Quatre à droite, deux à gauche et un derrière. Le fuyard devait arriver au navire, sinon ma course aurait été veine. Le passage en force signerait son anéantissement. Il fallait reprendre la main, parcourir encore quelques centaines de mètres, après il serait sauvé. Le garde rebroussa chemin, profitant de l'espacement de ses ennemies pour les surprendre. La végétation était touffue dans le bosquet, il y régnait un noir d'encre. Il surgit et localisant sa cible au son, il balaya l'espace d'un moulinet de son arme d'hast, l'extrémité métallique frappa quelque chose, le soldat fonça le plus silencieusement possible, il faisait trop sombre pour vérifier l'état de son adversaire. Tant mieux ! pensait le guerrier. Ces créatures étaient dangereuses à regarder, leurs mouvements hypnotiques pouvaient faire hésiter et dans un combat toute faiblesse pouvait signifier la mort. Il sortit du bosquet de plantes aquatiques, les traqueurs pensant encore le trouver à l'intérieur et se glissa silencieusement dans une rivière. Le courant ne le portait pas dans la bonne direction, mais le temps qu'on retrouve sa piste il pourrait être loin, peut être même arrivé.


La créature n'était qu'une invocation ayant pris forme à partir de boue, petite, chétive, mais le mage voyait au travers de ses yeux de verre. Lui l'avait suivi, invisible, jusqu'à un campement. Des êtres immondes y attendaient le pantin en dansant, leur corps nu et langoureux se livrant à une cérémonie blasphématoire. Il eu la confirmation de ces soupçons, le menteur voulait livrer sa reine et tous les occupants du navire à ses ennemies. Lui seul pouvait encore la sauver il fallait qu'il la prévienne avant le matin. Le bâtiment royal n'était pas facile à localiser de nuit et s'il parvenait à regagner la mer elle serait sauvée, mais il s'était fait repérer par le sixième sens de ses monstruosités. Hélas


Il était cerné. Il allait mourir à quelques dizaines de mètres du but. Il fit front. La meneuse adverse approcha, gracieuse à en être écœurante, elle fit quelques gestes et le monde extérieur s'effaça de l'esprit du soldat. Ils étaient seuls, plus rien n'avait d'importance, tout serai bientôt fini. La créature frappa, la blessure réveilla le guerrier qui riposta encore et encore, il était rapide, mais elle l'était plus que lui, son corps dénudé, désirable échappait sans cesse à ses coups. Il aurait voulu la saisir, la faire sienne, mais toujours elle s'évaporait comme un mirage. Hypnotisé il ne fit pas venir les autres, son dos fut transpercé. Il s'affala. Le charme était rompu. Il avait gagné. Malgré leurs yeux trop nombreux ils n'avaient pas vu son signal. Les feux follets parlent si on sait les écouter. Ils peuvent aisément parcourir de grande distance en passant entre des chasseurs et lui savait les générer.


-On a perdu.

-Pourquoi ? Il est mort.

- Aucun d'entre eux ne s'aventurera vers la tombe et nous ne retrouverons pas le château flottant de leur reine. Le sourire de ce guerrier nous le prédit. Le sorcier nous a fait perdre notre temps.

Contrarié le danseur de guerre retira son arme du corps du fidèle fimir.
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Neldrick Chumba
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par Neldrick Chumba »

Le vent souffle.
Gardien éternel des cieux, il descend de ses hauteurs, prenant de la vitesse alors qu'il glisse sous la masse cotonneuse des nuages. Porteur de pluie, de beau temps, d'odeur,... de changement. Cette brise glisse sur la ville, frôlant ses toits d'ardoise, sifflant entre les maisons quand il se glisse dans les ruelles avant d'en ressortir tel un dauphin bondissant aux dessus des vagues citadines. Se tranchant sur les tours, se divisant en autant de courant qu'il y a de rue et de ruelles.

