« Je suis Ilieth, por répondre aux questio' je sais pas comment suis arrivée 'ci, et j'oublie d'où je viens. »
Et bien, cela avait au moins le mérite d'être concis... Et n’avançait pas vraiment le Tempérant pour trouver des réponses ... Trois personnes (dont lui) désormais qui se retrouvaient par hasard, sans savoir pourquoi, dans cette contrée mystérieuse. Cela commençait à faire beaucoup pour croire à la coïncidence ou à une action de la Dame, surtout envers des êtres qui ne lui vouaient aucun culte ... Cela commençait à paraître louche au chevalier ... Peut être que Messire Hadler avait raison tout compte fait... Peut-être étaient-ils là à cause de la malice d'un être malveillant... Peut-être Ce soldat Ostlandois avait l'esprit plus vif que le chevalier et avait directement déceler la manigance... Ceci étant dit, ce Lansquenet serait sûrement d'une grande utilité pour la suite de leur périple...
Ilieth... Cette Fée se prénommait Ilieth ... Quel joli prénom ! Yorick était sous le charme. C'était la première fois qu'il rencontrait une fée d'Athel Loren, une servante de la Fée Enchanteresse et de la Dame du Lac ! Mais Friedrich Hadler ne tarda pas à s'avancer et à couper les rêveries du chevalier, lui empoignant doucement le bras, il lui chuchota à l'oreille...
- Allons, ce n’est qu’une simple elfe, venue probablement d’Ulthuan, ser.
Yorick fut surpis par la remarque du soldat impérial. Une elfe ? Certes, cette Fée leur ressemblait énormément, aux elfes, mais il ne faisait aucun doute qu'elle venait d'Athel Loren ! Il lui répondit aussitôt en chuchotant également...
Sachez Messire Hadler que je sais très bien ce que sont les elfes, et je vous jure que cet être n'en est pas un, c'est une Fée de la forêt d'Athel Loren ! Comme je vous l'ai dis ce matin même, j'en viens. Et la forêt m'a échoué dans cette contrée. Les mâles d'Athel Loren sont des elfes tandis que les femelles sont des Fées, servantes de la Dame du Lac mon cher ami, c'est un don que nous envoie ici la Dame ! Les derniers mots de Yorick sortirent plus fortement de sa bouche, comme s'il ne pouvait contenir son enthousiasme.
Puis le soldat fit son ennuyante présentation, emplie de terme et de nom inconnu du chevalier : cinquième régiment, troisième division ! Raah pourquoi ne dit-il pas tout simplement : soldat d'infanterie !
Quand le chevalier descendit de cheval pour faire une courbette et se diriger vers elle en parlant tellement étrangement, aux yeux de l'elfe, qu'elle ne comprit guère que le nom du chevalier et son offre pour relever l'elfe. Ilieth nota au passage que l'homme l'avait appelée « fée », un terme qu'elle avait déjà entendu dans la bouche de quelques bretonniens égarés qui désignaient ainsi les esprits des bois. L'elfe accepta volontiers l'aide du bretonnien pour l'aider à se relever.
Désormais debout l'elfe écoutait l'autre homme, elle ne comprenait pas très bien leur langue mais elle comprit dans sa réplique adressée au bretonnien qu'il p arlait d'elle, il s'adressa ensuite à elle en des termes plus simples que ceux du bretonnien, l'homme se présenta comme étant un soldat d'un empire dont l'elfe n'avait entendu que des rumeurs transportées par des saoulards venus cuver leur vin en forêt. La question qui suivit fit presque sourire l'elfe quand elle l'entendit écorcher les noms elfiques des domaines de ses « cousins » Asurs. L'elfe se décida enfin à parler, consciente d'écorcher leur langue au moins autant que l'impérial le faisait avec la sienne :
« Je suis Ilieth, por répondre aux questio' je sais pas comment suis arrivée 'ci, et j'oublie d'où je viens. »
L'elfe mentait, mais après tout il n'était pas rare qu'un sort ait quelques effets secondaires indésirables, peut-être les hommes croiraient-ils qu'elle était sujette à une légère amnésie...
Ilieth prenait lentement mais sûrement conscience de son environnement, le village était quasi désert et les rares villageois étaient terrorisés par un « saigneur » ou quelque chose de ce goût la d'après ce que comprenait l'elfe, enfin plus exactement ce qu'elle avait compris de la femme qui avait crié en l'apercevant.
L'elfe réalisa alors qu'elle n'avait ni eau ni nourriture, l'impérial avait un sac qui devait contenir son nécessaire mais l'elfe doutait que cela suffise pour trois personnes, si elle se décidait à suivre les deux hommes. Il leur faudrait sans doute chasser, à supposer bien sur qu'il y ait de quoi chasser par ici. Et c'était sans compter sur l'encombrante monture du bretonnien... Pourquoi ne pas aller au château ? Ils y trouveraient sans doute un abri pour la nuit et ainsi l'elfe pourrait calmer son envie de poser milles questions aux deux hommes sur leur vie, coutumes, etc...
« Pourquoi vous 'llez pas à le château ? Vous aurez réponses à vos questio' et à manger, je sais pas si vo' avez faim mais moi oui »
C'était au tour de la Fée, ou de l'elfe, désormais de questionner les deux compères, dans un jargon guttural assez prononcé. Malgré cela, le sens global des phrases restaient compréhensible. C'est vrai qu'avec l'odeur du pain frais, et le matin allant bon train, le chevalier commençait à avoir de plus en plus faim. Il essayait même de réprimer par moment des gargouillements de son estomac.
Le château ... Yorick se permit un regard vers celui-ci. Il se trouvait à environ quatre ou cinq lieues du hameau, soit environ deux à trois heures de marches. S'ils partaient maintenant, ils pourraient arriver encore à temps pour le déjeuner et pourraient faire ripaille, pour peu que les seigneurs de ce lieu honorent les anciennes traditions, d'accueillir dignement des hôtes. Néanmoins, les plaintes de la femme lui revinrent en tête, et il se douta que les seigneurs devaient sûrement ne pas être honorables...
En regardant plus précisément le fort, il discerna une petit nuage de poussière aux abords du pont levis... Des cavaliers ! Une petite troupe de 5 à 6 hommes tout au plus, au vu de la dimension du nuage de poussière ... Au galop ... Vu la distance qui nous sépare du château, ils seront au village dans un peu plus d'une heure...
Nous n'aurons pas besoin d'aller au château, Ma Dame... C'est lui qui vient à nous !répliqua Yorick en montrant du doigt le château ainsi que le nuage de poussière. En se retournant vers Friedrich Hadler il continua...
Messire, veuillez me pardonner les remarques du matin, vous n'êtes peut-être pas aussi paranoïaque je le pensais, et ces hommes n'ont pas forcément de bonnes intentions envers ces villageois, au vu de ce que nous à dis cette cul-terreuse... Je propose que nous allions tous trois profiter du calme de sa demeure afin de s'entretenir avec elle, pour en asavoir plus sur les seigneurs qui régissent cette contrée. Ces cavaliers ne seront pas ici avant au moins une heure, je pense ...