Le vent caresse ses cheveux. Comme la main rassurante d'un père, agitant les longues mèches dorée qui coulent dans son dos.
Un frisson parcoure le corps de l'homme. Il se tient sur le balcon, face à la nuit, dans le plus simple appareil. Ombre de peau pâle sur le velours bleuté du ciel. Depuis l'intérieure, les chandelles, agitées par la brise, dessinent sur son corps des ombres mouvante mettant en valeur la fine musculature qui coure sous sa peau d'albâtre. Il semble fait d'or et de marbre, telle une statue surveillant le ciel nocturne.

Derrière lui, une autre forme se dessine sur les draps de soie pourpre.
Plus fine, elle se dessine toute de courbes légères, sa peau bronze polit contrastant avec la teinte profonde de la literie. Une femme - indubitablement - immobile dans ce gigantesque lit, ses cheveux d'un brun riche forme autour de son visage une auréole ondulée de ténèbres aux reflets sanguins tels de sombres grenats. Son expression est calme, ses lèvres entrouverte.
Lentement, l'homme se retourne, observant celle qui lui semble offerte. Une étincelle naît dans son regard, lentement, l'onde douce d'un sourire courbe ses lèvres. Notre gardien des nuits rentre de nouveau, loin de la caresse du vent, il suit ces courbes du regard avec plus d'intimité que la caresse d'un amant.
Ces lignes immobiles... totalement immobiles.
Puis, d'une démarche fluide, il s'éloigne du corps. Vers un présentoir de pierre sur lequel repose un voile bleu nuit.
D'un geste ample, notre homme ouvre le drapé, dévoilant son contenu.
Une longue lame, brisée en neuf éclats d'acier luisant.

Délicatement, avec vénération, l'homme saisit la première partie, la pointe. Du sang coule de la peau d'albâtre quand il serre le fil acéré dans sa paume, traçant de longues lignes sombres le long de ses bras.
Doucement, il s'avance vers le corps, de ses lèvres s'échappe un murmure litanique, une musique aux accents étranges, hors de ce temps. De ce monde. Puis, plongeant ses yeux de saphir sur le bronze du corps, il traverse celui-ci d'acier. Ce dernier s'enfonce sans trouver de résistance dans la chaire douce. Quelques gouttes d'un sang déjà noir se forment sur la plaie, mais rien ne coule, plus aucun coeur ne les poussant hors de la peau.
Puis, une fois l'acier entièrement dans la cuisse, il retourne à l'autel, recommençant, l'autre cuisse, un bras, l'autre...

Après quelques minutes, le corps encore tiède est couvert de huit plaies sombres, les bras de l'homme sont rouges de son sang et dans ses mains il tient la poignée de l'arme. Un sourire fanatique déforme la beauté sculpturale de ses traits. Puis il reprend sa litanie, plus fort et le sang sur son corps se remet à couler, comme d'une volonté propre, traçant des runes, des symboles, partout sur son corps. Au creux de son dos, un croissant de lune se dessine, au centre se trouve un cercle et l'une de ses pointes ondule comme la lame d'un Kriss. L'azur des yeux de l'homme semble briller, changer, se parer de mille couleurs.
Enfin, le reste brisé de la lame traverse le corps de la jeune femme.
Ses yeux sont ouverts, emplis d'une terreur sans nom. Leur pupilles si dilatée qu'une fine ligne verte se dessine autour du puis sombre de sa terreur, prisonnière de ce corps et du rituel impie que cet homme, si beau, conduit.
Enfin, un dernier mot échappe aux lèvres si douces de l'homme, un Nom. Chargé de pouvoir. Le nom d'un Dieu.

Soudain, une lumière aux couleurs sans cesse changeantes se met à jaillir de chaque plaie. Le corps féminin se cambre, pris d'un spasme impossible, seul sa tête et la pointe de ses pieds touche encore les draps. Ses cheveux perdent leur couleur, sa peau pâlit, ses yeux se voilent. Un à un, les éclats de la lame jaillissent de son corps, cernés d'une aura aveuglante. Sur l'acier luisant des runes se sont dessinées. Lentement, les pièces se rapprochent puis, une aune, se ré-assemble comme si jamais elle n'avait été brisée.
Une épée flotte au-dessus du corps, chargée de tant de pouvoir que tous les mages de la ville on dut sortir de leur sommeil, luisant de sueur.

La main d'albâtre, rougie par les runes sanguine, s'empare de la poignée.
A cet instant, le corps retombe sur les draps, méconnaissable, gris et desséché, comme si tout ce qui la constituait était partit dans la lame.
Le sourire qui déforme le visage de l'homme se fait carnassier, changeant sa beauté au profit de la peur alors qu'une puissance inconnue coule dans ses veines. Un sifflement résonne dans la pièce, constant, aigu, plein de détresse, le hurlement d'une âme et d'une lame qui ne font plus qu'une.

Mais ce cri est emporté par le vent.
Un vent de changement.
Nelrick Chumba, Noble (Voie de la Cour)
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-Arme // Armures :
Arbalète – 34+1D8 – Perforante
Haubert – 11 pts de protection – HAB ATT et PAR -2
Épée courte - 12+1d6 - Rapide

-Compétences:

Combats
-Adresse au tir (Arbalète) : +1 à tous les tests de tir avec des armes de ce type.

Lettres et Sciences
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-Doctrine du culte (Nurgle) : Connaissances approfondies du fonctionnement de ce culte.

Sociales
-Corruption : bonus de +1 à ses tests de corruption.

Nature
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Dokhara de Soya
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par Dokhara de Soya »

Marius Signoret sait exactement ce qu’il doit faire. La danse commence.

Un pas sur le côté, la lame le rate de quelques centimètres. Sa rapière, elle, ne manque pas sa cible. Le type s’effondre après quelques borborygmes incrédules.

Ses quatre comparses comprennent que leur adversaire est dangereux. Ils l’encerclent, et commencent tous à incanter va savoir quel sortilège démoniaque.

La détonation du pistolet calme leurs ardeurs, tandis qu’ils ne sont maintenant plus que trois. Ils sont trop patauds pour espérer le toucher : esquivant la première attaque portée, il pare les deux suivantes avec sa rapière et son arme à feu, puis profite d’une ouverture pour transpercer un adversaire supplémentaire.

Il ressort l’épée ensanglantée, et se prépare pour la suite du combat. Mais la lame tout à coup se fissure, et tombe en plusieurs morceaux sur le sol. Foutus cultistes et leur magie noire.
Les deux derniers le pensent désarmé, et veulent profiter de l’ouverture. Ils foncent vers lui. Marcus lâche ce qu’il reste de sa rapière brisée, et se saisit des deux dagues à sa ceinture à la vitesse de l’éclair, tout en s’accroupissant. Les deux idiots s’embrochent tous seuls dessus, ou presque.

Un soupir satisfait plus tard, il sort un mouchoir de sa poche et nettoie ses deux dagues. Il ramasse ensuite ce qu’il reste de sa rapière. Elle était complètement foutue. Il mit quand même ce qu’il en restait dans son sac. Ca fera un souvenir.

Il prend le temps d’utiliser son miroir de poche pour vérifier l’arrangement de sa coupe de cheveux, et réajuste une mèche ou deux. Il était vraiment beau. Mieux que ça, il était PARFAIT.
Il était prêt à rencontrer la demoiselle en détresse.

***

Marius Signoret sait exactement ce qu’il doit faire. La danse continue.

Il avait toujours été un excellent valseur. Et ce soir, il souhaitait que tout le monde le sache et se sente ridiculement nul par rapport à son talent.

Denna était une déesse dans cet art également. Sa beauté et son décolleté ravageur avait déjà attiré de nombreux regards – et attisé quelques jalousies pour son nouveau prétendant qui s’en amusait. Et sa manière sensuelle de danser langoureusement contre lui… n’importe qui vendrait son âme pour être à sa place. Pas étonnant que les cultistes de Slaanesh l’avaient capturé, ils avaient sans doute nombre de projets la concernant. Lui aussi en avait, surement du même acabit. Hé, un héros doit être récompensé !

C’est dans un tonnerre d’applaudissements que se finit la danse. Denna était totalement conquise par son charme, comme toutes les autres avant elle. C’était normal – il était PARFAIT.
Quelques minutes plus tard, il démarrait une nouvelle danse avec elle, plus intime, à faire rougir des slaaneshi.

***

Marius Signoret sait exactement ce qu’il doit faire. La danse se termine, il ne faut pas rater le final.

Denna est enceinte. Il était temps de mettre les voiles.

Il avait bien profité d’elle. De son argent et de son corps. Mais un enfant ? Non, voyons, il était Marius Signoret ! Il s’était amusé un temps un peu plus long que pour les autres femmes, quelques mois c’est vrai, mais c’était fini maintenant. Hé, il n’allait quand même pas fonder une famille, qu’elle se démerde la bonne femme avec son ventre rond dégueulasse !
Le monde regorgeait de femmes à trousser, de brigands à trucider !

Avec Denna, il s’était un peu ramolli. Elle était tellement riche il faut dire ! C’était indécent ! Il n’avait plus à fournir le moindre effort, il pouvait tout avoir d’un claquement de doigts. Des centaines de serviteurs, des montages d’or, des repas plus raffinés que ceux de l’Empereur, et même des nobliaux qui doivent lui faire des courbettes en lui servant du « monsieur » !
Il s’arrêta devant la porte de son gigantesque manoir.

Bah… ça n’a rien de compliqué un môme. Denna s’en occuperait pendant qu’il pourrait continuer de manger et de boire, de commander et de baiser. Une vie parfaite pour un homme PARFAIT… non ?

Il fit demi-tour.

***

Marius Signoret ne sait plus vraiment ce qu’il doit faire. Il ne danse plus.

Il est devenu trop gras. La bonne chère, le vin, les enfants, la femme, la vie facile, tout avait eu raison de lui. Même au pieu avec ses esclaves, il demandait à ces putains de faire tout le boulot pendant qu’il restait immobile.

Qu’était devenu Marius Signoret ? Il était un héros ! Il parcourait les routes, tuait les méchants et troussait les princesses en détresse ! On chantait des chansons sur son héroïsme, on louait ses compétences à l’épée, on le jalousait pour ses prouesses sexuelles !

Il regarda sa vieille rapière brisée, enfermée dans son cocon de verre. « C’est avec cette épée qu’il m’a sauvé » qu’elle disait à tous les visiteurs, la truie. Ses quatre grossesses l’avaient rendue grasse et moche.

Quatre enfants. Il avait quatre foutus mômes des putains de trucs braillards qui font trop de bruit, qui se moquent. « Papa un héros ? Mais il arrive à peine à se déplacer tout seul, c’est pas possible maman ! C’est pas un cheval qu’il devait avoir, mais un éléphant ! ».

Ils étaient beaux comme des dieux ces sales mioches. Ils avaient tout hérité de leurs parents, qui eux, tombaient en décrépitude. Tout volé.

La vieille épée brisée, elle prenait la poussière, on vantait ses mérites de temps en temps sans vraiment pouvoir se rappeler ou même s’imaginer l’époque où elle était belle et tranchante. Une putain de métaphore de ce qu’il était devenu.

Plus personne ne s’intéressait à lui. Denna gérait son domaine, il n’était que le vieux comte aviné dont on se moquait lors des banquets. Il s’en fout : il a toujours tout ce qu’il veut quand il le veut. De la nourriture, du vin, des femmes, de l’or. Comme avant, les moqueurs ne sont rien d’autre que les jaloux, voilà tout.

Il s’énerve de sa nostalgie. Il dit aux serviteurs de prendre ce tas de métal inutile qui lui rappelle des souvenirs douloureux, et de tout jeter. Puis il leur demande plus de vin, pour accompagner sa huitième cuisse de poulet.

Il n’est plus PARFAIT. Ca fait mal. Ca creuse dans son âme chaque jour. Mais la nourriture comble le trou. Car plus il a mal, plus il a faim, alors il mange.

Faim.

***

Marius Signoret n’a plus besoin de réfléchir à ce qu’il doit faire. La danse commence.

Le ballet des flammes est magnifique. Derrière elles, la foule est de nouveau là, elle crie son nom ! Il est de nouveau entier, la lame est reforgée, il est le centre de l’attention et tout le monde ne voit plus que lui maintenant.

Il se sentait tellement vivant de nouveau ! Denna la pute lui avait volé son héroïsme et sa grandeur, elle lui avait tout pris. Elle avait tout aspiré dans son petit corps de petite salope, pour le redistribuer à ces idiots de gamins.

Maintenant qu’il les avait tous tués, puis mangés, il était de nouveau entier. La lame était reforgée !

Et lorsque les flammes dévorèrent son corps, Marius était heureux. C’est dans les flammes qu’on reforge une lame, et c’est ici que sa légende reprenait vie ! Il ne mourait pas, oublié dans un sac à déchets, comme un bout d’épée cassée. Non, il mourait de manière grandiose et héroïque, alors qu’il était de nouveau entier.

Entier, et PARFAIT.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Hans Ottweiler
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par Hans Ottweiler »

Les trompes firent résonner une note claire dans le grand hall lorsque la délégation étrangère passa les lourdes portes ouvragées. Les vénérables voûtes étaient conçues pour rentrer en résonance, aussi les quelques musiciens n'avait aucun mal à emplir la vaste salle d'une puissante mélodie. Disposé sur l'estrade la cour royale naine était assemblée pour l'occasion, colorant les marches successives de riches étoffes et d'armures rutilantes, dominant la scène le Roi Snorri se leva par respect pour son visiteur.

Willem Hagen Hoenohm, nouveau comte du Talabecland, électeur d'empire, margrave des marches kislevistes, avançait vers le monarque avec toute l'arrogance de ses vingt ans, dans son sillage s'entassait une suite hétéroclite de conseillers souvent guère plus vieux que lui. Sa visite de courtoisie avait été une véritable surprise, une étrangeté même les deux domaines n'étant absolument pas voisin. Informé tardivement le royaume montagneux avait tout de même tenu à l'accueillir dignement. Le chambellan du comte était arrivé la veille et les maitres de cérémonies avaient débattus toute la nuit pour s'entendre sur un protocole acceptable pour les deux parties, le noble humain et ses compagnons avaient donc le droit de rentrer en armes, mais à pied, contrairement à leur exigence de paraitre à cheval.

Snorri n'aima pas l'électeur du premier regard, le rictus hautin de son visage glabre confirmant les mises en garde de ses conseillers. Malgré son caractère impulsif il s'obligea à réciter les formules d'accueil rituel.
Ecoutant d'une oreille faussement distraite, le jeune homme laissa passer le protocole puis sur un signe de sa main deux serviteurs déposèrent un coffre entre les deux nobles.


- Voici un présent pour vous grand souverain. En signe de l'amitié qui lie nos peuples.

Le vieux nain tiqua, ce cadeau n'était pas prévu. Fallait-il proposer un échange ? Il jeta un coup d'yeux vers ses conseillers. Le vénérable Nochrinn, le plus vieux d'entre eux articula silencieusement « méfiance ». Méfiance ? Méfiance de quoi ? Était-il un elfe pour craindre ses invités ? Il était un roi de l'antique race et ces règles et bassesses de courtisans lui sortait par les yeux.


-Merci à vous, comte Willem et au nom de cette même amitié que puis-je faire pour vous être agréable ? Ces formules de politesse creuse commençaient à écorcher la bouche du roi nain.

-Cette glorieuse amitié fut scellée par le don d'armes à la hauteur de la valeur des guerriers humains. Récita l'humain

-La valeur des guerriers de ce temps-là. Ne put s'empêcher d'ajouter Snorri en regardant dans les yeux le jeune porteur du croc runique.


Le vieux monarque se maudit, cet effronté l'avait mis en colère. Il refusait de se déshonorer en étant malpoli envers son invité. Il était l'hôte, L'hospitalité était sacrée.

- Et comment connaitre la valeur d'un homme ? Questionna l'homme sur un ton candide.

Le roi réfléchit, il flairait maintenant le piège. Sentant l'hésitation de son père, le prince Krom voulu l'aider et déclara.

-Les prouesses martiales donnent la juste valeur d'un guerrier.

La cour murmura son approbation, le jeune fils du roi était aimé de tous et portait haut les valeurs traditionnelles naines. Le noble impérial eu un petit sourire de triomphe.

- Je suis d'accord avec vous, noble prince, enchaîna Willem. J'estime aussi qu'un guerrier devrait porter des armes à sa mesure. Je souhaiterais donc que votre dynastie m'offre une épée à la hauteur de mon nouveau champion.

Un homme s'avança il était vêtu à la dernière mode tout de velours vert et de brocart. Son visage soigné et ses grands yeux vaguement ennuyés lui donnaient plus un air de favori que de combattant. Refermant un peu plus son passe-passe verbal le comte ajouta.

- Épée qui devra donc être de meilleure qualité que...il fit mine d'hésiter cherchant des yeux quelque chose.

-Votre arme, prince.

L'assemblée émit un bourdonnement outré. Le monarque vira au rouge. Le sage Nochrinn voulut intervenir, mais ayant le sang aussi chaud que son père son héritier bomba le torse et déclara

-Encore faudra-t-il le prouver.


-Avec plaisir. Répondit doucement le champion.

§§§

Le sévère baron de Creutzwald regarda furieux son suzerain rentrer dans la grande tente.

-A votre mine réjouis j'en déduis que vous avez obtenu ce que vous voulez. C'est folie ! Provoquer ainsi un roi par jeu sera lourd de conséquence, non contant d'avoir dû partir plus tôt du mariage de l'empereur après avoir estropié en duel l'un de ses gentilhommes voilà que vous commettez dans la même semaine un nouvel outrage ! Jamais votre père ...

-Il suffit Günter ! Le coupa Willem. Je me contrefous de ce que mon père n'aurait pas fait. S'il vous manque tant, tuez vous également dans un accident de chasse. J'entends faire ce qui me plait. Comment diable, un petit roi vivant à l'autre bout de l'empire pourrait-il me nuire ?

-Les monarques nains sont soudés contre le reste du monde, ils ont de l'influence à la cour impériale. Le patriarche de leur communauté se plaindra surement à l'empereur.

-L'empereur à d'autres soucis en tête. Il a toujours face à lui la congrégation de Hochland et la grogne des clergés sur les bras. Il a besoin de moi et devra me pardonner mes frasques. Ce mariage était ennuyeux, partir visiter les environs étaient bien plus intéressants et on va y ramener une belle épée pour Heinrich.

§§§

Le roi nain avançait lentement, lourdement armuré, tenant une épée dans ses mains, seulement accompagné de ses écuyers. Le monarque franchit la dalle runique qui marquait symboliquement la limite de son foyer. Il était calme, animé d'une froide détermination. Toute la nuit il s'était assuré de la qualité du travail de ses artisans, il avait voulu les meilleurs et les avaient menacés d'exil s'ils ne parvenaient pas à finir le chef-d'oeuvre pour le lendemain. Métallurgistes, Forgerons, orfèvres, affûteurs, graveurs ils avaient tous travaillé jusqu'à l'épuisement. Il avait calmé sa frustration en battant lui-même le métal incandescent avec rage. Jusqu'à ne plus sentir ses bras espérant chasser à coup de marteau les souvenirs du combat, les images de cet homme en armure noirci arracher le casque du prince et le marteler de ses poings. Au matin elle était prête. Splendide, l'objet le plus accompli de tous les maitres qui l'avaient façonné, à la mesure de l'homme qui avait à moitié tué son fils. Snorri Haroldson n'avait qu'une parole. Son honneur serait sans tâche.

Arriva tranquillement le comte et sa suite. Jeune, beau, triomphant Willem mit pied à terre avec son champion pour s'avancer vers le monarque.

-Ne soyez pas mauvais perdant, Snorri, on ne peut pas gagner tous les duels qu'on demande.

Le noble nain laissa glisser la provocation. Il s'efforça de parler calmement.

-Voilà comme convenu mon présent pour vous...

Il présenta l'épée, qui brilla au soleil malgré le ciel couvert. Puis il tourna légèrement la tête et acquiesça. Un carreau fusa, Heinrich fut touché en plein visage. Le roi s’accroupit et puisant dans sa rage brisa la lame sur son genou.

-...Une arme à la juste mesure de votre champion.
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[MJ] Loec
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par [MJ] Loec »

/!\ Attention ! Dans le cadre du concours, un seul texte par participant est autorisé. Je suis ravi que le sujet t'ait inspiré mais je vais devoir te demander de choisir un de tes deux textes pour la notation finale. Tu peux m'envoyer un message privé. Merci, Hans ^^.
Oserez-vous vous aventurer dans les Bois sauvages de Loren ?

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[MJ] Loec
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par [MJ] Loec »

Merci à tous d'avoir participé, les résultats ce soir !
Oserez-vous vous aventurer dans les Bois sauvages de Loren ?

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[MJ] Loec
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Re: [Concours] L'épée brisée

Message par [MJ] Loec »

Après quelques roulements de tambours, voici les résultats finaux !

En premier notre ami au teint maladif : Neldrick Chumba !
Félicitations à toi, tu gagnes :
Tonneau de Bugman XXX frelaté : ImageApporté par un quelconque marchant impérial dont Neldrick Chumba ne se souvient même pas le nom, ce tonneau croupit dans les réserves du château bretonnien depuis des décennies. Petit à petit, la moisissure a transpercé le bois décrépit du tonneau pour atteindre le liquide autrefois ambrée qu'il contenait. Beaucoup crieraient à l'hérésie ou à la contrebande devant l'immondice qu'est devenue la célèbre bière naine, pourtant réputée impérissable. Mais force est de constater que le tonneau ne contient aujourd'hui plus qu'une vague soupe verdâtre aux relents abominables de pourriture; odeur inhumaine à côté de laquelle même les effluves des égouts d'Altdorf passeraient pour des fragrances raffinées.

Effets : inconnus.
Heaume de croûtes desséchées : ImageUn masque constitué de vieilles croûtes nauséabondes, collées ensembles à l'aide d'un mélange de glaires et de morves, ainsi que les excréments d'un nurgling…
2 protections, tête, -1 CHAR
et la somme de 1 couronne.

J'ai beaucoup aimé l'élan qu'on pouvait sentir à travers ton texte. On ressent presque la musique siffler en arrière plan. Le style, l'orthographe et la présentation suivent et rendent ton texte vraiment appréciable. Une note spéciale pour l'introduction et la conclusion travaillées. On notera aussi que c'est le seul texte à ne pas présenter un combat. Bravo à toi pour cette première place.

Suivent ensuite : Anton Von Adeldoch, noble de nos cœurs à la poursuite de son troll.
Tu gagnes :
Une flasque de Baiser de la courtisane : ImageLe baiser de la courtisane, une boisson très prisée à Altdorf, est une infusion d'excellente eau-de-vie et de substances narcotiques.

Effets : Ceux qui utilisent cette potion bénéficient d'un bonus de +1 CHAR mais souffrent d'un malus de -2 INT.
Ainsi que 50 pa et objet usuel au choix (à discuter avec ton MJ).

Une appréciation spéciale pour la note dramatique vraiment en accord avec la musique et qui n'était pas facile à rendre. Très bonne idée de prendre le point de vue du troll ! On remarquera aussi le style, dont certaines tournures que j'ai beaucoup aimé (qui a dit "Les Dieux se jouent de lui, et tardent à lui accorder le crépuscule." ? ^^) ! Je te contacte bientôt par mp pour cette question de MJitage.

Et enfin, on ne les oublient pas : Dokhara de Soya et Hans Ottweiler ! Le texte présenté par Hans était son premier texte.
Vous gagnez tous deux un objet usuel de votre choix (à discuter avec votre MJ).

On regrettera sans doute la prépondérance des pensées dans le texte de Hans qui cassent un peu la présentation et la fluidité de la lecture. De plus, les personnages et l'intrigue sont sûrement trop compliqués (à mon goût) pour un "essai" de 6000 caractères (ça dépasse un chouille d'ailleurs, mais comme tout le monde ^^ !). On apprécie toutefois les efforts de style et la volonté de nous faire rentrer dans un univers détaillé.

Pour l'unique participante du concours, je trouve que la présentation n'est pas tip-top, j'ai eu tout d'abord du mal à m'y repérer, même si ce n'est qu'un détail. C'est avant tout le ton trivial et cru qui ne colle pas vraiment (à mon avis) avec le thème, qui appelle quelque chose de plus fantasmagorique ou épique. Peut-être qu'il y a eu une erreur dans le parti-pris dans un soucis de se démarquer ? (on me contredira sans mal). Peut-être que le découpage en plusieurs temps ne colle pas tout à fait non plus au jet ininterrompu et crescendo qui caractérise le thème musical ?
On aime quand même ce Marius cocasso-malsain qui apporte une réelle originalité par rapport aux concurrents.


Quoiqu'il en soit, merci à tous pour votre participation ! J'ai eu plaisir à tous vous lire. J'ai essayé pour chacun d'entre-vous d'apporter mes impressions et des remarques que j'espère constructives. Ne voyez surtout pas une atteinte personnelle. Je rappelle aussi que je suis le seul juge et que par la même les critères de notations sont purement subjectifs et contestables, n'hésitez pas à demander l'avis d'autres personnes sur la chatbox ou ailleurs.

En vous attendant au détour d'une ligne !
Oserez-vous vous aventurer dans les Bois sauvages de Loren ?

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Anton
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Profil : Venez découvrir mon livre de recette http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 177&t=3179

Re: [Concours] L'épée brisée

Message par Anton »

Merci à toi MJ Loec pour ce concours qui a finalement entraîné une belle participation (5 textes en comptant les deux de Hans!). Ce qui n'est pas négligeable du tout, la moyenne est généralement à deux. Il faut dire que l'idée musicale était bien trouvée, et laissait libre toutes les interprétations.

Je trouve également extrêmement bien que tu prennes le temps de détailler tes perceptions du concours. D'autant que je suis d'accord avec quasiment tout ce que tu en dis.

Je voudrais tout de même féliciter mes adversaire, parce que j'ai trouvé tous ces textes de bonne voire excellente qualité (Dokha, tu devrais réécrire l'histoire de Marius en 10000 caractères, je crois que ton texte se libérerait et qu'il serait encore meilleur!).

Quant à mon cadeau... ma foi, peut-être ne me reste-t-il plus qu'à l'essayer avec les belles du forum :^^: ?

Je réponds dès que possible à ton MP Loec :biere:
Modifié en dernier par Anton le 04 déc. 2014, 17:30, modifié 1 fois.
Anton von Adeldoch, Noble du Sudenland, lien vers l'aventure en cours: http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 380#p97380
Profil de combat :
FOR 9/ END 11/ HAB 7/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 11/ PAR 8/ TIR/ 9/ PV 75/75, bonus de l'équipement inclus avec -2 Par/Hab à l'adversaire, -1 armure de l'adversaire et parade 10, protection tête/bras/torse de 9.

Détails permettant d'arriver à ce profil:
Profil: FOR 8/ END 10/ HAB 8/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 10/ PAR 9/ TIR/ 9/ PV 75/75
Compétences: Monte, Arme de prédilection (rapière +1 Att)
armes: Arc court (dégâts:26+1d8, malus -2/16m) ; "fleuret estalien" (rapière, dégâts:14(+8)+1d8, parade 10, rapide (-2Par/Hab de l'adversaire pour parer/esquiver), perforant (1) (ignore 1 point d'armure adverse))
Protections: mailles. Torse, dos et bras, protection de 9, encombrement de -1 HAB, ATT et PAR
Talisman de Gork : +1 For Att et END
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges
Fr.N.

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